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  • 11/04/2025
La Grande Interview Général Jean Baptiste Tine

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Personnes
Transcription
00:00Bonjour et bienvenue dans la grande interview.
00:15Notre invité aujourd'hui est le général Jean-Baptiste Tine,
00:18ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique de la République du Sénégal.
00:23Monsieur le ministre, bonjour et merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:26Vous occupez ce poste depuis près d'un an.
00:30Quels sont les principaux résultats que vous avez pu atteindre durant cette période ?
00:34Bonjour, c'est un grand plaisir pour moi de recevoir RT, ici à Dakar.
00:40Donc je vous souhaite la bienvenue au Sénégal et un très bon séjour parmi nous.
00:47C'est vrai que ça fait, dans quelques jours, ça fera un an que je suis à la tête du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique.
00:56Pour faire un bilan très sommaire, je vais dire, je vais aborder juste trois points.
01:04Le premier point, c'est la gouvernance électorale.
01:08Vous savez, nous avons eu à organiser des élections législatives anticipées dans un délai très contraint.
01:15Et ça s'est soldé par une élection avec zéro contestation.
01:23Je dirais même 100% d'acclamation.
01:26Ça, c'était une performance remarquable à mettre au crédit.
01:31Donc c'est-à-dire que les résultats reflètent bien la volonté du peuple ?
01:34Non seulement les résultats reflètent la volonté du peuple, mais en plus, en plus de tout ça, tous les acteurs politiques et la société civile,
01:44tout le monde a été d'accord pour dire que ça s'est organisé dans d'excellentes conditions.
01:49Le deuxième point.
01:50Juste une question de précision, comment vous l'expliquez en fait, cette victoire ?
01:54La victoire, je l'explique simplement par la majorité sociologique du parti qui est au pouvoir et la coalition qui a porté le président au pouvoir.
02:06La majorité qui avait commencé déjà à se dessiner en fait depuis 2021 et qui n'a fait que se concrétiser par la voie des urnes en 2024,
02:15une fois que les conditions politiques leur ont permis de manifester leur choix.
02:21Le deuxième point sur lequel on peut faire un bilan, c'est les réformes profondes que nous sommes en train d'engager au niveau de l'administration territoriale
02:32pour en faire une administration beaucoup plus proche des populations, mais aussi beaucoup plus performante en termes de délivrables.
02:45Le troisième point, c'est surtout par rapport à la sécurité intérieure,
02:49avec globalement l'adoption depuis fin décembre d'une doctrine nationale de police de proximité
02:58qui va mettre la population au cœur de la production de la sécurité.
03:05À côté de la sécurité publique, nous avons aussi naturellement la sécurité civile
03:10que nous sommes en train de voir monter en puissance en termes de moyens et de capacités.
03:19Voilà en gros le bilan absolument satisfaisant que je tire de ma première année d'exercice.
03:25Est-ce qu'on peut parler un tout petit peu plus de cette doctrine que vous venez d'évoquer ?
03:29Oui, vous savez, la doctrine de police de proximité.
03:33Déjà, excusez-moi, c'est quoi police de proximité ?
03:35C'est une police qui a une approche proactive et qui fait participer
03:44l'ensemble des parties prenantes de la société à la sécurité collective.
03:50En gros, le policier, il devient le responsable de la sécurité, devient globalement un médiateur de la sécurité
04:00avec autour de sa personne les porteurs de voix, les leaders d'opinion, les leaders religieux,
04:09les associations de femmes, les associations de jeunes.
04:12En fait, tout ce qui compte dans la localité participe à faire le diagnostic local de sécurité
04:18et à proposer des solutions à travers des contrats locaux de sécurité
04:23pour adresser les problématiques de sécurité au niveau le plus bas.
04:27C'est de cela qu'il s'agit.
04:29C'est une doctrine qui vient en gros des pays anglo-saxons
04:33qui ont une tradition, disons, d'approche très douce de la police.
