«Libérez Marine le Pen !» : le soutien de Donald Trump est-il embarrassant pour la cheffe du RN ?

Europe 1

04/04/2025

Catégorie

🗞

News

Transcription

Afficher la transcription complète de la vidéo

00:00Il nous reste 15 minutes pour décrypter ce qui fait l'actualité avec vous, avec votre sagacité du vendredi.

00:05Merci, plusieurs aimables.

00:07Ça fait du bien !

00:09Ça ne vous a pas échappé, Donald Trump qui vole au secours de Marine Le Pen la nuit dernière.

00:14Le président américain a appelé à la libération de la chef de file du RN à l'Assemblée,

00:19qualifiant de chasse aux sorcières sa condamnation à une peine d'inéligibilité,

00:23en faisant aussi un parallèle avec les États-Unis. On l'écoute.

00:27C'est une grosse affaire, une très grosse affaire. J'en connais quelque chose.

00:32Et beaucoup de gens pensaient qu'elle n'allait pas être condamnée pour quoi que ce soit.

00:35Et je ne sais pas s'il s'agit d'une condamnation, mais elle a été interdite de se présenter pendant 5 ans.

00:40Elle est la principale candidate. Ça ressemble beaucoup à notre pays.

00:45Voilà. Libérer Marine Le Pen, a-t-il écrit hier soir sur son réseau social.

00:50Raphaël Stainville, est-ce que c'est un soutien embarrassant pour le RN ?

00:54D'abord, il y a plusieurs choses. Je trouve que de Donald Trump en passant par Vladimir Poutine,

01:01de Moscou en passant par Marlago, un certain nombre de responsables politiques

01:08s'intéressent à ce qui se passe en France, et notamment à ce qui intéresse son premier chef Marine Le Pen et sa condamnation.

01:16Ça dit quelque chose de la place qu'elle a prise, non seulement sur la scène intérieure,

01:22mais peut-être même sur la scène internationale.

01:24Après, oui, Marine Le Pen est embarrassée pour les raisons qu'évoquait tout à l'heure Gilles William.

01:30C'est-à-dire que le trempisme dans ses excès, finalement, devient un baiser qui tue.

01:39D'une certaine manière, que ses personnalités puissent se porter à son secours,

01:45ça devient délicat pour Marine Le Pen.

01:48D'une certaine manière, elle-même a changé de position à l'égard de Donald Trump.

01:52Souvenez-vous, lors de sa première élection, elle s'était précipitée à la Trump Tower pour essayer de le rencontrer.

02:04Et là, elle s'est tenue à sage distance du président américain.

02:07Et ce n'est pas elle qui est allée à l'investiture, d'ailleurs.

02:09Gilles William, est-ce que c'est un soutien embarrassant pour vous ?

02:12Parce que pour l'instant, elle n'a pas réagi. Ils sont très prudents.

02:15Si c'est un soutien embarrassant, vous ne pouvez pas empêcher quelqu'un de vous soutenir.

02:20Je dis ça au moment où le rassemblement s'apprête à manifester.

02:23Ce que je veux dire, vous ne pouvez pas empêcher.

02:25Si Hitler aime Beethoven, ce n'est pas pour ça que Beethoven est antisémite.

02:30Sur le fond, je suis moi-même assez inquiet, je le dis, des excès du trempisme,

02:39qui sont le pire service au trempisme, premièrement.

02:43Deuxièmement, dans ce que dit Trump, il y a du vrai et du faux.

02:46C'est dire que non, on pouvait s'attendre à la condamnation de Marine Le Pen,

02:51mais l'exécution provisoire est pour moi quelque chose d'insupportable,

02:57et sur le plan juridique, et sur le plan moral.

03:01Et l'expression chasse aux sorcières, de ce point de vue-là, ne paraît pas excessive.

03:06D'autant qu'au même moment, le Rassemblement national veut faire redescendre la température

03:11avant la manifestation de soutien prévue dimanche.

03:14On va écouter Jordan Bardella, qui précise que ce n'est pas un coup de force,

03:19mais une mobilisation pour la démocratie, en défendant un esprit pacifique lors de ce rassemblement.

03:24J'ai toujours condamné, de la manière la plus vive qui soit,

03:28l'utilisation de la force, de la violence, ou de l'intimidation dans une démocratie.

03:35Pardon de vous rappeler que, depuis que mon mouvement existe dans la vie publique,

03:40la violence et l'intimidation, nous n'avons fait que la subir.

03:43A chaque manifestation, à chaque mobilisation populaire,

03:46parfois à chaque meeting, à chaque rassemblement politique,

03:49une partie du spectre politique, et notamment l'ultra-gauche,

03:52recourt à la violence pour se faire entendre.

03:54Nous ne sommes pas dans cette position-là, nous ne serons jamais dans cette position-là,

03:58et je condamnerai toujours, sans la moindre ambiguïté, les menaces d'utiliser la force.

04:04Voilà, Jordan Bardella sur LCI hier soir, à Felsteinville, voilà.

04:09Il y a un double défi, je pense, pour le rassemblement national,

04:12et pour Jordan Bardella et Marine Le Pen, d'abord,

04:15montrer, malgré tout, leur capacité à mobiliser et bénéficier d'un soutien populaire.

04:22Un électorat qui n'est pas habitué, on peut le rappeler, en tout cas, à aller dans la rue.

04:26Ça fait longtemps que cet électorat n'est plus appelé même à y manifester.

04:30La marche du 1er mai, elle a été abandonnée par Marine Le Pen.

04:34Et le deuxième défi pour Jordan Bardella, c'est de faire la démonstration

04:38que cette mobilisation peut se conduire de manière extrêmement sereine.

04:43Ce sera le plus cinglant des mentis à tous ceux qui voudraient en faire un parti de nazillard.

04:51Donc je pense que c'est extrêmement important pour lui,

04:56et ça fera taire tous ceux qui montrent du doigt ce parti comme un parti de sédicieux.

05:02On a compris, dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon et de Manon Aubry notamment,

05:07qui pointent les risques que ferait peser cette manifestation,

05:12alors même que les sédicieux sont à l'extrême gauche.

05:15J'ai de William Gonadel sur cette volonté d'appeler à un esprit pacifique.

05:20Ecoutez, je pense que M. Bardella ne doit pas être trop complexé non plus.

05:26Le but de la manifestation n'est pas très difficile à comprendre.

05:30C'est de protester contre l'exécution provisoire de cette décision

05:35que je partage cette indignation.

05:38Sur le fond, il ne faudrait pas laisser à penser, même si malheureusement c'est le cas,

05:44que pour l'instant, que la rue appartiendrait qu'à l'extrême gauche.

05:50Moi j'aurais aimé que dans le passé, il y ait des manifestations pacifiques,

05:57mais pas seulement des marches blanches dignes et silencieuses,

06:02quand il y a eu des assassinats épouvantables d'enfants.

06:08Moi j'aurais aimé qu'il n'y ait pas un peuple français complètement résigné,

06:14et qu'il y ait des manifestations nombreuses et pacifiques

06:18contre l'immigration invasive et illégale.

06:22Donc la rue n'appartient pas qu'à l'extrême gauche, je suis désolé.

Recommandations