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Télématin reçoit l'animatrice et autrice Sidonie Bonnec à l'occasion de la sortie de son premier roman "La fille au pair".

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Transcription
00:00Attention, attention, ne réglez pas forcément votre télé, vous êtes bien dans Télématin, parce que quand vous voyez notre invité, vous pourriez, à un moment donné, être dans la confusion.
00:08Pourquoi ? Parce que c'est un des grands visages de France 2. Il n'est pas 18h, non, non, il n'est pas l'heure. Tout le monde a son mot à dire.
00:15Bonjour Sidonie Bonnec. Bonjour Frélie. Bonjour Sidonie. Bonjour Julien.
00:18C'est vrai que d'habitude, vous n'êtes pas à ces horaires-là, vous. Non, je prends le temps de me réveiller.
00:23Avec nous, bien sûr. Je vous admire.
00:25Merci en tout cas d'être avec nous. Vous rajoutez une nouvelle corde à votre arc. Cette corde, c'est un livre. Ce livre, ça s'appelle La fille au père, et c'est chez Albain Michel.
00:33Et c'est marrant, parce que quand on vous connaît, Sidonie, on connaît votre fraîcheur, on connaît votre sourire et tout. En fait, c'est hyper sombre.
00:41Oui, c'est un roman noir. C'est un roman à suspense psychologique. C'est une fiction inspirée de ma propre histoire. J'ai toujours écrit des nouvelles noires.
00:51J'ai toujours, comme tous les êtres humains, eu cette... J'ai peur de beaucoup de choses, l'enfermement, la duplicité, le mal.
01:00Et en fait, écrire une histoire noire et l'histoire de cette fille au père qui va se retrouver dans une famille de Londoniens riches et complètement fous,
01:08ça me permet d'épingler ce mal et de l'observer et sans doute de me rassurer.
01:13Vous l'avez dit, c'est inspiré de façon un peu lointaine, mais de choses que vous avez vécues, parce que vous avez été vous-même jeune fille au père en Angleterre.
01:21Et ça ne s'était pas très, très bien passé. Rapportez-nous.
01:24J'étais fille au père quand j'avais 22 ans. Je voulais apprendre l'anglais pour passer les concours de journalisme.
01:30Ah, tu étais mignonne.
01:31Oh là là, bah voilà, je ressemblais à cette jeune fille. Et donc, je suis tombée dans une famille qu'une amie d'une amie m'a recommandée.
01:38Et malheureusement, le père de famille a rapidement décidé de faire de moi sa maîtresse. Je pense qu'il devait faire ça finalement à chaque fois.
01:44Ce n'était pas forcément lié à ma personne. Et j'ai fui très vite. J'ai vite compris que mes parents m'avaient quand même élevée de manière à être une femme forte,
01:54une jeune fille forte et à pouvoir me sauver. Je suis partie et j'ai inventé un mensonge et j'ai réussi à m'enfuir.
01:59Sauf que cette histoire et cette sidération m'est restée en moi et j'ai comme une petite fille qui est restée toujours un petit peu quelque part dans mon cerveau,
02:10cette jeune femme de 22 ans. Et un jour, il y a deux ans, je vois un film Get Out qui se passe dans une maison, c'est un huis clos.
02:15Et en fait, j'ai une révélation et je revis mon histoire et cette trouille que j'ai eue de jamais pouvoir partir.
02:21Et je me suis dit, c'est un roman, je vais en faire un roman. Et donc, j'ai inventé une fiction avec des secrets incroyables, des rebondissements
02:27parce que j'avais envie de faire la peau à ces vilains et de me faire plaisir. C'est un plaisir au lectrice, au lecteur.
02:33Ça vous a permis de tourner la page, ton jeu de mots ?
02:35Oui, ça m'a permis d'avancer. C'est vrai, oui, t'as pas mal le jeu de mots. Ça m'a permis d'avancer, de me faire du bien.
02:40Et surtout, comme j'adore écrire et que je voulais me lancer en littérature, ça permet aussi de vivre ma vie.
02:46Il y a beaucoup de fictions qui font de la fille au père la méchante qui rentre dans l'univers familial.
02:51L'intruse.
02:52L'intruse, par exemple. C'est aussi un moyen de remettre ce personnage au centre, de dire non, elle n'est pas que la méchante.
02:56Non, j'avais commencé avant, je ne savais même pas que ce projet de l'intruse existait.
03:00C'est ce personnage de femme aussi, de jeune fille qu'on utilise, qu'on soumet.
03:07En fait, ce n'est pas tant une jeune fille qui n'est pas forte, c'est une jeune fille qui n'a pas appris à se défendre.
