5ème Rencontre de l'AAAU (Association des Artistes de l'Ancienne Usine CHAPAL de Montreuil) sur le thème "Lutter contre et faire avec" - Participation de Paul Ardenne (Historien et critique d'art) : 3 regards d'artistes (Claire RENIER, Jérôme BARBE FONTAINE, Nathanaël MIKLES).
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00:00Je suis président d'une association qui s'appelle l'association des artistes de l'ancienne usine,
00:11qui est entre parenthèses Chapal.
00:13Et nous on aime bien en même temps qu'il y ait des confrontations douces
00:20entre les propositions des gens et entre les travaux des gens.
00:24Donc c'est un peu la première, et entre les gens eux-mêmes, c'est donc la première raison.
00:29La deuxième raison, c'est qu'on essaie de traiter de sujets contemporains qui nous touchent.
00:35La période n'est pas facile, d'où le titre de la rencontre qui est « Lutter contre » et « Faire avec ».
00:43Il y a aujourd'hui une espèce de pression, donc il y a une pression,
00:48pour que les lieux qui ont accueilli depuis 20 ans des artistes,
00:53qui ont permis à ces artistes de travailler dans des conditions
00:56qui correspondaient aux capacités financières qu'avaient les artistes,
01:00qui eux-mêmes ont souvent rénové ces lieux.
01:03Aujourd'hui, il y a une pression pour que les artistes soient virés.
01:08Notamment par le biais de l'augmentation des loyers ou des charges.
01:12Alors, on n'échappe pas à ça à Chapal.
01:14Et donc, l'une des raisons de la création de ces associations,
01:20c'est qu'à plusieurs, on est une cinquantaine, je crois,
01:23c'est plus compliqué de mettre dehors une cinquantaine de personnes.
01:28Et c'est plus facile de se défendre à 50 que de se défendre chacun de son côté.
01:33Donc voilà toutes les raisons qui ont conduit à créer l'association.
01:38Donc aujourd'hui, on va avoir une intervention de Paul Arden.
01:42Avec le 19e siècle, qui va d'une certaine manière créer un modèle d'artiste
01:48qui soit un écrivain, un poète, un dramaturge, un plasticien,
01:54quelqu'un qui fait du théâtre, de la poésie, etc.
01:58Un modèle, on va dire, de créateur va être créé.
02:01Donc, qui, en fait, va se construire un porte-à-faux avec le champ social.
02:08Alors, le premier grand exemple, c'est le romantisme, évidemment,
02:10avec l'idée de l'artiste isolé de la société,
02:15qui, au fond, n'arrive pas à accorder, à rendre, on pourrait dire,
02:21congruente ses propres visions du monde et le monde dans lequel il vit.
02:25Et puis, on peut dire que le mouvement le plus fort,
02:27à partir du 19e siècle, dont nous héritons encore aujourd'hui,
02:31c'est le réalisme.
02:32Avec un artiste qui est fondamental, qui est un plasticien,
02:36qui a fait de la prison, d'ailleurs, pour ses idées,
02:38qui est Gustave Courbet, le champ du réalisme,
02:41celui qui, au fond, va inciter les créateurs à parler de leur époque.
02:46Alors, ce mouvement va s'intensifier,
02:49et on va avoir des moments très forts de, on pourrait dire,
02:52de lutter contre, constitués par la pensée culturelle.
02:57Ces moments, par exemple, c'est, évidemment, la révolution d'octobre,
03:011917, en Russie, en tout cas, les premiers moments de cette révolution,
03:06qui se traduisent par une adhésion presque unanime
03:09du champ culturel au ciné nouvel,
03:12à la création d'un homme nouveau, d'une société plus égalitaire.
03:16Alors, ça commence à construire un modèle, si vous voulez, intéressant,
03:20d'artiste comme une sorte de conscience,
03:25de conscience morale et sociale à la fois,
03:28où, finalement, l'artiste, bien sûr, en quelque soit son mode d'expression,
03:33va faire passer, souvent, le souci collectif avant l'intimité.
