Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1, 10h, 11h ce matin avec Thomas Hill, et Thomas ce matin vous recevez Michel Azanavicius pour son livre
00:08« Carnets d'Ukraine » que vous voyez si vous nous suivez sur europe1.fr en vidéo. Livre publié aux éditions Alary.
00:15Alors je ne sais pas si votre épouse Bérenice Béjoux vous a déjà expliqué comment se passait cette émission, parce qu'elle est déjà venue à cette émission.
00:21Plusieurs fois en plus.
00:22Non, on parle d'autre chose.
00:24Alors ça je suis surpris, c'est un peu vexant.
00:27Mais alors avant de parler de votre livre, on va d'abord faire les présentations et dresser votre portrait sonore Michel Azanavicius, des petits sons pour mieux vous connaître.
00:35Et voici le premier.
00:37Régis pour Cara. Pardon. Régis pour Cara. Bouton rouge, Régis.
00:44Oui Cara, ici Régis.
00:46Il faudrait un autre costard d'urgence là, over.
00:48Bon d'accord, j'y vais.
00:50Quel taille à peu près le costard ?
00:54Et alors en revoyant récemment la Cité de la peur, donc le film de les nuls, j'ai réalisé que c'était vous qui faisiez ce petit rôle de Régis.
01:01Eh oui, absolument.
01:02Ce petit caméo, cette petite apparition. Vous apparissez aussi dans Delphinin Yvan 0, là aussi vous êtes Régis, dans le film de Dominique Farruja.
01:11Et donc la question que je me pose maintenant, c'est est-ce que le Régis de la rubrique Régis est un con, ça vous désigne ?
01:20Vous vous vengez sur ce que je viens de dire ?
01:25Alors je vous explique, c'est qu'en fait moi je travaillais sur les nuls de l'émission et je m'occupais des images des tournées, notamment du faux journal, les nuls, l'édition.
01:34Et cette rubrique Régis est un con, on la faisait ensemble avec Chabat et Farruja, enfin un peu avec Chabat, un peu avec Farruja, chacun à son tour.
01:45Donc oui, je m'occupais de Régis est un con, ce qui ne faisait pas de moi Régis, ce qui ne m'empêche pas non plus d'être un con.
01:54Ça nous arrive tous.
01:55Il y a aussi un clin d'œil à votre nom de famille, d'ailleurs dans le film de Chabat, Didier, Canal+, la bande des nuls, ça a été vraiment votre école de cinéma ça au départ ?
02:04Oui, même un peu plus que ça, mais effectivement oui, j'ai appris à travailler, j'ai appris à beaucoup beaucoup de choses, c'était mes parents.
02:15Et notamment à détourner les images qui vous a mené un peu plus tard à faire de plus grands détournements.
02:21On vient de s'y mettre mais on a déjà quelques petites idées.
02:23On va interroger des tas de gens, tous ceux qui l'ont aimé, qui l'ont haï, bref tous ceux qui l'ont approché, qui l'ont connu, ça fait déjà du boulot.
02:29Quoi d'autre ?
02:31Oui, on a pensé qu'on devrait expliquer Dernières Paroles.
02:34Monde de merde, vous avez raison.
02:36Oui, on en a chié pour trouver cette idée, on était chanceux.
02:38L'homme le plus classe du monde meurt et ses dernières paroles, c'est le monde de merde.
02:42Pourquoi il a dit ça ? C'est ce que je veux savoir.
02:44Merci, c'est pas facile à trouver.
02:46C'est sûrement un nom, si c'est une femme, je veux savoir quelle femme, si c'est un cheval, je veux savoir dans quelle course.
02:51Nous on pensait que ça pouvait être un traînant.
02:55Une très bonne piste effectivement, la classe américaine, le grand détournement.
02:58On est en 1993, vous avez seulement 26 ans, Michel Azanavicius, et vous utilisez un catalogue de films de la Warner et un épisode de Maigret,
03:06que vous redoublez entièrement pour créer ce film inédit, surréaliste, très drôle et qui est devenu culte.
03:13Avec Dominique Maizerette, j'étais pas tout seul.
