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  • 04/05/2025
MEDI1TV Afrique : Le retour de Shams.. - 03/05/2025

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00:30Transcription by CastingWords
01:00Bonjour Anna, j'espère que tu vas bien.
01:04Écoute, je vais très bien et merci d'avoir été avec nous, d'avoir répondu présent à notre invitation et d'être avec nous sur ce plateau.
01:13C'est vrai qu'on a plein de questions à te poser, notamment sur ton univers musical que l'on développera ensemble dans quelques instants.
01:20Mais avant toute chose, on n'arrive jamais à la musique par hasard.
01:25Comment s'est faite ton initiation au monde musical et comment tu es devenue tout simplement par la force des choses chanteuses ?
01:34Tout d'abord, merci à toi, Amna, pour l'initiative de partage.
01:41Ça fait toujours plaisir d'être avec toi, de partager et d'échanger avec ton audience.
01:46Alors, tout d'abord, je me présente.
01:49Je suis Shams, chanteuse, autrice, compositrice.
01:54Je fais partie du projet Shams qui est composé de deux personnes.
01:58Moi, dans la partie paroles, chants et compositions.
02:01Et de Shuaib Ndara, guitariste, qui est dans la partie arrangement et production.
02:06Alors, la musique, moi, j'ai toujours chanté depuis un très jeune âge.
02:14Mais c'est que dernièrement que j'ai décidé de me lancer sérieusement dans une carrière artistique.
02:21Alors, petit à petit, j'ai travaillé ma voix.
02:24J'ai fait pas mal de reprises qui m'ont beaucoup aidée, surtout dans la partie bagage musical.
02:29Ça m'a beaucoup enrichie.
02:30Ça m'a aidée à explorer plusieurs univers musicals.
02:36Et aussi, ça m'a aidée à travailler mon style de chant.
02:41Et c'est comme ça que j'ai décidé de commencer à faire mes propres chansons.
02:45D'ailleurs, il y avait une étape phare dans ma carrière.
02:48C'était la rencontre de Shuaib Ndara, qui est un producteur.
02:53Déjà, il est connu par son groupe Head Spirit.
02:56On s'est rencontrés, on a échangé.
02:59On a trouvé qu'on avait plusieurs points communs, surtout dans la vision artistique.
03:05On a commencé à expérimenter la création de chansons.
03:10Et ça a bien matché, surtout qu'on avait à peu près les mêmes influences artistiques.
03:15C'est comme ça qu'on a créé notre première chanson, Eugenie.
03:19C'était également une expérience de la création à deux.
03:26Et aussi, le début du projet Shams, qui est composé de moi et de Shuaib.
03:32Après, on a créé la deuxième chanson, Malhome, qui vient de sortir,
03:37qui est tout à fait carrément différente de la première chanson.
03:40Mais aussi, elle a la touche, la touche qu'on a sur Eugenie.
03:44Tu peux sentir la touche de Shams et qui va notamment se sentir dans les chansons qui viennent après.
03:51Et justement, ce que l'on voudrait savoir, tu parles d'influence artistique,
03:56de bagage musical, de cette initiation un peu évidente pour toi à la musique,
04:02mais aussi à la composition.
04:04Tu es également autrice.
04:07Et ce que je voudrais savoir, c'est toi, en tant qu'artiste,
04:09mais aussi en tant que jeune femme marocaine,
04:12comment tu définirais justement ton univers artistique actuel ?
04:18Et est-ce que ta marocanité et ton africanité ont une influence ?
04:27Bien sûr, bien sûr, ils ont une grande influence.
04:30D'ailleurs, moi, j'adore la musique marocaine.
04:32Et si je veux décrire l'univers musical de Shams,
04:36en fait, je peux te dire que je suis dans une phase de découverte.
04:40On est dans une phase de découverte, moi et Shams,
04:43parce qu'on travaille ensemble.
04:45On a des influences, je peux te dire, qui sont diversifiées,
04:50notamment touchées par le style indie, rock, soul,
04:54mais bien sûr, avec une touche marocaine.
04:56On insiste vraiment à travailler nos chansons,
04:59toujours en gardant la touche marocaine.
