- 24/04/2025
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 sur CNU jusqu'à 10h30.
00:00:07L'affaire Betaram a connu hier un tournant de coupable. François Bayrou est devenu victime.
00:00:13Quand je dis coupable, j'ajoute des guillemets qui s'imposent.
00:00:17On reprochait à François Bayrou son silence durant ces années.
00:00:20On imaginait qu'il était plus ou moins au courant des violences qui existaient dans ce pensionnat et qu'il avait préféré ne rien dire.
00:00:26Depuis hier, cette thèse est mise à mal. Sa propre fille Hélène rapporte des faits graves.
00:00:33Lors d'un camp de vacances organisé sous l'autorité de Betaram, le père Lartiguet, décédé depuis, l'a roué de coups.
00:00:41Hélène Perlant était adolescente. Nous étions en 1987. Elle n'a rien dit à ses parents.
00:00:47Et François Bayrou a découvert ces dernières heures, son témoignage.
00:00:50Accuser François Bayrou de cacher des violences qu'il saurait alors que sa fille agressée ne lui a rien dit, cette accusation ne tient pas.
00:01:00En revanche, une question demeure. Pourquoi Hélène Perlant prend-elle la parole aujourd'hui ? Pourquoi si tard ?
00:01:05Pourquoi 38 ans après les faits ? Pourquoi n'a-t-elle rien dit à son père, à sa mère, ni à personne visiblement ?
00:01:12On pose souvent ces questions quant à la parole des victimes. Ce silence reste un mystère.
00:01:18Manifestement, il l'est pour ceux qui n'ont jamais subi ces traumatismes.
00:01:23Les autres comprennent. La vérité est parfois indicible.
00:01:27Il est 9h, Chanel Ousteux.
00:01:29Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:42Le ministre de l'Enseignement supérieur recadre la présidente de l'Université Lyon 2, Philippe Baptiste,
00:01:48lui rappelle qu'elle est censée protéger ses enseignants sans aucune ambiguïté,
00:01:52ce qu'elle n'a pas fait après l'agression de Fabrice Ballange, prise à partie, je le rappelle,
00:01:57par des militants pro-palestiniens en plein cours.
00:02:00Au contraire, même, elle avait décidé de l'accabler.
00:02:02Le ministre prend la parole dans le Figaro ce matin.
00:02:05L'agresseur du rabbin d'Orléans a passé la nuit en prison.
00:02:08Il a été condamné hier soir à 16 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.
00:02:13Affirmant être mineur, il a été jugé par un tribunal pour enfants tout au long de l'audience.
00:02:17Il a nié sa responsabilité dans cette affaire,
00:02:20allant jusqu'à dire que le rabbin s'était mordu lui-même au niveau de l'homoplate.
00:02:25Et puis, cette information de la nuit, une attaque de missiles russes sur Kiev et Kharkiv
00:02:29a fait au moins 9 morts et 63 blessés.
00:02:32Parmi eux, 6 enfants sont actuellement hospitalisés.
00:02:35Les habitants ont été appelés à se mettre à l'abri.
00:02:38Et selon le gouvernement ukrainien, ces frappes prouvent que Vladimir Poutine veut continuer cette guerre.
00:02:42Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
00:02:44Merci Chanel Oustourné avec Sabrina Medjobber ce matin, avec Thomas Bonnet, avec Georges Fenech,
00:02:50avec Olivier Dartigolle et Philippe Bilger.
00:02:52Et c'est bien que nous ayons des hommes de la magistrature sur ce plateau
00:02:56parce que l'affaire Bétarame pose évidemment plein de problèmes
00:03:00et notamment cette prise de parole.
00:03:03Évidemment qu'on peut se taire pendant 30 ans, 40 ans, 50 ans.
00:03:06Mais ce n'est jamais très bien compris par l'opinion publique
00:03:10sauf précisément peut-être par ceux, je le disais, qui ont été victimes de traumatismes.
00:03:15Alors je vous propose peut-être de voir ce que disait, ou d'écouter de nouveau
00:03:20ce que disait François Bayrou hier lorsqu'il a appris ce qu'avait subi sa fille.
00:03:26Et je rappelle le père Lartiguet, Olivier Dartigolle, qui est de Pau.
00:03:31Vous connaissez bien Bétarame. Bétarame, c'est à combien de kilomètres de Pau ?
00:03:3515 kilomètres ?
00:03:37Bon, et c'était... Alors c'est un pensionnat qui était connu...
00:03:40Une institution religieuse, un collège et un lycée.
00:03:43Alors, ce qui parfois m'ennuie, il faut remettre tout en perspective sur l'époque.
00:03:49On fait parfois le procès, comment dire, à ces pensionnats catholiques
00:03:54d'avoir maltraité les enfants.
00:03:56C'était tout l'univers de ceux qui s'occupaient des enfants
00:04:00qui parfois faisaient des choses absolument inadmissibles.
00:04:04On l'a vu dans le sport, parfois, avec des entraîneurs
00:04:08qui ont maltraité des jeunes enfants qui, à 11 ans, 12 ans, 13 ans,
00:04:12qui venaient, pourquoi pas, dans des institutions sportives.
00:04:15On l'a vu dans toutes les écoles.
00:04:17Simplement, l'Église catholique a eu un mérite, c'est qu'elle en a parlé
00:04:22et elle a fait le ménage en son sein, ce que tout le monde n'a pas fait.
00:04:26Je pense notamment au domaine du sport, parce qu'il y aurait beaucoup à dire
00:04:29sur les violences exercées contre les jeunes filles, notamment sportives,
00:04:34dans les années 70 et 80.
00:04:36Sur Betara, nous sommes très certainement sur la plus grande affaire pédocriminelle
00:04:40des dernières années, puisque les premiers cas remontent à 1957 et jusqu'à 2018.
00:04:45Grâce à un groupe Facebook, il y a donc aujourd'hui 208 victimes,
00:04:50dont plus d'une centaine pour viol.
00:04:52Mais je suis d'accord avec vous, partout dans la société où, sur ces années-là,
00:04:57il y avait un accompagnement de la jeunesse, que ce soit dans le monde éducatif,
00:05:02ça s'est aussi passé dans le public ou sportif, il y a pu y avoir en effet
00:05:06des comportements de cette nature-là.
00:05:08Nous sommes sur Betara, sur quelque chose de très très particulier.
00:05:13Par exemple, vous, vous étiez adolescent, vous avez sans doute connu des gens
00:05:16qui allaient à Betara et vous aviez ces écolas ?
00:05:20Je peux avoir une minute ?
00:05:21Je vous en prie.
00:05:22Il n'y a pas un jeune dans le grand sud-ouest à qui on n'a pas dit un jour
00:05:26« Attention, si tu ne redresses pas tes résultats scolaires, tu iras à Betara ».
00:05:31C'est un bâtiment sinistre à la vue, gris, avec le gave,
00:05:37dans une vallée pyrénéenne assez encaissée.
00:05:40Quand vous êtes enfant dans le sud-ouest, vous n'avez surtout pas envie d'y aller.
00:05:44Ce qui se passe, c'est qu'on n'imaginait pas, donc on savait qu'on pouvait prendre une gifle.
00:05:50Ce qu'on ignorait, c'est les violences pédo-criminelles.
00:05:55Et dans ce que vous avez dit, ça m'a beaucoup touché,
00:05:57parce que j'en ai parlé avec le Premier ministre récemment.
00:05:59La politique n'est pas toujours belle, tu le sais, Georges,
00:06:03mais il y a quand même des personnes qui ont voulu aller sur un terrain
00:06:08parce qu'il était à Matignon, qu'il aurait couvert des crimes pédo-criminels.
00:06:13Il vit aujourd'hui un véritable séisme personnel,
00:06:16mais il dit « Je ne veux pas en faire une affaire personnelle,
00:06:18il faut parler des victimes ».
00:06:20Pour vous donner un exemple, ils sont une centaine dans le dortoir,
00:06:23établissement où vous ne pouviez parler que,
00:06:26où vous deviez garder le silence 22h sur 24.
00:06:28Ils sont dans un dortoir, ils sont une centaine,
00:06:30l'un d'entre eux prend une gifle monumentale.
00:06:34Tous ces enfants sortent, personne ne part de cette gifle
00:06:38à l'un de ses camarades ou le soir en rentrant chez eux.
00:06:41Il y a un pensionnaire un jour, il s'appelle le petit Philippe Navarro,
00:06:45en juin 80, il a une méningite foudroyante la nuit,
00:06:50ses camarades essayent de trouver un adulte qui n'en trouve aucun.
00:06:53Le matin, ce petit est mort, ça ne parle pas.
00:06:57Et Hélène Bayrou a cette formule « ça ne parle pas ».
00:07:03Et donc c'est là où c'est abyssal, sur ce silence sur 40 ans,
00:07:08les élites béarnaises savaient que c'était un établissement difficile.
00:07:15Mais sans s'imaginer ça.
00:07:16Et puis dans la ténèbre, il y a aussi une lumière,
00:07:19et je veux donner son nom, son prénom, c'est Jean Rémy.
00:07:22C'est un élève qui a été violé à plusieurs reprises,
00:07:25et après il est devenu élève surveillant.
00:07:28Et souvent les élèves surveillants qui avaient été violés
00:07:30faisaient vivre cet enfer à leurs camarades, à leurs condisciples.
00:07:35Sauf que ce Jean Rémy, ça a été un élève surveillant qui a été un ange,
00:07:40parce qu'il a protégé les proies les plus faibles du père Caricard quand il s'approchait.
00:07:44Donc il y a aussi des choses lumineuses dans les ténèbres.
00:07:50Et le livre qui sort aujourd'hui,
00:07:53ce lanceur d'alerte a travaillé tout seul.
00:07:55Il ouvre simplement ce forum de discussion sur Facebook,
00:07:59c'est étonnant, en disant « voilà ce que j'ai à dire,
00:08:01s'il vous plaît, croyez-moi ».
00:08:03Et les autres, parler, les dix premiers témoignages,
00:08:0620, 50, 200, il a monté son dossier tout seul en justice.
00:08:11Et aujourd'hui, le travail judiciaire est enfin enclenché.
00:08:14Il y a beaucoup d'émotions dans ce que vous dites,
00:08:17et je vous comprends, puisque vous êtes de cette région.
00:08:22C'est Alain Esquer, qui effectivement a consacré d'ailleurs l'avant-dernier chapitre de son ouvrage
00:08:28à la fille de François Bayrou, qui l'a contactée elle-même.
00:08:32C'est important, évidemment, de le lire.
00:08:34Et lui-même était passé devant Betara, mais il avait reconnu.
00:08:38C'est pour ça qu'il a eu cette idée de monter, vous dites, groupe.
00:08:41– Il y a un nom.
00:08:41– Voilà, il y a combien de noms ?
00:08:42– Il reconnaît effectivement quelqu'un qu'il a eu lorsqu'il était jeune.
00:08:47Et il dit « c'est pas possible que cette personne soit encore là ».
00:08:49Et il monte, alors moi on m'a dit que c'était un groupe WhatsApp,
00:08:52vous dites Facebook.
00:08:54Et pendant quelques jours, il n'y a pas de témoignages,
00:08:56et puis les témoignages ont afflué.
00:08:58Je voulais qu'on écoute François Bayrou hier.
00:09:00– Comment vous dire ça de la manière la plus juste ?
00:09:07En tant que père de famille, ça me poignarde le cœur.
00:09:15Même si c'est une affaire très ancienne,
00:09:20puisqu'il y a, je ne sais pas, 35 ans, quelque chose comme ça,
00:09:23mais qu'on ne l'ait pas su.
00:09:28Et que des dérives de cet ordre aient eu lieu,
00:09:33pour moi c'est presque insupportable.
00:09:37Mais en tant que responsable public,
00:09:40qui dépasse le père de famille,
00:09:44c'est aux victimes que je pense.
00:09:49Ça n'est pas une affaire personnelle.
00:09:51Les travaux, l'écriture, ceux de ma fille,
00:10:01sont tout entiers centrés autour d'une question.
00:10:05Pourquoi est-ce qu'on n'en parle pas ?
00:10:09– C'est la question, évidemment, essentielle,
00:10:13mais ça nous invite à beaucoup d'humilité,
00:10:16pour tout vous dire, Philippe Bilger et Georges Fenech.
00:10:18Pourquoi ?
00:10:18Parce que lorsqu'on prend des lunettes de 2025,
00:10:22pour juger n'importe quelle époque,
00:10:23on parle souvent de 1940, on parle de 1960,
00:10:26on parle de la guerre de l'Algérie,
00:10:27on parle de tous ces sujets-là.
00:10:29Ça nous invite à l'humilité,
00:10:31parce qu'il est très difficile,
00:10:34lorsque soi-même on n'est pas dans l'époque,
00:10:36de comprendre comment cette époque précisément était.
00:10:40Et je fais juste un parallèle
00:10:42avec ce que disait François Mitterrand,
00:10:43précisément sur cette période de 40.
00:10:45Il disait, la grande fracture entre les uns et les autres,
00:10:48c'est ceux qui ont connu cette période
00:10:50et ceux qui ne l'ont pas connu.
00:10:52– Là, j'ai trouvé votre éditorial très fin,
00:10:56réellement, parce que non, mais sérieusement,
00:10:59parce qu'on pourrait tenter par une approche
00:11:04un peu sommaire, simpliste, de dire
00:11:07« Mais comment se fait-il que ces êtres jeunes
00:11:10qui ont subi le pire n'aient jamais parlé,
00:11:13n'aient jamais dénoncé ? »
00:11:15Et pourtant, vous pointez bien dans votre éditorial
00:11:18le fait, et d'ailleurs la fille de François Bayrou
00:11:21l'explique très très bien dans l'entretien
00:11:24qui a été donné à Paris Match,
00:11:25elle explique comme chacun peut être enquisté
00:11:30dans sa propre douleur,
00:11:32et il ne veut surtout pas la communiquer.
00:11:35Et donc, à un moment donné,
00:11:38les êtres parviennent à parler,
00:11:40dans ce domaine comme dans d'autres.
00:11:42C'est évident, et il ne faut surtout pas se moquer.
00:11:46Peut-être, parfois, et j'ai été tenté de le faire,
00:11:49de ces êtres qui attendent des années, des années
00:11:52pour révéler le pire dont ils ont été évités.
00:11:56Ce sont des enfants qui ont voulu protéger les parents.
00:11:58Tout à fait.
00:11:59Et ce sont des enfants qui sont devenus des adultes
00:12:02détruits d'intérieur.
00:12:04Un grand nombre d'entre eux, moins une dizaine,
00:12:06se sont suicidés.
00:12:07C'est-à-dire que ce type d'agression,
00:12:12certains ne s'en remettent jamais,
00:12:14et peut-être même ne s'en remettons jamais.
00:12:16Moi, j'ai été très bouleversé par le récit d'Olivier.
00:12:22Ce qui m'étonne quand même,
00:12:23c'est que cette longue durée où personne n'a rien vu.
00:12:28Le silence total derrière ces murs
00:12:31qui étaient les murs de l'enfer,
00:12:33les murs de la torture, du crime.
00:12:34Le goulag des Pyrénées.
00:12:35C'est hallucinant.
00:12:37D'où, si vous voulez,
00:12:38moi, je pense à tous les services qu'ont-ils fait.
00:12:41Mais je pense aussi que ça rappelle la nécessité
00:12:46pour les services de l'État
00:12:48d'opérer des visites inopinées
00:12:51dans les établissements qui sont sous contrat
00:12:54ou hors contrat davantage encore.
00:12:56C'est seulement ces mesures-là
00:12:57qui peuvent révéler des faits d'une gravité certaine.
00:13:02Voilà.
00:13:02Je crois qu'on a beaucoup progressé,
00:13:04effectivement, depuis cette époque.
00:13:06Mais on n'est pas à l'abri d'un nouveau bétarame quelque part.
00:13:10C'est ça que je suis en train de vous dire.
00:13:11Mais Georges, j'ai été longtemps dans le sport.
00:13:15Les témoignages que j'ai reçus de l'INSEP
00:13:18dans les années 70-80.
00:13:21L'INSEP.
00:13:23Qui sont des témoignages que je n'ai jamais vérifiés
00:13:25par définition.
00:13:27Qui sont simplement des conversations
00:13:28qu'on nous rapporte.
00:13:30Des gens qui disent, voilà ce qui se passait.
00:13:33Que voulez-vous que je vous dise ?
00:13:34C'était effectivement le rapport.
00:13:38Les encadrants, à l'époque, avec les enfants
00:13:40se sont conduits d'une manière parfaitement criminelle.
00:13:46Absolument.
00:13:46Bien sûr.
00:13:47François Bayrou, pas tous.
00:13:49Non.
00:13:49Bien sûr, pas tous.
00:13:51Évidemment.
00:13:52Mais il y a eu des agissements
00:13:54qui ont été couverts par toutes les hiérarchies
00:13:57de tous ceux qui encadraient les enfants à cette époque-là.
00:14:00Et c'est une réalité, je vous assure,
00:14:04dans le sport.
00:14:05Alors, il y a eu des témoignages régulièrement
00:14:07des jeunes femmes qui ont témoigné
00:14:08leur rapport avec leur entraîneur.
00:14:10Notamment dans le patinage artistique.
00:14:12On s'en souvient.
00:14:13Écoutez M. Bayrou une deuxième fois
00:14:14qui évoque cette fois-ci sa fille
00:14:17qui ne lui avait rien dit.
00:14:18Votre fille, vous n'en avez jamais parlé ?
00:14:23Non, pourtant je parle très souvent avec elle.
00:14:25Mais, comme vous savez, tous les parents sont comme ça.
00:14:33Mes enfants sont comme la prunelle de mes yeux.
00:14:38Chacun d'entre eux.