03:37Alors, attention, ça n'empêche pas,
03:39ça ne saurait empêcher que, dans le même temps,
03:41vous avez tout un art très individualiste qui se développe.
03:44Le fait de parler de soi, d'exposer sa vie, d'exposer son corps,
03:48d'exposer ses considérations, comme ça, sur l'époque,
03:52constituer une sorte de porte à peau.
03:55Vous voyez, bon, sur le modèle Rambaldien, par exemple,
03:58le modèle « Je est un autre », c'est-à-dire,
04:00bon, ben, voilà, il y a les autres,
04:02et puis il y a moi qui suis un autre des autres,
04:04par exemple, d'une certaine façon.
04:06Ça, ça aboutit, au fond, à une sorte de construction mentale,
04:11sur le plan de deux,
04:13donc, on pourrait dire, des mentalités sociales, générales,
04:16de l'artiste comme un opposant.
04:18Et dans le cadre des sociétés démocratiques
04:20dans lesquelles nous vivons,
04:21ce sont des sociétés ouvertes,
04:23on pourrait même dire,
04:24on a presque besoin de cette espèce d'excitation,
04:28voilà, oppositionnelle,
04:30pour valider, bon, le fait démocratique,
04:32ou valider le fait que ce sont des sociétés de l'échange,
04:36des sociétés du débat, par exemple.
04:39Bon, ça pose toute la question de la bonne conscience
04:41et de la mauvaise conscience,
04:43parce que, bonne conscience, ben oui,
04:45on est contre, ah voilà,
04:47voilà, on est contre et on le dit,
04:49on prend des postures comme ça au César,
04:52mais, bien souvent, c'est de la politique d'image.
04:54Et, en fait, on arrive au faire avec,
04:56d'une certaine façon,
04:58bon, ces grandes déclarations oppositionnelles
05:01n'accouche d'aucun changement concret.
05:04Rien ne change, c'est-à-dire, rien ne change,
05:07on pourrait même dire,
05:07le cas, en parlant français, est intéressant,
05:09ou le cas européen est intéressant,
05:11parce que l'Union européenne, la France,
05:13sont des structures territoriales
05:15où le fait culturel est le plus encouragé au monde,
05:19il est le plus financé au monde,
05:22le plus soutenu qu'il soit,
05:23et, on pourrait dire,
05:25le plus culturellement intégré.
05:27Depuis une vingtaine d'années,
05:2930 années, petit à petit,
05:31les mouvements politiques qui s'imposent
05:33graduellement dans la plupart des pays européens
05:36sont des mouvements généralement politiques
05:38conservateurs, voire réactionnels,
05:40et souvent anticulturels.
05:42On voit que ce qui monte,
05:43c'est la droite et l'extrême droite.
05:44Je ne fais pas de politique,
05:46je respecte les points de vue de chacun,
05:47on est dans une république, une démocratie,
05:49mais c'est un fait qui doit être interrogé.
05:51Les trois artistes que nous avons ici avec nous ce soir
05:55ont choisi, tous les trois,
05:56de travailler beaucoup avec le public,
05:59c'est-à-dire de créer des formes d'art de participation,
06:03c'est-à-dire, au fond,
06:04des formes d'art, on pourrait dire, micro-sociales.
06:07C'est les chaînes micro-politiques,
06:08qui m'a toujours beaucoup intéressé dans le champ de l'art.
06:12Et je finis en disant que, finalement,
06:13la micro-politique,
06:15donc les petites expressions moléculaires,
06:18comme ça, de nos agents culturels,
06:20ici, de trois artistes,
06:22sont peut-être la seule manière
06:24d'être contre, d'aller contre,
06:27et de faire avec en même temps,
06:28c'est-à-dire de créer quand même
06:30des micro-communautés culturelles
06:33autour de l'idée de création,
06:34autour de principes humanistes,
06:36autour de principes de respect environnemental,
06:38comme c'est le cas ici.
06:40Dans mes dessins, dans mes photos,
06:42dans mes marches,
06:43toutes ces préoccupations, on va dire, politiques,
06:46ne sont pas forcément visibles.