05:00D'ailleurs, ça va se sentir dans la chanson mêlant,
05:03parce qu'on a ajouté le côté imézir avec l'instrument ribèbre,
05:08parce que quand tu écoutes le ribèbre,
05:11ça ne t'emmène pas directement au Maroc.
05:14Et c'est ce qu'on voulait faire.
05:15On veut toujours garder la touche marocaine,
05:17parce que je suis marocaine,
05:19je suis très fière de mes racines,
05:21et j'adore la musique marocaine,
05:22parce qu'elle est très enrichie.
05:24Et ça m'a beaucoup aidée à mes débuts,
05:26parce que j'ai fait notamment plusieurs reprises marocaines.
05:29D'ailleurs, Médicaine, c'était une chanson qui a beaucoup cartonné.
05:34Et je veux notamment retravailler des chansons marocaines.
05:38Après, Inch'Allah, on va faire un répertoire marocain
05:41qui sera refait par Shams,
05:45en autre façon, tout en gardant l'aspect musique marocain,
05:49patrimoine marocain.
05:50Et avant de parler de ton tout dernier single,
05:55Méloum, comment se passe ton travail en duo ?
06:00Parce que tu es autrice, également compositrice.
06:05Est-ce que c'est vraiment un travail à deux, en même temps ?
06:09Ou peut-être l'un peut commencer, l'autre finir, se compléter ?
06:13Comment ça se passe ?
06:14Est-ce que vous partez par exemple d'une même idée,
06:15où chacun a une idée, puis vous rencontrez ?
06:18En fait, on se complète,
06:24mais on fait le processus de création tous les deux.
06:27Ça dépend des chansons.
06:28Par exemple, Eugenie, quand j'ai rencontré Shuaïb,
06:31j'avais déjà l'idée dans la tête,
06:33j'avais déjà écrit les paroles,
06:35j'avais un petit peu composé la mélodie.
06:37On l'a après retravaillée, moi, Shuaïb.
06:40Il a ajouté sa touche.
06:42Et moi, puisqu'on a à peu près les mêmes influences,
06:45ça a matché tout ce que je voulais faire, ça a matché mon idée artistique.
06:49Et on s'est retrouvés avec Eugenie.
06:50Avec Melron, le processus de création, on l'a fait tous les deux.
06:55On va par la suite développer un peu sur le single,
06:59comment l'idée est venue, comment on l'a commencé.
07:02Mais on se complète.
07:04Et aussi, on essaye de, chacun,
07:06il doit ajouter sa touche à la chanson.
07:09Parce que lui, il a ses influences.
07:12Moi, j'ai mes influences.
07:14Et on se rencontre dans la création de notre univers,
07:18qui est évidemment en chance.
07:21Et c'est ça aussi qui est magique.
07:24Et voilà, on en parle de ton actualité.
07:27Donc, Melhome, sorti le 25 avril.
07:31Une nouveauté, donc c'est tout, tout frais.
07:33Est-ce que tu peux nous parler un peu de la création de ce single ?
07:37Oui, en fait, c'est très, très fun comment on a créé Melhome.
07:44Ce n'était pas du tout programmé.
07:46Ça nous est venu soudainement.
07:48On était en train de travailler sur une autre chanson,
07:52avec la guitare, avec les mélodies et tout.
07:55Et d'un coup, je me suis retrouvée chanter le premier couplet du refrain.
08:02C'est comme ça que ça a commencé.
08:09Avec la mélodie et les paroles, ça nous a beaucoup plu à ce moment-là.
08:14On a décidé de la développer.
08:17Au début, on ne savait pas exactement le style.
08:20On ne savait pas du tout ce qu'on allait faire,
08:22ni le sujet, ni les influences qu'on va faire.
08:26Mais dans le processus de création, quand on a commencé la création,
08:30moi, j'ai commencé la partie des paroles et la composition.
08:34Et Chaheb a développé les idées dans l'arrangement.
08:38On a décidé par la suite de travailler avec des musiciens
08:41que je tiens à saluer.
08:43Et je vais bien sûr les citer un par un,
08:45parce que je suis très fière de pouvoir collaborer avec eux.