00:14:39Et donc, elle en premier, puisque c'est l'aîné de mes enfants.
00:14:43Non, on parle de tas de choses.
00:14:45Elle n'avait jamais parlé de ça.
00:14:46Une volonté aussi très classique chez les enfants.
00:14:50Pas tant d'ailleurs lorsqu'ils sont dans leur prime jeunesse.
00:14:53Mais ensuite, c'est souvent de ne pas inquiéter leurs parents.
00:14:56Lorsqu'ils deviennent adolescents, lorsqu'ils deviennent adultes,
00:14:58ils n'ont pas envie, leurs parents parfois ont pris un peu de l'âge,
00:15:01et ils n'ont pas envie de les inquiéter
00:15:04par des soucis personnels qu'ils peuvent avoir.
00:15:08Donc très souvent, moi j'entends des parents qui disent
00:15:10« Ma fille, elle ne me dit pas qu'elle ne... »
00:15:13Ou mon fils ne me dit pas qu'il ne va pas bien
00:15:15ou qu'elle ne va pas bien.
00:15:16Ils n'osent peut-être pas, etc.
00:15:18Et je m'en aperçois quand même.
00:15:19Je le vois.
00:15:20Mais il y a une pudeur, une délicatesse,
00:15:23appelez ça comme...
00:15:23Et puis on était dans une époque, si vous le permettez...
00:15:26Non, mais aujourd'hui encore.
00:15:27Où très naturellement, le mouvement des parents,
00:15:31et ça n'était pas le cas là en l'occurrence,
00:15:34mais était de venir au soutien de ces hiérarchies,
00:15:39de ces univers officiels,
00:15:41alors qu'aujourd'hui, je dirais,
00:15:44on a radicalement changé de cap.
00:15:47Sophie Prima s'est exprimée à des porte-parole du gouvernement.
00:15:51Elle était avec Sonia Mabrouk tout à l'heure sur Europe 1.
00:15:52Je propose de l'écouter.
00:15:54C'est une histoire qui est générale,
00:15:57qui est malheureuse.
00:15:58Et là aussi, je veux penser aux nombreuses,
00:16:00voire très nombreuses victimes de cet établissement
00:16:03et des méthodes de cet établissement,
00:16:05dont la fille de François Béraud.
00:16:07C'est aussi une histoire personnelle
00:16:08qui est extrêmement blessante, je pense, pour lui.
00:16:13Difficile.
00:16:14On a tous des enfants.
00:16:15Et s'imaginer que pendant des années,
00:16:17ces enfants n'ont pas, par culpabilité,
00:16:20n'ont pas osé exprimer ce qu'ils avaient vécu,
00:16:23ça doit être extrêmement difficile à titre personnel.
00:16:27Je pense que ça n'exonère pas le Premier ministre,
00:16:29mais ça n'exonère personne en réalité.
00:16:31Parce que pendant toutes ces années,
00:16:34il y a un écosystème,
00:16:37il y a beaucoup d'élus,
00:16:39beaucoup de personnes autour de cet établissement,
00:16:41beaucoup d'élèves qui ont participé à cette vie.
00:16:49Le Premier ministre n'est pas au centre de tout,
00:16:51comme sa fille n'est pas au centre de tout.
00:16:53Bon, ça n'exonère pas, François Bayot.
00:16:55J'ai l'impression que cette phrase a un peu échappé.
00:16:57Il n'y a pas un fil conducteur intellectuel dans sa démonstration.
00:17:01Je ne sais pas ce qu'elle veut dire, Mme Pé.
00:17:03Je pense, comme vous, que ça lui a échappé.
00:17:04Je pense que le Premier ministre, comme les autres parents,
00:17:06peut-être n'a pas été au courant.
00:17:09C'est plutôt ça, comme ça, que je l'interprète.
00:17:11Oui, je ne pense pas que ça ne l'exonère pas sur sa responsabilité.
00:17:14Je n'imagine pas.
00:17:16Politiquement, vous trouvez que...
00:17:18Quelle est votre analyse ?
00:17:19Je voulais dire, c'est qu'après avoir lu le témoignage
00:17:23de la fille de François Bayrou,
00:17:24après avoir entendu le Premier ministre hier,
00:17:25et même après avoir entendu Olivier ce matin,
00:17:28je ne peux que me dire que c'était absolument abjecte
00:17:30l'instrumentalisation politique qui a été faite de ce dossier.
00:17:32Depuis le départ, pourquoi ce dossier est utilisé
00:17:35par une partie de l'échiquier politique
00:17:37pour nuire à François Bayrou parce qu'il était à Matignon ?
00:17:40Au détriment des victimes, certains s'en fichaient totalement.
00:17:42C'était simplement pour montrer qu'il y avait une forme
00:17:43d'implication du Premier ministre.
00:17:47Je trouve ça absolument abjecte,
00:17:49et je suis très marqué par la déclaration hier de François Bayrou.
00:17:53Et l'instrumentalisation est d'autant plus abjecte
00:17:58que ici ou là, on prétend que derrière cet entretien
00:18:03dans Paris Match, il y a un processus de connivence délétère
00:18:07entre le Premier ministre et sa fille,
00:18:10en raison de la future audition de François Bayrou,
00:18:14le 14 mai.
00:18:16Ça, c'est odieux.
00:18:17Bon, et puis, disons-le, il y a aussi une instrumentalisation
00:18:20contre le monde catholique qui est faite, bien sûr,
00:18:23et je le répète, et chacun le sait,
00:18:27c'est un problème général de toute la société
00:18:30qui traitait mal, parfois, pas toujours,
00:18:34certains enfants, surtout lorsqu'ils étaient
00:18:36dans un système de pensionnat,
00:18:38et on retrouve ça dans le sport,
00:18:40j'ai cité tout à l'heure, l'INSEP.
00:18:42On ne peut pas ignorer la commission sauvée,
00:18:43on ne peut pas ignorer tout ce qui s'est passé.
00:18:46Oui, mais parce que la commission sauvée,
00:18:47elle, elle a fait le ménage.
00:18:49Pardonnez-moi, les autres institutions ne l'ont pas fait.
00:18:51Bien sûr.
00:18:52C'est ça que je veux vous dire.
00:18:53Ça a existé, quoi.
00:18:54Mais bien sûr que ça a existé.
00:18:57Mais, comment dire, ce n'est pas le fait des catholiques,
00:19:00c'est ce que je veux vous dire.
00:19:01L'instrumentalisation qui est faite parfois
00:19:04en mettant un lien de causalité
00:19:06entre le catholicisme et ses brimades
00:19:08est parfaitement odieux.
00:19:10Bien sûr.
00:19:10C'est ça que je veux dire.
00:19:11Disons, on peut s'interroger.
00:19:13C'est ça que je veux dire.
00:19:14Ni plus ni moins.
00:19:14On peut tout de même s'interroger.
00:19:16Ce n'est pas le catholicisme qui était responsable de ça.
00:19:18On peut tout de même s'interroger
00:19:20pour savoir comment,
00:19:22dans la tête de catholiques,
00:19:24on peut germer l'idée de telle pratique.
00:19:28Mais ça s'appelle le diable, cher ami ?
00:19:29Oui, oui, non, mais...
00:19:31Ça s'appelle le malin,
00:19:32dont parle très souvent
00:19:33M. Joseph Massescaron.
00:19:35C'est le diable.
00:19:36Oui, mais...
00:19:36Le diable est un ange déchu,
00:19:38je vous le rappelle.
00:19:38C'est une conception...
00:19:40Mais les catholiques croient...
00:19:41Quand vous croyez en Dieu,
00:19:42vous croyez au diable,
00:19:44m'a expliqué Joseph Massescaron
00:19:46sur ce plateau il y a 48 heures.
00:19:48Donc le diable existe,
00:19:49pour les catholiques en tout cas.
00:19:50Je n'en doute pas,
00:19:51mais il est étonnant
00:19:52que ceux qui croient en Dieu
00:19:54cultivent le diable
00:19:56dans certains moments de leur équipe.
00:19:58Mais ils ne le cultivent pas.
00:19:59Il murmure, dit...
00:20:00Je cite Joseph Massescaron.
00:20:02Oui, mais...
00:20:03Il murmure, alors...
00:20:04Je ne suis pas un spécialiste du diable.
00:20:06Oui, mais...
00:20:07Bon, je voudrais qu'on écoute Hélène Perlan.
00:20:09C'est l'âme humaine.
00:20:10Mais...
00:20:10Oui, en plus,
00:20:11ne jouez pas le naïf.
00:20:13Ne faites pas le naïf,
00:20:14vous savez très bien,
00:20:15l'âme humaine est la raison.
00:20:17Non, mais...
00:20:17On peut s'interroger.
00:20:19Mais écoutez,
00:20:20pense le pire d'un homme,
00:20:21tu es encore en dessous de la vérité.
00:20:23Oui, je suis assez d'accord.
00:20:24J'espère, j'espère...
00:20:26Ah, mais théoriser...
00:20:26Cette phrase n'est pas de moi,
00:20:28mais je ne la pense pas.
00:20:29Dans les années 70,
00:20:30il faut quand même rappeler
00:20:31qu'il y a une partie de la gauche
00:20:32qui avait théorisé ce genre de choses.
00:20:33Eux ne sont jamais revenus là-dessus.
00:20:35Non, mais...
00:20:36Remarquable l'intervention de Thomas Bonnet.
00:20:39Je n'osais pas l'évoquer.
00:20:40Remarquable l'intervention de Thomas Bonnet.
00:20:42On pourrait citer un éditorialiste célèbre
00:20:45qui faisait l'apologie
00:20:47du rapport avec les enfants
00:20:48sur un plateau d'apostrof.
00:20:49Je n'osais pas l'évoquer.
00:20:52Je n'osais pas l'évoquer.
00:20:53Et je n'ai pas vu, effectivement,
00:20:54les intellectuels
00:20:55qui prenaient la parole
00:20:57dans ces années-là,
00:20:58aujourd'hui,
00:20:59faire amande honorale.
00:21:00Il y avait une idéologie
00:21:01qui semblait justifier
00:21:02de l'autre côté.
00:21:04Donc, l'instrumentalisation,
00:21:05on est là, effectivement,
00:21:06pour mettre en perspective
00:21:07les choses
00:21:08et voir cette instrumentalisation
00:21:10telle qu'elle est parfois mise en place.
00:21:12Hélène Perlant,
00:21:12elle était sur France Inter ce matin.
00:21:14Je vous propose de l'écouter.
00:21:16Et vous n'avez rien dit.
00:21:18Je n'ai...
00:21:18A personne.
00:21:19A personne.
00:21:20Pas à vos parents.
00:21:21Pas à personne.
00:21:22Pas à moi-même.
00:21:22A moi-même,
00:21:23je sais que j'ai été agressée.
00:21:27Je me demande un peu
00:21:28pendant plusieurs années
00:21:29pourquoi je réfléchis,
00:21:30alors sans aucune culpabilité,
00:21:32mais pourquoi je n'ai pas
00:21:33quitté ce groupe,
00:21:34été porté plainte.
00:21:35C'est quelque chose
00:21:36qui me travaille,
00:21:37mais comme une vraie question ouverte.
00:21:39Donc, à partir de là,
00:21:40moi, je fais partie des gens
00:21:41qui ont tout de suite
00:21:41commencé à réfléchir
00:21:42à ce qui se passait
00:21:43dans ce type de violence.
00:21:44Il a fallu tout le livre d'Alain
00:21:46pour que je comprenne
00:21:47comment ça fonctionnait
00:21:48et que je parte avec lui
00:21:50pour dire,
00:21:51OK, on va vous expliquer
00:21:51de l'intérieur,
00:21:52petit à petit,
00:21:53comment ça fonctionne,
00:21:54ce silence.
00:21:55Je le rappelle,
00:21:56c'est dans un camp d'été
00:21:57dans les Pyrénées,
00:21:57une quarantaine de personnes,
00:21:59c'est sous l'autorité de Bétharam,
00:22:00élèves, moniteurs,
00:22:01un soir,
00:22:01alors qu'on déballe
00:22:02nos sacs de couchage,
00:22:03écrit-elle,
00:22:04dit-elle à Paris Match,
00:22:05l'artiguais me saisit
00:22:06tout d'un coup par les cheveux,
00:22:07il me traîne au sol
00:22:08par plusieurs mètres
00:22:09et me roue de coups de poing,
00:22:11de coups de pieds,
00:22:12sur tout le corps,
00:22:13sur tout dans le ventre,
00:22:13il pesait environ 120 kg.
00:22:15Pour parler crûment,
00:22:16je me suis uriné dessus
00:22:17et suis resté toute la nuit
00:22:19comme ça,
00:22:19humide et prostré
00:22:20dans le monde duvet.
00:22:21Alors quand j'ai lu ça,
00:22:22je me suis dit
00:22:22mais quand elle rentre
00:22:22chez ses parents,
00:22:23visiblement,
00:22:24ça doit se voir,
00:22:25mais entre le moment
00:22:26où elle est frappée
00:22:26et le moment où elle rentre
00:22:27chez ses parents,
00:22:28il se passe du temps.
00:22:29Donc les équimauses sont bons.
00:22:32Il est intéressant
00:22:33de voir Pascal
00:22:34les motivations
00:22:36qu'elle donne
00:22:37de ces terribles violences.
00:22:39Elle dit
00:22:39j'étais trop insolente,
00:22:41on a voulu me donner
00:22:42une leçon.
00:22:43Oui, mais c'était insolente
00:22:45comme ton père.
00:22:46Mais pardonnez-moi,
00:22:48ça, ça existait,
00:22:49enfin tous les gens
00:22:50de ma génération
00:22:51ont vu
00:22:53dans l'école
00:22:54parfois publique,
00:22:55dans le sport,
00:22:56des professeurs
00:22:57lever la main
00:22:58sur des enfants.
00:23:00Il n'y a pas
00:23:00une personne
00:23:01qui n'a...
00:23:02Vous-même,
00:23:02j'imagine que vous l'avez vu
00:23:04dans le monde du sport
00:23:05puisqu'on est de la même génération.
00:23:07Vous pareil,
00:23:07Georges et Phil ?
00:23:08Nous sommes d'accord.
00:23:09Aujourd'hui,
00:23:10ça n'existe plus.
00:23:11Je l'ai vécu au lycée
00:23:12en tant que pensionnaire.
00:23:14On recevait des gifs,
00:23:16on recevait des coups de règles,
00:23:18on recevait des gifs.
00:23:19Voilà,
00:23:19sur les doigts.
00:23:20Donc c'est important
00:23:22pour la jeune génération
00:23:24de rapporter...
00:23:26Avec une dimension,
00:23:26parce que j'ai lu
00:23:27beaucoup de témoignages
00:23:28des victimes de Béteram,
00:23:29avec une dimension
00:23:31dans le milieu catholique,
00:23:33c'est que les parents
00:23:33confiaient donc
00:23:34ces enfants
00:23:35à une institution
00:23:36qui était certes sévère,
00:23:38mais qui jouissait
00:23:38d'une très bonne réputation
00:23:39sur le plan éducatif.
00:23:41Et les victimes
00:23:42ont certainement voulu
00:23:43protéger leurs parents,
00:23:44mais aussi leurs agresseurs
00:23:46étaient les représentants
00:23:47de Dieu.
00:23:48Oui.
00:23:48Et ils disent donc
00:23:49que c'était pour eux
00:23:50quelque chose
00:23:51de déchirant
00:23:53ô combien.
00:23:54Une autre anecdote,
00:23:55l'un des petits
00:23:56qui enterre son père
00:23:57à la journée
00:23:58est récupéré
00:23:58par le père Caricard
00:24:00le soir
00:24:01et le soir même
00:24:02le père Caricard
00:24:02le viol.
00:24:03Et il évoque donc...
00:24:06On ne peut même pas
00:24:08mettre des mots
00:24:08là-dessus.
00:24:09qu'il a compris
00:24:12plus tard
00:24:12que c'était un viol
00:24:13parce qu'au début
00:24:14il pensait que c'était
00:24:15une protection.
00:24:16Après les obsèques
00:24:17de son père.
00:24:20Je ne sais pas
00:24:20si on a un dernier
00:24:21témoignage
00:24:23à vous faire écouter
00:24:24sur ce sujet.
00:24:25Mathilde Panot
00:24:26s'est exprimée
00:24:26et a été ce matin
00:24:27sur TF1
00:24:27me dit Marine Lançon.
00:24:28Écoutons-la.
00:24:30Il y a une différence
00:24:31entre ce qui concerne
00:24:32la famille Bayrou,
00:24:33la relation entre
00:24:34un père
00:24:35et une fille
00:24:36et le volet politique,
00:24:38ce qui nous intéresse
00:24:38dans le cadre
00:24:39de la commission
00:24:40d'enquête
00:24:40portée notamment
00:24:41par l'insoumis
00:24:42Paul Vannier
00:24:42qui est un scandale
00:24:44d'État
00:24:44avec un Premier ministre
00:24:45qui a menti
00:24:46à plusieurs reprises
00:24:47devant la représentation nationale.
00:24:49Encore récemment
00:24:50un gendarme
00:24:50et un magistrat
00:24:52ont redit
00:24:53que François Bayrou
00:24:54savait lorsqu'il était
00:24:55ministre de l'Éducation
00:24:56mais aussi président
00:24:57du Conseil départemental
00:24:58donc en charge
00:24:59de la protection
00:25:00de l'enfance
00:25:00et c'est ce que nous
00:25:01essaierons de savoir
00:25:02le 14 mai
00:25:03lorsque François Bayrou
00:25:04sera auditionné
00:25:06sous serment
00:25:07par la commission
00:25:07d'enquête.
00:25:08C'est le nombre de justice
00:25:09et si ce gendarme
00:25:10sont tellement faits
00:25:12pourquoi ils n'enclenchent
00:25:13pas l'article 40
00:25:14à l'époque ?