04:38Et à côté de ces pays anglo-saxons, la plupart des pays fortement fédéraux,
04:45les pays fédéraux et les pays fortement décentralisés,
04:49privilégient cette action policière à côté de l'action policière plus classique,
04:56faite essentiellement d'intervention de moyens spécialisés.
05:00Mais quel est l'objectif final ?
05:01Renforcer la sécurité à l'intérieur du pays ?
05:03Améliorer la sécurité partout sur le territoire.
05:07Démocratiser l'accès à la sécurité partout sur le territoire
05:10en incluant toutes les populations à la production de sécurité.
05:14Il faut que les populations se sentent concernées par la sécurité.
05:18Parce que l'un des domaines clés de la sécurité, c'est le renseignement.
05:22Et pour avoir du renseignement, qui est le mieux placé que la population
05:26pour donner la bonne information aux forces de l'ordre ?
05:29Quelle est la situation sécuritaire actuelle dans le pays ?
05:33Globalement, c'est une situation absolument maîtrisée.
05:36Je regardais tout à l'heure le global index crime,
05:41le même que l'index NUMBO.
05:44Le Sénégal n'est pas parmi les pays les plus criminels en Afrique.
05:49Il n'est pas non plus parmi les pays les plus sûrs.
05:52C'est notre objectif.
05:53Il est donc dans une position médiane où il y a certes de la criminalité,
05:59mais pas de la très très très forte criminalité.
06:02C'est très maîtrisé.
06:05Il faut juste signaler que la criminalité est corrélée
06:08avec la situation économique et le chômage.
06:12C'est l'occasion même d'adresser ou en tout cas d'évoquer
06:16les questions de la migration irrégulière,
06:18qui sont complètement liées en fait
06:22à la situation économique difficile que traverse notre pays
06:28avec l'ensemble pratiquement de tous les pays africains
06:31qui sont confrontés à des problèmes de développement
06:35et à côté d'une très forte poussée démographique de la jeunesse.
06:43La jeunesse, nous avons beaucoup de jeunes,
06:45la population essentiellement jeune.
06:46elle augmente de manière exponentielle
06:50alors que l'économie ne suit pas la même trajectoire.
06:54Ce qui fait que ce sont des problèmes
06:55auxquels nos gouvernements sont actuellement confrontés.
06:58Mais si nous prenons l'exemple du Sénégal
07:01avec l'agenda national de transformation systémique du Sénégal
07:06que nous appelons la vision 2050,
07:09avec le développement des pôles-territoires,
07:11nous proposons une trajectoire nouvelle
07:15à nos populations.
07:19Je pense que c'est une alternative que nous leur proposons
07:22et nous leur demandons à tous
07:26de s'approprier cette vision,
07:28de s'approprier ce référentiel
07:30et de construire le développement ici
07:32parce que l'avenir est ici chez nous.
07:34Mais de quelles mesures en s'agit-il
07:36lorsqu'on parle du renforcement de la sécurité dans le pays ?
07:40Première chose,
07:41il y a un problème de couverture générale,
07:43ce qu'on appelle la couverture générale de base.
07:45Il s'agit, un, d'être présent
07:47partout où on doit l'être sur le territoire national.
07:50Aucune parcelle du territoire national
07:52ne doit être hors de la vue
07:54ou du contrôle des forces régaliennes.
07:58C'est le premier point.
07:59Deuxième point, c'est le renseignement.
08:02Il faut savoir ce qui se passe.
08:04Et pour savoir ce qui se passe,
08:06il faut être en étroite,
08:10en étroite, disons, interaction
08:13avec les populations.
08:15Cela veut dire que la relation avec les populations
08:18doit être basée sur la confiance
08:20dans les forces de l'ordre.
08:21Enfin, après, il y a un problème de moyens,
08:24un certain nombre de capacités
08:26à mobiliser pour pouvoir, voilà,
08:29assurer une surveillance du territoire,
08:33prévenir la commission de crimes,
08:35etc., etc., etc.
