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Au moins treize personnes sont mortes et 97 blessés dans la nuit de ce mercredi à ce jeudi 24 avril après une attaques de missiles russes. Un bombardement qui intervient au moment où le président américain Donald Trump accuse l'Ukraine de saboter un possible accord avec la Russie.

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00:00On en vient à cette attaque meurtrière contre Kiev cette nuit. Au moins 13 personnes ont été tuées. On compte plus de 97 blessés.
00:08Le bilan s'alourdit des blessés dont des enfants. Attaque de missiles russes contre la capitale ukrainienne.
00:14On va tout de suite aller retrouver notre envoyé spécial sur place. Nicolas Kouadou, vous êtes devant l'un des bâtiments qui a été durement touché cette nuit.
00:22Oui, c'est ce bâtiment-là où un missile s'est abattu directement. C'est-à-dire qu'il n'a pas du tout été arrêté par la défense antiaérienne.
00:32Et vous pouvez le voir sur les images de Théo Touché, les dégâts sont particulièrement impressionnants.
00:36On est dans un quartier totalement résidentiel, pas très loin du centre-ville de Kiev, un ou deux kilomètres, tout au plus.
00:42Et c'est à une heure du matin qu'un missile s'est abattu ici, avec ce bilan qui évolue, qui est terrible.
00:48Et donc ces recherches qui continuent parce qu'avec cette quantité de décombres et le nombre d'habitations ici,
00:54les secouristes nous expliquent qu'il y a potentiellement encore des victimes sous les décombres,
00:59ce qui pourrait laisser penser malheureusement que le bilan pourrait s'alourdir.
01:02Avec Théo Touché, on a rencontré il y a à peu près une heure Natalia, une femme qui était dans son immeuble lorsque l'immeuble a frappé.
01:10Elle est sans nouvelles de son mari depuis, qui est probablement encore sous les décombres.
01:14Autant vous dire ici, Julie, que c'est le choc dans ce quartier.
01:17Et c'est près d'un mois que Kiev n'avait pas été attaqué directement par des missiles.
01:22Et l'attaque qui a eu lieu cette nuit, donc à une heure du matin,
01:25alors que la plupart des habitants de la capitale ukrainienne étaient en train de dormir,
01:29a réveillé absolument tout le monde.
01:30Il y a eu plusieurs dizaines de missiles, des drones également.
01:33Une attaque planifiée de la Russie qui a donc frappé en plein cœur la capitale ukrainienne.
01:39Hasard du calendrier ? Peut-être pas.
01:41C'est arrivé seulement une heure après que Donald Trump ait déclaré à la Maison-Blanche qu'il avait conclu un accord de paix avec la Russie.
01:49Ici, on est très loin de la paix avec cette attaque qui a frappé le centre-ville de la capitale ukrainienne.
01:53Merci beaucoup Nicolas, avec Théo Touchet à la caméra, très loin de la paix effectivement,
01:58avec l'une des pires attaques de missiles russes contre la capitale ukrainienne.
02:03Vous allez voir ces images des habitants de Kiev qui se sont réfugiés dans les couloirs des métros le temps de l'attaque.
02:11C'est donc des images de cette nuit.
02:12Les Ukrainiens qui tentent de s'abriter, on va les écouter, tiens, ces habitants.
02:19Nous vivons dans un foyer.
02:21Notre responsable a couru vers nous.
02:23Il nous a dit « Faisons nos bagages et partons ».
02:25J'ai commencé à ranger mes affaires et il y a eu une autre explosion.
02:28La lumière s'est éteinte, le plâtre a commencé à tomber.
02:32Nous nous sommes tous enfusés rapidement.
02:34Tout le monde était effrayé.
02:35L'explosion était très forte.
02:38Les fenêtres de notre appartement ont été endommagées.
02:40Les appareils de cuisine se sont envolés du rebord de la fenêtre.
02:44Mais heureusement, nous sommes en vie.
02:47Je me serais bien endormie, mais ça a explosé.
02:52Explosé fort.
02:54Très fort.
02:56Et on est en ligne avec Oleksii Gorachenko.
02:59Vous êtes député ukrainien.
03:02Merci beaucoup d'être avec nous.
03:03On voulait recueillir votre réaction après cette attaque particulièrement meurtrière cette nuit dans la capitale.
03:10Oui, bonjour.
03:12Ce n'est pas bonjour pour l'Ukraine.
03:14Ce n'était pas bonne nuit.
03:16Ce n'est pas seulement Kiev.
03:18C'est aussi Kharkiv, Povograd et d'autres villes.
03:22Mais Kiev, c'est la plus grande attaque.
03:25C'est une tragédie, encore une nouvelle tragédie.
03:27Et encore une fois, la Russie attaque les objets civils, les maisons de la jungle.
