00:00Je voudrais qu'on revienne en un instant, si vous permettez, sur les ponts du mois de mai qui risquent d'être perturbés une nouvelle fois par des grèves à la SNCF.
00:07Sudra y avait déjà donné le ton, la CGT cheminot s'y met aussi.
00:11Ce n'est pas exactement le même créneau, mais ça donne à peu près la même chose.
00:15C'est-à-dire que le pont du 8 mai, ça va être très compliqué si vous avez prévu de prendre le train pour des revendications salariales.
00:21Effectivement, c'est un peu toujours, toujours, toujours la même chose.
00:25Je ne sais pas, Yves Bédard-Tigolle.
00:26Moi, j'ai toujours l'idée que les cheminots sont les spécialistes du rail et qu'ils font un magnifique travail.
00:34Il y a toujours, en effet, cette complexité française.
00:37On parle des syndicats, on ne met pas tout le monde dans le même panier.
00:39Oui, je parle aussi des syndicats qui connaissent aussi très très bien leur métier.
00:44Il y a cette complexité française qui fait que la SNCF, il y a des difficultés sur l'évolution des métiers,
00:55parfois sur négociations salariales, et qu'il faut donc passer par cet épisode des préavis pour après discuter.
01:03Et c'est toujours la même chose, Olivier Bédard-Tigolle !
01:05C'est écrite d'avance, et j'espère qu'elle pourra se résoudre avant le départ sur ces week-ends, je le souhaite.
01:12Chacun doit faire un pas vers l'autre, c'est ce qu'on appelle normalement le dialogue social.
01:16Je vais vous dire, il y a une sorte de tristesse française, mais une tristesse d'abord à entendre Olivier peiner à défendre ses camarades
01:26qui, finalement, de manière presque systématique, qui est de manière presque systématique.
01:31Oui, Raphaël Stainville est très en forme là, ce soir.
01:33Non, pas du tout, pas du tout.
01:34En fait, si vous vouliez avoir le fond de ma pensée, j'ai une sorte de sentiment de désappartenance
01:40par rapport à tous ces mouvements qui me semblent tellement lointains des aspirations profondes des Français,
01:51de ceux qui travaillent, de ceux qui veulent pouvoir se déplacer, machin.
01:55Tout ça me semble vraiment très, très, très contre-nature.
01:58Mais ce qui est sidérant, Olivier, c'est que vous en venez à défendre, finalement, ce préavis de grève,
02:07mais c'est tellement, tellement déconnecté des réalités des Français.
02:12Et vous, vous êtes connecté.
02:13Non, non, pas du tout. Je ne dis pas que je le suis davantage.
02:16Je ne dis pas que je suis plus parfait que les autres.
02:19C'est bien de le dire comme ça.
02:20Non, mais vous le savez très bien, vous le savez très bien.
02:23Non, mais si on discutait, si on discutait.
02:25On a l'occasion de parler, mais ça me paraît tellement futile.
02:30On a des entreprises qui ferment, on a des entrepreneurs qui cherchent, coûte que coûte, à pouvoir maintenir leur activité.
02:42Et on a, de manière presque récurrente, sans piternelle, aux mêmes dates, les mêmes appels aux grèves.
02:49Mais c'est vraiment, Olivier d'Artigolle ?
02:51Oui, c'est un blocage pénible.
02:54Oui, c'est pénible.
02:55Arrêtez de prendre des billets de train à Noël pour nuire.
02:57Mais attendez, je vous signe les grands départs en vacances. Au mois de juillet, on va en avoir un autre.
03:01Non, il faut...
03:02Alors là, Olivier d'Artigolle, on sera ensemble, on en reparlera.
03:04Mais donc, est-ce qu'il peut y avoir une révolution culturelle dans l'entreprise CGT, SNCF et Direction,
03:11qui fasse qu'on n'en vienne pas systématiquement à jouer la même pièce ?
03:14Mais les cheminots ont parfois raison.
03:16Quand les cheminots syndiqués ont défendu le ferroutage qui a été mis à mort dans notre pays,
03:21alors que je préfère avoir des camions sur les trains que sur les routes,
03:24ils ont porté l'investissement qu'il fallait faire et c'était souvent utile pour les entreprises dans notre pays.