08:37Mais en gros, en gros,
08:38il faut simplement éviter
08:40d'avoir un pays où tout est vers le centre,
08:46tout est concentré vers une partie du territoire
08:49et on laisse la périphérie
08:52à la disposition des bandes de criminels.
08:54en fait, ce qui se passe au Sahel,
08:57c'est à peu près ça,
08:58la raison, elle est là.
09:00On a des étendues de territoires
09:02très très vastes
09:04avec des appareils de sécurité
09:05faibles en nombre,
09:08j'ai un effectif,
09:10faibles en nombre,
09:11faibles en capacités
09:12et quelquefois, plus ou moins,
09:14inadaptées avec la gestion
09:16de ce type de criminalité
09:18ou de ce type de conflictualité.
09:21Tant qu'on a parlé de la région du Sahel,
09:23qui fait face actuellement
09:24à la menace terroriste,
09:26est-ce que cette menace
09:28est présente sur le territoire sénégalais ?
09:31Disons que la menace terroriste,
09:34elle existe partout.
09:37Elle existe partout,
09:38il n'y a personne qui est à l'abri
09:39de la menace terroriste.
09:42Maintenant, la présence terroriste,
09:45je ne le pense pas,
09:46même s'il n'est pas exclu
09:48qu'il y ait des sympathisants
09:52de ces groupes
09:54qui vivent par nous,
09:55mais sans commettre aucune action.
09:58En tout cas,
09:59nous n'avons pas de passé terroriste ici,
10:01nous n'avons jamais eu,
10:03nous n'avons jamais eu
10:04à constater la commission
10:06d'actes terroristes
10:07sur le territoire du Sénégal.
10:08Monsieur le ministre,
10:10on va parler un tout petit peu
10:11de votre carrière politique.
10:13Vous avez été ambassadeur en Russie,
10:16quelles sont vos impressions en fait ?
10:19D'abord, je me félicite
10:21d'avoir eu la chance
10:22d'avoir été ambassadeur à Moscou.
10:27J'ai découvert un très beau pays,
10:29un grand pays
10:29avec beaucoup de diversité
10:34sur tous les plans,
10:35sur le plan culturel,
10:36sur le plan religieux,
10:39sur le plan racial.
10:39mais un pays
10:42où toutes les différences
10:45se vivent sans accro.
10:50C'est un pays assez...
10:52C'est un pays très sûr.
10:54Un pays très sûr.
10:56Un pays,
10:57si on prend l'exemple de Moscou,
11:00où tout le monde
11:00vaque tranquillement
11:02à ses occupations,
11:04sans aucune peur
11:06d'être attaqués
11:07par des bandits
11:08ou des délinquants.
11:10Un pays aussi
11:12sur lequel
11:14on peut
11:16prendre...
11:18on peut prendre...
11:19on peut copier
11:20beaucoup de choses
11:21en Russie.
11:23Par exemple ?
11:23Par exemple,
11:24l'autosuffisance alimentaire.
11:27Entre 2014 et 2024,
11:29la Russie,
11:29après les premières sanctions,
11:31est parvenue
11:32à assurer
11:33plus que son autosuffisance
11:34alimentaire,
11:35aussi bien
11:36sur le plan de l'élevage
11:37que sur le plan
11:38de la production
11:39de céréales,
11:40par exemple,
11:41jusqu'à être
11:41un exportateur net
11:43de ces produits.
11:45Sur le plan
11:45de l'éducation,
11:46c'est la même chose.
11:48Je dois aussi
11:49le souligner
11:51pour en remercier
11:53la Russie.
11:54nous avons maintenant
11:56pratiquement
11:57100 bourses d'études
11:58pour nos étudiants
12:00chaque année
12:01dans vos universités
12:03en Russie.
12:04Rien que parmi
12:04ceux qui viennent
12:05sur une bourse de l'État.
