Sarah Saldmann et Georges Fenech réagissent à la condamnation de Gérard Depardieu

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Sarah Saldmann et Georges Fenech réagissent à la condamnation de à 18 mois de prison avec sursis de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles.

Transcript

00:00S'il conteste l'effet, je ne vais pas avouer pour faire plaisir au tribunal.

00:03Enfin là, on lui dit, on lui reproche de s'être défendue.

00:05C'est-à-dire, on lui dit, vous n'avez pas avoué, c'est quoi ?

00:07Il faudrait le procès de Moscou.

00:09Il s'excuse, il dit, ah oui, pardon d'avoir fait ça.

00:11Il dit qu'il n'a rien fait, donc il n'y a pas d'élément intentionnel.

00:14Et ce qui m'interpelle aussi, c'est le quantum de la peine.

00:17Une peine doit quand même être juste.

00:18Alors j'ai regardé, par curiosité, quelques jurisprudences,

00:21notamment violence conjugale à Anglette,

00:234 mois de prison avec sursis pour des coups sur une femme invalide.

00:264 mois.

00:26Ensuite, un homme condamné à 6 mois de prison avec sursis pour violence conjugale, 2024.

00:31Violence conjugale, Adrien Quatennens, condamné à 4 mois de prison avec sursis

00:35pour des violences qu'il a avouées.

00:37Et un autre, 8 mois de prison avec sursis probatoires pour le mari violent.

00:42C'était en 2024 également.

00:44Donc comment vous voulez justifier que d'un côté,

00:46vous avez des violences volontaires sur des femmes,

00:49des coups qui ont été portés,

00:50où vous avez quelques mois de prison avec sursis, parfois en récidive.

00:53De l'autre côté, vous avez Gérard Depardieu

00:55qui aurait mis les mains sur les hanches d'une femme.

00:58Oui, c'est une infraction.

00:59Non, on ne meurt pas.

01:01Et il prend 18 mois.

01:02On lui interdit de se présenter à une élection.

01:04Alors là, vraiment, je ne vois pas le rapport.

01:06Je ne savais pas qu'il avait l'intention de se présenter.

01:08Et quand bien même...

01:09Oui, sur cet aspect, c'est vrai que c'est un peu lunaire.

01:11Je ne vois pas bien comment, ensuite, la victimisation secondaire.

01:14Parce qu'il a osé se défendre et qu'il a osé dire aux plaignantes...

01:17Maître, il y a se défendre et se défendre.

01:19Est-ce que vous, vraiment, à la barre,

01:20vous auriez comme ça interpellé les victimes en les traitant de menteuses ?

01:25Ah, peut-être.

01:26Très bien.

01:26Je trouve que Jérémy Assous, mon confrère, a eu une bonne défense,

01:30qu'il a fait son travail.

01:32Il n'a pas à être pénalisé.

01:33Là, le message, c'est vous faites votre travail,

01:35vous êtes sanctionné doublement.

01:37Vos clients seront sanctionnés doublement.

01:38Donc, il faut faire quoi ?

01:39Il faut arriver devant le tribunal et dire

01:40« Mon client est désolé d'avoir fait ça »,

01:43alors que, un, il ne l'a pas fait,

01:45et deux, dire « Mes pauvres chéries » aux victimes.

01:48Est-ce qu'il n'y a pas, je ne sais pas, une troisième voie ?

01:49Georges Fenech, qu'en pensez-vous ?

01:52Moi, je pense que...

01:54Toujours un pardon, Sarah,

01:55mais difficile de comparer des condamnations.

01:58Non, mais ça parle aux gens.

02:00Bon, je crois que, d'abord, il faut, à ce stade,

02:04réaffirmer la présomption d'innocence,

02:06car il n'est pas condamné définitif.

02:09Il a interjeté appel aujourd'hui,

02:11c'est ce que nous a fait connaître son avocat.

02:13Après, sur la question de la défense,

02:15moi, je suis toujours très vigilant

02:18à ce que la défense puisse s'exprimer librement.

02:22Librement.

02:23Bon, il y a sans doute une limite à ne pas dépasser,

02:25c'est l'injure, par exemple, vis-à-vis d'une partie civile.

02:29Donc, il ne faut pas freiner une défense.

02:32Il a le droit de se défendre, Gérard Depardieu.

02:34Il a le droit de contester les faits.

02:36C'est, rappelons-le, quand même,

02:37la première fois qu'une star de cinéma français

02:41est condamnée depuis le mouvement MeToo.

02:44Il y a eu Nicolas Baudot.

02:45À ma connaissance.

02:46Oui, il y a eu Nicolas Baudot.

02:47Mais là, Gérard Depardieu, c'est la France.

02:49C'est une France.

02:50C'est la France, vraiment.

02:51La France, c'est la France, elle-même, de son talent, de sa gouaille.

02:53Sur un jean, comme il l'a été.

02:55Mais pas la même attitude, on notera.

02:58Pas la même attitude, vous avez raison.

02:59Ce qui attend Gérard Depardieu, c'est un autre procès pour viol.

03:03Ah, ça, c'est criminel.

03:05Là, on n'a pas fini.

03:06Mais la question, est-ce que l'attitude, il ne s'agit pas de reconnaître...

03:10Est-ce qu'on peut payer son attitude ?

03:11Oui, on peut la payer, bien sûr.

03:13Si vous êtes arrogant et insolent, ce que Gérard Depardieu n'a pas été,

03:17oui, pour les juges, vous pouvez.

03:19Mais dans ce cas-là, ce sont des juges militants.

03:20Si on paye une attitude et pas l'effet.

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