Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 13/05/2025
Avec Philippe Val, ancien patron de France Inter et Charlie Hebdo, auteur de "La gauche et l'antisémitisme" (Editions de l’Observatoire)

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##LA_VERITE_EN_FACE-2025-05-13##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:009h10 Sud Radio, La Vérité en Face, Patrick Roger
00:05La Vérité en Face avec Philippe Vall, homme de gauche, d'ailleurs je lui ai posé la question s'il est toujours bien de gauche,
00:13qu'arrive-t-il à la gauche ? C'est ce qui est écrit effectivement en dernière couverture de votre livre,
00:18et vous posez un certain nombre de questions sur la gauche et l'antisémitisme, Philippe Vall, bonjour.
00:23Bonjour Patrick.
00:24Aux éditions de l'Observatoire, l'antisémitisme, mais pas que, parce que dans votre livre,
00:31j'ai perçu beaucoup d'autres choses sur la gauche qui a perdu un petit peu sa boussole, une partie de la gauche, non ?
00:38Une partie de la gauche, c'est-à-dire toujours la même au fond, c'est une gauche qui se radicalise à gauche,
00:45et qui perd en quelque sorte son universalité, enfin elle ne parle plus à personne qu'à elle-même,
00:52c'est une gauche en voie de devenir une secte, on voit bien chez Mélenchon comment ça, comment bon.
01:00Mais c'est une vieille histoire.
01:01Mais il n'y a pas que chez Mélenchon, parce que c'est Mélenchon et les filles, mais il y en a d'autres.
01:05Bien sûr.
01:05Vous parlez des Verts, et les Verts sont en fait à gauche, bien sûr.
01:09Et puis une partie des socialistes aussi.
01:11Et une partie du PS qui a perdu son âme, et qui a tué le parti socialiste, enfin,
01:16qui a tué la social-démocratie française.
01:18Alors, vous me disiez, est-ce que je suis encore de gauche ?
01:22Oui, oui, oui.
01:23Si vous voulez, mes idées politiques n'ont guère d'importance.
01:28Non, mais quand même, c'est intéressant.
01:29Mais j'étais plutôt une espèce de rocardien libertaire.
01:34Oui, oui.
01:34J'ai connu Michel Rocard au PSU il y a très longtemps.
01:36En quelque sorte, j'ai suivi le chemin rocardien.
01:40Et aujourd'hui, les rocardiens, il reste qui ?
01:42Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, des gens comme ça,
01:45qui sont taxés par cette gauche-là de fascistes.
01:48C'est hallucinant.
01:49Donc, je suis fasciste.
01:51Je suis un social-démocrate libéral.
01:55Mais en réalité, dans les yeux de cette gauche-là, je suis un monstre.
01:59Mais l'histoire recommence, puisque les sociodémocrates ont été,
02:02en grande partie, assassinés, évidemment, par les nazis,
02:05mais aussi par les communistes, avant la Seconde Guerre mondiale.
02:08Ils ont été exécutés, on peut bien dire physiquement.
02:13L'histoire est ancienne.
02:15Il y a une gauche qui se radicalise,
02:18qui a toujours été compatible avec l'antisémitisme.
02:23Oui, compatible avec...
02:25C'est génétique.
02:26C'est génétique.
02:27C'est dès le début.
02:28Alors, c'est une gauche qui vient, si vous voulez, historiquement,
02:33qui est plutôt Robespierre que Condorcet à la Révolution française.
02:36Ils sont robespierristes.
02:38Ils croient en la terreur pour amener un régime idéal.
02:42Et ça, c'est un acte de foi de la gauche radicale.
02:46Et dans cette terreur-là,
02:49Marx, c'était un grand admirateur de la Révolution française, évidemment,
02:53a repris cette idée,
02:57non libérale, anti-libérale, en quelque sorte.
03:01Et le premier livre significatif,
03:04le premier article d'importance que Marx fait paraître,
03:08est un ouvrage antisémite,
03:11profondément antisémite,
03:13bien qu'il ait été juif d'origine.
03:19Mais c'est une famille convertie au processantisme luthérien.
03:22Peut-être a-t-il hérité aussi de l'antisémitisme forcené de Luther.