12:06Je ne parle pas
12:07de ceux qui viennent
12:08à titre privé.
12:10Donc, c'est dire
12:10que vraiment,
12:12il y a des points
12:13sur lesquels
12:14nous pouvons encore
12:15continuer
12:16à renforcer
12:18la coopération
12:19à notre bénéfice.
12:19Une petite question
12:20de précision,
12:21mais ici,
12:22au Sénégal,
12:23est-ce que
12:23vous ressentez
12:24la demande
12:25de la part
12:26des étudiants
12:27sénégalais
12:27pour aller
12:29étudier en Russie ?
12:30Je sais qu'il y en a
12:31beaucoup,
12:32notamment ceux
12:32qui veulent étudier
12:34des matières scientifiques.
12:36Je sais qu'il nous avait
12:38été offert
12:3920 places
12:40de...
12:4120 bourses
12:43d'études
12:44dans les filières
12:45du nucléaire
12:48que nous peinons
12:51que nous peinons
12:51actuellement
12:52que nous peinons
12:53à remplir.
12:56Mais,
12:57nous ne désespérons pas.
12:58Je suis persuadé
12:59qu'avec de l'information,
13:01avec la bonne information,
13:03au niveau des écoles,
13:05des écoles secondaires
13:06et au niveau
13:07des universités,
13:09nous parviendrons
13:10à augmenter
13:12l'engouement
13:12de nos jeunes
13:13pour aller étudier
13:14en Russie.
13:15Alors,
13:15vous venez d'évoquer
13:16la sécurité alimentaire,
13:19l'enseignement.
13:20Ici,
13:20on parle de la sécurité
13:22en général.
13:22Est-ce qu'il y a
13:23des choses
13:24qui ont attiré
13:25votre conscience ?
13:26Oui,
13:26disons la sécurité
13:28générale du pays.
13:30Dans mon exemple,
13:33moi,
13:33je suis arrivé
13:34juste après
13:35le déclenchement
13:36de l'opération
13:40spéciale
13:40en Ukraine,
13:42à Moscou.
13:44on ne sent pas,
13:45on n'a pas senti
13:47du tout
13:48de fébrilité
13:49ni d'impact
13:52sur la vie courante,
13:53malgré que
13:54la frontière
13:54ne soit pas
13:56très loin.
13:57Si mes souvenirs
13:57sont exacts,
13:58on était autour
13:59de 800 kilomètres,
14:00je pense,
14:00à peu près
14:00de la frontière.
14:03Voilà.
14:04Mais peut-on
14:05s'attendre
14:05à un renforcement
14:06du partenariat
14:08sécuritaire ?
14:10Il faut le souhaiter.
14:12Il n'y a pas
14:14d'exclusif,
14:15comme on a
14:16coutume de le dire
14:16ici,
14:17dans nos relations
14:18diplomatiques.
14:24Je pense
14:24qu'il y a déjà
14:25de très bonnes
14:28relations
14:29sur ce plan,
14:30ne serait-ce que
14:30par la mise en place
14:31des attachés
14:34de défense
14:34et de sécurité.
14:35nous sommes
14:36à Moscou
14:37depuis plus
14:39de 20 ans
14:40maintenant,
14:40je pense.
14:41Il y a un attaché
14:42de défense
14:42et de sécurité
14:43du Sénégal
14:44à Moscou.
14:45Il y a un bureau
14:45de coopération
14:46en matière de sécurité
14:47à l'ambassade russe
14:49à Dakar.
14:51Il y a quand même
14:52des échanges
14:52à tous points de vue
14:54dans le domaine
14:55du renseignement,
14:56dans le domaine
14:56de la formation,
14:59notamment dans
14:59le domaine
15:00de la formation
15:01de nos pilotes
15:02d'hélicoptère.
15:03Il y en a qui ont fait
15:05des formations
15:06là-bas
15:06en Russie.
15:09Oui,
15:10ça c'est très important.