06:50Voilà la question de la préservation du vivant,
06:54de la nature, en fait, qui m'intéresse.
06:57Je marche beaucoup dans la nature,
07:00dans les forêts, je prends des photos.
07:02Et donc, ces dessins sont inspirés de photographies.
07:05Mais, voilà, je n'utilise pas un rétroprojecteur
07:09pour dessiner.
07:11Je pars du dessin,
07:12et après, je me lance dans le format,
07:14dans la feuille, pour dessiner.
07:17Voilà, mais ce que je cherche, en fait,
07:19dans mon travail, en fait,
07:21c'est de provoquer une expérience,
07:24toujours une expérience visuelle, en fait,
07:26où l'œil circule à l'intérieur de la surface.
07:29C'est aussi de la photographie, en fait.
07:32Donc là, ce sont mes premières photos.
07:35Un lieu qui m'a énormément marquée, intéressée,
07:40c'est la petite ceinture,
07:41cette voie de chemin de fer abandonnée
07:44qui fait le tour de Paris.
07:46Et j'ai été fascinée par cette nature
07:50qui rentre dans la ville, comme ça,
07:52et qui devient un observatoire, en fait,
07:54sur Paris, sur la ville elle-même.
07:57J'ai fait un diaporama photographique, en fait.
08:00Donc, c'est devenu une vidéo de 3 minutes.
08:03Et j'étais accompagnée d'un ami artiste
08:05qui s'appelle Nicolas Bralé.
08:07Et donc, il a pris le son, en fait,
08:11de notre marche.
08:13Et du coup, dans cette vidéo,
08:15il y a une suite de photos
08:17et on entend le son, en fait, de nos pas
08:19sur les graviers,
08:21sur le... de notre déplacement,
08:23les oiseaux, les taggeurs.
08:25Donc, on est vraiment dans le lieu, en fait.
08:27Et donc, ce qui m'intéresse dans...
08:30comme je le disais,
08:31c'est vraiment proposer une expérience.
08:33Ce que vous voyez, là, c'est une carte, en fait,
08:35qui retrace le parcours
08:37que nous avons effectué
08:38avec une quinzaine de participants
08:41qui étaient à la fois français et polonais.
08:45donc, à l'intérieur, dans Cracovie.
08:49Et j'ai eu...
08:51J'étais en résidence, donc, à Cracovie.
08:54Et j'ai eu l'occasion, donc,
08:55pendant une semaine,
08:56j'ai construit ce parcours.
08:59Et ce qui m'intéresse,
09:02dans les marches,
09:04c'est l'idée, en fait,
09:05c'est moi qui guide.
09:06Je donne, en fait,
09:08la possibilité aux gens
09:09qui participent à cette marche
09:11de lâcher prise
09:12et de profiter, justement,
09:15de l'instant présent.
09:18L'idée, c'est justement
09:19que ce soit une marche, en fait,
09:20qui ne sert à rien,
09:21qui soit juste, en fait,
09:23un moment qu'on va partager
09:24avec des personnes
09:26qu'on ne connaît pas forcément.
09:28Et ce que j'aime dire,
09:30c'est l'inattendu, on va dire,
09:31de la rencontre.
09:33C'est grâce à Chantal Dugave,
09:35qui est ici aussi,
09:37qui nous a invitées
09:39à l'école d'architecture
09:41de Paris-Lavillette.
09:43Et du coup,
09:43c'est un moment vraiment
09:44super incendiaire.
09:46Là, j'ai...
09:48Donc, ça s'appelait
09:49la parade des planètes.
09:51Plutôt que de donner des cartes
09:52pour faire des mouvements,
09:54on va dire, dans l'espace,
09:55pour que les participants
09:56fassent des mouvements dans l'espace,
09:58j'avais envie de tester
10:00le Life Art Process,
10:02qui est de la danse,
10:04improvisation et composition
10:05en temps réel.
10:06Et donc, là,
10:08ce que j'ai fait,
10:09c'est que j'ai fait danser
10:11les étudiants,
10:13on va dire,
10:14en relation avec le lieu.