03:27Mais c'est parce qu'à l'époque aussi,
03:29la gauche, qui s'adressait beaucoup aux classes les plus populaires,
03:33voulait trouver des boucs émissaires.
03:34Absolument.
03:35Des boucs émissaires.
03:36Et on considérait que les juifs étaient des gens qui étaient plus riches,
03:40etc.
03:41Sur la lancée.
03:42C'était ça.
03:43Non, ça vient de ça.
03:43Sur la lancée de Marx,
03:45qui donne dans cet ouvrage sur la question juive,
03:51la structure de l'antisémitisme idéologique
03:56qui succède à l'antisémitisme religieux.
03:59Cet antisémitisme idéologique,
04:01il va nourrir l'idéologie nazie.
04:04Ça va être la base de la propagande antisémite des nazis.
04:08C'est hallucinant.
04:09Et au moment de l'affaire Dreyfus,
04:12les grands...
04:12Ça va en partie quand même.
04:13Il n'y a pas que ça.
04:14Mais bon...
04:15Le juif cosmopolite,
04:16transfrontière et capitaliste.
04:19Non mais sur Marx,
04:20oui, oui, bien sûr.
04:21Il n'y avait pas que ça,
04:22que cette partie.
04:23Mais bien sûr.
04:25Oui, oui, mais ça y participe.
04:26Ça n'est pas le livre le plus distribué de Marx,
04:32mais il était à la base de son œuvre.
04:35Et donc, au moment de l'affaire Dreyfus,
04:40la gauche radicale est en tri-dreyfusarde.
04:43Jules Gued est anti-dreyfusard.
04:45Et Jaurès, qui est marxiste,
04:48il oscille.
04:50Et il tombe du bon côté,
04:51il tombe du côté des dreyfusards.
04:53Et là, après, il est sans reproche, bien sûr.
04:56Et donc, en 1920,
04:58Léon Blum, au congrès de Tours,
05:00que fait-il ?
05:01Eh bien, il s'oppose à Marcel Cachin,
05:03qui revient de l'Union soviétique
05:05et qui veut imposer la terreur,
05:08suspendre les libertés.
05:10Et Blum, pour amener la révolution,
05:12dit « No way, pas question ».
05:14Et c'est une gauche,
05:15possiblement antisémite,
05:17qui s'en va.
05:18Et Léon Blum garde,
05:20comme il dit, la vieille maison.
05:21Je dis possiblement antisémite,
05:23parce qu'en 1930,
05:24il y a un autre congrès avec un autre schisme,
05:26où une partie de la gauche de la gauche
05:28s'en va aussi,
05:29avec Doriot.
05:31Doriot est un gauchiste.
05:33C'était une relation,
05:35il avait une relation personnelle
05:36avec Lénine,
05:38quelques années avant.
05:39Et on va le retrouver
05:41dans la France de Vichy,
05:42dans la collaboration
05:43Persécuteur des Juifs.
05:45Donc c'est une vieille histoire,
05:47l'antisémitisme.
05:47Oui, c'est une vieille histoire
05:48qui nous ramène, en fait,
05:49à l'histoire que nous vivons aujourd'hui,
05:51un parallèle avec une gauche radicale
05:53qui a trouvé,
05:55dans l'antisémitisme,
05:58un moyen de fédérer de nouveau
06:02un public,
06:03si tu veux dire.
06:04Un moyen de fédérer
06:04un public,
06:06un public musulman
06:08dont une partie radicalisée
06:10est antisémite.
06:12Et en flattant cet antisémitisme
06:14qui est déguisé en antisionisme,
06:19il espère capter
06:20cet électorat.
06:23Mais je voudrais quand même
06:24dire une chose,
06:26c'est que cet antisémitisme
06:27de gauche
06:29qui est grave,
06:30dont on retrouve des stéréotypes
06:31chez les intelligences de gauche
06:33d'avant-guerre,
06:35qui est très grave,
06:36il y a un antisémitisme
06:38avant la Seconde Guerre mondiale
06:40et un antisémitisme
06:41après la Seconde Guerre mondiale.
06:42Après la Shoah.
06:44C'est-à-dire,
06:44après l'extermination
06:46des Juifs d'Europe,
06:48il y a un antisémitisme
06:49qui resurgit,
06:50qui est encore plus coupable
06:51que celui d'avant,
06:53parce qu'entre-temps,
06:54il y a eu
06:54la tragédie
06:56de l'extermination des Juifs.