00:25:15Comme c'est vrai ?
00:25:16Oui bien sûr.
00:25:17Contrairement.
00:25:17Le carillon a fait
00:25:18un autre juge
00:25:19dans une affaire spinaire.
00:25:21Le carillon d'Europe 1
00:25:22et vous le savez
00:25:23cette semaine
00:25:23notre ami Thomas
00:25:24il est en vacances
00:25:25définitives
00:25:26non pas définitive
00:25:28il reviendra
00:25:29la semaine prochaine
00:25:29parce que le vrai titulaire
00:25:30c'est Jean-Pierre Foucault
00:25:31bien sûr
00:25:32titulaire
00:25:33il est là
00:25:34cher Jean-Pierre
00:25:35comment allez-vous ?
00:25:36Je vais très bien
00:25:36mon cher Pascal
00:25:37nous serons
00:25:37sans doute un peu plus légers
00:25:39que les propos
00:25:41que vous avez tenus
00:25:41il y a quelques instants
00:25:42qui sont assez préoccupants
00:25:44merci en tout cas
00:25:45vous êtes de retour
00:25:46à 11h j'espère ?
00:25:47je suis de retour
00:25:48à 11h
00:25:49bien sûr
00:25:50et nous aurons le plaisir
00:25:51d'échanger encore
00:25:52ensemble
00:25:52et tous nos échanges
00:25:54d'ailleurs
00:25:55seront publiés
00:25:56à la fin de l'année
00:25:57dans un coffret
00:25:58pour Noël
00:25:59un coffret cadeau
00:26:00pour Noël
00:26:00qui sera exceptionnel
00:26:02pensez à réserver
00:26:03ce coffret cadeau
00:26:04merci Pascal
00:26:05à tout à l'heure
00:26:05bonne émission à vous
00:26:06il est 9h25
00:26:07on va marquer une pause
00:26:08on va parler
00:26:09évidemment
00:26:10des prisons
00:26:12de Lyon 2
00:26:12parce que Mme Primas
00:26:13a peut-être réagi
00:26:14sur Lyon 2
00:26:15du pape
00:26:16alors est-ce que vous êtes
00:26:17moi j'adore les vaticanistes
00:26:18j'adore
00:26:19ça c'est un métier saisonnier
00:26:22je veux dire
00:26:24mais c'est pas un emploi
00:26:26très stable
00:26:26non
00:26:26mais les vaticanistes
00:26:28oui mais quand ça arrive
00:26:29vous en avez pour 15 jours
00:26:30alors là les vaticanistes
00:26:32même le mot
00:26:33mais le mot est formidable
00:26:36le mot est formidable
00:26:37parce que tout le monde
00:26:37y va
00:26:38mais c'est passionnant
00:26:39cher ami
00:26:40par exemple
00:26:41le cardinal Parolin
00:26:42et puis il y a des noms
00:26:43qu'on ne connaissait pas
00:26:44alors c'est les savants
00:26:45de la veille
00:26:46vous savez quoi
00:26:46non écoutez
00:26:48je crois que le cardinal Parolin
00:26:49qui était très proche
00:26:50du Bergerio
00:26:51évidemment
00:26:51mais aujourd'hui
00:26:53il s'était fâché
00:26:54ces derniers temps
00:26:54je pense qu'il le
00:26:55vraiment
00:26:55mais bien sûr
00:26:57c'est ça
00:26:57tout le monde
00:26:58tout le monde
00:26:58alors Jean Dierrou
00:27:00il doit connaître
00:27:01le cardinal Parolin
00:27:02alors qu'il pensait
00:27:03que c'était
00:27:03l'avance entre
00:27:04du Milan-AC
00:27:05il y a 8 jours
00:27:06mais là
00:27:06c'est le cardinal
00:27:08de Europe
00:27:09j'adore ce moment là
00:27:10parce que personne ne sait rien
00:27:12personne ne sait rien
00:27:13oui mais on partage
00:27:14mais l'important
00:27:16c'est de le faire savoir
00:27:17allez
00:27:18la pause
00:27:19et à tout de suite
00:27:20il est 9h33
00:27:24nous sommes un peu en retard
00:27:25Sommayal Abidi
00:27:26bonjour
00:27:26bonjour Pascal
00:27:30bonjour à tous
00:27:31déjà près de 50 000 personnes
00:27:33se sont recueillies
00:27:34auprès du Saint-Père
00:27:35selon le Vatican
00:27:36et au deuxième jour
00:27:37d'exposition de la dépouille
00:27:38du pape François
00:27:39à la basilique Saint-Pierre
00:27:40on attend encore
00:27:40de nombreux fidèles
00:27:42avant les obsèques
00:27:42du souverain pontile
00:27:43des funérailles prévues
00:27:44samedi à 10h
00:27:45heure française
00:27:46et que vous pourrez évidemment
00:27:47suivre en direct
00:27:48sur ces news
00:27:49Benjamin Netanyahou
00:27:51a mis en garde
00:27:51contre l'Iran
00:27:52qu'il a présenté
00:27:53comme une menace
00:27:54existentielle
00:27:54pour toute l'humanité
00:27:56des propos tenus
00:27:57hier soir à Jérusalem
00:27:58par le premier ministre
00:27:59israélien
00:28:00lors d'une commémoration
00:28:01des victimes
00:28:01de la Shoah
00:28:03et Pierre Solormittal
00:28:04annonce la suppression
00:28:05de plus de 600 postes
00:28:06en France
00:28:06sur 7 sites
00:28:07une décision jugée
00:28:09je cite
00:28:09scandaleuse
00:28:10par les syndicats
00:28:11sachant que le sidérurgiste
00:28:12a reçu près de 300 millions
00:28:14d'euros
00:28:14d'aides de l'Etat
00:28:14en 2023
00:28:15et une promesse
00:28:16d'investissement public
00:28:17de 850 millions
00:28:18supplémentaires
00:28:19Merci Somaïa
00:28:22nous allons parler
00:28:23de Lyon
00:28:24bien évidemment
00:28:25et de la réaction
00:28:26bien tardive
00:28:27trois semaines
00:28:28après l'interruption
00:28:29à Lyon 2
00:28:30du cours
00:28:30de Fabrice Balanche
00:28:32par des militants
00:28:32pro-palestiniens
00:28:33le ministre
00:28:34de l'enseignement supérieur
00:28:35Philippe Baptiste
00:28:36a réagi
00:28:36dans le Figaro
00:28:38hier
00:28:39et qu'a-t-il dit
00:28:40il a dit
00:28:41j'attends
00:28:42des présidents
00:28:42d'universités
00:28:43une protection
00:28:43sans ambiguïté
00:28:45sans condition
00:28:45des enseignants
00:28:46chercheurs
00:28:47et ce
00:28:47quelles que soient
00:28:47les circonstances
00:28:48et les opinions
00:28:49personnelles
00:28:49de chacun
00:28:50on a vraiment
00:28:51envie de dire
00:28:52la belle affaire
00:28:53parce que
00:28:53cette présidente
00:28:54de Lyon
00:28:55elle pourrait quand même
00:28:56être sanctionnée
00:28:57parce qu'elle est sortie
00:28:58de ce qu'on appelle
00:28:58son devoir de réserve
00:29:00pour le moins
00:29:01lorsqu'elle dit
00:29:02je suis en colère
00:29:03car il y a eu
00:29:03des usages de termes
00:29:04qui ont quand même
00:29:05été très durs
00:29:06premier blocage
00:29:06islamiste de France
00:29:07il fallait l'inventer
00:29:08elle met une cible
00:29:10sur monsieur
00:29:11Balanche
00:29:12bien sûr
00:29:14et personne ne dit rien
00:29:15alors il y a
00:29:15le drame
00:29:17c'est que
00:29:17la plupart des directeurs
00:29:18d'universités
00:29:19ont soutenu
00:29:19la présidente de Lyon 2
00:29:20en fait
00:29:21on s'est rendu compte
00:29:22au travers de cette affaire
00:29:23que l'idéologie dominante
00:29:24parmi les patrons
00:29:25d'universités
00:29:26semble-t-il
00:29:26c'est celle
00:29:27de la présidente
00:29:28de Lyon 2
00:29:28donc quand vous êtes
00:29:29ministre de l'enseignement
00:29:30supérieur
00:29:30vous êtes obligé
00:29:30de constater
00:29:31que finalement
00:29:32le problème
00:29:32est bien plus large
00:29:33que cette simple affaire
00:29:33mais que l'université
00:29:36soit gangrénée
00:29:36par l'extrême gauche
00:29:37en France
00:29:38c'est pas une nouveauté
00:29:40avec l'assouplissement
00:29:42du pas de vague
00:29:43je pense que le ministre
00:29:44devrait agir
00:29:45pas uniquement
00:29:46et qu'est-ce qu'il peut faire
00:29:47souvenez-vous
00:29:48que sa prédécesseur
00:29:49avait ordonné
00:29:50une inspection
00:29:50sur l'islamo-gauchisme
00:29:52dans l'université
00:29:53c'était son directeur
00:29:54de cabinet
00:29:55il pourrait peut-être
00:29:57la réordonner
00:29:58ils feront rien
00:29:59mais les inspections
00:30:00ça ne sert à rien
00:30:01au moins on en saurait
00:30:02quelque chose
00:30:02elle a démissionné
00:30:04la présidente d'Arpast
00:30:05c'était une commission
00:30:06parlementaire
00:30:07il ne se passera rien
00:30:12ils ne feront rien
00:30:13j'ai eu cet échange
00:30:14avec Gilles-William Golnadel
00:30:15qui était un peu naïf
00:30:16pour le coup
00:30:16qui pensait que ça
00:30:17pourrait faire bouger
00:30:17les choses
00:30:18ils s'en fichent
00:30:20ils ont peur
00:30:21ils ne feront rien
00:30:22ils laissent tout faire
00:30:22sauf quand il y a un mort
00:30:24ah quand il y a un mort
00:30:25ils savent pleurer
00:30:26Samuel Paty
00:30:27ça ils savent pleurer
00:30:28quand il y a un mort
00:30:28et faire le cirque
00:30:30mais autrement
00:30:31ils ne feront rien
00:30:32on va mettre des policiers
00:30:33on va mettre des policiers
00:30:33pour protéger
00:30:34ils ne feront rien
00:30:35parce que si
00:30:36vraiment t'es courageux
00:30:37tu te déplaces
00:30:38quand t'es ministre
00:30:39tu y vas
00:30:39tu fais une conférence de presse
00:30:41parce que manifestement
00:30:43tu ne peux pas agir sur l'université
00:30:44tu agis sur l'opinion publique
00:30:45au moins
00:30:46tu prends la parole
00:30:47tu prends à témoin l'opinion publique
00:30:49c'est pas un cas isolé
00:30:49il y a eu Sciences Po Paris
00:30:51il y a eu Cronome
00:30:52c'est pas un cas isolé
00:30:54alors écoutez
00:30:54en France
00:30:55les inspections
00:30:56sont une illusion d'action
00:30:58et d'ailleurs
00:30:59dès lors que quelqu'un
00:31:00cherche à être un peu ferme
00:31:02à Sciences Po
00:31:02immédiatement
00:31:04oui mais là
00:31:04visiblement
00:31:05ce directeur de Sciences Po
00:31:06quand même
00:31:06il a pris la mesure
00:31:07comment il s'appelle
00:31:09monsieur
00:31:10voilà
00:31:10visiblement
00:31:11tout le monde le critique
00:31:12maintenant
00:31:13tant mieux
00:31:13qu'on le critique
00:31:15s'il prend la mesure
00:31:16est-ce qu'on peut
00:31:17d'abord écouter
00:31:18madame Prima
00:31:19porte-parole du gouvernement
00:31:20qui s'est exprimée
00:31:21sur ce sujet
00:31:22écoutons-la
00:31:23on connait ce sujet
00:31:24depuis Samuel Paty
00:31:25évidemment
00:31:26malheureusement
00:31:27on le voit ici
00:31:28à l'université
00:31:29qui
00:31:30on en parlait un petit peu
00:31:31tout à l'heure
00:31:31en off
00:31:32est le temple
00:31:33de la réflexion
00:31:34le temple de la concertation
00:31:36le temple de la confrontation
00:31:37des idées
00:31:37où chacun
00:31:38où chacun doit se respecter
00:31:39c'est encore le cas
00:31:40écoutez
00:31:41on peut se poser la question
00:31:42effectivement
00:31:43quand on voit des actions
00:31:43comme celle-ci
00:31:44qui sont absolument insupportables
00:31:46donc vous me demandez
00:31:47quels sont les moyens
00:31:48que nous devons mettre en place
00:31:49nous devons redire
00:31:50au corps professoral
00:31:51que nous les protégerons
00:31:52dans leur diversité
00:31:54intellectuelle
00:31:55de pensée
00:31:56etc
00:31:56que nous devons les soutenir
00:31:58nous devons redire
00:31:58au président d'université
00:32:00Philippe Baptiste
00:32:00a été très clair là-dessus
00:32:01qu'il y a
00:32:02un devoir de protection
00:32:04de ces présidents
00:32:05d'université
00:32:05elle aurait pu ajouter
00:32:07mon bras ne tremblera pas
00:32:08vous savez quel est
00:32:10le combat de Philippe Baptiste
00:32:10aujourd'hui
00:32:11le combat de Philippe Baptiste
00:32:11c'est de faire venir
00:32:12les chercheurs américains
00:32:13qui sont virés
00:32:13qui veulent quitter la politique
00:32:15menée par Donald Trump
00:32:15il ferait mieux
00:32:16de s'occuper des chercheurs français
00:32:17vraiment
00:32:18que des chercheurs américains
00:32:20vraiment
00:32:20des chercheurs en sens social
00:32:21donc on imagine bien
00:32:22l'idéologie qui va les accompagner
00:32:23j'attends le sort
00:32:25j'attends le sort
00:32:25qui va être réservé
00:32:26à monsieur Malonche
00:32:27puisque souvenez-vous
00:32:28que la présidente de l'université
00:32:30avait dit
00:32:30on va voir
00:32:31quelle sera sa place
00:32:32est-ce qu'il va être obligé
00:32:33de quitter l'université
00:32:34c'est-à-dire que la victime
00:32:36devient le coupable
00:32:37mais ils se tiennent les côtes
00:32:39les gens des universités
00:32:40ils disent
00:32:41on a gagné
00:32:41on a gagné
00:32:43vous avez vu ce gouvernement
00:32:44là de pieds plats
00:32:46qui ne bouge pas
00:32:48c'est réformé
00:32:50pardonnez-moi
00:32:51sur ce sujet
00:32:53c'est une vieille expression
00:32:56je l'enlève
00:32:57je la redire
00:32:59elle ne concerne pas
00:33:00tout le gouvernement
00:33:00et non pas tous les sujets
00:33:01elle concerne uniquement ce sujet
00:33:05ils savent
00:33:06il faut de l'autorité
00:33:08comme il n'y en a pas
00:33:09ils avancent
00:33:10tranquillement
00:33:11et l'ennui
00:33:12c'est qu'avec Balanche
00:33:13ils n'ont pas un faible
00:33:14c'est un gars
00:33:16qui...
