Gérard Lanvin : "On n'a pas à avoir de complexe en France" interview Balle Perdue 3

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Gérard Lanvin, Nicolas Duvauchelle, Alban Lenoir et le réalisateur Guillaume Pierret parlent de cinéma d'action en France à l'occasion de la sortie de Balle Perdue sur Netflix.

Transcript

00:00On a ce qu'il faut ici en France pour travailler super bien.

00:03On a les acteurs, on a les techniciens, on a les cascadeurs, il manque le pognon, c'est tout.

00:09Mais oui, toujours du métal, toujours.

00:12Toujours le matin, moi, ça me met bien, je ne sais pas.

00:18Est-ce que vous pensez qu'en France aujourd'hui, malgré les budgets un petit peu plus limités,

00:22on a quand même la possibilité de rivaliser avec les gros films d'action américains ?

00:27Je trouve qu'on a un savoir-faire en France.

00:28Bien reconnu d'ailleurs.

00:29Oui, bien sûr, il y en a beaucoup qui cherchent ça aussi.

00:31Mon doubleur, il a doublé en Tom Cruise pour des scènes de moto dans Mission Impossible.

00:35Il y a des trucs vraiment qu'on nous envie.

00:38Et même nous aussi, de voir comment ils font maintenant, ce qu'ils inventent aussi.

00:42Parce que c'est fait beaucoup de briques et de brocs.

00:44C'est des petites inventions, des petits trucs qu'eux-mêmes bricolent.

00:48Donc de ce savoir-faire là un peu.

00:50Oui, je pense qu'on a peut-être moins d'argent.

00:52Mais en tout cas, dans ce film-là, tout l'argent du film, il est à l'écran.

00:56Et ça aussi, c'est ce qu'on aime bien.

00:57Parce que parfois, on se demande d'où est passé l'argent dans certains films.

01:00Mais vous savez qu'aux États-Unis, quand ils voient ces films-là, ils savent comment c'est fait.

01:04Ils savent qu'il n'y a pas de fond vert.

01:06Ils sont épatés par le travail qu'on peut leur proposer de voir.

01:12Je veux dire, donc, il ne faut pas avoir de complexe.

01:14On a ce qu'il faut ici en France pour travailler super bien.

01:18On a les acteurs, on a les techniciens, on a les cascadeurs, il manque le pognon.

01:23C'est tout.

01:24Mais on a les producteurs aussi, qui prennent des risques.

01:28Qu'est-ce qui vous a attiré tous les deux dans ce projet, dans vos rôles respectifs ?

01:31Dans Balperdu 3.

01:33Moi, c'est de retrouver Arisky.

01:35Moi, j'étais très content.

01:36Parce que j'étais un peu frustré dans le 1, parce que je n'avais pas de scène de baston.

01:39Et là, j'en ai plein.

01:40Donc, c'était formidable de pouvoir faire ça et d'être au cœur de l'action.

01:45Alors, moi, j'ai fait un film pour Netflix aussi qui s'appelait GT Max.

01:50Et j'ai rencontré Rémi, le producteur, qui m'a dit

01:53« Ça t'intéresserait de faire un salopard dont on parle beaucoup dans la deuxième partie,

01:58mais qu'on ne voit pas et qui arrive. »

01:59Et donc, ce challenge-là, évidemment, m'a séduit.

02:02Il y a un risque à prendre.

02:03Et on aime bien prendre des risques quand on travaille aussi.

02:06Dans le risque, j'entends, professionnel, être crédible.

02:10C'est ça le risque, ou pas.

02:13Donc, d'être crédible dans un emploi qui est particulier.

02:17Un salopard, c'est toujours amusant à faire.

02:19Ah, mais justement, c'était ma prochaine question.

02:21Vous avez joué beaucoup de flics et de méchants.

02:24C'est quoi que vous préférez jouer les salopards ?

02:26Moi, ce que je préfère jouer, c'est des rôles qui sont écrits suffisamment bien

02:31pour qu'un salopard ou un mec formidable passe.

02:34Que j'y trouve les émotions, qu'elles soient pour un mec propre

02:38ou un mec complètement hors-sujet, quoi.

02:42Qu'elles soient suffisamment bien écrites pour que j'ai du plaisir à les jouer.

02:45Puisque mon boulot, c'est de jouer, quoi.

02:47C'est tout.

02:48Nicolas, tu as mis de vrais coups, ce qui paraît, dans la scène du tramway.

02:53Oui, Quentin aussi m'en a donné.

02:54Oui, avec la fatigue, c'est vrai que parfois, on est moins précis.

02:59Ça paraît qu'on soit moins précis.

03:00Oui, on a eu deux, trois petits échanges sans faire exprès.

03:02Moi, je me suis pris un pied dans la tronche.

03:05Et puis, lui, j'ai mis un petit coup de poing aussi.

03:06Mais bon, c'est des choses qui arrivent.

03:09Il n'y a pas eu de grosses blessures, donc ça, ça va.

03:12Mais oui, c'était assez drôle.

03:14J'ai eu la chance de tourner avec Quentin Deno, cette fameuse scène dans le tramway.

03:18Lui qui a été champion du monde de Kung Fu Wushu.

03:20Donc, c'est quelqu'un de très précis, très vif.

03:22Donc, c'était vraiment, il m'a beaucoup aidé.

03:25Ça aurait été deux acteurs, je pense.