03:12Oui, elle est où mon héroïne ?
03:14Oui, c'est ça. Parce que c'est vrai que se défendre, ce n'est pas forcément être forte, c'est l'avoir appris en fait.
03:20C'est pour ça que je dis que j'ai eu de la chance, contrairement à mon héroïne, mes parents m'ont appris à vous donner cette force.
03:26Vous écrivez depuis toujours, vous nous l'avez dit, des nouvelles. Vous lisez aussi, vous aimez cet univers du roman noir.
03:32On va vous montrer d'ailleurs des auteurs qui sans doute vous ont inspiré.
03:36Vous allez nous le dire, Stephen King, Romain Gary et Guy de Maupassant.
03:40C'est très varié.
03:41Oui, c'est très varié.
03:42C'est riche.
03:44Il y a l'angoisse et il y a la densité des personnages systématiquement chez ces trois auteurs-là.
03:48Comment ils vous ont inspiré ?
03:50Stephen King, je me revois lire Cimetière sous ma couette à 13 ans et je me dis, ah oui, le monde peut être comme ça.
03:57C'est terrifiant.
03:59Et à la fois, c'est agréable de plonger dans ces émotions-là parce qu'on explore l'âme humaine en fait.
04:04On explore une face et un coin qu'on n'a pas envie d'explorer et pourtant qui existe.
04:10Romain Gary, c'est pour la force des personnages de la psychologie, l'amour.
04:16Puis une langue.
04:17C'est la plus belle écriture au monde pour moi.
04:19Et Guy de Maupassant, c'est le roi de la folie.
04:21Aussi de la description du quotidien qui boite et qui vrille en enfer.
04:26Et ça, moi, ça me passionne.
04:27C'est comment notre vie là, qui est très agréable, tout d'un coup peut se mettre à boiter.
04:31Et à un moment, on peut vraiment être aspiré et on ne l'a pas vu venir.
04:34Ces trois auteurs-là, ils ont été adaptés au cinéma.
04:37Ça fait partie des choses.
04:38Par exemple, quand on écrit un livre, est-ce qu'on pense à en donner à son éventuelle adaptation ?
04:43Est-ce que c'est possible quand on lit le vôtre ?
04:44Alors, j'avoue que je n'y ai pas pensé.
04:46En revanche, quand je l'ai écrit, j'ai essayé de rendre ça visuel.
04:52Parce que quand on a que l'écriture...
04:53En fait, on voit ce qu'on décrit.
04:54Voilà, exactement.
04:55Et donc, j'ai vraiment...
04:57J'ai décrit les lieux.
04:58Ce lieu qui est quand même terrifiant, cette résidence Heiden Grove,
05:03où on est enfermé, où il y a des manoirs, des voitures de luxe.
05:07Il y a ce grand portail noir mat qui se ferme.
05:11Une prison de riches.
05:12Voilà, c'est une prison de riches.
05:13Et ce lieu, il a existé.
05:14Parce que c'est le lieu dans lequel j'ai été moi-même prise au piège.
05:18Et je trouve qu'il est complètement cinématographique.
05:21Il est visuel.
05:22Il est très anglais, aussi, dans ce que vous décrivez là.
05:25Mais Camille Dahan, elle a envie de nous ramener en France
05:28et de faire avec vous un tour de France avec son joli béret, façon Émilie in Paris.
05:32Exactement, c'est Émilie in Paris.
05:34Alors, Sidonie, vous êtes née à Reims.
05:36Vous avez grandi à Aix.
05:37Vous avez aussi vécu à Lorient, à Laval, à Martigues.
05:40Partons donc faire un petit tour de notre douce France.
05:43Je me sens plus en sécurité qu'en Angleterre.
05:45Oui, ne vous inquiétez pas.
05:46Je sais que vous êtes joueuse.
05:48Alors, je vais vous proposer, merci, de tourner cette petite roue.
05:52C'est magnifique.
05:53Avec plein de régions.
05:54Et derrière chaque région se cache une question.
05:56Je vous en prie, on y va.
05:59C'est parti.
06:00Alors, il faut voir la caméra, la roue.
06:03Point d'interrogation.
06:04Point d'interrogation.
06:05Sidonie, il va falloir trouver la région qui correspond à cette expression.
06:09Où peut-on t'entendre ?
06:11C'est du café de belle-mère.
06:14C'est du café de belle-mère ?
06:15C'est du café de belle-mère.
06:16Je ne connais pas, je ne sais pas.
06:17Pas une région dans laquelle j'ai vécu.
06:19Est-ce que quelqu'un sait ?
06:20Non.
06:21C'est du café de belle-mère ?