00:33:16oui mais il y a un moment
00:33:17mais il va tenir
00:33:19oui c'est difficile
00:33:20vous savez
00:33:20il est très soutenu
00:33:21tout à l'heure
00:33:22on recevra
00:33:22c'est très intéressant
00:33:23par exemple
00:33:23c'est loin de tes son
00:33:25tout à l'heure
00:33:25et dans son livre
00:33:27il y a quelque chose
00:33:27qui m'a beaucoup frappé
00:33:28il en parle
00:33:29à demi-mot
00:33:31l'année dernière
00:33:31il était parrain
00:33:32du printemps des poètes
00:33:35bon
00:33:36et puis finalement
00:33:37il y a eu une cabale
00:33:38si vous vous souvenez
00:33:39je me rappelle bien
00:33:39et il dit
00:33:41je ne me suis pas vraiment battu
00:33:42parce que quand tu prends
00:33:44des coups
00:33:44c'est dur parfois
00:33:45de se battre
00:33:46parce que tu as en face de toi
00:33:47le monde entier
00:33:47le monde médiatique
00:33:49donc il y a un moment
00:33:51tu es peut-être un peu lassé
00:33:53de prendre des coups
00:33:54et pourtant il faut tout le temps
00:33:55mais je suis
00:33:56oui mais parce que
00:33:56alors il y a des gens
00:33:58effectivement
00:33:59qui savent prendre des coups
00:34:01mieux que d'autres
00:34:01je comprends les lâches
00:34:03parce que c'est épuisant
00:34:05de résister à chaque seconde
00:34:07écoutons Lyon 2
00:34:08et après je donne la parole
00:34:09à Sabrina
00:34:10il faut avoir le défaut d'indifférence
00:34:11je suis d'accord
00:34:12écoutons le sujet
00:34:13de Félix Perola
00:34:14et après je donne la parole
00:34:16à Sabrina Medjeber
00:34:17c'était le 1er avril dernier
00:34:21Fabrice Balanche
00:34:23professeur à l'université
00:34:24de Lyon 2
00:34:25était intimidé
00:34:26et insulté en plein cours
00:34:28par des militants masqués
00:34:293 semaines après les faits
00:34:34le ministre de l'enseignement supérieur
00:34:36s'est exprimé
00:34:36dans les colonnes du Figaro
00:34:37recourir à la violence physique
00:34:39pour interrompre un cours
00:34:41c'est une honte
00:34:41avec Elisabeth Borne
00:34:43nous avons très sévèrement
00:34:44condamné ces agissements
00:34:45et nous avons soutenu
00:34:47sans ambiguïté Fabrice Balanche
00:34:48j'attends des présidents
00:34:49d'universités
00:34:50une protection sans ambiguïté
00:34:52et sans condition
00:34:53des enseignants chercheurs
00:34:54et ce
00:34:54quelles que soient
00:34:55les circonstances
00:34:56et les opinions personnelles
00:34:57de chacun
00:34:58une déclaration
00:34:59en réaction
00:35:00aux propos de la présidente
00:35:01de Lyon 2
00:35:02elle avait lâché le professeur
00:35:04en affirmant
00:35:05ne pas être étonné
00:35:05au vu de ses positionnements
00:35:07sur Gaza
00:35:07les propos du ministre
00:35:09sont salués
00:35:10par l'avocat
00:35:10de Fabrice Balanche
00:35:11la réaction du ministre
00:35:12de l'enseignement supérieur
00:35:13elle est salutaire
00:35:15elle était attendue
00:35:16elle est bienvenue
00:35:16et elle vient vraiment
00:35:18remettre les choses
00:35:18je pense dans leur bon ordre
00:35:20et dans la bonne chronologie
00:35:21il y avait un temps
00:35:22qui était nécessaire
00:35:23dans cette affaire
00:35:24qui était le temps
00:35:25d'une union sacrée
00:35:25derrière l'université
00:35:27derrière les enseignants
00:35:29derrière la laïcité
00:35:31et derrière
00:35:32de manière plus générale
00:35:33la liberté académique
00:35:34de son côté
00:35:35le maître de conférence
00:35:36a repris ses cours
00:35:37au sein de l'université
00:35:38Sabrina Bedjeber
00:35:40on ne peut pas braver
00:35:42farouchement la lutte
00:35:44contre l'islamisme
00:35:45en France
00:35:46et pratiquer la politique
00:35:48de l'autruche
00:35:49lorsqu'un énième professeur
00:35:51se voit menacé
00:35:53expulsé
00:35:54de son propre cours
00:35:56il est maître de conférences
00:35:57spécialiste en plus
00:35:58dans sa matière
00:35:59et les images
00:36:01que l'on voit là
00:36:02rappellent
00:36:02celles que décrit
00:36:04Bolem Sansal
00:36:05dans son livre
00:36:06Le serment des barbares
00:36:07où il explique
00:36:07que l'islamisme
00:36:08la décennie noire
00:36:10a commencé
00:36:10par la chasse
00:36:11aux professeurs
00:36:12des universités
00:36:13et au lieu là
00:36:15de lire
00:36:16des paroles
00:36:17un peu
00:36:17banalisantes
00:36:21banalisantes
00:36:21sur
00:36:22il faut protéger
00:36:23les enseignants
00:36:24vivre la liberté
00:36:26d'expression
00:36:27la diversité
00:36:27des opinions
00:36:28chacun sa place
00:36:29etc
00:36:29nous attendons
00:36:30tous des sanctions
00:36:31fermes
00:36:32je rappelle que
00:36:32dans ce pays
00:36:33Dominique Bernard
00:36:34a été assassiné
00:36:35Samuel Paty
00:36:36a été assassiné
00:36:37Florence Bergeau-Blacler
00:36:38par exemple
00:36:38est interdite
00:36:39de conférences
00:36:40à de multiples reprises
00:36:41aujourd'hui
00:36:42un professeur
00:36:42se voit expulsé
00:36:43par une milice
00:36:44d'extrême gauche
00:36:44et nos pouvoirs publics
00:36:46assisent comme ça
00:36:46avec tétanie
00:36:47hébétude
00:36:48sans pratiquer
00:36:49une autorité ferme
00:36:50les étudiants
00:36:51qui se sont infiltrés
00:36:52dans ce campus
00:36:53et dans cet amphithéâtre
00:36:54à titre particulier
00:36:55doivent être sévèrement
00:36:56sanctionnés
00:36:56sinon on ne pourra
00:36:57jamais lutter
00:36:58contre le séparatisme
00:36:59dans l'actualité
00:37:00pardon mais juste
00:37:01ça se fait dans un silence
00:37:02médiatique total
00:37:02si nous n'en parlons pas
00:37:04si le Figaro ne se saisit
00:37:05pas ces affaires-là
00:37:05elles n'existent pas
00:37:06vous l'avez dit déjà
00:37:07quand il y a eu
00:37:07la première réaction
00:37:08c'était à nouveau le cas
00:37:09le ministre Philippe Baptiste
00:37:10s'est invité d'une radio
00:37:11de service public ce week-end
00:37:12pas une question sur ce sujet
00:37:13le problème de l'espace médiatique
00:37:16c'est pas tant
00:37:17les sujets qu'il traite
00:37:19ce sont les sujets
00:37:20qu'il ne traite pas
00:37:22le problème
00:37:23c'est pas tant
00:37:23les gens qu'il reçoivent
00:37:25c'est les gens
00:37:26qu'il ne reçoit pas
00:37:27donc il efface
00:37:28de l'espace médiatique
00:37:30certaines voix
00:37:31certains livres
00:37:32certains thèmes
00:37:33alors en revanche
00:37:34et ça vous rassurera peut-être
00:37:36un mois après l'agression
00:37:36en pleine rue
00:37:37du rabbin d'Orléans
00:37:38le procès du suspect interpellé
00:37:39s'est ouvert hier mercredi
00:37:41devant le tribunal
00:37:41pour enfants de cette ville
00:37:42le suspect âgé de 16 ans
00:37:45était placé en détention
00:37:47depuis le 24 mars
00:37:48il a été condamné
00:37:49à 16 mois
00:37:50de prison ferme
00:37:50et à l'heure
00:37:51à laquelle je parle
00:37:52il est en prison
00:37:53donc on va écouter
00:37:54Juliette Sada
00:37:55parce qu'elle nous fait
00:37:57comment dire
00:37:59un compte-rendu
00:37:59de ce qui s'est passé hier
00:38:00et là c'est quand même
00:38:01la première fois
00:38:02qu'il y a fermeté
00:38:03c'est ce qu'on dit souvent
00:38:04un jeune de 16 ans
00:38:05faut une peine immédiate
00:38:07rapide
00:38:08qui puisse être dissuasive
00:38:09on verra
00:38:10mais écoutez
00:38:10Juliette Sada
00:38:11après de longues heures
00:38:13d'audience
00:38:14et de délibération
00:38:15l'accusé a été reconnu
00:38:16coupable
00:38:16des faits qui lui sont reprochés
00:38:18à savoir
00:38:18violence volontaire
00:38:19commise en raison
00:38:20de l'appartenance
00:38:21de la victime
00:38:21à une religion
00:38:22il a été condamné
00:38:23à 12 mois ferme
00:38:25avec mandat de dépôt
00:38:27il a également été condamné
00:38:28à 2 mois
00:38:29et 2 mois supplémentaires
00:38:30pour 2 affaires précédentes
00:38:32datant de 2024
00:38:34ayant eu lieu
00:38:34à Marseille
00:38:35un vol à l'arraché
00:38:36et trafic de stupéfiants
00:38:3816 mois d'emprisonnement
00:38:39en tout
00:38:40donc pour le prévenu
00:38:42qui se trouvait déjà
00:38:43en détention provisoire
00:38:44depuis son interpellation
00:38:45il retourne donc
00:38:46derrière les barreaux
00:38:47de quoi satisfaire
00:38:48les partis civils
00:38:49notamment l'avocate
00:38:51du rabbin
00:38:51Harry Engelbert
00:38:52écoutez
00:38:52ce procès a servi
00:38:53à quelque chose
00:38:54il a servi à quelque chose
00:38:56dans le sens où
00:38:56il fallait qu'il y ait
00:38:57une réponse pénale
00:38:58il a servi à quelque chose
00:39:00dans le sens où
00:39:00on sent qu'il y a
00:39:01quand même une tendance
00:39:02à prendre en compte
00:39:04que
00:39:04le fait qu'on soit mineur
00:39:06on ne peut pas se permettre
00:39:07de tout
00:39:07et qu'il y a une sanction
00:39:10qui reste quand même
00:39:11importante
00:39:12quand bien même
00:39:13pour nous
00:39:14elle nous semble
00:39:16peut-être un peu légère
00:39:17mais voilà
00:39:18ça reste une sanction
00:39:19importante pour un mineur
00:39:21primo délinquant
00:39:22selon cette avocate
00:39:23et les partis civils
00:39:24qui ont assisté
00:39:25à cette audience
00:39:26l'accusé ne s'est pas
00:39:27montré coopératif
00:39:28tout le long
00:39:29de ce procès
00:39:30il a tout nié en blanc
00:39:31il a même prétendu
00:39:32que c'était le rabbin
00:39:33lui-même
00:39:34qui s'était mordu
00:39:34au niveau de l'homoplate
00:39:36je ne suis pas sûr
00:39:37ce n'est pas une sanction
00:39:37très lourde
00:39:38c'est intéressant
00:39:38au moins
00:39:39d'habitude
00:39:40il n'y en a pas de sanctions
00:39:41excusez-moi
00:39:42en fait
00:39:43ce qu'on vient d'apprendre
00:39:44c'est que c'est 12 mois
00:39:45plus d'autres infractions
00:39:47qui ont été sanctionnées
00:39:48ce qui fait 16 mois
00:39:4912 mois
00:39:49vous êtes dans la limite
00:39:51de l'aménagement des peines
00:39:53il est en prison
00:39:54et symboliquement
00:39:54il va y rester combien de temps ?
00:39:56il a 16 ans
00:39:57donc c'est important
00:39:58je pense
00:39:59bien qu'il y ait cette condamnation
00:40:00mais vous verrez
00:40:01qu'avec l'aménagement des peines
00:40:02il ne les fera pas
00:40:03mais je voudrais tout de même
00:40:05en vous rejoignant
00:40:07Pascal
00:40:08mais aujourd'hui
00:40:09qu'est-ce que vous me rejoignez ?
00:40:10mais c'est étrange
00:40:11j'ai parfois des concordances
00:40:13avec vous
00:40:13qu'est-ce qui se passe ?
00:40:14vous voyez que c'est la fin de l'année ?
00:40:16l'année prochaine vous viendrez
00:40:17quoi qu'il arrive
00:40:18Philippe Belger
00:40:18n'ayez aucune crainte
00:40:20vous serez reconduit
00:40:21sur ce plateau
00:40:22je vous assure
00:40:27je compte sur vous
00:40:30l'année prochaine
00:40:31non mais
00:40:31j'ai tellement été
00:40:33heureusement étonné
00:40:34que vous disiez
00:40:35des bêtises
00:40:36du bien
00:40:37de ce jugement
00:40:39moi j'aimerais
00:40:40qu'au-delà
00:40:41de l'émoi médiatique
00:40:42et de la dénonciation
00:40:44ô combien légitime
00:40:45de l'antisémitisme
00:40:47la France du quotidien
00:40:48connaisse beaucoup
00:40:49tout jugement
00:40:50qui suscite l'adhésion
00:40:52c'est cela le problème
00:40:53alors je suis d'accord avec vous
00:40:55c'est bien tout de même
00:40:56là la justice
00:40:57a fonctionné
00:40:58mais
00:40:58mais
00:40:59mais
00:41:00mais parallèlement
00:41:00ne prévoyez pas le pire
00:41:02tout de suite
00:41:03le pire
00:41:03mais parallèlement à cela
00:41:05il y a un autre jugement
00:41:05qui peut faire causer
00:41:06le tribunal administratif de Lille
00:41:08a annulé la décision
00:41:09du préfet de région
00:41:09et rétabli le contrat
00:41:10du lycée musulman
00:41:11Averroès
00:41:12avec l'État
00:41:13et c'est l'État
00:41:14qui a fait savoir
00:41:15comment dire
00:41:16a fait savoir l'établissement
00:41:17c'est mercredi 23 avril
00:41:19alors là encore
00:41:21on peut peut-être écouter
00:41:22ce que dit
00:41:23Sabrina Berlin-Bouillet
00:41:24sur ce jugement
00:41:25administratif
00:41:26écoutez-la
00:41:26le tribunal administratif
00:41:32a donc tranché
00:41:33et a décidé
00:41:33de rétablir
00:41:34le contrat
00:41:35entre l'État
00:41:35et le lycée musulman
00:41:37Averroès de Lille
00:41:38ce lycée musulman
00:41:39qui avait perdu
00:41:40son contrat
00:41:40en décembre 2023
00:41:42il avait été privé
00:41:43de subvention
00:41:44pour manquement grave
00:41:45aux principes fondamentaux
00:41:46de la République
00:41:47et bien
00:41:48pendant l'audience
00:41:49le rapporteur public
00:41:50a contesté minutieusement
00:41:52les reproches avancées
00:41:53par la préfecture
00:41:54il a eu finalement
00:41:56gain de cause
00:41:56puisque le tribunal administratif
00:41:58annule
00:41:59la décision
00:42:00du préfet du Nord
00:42:01il estime
00:42:02que la condition
00:42:03tenant à l'existence
00:42:04de manquements graves
00:42:05aux droits
00:42:05n'était pas remplie
00:42:07et que la procédure suivie
00:42:08était entachée
00:42:09d'irrégularité
00:42:10maintenant
00:42:11l'État peut bien sûr
00:42:12faire appel
00:42:13de cette décision
00:42:14cependant
00:42:14l'appel n'est pas
00:42:15suspensif
00:42:16et le jugement
00:42:17s'appliquera de suite
00:42:18même si un appel
00:42:19est interjeté
00:42:20en gros
00:42:20l'État va devoir
00:42:21verser
00:42:22les subventions
00:42:23de l'année
00:42:23en cours
00:42:24je vous rappelle
00:42:25tout de même
00:42:25que ce lycée
00:42:26Averroès de Lille
00:42:27est cité
00:42:28dans un rapport
00:42:29très inquiétant
00:42:30le rapport
00:42:31Gouillet-Courtade
00:42:32qui détaille
00:42:32les risques d'entrisme
00:42:34des frères musulmans
00:42:35et qui cartographie
00:42:36les lieux de culte
00:42:37et les associations
00:42:38où l'entrisme
00:42:39des frères musulmans
00:42:40islamistes
00:42:40donc est présente
00:42:42le lycée
00:42:43Averroès
00:42:43est pointé
00:42:44du doigt
00:42:44dans ce rapport
00:42:46Bruno Rotaillot
00:42:47le ministre
00:42:47de l'Intérieur
00:42:48qui tient
00:42:49d'ailleurs
00:42:49à rendre public
00:42:50ce rapport
00:42:51et qui est en train
00:42:52de le déclassifier
00:42:53Bertrand a écrit
00:42:54au vu de la gravité
00:42:55des faits mis en lumière
00:42:56lors de la procédure
00:42:57je souhaite que l'État
00:42:57fasse appel
00:42:58de la décision
00:42:59du tribunal administratif
00:43:00qui annule la résiliation
00:43:01du contrat
00:43:01qui liait à l'État
00:43:02au lycée Averroès de Lille
00:43:03en attendant le jugement
00:43:04définitif
00:43:05la région Hauts-de-France
00:43:05ne reprendra pas
00:43:06le financement du lycée
00:43:07le problème sur ce dossier
00:43:09c'est qu'il doit y avoir
00:43:09aussi des pieds plats
00:43:10à la préfecture du Nord
00:43:12pourquoi ?