06:58Et malgré cela...
06:59Et ça ressurgit...
07:00Ça ressurgit très vite,
07:01ça ressurgit
07:02le complot des Mouss blancs.
07:03Comment vous le situez-vous ?
07:04Il y a un antisémitisme d'État
07:07qui se développe
07:08en Union soviétique
07:09avec l'assassinat
07:10des médecins juifs.
07:10Et les intellectuels français
07:12qui ferment leur gueule.
07:13C'est encore plus grave
07:14qu'avant-guerre.
07:16Alors que l'Église catholique
07:17va nommer un pape,
07:19sans trop le faire exprès,
07:20qui s'appelle Jean XXIII,
07:22qui va faire
07:23un concile, Vatican II,
07:26qui,
07:27étant donné
07:28la Shoah,
07:31va sortir
07:32de la religion catholique,
07:35l'antisémitisme,
07:36et faire de l'antisémitisme
07:37un péché.
07:39Ce que n'a pas fait
07:40la gauche de la gauche,
07:42c'est hallucinant,
07:43c'est que ce que le catholicisme a fait,
07:45cette gauche ne l'a pas fait.
07:46Mais c'est hallucinant.
07:48Alors, certains à gauche vont vous dire
07:49non, mais c'est pas que de l'antisémitisme,
07:51c'est parce qu'il y a ce conflit
07:53aussi au Proche-Orient
07:54qu'on n'arrive pas à régler
07:54entre Israël
07:55et puis les territoires.
07:57Qu'est-ce que vous leur répondez ?
07:59Je leur réponds.
08:01Je leur réponds,
08:02déjà,
08:03la réponse est extrêmement longue
08:05et compliquée,
08:05on n'en a pas le temps.
08:06Mais il faut regarder
08:07l'histoire de ce conflit
08:08depuis les accords de Balfour,
08:10jusqu'à le foyer juif,
08:14la création de l'État d'Israël
08:15en 1948,
08:16depuis 1920.
08:18Il faut voir comment
08:19a marché l'histoire.
08:20L'histoire,
08:23ce sont des négociations
08:25qui proposent aux Arabes
08:2880% du territoire,
08:2920% aux Juifs,
08:3180% pour les Arabes.
08:33À chaque fois,
08:34ça a été refusé,
08:34ça a capoté.
08:35À chaque fois,
08:37il y a eu la réponse des armes
08:39face aux...
08:41Certains ne voulaient pas,
08:42en fait,
08:43de cet État.
08:43Les dirigeants,
08:44les dirigeants...
08:44Ils ne veulent toujours pas,
08:45quoi.
08:46Les dirigeants palestiniens,
08:47premier dirigeant
08:48dont j'ai oublié le nom,
08:50le grand moufti de Jérusalem,
08:51qui était proche d'Hitler.
08:53Il y a des photos de lui
08:55avec Hitler.
08:57Donc, le deuxième,
08:58c'est Arafat.
08:59Arafat,
08:59qui a fait capoter
09:01beaucoup de négociations
09:02au dernier moment.
09:03Donc,
09:04il y a une partie
09:06du mouvement palestinien
09:07dont le leadership
09:08a été assumé
09:09par des gens
09:10qui ne veulent pas
09:11de Juifs au Moyen-Orient.
09:12Comment peut-on
09:13négocier
09:15avec des gens
09:15qui ne veulent pas
09:16de Juifs au Moyen-Orient ?
09:16C'est très compliqué
09:17pour les Juifs,
09:19alors que c'est chez eux aussi,
09:20quoi qu'on en dise.
09:21Et je pense qu'aujourd'hui,
09:24pour aller vite,
09:25l'antisionisme,
09:30qu'est-ce qu'il veut dire ?
09:31Parce qu'il y a des conflits
09:33à haute intensité,
09:34bien plus graves,
09:35encore que ça,
09:36ailleurs dans le monde.
09:37le Soudan,
09:39on en parle beaucoup,
09:40mais le Soudan,
09:40c'est catastrophique
09:41et c'est sans commune mesure,
09:43tout le monde s'en fout.