15:11Dans quel domaine
15:12l'expertise russe
15:13pourra être utile
15:14pour le Sénégal ?
15:15Pratiquement dans
15:16tous les domaines.
15:17Aujourd'hui,
15:17je pense qu'il y a
15:18des domaines porteurs
15:19sur lesquels
15:20on pourrait peut-être
15:21s'intéresser davantage.
15:23Tout ce qui est
15:23cybersécurité,
15:25par exemple,
15:26c'est un domaine
15:27très porteur.
15:30La gestion
15:30des catastrophes
15:31naturelles,
15:32c'est un domaine
15:33des catastrophes
15:34naturelles,
15:35voire même
15:35la gestion
15:36des incidents
15:37majeurs.
15:39J'ai vécu
15:41sur place
15:42à Moscou
15:43l'attentat
15:44terroriste
15:44qu'il y a eu
15:45dans la banlieue
15:47de Moscou,
15:47je pense,
15:48l'année dernière.
15:49Crocus City Hall.
15:51Crocus City Hall.
15:54J'avais été
15:54particulièrement
15:55impressionné
15:56par la très
15:58rapide réaction
15:59des forces
16:00de police
16:01et de secours
16:03en général
16:03qui,
16:04en moins d'une heure,
16:05avaient réussi
16:06à prendre en compte
16:07l'incident,
16:10à le gérer
16:10et dans le même temps,
16:12pratiquement dans les heures
16:13qui ont suivi,
16:15certains éléments,
16:17disons,
16:17des assaillants
16:18avaient déjà été arrêtés.
16:20Donc,
16:20c'est la preuve
16:21que vous avez
16:22un système
16:23qui fonctionne
16:23et je vous en félicite.
16:25Merci beaucoup.
16:27Mais si je ne me trompe pas,
16:29la ligne politique
16:30du gouvernement
16:32vise
16:33la diversification
16:34des alliances
16:36et des partenariats,
16:37notamment en ce qui concerne
16:38la sécurité.
16:40Est-ce que
16:40c'est bien cela ?
16:41En règle générale,
16:42il s'agit simplement
16:43de relations
16:44diplomatiques
16:45qui
16:47privilégient
16:49au départ
16:49le voisinage
16:51immédiat
16:52de l'Afrique
16:53de l'Ouest,
16:53ensuite
16:55notre continent,
16:58l'Union africaine.
17:00Dans ces
17:00deux cercles
17:02que nous appelons
17:02pratiquement
17:03des cercles
17:03concentriques,
17:05nous avons déjà
17:06des accords
17:07de
17:08sécurité collective,
17:11c'est le mot,
17:12au sein
17:13de la CEDEAO.
17:14Nous avons aussi
17:15la même chose
17:16au niveau
17:17de l'Union africaine.
17:20Nous privilégions
17:20donc d'abord
17:21ces deux axes.
17:22à côté
17:23de ces deux axes,
17:24nous avons
17:25des partenaires
17:27stratégiques
17:28traditionnels
17:29comme la France,
17:32les États-Unis,
17:34plus récemment,
17:35la Chine.
17:36Et nous avons
17:36peut-être des
17:37partenaires
17:38nouveaux
17:40qui,
17:42même s'ils coopèrent
17:43avec nous
17:44depuis assez longtemps,
17:46sont en train
17:46de prendre
17:47une trajectoire
17:49ascendante
17:50en termes
17:51de coopération
17:51avec le Sénégal
17:52et c'est le cas
17:53de la Russie.
17:54Il faut s'en féliciter.
17:55Est-ce que la
17:55cybersécurité
17:56figure parmi
17:57les priorités
17:58de votre ministère ?
18:00Absolument.
18:00La cybersécurité
18:01intéresse
18:02l'ensemble
18:03du gouvernement,
18:05l'ensemble
18:06des pouvoirs
18:07publics,
18:08ne serait-ce que
18:09sur le plan
18:10de l'intégrité
18:11de nos secteurs
18:14critiques ?