00:43:13parce que
00:43:13quand vous montez
00:43:15ce type de dossier
00:43:16ça doit être
00:43:17vraiment étayé
00:43:19démonstration
00:43:20doit être faite
00:43:21et ça n'était
00:43:22le juge administratif
00:43:24a jugé
00:43:24cher Philippe
00:43:25que les éléments
00:43:27n'étaient pas probants
00:43:28étaient faibles
00:43:28et il y a en plus
00:43:29un vice de procédure
00:43:30en plus
00:43:31je suis toujours
00:43:32très inquiet
00:43:33quand la décision
00:43:34d'appel
00:43:34dépend en matière
00:43:36d'éducation nationale
00:43:38d'Elisabeth Borne
00:43:39non pas que je lui impute
00:43:41une prévention
00:43:42de faiblesse
00:43:43mais j'ai une sorte
00:43:44le gouvernement
00:43:45le rappel
00:43:45le dossier
00:43:47n'était pas
00:43:47bien dossier
00:43:48dans le dossier
00:43:49il y avait quand même
00:43:49des rapports du préfet
00:43:50qui disaient
00:43:50je suis un peu
00:43:51je suis un peu déçu
00:43:52que dans cette
00:43:53dernière intervention
00:43:54cher Philippe
00:43:55vous n'ayez pas souligné
00:43:56que vous puissiez
00:43:57être d'accord avec moi
00:43:57mais parce que
00:43:59je souhaiterais
00:44:00que chaque
00:44:00chaque parole
00:44:02même que ma présence
00:44:04le jeudi soir
00:44:04soit plausible
00:44:05je ne peux pas
00:44:06jeudi soir
00:44:07le jeudi matin
00:44:08je garde le jeudi matin
00:44:15comme un trésor
00:44:16cette émission
00:44:18n'est pas enregistrée
00:44:19il est 9h50
00:44:19nous sommes en direct
00:44:20je ne devrais pas
00:44:21en nuit
00:44:22tout de même
00:44:22mais bien sûr
00:44:23en tout cas
00:44:24ça me fait plaisir
00:44:25que vous soyez là
00:44:26mais c'est vrai
00:44:27j'ai envie de le dire
00:44:27à tous les
00:44:28et le jeudi matin
00:44:29j'adore
00:44:30mais je suis d'accord
00:44:30avec vous
00:44:31parce que
00:44:31mais tous les jours
00:44:32vous adorez
00:44:33mais je le dis
00:44:33tous les jours
00:44:34non il n'aime pas
00:44:36il n'aime pas
00:44:37Gilles-Louis-Lam Goldendel
00:44:37il lui fait de l'ombre
00:44:38je dis ça
00:44:39pour les téléspectateurs
00:44:40j'aime beaucoup
00:44:44Gilles-Louis-Lam Goldendel
00:44:45mais il faudrait qu'il se têche
00:44:46mais le mardi soir
00:44:48le mardi soir
00:44:49ça n'est pas
00:44:49le même type d'émission
00:44:51écoutez ça passionne
00:44:52ce que vous dites
00:44:52passionne les auditeurs
00:44:53ils disent
00:44:54le mardi soir
00:44:55j'écouterai pas
00:44:55alors bon
00:44:56en tout cas
00:44:57en tout cas
00:44:58j'ai envie de dire
00:44:58à tous les chroniqueurs
00:45:00éditorialistes
00:45:01invités
00:45:02qui viennent ici
00:45:02combien nous les apprécions
00:45:04et combien ils participent
00:45:05tous à la réussite
00:45:07de cette émission
00:45:08qui cette année encore
00:45:09tous on ne se sent pas
00:45:10distingués
00:45:11alors c'est embêtant
00:45:12non mais c'est
00:45:14les sociétaires
00:45:15du petit théâtre
00:45:15et vous vous avez jamais
00:45:16fait de sport
00:45:17si
00:45:18oui du ping-fong
00:45:19vous plaisantez
00:45:22non je ne plaisante jamais
00:45:23en gros foot
00:45:24tennis
00:45:25tout
00:45:25tout qui est passé
00:45:27bon vous avez vu
00:45:28que la Jordanie
00:45:28a interdit les frères musulmans
00:45:30la Jordanie a interdit
00:45:31mercredi toutes les activités
00:45:32des frères musulmans
00:45:33c'est quand même
00:45:33très intéressant
00:45:33et fermer leurs bureaux
00:45:35imputant à cette confrérie
00:45:36islamiste
00:45:37des activités de nature
00:45:38à déstabiliser le pays
00:45:39Thomas Bonnet
00:45:39notamment la fabrication
00:45:41et le stockage
00:45:41de roquettes et explosifs
00:45:43la grande différence
00:45:44Marine Le Pen réclame
00:45:45l'interdit
00:45:45des frères musulmans
00:45:46en France
00:45:46la différence
00:45:47c'est qu'en Jordanie
00:45:48ils avaient des bureaux
00:45:48ils avancent
00:45:49à visage découvert
00:45:50en France
00:45:51il n'y a pas officiellement
00:45:52d'institut des frères musulmans
00:45:53oui mais Marine Le Pen
00:45:54elle a dit
00:45:55rappelons que cette confrérie
00:45:57est inscrite sur la liste
00:45:58des organisations terroristes
00:45:59dans de nombreux pays
00:46:00la Jordanie n'est pas
00:46:01le premier pays
00:46:01musulman à l'interdire
00:46:04combien de temps encore
00:46:05le gouvernement français
00:46:05aura la main qui tremble
00:46:07pour en faire de même
00:46:08sur le territoire national
00:46:09comment ne pas lui donner raison
00:46:12mais en France
00:46:12ce serait interdire
00:46:12une idéologie
00:46:13ça reste beaucoup plus compliqué
00:46:14la lutte contre les idéologies
00:46:17islamistes impose
00:46:18de réduire au silence
00:46:18des organisations
00:46:19qui s'en font le relais
00:46:20et d'agir sans faiblesse
00:46:21face aux prosélites
00:46:23de l'islam radical
00:46:24écoutez
00:46:25tout le monde devrait être
00:46:26d'accord avec cela
00:46:27non ?
00:46:27je pense qu'en fait
00:46:28ils sont d'accord
00:46:29Georges Fenech
00:46:29Sonia Mabouk
00:46:30mais ça peut-il
00:46:31a dit que la question
00:46:32pouvait se poser
00:46:33chez nous aussi
00:46:34mais c'est surtout
00:46:36la réponse
00:46:37qui devrait se poser
00:46:37plus que la question
00:46:38c'est déjà un premier commencement
00:46:40oui mais ils ne sont pas
00:46:42constitués en organisation
00:46:43politique claire
00:46:45ça n'existe pas
00:46:46l'organisation politique
00:46:47des frères musulmans
00:46:47donc à partir de là
00:46:48il est très difficile
00:46:49de les identifier
00:46:50et donc de les condamner
00:46:51alors on a eu la loi
00:46:52contre le séparatisme
00:46:54mais pour cela
00:46:55il y a beaucoup de choses
00:46:56à faire
00:46:56à commencer par l'influence
00:46:58des puissances étrangères
00:46:59qui instaurent
00:47:00le communautarisme
00:47:01ici en France
00:47:02et les élus locaux
00:47:03qui pactisent
00:47:04avec les frères musulmans
00:47:05dans les quartiers
00:47:06et bien justement
00:47:07ça tombe bien
00:47:07puisque M. Cheney
00:47:09Sébastien Cheney
00:47:09du Rassemblement National
00:47:10précise
00:47:11le vrai scandale
00:47:12c'est la subvention
00:47:12pendant des années
00:47:13que Xavier Bertrand
00:47:14versait au nom de la région
00:47:15alors que nous lui disions
00:47:17au groupe Rassemblement National
00:47:18que ce lycée
00:47:19était tenu par les frères musulmans
00:47:20les élus LR
00:47:22lâchement
00:47:23ont voté ça
00:47:23pendant des années
00:47:25je me tourne vers vous
00:47:26vous qui êtes
00:47:27vos amis
00:47:28vos ex amis
00:47:29des LR
00:47:29puisque aujourd'hui
00:47:30d'instrumentalisation
00:47:31oui bien sûr
00:47:32ils sont malins
00:47:33parce qu'ils passent
00:47:33par le culturel
00:47:34ou de passer
00:47:35par le cultuel
00:47:36le Qatar fonctionne
00:47:37comme ça
00:47:37donc ils passent
00:47:38sous la houlette
00:47:38de la loi 1901
00:47:39et pas celle de 1906
00:47:41et je termine
00:47:41M. Chenu
00:47:42qui dit par lâcheté
00:47:43en renvoyant des ascenseurs
00:47:44à qui de droit
00:47:45suite au régional 2015
00:47:46gagné face à Marine Le Pen
00:47:47Xavier Bertrand
00:47:48s'est comporté lâchement
00:47:49et nous a placé
00:47:50dans cette ornière
00:47:51avec Averroès
00:47:52M. Bertrand
00:47:53pourrait répondre
00:47:53bien évidemment
00:47:54il a répondu en disant
00:47:56ce qu'il pense par son tweet
00:47:57et Florian Bachelier
00:47:58et Florian Bachelier
00:48:00ex-député
00:48:02et ex-questeur
00:48:04à la métaphore footballistique
00:48:05il dit
00:48:06Jordanie 1
00:48:07Reine 0
00:48:08et vous aurez compris
00:48:11bon
00:48:12s'il l'intéressant
00:48:13les piliers de la mer
00:48:14alors ça c'est formidable
00:48:14vous savez ce que c'est
00:48:16qu'un stacks
00:48:17un stacks
00:48:18ou l'effet de pierre
00:48:20c'est un python rocheux
00:48:20un stack
00:48:22sur la mer
00:48:22un stack
00:48:23un stack
00:48:24un stack frites
00:48:25vous savez pas ce que c'est
00:48:26un stack
00:48:27et bien
00:48:27il y a le recul de cote
00:48:29et que ce bouquin
00:48:31est formidable
00:48:31alors mais
00:48:32c'est dangereux
00:48:34ah oui
00:48:34on va l'interroger
00:48:36on va l'interroger
00:48:37parce qu'il est monté
00:48:37alors j'ai noté
00:48:39je crois qu'il y a
00:48:39106
00:48:40il a grimpé
00:48:41une centaine
00:48:42de stacks
00:48:43et il est allé
00:48:44parfois là où
00:48:44aucun humain n'était
00:48:45jamais allé peut-être
00:48:46on va l'interroger
00:48:47à tout de suite
00:48:48et 10h01
00:48:53Sylvain Tesson
00:48:53est donc avec nous
00:48:54les piliers de la mer
00:48:55chez Albin Michel
00:48:56c'est un livre tout à fait étonnant
00:48:57il va être avec nous
00:48:58pendant de longues minutes
00:49:00Somaïa Labidi
00:49:01nous rappelle les titres
00:49:02Bruno Retailleau
00:49:07à Marseille
00:49:07au coeur de ce déplacement
00:49:09la sécurité
00:49:09dans la cité phocéenne
00:49:10et ce
00:49:11au lendemain
00:49:12d'une vaste opération
00:49:13de contrôle
00:49:13menée par les forces
00:49:14de l'ordre
00:49:14un peu partout
00:49:15dans le département
00:49:1616 mois de prison ferme
00:49:18pour l'agresseur
00:49:19du rabbin d'Orléans
00:49:20le prévenu
00:49:20un minor isolé
00:49:21âgé de 16 ans
00:49:22était jugé
00:49:23des chefs de violence volontaire
00:49:24commis en raison
00:49:25de l'appartenance
00:49:26de la victime
00:49:26à une religion supposée
00:49:27une agression
00:49:28en pleine rue
00:49:29qui avait provoqué
00:49:30l'émoi
00:49:30de toute la classe politique
00:49:32et puis le CAC 40
00:49:33dans le rouge
00:49:34après les publications
00:49:35trimestrielles
00:49:36d'Assos Système
00:49:37chute de 8%
00:49:38l'action de Thalès
00:49:39perd plus de 5 points
00:49:40le groupe de Lux Kering
00:49:41recule de 4,2%
00:49:43entre les volte-face
00:49:44à répétition
00:49:45de Donald Trump
00:49:46et les perspectives
00:49:46économiques dégradées
00:49:47les investisseurs
00:49:50peinent donc
00:49:50à trouver
00:49:51une direction claire
00:49:52Merci Somaïa
00:49:53et avant évidemment
00:49:55de parler
00:49:55des piliers de la mer
00:49:56on parlait tout à l'heure
00:49:57de Lyon 2
00:49:58de M. Balanche
00:49:59et j'aurais pu
00:49:59j'aurais dû
00:50:00signaler
00:50:01et Luc Ferry
00:50:02me le rappelle
00:50:02à l'instant
00:50:03que je salue
00:50:04puisque je sais
00:50:04que c'est infidèle
00:50:05de notre émission
00:50:06il dit pas
00:50:07qu'il a signé
00:50:09une pétition
00:50:10lui et d'autres
00:50:11avec M. Blanquer
00:50:12où il demande
00:50:14en tant qu'ancien ministre
00:50:15de l'éducation
00:50:16et il a été également
00:50:17ancien ministre
00:50:17de l'éducation supérieure
00:50:19la démission
00:50:20de la présidente
00:50:21de Lyon 2
00:50:22elle a été publiée
00:50:23partout
00:50:23y compris dans le Figaro
00:50:25il y a 3 jours
00:50:26elle est signée
00:50:27par 50 universitaires
00:50:28de grand renom
00:50:29et effectivement
00:50:31personne
00:50:32alors quand je disais
00:50:33que personne ne dit rien
00:50:34c'est pas tout à fait vrai
00:50:35la preuve
00:50:35mais là
00:50:36ça reprend ce qu'on disait
00:50:37tout à l'heure
00:50:38l'important c'est pas tant
00:50:39ce que dit la presse
00:50:40c'est parfois ce qu'elle ne dit pas
00:50:41cette pétition
00:50:42personne n'en a parlé
00:50:43même moi je ne l'avais pas cité
00:50:45on a parlé nous la semaine dernière
00:50:46quand même
00:50:47on s'en est fait l'écho ici
00:50:49mais c'est vrai que ça n'a été pas
00:50:50suivi d'effet
00:50:51il y a eu ces 50 universitaires
00:50:52c'était très sectaire
00:50:53alors c'est pas rien
00:50:54ceux qui ont signé
00:50:55vous avez des anciens ministres
00:50:56vous avez monsieur Blanquer
00:50:57etc
00:50:58et on souligne
00:51:00comment fonctionne
00:51:00l'espace médiatique
00:51:01pour une fois qu'il y a
00:51:02une pétition utile
00:51:04c'est bien
00:51:04mais rien personne
00:51:05ne l'obligera
00:51:06mais pourquoi vous dites ça
00:51:06pourquoi vous êtes ronchon
00:51:07moi je déteste
00:51:08non mais je déteste
00:51:09la mode pétitionnique
00:51:11mais oui mais qu'est-ce que
00:51:12vous voulez faire
00:51:12si vous ne parlez pas
00:51:13mais là c'est très bien
00:51:16parce qu'il y a une
00:51:17immensité de pétitions
00:51:19qui n'ont rigourdement
00:51:20aucun sens
00:51:21bon
00:51:22on parlera
00:51:22et j'espère quand même
00:51:23avant la fin de cette émission
00:51:25également de ce qui se passe
00:51:25à Rome
00:51:26mais Philippe
00:51:26Philippe
00:51:28vous voyez le
00:51:29le lapsus incroyable
00:51:30que j'ai fait
00:51:30ah oui mais c'est un lapsus
00:51:31moi qui me ravis
00:51:32vous voyez c'est fou
00:51:33je ne suis pas très freudien
00:51:35moi
00:51:36vous savez
00:51:37vous voyez qui c'est
00:51:37le sexologue viennois
00:51:38qui a emmerdé tout le monde
00:51:39ça nous a jamais
00:51:41véritablement traversé
00:51:42dans notre famille
00:51:43et moi je n'ai jamais envie
00:51:45de tuer mon père
00:51:46et au contraire
00:51:47parce que c'est de
00:51:47peut-être pour rappeler les choses
00:51:50vous avez fait le lapsus
00:51:51parce que vous vous souvenez
00:51:52de mon père
00:51:53Philippe Tesson
00:51:53mais Philippe Tesson
00:51:54et qui était
00:51:55tous ceux
00:51:56d'abord tous ceux
00:51:56qui ont rencontré votre père
00:51:58se souviennent de lui
00:51:59parce que
00:52:00son intelligence phénoménale
00:52:02sa culture
00:52:04est tout à fait
00:52:05extraordinaire
00:52:07sa gaieté
00:52:07sa gaieté
00:52:08sa joie de vivre
00:52:10et moi je l'ai rencontré
00:52:11d'abord au maquillage
00:52:13de E-Télé
00:52:15pendant des années
00:52:16quand il faisait une émission
00:52:17avec Bruno Roger Petit
00:52:18où précisément
00:52:19je n'allais le voir
00:52:20que pour le plaisir
00:52:22de ce moment de maquillage
00:52:23et simplement
00:52:24de l'écouter
00:52:25de l'écouter rire
00:52:26de l'écouter parler
00:52:28de l'écouter
00:52:28c'était vraiment
00:52:30j'ai l'impression
00:52:31que le moule est cassé
00:52:32de ce type de personnalité
00:52:34il y avait une fantaisie
00:52:35en tout cas
00:52:35une fantaisie
00:52:36une liberté
00:52:36un goût de la liberté
00:52:37et c'est bizarre
00:52:39que vous l'ayez aimé
00:52:40au maquillage
00:52:41parce que
00:52:41d'ailleurs vous n'avez rien
00:52:43à cacher
00:52:43ni l'un ni l'autre
00:52:44mais enfin
00:52:45vous êtes des camarades
00:52:46de maquillage
00:52:47j'allais le voir
00:52:48parce qu'effectivement
00:52:49je ne faisais pas d'émission
00:52:49avec lui
00:52:49à l'époque
00:52:50je faisais du foot
00:52:51et effectivement
00:52:52j'aurais aimé
00:52:53de l'avoir sur le plateau
00:52:55et c'était toujours
00:52:56un bonheur
00:52:56il y avait du panache
00:52:58je me souviens
00:52:58de ces discussions
00:52:59avec Claude Cabane
00:53:00qui était un ami à moi
00:53:01alors les piliers
00:53:02les piliers de la mer
00:53:05les piliers de la mer
00:53:06chez Albin Michel
00:53:06je disais tout à l'heure
00:53:07on va rappeler
00:53:08on admire toujours
