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  • 30/04/2025
Pour la CGT, « c’est un conquis de la lutte ». Pour les patrons, c’est une journée de moins dans le chiffre d’affaires annuel. Surpris en 2024 par des contrôles pour avoir ouvert leur commerce le 1er mai, les boulangers ne savent pas sur quel pied danser cette année, à l’approche de la Journée internationale des travailleurs, un férié défendu bec et ongles par la gauche et les syndicats depuis plus de 80 ans.

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Transcription
00:00Le 1er mai est-il sacré ?
00:02L'année dernière, des boulangers ont été surpris d'être verbalisés
00:04car ils avaient ouvert leur commerce
00:06lors de cette Journée internationale des travailleurs.
00:09Car oui, en France, le jour est férié,
00:10mais il y a toujours eu une zone grise
00:12permettant au commerce d'ouvrir avec des employés volontaires.
00:15Alors forcément, cette année, certains craignent des contrôles.
00:20Bonjour !
00:21Moi, le 1er, je serais ouvert.
00:26Le 1er mai, en général, c'est une journée où on bosse bien.
00:28Avec les augmentations de charges,
00:32la suppression des aides sur l'électricité,
00:34le bouclier tarifaire.
00:36Donc, on a en fait une explosion de charges.
00:38Moi, je ne peux pas me permettre de fermer ce jour-là.
00:40Que dit le Code du travail ?
00:41Eh bien que le 1er mai est férié et chômé,
00:44mais qu'il y a une dérogation pour les établissements et services
00:46qui, en raison de la nature de leur activité,
00:49ne peuvent interrompre le travail.
00:50Les boulangers croyaient faire partie de ces fameux services essentiels,
00:53mais ce n'est finalement pas si clair.
00:58J'ai le pâtissier et le boulanger qui vont travailler la veille jusqu'à minuit
01:06pour préparer le maximum de choses.
01:09Et le 1er, moi, je vais commencer super tôt
01:11pour pouvoir faire les cuissons
01:13et puis assurer la vente de la journée
01:16et les cuissons tout au long de la journée.
01:17Vous traignez d'avoir un contrôle ou quoi ?
01:19Oui, oui, vu tout le bruit médiatique que ça fait à la télé et tout ça,
01:24je comprends que l'État a besoin d'argent aussi,
01:26mais bon, malheureusement, à chaque fois, on tape sur les plus faibles.
01:30Des très petites entreprises,
01:31donc nous, on est moins de 10 salariés.
01:33Depuis ces contrôles, des parlementaires veulent clarifier les règles
01:35et permettre aux boulangers, mais aussi à d'autres commerces,
01:38comme les fleuristes, d'ouvrir le 1er mai.
01:40Une proposition de loi a été déposée par des sénateurs centristes.
01:43Elle est soutenue par le gouvernement.
01:45Elle permettrait de justifier une ouverture
01:46en vertu de contraintes de production ou d'un besoin du public.
01:57Les stations-service, dans les hôpitaux, etc.
02:00Il y a plein de gens qui travaillent.
02:02Donc, pour vous, il n'est pas question de sanctuariser
02:04un jour dans l'année pour les travailleurs ?
02:06C'est simplement qu'il y a une ambiguïté
02:08concernant certains commerces,
02:10en l'occurrence les boulangers,
02:12accessoirement les fleuristes.
02:13Ils veulent ouvrir le 1er mai,
02:16qu'on leur foute la paix.
02:17C'est un conquis de la lutte.
02:20Ça fait quasiment 80 ans que ça dure
02:22et ça ne pose pas de difficultés particulières.
02:24On sait survivre un jour
02:26sans avoir sa baguette de pain le cas échéant.
02:28On a besoin de pouvoir passer du temps
02:30avec ses proches, de pouvoir faire société ensemble.
02:33Et ça, c'est le rôle des dimanches
02:35et des jours fériés.
02:36Bonjour monsieur.
02:37Vous avez voulu les ranger ?
02:38Je suis journaliste.
02:39Je fais un sujet sur l'ouverture des boulangeries
02:40le 1er mai.
02:41Je peux vous demander votre avis, tout simplement.
02:43À mon avis, vous savez,
02:44les boulangeries, évidemment,
02:46c'est quelque chose d'indispensable
02:48n'importe quel jour de l'année.
02:50Maintenant, évidemment,
02:51on comprend que le 1er mai,
02:52c'est la fête du travail.
02:54Donc, pourquoi les boulangeries
02:55s'est exemptées de cette fête ?
02:57Vous voyez vous en passer votre pain une journée ?
02:59Oui, moi, je pourrais m'en passer.
03:00Vous l'achetez la veille
03:01ou achetez du pain de longue conservation.
03:04Et puis voilà.
03:04C'est sacré.
03:06Vraiment, personne ne travaille le 1er mai.
03:08C'est interdit.
03:09C'est la fête du travail.
03:10Et puis, il faut penser à les boulangers,
03:11ils se lèvent tôt.
03:12Ce n'est pas facile.
03:14On peut leur laisser une journée de plus dans l'année.
03:16Il ne faut pas non plus penser qu'à soi.
03:18Si tout le monde est d'accord
03:19et que tout le monde est payé plus
03:21pour travailler ce jour-là,
03:22je suis complètement d'accord.
03:23C'est un service essentiel pour vous, une boulangerie ?
03:26Ah oui, c'est un service essentiel, oui.
03:28Oui, oui.
03:28Bon, les magasins de vêtements,
03:30les disquaires.
03:32Bon, mais une boulangerie, c'est vraiment...
03:34C'est presque comme l'hôpital.
03:35Il faut pouvoir accéder tous les jours.
03:37Est-ce que la boulangerie, c'est un service essentiel ?
03:39Je pense que oui.
03:41On l'a été pendant le Covid,
03:42pendant le confinement et tout ça.
03:44Je pense bien sûr,
03:45les gens vont rester chez eux.
03:46Ils ont besoin de se faire plaisir,
03:49de se retrouver autour d'une tarte
03:50ou un petit truc à partager en famille.
03:53Les salariés ont besoin de travailler aussi.
03:56Sachant que les salariés sont payés double,
03:57c'est une journée où...
03:58Et puis c'est un choix.
03:59Ceux qui veulent se reposer, se reposent.
04:00Mais il faut laisser ceux qui veulent travailler
04:02leur laisser le choix de travailler.
04:20Sous-titrage Société Radio-Canada

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