10:17Là, par exemple,
10:18nous voyons Chantal et Jérôme
10:20en pleine action,
10:22grâce aux photographies,
10:23d'ailleurs,
10:24de Daniel Labagès,
10:25qui est ici présent,
10:26qui sont très, très belles,
10:27mais je n'ai pu en mettre
10:28que deux.
10:30Donc, c'est fondre
10:31dans le dos de l'autre
10:31et improviser.
10:32Donc, là,
10:33on est dans un geste,
10:36dans une improvisation
10:37et aussi dans une relation
10:39au lieu,
10:40mais aussi à l'autre.
10:41Avec Eugénie Bachelot-Prévert,
10:43que j'ai connue au Beaux-Arts,
10:44on s'est rencontrés,
10:46on a rigolé tout de suite.
10:48En fait,
10:48c'était notre principe
10:49de travail.
10:51On voulait rire
10:52et le sujet,
10:54elle m'a proposé
10:55de faire des dessins partagés.
10:58Donc, c'est une pratique
10:59qui est issue
10:59du surrealisme,
11:01c'est-à-dire dessiner à plusieurs,
11:03faire des collages,
11:04rater les dessins,
11:06lâcher prise.
11:07Donc, moi,
11:08j'ai été enchanté
11:09sur ce sujet-là
11:09parce que c'est difficile
11:11de dessiner avec d'autres artistes
11:12parce qu'on a peur,
11:13on ne sait pas trop
11:14ce qui se passe,
11:15on n'ose pas.
11:16En fait,
11:16c'est le lâcher prise,
11:17c'est aussi la liberté,
11:18c'est la liberté de se tromper,
11:20de faire des choses
11:20qui ne sont pas forcément
11:21ce qu'on envisageait.
11:23Et on a fait pas mal
11:24d'exploits ensemble.
11:25Et en fait,
11:28dans ce sujet-là,
11:29on s'est dit
11:29et pourquoi pas
11:30faire comme un mouvement.
11:32On a édité un manifeste,
11:35on s'est dit
11:35on s'appelle
11:35les Maniaco-Esthétiques
11:36et avec ce rire
11:39et avec un principe
11:41de création
11:42où on voulait
11:43faire des choses
11:44dans une économie restreinte.
11:46On a une idée,
11:46on fait,
11:47là, c'est par exemple
11:48un défilé
11:49à la Vache Alcade,
11:50on a creusé
11:51la Vache Alcade,
11:52c'était une fête
11:52qui vient,
11:53les gens se déguisent
11:55à Montmartre,
11:55c'est assez étonnant,
11:56c'est un carnaval
11:57et ça vient du 19e siècle,
11:59du Montmartre des artistes
12:01qui était assez étonnant.
12:03On a découvert
12:03plein de choses.
12:04On avait défilé
12:05avec un peu
12:07genre un sandwich
12:07avec des peintures,
12:09on voulait vraiment
12:09montrer ce que c'était
12:12la peinture,
12:13un peu reprenant
12:14ce qui s'était passé
12:15au 19e siècle,
12:16très joyeux,
12:16en disant,
12:17voilà,
12:18on faisait référence
12:19boésien,
12:20on était sur
12:21des tracts
12:22Ischli-Bédiche-Malévitch
12:24avec des jeux de mots
12:25et vraiment
12:26dans un esprit
12:27très positif
12:28de l'appréciation
12:29de l'art
12:29et ce côté
12:31très débordant
12:32qu'on avait.
12:33On a fait ce projet
12:34qui s'appelle Tang,
12:35qui est une sacrée aventure.
12:37On a un contact
12:39au CAUE,
12:40c'est un lieu
12:41qui est destiné
12:42à faire des conseils
12:43sur l'environnement,
12:45si on veut faire
12:45son jardin,
12:46etc.
12:46et on leur a dit
12:47on veut faire dessiner
12:49les habitants
12:50sur des canoës
12:53kayaks.
12:54Donc,
12:55on a fait le projet,
12:59on s'est dit
12:59ça a l'air impossible
13:00à faire,
13:01donc moi,
13:01quand c'est impossible,
13:02ça me dit encore plus.