18:17Comme vous le savez,
18:18mieux que moi,
18:20de plus en plus,
18:23les criminels
18:25utilisent
18:26les réseaux
18:26cyber
18:27pour s'attaquer
18:29à des organisations
18:31étatiques
18:32pour nous.
18:33Donc,
18:33il faut ça...
18:34Est-ce que ces attaques
18:35touchent le Sénégal
18:36aussi ?
18:36Nous avons eu
18:38à déplorer
18:39des cyber-attaques
18:42quelques fois ciblées,
18:44quelques fois
18:44pas tout à fait ciblées,
18:47mais heureusement,
18:47nous avons toujours
18:48réussi à les contenir
18:50à leurs plus
18:51bas niveaux
18:52de conséquences,
18:53à mitiger
18:53les conséquences
18:54de ces cyber-attaques.
18:56Si on parle
18:56du trafic
18:58de drogue,
18:58est-ce que c'est
18:59un problème
18:59ici au Sénégal
19:00contre lequel
19:02lutte,
19:03notamment,
19:03la police ?
19:05Nous,
19:06traversons depuis
19:07quelques années,
19:10nous expérimentons
19:11plutôt la saisie
19:12de quantités
19:14de plus en plus
19:15importantes
19:15de drogues,
19:17y compris
19:17de la drogue dure
19:18comme essentiellement
19:19de la cocaïne
19:20qui semble nous venir
19:21de l'Amérique du Sud.
19:23Malheureusement,
19:24la position géographique
19:25de Dakar
19:26s'en fait un point
19:27stratégique,
19:29s'en fait un carrefour
19:30qui fait que,
19:30bon,
19:31nous luttons sans cesse
19:32contre ce trafic
19:34international
19:34de drogue.
19:36mais ça reste encore
19:38vraiment contenu
19:39et nous pensons
19:42que c'est une zone
19:44de trafic
19:44mais c'est plus
19:45tourné
19:46vers le reconditionnement
19:47de la drogue
19:48destinée
19:50à être
19:50réexportée.
19:52La consommation
19:52de drogue dure
19:53n'est pas encore
19:54très élevée
19:55dans notre pays
19:56en raison du caractère
19:57très onéreux
19:58de ce type de drogue.
19:59par contre,
20:00nous avons
20:00du chanvre indien
20:01qui,
20:02malheureusement,
20:03continue de faire
20:04beaucoup de dégâts
20:05dans la jeunesse
20:05et contre lequel
20:06nous luttons
20:08par la sensibilisation,
20:09nous luttons
20:10par la prévention,
20:11nous luttons aussi
20:11par la répression.
20:13Quel regard
20:14portez-vous
20:14sur la migration
20:15circulaire,
20:17comme on dit ?
20:18Bien,
20:19si l'immigration
20:20circulaire consiste
20:21en fait à organiser
20:23l'immigration
20:24selon le principe
20:27de satisfaire
20:29les besoins
20:31des marchés
20:34qui veulent
20:35de la main-d'oeuvre
20:36fournis
20:37par des marchés
20:38qui ont
20:39de la main-d'oeuvre
20:40disponible.
20:42Nous pensons
20:42que c'est une bonne chose
20:44parce que
20:45on se retrouve
20:48dans une situation
20:48gagnant-gagnant
20:49lorsque ça
20:51s'est organisé
20:52de sorte à respecter
20:53les droits de l'homme
20:54et respecter
20:56la dignité humaine
20:57que ça se passe
20:58dans de très bonnes conditions.
20:59Si c'est bien organisé,
21:01il n'y a aucun problème.
21:02Nous pensons
21:03très honnêtement
21:04que ça aidera
21:06à réduire
21:08de manière drastique
21:10la migration irrégulière
21:12parce que là aussi
21:13la migration irrégulière
21:15a parmi ses causes
21:16la difficulté
21:18de migrer
21:19de manière officielle
21:21par les voies régulières.