09:44Si on focalise tant
09:46sur Israël
09:46et sur la Palestine,
09:48c'est qu'un musulman,
09:49il meurt dans le monde,
09:50tout le monde s'en fout,
09:51sauf si en face,
09:52il y a un juif.
09:54Alors là,
09:54le musulman devient intéressant.
09:56On a parlé des Ouïghours
09:57quand il y a eu en fait
09:58une exploitation aussi,
09:59alors c'était pas la même chose.
10:00Mais ça continue.
10:00Mais sauf qu'on s'appelle
10:01les Ouïghours,
10:02tout le monde s'en fout.
10:03Alors qu'ils sont,
10:04et c'est autre chose,
10:05ce qu'ils vivent
10:06est absolument abominable.
10:08Et donc,
10:09cette obsession antisémite
10:11a pris la forme
10:12de l'obsession anti-israélienne.
10:14Moi,
10:14ce que je pense aussi,
10:16c'est qu'on doit pouvoir
10:17critiquer Netanyahou
10:19tout à fait librement,
10:21comme on critique Meloni,
10:23ou comme on critique Orban,
10:24mais pas plus.
10:27C'est-à-dire,
10:27moi, par exemple,
10:29le fait que je n'aime pas
10:30beaucoup Meloni,
10:31bien sûr,
10:32c'est pas mon truc politique
10:35le plus familier,
10:36loin de là,
10:37je n'aime pas ça,
10:38je suis profondément hostile
10:40à ce genre de politique,
10:42mais j'adore l'Italie.
10:44Je suis hostile
10:45à ce que fait Netanyahou,
10:47mais j'aime Israël.
10:48Je suis allé plusieurs fois
10:49en Israël,
10:49je ne suis pas juif,
10:50j'aime ce pays.
10:51J'aime l'Allemagne,
10:53j'aime la Hongrie
10:54avec ses musiciens,
10:55avec Sandor Mara,
10:56il magnifique écrivain,
10:57et Bartok,
10:58et des gens merveilleux,
10:59et merveilleusement intelligents.
11:00Mais vous avez le sentiment
11:00qu'en revanche,
11:01certains n'aiment pas Israël.
11:02Ils détestent Israël.
11:03Ils détestent Israël.
11:03Ils haïssent Israël,
11:04il n'y a qu'à voir les manifs,
11:06et puis c'est ceux-là,
11:07en plus.
11:08Vous voyez ?
11:08Et comme moi,
11:09je dis que j'aime...
11:10Mais Mélenchon,
11:10il ne détestait pas,
11:12il y a quelques années.
11:13Mélenchon,
11:14c'était quelqu'un
11:15qui a muté
11:16pour des raisons...
11:18Je ne sais pas
11:19s'il déteste aujourd'hui
11:20profondément lui-même,
11:21non ?
11:21Ou si c'est une stratégie
11:23politique avant tout.
11:23Il est sans excuse.
11:24D'abord parce qu'une fois de plus,
11:25la Shoah a eu lieu,
11:26on est dans une...
11:27Ça devrait être impossible
11:29d'être antisémite
11:30depuis la secondaire mondiale.
11:32Ensuite,
11:33Mélenchon
11:34est d'autant plus coupable
11:37qu'il est intelligent
11:38et cultivé.
11:39Je l'ai connu
11:41autrefois personnellement,
11:42et je peux vous dire
11:43que c'est quelqu'un
11:44d'intéressant
11:46dans une discussion.
11:47Oui, bien sûr.
11:48Ce qu'il veut dire,
11:49c'est que plus il est intelligent,
11:52plus il est coupable.
11:53Or, il est très intelligent
11:54et il est très coupable.
11:56Il est très coupable
11:56parce que la question...
11:59Les gens,
12:00ils disent comme Dieu donné,
12:01je suis antisémite,
12:03il n'y a pas eu de Shoah,
12:04ils sont négationnistes, etc.
12:06Ceux-là,
12:06ils sont marginalisés
12:07immédiatement par la société.
12:10Ce qui est dangereux,
12:11c'est la compatibilité
12:13avec l'antisémitisme.
12:14C'est ça,
12:15aujourd'hui,
12:15qui est un vrai problème.
12:17Mélenchon est compatible
12:20avec l'antisémitisme.
