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00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des Vraies Voix.
00:04Ils souffrent depuis deux ans et ne voient pas le bout du tunnel.
00:06Savoir prendre le temps.
00:07Et bien là ça ne va pas du tout, c'est même la cata.
00:10Aujourd'hui, un mouvement est en marche.
00:12En France, on construit de moins en moins de logements.
00:14Nous voulons faire appel à des professionnels passionnés par leur métier.
00:17Les carnets de commandes diminuent aussi, on a moins de nos travails, donc on a moins de besoins de personnel.
00:22En 2021, il y en avait 410 000 et regardez l'an dernier, 263 000 seulement.
00:29C'est le chiffre le plus bas depuis 1953.
00:33Quand on y réfléchit, nous avons tous de bonnes raisons de choisir l'artisanat.
00:38L'artisanat, première entreprise de France.
00:43Elle et l'artisanat du bâtiment traversent donc une crise profonde.
00:46Nouveau trimestre de recul de 5%.
00:48Même la rénovation énergétique recule.
00:50Le président de la CAPEB a déploré ce matin 27 000 emplois détruits l'année dernière dans les petites entreprises.
00:56Alors parlons vrai. Faut-il changer la fiscalité sur l'immobilier à cette question ?
01:01Faut-il un plan de relance du bâtiment pour sauver les secteurs ?
01:03Vous dites oui à 65%.
01:05Vous voulez réagir ? Le 0826 300 300.
01:09Philippe, est-ce que vous avez entendu forcément ces chiffres à la baisse qui sont plutôt très...
01:15Ils sont très alarmants mais je ne veux pas me prêter un savoir universel.
01:23Je constate la crise, on m'en a beaucoup parlé.
01:26Mais j'avoue que je ne saurais me substituer aux professionnels pour donner des solutions.
01:31Et je suis ravi qu'il y en ait un.
01:33Et vraiment j'écoute, je ne veux pas me débarrasser du sujet.
01:37Je l'indique, là je risquerais de vous approuver parce que je ne saurais pas vous contredire.
01:42Moi je suis sur la question du social, il y a la question économique du logement avec cette phrase
01:48que moi répéter, je suis comme Philippe, plutôt béotienne en la matière.
01:52Quand le bâtiment va, tout va. Quand le bâtiment ne va pas, rien ne va.
01:55C'est un indicateur, c'est un thermomètre en fait le bâtiment.
01:58C'est un thermomètre de la bonne santé du pays, du moral même du pays.
02:01Parce que pour acheter, comment dirais-je, un appartement, il faut être capable de se projeter,
02:05se dire voilà dans 10 ans, dans 15 ans je pourrais...
02:07Et même des territoires parce qu'on parle de l'artisanat.
02:09Alors justement, mais moi je le vois du point de vue social.
02:12En réalité, si on le regarde du point de vue politique, avec le recul que j'ai moi d'éditorialiste depuis 20 ou 25 ans,
02:18je n'ai jamais vu un gouvernement, y compris de mon obédience, gouvernement de gauche,
02:23même si Cécile Duflo a fait quelque chose, quelques petits trucs,
02:26je n'ai jamais vu un gouvernement qui prend véritablement cette question du logement à bras le corps.
02:32Véritablement. Qui en fait pas une cause, une grande cause nationale, blablabla.
02:36Vraiment une cause nationale réelle, avec un engagement réel, avec une ventilation.
02:42Il y a le bâtiment. On a fait beaucoup de choses avec l'ANRU, par exemple, dans les banlieues, dans les cilets.
02:47L'agence de rénovation urbaine.
02:48Vraiment, ils ont fait un travail remarquable, etc.
02:51Mais c'est la masse qui manque.
02:53Donc moi je voudrais véritablement, et je vous rejoins là-dessus Sylvain,
02:57il faudrait que le logement et à chaque fois les candidats, je sais.
03:00Alors j'ai perdu une présidentielle avec Sébastien Moria et j'en ai gagné une avec François Hollande.
03:04Et tous les candidats, c'est toujours, oui, le logement, ça va.
03:07Et à un moment donné, dans le débat, ce truc-là, ça l'attrape.
03:10Et tous les ans, on se retrouve avec la même chose.
03:13Ça va parce que quand le bâtiment économiquement va, ça donne le sentiment que ça fonctionne.
03:18Mais là, quand tout s'effondre, on se rend compte qu'il y a non seulement le problème économique des artisans,
03:22avec des destructions massives d'emplois, des morts annoncées,
03:26mais il y a le problème des gens pour se loger.
03:28Donc là, c'est véritablement un cri d'alarme qu'il faudrait collectivement pousser.