00:53:10ce qu'on n'est pas
00:53:11et ce que vous faites
00:53:12c'est tellement incroyable
00:53:13donc là on voit
00:53:14la photo
00:53:15et puis on va voir
00:53:16votre photographe
00:53:17d'ailleurs je vais citer son nom
00:53:19Thomas Gouasque
00:53:20et vous êtes monté
00:53:23sur des endroits
00:53:24absolument improbables
00:53:25parfois même
00:53:26j'imagine
00:53:26où les humains
00:53:27n'étaient jamais montés
00:53:28oui c'est arrivé
00:53:30j'ai grimpé
00:53:31avec mon camarade
00:53:32de Daniel Dulac
00:53:32qui est guide de haute montagne
00:53:33106
00:53:35piliers de la haute mer
00:53:37alors on appelle ça
00:53:38en anglais
00:53:38des stacks
00:53:39tout stack en anglais
00:53:41ça veut dire empilé
00:53:42comme quand vous faites
00:53:44vos piles de livres
00:53:44et alors à chaque fois
00:53:46qu'il y a une côte rocheuse
00:53:47il y a un pilier
00:53:49une aiguille
00:53:50comme un avant-poste
00:53:52comme une espèce d'ambassade
00:53:54qui se tient
00:53:55devant la côte rocheuse
00:53:56vous connaissez
00:53:56l'aiguille des trottas
00:53:57c'est celle qui est
00:53:58la plus connue en France
00:53:59c'est un stack
00:54:00alors moi j'en ai grimpé
00:54:01106
00:54:01parce que je trouve
00:54:02qu'il y avait
00:54:03une dimension symbolique
00:54:04qui incarne
00:54:06dans l'aiguille
00:54:06de la haute mer
00:54:07qui incarne
00:54:08la figure humaine
00:54:10de l'ermite
00:54:11du dandy
00:54:12du séparé
00:54:13du rebelle
00:54:14celui qui veut
00:54:16se détacher
00:54:18de la côte
00:54:19et qui dit
00:54:19écoutez moi
00:54:19j'ai plus rien à voir
00:54:20avec ce système
00:54:21je vous laisse reculer
00:54:23salut les gars
00:54:24moi je reste là
00:54:25dans la noblesse
00:54:26d'ailleurs
00:54:26du fracas des vagues
00:54:28et de l'imminence
00:54:29de l'écroulement
00:54:30je vois là
00:54:31une figure symbolique
00:54:32qui est très belle
00:54:33partout où vous avez
00:54:34une côte rocheuse
00:54:35vous avez un stack
00:54:36partout où vous avez
00:54:37un système
00:54:38vous avez sa rébellion
00:54:40partout où vous avez
00:54:41partout où vous avez
00:54:41une partition
00:54:42de grosse symphonie
00:54:44vous avez une fausse note
00:54:45enfin il y a toujours
00:54:46un grain de sable
00:54:47et moi j'aime
00:54:48les grains de sable
00:54:49mais par exemple
00:54:50sur votre passeport
00:54:51si on dit profession
00:54:52vous aimeriez
00:54:53qu'on dise quoi
00:54:54on écrive quoi
00:54:56il y avait un très beau mot
00:54:59de Paul Morand
00:55:00qui disait
00:55:00sur ma carte de visite
00:55:02je marquerais
00:55:02profession frein
00:55:03c'est pas mal
00:55:05il voulait freiner
00:55:06la marge des choses
00:55:07alors je sais pas
00:55:08moi je pourrais mettre
00:55:09profession stack
00:55:10je voudrais être
00:55:12j'aime bien l'idée
00:55:14la position du pas de côté
00:55:16me semble très belle
00:55:17alors c'est pas une position
00:55:18politique
00:55:19mais vous n'êtes pas
00:55:20misanthrope en même temps
00:55:21non parce que
00:55:22vous n'êtes pas Alceste
00:55:23non mais pour une raison
00:55:25très simple
00:55:25c'est que j'ai pas d'amertume
00:55:26je dois avoir un problème
00:55:27physiologique
00:55:28qui fait que j'ai pas
00:55:29de vésicule biliaire
00:55:30donc je n'ai pas
00:55:31de production
00:55:32d'acide en moi
00:55:33je ne connais pas
00:55:34l'amertume
00:55:35j'aime tout ce que je vois
00:55:37je pense que je suis
00:55:38alors ça peut-être
00:55:39que j'ai hérité ça
00:55:40de mon père
00:55:40j'aime la vie
00:55:42j'ai un appétit
00:55:44immense pour toute chose
00:55:45si bien que
00:55:46que je sois sur une montagne
00:55:48ou dans un salon
00:55:48dans une bibliothèque
00:55:50ou dans une paroi
00:55:50dans un bivouac
00:55:52ou dans une université
00:55:53je suis heureux
00:55:54c'est terrible
00:55:55parce que
00:55:56c'est pas très à la mode
00:55:57d'être heureux
00:55:58on préfère quand même
00:55:59l'esprit de sérieux
00:56:01l'esprit de
00:56:01les offensés
00:56:03les indignés
00:56:04qui clapotent
00:56:06et qui macèrent
00:56:07dans une certaine amertume
00:56:08moi j'aime la vie
00:56:09donc j'aime la mer
00:56:11et quand je vois
00:56:11en plus une aiguille rocheuse
00:56:13qui se tient devant la côte
00:56:14et qui dit
00:56:15écoutez moi
00:56:16je n'appartiens pas
00:56:16à ce monde
00:56:17je préfère mourir
00:56:18tout seul
00:56:19au milieu
00:56:20du côté baroque
00:56:21et des oiseaux
00:56:22et bien moi je nage
00:56:23je vais graver
00:56:24bon alors il y a un style
00:56:25évidemment chez vous
00:56:26qui est un style formidable
00:56:27et un plaisir pour le lecteur
00:56:30et vous pensez au lecteur
00:56:31et ça c'est agréable
00:56:32quand on se prétend aventurier
00:56:35il est vexant de vivre
00:56:36au 21ème siècle
00:56:37la surface du globe
00:56:37est cartographiée
00:56:39à chaque plage
00:56:39son plagiste
00:56:41pas une source
00:56:42sans sa mise en bouteille
00:56:44pas un scarabée
00:56:45dans son département
00:56:46au muséum
00:56:46on va au désert de Gobi
00:56:48comme au bassin d'Arcachon
00:56:50y a-t-il seulement
00:56:50un être humain
00:56:51sur la terre
00:56:51qui ne connaisse pas
00:56:52l'existence
00:56:53de la grande motte
00:56:54c'est vrai qu'il y a
00:56:55un style qui est flamboyant
00:56:56il y a un style
00:56:57qu'on aime lire
00:56:58mais il y a quand même
00:56:59cette difficulté technique
00:57:00par exemple
00:57:01est-ce que l'un de nous
00:57:02sans entraînement
00:57:03peut faire ça
00:57:04non c'est impossible
00:57:05ça demande des années
00:57:06j'imagine d'expérience
00:57:08parce qu'autrement
00:57:08il ne reviendra jamais
00:57:10dans son stack
00:57:11ça demande une certaine
00:57:12désinvolture
00:57:13une certaine nonchalance
00:57:15ça demande aussi
00:57:17moi je ne suis pas très doué
00:57:18alpinistiquement
00:57:20mais je compense
00:57:21mes défaillances
00:57:23par un art de l'entourage
00:57:25c'est-à-dire que
00:57:26j'ai des camarades
00:57:27qui m'entraînent
00:57:28dans des endroits
00:57:29où je ne suis pas tellement
00:57:30physiquement capable d'aller
00:57:31et c'est pour ça
00:57:31que je rends toujours
00:57:32très franchement
00:57:34un grand hommage
00:57:35à mon ami Dulac
00:57:37qui est le premier de Cordée
00:57:38et qui lui
00:57:39prend tous les risques
00:57:40mais tous les deux
00:57:41nous vivons
00:57:42dans la même idée
00:57:43que le pillier de la mer
00:57:45l'alpinisme en général
00:57:46permet une espèce
00:57:48d'élévation
00:57:49et surtout
00:57:49de rejoindre
00:57:50des territoires
00:57:52de grande liberté
00:57:53on est traversé
00:57:54d'abord par la beauté
00:57:55immense
00:57:56de ces mondes
00:57:58qui sont quand même
00:57:58superbes
00:57:59parfois on arrive
00:57:59sur des endroits
00:58:00qui sont grands
00:58:01comme le quart
00:58:02de cette table
00:58:03de studio
00:58:04et on est les premiers
00:58:05à les fouler
00:58:06alors évidemment
00:58:07ce n'est pas grand chose
00:58:08parce que nos royaumes
00:58:09les royaumes qu'on conquiert
00:58:10sont grands
00:58:11comme votre table de chevet
00:58:12mais enfin
00:58:13c'est quand même
00:58:13un saisissement
00:58:14vous arrivez dans un endroit
00:58:16qui a été un toucher
00:58:18et comme
00:58:18évidemment
00:58:19c'est de la philosophie
00:58:20de comptoir
00:58:21mais après tout
00:58:22on est presque
00:58:22sur un comptoir
00:58:23ici
00:58:23on a quand même
00:58:26l'impression
00:58:26d'arriver
00:58:27dans un
00:58:27non mais entendons-nous
00:58:33c'est un compliment
00:58:34le comptoir
00:58:36c'est la piste
00:58:37de décollage
00:58:37des pensées
00:58:38c'est formidable
00:58:39pour décoller
00:58:41les pensées
00:58:42elles décollent
00:58:43techniquement
00:58:44je suis accoudé
00:58:46donc j'ai envie
00:58:46de dire les choses
00:58:47que j'ai dans le coeur
00:58:48quand je suis accoudé
00:58:48et bien quand j'arrive
00:58:49sur un endroit
00:58:51qui est large
00:58:52comme la moitié
00:58:52d'un comptoir
00:58:53et que je suis le premier
00:58:54j'ai un saisissement
00:58:56de conquête
00:58:56bien entendu
00:58:57fouler un sol vierge
00:58:59procure un sentiment
00:59:00ambigu
00:59:00primitif
00:59:01et mystique
00:59:02primitif
00:59:02parce qu'il y a
00:59:03une jouissance mauvaise
00:59:04à déflorer les choses
00:59:06c'est la joie vilaine
00:59:07de l'enfant
00:59:07décapitant
00:59:08les fleurs
00:59:09mystique
00:59:09parce qu'il y a là
00:59:10le scellement
00:59:11d'une allégeance immémoriale
00:59:13celle de l'homme
00:59:14avec le sol
00:59:15ritualisé
00:59:16par la première empreinte
00:59:17dans la première argile
00:59:19à Lascaux
00:59:20on posait sa main
00:59:21sur la paroi
00:59:22de la grotte
00:59:23et je trouve
00:59:25que vous écrivez
00:59:26des choses très profondes
00:59:27mais justement
00:59:28sans l'esprit de sérieux
00:59:30c'est ça qui est difficile
00:59:31parce que
00:59:31parler de ce sentiment
00:59:33comme vous en parlez là
00:59:34avec légèreté
00:59:36sans gravité
00:59:38sans componction
00:59:39et avec un esprit poétique
00:59:42je vous assure
00:59:43je trouve que c'est pas facile
00:59:44et ça vous y arrivez
00:59:46et c'est votre nature
00:59:47c'est votre intelligence
00:59:47c'est votre esprit
00:59:49écoutez j'ai bien fait
00:59:50de redescendre
00:59:51de mes hautes
00:59:52de mes hautes
00:59:52de la mer
00:59:53parce que souvent
00:59:54on pourrait en parler
00:59:56vous voyez
00:59:56il y a des gens
00:59:57qui te parlent
00:59:57de leur voyage
00:59:58dans le temps
01:00:02il y avait des séances
01:00:03photo comme ça
01:00:04en vidéo
01:00:04il te disait
01:00:06il y a des gens
01:00:07qui vous invitent
01:00:08pour les voir
01:00:09et ils en parlaient mal
01:00:11et vous
01:00:12ce qui est formidable
01:00:12c'est que vous parlez bien
01:00:14de votre expérience
01:00:16et c'est pas donné
01:00:17à tout le monde
01:00:17Carsozon fait ça
01:00:18formidablement aussi
01:00:19mais c'est peut-être
01:00:20parce que
01:00:21puisque vous parlez
01:00:23de Carsozon
01:00:23il y a
01:00:24avant d'avoir
01:00:25des choses à raconter
01:00:27nous les vivons
01:00:29avec le danger
01:00:30une certaine forme
01:00:31d'effort
01:00:32parfois de souffrance
01:00:33de peur
01:00:34d'angoisse même
01:00:35car pour grimper
01:00:36ces aiguilles de la mer
01:00:37il faut quand même
01:00:38parfois descendre
01:00:39des falaises maritimes
01:00:40en rappel
01:00:40traverser des chenots
01:00:42il nous est arrivé
01:00:43de rencontrer des orques
01:00:45alors quand vous êtes
01:00:46comme un petit baigneur
01:00:46dans votre slip de bain
01:00:47avec un orque
01:00:48en train de vous
01:00:49de nager vers
01:00:51une colonne de roche
01:00:52à moitié pourrie
01:00:53c'est quand même
01:00:54des moments
01:00:55où on n'est pas très fier
01:00:56surtout qu'il peut croire
01:00:56que c'est un sushi
01:00:57il peut croire
01:00:58oui c'est de la viande
01:00:59sous plastique
01:01:00avec une traçabilité
01:01:02douteuse
01:01:03comme on dit
01:01:04dans la restauration
01:01:05mais tout ça
01:01:06c'est l'esprit d'enfance
01:01:07on va jouer
01:01:09en fait un jeu
01:01:10un grand jeu
01:01:11de la haute mer
01:01:12du danger
01:01:12de la mort
01:01:14avec une sanction
01:01:15mais de la joie aussi
01:01:16c'est un jeu d'enfant
01:01:18qui nous permet
01:01:18d'accéder à des endroits
01:01:19intouchés
01:01:20et de les raconter après
01:01:22ces stacks
01:01:24alors vous les baptisez
01:01:25de temps en temps
01:01:26c'est ça qui est étonnant
01:01:27alors il y a le crape tambour
01:01:28il y a Brigitte Bardot
01:01:30il y a un stack
01:01:32qui s'appelle
01:01:32Claudia Cardinal
01:01:33pourquoi vous avez appelé
01:01:36stack Claudia Cardinal ?
01:01:38sur les 106
01:01:39qu'on a grimpé
01:01:40beaucoup n'étaient pas nommés
01:01:41il n'y avait pas de toponyme
01:01:42sur les cartes
01:01:43ou même dans les traditions populaires
01:01:45des pêcheurs
01:01:45qui vivaient près des côtes
01:01:47ces aiguilles
01:01:48n'avaient pas de nom
01:01:49c'était idiot
01:01:49alors c'est un truc merveilleux
01:01:51de baptiser un endroit
01:01:52c'est d'abord
01:01:53c'est un acte d'amour
01:01:54c'est un baptême
01:01:55vous laissez une idée
01:01:56et alors
01:01:57on essayait
01:01:58on avait des
01:01:59temps en temps
01:02:00des
01:02:00je ne sais pas
01:02:02si c'était vraiment
01:02:03des éclairs
01:02:03et des fulgurances
01:02:04mais on avait
01:02:05de temps en temps
01:02:06des idées
01:02:06qui nous traversaient l'esprit
01:02:08parce que le stack
01:02:09avait une forme
01:02:10tout à fait
01:02:11silphide
01:02:12et magnifique
01:02:12parce qu'il était
01:02:13dans une mer italienne
01:02:14près des îles éoliennes
01:02:16parce qu'il y avait
01:02:17un côté nouvelle vague
01:02:19sans jeu de mots
01:02:19avec le ressac
01:02:21qui battait l'aiguille
01:02:22on s'est dit
01:02:22on va l'appeler
01:02:23le Claudia Cardinal
01:02:24il y en a même un
01:02:24qu'on a appelé
01:02:25le Hornet Lamouti
01:02:26parce qu'il était superbe
01:02:27il avait l'air
01:02:28comme ça
01:02:29tout à fait gracieux
01:02:30la mer était pétillante
01:02:32le soleil baignait
01:02:33c'était la joie
01:02:34c'était l'éclat
01:02:35on avait eu très peur
01:02:36pour l'atteindre
01:02:36on s'est dit
01:02:37consolons-nous
01:02:39en l'appelant
01:02:39le Hornet Lamouti
01:02:40la vie en pile
01:02:42après la naissance
01:02:42commence la lente
01:02:43superposition
01:02:44des jours
01:02:45quel dépôt
01:02:46heureusement
01:02:47nous n'avons pas l'idée
01:02:48de l'épaisseur accumulée
01:02:49on serait écœuré
01:02:50par cette génoise
01:02:52de souvenirs
01:02:53et de rêves
01:02:53qui finit
01:02:54couche après couche
01:02:55par s'appeler
01:02:56l'existence
01:02:57je suis bien sûr
01:02:58c'est
01:02:58ce style là
01:03:02j'allais dire
01:03:03c'est casse-gueule
01:03:04c'est comme le stack
01:03:05on peut tomber
01:03:07tout de suite
01:03:08dans la grosse cavalerie
01:03:10et vous
01:03:10il y a la légèreté
01:03:12oui mais
01:03:13alors c'est peut-être
01:03:13parce que j'ai un tel amour
01:03:15de la géographie
01:03:15et des formes du relief
01:03:17que j'y associe toujours
01:03:19une idée
01:03:20intérieure
01:03:22enfin spirituelle
01:03:23c'est-à-dire que moi
01:03:24je ne suis pas un intellectuel
01:03:25donc je ne suis pas capable
01:03:25de parler de la vie
01:03:26de la mort
01:03:27de la liberté
01:03:28des espaces
01:03:29encore vierges
01:03:30de l'encerclement technique
01:03:33des machines
01:03:34et de la surpopulation
01:03:36dans ma vie
01:03:37je ne suis pas capable
01:03:38d'en parler
01:03:38comme un essayiste
01:03:40un historien
01:03:41ou un philosophe
01:03:42il faut que je vive
01:03:42la chose
01:03:43pour la raconter
01:03:44et le stack
01:03:45ces espèces de piliers
01:03:46c'est tellement baroque
01:03:47tellement punk
01:03:48tellement dur à atteindre
01:03:50tellement beau
01:03:51tellement plein
01:03:52de références
01:03:53parce que
01:03:54qu'est-ce que c'est ?