03:37Et c'est terrible.
03:39La guerre continue.
03:41Il y a beaucoup de monde autour de cette guerre.
03:45Mais il n'y a pas de solution.
03:49Et c'est catastrophique.
03:53Quelle est la stratégie de Poutine derrière ces attaques, notamment contre la capitale, selon vous ?
03:58Quelle est la stratégie de Poutine pendant ces plus de trois ans ?
04:05C'est le style et la façon dont la Russie fait la guerre.
04:10Attaques contre les civils, barbariennes, c'est tout.
04:14La guerre continue et Poutine continue à attaquer notre ville.
04:19Merci beaucoup, Alexis Gorachenko, d'avoir témoigné sur notre antenne.
04:22Stéphane Bureau est avec nous.
04:24Patrick Sos également.
04:26Bonjour à tous les deux.
04:26Stéphane Bureau, il a réagi.
04:28Vladimir Zelensky, le président russe, Vladimir Poutine, a uniquement le désir de tuer.
04:34Et les autorités l'interprètent, en tout cas, en disant que c'est une preuve que Poutine veut juste continuer la guerre, finalement.
04:42Malgré ces discussions, ces rumeurs d'un accord, il dit que c'est que du vent.
04:46C'est la preuve.
04:48Je ne sais pas si c'en est la preuve, mais c'est une manifestation très concrète de la volonté du président Poutine d'aller jusqu'au bout.
04:54Jusqu'à maintenant, les cibles civiles n'avaient pas été nombreuses.
04:58Ça n'avait pas été de la stratégie ni pour les Russes ni pour les Ukrainiens.
05:02Là, est-ce qu'il y a une accélération pour ajouter à la menace de Donald Trump?
05:06Alors, derrière tout ça, c'est toujours cette idée peut-être qu'il y a collusion entre les deux.
05:09J'en doute. Je pense que, surtout, Donald Trump est en train de créer, lui, les conditions pour se laver les mains, peut-être, de l'Ukraine et normaliser des relations avec les Russes s'il n'y a pas d'entente à très court terme.
05:21Parce qu'il faut voir qu'au départ, si on a ouvert le dialogue avec Moscou, c'était au nom d'une entente de paix qui aurait été négociée et livrée à tout le monde.
05:31Alors, évidemment, les Ukrainiens étaient un peu réfractaires, mais je pense qu'ils étaient partants au départ.
05:36Aujourd'hui, Donald Trump est dans une situation, et d'ailleurs, ce n'est pas que sur l'Ukraine où il rétro-pédale un peu,
05:41où peut-être il est en train de se ménager une porte de sortie, dire, bien, on a tout fait.
05:47On a ici quelqu'un qui est responsable de l'échec, c'est Zelensky, par exemple, qui refuserait les conditions que nous lui imposons, parce que ça ressemble à ça.
05:54Les Européens et les Ukrainiens ont découvert à l'Élysée la semaine dernière ce qui avait été probablement négocié, établi, dessiné par l'envoyé spécial du président, M. Witkoff, avec le président Poutine.
06:07Cette entente prénégociée, les Ukrainiens n'en veulent pas, en tout cas, très clairement, disent qu'ils n'en veulent pas.
06:14Et Trump, derrière, pourrait dire, bien, s'ils n'en veulent pas, on ne peut pas l'imposer, évidemment.
06:17Mais on a fait tout ce que nous pouvions faire, et par ailleurs, maintenant, nous allons avoir des relations plus normales avec la Russie.
06:26Parce que c'est un scénario possible, très embêtant pour nous, ici, en Europe.
06:31Donald Trump, d'ailleurs, qui dit, Patrick Sos, un accord est prêt avec la Russie.
06:36Et effectivement, maintenant, c'est Zelensky qui doit nous aider à le mettre en place, l'euro, et qui pose problème.
06:43C'est ce qu'il dit, effectivement. Souvenez-vous que Donald Trump, il avait annoncé, il y a quelques jours,
06:47qu'aujourd'hui, devait être signé l'accord sur les minéraux entre les Américains et, pour le coup, les Ukrainiens.
06:54Ensuite, c'est assez difficile à suivre. Le Kremlin n'a absolument pas réagi à ces déclarations,
07:01si ce n'est par, donc, une frappe massive sur Kiev. Mais pour l'instant, on l'attend, vous le savez, c'est toujours à peu près à cette heure-ci.
07:07Dans quelques minutes, Mitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a proposé son numéro.
07:12Mais vous y voyez un lien, vous, entre ces frappes sur la capitale et l'annonce d'un accord entre la Russie et les États-Unis ?