03:32C'est pas possible de payer des loyers aussi chers, de pas avoir d'appartement,
03:35de pas pouvoir se loger, d'être dans des passoires énergétiques et des bouillards énergétiques.
03:39Ça y est, j'ai fini.
03:40Sylvain Lévi-Valensy, l'expert dans le domaine.
03:43Alors, dans le logement, il faut comprendre une chose.
03:46Dans le logement, il y a ce qu'on appelle l'aménagement du territoire.
03:49On ne peut pas concevoir le logement et l'habitat dans une société moderne, démocratique, laïque,
03:54sans penser l'aménagement du territoire.
03:56Ça, c'est un premier point.
03:57Le deuxième point, tout est politique dans le logement.
03:59Il faut arrêter de tergiverser.
04:01C'est pas économique, c'est politique.
04:03L'économie sert les intérêts politiques.
04:06Et la construction, c'est le sang qui coule dans les veines de la République.
04:09C'est comme ça qu'on voit la vitalité d'une démocratie.
04:11C'est comme ça qu'on voit la vitalité d'une société capable d'absorber les flux démographiques
04:16et capable de loger ses citoyens.
04:19C'est un droit qui est inaliénable.
04:21C'est le troisième élément de la pyramide de Maslow.
04:24Vous savez, la pyramide de Maslow, c'est...
04:25On cherche à manger, on cherche à boire, on cherche à se protéger.
04:28C'est un besoin primaire.
04:29Et vous savez pourquoi on m'attrape les propriétaires ?
04:32Parce que, par essence, l'actif immobilier n'est pas délocalisable.
04:35On ne peut pas transporter sa maison au Luxembourg.
04:37On ne peut pas l'emmener aux îles Caïmans, par exemple.
04:40Par contre, à la vitesse de la lumière, vous pouvez faire transférer des centaines d'euros,
04:44des milliers d'euros, des milliards à la vitesse de la lumière, pas la maison.
04:47Donc c'est la variable d'ajustement de tous les politiques pauvres, fiscales du pays
04:52qui méprisent, depuis d'ailleurs l'élection d'Emmanuel Macron, un mépris total
05:00de ces 2,7 millions de foyers qui vivent dans un état d'urgence,
05:04de ces 4,5 millions de personnes à la rue complète.
05:06Je prends le 30e rapport de la Fondation Abbé Pierre, avec la génération bidon-bidoise.
05:11C'est un drame national.
05:13Voilà.
05:13Je peux vous poser une question ?
05:14Qu'est-ce que vous pensez des réquisitions, justement ?
05:18Il y a 500 000 logements, par exemple, qui sont vides à Paris.
05:21Est-ce que vous pensez qu'on doit réquisitionner ?
05:22Il faut qu'on arrête...
05:23Non, non, mais dites-moi...
05:24Attendez, Françoise.
05:25Il faut qu'on arrête de dire que les propriétaires sont des salauds de capitalistes
05:28qui exploitent les pauvres locataires.
05:30Il faut qu'on arrête.
05:31Le coefficient de détention en France, il est de 1,1.
05:34C'est-à-dire que les propriétaires français ont en moyenne 1,1 biens.
05:39C'est une moyenne nationale.
05:40Alors c'est vrai que, selon les données de l'INSEE,
05:42on a à peu près 15% du volume qui possède plus de 5 appartements.
05:46Ben voilà.
05:47Attendez, attendez, attendez.
05:48Ce que je suis en train de dire, c'est quoi ?
05:50C'est que ces personnes-là ont besoin des loyers pour leur retraite.
05:53Ont besoin pour constituer leur patrimoine.
05:55C'est un des éléments moteurs, justement...
05:57Mais quand on parle des logements vides, on ne parle pas de...
05:59Maintenant, le logement vide, attention, de quoi on parle ?
06:03Aujourd'hui, quand un propriétaire loue un appartement,
06:06et je sais bien de quoi je parle, il a un rendement négatif.
06:08Vous savez, ça veut dire un rendement négatif ?
06:09Ça veut dire qu'il perd de l'argent.
06:10Ça veut dire qu'à chaque fois qu'il loue, il perd de l'argent.
06:12Tu me prends vraiment pour des billes, en fait.
06:14Non, il vous a bien jugé.
06:16Je vais vous dire, ma chère conscience.
06:17Mon cher Philippe, est-ce que vous consentiriez à louer votre appartement
06:20et en perdant de l'argent tous les mois avec votre locataire ?
06:22Je pense que vous auriez une certaine limite.
06:24Eh bien, écoutez, il y a des milliers de propriétaires qui disent aujourd'hui
06:26« Je préfère ne pas louer parce qu'aujourd'hui, c'est une tannée ».
06:29Alors, je vais vous dire, il n'y a plus d'aide à la paire.