13:04Et du coup,
13:04on a travaillé,
13:05on a eu l'aide
13:05de la DRAC
13:06Nouvelle-Aquitaine
13:08et tout le monde
13:09a pris le projet
13:10au sérieux
13:10et c'est ce moment
13:12que je vous montre,
13:12là,
13:13c'est un moment
13:14dingue
13:14parce qu'on avait
13:16cinq jeux
13:16sur la Vienne.
13:18L'idée,
13:19c'est qu'on sort
13:19du Covid,
13:20donc il y a
13:21toutes les normes
13:21de sécurité
13:22qu'il faut avoir.
13:23On est tombé
13:24dans l'eau
13:24à un moment donné,
13:25donc on a fait dessiner
13:26sur du papier
13:27pour pas que ça
13:28prenne l'eau.
13:30Et ce qui était super,
13:31c'est qu'on avait
13:31un vrai échange,
13:33terrain de jeu,
13:33on l'a mené
13:34pour qu'on porte
13:36un regard collectif
13:37sur le paysage
13:37et qu'on expose
13:39nos oeuvres.
13:39C'était nos deux objectifs.
13:41Et ce moment-là,
13:42il était magique
13:43parce qu'ils écoutaient
13:43même plus
13:44ce qu'on racontait
13:45en année tellement
13:46les gens dessinaient.
13:47Et ça, c'est magique.
13:48On a donné
13:49des règles de jeu.
13:50Dessinez ce que
13:51vous ne voyez pas.
13:52Et on a dit
13:53dessinez avec des mots.
13:55On a fait
13:56la conversation dessinée
13:57à la fin,
13:58on a évoqué
13:59qu'est-ce qu'on a dessiné.
14:00Ça, c'est un moment
14:01super parce que
14:02nous, on vient de Nantes,
14:03on adore Limoges,
14:05on a vu des trucs
14:05qu'on n'avait jamais vus
14:06et puis on discutait
14:09sur les dessins.
14:10C'était un moment
14:10incroyable.
14:11Vraiment,
14:12moi, j'ai adoré
14:12ce moment-là.
14:13Donc, moi, je m'appelle
14:14Nathanel Michaels,
14:16je suis artiste
14:17et illustrateur.
14:18Ces quatre dernières années,
14:19je fais plutôt
14:20des projets institutionnels
14:21maintenant.
14:24Une mallette pédagogique
14:25pour le potager du roi
14:27à Versailles.
14:30Ça, ce sont des dessins
14:31pour l'agglomération
14:33de l'Oise,
14:34des dessins naturalistes.
14:35en haut,
14:37ce sont des supports
14:39de médiation culturelle
14:41ou des dispositifs
14:42scénographiques
14:43pour un musée
14:44qui s'appelle
14:44le musée de Picardie
14:45à Amiens.
14:47Un peu comme
14:47le musée du Louvre,
14:48mais en plus petit.
14:53Et voilà,
14:55il y a des affiches
14:56pour des congrès
14:57de médecine,
14:58d'hématologie.
15:01Et en fait,
15:01c'est beaucoup
15:02de vulgarisation scientifique.
15:03En fait,
15:04je ne me prédistignais
15:05pas forcément
15:06à faire ça.
15:07Mais en fait,
15:08quand on travaille
15:09avec des institutions,
15:10ils ont parfois
15:10des demandes
15:10qui sont assez précises.
15:13Et en fait,
15:14moi,
15:15j'aime bien
15:16justement pouvoir
15:17arriver à transmettre,
15:19à partager,
15:20à comprendre
15:21et à faire comprendre
15:22des choses
15:23qui sont parfois complexes,
15:25parfois pas forcément
15:27très attrayantes non plus.
15:29Donc,
15:29c'est toujours
15:30un petit défi
15:30de rendre ça accessible,
15:33de rendre ça amusant.
15:35C'est assez transgénérationnel
15:37aussi.
15:37J'aime bien
15:37le fait que ça puisse être
15:39lu autant par un enfant
15:40que par un adulte.
15:42Parce qu'en fait,
15:42moi,
15:42à la base,
15:43je viens de la bande dessinée.