08:50Chacun d'eux a ajouté une touche très spéciale à la chanson.
08:53Alors, on a contacté Welid Ousfi,
08:56qui a joué le piano, le solo qui est au milieu,
09:00qui a ajouté un vibe très spécial à la chanson.
09:03Il y a aussi Yassine Ousfi.
09:05Yassine Ousfi, c'est le bassiste.
09:08Il a joué la partie basse.
09:10D'ailleurs, il a donné ce groove, ce côté groove à la chanson,
09:13très spécifique à l'afro.
09:15Donc, par la suite, on a décidé d'ajouter la touche marocaine,
09:19qui a été très spéciale pour nous.
09:21On voulait vraiment trouver un instrument
09:24qui a cette touche marocaine,
09:28qui va toucher les gens,
09:29mais qui ne va pas vraiment avoir un sens avec la chanson.
09:35Parce qu'au début, quand on a décidé de faire un rebeb,
09:38on s'est dit, est-ce que ça va matcher avec la vibe de l'afro ?
09:41Parce qu'on n'a jamais écouté une chanson qui est afro.
09:44Mais en même temps, avec un instrument aussi rare, aussi marocain.
09:48Mais quand on a commencé la création, ça nous a beaucoup plu.
09:51D'ailleurs, je tiens à saluer Salah Fafa pour sa contribution.
09:56Et ça a donné le résultat qu'on entend aujourd'hui.
10:00Sinon, ça, c'est la partie création musicale.
10:04Il y a aussi la partie sujet.
10:05Alors, au début, quand j'ai commencé l'écriture,
10:09je me suis retrouvée en train de raconter un vécu.
10:12Parce que malheureusement, il y a une partie de la chanson qui parle évidemment de moi.
10:17Parce que dans ma plupart des chansons, je me retrouve souvent dans l'écriture.
10:22Je pense que c'est un trait dans la partie de création,
10:27parce que je raconte quelque chose qui me tient.
10:29Et en même temps, j'essaie de m'inspirer de tout ce qui m'entoure.
10:32Alors, le sujet de la chanson, ça parle de la force qu'on doit avoir face aux critiques,
10:38face aux déceptions qu'on peut avoir.
10:42Des gens qui sont censés nous donner le push de pouvoir créer,
10:47de pouvoir continuer nos rêves, mais qui sont là à nous rabaisser.
10:51Alors, je voulais en parler parce que j'ai vécu ça, c'est une expérience personnelle.
10:56Et aussi, je voulais montrer que malgré tout ça, malgré les critiques,
11:00malgré les faux pas qu'on peut faire, il y a toujours le côté bien des choses,
11:04il y a toujours un côté résilience.
11:08Et malgré tout, tu vas finir par réaliser tes rêves, même dans la difficulté.
11:13Et c'est ce qui fait le charme de l'aventure.
11:16La preuve, tu es là et tu en es arrivée à ce stade.
11:20Et c'était un plaisir que de te recevoir, Shams.
11:23Merci vraiment.
11:25Merci.
11:25Beaucoup de féminité, beaucoup de douceur et surtout beaucoup de talent.
11:30Merci beaucoup, Shams.
11:33Merci à toi, Anna.
11:34Merci beaucoup.
11:35C'est toujours un plaisir d'être avec toi.
11:38À bientôt.
11:39Merci beaucoup.
11:40À très bientôt.
11:41Ciao.
11:42À bientôt.
11:45Et tout de suite dans l'Afrique en culture, nous parlons art.
11:50Et place donc à Kapoani Kiwonga, une artiste française et canadienne.
11:54Alors, il faut savoir que Kiwonga a étudié l'anthropologie et la religion,
11:58chose qui l'amèneront à l'art.
12:00Kapoani Kiwonga est considérée comme l'une des artistes contemporaines
12:04les plus importantes de sa génération.
12:07Elle s'est tournée vers la pratique artistique il y a une dizaine d'années.
12:10Son travail artistique est basé bien sûr sur la recherche et l'observation des structures
12:14de pouvoir et de savoir au sein de la société.