01:03:54c'est le jeu
01:03:55entre ce qui tient debout
01:03:57et ce qui recule
01:03:59entre ce qui est menacé
01:04:00par la vague
01:04:01par le vent
01:04:02par l'écroulement général
01:04:04de l'érosion
01:04:05et ce qui décide
01:04:06d'être là
01:04:07tout seul
01:04:08droit
01:04:08mais sans aucune
01:04:10volonté de revenir
01:04:11c'est ça qui est merveilleux
01:04:12chez le stack
01:04:13c'est sa gratuité immense
01:04:14oui alors
01:04:15je suis d'accord avec vous
01:04:16mais ce que je voulais dire là
01:04:17c'est que
01:04:17c'est pas une écriture blanche
01:04:19la mode est à l'écriture blanche
01:04:21et vous vous y allez
01:04:22donc c'est une écriture
01:04:24en fait c'est une écriture
01:04:25qui ressemble
01:04:26à ce que vous faites
01:04:27dans la vie
01:04:29il y a du risque
01:04:30c'est ça aussi
01:04:31que je veux dire
01:04:31quitte à décrire
01:04:33ces formes
01:04:34et de reliefs
01:04:36tellement baroques
01:04:36et ces acrobaties
01:04:38qui sont tellement inutiles
01:04:39et presque stupides
01:04:41je vais pas utiliser
01:04:42un style blanc
01:04:43mais alors
01:04:43oui mais alors
01:04:44pourquoi
01:04:44pourquoi vous montez
01:04:45parce que c'est une vraie question
01:04:46au fond
01:04:46pourquoi
01:04:47peut-être
01:04:48est-ce quelque chose
01:04:49à expier
01:04:49je ne sais pas
01:04:50moi j'aime
01:04:52j'aime d'autant plus
01:04:55la vie
01:04:55que je l'ai mise en danger
01:04:56c'est vraiment un problème
01:04:58peut-être d'adolescence
01:05:01mal réglée
01:05:02ou un peu trop tardive
01:05:03ou un peu trop prolongée
01:05:05je ne crois au sel
01:05:07de l'existence
01:05:08que si je l'ai mise en péril
01:05:09et si je me suis approché
01:05:10du parapet
01:05:11j'aime avoir peur
01:05:12j'aime être angoissé
01:05:14j'aime avoir le vertige
01:05:15j'aime avoir l'impression
01:05:16que je vais tomber
01:05:16parce qu'à ce moment-là
01:05:18j'ai le surcroît
01:05:19d'amour de l'existence
01:05:20mais je suis lucide
01:05:21sur moi-même
01:05:22je sais que c'est stupide
01:05:23et qu'il faudrait
01:05:24me contenter du bonheur
01:05:26je ne sais pas comment on dit
01:05:27le bonheur
01:05:28des choses
01:05:28des petites choses
01:05:29qui vous traversent l'existence
01:05:30mais moi ça m'emmerde
01:05:32si vous voulez
01:05:32le bonheur sous le piole
01:05:33mais est-ce que cela
01:05:33s'est apaisé
01:05:34après votre accident ?
01:05:35même pas
01:05:35non au contraire
01:05:36je suis redevenu
01:05:38pire que j'étais
01:05:39mais moi je ne connais pas
01:05:40votre vie affective
01:05:41je ne sais pas
01:05:42si vous êtes amoureux
01:05:43mais forcément
01:05:44les gens autour de vous
01:05:45ils doivent avoir peur
01:05:46pour vous
01:05:47et puis ils doivent
01:05:48s'inquiéter
01:05:49quand vous faites ça
01:05:50et ils doivent se dire
01:05:51est-ce que tu es bien monté
01:05:52au stack
01:05:52je ne sais pas si le portable passe
01:05:53mais t'as pas
01:05:54bon
01:05:54en fait nous
01:05:56qui sommes des êtres normaux
01:05:57on est dans ce type de vie-là
01:05:59on a peur
01:06:00on a ce qui était bien arrivé
01:06:01donc je ne sais pas
01:06:03si cette vie-là
01:06:04elle est forcément de solitaire
01:06:06elle est sans attache
01:06:09j'ai donné beaucoup de peine
01:06:11à mes proches
01:06:12parce que l'évasion permanente
01:06:15la vie d'absence
01:06:16la vie de l'éternel départ
01:06:18la vie dans les valises
01:06:20n'est pas très propice
01:06:22à la construction
01:06:23d'un foyer
01:06:25enfin bon
01:06:26après les choses s'arrangent
01:06:27tout de même
01:06:28avec le temps passant
01:06:29et puis j'ai donné
01:06:30beaucoup d'inquiétudes
01:06:31parce que
01:06:32entre les commissariats de police
01:06:33où mes parents
01:06:34venaient me chercher
01:06:35quand j'escaladais
01:06:36les clochers
01:06:37des cathédrales
01:06:39et les hôpitaux
01:06:40et les urgences
01:06:41où ils venaient me chercher
01:06:42quand je m'étais fendu le crâne
01:06:43oui c'est vrai
01:06:44que je n'ai pas donné
01:06:45d'heures très reposantes
01:06:47à mes proches
01:06:48mais ma vie affective
01:06:50c'est les livres aussi
01:06:51c'est ça que construit
01:06:53un voyageur
01:06:54c'est une vie de papier
01:06:56voilà ce qu'on laisse
01:06:58derrière soi
01:06:58des livres
01:07:00en plus les livres
01:07:01ça fait ses nuits
01:07:03un livre
01:07:04donc on n'est pas
01:07:05tellement dérangé
01:07:07par la reproduction
01:07:09de l'espèce
01:07:09quand on se contente
01:07:11de faire des livres
01:07:11je ne sais pas si vous voyez
01:07:15ce que je veux dire
01:07:15tout à fait
01:07:16je vous propose
01:07:17c'est bien d'écouter
01:07:20c'est bien
01:07:21hier je disais
01:07:22qu'on était en direct de Rome
01:07:23et je n'avais pas envie de parler
01:07:24j'avais juste envie d'entendre
01:07:26les prières
01:07:29de Rome
01:07:30et aujourd'hui
01:07:31de la même manière
01:07:31je n'ai pas envie de parler
01:07:33je n'ai plus envie de vous écouter
01:07:34mais je voulais vous montrer
01:07:35un document
01:07:37qu'on a retrouvé
01:07:37où vous êtes avec votre père
01:07:38Philippe
01:07:39alors peut-être connaissez-vous
01:07:41ce document
01:07:42et puis
01:07:43c'est vrai
01:07:44c'est marrant
01:07:45parce que
01:07:46vous êtes évidemment
01:07:46très différents
01:07:47de votre père
01:07:47et en même temps
01:07:48il y a une filiation
01:07:49absolument incroyable
01:07:50de quelque chose
01:07:52d'un lien direct
01:07:54qui existe entre vous
01:07:55alors que vous êtes
01:07:56a priori
01:07:57vous faites des choses
01:07:58très différentes
01:07:58en tout cas
01:07:59mais
01:08:00alors je ne sais pas
01:08:01si c'est cette liberté
01:08:02cette intelligence
01:08:03cette nature
01:08:04je ne sais pas comment
01:08:04le définir précisément
01:08:05votez un textuel
01:08:07oui
01:08:07et je voulais qu'on voit
01:08:09cet échange
01:08:10peut-être
01:08:12qui vous rappellera
01:08:12un bon souvenir
01:08:13il a quand même
01:08:15sur moi
01:08:16quelques centaines
01:08:17de milliers
01:08:18d'années de retard
01:08:19parce qu'il vit un peu
01:08:21comme un préhistorique
01:08:22moi je suis très bourgeois
01:08:23il l'a dit
01:08:23lui c'est un sauvage
01:08:24c'est tout
01:08:26c'est pas grave
01:08:27je suis simplement
01:08:28un peu en avance
01:08:28mais il me rattrapera
01:08:29il y a vraiment
01:08:30du sort de l'homme
01:08:31ancien
01:08:32chez lui
01:08:32l'homme préhistorique
01:08:33j'ai pas fait ma révolution
01:08:35néolithique
01:08:35voilà
01:08:36à 20 ans
01:08:37il est parti sur son vélo
01:08:38faire le tour du monde
01:08:39à 40
01:08:40il s'est laissé absorber
01:08:41par l'univers
01:08:42dans une cabane
01:08:43de 9 mètres carrés
01:08:44en pleine taïga sibérienne
01:08:45ermite
01:08:46où écrit-il
01:08:48il laisse infuser les heures
01:08:50on s'intéresse beaucoup
01:08:51à lui
01:08:51puisqu'il est original
01:08:52moi je suis normal
01:08:54je reste chez moi
01:08:55dans un lit
01:08:55douillet
01:08:56je suis un bourgeois
01:08:57face à face étonnant
01:08:59il joue depuis toujours
01:09:01paraît-il
01:09:01leur différence
01:09:02avec ce même
01:09:03génie du refus
01:09:04mondain
01:09:05Philippe
01:09:06sauvage
01:09:07Sylvain
01:09:07citadin
01:09:08le père
01:09:08montagnard
01:09:09le fils
01:09:10les cimes
01:09:11c'est une passion
01:09:12venu des courses en altitude
01:09:13des histoires alpines
01:09:14c'est là aussi
01:09:15qu'il a trouvé
01:09:15une géographie
01:09:16dit-il
01:09:17qui permettait
01:09:18d'intensifier
01:09:18rapidement l'existence
01:09:20quand on grimpe
01:09:21une voie
01:09:21qu'elle fasse
01:09:22que ce soit
01:09:22une petite escalade
01:09:23de 200 mètres
01:09:24ou une grande paroi
01:09:25de 1000 mètres
01:09:25on vit une vie
01:09:26en condensé
01:09:27avec ses espoirs
01:09:28ses dangers
01:09:29ses envies
01:09:30ses aspirations
01:09:31ses moments
01:09:32de découragement
01:09:33et puis
01:09:34cet émerveillement
01:09:36c'est arrivé au sommet
01:09:37cette redescente
01:09:38et là tout à coup
01:09:39on a eu l'impression
01:09:39d'avoir volé
01:09:41à la mort
01:09:42une petite vie en soi
01:09:44ensemble
01:09:46ils ont grimpé
01:09:47là-haut
01:09:47face au jet d'eau
01:09:48et puis tout s'est achevé
01:09:50sur les planches
01:09:51histoire de transmission
01:09:52nous avait-on dit
01:09:53qui sans aucun doute
01:09:55a le goût de l'instant
01:09:56et du bonheur
01:09:57quand on vous écoute
01:09:59c'était qu'il y a quasiment
01:10:0020 ans
01:10:01on a l'impression
01:10:01que vous n'avez pas
01:10:02changé
01:10:02certains êtres
01:10:04changent
01:10:04évoluent
01:10:05c'était en 2007
01:10:07je crois
01:10:07à 2017
01:10:09pardon
01:10:09Médie Marine
01:10:10c'était plus proche de ça
01:10:11est-ce que vous
01:10:13vous avez le sentiment
01:10:14d'être
01:10:14justement
01:10:15vous avez parlé d'enfant
01:10:16tout à l'heure
01:10:16est-ce que vous avez
01:10:17le sentiment
01:10:18d'être toujours
01:10:18l'adolescent
01:10:19que vous étiez
01:10:19non mais d'abord
01:10:20ça mène beaucoup
01:10:21de voir ces images
01:10:22et ce dont j'ai le sentiment
01:10:23c'est que
01:10:24mon père m'a transmis
01:10:27une espèce de goût
01:10:29de la liberté
01:10:29ce qu'on prenait
01:10:30pour une frivolité
01:10:32chez lui
01:10:32pour une inconséquence
01:10:34souvent
01:10:34qui lui a valu
01:10:35parfois de perdre
01:10:36des lecteurs
01:10:37dans ses journaux
01:10:38des journaux
01:10:39qu'il dirigeait
01:10:39où l'édito
01:10:40contredisait parfois
01:10:42la page 2
01:10:42et il y avait
01:10:43à l'intérieur du journal
01:10:45un débat même
01:10:46alors évidemment
01:10:47le monsieur qui achète
01:10:48en attendant l'autobus
01:10:50son journal
01:10:50il veut en avoir
01:10:51pour son argent
01:10:52en termes de conviction
01:10:53si vous voulez
01:10:54quand il voit un journal
01:10:55qui se déchire
01:10:56à l'intérieur
01:10:57de ses propres pages
01:10:58ça fait perdre
01:10:59des abonnements
01:11:00si vous voulez
01:11:00mais ça
01:11:01ça s'appelle
01:11:02une espèce de fantaisie
01:11:03en fait mon père
01:11:04voulait traverser la vie
01:11:05en jouant
01:11:07en riant
01:11:08en étant heureux
01:11:09il avait des grands
01:11:10tourments intérieurs
01:11:11mais qu'il masquait
01:11:12justement
01:11:13le maquillage
01:11:14et ça
01:11:15c'est pas de la frivolité
01:11:16c'est pas de la superficialité
01:11:18c'est au contraire
01:11:19la profondeur
01:11:20d'une forme de grâce
01:11:21qui passe par la joie
01:11:22et l'appétit
01:11:24et peut-être l'amour
01:11:26de tout le chatoiement
01:11:28de la vie
01:11:29c'est pour ça
01:11:29qu'il était tellement
01:11:30allergique
01:11:30au système
01:11:31au manifeste
01:11:33il était excommunié
01:11:34il était excommunié
01:11:36et aux ennuyeux aussi
01:11:37souvent par exemple
01:11:38ce qui me frappe
01:11:39dans le monde d'aujourd'hui
01:11:41c'est la compunction
01:11:43la gravité
01:11:43et l'absence d'humour
01:11:44sérieux
01:11:45l'esprit de sérieux
01:11:46il y a quelque chose
01:11:49chez Philippe
01:11:49qui est formidable
01:11:49c'est la voix
01:11:50la voix
01:11:51d'ailleurs tout le monde
01:11:52souriait
01:11:52vous avez cette voix
01:11:54un peu
01:11:54une forme de désinvolture
01:11:56de détachement
01:11:57de tout prendre
01:11:58avec une forme
01:11:59de légèreté
01:12:00quand on arrive
01:12:01à être comme ça
01:12:02c'est une voix
01:12:02de conversation
01:12:03même quand il pensait
01:12:05intérieurement
01:12:06on avait l'impression
01:12:07qu'il conversait
01:12:08on sait pas très bien
01:12:09avec qui
01:12:09mais il conversait
01:12:10avec lui-même
01:12:11et voilà
01:12:12ce goût profond
01:12:13pour la liberté
01:12:15moi j'en ai hérité
01:12:16sauf que je l'ai mis ailleurs
01:12:17je l'ai mis
01:12:18dans l'exaltation physique
01:12:20en fait
01:12:21de la course
01:12:23autour du monde
01:12:23moi je suis devenu
01:12:24un coureur de bois
01:12:25alors que pour lui
01:12:27au-delà du périphérique
01:12:28c'était la barbarie
01:12:29si vous voulez
01:12:29parce qu'il aimait
01:12:31quand même beaucoup
01:12:31la vie
01:12:32la vie culturelle
01:12:34la vie dans les salons
01:12:35paris
01:12:35l'énergie
01:12:36parce qu'il se levait
01:12:38à 6h du matin
01:12:38alors qu'il s'était couché
01:12:40à minuit
01:12:40et qu'il revenait du théâtre
01:12:41bon
01:12:41autre chose
01:12:42il y a un an
01:12:45il y avait le printemps
01:12:45des poètes
01:12:46bon
01:12:46vous avez été le parrain
01:12:47des
01:12:48printemps des poètes
01:12:50et alors évidemment
01:12:51vous qui êtes un esprit supérieur
01:12:53vous avez été attaqué
01:12:54par les médiocres
01:12:56les ratés ne vous rateront pas
01:12:57c'est souvent une phrase
01:12:59de Berdano
01:13:00ce que nous citons
01:13:01mais ce qui m'a étonné
01:13:02c'est que
01:13:04mais c'est normal
01:13:05parce que vous êtes
01:13:05une belle âme finalement
01:13:06je ne veux pas dire
01:13:08que vous n'êtes pas battu
01:13:09mais vous n'êtes pas
01:13:11monté au créneau
01:13:12vous avez accepté
01:13:13d'une certaine manière
01:13:14de vous faire lâcher
01:13:16en place publique
01:13:17oui
01:13:18je suis
01:13:19je suis reparti
01:13:21d'ailleurs
01:13:21vous savez
01:13:22j'étais en plein
01:13:22pendant
01:13:23mes voyages
01:13:25des piliers de la mer
01:13:27alors franchement
01:13:28ça me semblait
01:13:29tellement aberrant
01:13:30d'abord
01:13:30quand vous
01:13:31quand vous êtes
01:13:33l'objet
01:13:34d'une espèce
01:13:35comme ça
01:13:36de vague
01:13:36de vague méchanceté
01:13:38un peu bilieuse
01:13:39vous mettez un moment
01:13:40à comprendre
01:13:41ce qui vous arrive
01:13:41et puis une fois
01:13:42que vous avez compris
01:13:43vous êtes déjà
01:13:44tellement embringués
01:13:44ailleurs
01:13:45je partais aux marquises
01:13:47pour grimper
01:13:47des piliers
01:13:48de 230 mètres de haut
01:13:49j'avais vraiment
01:13:50d'autres choses à faire
01:13:51puis après je me suis dit
01:13:52mais au fond
01:13:53soyons généreux
01:13:55s'il y a des êtres
01:13:57qui éprouvent
01:13:58de la jouissance
01:13:59de la jouissance
01:14:01le soir
01:14:02de marquer des noms
01:14:04sur des listes
01:14:06ça doit être ça
01:14:08ça doit
01:14:08moi je connais pas
01:14:09vous non plus
01:14:10j'imagine
01:14:10physiologiquement
01:14:12psychophysiologiquement
01:14:14ça doit être incroyable
01:14:15vous êtes le soir
01:14:16au lieu
01:14:17vous êtes poète
01:14:18mais vous vous dites
01:14:19écoutez j'ai tellement produit
01:14:20de poésie géniale
01:14:21aujourd'hui
01:14:21je sais pas par exemple
01:14:22madame Huston
01:14:23Nancy Huston
01:14:24que j'aimais beaucoup
01:14:25mais qui a signé
01:14:25peut-être éprouve-t-elle
01:14:27c'est possible
01:14:28une espèce de joie
01:14:30de très saillement
01:14:31de garder ce geste
01:14:32vous êtes le soir
01:14:33Nancy Huston
01:14:34elle avait ici
01:14:35vous signez
01:14:36comme ça
01:14:37regardez
01:14:37sur un papier
01:14:39le soir
01:14:40votre lampe
01:14:42qui a éclairé
01:14:43vos productions géniales
01:14:45pendant la journée
01:14:46quand vous écrivez
01:14:47des poèmes
01:14:47il y a une jouissance
01:14:48moi je ne veux pas
01:14:52empêcher
01:14:53les êtres humains
01:14:55de jouir
01:14:55alors si
01:14:56ces gens là
01:14:57mais vous leur laissez la place
01:14:59j'entends ce que vous dites
01:15:00parce que moi je comprends
01:15:01en fait
01:15:01c'est la devise
01:15:02de la reine d'Angleterre
01:15:03je suis d'accord avec vous
01:15:04never explain
01:15:04never come
01:15:05il ne faut pas répondre
01:15:06je suis d'accord avec vous
01:15:07et très souvent
01:15:08c'est la meilleure attitude
01:15:09bon il n'empêche que
01:15:10voilà
01:15:12c'est
01:15:12c'est
01:15:13c'est
01:15:14c'est
01:15:14c'est dommage
01:15:15vous voulez dire quelque chose
01:15:16Philippe ?