12:21Allez,
12:22nous poursuivons la discussion
12:23avec vous,
12:24Philippe Vall,
12:24jusqu'à 10h,
12:25La Vérité en face
12:26sur ce radio,
12:26La Gauche et l'antisémitisme.
12:28Là,
12:28on s'est focalisé,
12:29évidemment,
12:30sur l'antisémitisme.
12:31C'est une grande partie
12:31de votre livre.
12:32Je voudrais aussi
12:32qu'on parle de la gauche
12:33et de la politique actuelle
12:35avec vous,
12:35Philippe Vall,
12:36bien sûr.
12:37C'est aux éditions
12:38de l'Observatoire,
12:38votre livre.
12:39Vous pouvez appeler,
12:40il y a eu beaucoup
12:41d'appels spontanés
12:41là tout à l'heure,
12:42sur Emmanuel Macron,
12:43notamment ce que vous attendez
12:44de sortir.
12:45Je poserai une question
12:45aussi à Philippe Vall
12:46dans un instant.
12:47Et vous-même,
12:480826 300 300
12:50sur Sud Radio,
12:51bien sûr.
12:519h10 heure,
12:54Sud Radio,
12:55La Vérité en face,
12:56Patrick Roger.
12:58La Vérité en face,
13:00évidemment,
13:01sur Sud Radio,
13:02jusqu'à 10h
13:03avec Philippe Vall.
13:05La Gauche et l'antisémitisme.
13:07Philippe Vall,
13:07on a beaucoup parlé
13:08de l'antisémitisme,
13:09mais il y a aussi
13:10la gauche dans votre livre.
13:13Et vous passez un petit peu
13:15tout en revue,
13:16si je puis dire,
13:16sur certaines dérives,
13:19sur, par exemple,
13:21des gens qui voudraient
13:22reprendre la parole
13:23d'une certaine gauche,
13:25Lucie Castet.
13:26Que faire de Lucie Castet ?
13:27C'est votre question
13:28parce qu'elle avait été
13:28présentée,
13:29non mais c'est vrai,
13:30comme étant celle
13:31qui pouvait sauver la gauche
13:32et être à la tête
13:33d'un gouvernement.
13:34Et vous dites,
13:35que faire d'elle ?
13:36Bien sûr.
13:37Ce qu'on peut dire
13:38et ne peut pas dire aussi
13:39avec Ruffin.
13:41Pourquoi ?
13:41Parce que cette gauche,
13:42elle n'arrive plus à parler
13:43aujourd'hui, c'est ça ?
13:45Non, elle n'arrive plus à parler.
13:47C'est-à-dire qu'en réalité,
13:49vous savez,
13:49je fais une émission
13:50en Suisse
13:52toutes les semaines.
13:53C'est une émission
13:53de débat,
13:55de société,
13:56politique, culture,
13:57enfin bon bref.
13:58Vous voyez le genre de...
14:00Oui, oui, bien sûr.
14:01C'est comme on aimerait
14:02en voir plus en France
14:03d'ailleurs.
14:05Mais je suis étonné
14:07par la façon
14:07dont les gens se parlent.
14:10On peut voir
14:11une sénatrice écologiste
14:13et une sénatrice
14:15du décès,
14:17c'est-à-dire
14:17la droite de la droite suisse,
14:19parler et se mettre d'accord
14:20sur une chose
14:21et dire je suis d'accord
14:22avec vous, moi aussi,
14:22bon d'accord,
14:23je vais voter votre truc.
14:24Et ça,
14:25j'ai assisté
14:26à des choses comme ça,
14:27ce qui est inimaginable
14:28en France.
14:29Pourquoi ?
14:29Parce que
14:30les partis sont devenus,
14:32et cette gauche est devenue
14:33une boutique
14:34qui vend
14:36certains produits,
14:37qui refuse
14:38d'en vendre d'autres.
14:40Et puis voilà,
14:41c'est un petit commerce.
14:42Ils sont fermés
14:43à toute négociation,
14:45ils ont désappris
14:47la politique,
14:47la politique,
14:48c'est de discuter
14:49et d'arriver
14:50à un consensus.
14:51Et ils ne veulent pas
14:52le faire.
14:54Voilà,
14:55ils ont pris modèle
14:56sur
14:57les partis
14:59d'extrême-gauche,
15:00en quelque sorte.