03:33Quand il y a eu les petites lignes du quotidien, moi je sais que maintenant, pour faire Pau Bayonne,
03:38c'est une galère sans nom, sans nom.
03:40Les trains du quotidien, les desserts et les horaires.
03:42Donc je suis aussi, pour qu'on n'ait pas, pour qu'on regarde les syndicats comme ayant aussi...
03:48Sauf que là, ils demandent des hausses de salaire.
03:50Mais oui, ils demandent des hausses de salaire.
03:52Mais attendez, ils ont déjà eu 6% en 2023, 4,6% en 2024,
03:56année marquée par la prime des GEO, 100 euros par jour travaillé.
04:00Et je cherchais mes chiffres, et encore 2,2% en moyenne en 2025.
04:04Tout le monde n'a pas cette chance.
04:05Ils parlent aussi du service public, de la satisfaction des usagers.
04:09Mais encore une fois, j'espère que le dialogue social au sein de l'entreprise
04:13permettra de ne pas aller à la grève.
04:15Voilà, bien évidemment.
04:16Parce qu'après, Raphaël a raison.
04:19Après, bien évidemment, les gens n'en peuvent plus.
04:22Ça leur met la rate au bouillon de ne pas pouvoir,
04:26parfois d'ailleurs, en sacrifiant, c'est dur pour certains de partir en vacances
04:31et de prendre 3 ou 4 jours.
04:33Bien évidemment qu'on ne veut pas ce blocage-là.
04:34Mais chacun est responsable de la situation.
04:38Côté direction, côté syndicat.
04:40Moi, je me sens beaucoup moins responsable que d'autres.
04:44Et j'adore prendre, user du train personnellement en famille.
04:53Et Dieu sait que c'est compliqué.
04:55Dieu sait que c'est compliqué.
04:56Dieu sait que même aujourd'hui, c'est cher et outrageusement cher
05:00compte tenu des services qu'on nous promet.
05:03La politique tarifaire à la SNCF est un grand problème.
05:06Souvent, l'avion coûte moins cher.
05:08Je le vis avec le bon pari.
05:10Olivier, vous avez raison d'en venir à ce sujet-là.
05:16C'est pas normal.
05:16C'est pas vrai.
05:17Pour une famille, aujourd'hui, de prendre le train, ça devient un luxe.
05:20Alors même que ça devait être la promesse de pouvoir éventuellement ne pas prendre la voiture
05:24pour des trajets moyennement longs et moyennement courts.
05:28Non mais aujourd'hui, c'est impossible.
05:30Et aujourd'hui, pour des familles, de prendre le train, c'est un coût qui est exorbitant.
05:36Avec en plus les contraintes liées à l'agenda des syndicats.
05:43Et tout ça, vous comprendrez que comment voulez-vous que les Français veuillent faire encore confiance à la SNCF ou à d'autres...
05:53Est-ce qu'il ne faudrait pas d'imiter le droit de grève comme en Italie ?
05:55Je ne sais pas, je pose la question.
05:58Culturellement, je n'y suis pas favorable.
06:00C'est ce qu'on appelle un service garanti, peut-être.
06:01Oui, exactement.
06:02Un vrai service garanti.
06:03Il existe d'ailleurs dans certains métiers.
06:05Mais je suis, moi, un grand défenseur du dialogue social.
06:07Je pense que ce qu'on a eu, le compromis...
06:09Le dialogue, ça ne veut pas dire grève.
06:11Le compromis historique qui a pu exister par le passé,
06:14qui fait qu'entre une direction et un syndicat, l'accord se construit.
06:20Mais nous, on y est pour rien.
06:20Les usagers...
06:20Vous avez totalement raison.
06:21Moi, je suis d'accord avec Olivier,
06:25sauf que je pense que ce dialogue social
06:27entre la direction de ces différents services et la base
06:32est une gigantesque fable.
06:34Que ça n'existe pas.
06:35Il a pu exister par le passé.
06:36Ah oui, mais alors ça fait très très longtemps que ça n'existe plus.
06:39Ça fait très très longtemps qu'aujourd'hui,
06:41les seuls qui payent cette absence de dialogue social,
06:45ce sont les usagers.