21:23Notamment
21:23avec certains pays,
21:25le visa
21:26est très difficile.
21:27Si le visa
21:28avait été
21:29un peu plus simplifié,
21:30peut-être qu'on aurait
21:30même eu droit
21:32à une migration
21:33peut-être
21:34circulaire,
21:35mais volontaire
21:36et peut-être
21:38même non organisée.
21:40Les gens
21:41partiraient d'eux-mêmes
21:42et reviendraient
21:43d'eux-mêmes
21:44à des cycles
21:45ou à des périodes
21:47qui détermineraient
21:48eux-mêmes.
21:48Espérons
21:49que nous allons
21:50trouver...
21:53De toute façon,
21:54nous sommes en train
21:54de travailler
21:54avec tous nos partenaires
21:56pour organiser
21:58la migration circulaire
21:59et je suis persuadé
22:01que ça va réduire
22:02le flot
22:04de migration irrégulière.
22:06Si nous regardons
22:07par exemple
22:07les statistiques
22:08de cette année,
22:08en 2025,
22:09les chiffres
22:10sont très bons
22:11en termes
22:12d'interception
22:12et d'arrestation
22:15des passeurs
22:16parce qu'en fait
22:18c'est sur cette cible
22:19qu'il faut agir
22:20pour cesser
22:21d'envoyer
22:22les jeunes
22:23dans la mer,
22:26que ce soit
22:26en mer Méditerranée
22:27ou dans l'océan Atlantique.
22:29Les chiffres
22:29sont actuellement
22:30très bons,
22:31les prévisions
22:32sont très bonnes.
22:33Si nous maintenons
22:34le cap comme ça,
22:36j'ai bon espoir
22:37qu'on aura
22:38moins de morts
22:40cette année
22:41dans la mer.
22:42Que fait votre ministère
22:43pour baisser
22:44le nombre
22:45d'accidents routiers ?
22:47La sensibilisation,
22:50la prévention.
22:52Est-ce que ce nombre
22:53est élevé en fait ?
22:54C'est toujours élevé,
22:56c'est toujours élevé.
22:57Je n'ai pas
22:58de chiffres
22:58malheureusement
22:59avec moi
23:00tout de suite.
23:02Mais
23:02on n'est pas,
23:05on est dans des
23:06dans des chiffres
23:09assez élevés par an
23:10d'accidents mortels.
23:14Du fait,
23:15premièrement d'ailleurs,
23:16du facteur humain,
23:17c'est le non-respect
23:17du code
23:18de la route.
23:20Du fait
23:20de l'état
23:22mécanique
23:22défaillant
23:23de certains véhicules.
23:25Du fait aussi
23:25quelquefois
23:26de l'état
23:29des routes.
23:30Sur tous ces aspects,
23:32nous avons engagé.
23:33des décisions
23:35ont été prises
23:36pour inverser
23:38la tendance
23:39à court
23:40et moyen terme
23:41de sorte
23:42à rendre
23:42nos routes
23:43les plus
23:43sûrs
23:45possibles.
23:46On va durcir
23:46la répression,
23:48on va durcir
23:49le contrôle
23:49technique,
23:50c'est déjà
23:51en train d'être fait.
23:52Et on va
23:53renforcer
23:54l'éducation
23:55à la sécurité routière.
23:56Sur ce plan,
23:57que ce soit
23:57la gendarmerie
23:58ou la police,
23:59des actions
24:00assez vigoureuses
24:02sont en train
24:03d'être développées
24:04pour mieux
24:05capaciter
24:06les agents,
24:07certes,
24:07mais encore
24:08et surtout
24:08pour les amener
24:10à avoir
24:11une attitude
24:15beaucoup plus
24:16ferme
24:17avec les usagers
24:18de la route
24:18de sorte
24:19à les obliger
24:19à respecter
24:21les prescriptions
24:21du code de la route.