12:17Son travail s'intéresse à la mémoire d'événements historiques présentés de manière novatrice
12:23pour justement déconstruire les récits dits traditionnels.
12:27On regarde tout de suite.
12:29À l'extérieur du musée, il y a un trou qui a été creusé dans une forme rectangulaire.
12:36À l'intérieur de l'espace d'exposition, il y a un grand tas de terre
12:40qui est la terre qui a été creusée, extraire de le trou devant le musée.
12:46Après, il y a une installation de tissu qui est sur le plafond et du coup, des travails
12:55de céramique qui aident à transporter la terre de l'intérieur vers l'extérieur,
13:03mais aussi qui font un tableau de carreaux de céramique.
13:10Et finalement, il y a une vidéo qui est montrée dans la salle juste à côté.
13:13Et du coup, le point de départ de cette exposition était une interrogation autour de la question
13:21du colonialisme, comme un projet qui, pour moi, n'a jamais arrêté, qui est dans notre
13:28actualité, qui est notre présent et qui est quelque chose qui, à la fois, touche à
13:32une chose très précise, un local, un lieu, un endroit spécifique, mais aussi c'est
13:37une expérience assez globale.
13:39Je dirais que, pour moi, au moins, c'est très ancré dans notre système, notre façon
13:47de voir.
13:48Donc, je voulais un peu poser des questions autour de cet héritage qui nous vit, qui nous
13:55guide, qui nous fait peut-être voir le monde et puis proposer des issues, des façons
14:02de sortir de cette façon de voir et de réagir.
14:06– Capoigny Kiwanga développera à remédiation un projet de performance traitant de la thématique
14:12de la toxicité et prenant pour ancrage l'histoire de Rome, de l'Italie et au-delà.
14:17Des terres toxiques ou contaminées peuvent être guéries, tout comme nos habitudes toxiques
14:22peuvent être changées pour être plus saines.
14:24Certains poisons ont des antidotes.
14:26Ici, une double force exerce, une qui expose les structures et les raisons pour lesquelles
14:31nous empoisonnons, mais aussi les gestes et formes qui nous promettent de reprendre
14:36et peut-être de remédier à notre monde toxique.
14:38Ainsi, remédiation a pour volonté de mettre à nu la toxicité environnementale qui caractérise
14:43notre réalité actuelle, mais aussi d'autres formes de toxicité sociale et structurelle.
14:48Donc, c'est de réfléchir comment on est amené à créer un environnement tellement
14:56toxique, autant social, environnemental, spirituel aussi, pourquoi pas.
15:02Qu'est-ce qu'on peut faire comme geste pour pouvoir le remédier un petit peu ?
15:06Ça, c'est le titre de projet, remédiation.
15:09Donc voilà, c'est un sujet assez large que j'espère à la fin, ça sera une conférence
15:14performance.
15:15Ces dernières années, je travaillais pas mal sur des questions de poison, des plantes
15:21toxiques, etc.
15:22Et donc, en faisant des recherches, des lectures sur différentes plantes, j'ai tombé sur
15:27un personnage historique qui était à Rome, qui était une femme qui s'appelle Tofana.
15:31Elle a fourni des potions, des électeurs, surtout des femmes, qui empoisonnaient des personnes
15:37autour d'eux.
15:38Donc, du coup, cette liquide toxique qui a permis principalement aux femmes de trouver
15:44une liberté dans un système qui ne leur permettait pas de décider toujours pour elles,
15:50ouvre aussi à d'autres mondes.
15:54Parce qu'avec tout ce qui est toxique et poison, c'est une question de dose.
15:59Quelque chose qui peut être un poison toxique dans une dose trop élevée, dans une dose beaucoup
16:04moins importante, peut guérir.
16:06Je pense qu'on essaie de, quelque part, remédier, de soigner la terre, d'extraire ou de mettre
16:16les plantes qui pourraient absorber des toxines qui sont entrées dans le sol ou dans l'eau.
16:22Mais je pense qu'il y a aussi des démarches plutôt de justice sociale pour essayer de réparer
16:27ou de faire un contrepoids à l'éthocité dans les relations humaines et sociales.