03:29Ou un autre acteur comme moi, qui est moins dans les arts martiaux.

03:33Ça aurait peut-être pu donner des nez cassés ou des choses comme ça.

03:36Donc, heureusement, il n'y a pas eu de blessés.

03:39Quentin, il a une présence incroyable.

03:41D'abord, il est beau.

03:42C'est un beau mec.

03:43Et puis, physiquement, c'est un phénomène.

03:47C'était mon T-1000.

03:48Là, tu es fan de Metal Hardcore ?

03:50Tout à fait.

03:52Bien vu.

03:52Est-ce que la musique, ça t'a aidé à te mettre un peu dans la peau d'Arisky ?

03:57Et quelle musique t'écoutais ?

03:58J'écoute, de toute façon, j'écoute tout le temps de la musique.

04:01Pas avant les prises, parce qu'il y avait beaucoup à se rappeler de la chorégraphie et tout.

04:06Mais le matin, le matin, pour un petit réveil tonique.

04:08Un petit Length of Time ou des choses comme ça.

04:16Mais toujours du métal.

04:18Toujours le matin, moi, ça me met bien.

04:20Je ne sais pas.

04:21Les gens, ça les agresse.

04:22Moi, ça me donne une énergie incroyable.

04:24Voilà.

04:24Vous avez tous les deux eu une expérience de la scène en tant que musicien.

04:29Est-ce que ça vous influence sur votre approche de vos rôles ?

04:33Moi, je ne pense pas que ça m'influence par rapport à ça.

04:36Dans ma vie, c'est nécessaire, en tout cas indispensable.

04:39J'ai toujours eu à la maison de la musique, j'ai des fils musiciens, on a toujours vécu dans la musique.

04:45Et les films, les musiques de films sont essentielles aussi.

04:48C'est un personnage en plus, des émotions à trouver avec de la musique.

04:53La musique, elle est fondamentalement importante.

04:55Donc, elle me permet de bouger, de vivre et de rêver aussi.

05:00Quelqu'un qui voit au moins le film avant de nous chier dessus, ce qui est rarement le cas j'ai remarqué.

05:04C'est parce qu'on a un amour pour ce cinéma, de films américains d'action, qu'on a cette envie absolue d'aller tourner là-bas.

05:16Alors que c'est beaucoup plus, je trouve, gratifiant d'arriver à avoir cette liberté en France

05:20et d'encourager justement par le perdu, par les succès et la générosité et la réussite des films

05:28à pouvoir justement nous faire d'autant plus confiance à nous et aux autres personnes

05:31pour élargir ce genre en France.

05:34Qu'est-ce qu'on te fait aujourd'hui pour t'en sortir ?

05:38Montre-moi pour voir.

05:40Il y a encore des gens qui vont dire que c'est un film français, ça va être de la merde.

05:43Bien sûr, on les aime bien.

05:45Qu'est-ce que vous leur dites à ces gens qui disent ça, notamment dans les commentaires sur les réseaux sociaux ?

05:51C'est moi derrière tous ces comptes.

05:53Ça va être de la merde.

05:55Non, non, mais rien.

05:57De rien ?

05:58Rien, s'ils ont envie de voir.

05:59Je prends tellement sur moi.

06:01Ils le savent à ceux qui regardaient la FH.

06:03Des fois, ils ont raison de penser ce qu'ils pensent, mais après, ils font ce qu'ils veulent.

06:08C'est les gens.

06:09Et puis c'est Internet surtout, en fait.

06:11Depuis que je fais des courts-métrages, je suis sur Internet.

06:13Ça devrait être la même chose.

06:14En tout cas, qu'ils voient au moins le film avant de nous chier dessus, ce qui est rarement le cas, j'ai remarqué.

06:18Oui, quand même.

06:18J'ai maté, moi, les trois balles perdues d'affilée ce week-end.

06:27Et le trois, c'est clairement mon préféré.

06:29Allez !

06:30Comment est-ce que vous vous sentez, là, par rapport au fait de conclure la trilogie avec ce film ?

06:35On est très fiers.

06:36Oui.

06:37Non, mais oui, parce que c'est peut-être plus délicat pour Guillaume.

06:41Mais moi, pour le coup, sur cet opus, n'ayant pas participé à l'écriture, déjà, j'en ai eu beaucoup plus extérieur.

06:46Et je suis totalement d'accord avec toi que j'ai vu le meilleur des trois.

06:50Et quoi de plus gratifiant et génique pour un acteur ?

06:54Mais il est chanmé, le film où je suis.

06:57Donc, vraiment, c'est ça.

06:59Guillaume, tu avais cette idée en tête dès le début ?

07:02Ou cette idée de finale en apothéose ?

07:05Oui.

07:05Ou c'est au fur et à mesure ?

07:06Ça se construit peut-être au fur et à mesure, mais c'est aussi des idées que j'ai dans la tête depuis très longtemps.

07:11Je savais qu'il y aurait un hélico, je savais qu'il y aurait une dépanneuse.

07:14Les feux d'artifice, c'est l'histoire de coller les deux.

07:17Et puis ensuite, je savais qu'il y aurait des motos, beaucoup.

07:19Et si possible, une voiture de courbe.

07:22Prenez-en de la graine, messieurs.

07:23Ce garçon en vaut 10 comme vous.

07:27Filmative, filmative, filmative.

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