01:15:17je voudrais faire un compliment
01:15:18et poser une question
01:15:19et le compliment pour qui ?
01:15:22j'en ai trop fait pour vous
01:15:25j'ai bien compris
01:15:26lors de l'émission
01:15:27non
01:15:28d'abord je trouve que
01:15:29Sylvain Tesson
01:15:31a cette qualité rare
01:15:32aujourd'hui
01:15:33d'avoir une écriture
01:15:35aussi remarquable
01:15:36que son oralité
01:15:37ça
01:15:38on la trouve rarement
01:15:40pardon
01:15:40vous m'avez fait découvrir
01:15:42la gentillesse de BHL
01:15:44c'est aussi le cas
01:15:45chez lui
01:15:45mais je trouve que
01:15:47c'est très rare
01:15:48d'avoir une oralité
01:15:49à la hauteur
01:15:50d'une écriture
01:15:50et ma question est celle-ci
01:15:52Sylvain vous avez très bien
01:15:55expliqué aujourd'hui
01:15:56et hier
01:15:57à quel point
01:15:58vous ne pouviez écrire
01:16:01que lorsque vous appréhendiez
01:16:03la diversité du monde
01:16:05et ce qui me fascine
01:16:06c'est la richesse
01:16:08absolue
01:16:09de votre vocabulaire
01:16:10parce que
01:16:11on peut aimer le monde
01:16:13les choses
01:16:14les êtres
01:16:14et en même temps
01:16:16n'avoir pas à sa disposition
01:16:17le vocabulaire
01:16:19mais d'une richesse
01:16:20infinie
01:16:22dont vous jugez
01:16:23comment ça vient
01:16:24de quoi ?
01:16:25d'une culture
01:16:25exceptionnelle ?
01:16:27d'abord ça vient
01:16:27d'un profond goût
01:16:29des mots
01:16:30et de ce miracle
01:16:31qui a tout de même
01:16:33échou
01:16:34à l'humanité
01:16:35d'être capable
01:16:36de reformer le monde
01:16:37avec quelques mots
01:16:38et quelques lettres
01:16:39tout de même
01:16:40voilà notre puissance
01:16:42démiurgique
01:16:42tout de même
01:16:43un jeu
01:16:44c'est un exercice
01:16:45c'est une alchimie
01:16:46tellement extraordinaire
01:16:47de pouvoir
01:16:48plonger dans la mer
01:16:49grimper sur une montagne
01:16:51et le raconter
01:16:51le mettre dans un livre
01:16:52et prolonger
01:16:53ce qu'on a vécu organiquement
01:16:54dans le tout petit espace
01:16:57circonscrit
01:16:58d'une feuille de papier
01:16:59ça c'est la première chose
01:17:01et puis la deuxième
01:17:02c'est que je me suis
01:17:02beaucoup entraîné
01:17:03parce que j'ai tellement
01:17:04voyagé seul
01:17:05à travers le désert de Gobi
01:17:07dans les forêts de Sibérie
01:17:09ou dans les déserts
01:17:10des steppes d'Asie centrale
01:17:12que j'ai fini par
01:17:14beaucoup parler tout seul
01:17:15et quand on monologue
01:17:17avec son cheval
01:17:18dans le désert de Gobi
01:17:19on n'a pas l'habitude
01:17:20d'être interrompu
01:17:21d'où mes longs tunnels
01:17:23sur les plateaux
01:17:23peut-être de télévision
01:17:24parce que moi je parlais
01:17:26comme ça pendant des heures
01:17:27aux bêtes
01:17:28et alors je trouvais
01:17:29que c'était merveilleux
01:17:30de jouer du langage
01:17:31l'approche c'est un rendez-vous
01:17:33d'amour
01:17:33on a le temps de réfléchir
01:17:34de s'inquiéter
01:17:35de faire demi-tour
01:17:36vous parlez évidemment
01:17:37lorsque vous allez grimper
01:17:38on a même le loisir
01:17:40de se demander
01:17:40pourquoi s'infliger
01:17:41pareille peine
01:17:42pour quelques dizaines
01:17:43de mètres de rock
01:17:44la question est inept
01:17:46le désir
01:17:47balaye tout
01:17:47dans la chasse
01:17:48l'appel est supérieur
01:17:49à la perspective
01:17:50des ennuis
01:17:51c'est la définition
01:17:52de l'aventure
01:17:53peut-être celle de l'amour
01:17:54l'homme brûle
01:17:55de faire ce qu'il redoute
01:17:57une fois calciné
01:17:58il jure qu'on n'y le reprendra plus
01:18:00à peine relevé
01:18:02il repart
01:18:02quelle fatigue
01:18:03elle est préférable
01:18:04à la résignation
01:18:05moi je trouve ça sublime
01:18:08c'est un
01:18:09comment dire
01:18:09c'est à la fois sur la forme
01:18:11et sur le fond
01:18:11c'est à dire que c'est presque
01:18:13vous devriez intervenir
01:18:14auprès des enfants
01:18:15de 11 ans
01:18:1612 ans
01:18:1613 ans
01:18:16vous seriez tellement inspirant
01:18:18pour eux
01:18:19de leur dire
01:18:19voilà
01:18:20elle est préférable
01:18:21à la résignation
01:18:22cette phrase
01:18:23dit tout de vous
01:18:24oui mais je le fais un peu
01:18:26je vais voir
01:18:27de temps en temps
01:18:27des enfants dans les classes
01:18:28je leur dis ça
01:18:29parce que la question
01:18:30qui le plus souvent
01:18:32est exprimée
01:18:32c'est mais que faire
01:18:34le monde entier
01:18:35est urbanisé
01:18:36cartographié
01:18:37technicisé
01:18:39où aller
01:18:39et en fait
01:18:40il y a des stacks
01:18:41partout
01:18:42il faut simplement
01:18:42les trouver
01:18:43les chercher un peu
01:18:44il y a partout
01:18:45des aiguilles
01:18:45qui ont refusé
01:18:46le recul
01:18:47ou l'encerclement général
01:18:49il y a des arbres
01:18:50dans lesquels
01:18:50on peut jouer
01:18:51le baron perché
01:18:52il y a encore
01:18:53des clairières
01:18:54dans lesquelles
01:18:54on peut bivouaquer
01:18:55des chemins de traverse
01:18:56des contre-escarpes
01:18:58des issues de secours
01:18:59des interstices
01:19:00sauf Sylvain
01:19:01et c'est là
01:19:03qu'il serait presque
01:19:04le danger
01:19:04pour des jeunes gens
01:19:05qui vous écouteraient
01:19:07c'est qu'il faut quand même
01:19:07être armé
01:19:08pour choisir
01:19:09l'aventure
01:19:10qui a été la vôtre
01:19:11il faut être armé
01:19:12il faut être calibré
01:19:13il faut avoir
01:19:14beaucoup de ressources
01:19:15n'importe qui
01:19:16ne peut pas être
01:19:17qui vous êtes
01:19:18mais l'arsenal
01:19:19l'arsenal
01:19:20où se tiennent les armes
01:19:21est à portée
01:19:22très simple
01:19:24ce sont les bibliothèques
01:19:25voilà le plus bel arsenal
01:19:27et alors à ce moment-là
01:19:28il y a de l'artillerie
01:19:29du calibre 12
01:19:30des fusées à pompe
01:19:32ça s'appelle
01:19:33les livres de poche
01:19:34les encyclopédies
01:19:35les livres d'images
01:19:36enfin c'est incroyable
01:19:37les enfants pénètrent
01:19:38dans une bibliothèque
01:19:40ils sont absolument
01:19:41toute leur panoplie
01:19:43d'artillerie
01:19:44dans laquelle
01:19:45ils peuvent puiser
01:19:46pour ensuite
01:19:47aller s'exporter
01:19:49partir
01:19:50le rêve
01:19:51de tout bon projectile
01:19:53je salue Isabelle
01:19:56Belcadie
01:19:56parce qu'elle nous écoute
01:19:57et puis
01:19:57elle vous a vu naître
01:19:59dit-elle
01:20:00et
01:20:00elle était proche
01:20:02de Philippe Tesson
01:20:03donc je la salue
01:20:04il est déjà
01:20:05vous voyez
01:20:0610h32
01:20:06vous devriez venir
01:20:07tous les jours
01:20:08parce que
01:20:09vous apaisez
01:20:10on vous écoute
01:20:11on parle d'autre chose
01:20:13on échappe à la médiocrité
01:20:15du quotidien
01:20:16des attaques
01:20:16parfois
01:20:17que nous recevons
01:20:18et vous êtes un vrai écrivain
01:20:20contrairement à d'autres écrivains
01:20:23qui se disent écrivains
01:20:24mais bon
01:20:24Somméa Labidi
01:20:25c'est à vous
01:20:26ah on a un micro
01:20:35on a un souci
01:20:36cher
01:20:37Somméa Labidi
01:20:40ah ben
01:20:41venez
01:20:42venez près de nous
01:20:43bon
01:20:44je m'installe
01:20:44est-ce que
01:20:45vous êtes une aventurière
01:20:47bien sûr
01:20:48non mais c'est vrai
01:20:48bien sûr
01:20:49vous dites
01:20:49c'est pas évident
01:20:50comme réponse
01:20:50bien sûr
01:20:51ma vie est une aventure
01:20:53Pascal
01:20:53on en parlera
01:20:54la machine à café
01:20:55bon
01:20:55écoutez
01:20:56c'est entendu
01:20:57parce que
01:20:57faire ce que fait
01:20:58monsieur Tesson
01:20:59nécessite quand même
01:21:01une nature particulière
01:21:02les infos
01:21:04donc je vous le disais
01:21:05le bilan s'alourdi à Kiev
01:21:06au moins 13 morts
01:21:07et 97 blessés
01:21:08suite aux frappes
01:21:09qui ont visé
01:21:10la capitale ukrainienne
01:21:11cette nuit
01:21:11soit l'une des pires attaques
01:21:13de missiles russes
01:21:14depuis le début de la guerre
01:21:15conséquence
01:21:16Volodymyr Zelensky
01:21:17écourte sa visite
01:21:18en Afrique du Sud
01:21:19pour rentrer en Ukraine
01:21:20alerte rouge
01:21:22chez Tesla
01:21:23dégringolade de 36%
01:21:24des bénéfices du géant
01:21:25de l'automobile électrique
01:21:27par rapport à mars 2024
01:21:29le constructeur peine
01:21:30à conserver sa rentabilité
01:21:32historique
01:21:32en cause
01:21:33les tensions politiques
01:21:34autour d'Elon Musk
01:21:35mais aussi
01:21:36une concurrence
01:21:37de plus en plus rude
01:21:38et puis plus que
01:21:40deux départements
01:21:40vigilance orange crue
01:21:42seule la Charente
01:21:43maritime et la Gironde
01:21:44restent sous surveillance
01:21:45tout comme les cours
01:21:46de l'île
01:21:46et de la drone
01:21:47toutefois
01:21:48les risques de débordement
01:21:49sont moindres aujourd'hui
01:21:50grâce à la fin
01:21:51des précipitations
01:21:52merci Somaillard
01:21:54y a-t-il des hommes
01:21:55stack
01:21:56Robin Desbois
01:21:57Nietzsche
01:21:57Montecristo
01:21:59Solzhenitsy
01:22:00ne sont pas des stacks
01:22:01ils ont des buts
01:22:02ils s'écartent du groupe
01:22:03mais agissent sur lui
01:22:04à distance
01:22:05et souterrainement
01:22:07certes
01:22:07mais consciemment
01:22:08et sans relâche
01:22:09ils visent un objectif
01:22:11leur isolement
01:22:11n'est pas une catégorie
01:22:12de lettres
01:22:13mais un état provisoire
01:22:14parfois même
01:22:14c'est une étape préparatoire
01:22:16avant l'assaut final
01:22:17le stack
01:22:18lui
01:22:18n'attend pas
01:22:20son heure
01:22:21et vous
01:22:22vous attendez votre heure ?
01:22:24Non moi je suis profondément
01:22:26du côté
01:22:27de cette
01:22:27position
01:22:29esthétique
01:22:30plus que politique
01:22:31je crois beaucoup
01:22:32à la vertu
01:22:33de l'écartement
01:22:34ce qu'on peut appeler
01:22:35le pas de côté
01:22:36alors je conçois bien
01:22:37parce que je suis lucide
01:22:38l'inutilité
01:22:40légèrement égoïste
01:22:41de la rétractation
01:22:43bien entendu
01:22:44qu'on n'oeuvre pas
01:22:45pour l'amélioration
01:22:46de la condition générale
01:22:47et pour la nature
01:22:49de ses semblables
01:22:50mais il y a une utilité
01:22:52de l'inutile
01:22:53c'est à dire
01:22:54le fait de savoir
01:22:55qu'il y a quelques-uns
01:22:57de nos semblables
01:22:58qui se sont écartés
01:23:00pour prier
01:23:01pour écrire
01:23:02pour contempler la beauté
01:23:03pour la produire aussi
01:23:04ce sont les artistes
01:23:05dans un atelier
01:23:07une alcôve
01:23:07une cellule
01:23:08une grotte
01:23:09enfin que sais-je quoi
01:23:10une échauguette
01:23:11ou une clairière
01:23:12mais ça je trouve ça très beau
01:23:13et ça nous aide à vivre
01:23:14c'est comme les éléphants
01:23:16de Romain Garry
01:23:16quand les détenus
01:23:17du camp de prisonniers
01:23:19savaient qu'il y avait
01:23:20la charge des éléphants
01:23:21ça les vivifiait
01:23:22et je crois que
01:23:23savoir qu'il y a des stacks
01:23:24ça nous rend moins malheureux
01:23:25les piliers de la mer
01:23:27c'est chez Albin Michel
01:23:28et c'est de Sylvain Tesson
01:23:30merci vraiment
01:23:30d'avoir été
01:23:31à cette demi-heure
01:23:32avec nous
01:23:33vous voyez
01:23:33on devait parler de Rome
01:23:35on avait quelques
01:23:36vaticanistes
01:23:37en magasin
01:23:38qui nous auraient expliqué
01:23:39Paroline
01:23:40pourquoi
01:23:41monsieur Paroline
01:23:42le cardinal Paroline
01:23:45a ses chances
01:23:45ou pourquoi pas
01:23:46un pape américain
01:23:47quelqu'un aurait dit
01:23:48non
01:23:48américain
01:23:49vous n'y pensez pas
01:23:50le sacré collège
01:23:52ne souhaite pas
01:23:52qu'un pape américain
01:23:53soit élu
01:23:54et notamment
01:23:55l'Amérique du Sud
01:23:56ou un suédois
01:23:58écoutez
01:24:00c'est un faux vaticaniste
01:24:02on a échappé à cela
01:24:04pendant une demi-heure
01:24:05grâce à vous
01:24:05vous voyez
01:24:06en tout cas
01:24:10vraiment merci
01:24:10vraiment merci
01:24:11grandement
01:24:11cher Sylvain
01:24:12parce que c'était
01:24:13un bonheur
01:24:13de vous écouter
01:24:14Laurent Capra
01:24:15était à la réalisation
01:24:16Yanis Capra
01:24:18était à la vision
01:24:19donc père et fils
01:24:20me dit Marine
01:24:22c'est une
01:24:23comment dire
01:24:24voilà
01:24:25c'est une famille
01:24:26Capra est là
01:24:27son Amanda
01:24:28était là
01:24:29Marine Lançon
01:24:30et Jean de Lacoste
01:24:32l'a remonté
01:24:32merci grandement
01:24:33et si vous voulez passer
01:24:35parce que vous dites
01:24:36vous êtes utile
01:24:37précisément
01:24:38et vous êtes utile
01:24:39parce que vous apportez
01:24:40du bonheur
01:24:41et de la réflexion
01:24:43et de la réflexion
01:24:44et donc de la discussion
01:24:45parce que c'est un
01:24:46un livre
01:24:47qu'on peut se passer
01:24:49en famille
01:24:49et après
01:24:50moi
01:24:51une de mes filles
01:24:53est fan
01:24:53absolue de vous
01:24:54absolue de vous
01:24:55donc
01:24:56souvent elle me parle
01:24:57des livres
01:24:58qu'elle dévore
01:24:59donc c'est aussi cela
01:25:01l'utilité
01:25:03qui est la vôtre
01:25:04merci Sylvain Tesson
01:25:05Jean-Marc Lemandini
01:25:07dans une seconde
01:25:08c'est un也
01:25:10thé
01:25:11j'ai la saison
01:25:12ça
01:25:13j'ai la saison
01:25:13dans une seconde
01:25:14et je n'ai pas
01:25:15testé
01:25:16paris
01:25:16ce
01:25:17m'a
01:25:19tu
01:25:20la saison
01:25:22pour
Recommandations
1:25:13
1:37:42
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1:22:00
1:25:41
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