16:34Donc, il y a toujours dans mon travail un mélange de le passé, dans l'histoire, notre
16:39aujourd'hui et puis un peu d'espoir pour le futur.
16:44Anthropologue de formation, la documentation est une étape essentielle du processus créatif
16:49de Capoani-Kiwanga.
16:51Le passé, son terrain de jeu, elle le dépoussière, l'observe, le questionne.
16:55Pour enfin, le faire, eh bien, tout simplement parler dans ses œuvres.
16:57En effet, le travail de Kiwanga se fait le porte-voix de risques.
17:01Il s'agit également de déconstruire la mémoire que nous entretenons des événements
17:05historiques en réhabilitant des perspectives qui ont connu peu de résonance auprès du
17:10grand public.
17:12Précisément, le discours porté par Kiwanga n'est pas celui que nous, spectateurs, sommes
17:16habitués à retrouver dans l'art.
17:18Qui Wanga emprunte une direction différente, elle réalabore le temps et l'histoire en
17:22convoquant des documents du passé, nous offrant ainsi la possibilité de repenser le
17:27présent et redonner vie tout simplement aux fantômes.
17:36Et tout de suite, nous parlons cinéma avec le jeune réalisateur sénégalais Mamadou
17:40Dia, qui a présenté son deuxième long métrage d'en bas, à travers lequel il interroge
17:45la société sénégalaise contemporaine, tout en abordant des thèmes universels qui
17:50résonnent au-delà des frontières.
17:52C'est un film sur le deuil et la santé mentale qui a été tourné dans la vie natale
17:55du réalisateur Matam au nord du Sénégal.
17:58Demba est un film d'inspiration autobiographique, comme l'a indiqué le réalisateur Mamadou Dia.
18:03Il a lui-même eu recours à un thérapeute pour traverser une dépression liée à la perte
18:07de sa maman.
18:08Il n'y a pas de mot au Sénégal en langue de Pular ou Wolof pour désigner cette maladie
18:12psychiatrique.
18:13Voilà ce que dit le réalisateur, d'où la nécessité de la mettre justement en lumière.
18:18Et quoi de mieux que le cinéma ? On regarde ensemble un extrait de la bonne annonce.
18:21C'est ça.
18:51J'ai créé, répertorié et classé les archives de cette ville pendant 27 ans.
19:14Le film Demba aborde avec profondeur et sensibilité la thématique du deuil à travers
19:34l'histoire d'un homme de 55 ans confronté à la perte de sa femme après tentant de mariage.
19:39Ce drame poignant explore non seulement le mal immédiat qu'il découle du vide
19:43inconvensurable laissé dans sa vie, mais aussi la lente transformation que celle-ci peut
19:47engendrer au fil du temps.
19:49Demba, le protagoniste du film interprété par Ben Mahmoud Mbou, incarne ses douleurs
19:54insurmontables et la quête de sens qui l'accompagne à le processus du deuil et qui se prolonge
20:00deux ans après le décès de sa femme.
20:01Entre l'isolement et l'incompréhension, le deuil bouleverse profondément sa santé
20:05mentale et son quotidien.
20:07Il est menacé d'être viré de son poste à la mairie pour incompétence et mauvais caractère.
20:12Criblé de dettes, persécuté, il devient agressif verbalement et physiquement.
20:15A l'égard de ses collègues et de son fils unique, Badjo, le temps guérit-il tout ?
20:20Telle est la véritable question principale.
20:22Et comme chaque personnage du film expérimente la perte d'un être cher après avoir consulté
20:26un psychiatre, le protagoniste fait le tour des charlatans pour exorciser ses douleurs
20:31qui le rongent.
20:32Le film montre alors des pratiques violentes et sanglantes auxquelles les Sénégalais
20:36adhèrent encore et beaucoup d'autres sociétés.
20:39Je suis donc à voir d'urgence Demba.
20:45Et avant de nous quitter, honneur à la littérature camerounaise, place à Max Lobé, originaire
20:53du Cameroun.
20:54Ce romancier trentenaire, issu de la nouvelle génération littéraire de ce pays, fait entendre
21:00sa voix dans un nouveau roman, une voix poétique ponctuée d'intranquillité et de quête
21:05identitaire inassouvie, auteur aujourd'hui de cet roman.