15:02Et c'est ridicule.
15:04On a...
15:05La démocratie a besoin
15:06d'une gauche intelligente.
15:08Quand il n'y a plus
15:09de gauche intelligente,
15:10et quand la gauche
15:10intelligente,
15:11quand la gauche
15:14n'apparaît plus
15:14que comme
15:15la figure de proue
15:19des luttes
15:20les plus
15:21intersectionnelles,
15:25voilà,
15:27des choses
15:27très très radicales
15:28sur des sujets
15:29de société.
15:30Qui font partie
15:30des sujets de préoccupation,
15:31bien sûr,
15:32qui peuvent être abordés,
15:33mais qui ne doivent pas
15:34être la tête de gondole.
15:37Voilà,
15:38ce sont des sujets
15:39de société importants,
15:40mais qui doivent être
15:42traités avec une certaine
15:43délicatesse.
15:44Par exemple,
15:45regardez,
15:46ce qui s'est passé
15:46pendant des milliers,
15:48enfin,
15:48pendant,
15:48oui,
15:492000 ans,
15:50la position,
15:50la question des femmes
15:51dans la société.
15:53Il a fallu
15:54presque 2000 ans
15:56de notre régime
15:58philosophico-politique
16:00pour arriver
16:02à Freud,
16:05à des...
16:07Ensuite,
16:08à d'autres penseurs,
16:09d'autres penseurs
16:10et des femmes,
16:11des intellectuels,
16:11pour arriver enfin
16:13après la guerre,
16:14en Europe,
16:15en France,
16:16au droit de vote,
16:16au droit d'avoir
16:17un compte en banque,
16:20le droit de posséder
16:23son propre corps,
16:24ce qui était la lutte ultime,
16:26ce qui était la lutte ultime
16:27des femmes.
16:28Mon corps est à moi,
16:29j'en fais ce que je veux.
16:31C'était formidable.
16:33Et ça a été,
16:34pour les hommes,
16:35les intellectuels
16:36qui réfléchissent un peu,
16:37c'était extraordinaire,
16:39parce que le monde
16:40s'agrandissait
16:40d'une moitié,
16:41d'une moitié du monde.
16:44Et ça,
16:44c'était des valeurs
16:45de gauche ?
16:46C'était des valeurs
16:46de gauche
16:47qui ont été aussi gagnées,
16:50qui ont gagné
16:51du terrain à droite.
16:52Parce que c'est
16:53Giscard d'Estaing
16:53qui a fait voter
16:54les lois définitivement
16:56libératrices,
16:58abolissant cette...
17:00L'avortement aussi,
17:02bien sûr,
17:02avec Simone Veil,
17:03à cette époque.
17:04Oui, abolissant
17:05cette suggestion
17:05des femmes,
17:06les rendant illégales.
17:09Après, dans la société,
17:10ça traîne,
17:11les salaires,
17:12tout ça.
17:12Mais en attendant,
17:13le gros du travail
17:14a été fait
17:15par un féminisme
17:17partagé.
17:18Et depuis
17:19que le féminisme
17:20est le fait
17:21de Sandrine Rousseau,
17:23il n'a rien gagné.
17:24Il ne gagnera rien,
17:25d'ailleurs.
17:25C'est fini.
17:26Il faut que...
17:28Alors que la lutte
17:29n'est pas terminée
17:31pour les femmes.
17:32Je pense que les hommes
17:33ont encore,
17:34comme dit Elisabeth Badinter,
17:35des efforts à faire
17:36sur le partage des tâches,
17:38ce qu'on appelle
17:38la charge mentale,
17:39etc.
17:40Il y a encore
17:40beaucoup de choses à faire.
17:42Et puis les salaires,
17:43bien sûr,
17:44c'est décisif.
17:45Eh bien,
17:46elles rendent
17:47cette lutte impossible.
17:48Cette radicalisation
17:49rend cette lutte impossible.
17:50Et quand cette radicalisation
17:52des luttes sociétales
17:53se radicalise
17:54au point d'être ridicule,
17:56ça fait mourir la gauche
17:57et ça fait venir Trump.
17:59Oui, oui, oui.
17:59Ça fait venir
18:00Trump.