06:31T'en ai pour quoi, par exemple ?
06:31Il n'y a plus d'aide à la paire.
06:32Par exemple, il n'y a pas d'amortissement possible pour une personne physique.
06:36Alors, c'est quoi l'amortissement ?
06:37C'est que je déduis une toute petite partie de l'abalordement bien chaque année
06:40qui me permet de le déduire de mes impôts.
06:42C'est-à-dire que je donne un peu de pouvoir d'achat aux propriétaires.
06:44Pourquoi ? Pour faire des travaux, par exemple.
06:46Mais quand on voit qu'on a une chute d'orvenue,
06:49parce que quand vous serez à la retraite et que votre revenu va baisser de 40% en moyenne,
06:54qu'on appelle le taux de remplacement, en moyenne, je parle d'une moyenne,
06:57il y en a qui gagnent beaucoup plus.
06:59Eh bien, je vais vous dire, vous serez très content de toucher les 600 euros de loyer
07:02d'un studio que vous avez mis 20 ans à rembourser ou 30 ans à rembourser à force de travail.
07:07Il faut arrêter de prendre les propriétaires pour des abrutis, pour des vaches à la paire d'ajustement.
07:13C'est important de dire aussi que... Allez-y, Philippe Gérard.
07:15Non, non, si vous avez l'équilibration...
07:16Voyez-vous, Sylvain, une politique qui serait équilibrée entre, comme vous venez de le dire,
07:22la défense des droits des propriétaires et en même temps la détresse sociale qui fait que beaucoup de gens...
07:29On a la solution. On a la solution. On résout la crise de logement en 24 mois.
07:34Et je ne m'appelle pas Donald. Alors je vais vous dire une chose.
07:37La première chose à faire pour les propriétaires, c'est faire ce qu'on appelle un statut du bailleur privé.
07:41C'est un peu barbare ce que je dis. C'est quoi ? C'est un statut.
07:44Sanctuarisé, d'accord, dans une loi de programmation.
07:46C'est-à-dire dans une loi qui ne revient pas au ploget de loi de finances chaque année.
07:50Donc qui sanctuarise les 6 années fiscales.
07:53Quand vous sanctuarisez 6 années fiscales et que vous êtes un petit investisseur,
07:56qu'est-ce que vous ressentez ? De la confiance.
07:59Et l'algorithme de la confiance, c'est le mécanisme de la prospérité nationale aujourd'hui.
08:03Ça, c'est un problème.
08:04Le deuxième point, c'est que si vous leur donnez cette capacité, vous leur dites donnant-donnant.
08:08Je vous donne un statut.
08:09Vous pouvez déduire une partie de vos impôts.
08:12Par contre, vous rénovez et vous n'augmentez pas trop les loyers.
08:15Ils vont dire d'accord, on est d'accord.
08:17Donc cette première solution, cette solution-là réinjecterait pratiquement 800 000 logements.
08:22Je vous le dis, on a les statistiques.
08:23Deuxième point, le logement aujourd'hui, c'est le logement, mais qu'il soit social ou privé, c'est la même chose.
08:29Mais savez-vous, mon cher Philippe, que 62% des personnes qui vivent dans le parc locatif privé,
08:34c'est ce petit bailleur, sont éligibles au logement social ?
08:38Question, pourquoi ils ne vont pas dans le logement social ?
08:39Pas tout simplement parce qu'il n'y en a pas.
08:41Vous savez qu'on a eu d'autorisation d'urbanisme l'an dernier ?
08:4480 000 logements sociaux.
08:47Je ne sais pas si vous vous rendez compte.
08:48Vous savez combien d'habitants, combien il y avait d'autorisation d'urbanisme en 1984 ?
08:5380 000.
08:54Différence entre 84 et 2025.
08:5717 millions d'habitants supplémentaires.
08:58Oui, bien sûr, bien sûr.
08:59Donc c'est un fléau et une catastrophe nationale qui touche la France, mais l'ensemble des pays d'Europe.
09:03Et quand je dis que c'est politique, voilà ce qu'a fait Macron.
09:06Il a congédié l'impôt sur la fortune pour faire un impôt sur la fortune immobilière.
09:12Donc il a frappé de plein fouet les personnes qui détenaient un patrimoine indélocalisable.
09:16Et on a vu la réduction du loyer de solidarité.
09:19Il a obligé les bailleurs sociaux à ponctionner dans leur trésorerie.
09:22Donc ils ne construisaient plus.
09:23Donc ils ne louaient plus.
09:25Pour justement compenser les problématiques de gestion fiscale des communes et des collectivités locales.
09:31Ça, c'est un crime.
09:32Et le président Macron sera comptable devant l'histoire de cette crise-là.