07:19Non, mais je vois un lien avec les déclarations de Trump hier, c'est-à-dire que le feu vert est totalement donné à Vladimir Poutine,
07:27qui a totalement le timing qu'il veut. J'en discutais notamment avec Paul Gogo, notre correspondant à Moscou,
07:33qui voit bien que chez les politologues russes, rien ne se passera tant que les Russes n'auront pas totalement repris la province de Kours.
07:41Lorsqu'on est à 99,5, 6 %, mais pour l'instant, il est hors de question de négocier.
07:47Et on voit là aussi les déclarations, c'était ce matin, de Sergei Shoigu, qui est le ministre de la Défense russe,
07:52qui a dit qu'il est hors de question qu'il y ait quelconque opération de maintien de la paix.
07:56On parle vraiment de maintien de la paix. Ce seraient même des casques bleus pour lui que ce serait un niet complet.
08:00Donc, pour l'instant, on est en train de parler de concessions à faire du côté des Ukrainiens,
08:05qu'ils feront, qu'ils ne feront pas sur la Crimée, sur le Donbass.
08:09Mais les Russes, pour l'instant, n'ont absolument pas bougé le petit doigt.
08:12Donc, effectivement, s'il y a un accord américain-russe sans concession aucune de la part de la Russie,
08:19je ne vois pas très bien où est le troisième côté ou le troisième sommet du triangle qui, normalement, est bien l'Ukraine.
08:24– Normalement, c'est l'Ukraine. Et effectivement, les États-Unis demandent à Vladimir Zelensky de renoncer à la Crimée.
08:32La Crimée, qui est un territoire ukrainien, qui a été annexée par la Russie en 2014.
08:40Et voilà ce que dit Donald Trump. Cette nuit, il s'en est pris violemment.
08:44Et ça rappelait d'ailleurs cette séquence violente entre Vladimir Zelensky et Donald Trump dans le bureau ovale.
08:49Il l'accuse de tenir des propos incendiaires sur la Crimée.
08:55Voilà ce qu'il dit. Cette déclaration est très préjudiciable aux négations de paix avec la Russie,
08:59car la Crimée a été perdue il y a des années.
09:01Ce sont des déclarations incendiaires comme celle de Zelensky qui rendent si difficile le règlement de cette guerre.
09:06Est-ce que Vladimir Zelensky va devoir faire un pas dans cette direction ?
09:10Est-ce qu'il va devoir accepter de lâcher la Crimée ?
09:13– Alors, les Ukrainiens disent que constitutionnellement, il est absolument impossible de le faire.
09:18C'est-à-dire qu'il faudrait changer la constitution pour accepter de pareilles concessions.
09:21Alors, peut-être qu'ils choisiront de le faire.
09:23Sur la question de la Crimée, qui est très symbolique évidemment,
09:26les Américains, je pense, de fait, ont déjà reconnu la souveraineté des Russes.
09:31C'est-à-dire qu'en 2014, quand le président Obama avait dit
09:34« c'est une ligne que nous ne franchirons pas, nos intérêts vitaux ne sont pas engagés »,
09:40implicitement, ce qu'il disait, c'est qu'arrangez-vous entre vous,
09:43mais pour nous, il n'y a aucun souci.
09:44On accepte la situation de facto.
09:48Reconnaissance officielle, c'est une autre affaire.
09:50Et c'est là où Trump menace peut-être unilatéralement de choisir, lui, de reconnaître la souveraineté.
09:58Il faut voir que pour l'instant, il n'y a aucun pays au monde.
10:00Alors, il y a des États inféodés à Moscou, l'Ossétie du Sud, je pense, l'Abkhazie,
10:05qui reconnaissent la souveraineté russe sur la Crimée.
10:07– Des États qui, eux-mêmes, ne sont pas reconnus.
10:09– N'en sont pas, ne sont pas reconnus aux Nations unies.
10:11Donc, ça serait effectivement un précédent très préoccupant.
10:16Je suis très curieux de ce que feront les Chinois, l'allié chinois de Moscou,
10:20dans un cas pareil.
10:22Ils marcheront sur la pointe des pieds, très certainement.
10:25Et l'enjeu, c'est est-ce que les Ukrainiens, eux, pourraient se rallier à cette idée,
10:29mais je conçois très, très mal.
10:31Ce qu'ils disent depuis le début, et Patrick pourra peut-être enchaîner là-dessus,
10:33mais accepter de perdre du territoire, soit, mais jamais, officiellement,
10:39nous reconnaîtrons ce fait accompli.
10:41– Avec les États-Unis qui mettent la pression et qui le redisent,
10:45la patience de Donald Trump a des limites, sous-entendu,
10:48on risque de se retirer et de lâcher un petit peu le dossier si vous n'avancez pas.
10:52Merci beaucoup à tous les deux.
10:54– Sous-titrage ST' 501

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