24:23Comment se poursuit
24:24la lutte
24:24contre la corruption ?
24:25Là aussi,
24:27c'est un phénomène
24:28que nous déplorons.
24:29ce n'est pas
24:32spécifique
24:33à nos pays.
24:34Heureusement,
24:35la corruption
24:36gangrène
24:36toutes les sociétés
24:37dans le monde entier.
24:39Ce qu'il faut faire,
24:40c'est ce que nous sommes
24:41en train d'être,
24:42ce que nous sommes
24:43en train de faire,
24:44c'est de mettre
24:44en place des dispositifs
24:46pour lutter
24:47contre cela.
24:48Il y a des dispositifs
24:48institutionnels
24:49comme l'Office national
24:50de lutte
24:52contre la corruption
24:53ici,
24:54l'OFNAC.
24:56Nous avons des dispositifs
24:58pour traquer
24:59tous les flux
25:00financiers
25:01illégaux
25:02ou illicites.
25:04Nous sensibilisons
25:05les gens,
25:06nous décourageons
25:06les gens,
25:07nous encourageons
25:08les lanceurs
25:09d'alerte
25:10à dénoncer
25:11les pratiques
25:12irrégulières.
25:15Voilà,
25:16c'est ce qu'on fait.
25:17Et puis,
25:17il y a la répression
25:18à chaque fois
25:18qu'on voit
25:19au sein
25:20des forces
25:21de l'ordre
25:22dans le passé
25:24comme dans le présent,
25:25à chaque fois
25:25que nous avons eu
25:26à constater
25:28ce genre
25:28de déviance.
25:29Nous n'avons pas
25:30hésité
25:30à prendre
25:31les mesures
25:31les plus appropriées,
25:33quelquefois
25:33les plus radicales
25:34possibles
25:34pour lutter
25:35contre ce fléau.
25:37On a parlé
25:37tout à l'heure
25:38de la vision
25:39Sénégal 2050.
25:40Quelle est votre vision
25:42de la police
25:432050 ?
25:44C'est une police
25:45moderne,
25:50proche
25:50des populations
25:51et performante.
25:55À travers
25:55ces trois mots,
25:57je pense que
25:58j'ai une vision
25:59très claire
26:00de ce qu'il faut faire.
26:01Il faut que la police
26:02soit moderne,
26:04proche des populations
26:04et performante.
26:06Qu'elle réponde
26:08aux attentes
26:08de la population
26:09et des autorités.
26:11Pensez-vous
26:11que le Sénégal
26:12puisse atteindre
26:13cet objectif
26:13d'ici 25 ans ?
26:15Absolument.
26:16Absolument.
26:17Tout ça,
26:18c'est à porter
26:19de main.
26:20La plupart
26:20de ce que nous appelons
26:22aujourd'hui,
26:23ce qu'on a appelé
26:24dans les années 80
26:25les dragons,
26:26ils ont traversé
26:28toute cette
26:28entre guillemets
26:30cette révolution
26:31à l'espace
26:31d'une génération.
26:32Par l'éducation
26:33et la formation
26:35essentiellement.
26:36Éducation,
26:37formation,
26:37travail.
26:38Monsieur le ministre,
26:39merci beaucoup
26:39pour cet échange
26:40très intéressant
26:41et très enrichissant.
26:43Je rappelle,
26:43c'était le général
26:45Jean-Baptiste
26:46ministre de l'Intérieur
26:47et de la Sécurité publique
26:49de la République
26:49du Sénégal.
26:50Monsieur le ministre,
26:51merci encore.
26:52Merci.
26:52Merci beaucoup.
26:53Merci.
26:53Merci.
26:54Merci.
26:55Merci.
26:56Merci.
26:57Sous-titrage Société Radio-Canada
27:00Sous-titrage Société Radio-Canada
27:02Sous-titrage Société Radio-Canada
27:05Sous-titrage Société Radio-Canada

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