21:08L'écrivain aime raconter que sa vocation littéraire est née en découvrant les ouvrages
21:12de sa compatriote Caliche B.
21:14Et il y a là, quand il a lu et relu le beau et grand récit féministe, les honneurs
21:19perdus.
21:20Il ne sait plus combien de fois pour lui le déclic est venu en 2009 lorsqu'il a remporté
21:24le précise prix de la sacrée pour une de ses premières nouvelles qu'il avait envoyées
21:29au jury du prix sans trop y croire.
21:32Le texte lui-même est bien lu en public.
21:34Il dit là j'ai réalisé que mes mots pouvaient toucher des gens.
21:37Voilà ce que se souvient le romancier depuis, il n'a plus cessé d'écrire, gagnant en maturité
21:42de livre en livre, de prise de conscience sur les enjeux de la littérature.
21:47Sept romans plus tard, chaque fois qu'il prend la parole pour dire pourquoi il écrit, il
21:51est envahi par un flot d'émotions qui étrangle sa voix.
21:55Vous me demandez pourquoi j'écris.
21:56J'écris parce qu'il y a une flamme au dos de moi.
21:59Rien ne peut l'éteindre sauf que peut-être la mort.
22:01Roman politique, roman d'éducation.
22:03La danse des pères est aussi un roman d'apprentissage littéraire évoqué à travers les pages consacrées
22:08à mon gobeti, maître à penser, mais aussi à James Baldwin, France Fanon et autres, Angela Davis.
22:14On écoute tout de suite.
22:16Je m'inspire de mon regard sur la population camerounaise dans les rues, que ce soit des
22:22villages ou des villes du Cameroun.
22:26Je m'inspire de tout ce matériau-là pour pouvoir écrire un roman.
22:29Après un certain nombre d'années passées à l'étranger, je passe par une période
22:35de questionnement, de questionnement, on pourrait dire une extrémiste, une période
22:40de crise identitaire.
22:42Je me demande, est-ce que je suis camerounais ? Qu'est-ce qui fait de moi un Camerounais
22:47parce que j'ai la vive conviction que ce n'est pas parce qu'on est né dans un pays qu'on
22:49est forcément de ce pays.
22:51Alors, qu'est-ce qui fait de moi un Camerounais ? Qu'est-ce qui fait de moi un Africain ?
22:55Et je décide de rentrer à la maison après une bonne dizaine d'années, passer à l'étranger.
23:00Et comme je suis à la quête de cette identité, je me dis qu'il faudrait sans doute, pas
23:07peut-être, il faudrait sans doute chercher dans l'histoire du Cameroun.
23:13Et là, je me rends compte qu'il ne faut pas aller très loin parce que déjà, il y a
23:17quelques années seulement, dans les années 50, beaucoup de personnes qui vont nous écouter
23:21étaient déjà nées.
23:23Il y a eu ce qu'on appelle la grande guerre d'indépendance du Cameroun.
23:26Je déteste le terme d'indépendance parce que je le trouve tellement galvaudé, il n'y a
23:31rien qui soit vraiment indépendant dans ce qui s'est passé.
23:34Donc dans la guerre de libération du Cameroun dans les années 50, je ne connaissais pas
23:40grand-chose de cette guerre, qu'elle avait été cachée.
23:43Je l'ai découverte en Europe.
23:45J'en ai lu des centaines de documents à ce propos.
23:48Et je décide donc de me lancer à la recherche de ce qu'il en reste au Cameroun sur les traces
23:56du mentor, du leader de la guerre d'indépendance du Cameroun, qui est Ruben Oumiober.
24:03Max Lové, donc un auteur en or à découvrir d'urgence si ce n'est pas encore fait ou à
24:09redécouvrir tout simplement.
24:11Et on arrive à la fin de l'African Culture.
24:12Merci d'avoir été avec nous.
24:14Et puis on se donne rendez-vous dès la semaine prochaine sans faute.
24:16D'ici là, portez-vous bien surtout.
24:17Sous-titrage Société Radio-Canada
24:24Sous-titrage Société Radio-Canada

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