18:01Et ça,
18:02sur le féminisme,
18:03mais on pourrait l'appliquer
18:04dans beaucoup d'autres domaines.
18:05Dans l'écologie.
18:06Sur l'écologie,
18:08c'était peut-être
18:08sur nos questions migratoires,
18:10en fait,
18:11en se posant les vraies questions
18:12à un moment donné.
18:12Ça a des conséquences monstrueuses.
18:13Quand l'écologie
18:14est idéologique
18:15et non pas scientifique
18:16et ne se base pas
18:17sur les faits,
18:18la réalité,
18:19elle a une qualité
18:20et un défaut.
18:21Mais de toute façon,
18:22c'est toujours la même chose.
18:23La réalité,
18:24elle nous revient
18:24dans la tronche
18:25très fort
18:26quand on la nie.
18:27Les Allemands
18:28ont nié la réalité
18:29du problème énergétique.
18:30Ils ont fermé
18:31leur centrale nucléaire.
18:32Ils se sont rendus
18:32dépendants de la Russie.
18:33La Russie,
18:34aujourd'hui,
18:34est hostile à l'Europe.
18:35Ils sont dans la mer.
18:36Ils voulaient aussi
18:37de l'alternatif,
18:38mais sauf que de l'alternatif,
18:39on sait que ça marche,
18:40mais pas en permanence.
18:41Ce n'est pas formidable.
18:42C'est pas formidable.
18:42On sait tous.
18:43Il y a du vent.
18:44Il y a un peu de soleil,
18:45mais pas beaucoup.
18:46J'y allais beaucoup en vacances.
18:47J'étais ferme à nos fois.
18:48Je vous ai interrompu.
18:50Je vous ai interrompu.
18:51C'est idéologique
18:52et ça fait capoter.
18:54L'histoire d'ArcelorMittal,
18:56aujourd'hui,
18:56en France,
18:57c'est aussi le prix
19:00que l'on paye
19:01pour une écologie idéologique
19:03et non pas une écologie réaliste.
19:05Il y a bien une chose
19:06qui demande du réalisme,
19:07c'est l'écologie.
19:07Ça demande une observation des faits
19:10et règlements scientifiques
19:12des phénomènes.
19:13Eh bien,
19:15ArcelorMittal,
19:16malgré des aides massives de l'État,
19:18ça ruine l'État,
19:20n'a pas su se reconvertir suffisamment
19:21parce que ça coûte trop cher
19:23selon des normes
19:24qui sont inapplicables.
19:25Et ArcelorMittal,
19:26qui aujourd'hui nous échappe,
19:28risque de disparaître
19:30de notre sol.
19:31Or, nous avons besoin
19:32de fabriquer de l'acier.
19:33C'est nécessaire
19:34pour notre défense.
19:35L'Europe est à un moment
19:36de son histoire
19:37où il faut qu'elle se tente.
19:37Elle se développe comme une puissance.
19:39Elle doit s'armer.
19:40Elle doit avoir de l'argent.
19:42Et là,
19:42elle n'a ni argent,
19:43ni acier,
19:44ni...
19:45C'est une question,
19:45en fait,
19:46de souveraineté.
19:47Souveraineté qui était un gros mot,
19:48bien sûr,
19:49pour certains,
19:49il y a quelques années,
19:50qui est revenu,
19:50d'ailleurs,
19:51dans la bouche des gens de gauche.
19:53Quoi aussi ?
19:53Même de la gauche radicale
19:55dont vous parlez, là.
19:56Oui, parce que la gauche souverainiste
19:57a toujours voulu
19:59une souveraineté.
20:01Mais le souverainisme
20:02et la souveraineté,
20:03ce n'est pas la même chose.
20:05La souveraineté européenne
20:06en termes de production
20:07d'acier,
20:09etc.,
20:10est nécessaire
20:10parce que nous sommes
20:12dans une situation géopolitique
20:13unique
20:13avec un allié
20:16américain
20:17dont on ne sait plus trop
20:18si c'est un allié
20:18et le reste du monde
20:20qui est hostile
20:20à nos régimes libéraux.
20:21Ah pire,
20:22un régime et un pays
20:24qui déferle
20:25sur l'Europe
20:25et sur le monde
20:26qui est la Chine,
20:27quand même.
20:27Absolument.