15:46C'est pour ça
15:46que je fais du dessin.
15:47Parce que je voulais
15:48faire de la BD.
15:49Donc,
15:49j'en fais,
15:49je continue à en faire.
15:51Mais ça,
15:52c'était par exemple
15:53des projets
15:53que je faisais
15:54il y a
15:54des plus années,
15:56il y a 5 ou 6,
15:587 ans
15:58avec un ami
16:01qui est maintenant
16:05qui est prof de philo.
16:07Mais en fait,
16:08c'est juste un copain.
16:10Et on a participé,
16:11donc c'est pour de la presse,
16:13la presse et l'édition.
16:14On a participé
16:15à des journaux.
16:16Donc,
16:16c'était assez intéressant
16:17parce que tous les mois,
16:19on recevait un thème
16:19et donc,
16:20on pouvait l'interpréter
16:22un petit peu
16:22comme on voulait.
16:23Donc,
16:23c'est des sujets de société.
16:24C'est assez satirique.
16:28Ça pousse un peu le bouchon
16:29dans les retranchements.
16:31C'est un peu caricatural parfois.
16:33Mais ça nous permettait aussi,
16:36le fait de faire ensemble aussi,
16:38c'était très important
16:38parce que,
16:40en fait,
16:40c'était vraiment un dialogue
16:41qui se créait entre nous.
16:42C'était un ping-pong
16:43qui nous permettait
16:44d'élaborer très rapidement
16:47un dialogue
16:47et ensuite de pouvoir
16:49le mettre en image.
16:51Donc ça,
16:51c'était une brève présentation
16:52de mon travail personnel.
16:54Et là,
16:54pour justement
16:55le thème
16:56de cette rencontre,
16:57faire ensemble.
16:58Alors,
16:59il y a 20 ans,
17:01déjà 20 ans,
17:02en fait,
17:02on s'est rencontrés
17:03aux Arts Déco
17:04avec Kevin et Yann
17:06en première année
17:08et on a commencé
17:11à dessiner ensemble
17:12sur les mêmes supports.
17:14On s'est retrouvé
17:14dans une table,
17:15donc on faisait ça en cours
17:16et quand on est sortis
17:18des études en 2008,
17:20on a continué
17:21à prolonger cette pratique
17:23et ce qui n'était au début
17:27qu'une blague d'étudiant,
17:29on va dire,
17:31en fait,
17:31on l'a pérennisé
17:33et on a pu justement
17:35trouver du travail
17:36et arriver aussi
17:37à gagner notre vie
17:38avec ça,
17:38donc à prolonger cette démarche.
17:40Donc,
17:40le principe est simple,
17:41c'est qu'on se réunit
17:42autour d'une table,
17:44on se met d'accord
17:45sur un thème,
17:46donc on prend du papier,
17:48on cherche des idées,
17:50on griffonne,
17:51une humeur,
17:52quelque chose
17:53qui nous réunit
17:55tous les trois.
17:56Finalement,
17:56c'est ça qui compte le plus,
17:58qui nous réunit tous les trois
17:59à ce moment-là.
18:00Alors voilà,
18:00j'ai mis juste deux,
18:01trois exemples,
18:03celui-ci s'appelle
18:03Bonjour Lumière.
18:11Donc la règle est assez simple,
18:13des personnages qui sont tournés
18:15vers l'astre lumineux
18:17et leur ombre derrière
18:18pour accentuer la luminosité.
18:21Yann,
18:21le matin même,
18:22avant de prendre son train,
18:25il m'a dit,
18:26ah les gars,
18:27je me suis mis comme ça,
18:28assis sur une chaise
18:30juste dans la gare
18:32et j'étais au soleil
18:34et on va faire un dessin
18:35qui s'appelle
18:36Bonjour Lumière.
18:38C'est tout.
18:39Donc ça,
18:39on a dit tous les trois,
18:40ok,
18:41très bonne idée,
18:42on fait ça
18:42et c'est devenu ça.
18:43Celui-ci s'appelle
18:44l'hôpital.