09:36Parce que je peux vous dire que ce qui se prépare, quand on a vu les Gilets jaunes,
09:39dont le feu s'est allumé parce qu'il y avait eu un post sur Youtube,
09:42d'une personne qui disait « j'en ai plein de dos ».
09:44– Les hausses de carburants.
09:45– La hausse du carburant, vous allez voir comment ça va s'allumer.
09:48On sait que ça va s'allumer.
09:49On ne sait pas quand.
09:50Et je peux vous dire que là, ce que je souhaite, la seule chose que je souhaite,
09:52comme tous les professionnels,
09:54c'est qu'on s'empare du phénomène de la crise du logement
09:56et qu'elle soit l'élément central des rendez-vous électoraux.
10:00– Oui, on est tous là.
10:01Moi, est-ce qu'on ne manque pas de créativité ?
10:02J'ai un ami qui me racontait par exemple comment ça se passe dans certains pays.
10:06La créativité pour encourager, parce qu'il y a ce que vous dites, on est tous d'accord.
10:10Comment on encourage les gens à acheter des logements ?
10:12Vous savez qu'il y a des systèmes de loterie en fait,
10:14où quand vous êtes tiré au sort, vous pouvez acheter votre logement à 30% moins cher.
10:19J'ai un ami en Israël qui a fait ça pour tout vous dire il y a deux mois.
10:22Et en fait, ça incite complètement, ça crée un cercle de vertus.
10:25C'est-à-dire que vous achetez un appartement 20% moins cher, vous êtes bien,
10:30ça encourage tout votre écosystème à le faire.
10:33Est-ce qu'on ne manque pas finalement d'imagination ?
10:36– La France a créé le droit de propriété.
10:40Si je vous dis liberté, égalité, vous dites quoi après ?
10:42– Éternité.
10:43– Bah non, vous dites liberté, égalité, propriété.
10:46De 1789 à 1791 après la Constituante, ça s'appelait liberté, égalité, propriété.
10:50Et à un moment donné, ils ont décidé, ils ont dit non, propriété ça fait un peu bonjour, on va mettre liberté.
10:55Ça veut dire que toute la bataille de la révolution s'est construite autour du droit de propriété.
11:00Et la France a inventé le droit de propriété, les trois attributs de la propriété qu'on appelle la bujus, le fructus et l'usus.
11:05C'est-à-dire de dire qu'aujourd'hui, acheter un bien, aujourd'hui, maintenant ça devient presque pas bien.
11:10Aujourd'hui, il faudrait être digital nomade, comme dit notre cher président.
11:13– Oui, mais il a raison.
11:14– Et il dit également…
11:16– Parce qu'il préfère les « anywhere » ou « somewhere ».
11:19– Non, mais attendez, je vous donne deux chiffres.
11:22– Il nous reste 30 secondes.
11:23– Deux chiffres.
11:2317% des étudiants n'ont pas pu faire leurs études faute de logement septembre 2024.
11:2722% des jeunes actifs arrivés en ville n'ont pas trouvé de logement,
11:30donc ils ont renoncé au contrat de travail qu'on leur proposait.
11:32Voilà.
11:33– D'accord, super.
11:34Moi j'adore, mais c'est un vrai sujet.
11:36– C'est un vrai sujet, c'est pour ça qu'on l'a évoqué.
11:39En tout cas, merci beaucoup Philippe Bilger d'avoir été avec nous.
11:41Merci Françoise de Gouin, merci Sylvain.
11:43Lévi-Valency, on vous retrouve dans un instant avec vos invités.
11:47Sylvain, de quoi parle-t-on ?
11:48– Absolument, j'ai une petite blague pour mon ami Bilger.
11:50Quand les voyous ont dit que qu'elle pourrait rapporter la vente des bijoux de Kim Kardashian,
11:55on leur répondit à la police, 20 ans de placard, les bénéfices, ça se divise,
11:59les peines de prison, ça s'additionne.
12:00– Voilà.
12:02– Et donc, on va se retrouver, bien évidemment, on va être très de plaisanterie,
12:05c'est pour finir pour une bonne note, à partir de 19h après le journal,
12:08pour parler éco-transition du besoin primaire des Français.
12:11Et croyez-moi, c'est un peu la dentreuse dans les territoires.
12:13– Jean-Christophe Repon, le patron de la CAPEB, est avec nous dans quelques instants.
12:17Soyez les bienvenus en tout cas, on va parler IMO avec bien sûr Sylvain,
12:22Lévi-Valency dans un instant.
12:24– Sylvain, Sylvain !
12:24– Appelez-moi Georges.
12:25– Jusqu'à 20h, je suis fatiguée monsieur.
12:26– Sous-titrage ST' 501