20:28D'un point de vue économique
20:29et puissance,
20:30bien sûr.
20:31Il nous est hostile économiquement
20:32et il nous est aussi hostile
20:33philosophiquement.
20:34Il est contre...
20:35Oui,
20:36même s'il a des accroches
20:37avec la France
20:39et l'Europe.
20:39Oui,
20:40parce qu'en ce moment,
20:41comme il sait
20:41qu'il a des problèmes
20:42avec les Américains,
20:43il se tourne...
20:44Quand il veut se rapprocher
20:46de nous,
20:46il veut inonder notre marché
20:48avec des trucs
20:48qui vont faire un chômage
20:51monstrueux chez nous.
20:51Bien sûr.
20:52C'est ça.
20:52C'est ça.
20:53Philippe Vall,
20:54vous êtes sur Sud Radio,
20:55vous n'êtes pas sur TF1
20:56ce soir,
20:57mais si vous étiez
20:57face à Emmanuel Macron,
20:59quelles questions
20:59vous lui poseriez
21:00ce soir ?
21:01Et quelles réponses
21:02voudriez-vous
21:03surtout avoir
21:04sur un point fondamental,
21:06à votre avis ?
21:11Qu'est-ce qu'il compte faire
21:12pour révolutionner,
21:17en quelque sorte,
21:18l'école ?
21:19L'école ?
21:20Ah oui,
21:21parce que c'est fondamental.
21:22C'est fondamental.
21:23Oui.
21:23Et ça va plus.
21:25Il y a quelque chose
21:25qui tourne plus rond,
21:27pour des tas de raisons,
21:29des questions d'autorité,
21:31pas l'autorité du mec
21:32avec sa baguette
21:33qui tape sur les doigts des gosses,
21:34je suis contre ça,
21:35mais l'autorité des savoirs
21:38que la République
21:40doit faire respecter,
21:42et la façon
21:44dont on apprend l'histoire,
21:46la façon dont on exige
21:48une connaissance
21:49de la langue française,
21:50de la philosophie des Lumières
21:52qui nous fonde,
21:53de notre histoire,
21:55du judéo-christianisme.
21:57On doit être imprégné
21:58de notre histoire
21:59pour être des citoyens
22:00parce que
22:02il y a quelque chose
22:03qui menace
22:04la civilisation européenne,
22:07et donc la France
22:08qui est au cœur
22:08de cette civilisation européenne.
22:10ce sont notamment
22:12les écrans,
22:13les réseaux sociaux
22:13dans lesquels
22:15les gens,
22:16les mômes,
22:17s'immergent
22:17beaucoup trop jeunes.
22:18D'ailleurs,
22:19même quand ils sont vieux,
22:20c'est pas bon pour eux,
22:21mais enfin,
22:21qu'importe,
22:22c'est trop tard.
22:23Mais les gosses,
22:24il faut les protéger de ça
22:25parce que c'est une catastrophe.
22:27Ça fait des enfants
22:28qui ne savent pas écrire,
22:29qui sont incultes,
22:30qui pensent
22:30comme des abrutis
22:31et ils broutillent
22:32deux et deux fois cinq
22:33parce que l'effectivement...
22:34Vous n'allez pas jusqu'à
22:34un référendum
22:35sur l'utilisation
22:36des écrans
22:37pour les gamins ?
22:39En tous les cas,
22:42je serais pour
22:42une réflexion profonde
22:44sur une refonte
22:45de l'école,
22:45des programmes,
22:46revoir les programmes
22:47et les méthodes
22:48d'enseignement.
22:49Peut-être que le pédagogisme
22:51a été une des grandes
22:53tards de l'école.
22:55En tout cas,
22:56c'est une bonne question.
22:57Si on peut suggérer,
22:58on va relayer
22:58sur les réseaux sociaux.
22:59Merci Philippe Vall.
23:00La gauche et l'antisémitisme,
23:02nous sommes tous juifs
23:03aux éditions de l'Observatoire.
23:05Merci d'être venus
23:05ce matin sur Sud Radio.
23:07Dans ces studios
23:08sur Sud Radio,
23:09dans un instant,
23:09c'est Gilles Ganzmann
23:11et puis Christine Bouillaud,
23:13la partie média
23:13et puis la partie débat,
23:15évidemment.

Recommandations