18:48On s'amuse
18:49parce que
18:50l'hôpital,
18:52c'est un lieu
18:53quand même assez incroyable
18:54parce qu'il y a
18:55un couloir
18:56qui sépare
18:57la maternité
18:58de la morgue
18:59par exemple
18:59ou ce genre de truc.
19:01Du bloc opératoire,
19:02du petit bobo
19:03au bloc opératoire
19:04et il n'y a qu'un couloir
19:05qui les sépare.
19:06Ça,
19:07c'était inspiré,
19:08il fallait que je le mette
19:09pour cette projection
19:10parce que c'était inspiré
19:11par une exposition
19:13d'un de nos profs
19:13aux arts des cours
19:14qu'on a beaucoup aimé
19:15qui s'appelle
19:15François My
19:16qui faisait partie
19:16de Graphus
19:17qui était une...
19:18Un collectif
19:20de graphistes.
19:21Voilà,
19:21c'est ça,
19:21un collectif
19:22de graphistes
19:23qui a fait
19:24beaucoup d'affiches militantes
19:26et quand on est ressorti
19:28de cette exposition
19:29après avoir revu
19:30notre prof
19:30qu'on n'avait pas vu
19:32depuis 15 ans
19:32on s'est dit
19:33et on avait
19:34tout ce vocabulaire graphique
19:36très efficace
19:37qu'il avait inventé
19:37très simple
19:38et pas toujours
19:39très compréhensible
19:40on a dit
19:42on peut faire
19:43quelque chose comme ça
19:43donc c'est ça
19:45qui est intéressant
19:45aussi avec le dessin
19:46quand on dessine
19:47des personnages
19:47c'est ce que je fais
19:48aussi pas mal
19:48en atelier
19:49c'est qu'il suffit
19:50de rajouter des jambes
19:52à n'importe quoi
19:53et on a un personnage
19:53c'est une bonne astuce
19:55ça
19:55quand on a
19:56quand on a travaillé
19:59avec mes amis
20:00en 2008-2010
20:02quand on est sorti
20:02des études
20:03on a eu l'opportunité
20:05de faire une résidence
20:06d'artiste
20:06au sein d'une association
20:07qui s'appelle
20:08La Source
20:08qui a été fondée
20:09par Gérard Garouz
20:10il y a 30 ans
20:11et qui propose
20:12des ateliers
20:13auprès de public
20:14qui n'ont pas forcément
20:15accès
20:16justement à la culture
20:18donc plutôt
20:19en milieu rural
20:20parfois défavorisé
20:22etc
20:22donc on a commencé
20:24on nous a donné
20:25l'occasion
20:25de pouvoir faire
20:26une résidence
20:26de trois mois là-bas
20:27et faire des ateliers
20:28avec des enfants
20:28donc on n'avait aucune idée
20:30de ce qu'on allait pouvoir
20:31leur proposer
20:31mais au fur et à mesure
20:33l'éventail
20:34des activités
20:35s'est étoffé
20:36et on continue maintenant
20:38à mener
20:39énormément d'ateliers
20:40de plein de manières différentes
20:43dans la création
20:44si on ne met pas de règles
20:47ça ne marche pas
20:49une fois que finalement
20:50qu'on a intégré
20:51ces règles-là
20:52on peut vraiment
20:54se lancer
20:54dans des activités
20:55qui sont très très
20:56expérimentales
20:58ce qui est formidable
20:59aussi dans ces ateliers
21:01c'est le moment
21:03de la restitution
21:03ça c'est vraiment important
21:05c'est pas forcément
21:07le résultat final
21:08qui compte
21:08parce que c'est plus
21:09l'expérience
21:10qu'on a vécu
21:10c'est plus les 3, 4, 5 jours
21:12qu'on a vécu ensemble
21:13qui est chouette
21:13mais à la fin
21:14ce qui est bien
21:15c'est justement
21:16se valoriser le travail
21:18et pouvoir
21:20croiser les publics
21:22et les parents
21:23qui viennent
21:23et voilà
21:25c'est des moments
21:25qui sont précieux
21:26qui sont précieux
21:28qui sont précieux