06:22Ça pourrait être dit avec un accent.
06:23Oui.
06:24Un accent du Nord, par exemple.
06:25Oui.
06:26Un accent du Nord.
06:27C'est du coffre...
06:28Non, je n'arrive pas à le faire.
06:29Il vaut mieux pas.
06:30Il vaut mieux pas.
06:31C'est le Nord.
06:32C'est du coffre de belle-mère.
06:34Oui, ça va.
06:35C'est le Nord de la Belgique, là, pardon.
06:38Cette expression veut dire que ça désigne un vieux café bouilli qui est très mauvais,
06:43mais qui est OK pour la belle-mère.
06:45On ne peut pas servir aux invités, mais voilà.
06:47Moi, j'aime bien la belle-mère.
06:48On enchaîne avec une autre région.
06:52La Bretagne.
06:53La Bretagne.
06:54Vous êtes une amoureuse de Dinard.
06:56Oui.
06:57Je crois aussi que c'est un peu la région de votre enfance.
06:59Oui.
07:00Justement, de votre adolescence.
07:02Vous savez qu'on a retrouvé un copain qui voulait vous faire un petit coucou ?
07:06Très bien.
07:07Je suis ravie.
07:08Je vais lui demander qui c'est.
07:09Bonjour, ma chère Céline.
07:11Comme tu vois, je suis sur la plage de notre enfance, la plage de l'Écluse.
07:15Je garde un très bon souvenir de nous deux à bord du bateau de mes parents sur cette belle-mère.
07:20Un aussi beau jour qu'aujourd'hui, avec quelques degrés en plus en plein été, bien sûr.
07:24L'invitation vaut toujours pour faire un tour de bateau en famille lors de ta prochaine venue.
07:29Toutes mes félicitations pour cette réussite dans ton nouveau livre.
07:34Je te souhaite un bon anniversaire avec de nombreux jours de retard.
07:38Ça vaut toujours le coup de le faire.
07:40Je tiens à dire que je reste toujours deux jours plus jeune que toi.
07:43Je t'embrasse très fort, Céline.
07:44Et bim, à Flavie également.
07:46Nous, évidemment, on sent le pâté.
07:49On l'embrasse aussi.
07:51Flavie partage mon amour de Dinard.
07:54On se croise parfois.
07:56C'est le maire de Dinard qui était mon pote d'enfance.
07:59On parle des tours de bateau avec ses parents.
08:01Mais il y a aussi le car qui nous emmenait à 7h du matin de Dinard à Saint-Malo.
08:06On était comme ça.
08:07C'est un très bon souvenir.
08:08Comme c'était votre anniversaire il n'y a pas longtemps,
08:10on est allé chercher les chocolats de Dinard que vous adorez.
08:13C'est incroyable.
08:14Comment on fait tout ça ?
08:15C'est une surprise.
08:16C'est les surprises de Télématin.
08:17Pas le tasard, mais j'adore.
08:18Oui, on le sait très bien.
08:19C'est pour ça.
08:20Alors, on a plus le temps de se faire une dernière petite question.
08:22Une dernière réaction.
08:23Elle est rapide.
08:24Elle est rapide.
08:25Elle envoie tellement fort la roue qu'évidemment...
08:27Hop là.
08:28Elle a triché.
08:30On va tenter de revivre votre Madeleine de Proust.
08:33Si je vous mets une petite nappe à carreaux.
08:37Si je vous donne un petit upperware avec des oeufs durs.
08:41Est-ce que ça vous rappelle quelque chose ?
08:43Ça me rappelle les pique-niques avec mon papa et ma maman dans la Sainte-Victoire,
08:47avec 100 Provence où on habitait et où mon père était joueur de foot et entraîneur.
08:50Donc on faisait ça.
08:51C'est des vrais oeufs durs.
08:53Oui, je les ai faits hier soir.
08:56Je peux venir tous les matins ?
08:58Bien sûr.
08:59Je vais les manger tout de suite.
09:03Vous avez bien joué le jeu.
09:05Je vous offre ce petit stylo baguette.
09:07Magnifique.
09:09On dirait un graissant.
09:10Oui, on dirait un graissant.
09:11Il ne faut pas le manger.
09:12Pour les délicaces, c'est parfait.
09:13C'est pour ça, pour les délicaces.
09:14Merci de votre gentillesse.
09:15Vous restez avec nous si Denis Bonnec parce que dans quelques instants,
09:18ce n'est pas fini, figurez-vous les surprises.
09:20On va revenir sur vos toutes premières fois si Denis Bonnec.
09:23Ce sera juste après la pub.
09:24Toujours avec Camille évidemment.
09:25Allez, c'est parti.

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