06:46Et je pense qu'Olivier, vous me rejoindrez là-dessus.
06:49Ah oui, bien sûr que les conséquences pour les usagers
06:51sont terrifiantes.
06:52Mais oui, mais c'est toujours la même chose.
06:53C'est vrai que c'est pénible.
06:54On ne peut pas prendre les gens en otage.
06:55On ne peut pas prendre les Français en otage.
06:57On ne peut pas prendre les usagers en otage.
06:58Est-ce que...
06:59Tout ça pour obtenir des primes de salaire
07:01sur le dos des usagers qui n'y sont pour rien.
07:03Dialogue entre la direction et les syndicats.
07:05Moi, je suis d'accord avec vous.
07:06Mais c'est très bien.
07:06C'est sain.
07:07C'est parfait.
07:08Mais les autres, ils y sont pour quoi ?
07:10Ils ont payé leurs billets de train.
07:11Ce sont des familles entières.
07:12Ça coûte cher.
07:12Ils partent pas en vacances.
07:13C'est pour ça que l'accord salarial
07:15devrait être conclu
07:16avant le dépôt d'un préavis de grève.
07:19Mais systématiquement,
07:20ça se passe comme ça, en effet.
07:21Oui.
07:22Non, mais...
07:22Et je pense que les responsabilités sont partagées.
07:24Je ne dis pas que les syndicats
07:25ne jouent pas à ce calendrier-là.
07:27Mais la direction le joue aussi.
07:29Prenez la voiture, ça vous coûtera moins cher.
07:30Prenez l'avion, ça vous coûtera moins cher.
07:31Voilà.
07:32Mais ça, c'est vrai que la politique tarifaire,
07:34il y aurait des questions à poser
07:34à la direction de la SNCF
07:36sur la construction de sa politique tarifaire.
07:37Mais c'est un truc de dingue, pardon, excusez-moi.
07:39Mais un Paris-Bordeaux...
07:40Paris-Bordeaux, je prends Paris-Bordeaux,
07:41qui a deux heures,
07:43vous savez combien ça coûte ?
07:44200 euros, si vous n'avez pas le cas.
07:44Oui, j'allais vous dire 280, mais...
07:46Non, mais c'est peut-être 280 ?
07:47Ça dépend, d'ailleurs.
07:48Ça ne va pas bien ou quoi ?
07:49C'est de la folie, ces tarifs.
07:50Je suis totalement d'accord avec vous.
07:51Vous avez raison de pointer...
07:53Mais c'est un luxe de...
07:54Et en seconde, je ne parle pas de la première, bien sûr.
07:56Vous avez raison de pointer ces tarifs,
07:58sauf que lorsque vous imaginez
08:00que de conduire aujourd'hui,
08:02ce sont des points, des amendes,
08:04éventuellement sur le...
08:06Tout ça concourt à ce que de toute façon,
08:09vous vous sentiez obligés à prendre le rail,
08:11et le rail aujourd'hui est presque inaccessible pour les Français.
08:15Exactement.
08:15C'est inaccessible.
08:17Vous avez raison,
08:17280 euros pour faire Paris-Bando,
08:19ce n'est pas possible.
08:20Paris-Nice, vous faites en combien de temps ?
08:22Ça coûte combien ?
08:23Vous aviez dit...
08:24Non, je ne sais pas...
08:25Je ne suis pas sûr que ce soit vous,
08:26mais c'était presque 400 euros.
08:27Enfin, ça ne va pas bien.
08:27Oui, c'est impossible.
08:28N'importe quoi.
08:29Et vous mettez combien de temps pour aller à Nice ?
08:31Ce n'est pas possible.
08:31Après, on nous dit oui.
08:32Si vous prenez l'avion, vous polluez.
08:34Moi, je pollue toutes les semaines.
08:36Vous polluez toutes les semaines ?
08:37Non, mais on vous fait culpabiliser.
08:38Un gros pollueur.
08:39Un gros, gros pollueur.
08:40Vous êtes un gros pollueur.
08:40Je ne peux pas le faire en vélo.
08:41Non, mais vous ne pouvez pas le faire en vélo,