00:00On repart tout de suite à Saint-Pierre-de-Rome, rejoindre l'envoyé spécial d'Europe 1, Frédéric Michel.
00:04Bonsoir Frédéric, vous êtes sur cette place Saint-Pierre-de-Rome.
00:07Beaucoup de sécurité évidemment de la part de la police italienne qui attend.
00:11Il y a déjà un afflux de fidèles, mais évidemment il y aura le point d'orgue jusqu'à samedi et les obsèques.
00:15C'est bien cela Frédéric ?
00:17Oui, et depuis hier, tout autour de la place Saint-Pierre, des centaines d'hommes en uniforme sont désormais visibles.
00:22Ce n'était pas le cas la semaine dernière quand je suis venu réaliser les reportages à l'occasion de la semaine sainte.
00:27Le déploiement de force est impressionnant.
00:28Il y a des carabiniers, des policiers de différentes unités, même la Guardia Finanza est mobilisée en renfort.
00:34Je vois aussi de nombreux pompiers, la Croix-Rouge.
00:36Et puis il va falloir sécuriser samedi les obsèques avec la présence de nombreux présidents des services de sécurité du monde entier.
00:43Moi aujourd'hui, j'ai en compagnie d'une foule dense, parlant dans toutes les langues,
00:48fait le chemin, la déambulation vers le cercueil du Saint-Pierre.
00:53J'ai commencé cette longue déambulation avec de jeunes Italiens qui se sont levés tôt pour être devant les premières colonnes de la place Saint-Pierre à 7h30.
01:01Ils me disaient que c'était un moment important pour leur construction personnelle.
01:05Et puis ensuite, on entre dans la basilique et une fois à l'intérieur.
01:09J'ai eu cette chance, l'ambiance change.
01:10Le moment est plus solennel.
01:11On s'avance en silence vers le Saint-Pierre, regardant les sculptures, les peintures, les dorures de Saint-Pierre.
01:16Et sous la coupole, entouré de quatre gardes suisses en uniforme, le pape François.
01:21Alors ce qui m'a frappé, c'est que son visage semble serein, un visage de cire.
01:25Son corps a été embaumé.
01:26À la sortie, on vous donne une photo avec simplement l'inscription François.
01:30Et puis ce qui m'a aussi surpris, c'est la réalité de nos sociétés ultra connectées.
01:34Devant le Saint-Pierre, on voit des dizaines de bras levés, des mains.
01:36Chacun veut faire sa photo avec son portable.
01:38La sécurité veille à ce que personne, en tout cas, ne fasse de selfie.
01:43Merci beaucoup Frédéric Michel, envoyé spécial d'Europe 1.
01:46Nicolas Diaz, on va écouter maintenant Monseigneur Bustillot,
01:48le cardinal qui a eu la chance d'Ajaccio, l'évêque d'Ajaccio,
01:52de recevoir le pape pendant son dernier voyage.
01:54C'était au mois de décembre.
01:56Il fait partie des papes abilés, on est d'accord ?
01:59Il fait partie des papes abilés, il est très jeune.
02:00Il est très jeune.
02:01Il a quasiment l'âge de Jean-Paul II en 1978.
02:04Jean-Paul II avait été élu à 58 ans et lui, il a 57 ans.
02:07D'accord, donc c'est peut-être un handicap.
02:09C'est une force et un handicap.
02:11Une force et un handicap.
02:11En tout cas, il envisage cette charge qui va peser sur ses épaules dans les prochains jours.
02:17De façon très humble, il dit « je suis un novice ».
02:20Écoutons-le.
02:22Vous voyez, tout est possible à celui qui croit.
02:25Mais je pense que l'Église a besoin d'un homme d'expérience, un sage.
02:32Et nous, les novices, on va découvrir l'aventure du conclave.
02:38Je pense qu'il faut découvrir les perles rares et trouver les cardinaux qui nous sommes les plus adaptés
02:44et les plus sages pour gouverner l'Église parce qu'il a besoin de sagesse et de lucidité.
02:51Il a la sagesse, Monsignor Bustillo, Nicolas.
02:55Oui, alors votre vidéo ne montre pas totalement son caractère.
02:58C'est vraiment quelqu'un qui a un charisme extraordinaire.
03:01Il a un côté solaire.
03:03Il a été remarqué par le pape François alors qu'il était un tout petit évêque,
03:06évêque d'Ajaccio, pour nous la Corse.
03:09C'est évidemment un endroit de villégiature, mais à l'échelle de l'Église universelle,
03:13il ne faut le reconnaître, pas grand-chose.
03:15Et le pape François, en le rencontrant et en lisant un de ses livres,
03:19avait été frappé par la force de sa vision pastorale.
03:24Et il faut reconnaître que le tour de force qu'il a réalisé en faisant venir le pape en Corse le 15 décembre dernier,
03:32ce qui constituera d'ailleurs le dernier voyage du pontificat,
03:34alors qu'il y avait en face, même s'il n'y avait pas opposition avec Notre-Dame de Paris,
03:39mais n'empêche que François Boustillot a réussi à convaincre le pape.
03:43Et ça, ce n'était pas rien.
03:44Tu étais plutôt ravi d'aller en Corse plutôt qu'à Notre-Dame de Paris ?
03:47Moi, je le pense.
03:48Je pense qu'il ne voulait pas participer à un événement qu'il pressentait comme mondain
03:53et où, en tout cas, la place de l'Église et du pape n'était pas totalement évidente.
03:59Et il a été très heureux de ce voyage en Corse.
04:02Ça a été un immense succès.
04:04J'ai presque envie de dire que ça a été un des derniers moments de joie et d'espérance de ce pontificat.
04:11Et effectivement, ça a placé le cardinal Boustillot sous les projecteurs.
04:16Et ça lui donne aujourd'hui une crédibilité incontestable.
04:18Alors, quand il dit novice, c'est que c'est la première fois, évidemment, qu'il va rentrer dans un conclave.
04:21Qu'est-ce qui se passe dans ces conclaves ?
04:23Nicolas, racontez-nous un tout petit peu.
04:24Émeric aussi pourra le faire.
04:25Alors, effectivement, il y a deux types de cardinaux.
04:27Il y a les cardinaux et il y en a un certain nombre.
04:29C'est par exemple le cas du cardinal Sarah, dont on parlait tout à l'heure,
04:32qui ont déjà connu un conclave, c'est-à-dire celui de 2013.
04:36Et puis, il y a les novices, les super novices,
04:39parce que lui, effectivement, il est jeune cardinal et primo entrant au conclave.
04:44Ce qui se passe, c'est extrêmement simple.
04:45Après les obsèques qui vont avoir lieu samedi,
04:48le temps du recueillement va s'ouvrir de façon, cette fois-ci, très nette,
04:53le temps du choix, des choix.
04:54Et à partir de lundi prochain, les cardinaux vont tous les jours participer à des congrégations.
04:59Alors, ces congrégations, c'est extrêmement simple aussi à comprendre.
05:03Chacun des cardinaux, votant ou non-votant, c'est-à-dire plus de 80 ans ou moins de 80 ans,
05:09en l'occurrence, il y a 135 votants, donc 135 cardinaux de moins de 80 ans,
05:14tous vont prendre la parole, les uns après les autres, pendant à peu près 10 minutes.
05:18Et tous ont une liberté de choix absolue,
05:20c'est-à-dire que tous peuvent prendre la parole sur le point qu'ils ont envie de traiter.
05:25Ce qui va donner, à l'évidence, une diversité de prises de parole,
05:29comme ça avait été d'ailleurs le cas en 2013.
05:32Et c'est vraiment des temps très importants,
05:34parce que tous les cardinaux disent qu'en 2013,
05:38c'est lors de l'intervention de Bergoglio, l'intervention libre,
05:41qu'ils avaient compris qu'il se passait quelque chose et que c'était lui.
05:45Et de la même manière, en 2005,
05:49évidemment que Ratzinger était le bras droit de Jean-Paul II,
05:52évidemment qu'il avait été un pilier du pontificat de Jean-Paul II,
05:56mais la manière dont Ratzinger, futur Benoît XVI,
05:59avaient, en l'occurrence, présidé les congrégations en 2005,
06:03avait énormément influé sur le vote des cardinaux.
06:06Et ensuite, dès qu'ils auront fini de prendre tous la parole,
06:09les uns après les autres,
06:10commencera le véritable conclave dit fermé,
06:13c'est-à-dire l'extra-homnesse,
06:15l'entrée en Sixtine,
06:16et le moment où ils sont totalement séparés du monde.
06:18Et totalement isolés, jusqu'à un nom...
06:21Et normalement, ce conclave fermé en Sixtine
06:24devrait commencer autour du 5-6 mai.
06:26Nicolas Dia qui est avec nous, Jean-Paul Lejeune.
06:28Je disais tout à l'heure dans mon petit éditorial,