03:15Avec Dominique Maizerette, c'est ça, vous avez raison de le dire, parce que s'il est devenu culte, c'est aussi parce qu'il était un peu secret.
03:20Il y avait un truc comme ça.
03:23Ce que vous entendez là, ce n'est que la bande-son, mais les images sont des images de grands films américains.
03:30Evidemment, il y a eu un gros stress sur les droits, donc c'est passé une fois sur Canal+.
03:34Et après, la cassette, puisqu'à l'époque il y avait des cassettes, a été mise sous clé, dans un coffre.
03:43Pendant longtemps, on ne pouvait pas le revoir.
03:45Et nous on se la partageait sous le manteau.
03:48Il y avait des copies qui circulaient au Marché Noir.
03:50Et puis il y avait des gars à Canal+, qui faisaient des copies en vrai.
03:54Et puis soudain, Internet est arrivé.
03:56Et puis soudain, YouTube.
03:58Et là maintenant, c'est sur YouTube.
04:00C'était un monde avant Internet, en effet.
04:03Ça vous a évidemment beaucoup appris, j'imagine, parce qu'on sent qu'il y a déjà votre patte qu'on va retrouver plus tard, notamment dans OSS 117.
04:13Tous les Allemands ne sont pas nazis, monsieur.
04:18En gros, pour faire simple, ils veulent faire l'amour, pas la guerre.
04:21Oh, mais l'un n'empêche pas l'autre.
04:23J'ai toujours fait les deux, et jusqu'à présent, je n'ai jamais reçu aucune plainte.
04:30Sacré Hubert, you are so French.
04:32Oh, toi aussi.
04:36Je peux vous poser une question, Hubert ?
04:38Bien sûr.
04:39Vous me diriez tout ça si j'étais un homme ?
04:42Vous savez, les hommes sont rarement des...
04:47Mères de famille.
04:48On ne peut pas le laisser en mentir.
04:50On a envie de se revoir.
04:51On va se revoir le film, OSS 117.
04:53Vous avez réalisé les deux premiers volets.
04:55Vous vous êtes inspiré de la série de romans d'espionnage créé par Jean Bruss.
04:59C'est la première série du genre, parce qu'en fait, Hubert Bonnisseur de la Batte, il est né avant James Bond, c'est ça ?
05:05En littérature, oui. Pas au cinéma.
05:07Mais en littérature, il est avant James Bond, oui.
05:10Et ça avait été déjà une série de films ? Il y avait déjà eu une série de films dans les années 60 ?
05:15Exactement.
05:16Des films hilarants, mais qui ne le savent pas.
05:20Ce qui les rend encore plus drôles.
05:22Ah oui, c'est ça. J'ai jamais vu ces films-là.
05:24C'est très kitsch.
05:26Mais c'était drôle pas fait exprès, c'est ça ?
05:28Non, non. C'est-à-dire, si vous les regardez pendant un quart d'heure, ils sont très très drôles quand ils veulent être sérieux.
05:34Ah, c'est ça. D'accord.
05:36Mais pendant un quart d'heure, il y a une espèce de patine.
05:39Oui, si vous les regardez avec un oeil moqueur, c'est très drôle.
05:43Mais à l'époque, c'était sérieux.
05:45C'était premier degré, oui. Vous avez décalé un peu l'histoire, quand même.
05:49Quand même.
05:50Et pourquoi vous avez refusé de réaliser le troisième opus ?
05:54Vous avez vu le film ?
05:56Oui.
05:57Alerte rouge en Afrique, moi.
05:59C'est ça l'explication, d'accord.
06:01C'est à cause du scénario.
06:03Ah, vous ne l'avez pas vu ?
06:05Non, je ne l'ai pas vu, parce que pour apprécier un film, il faut avoir du désir pour le film.
06:12Ils m'ont envoyé le scénario.
06:15C'est un peu une longue histoire, mais ils m'ont envoyé le scénario qu'ils ont fait écrire sans me le dire, en fait.
06:23Et je trouve que je n'ai pas aimé le scénario.
06:27Et vous aviez participé au premier scénario ?
06:29Oui, bien sûr.
06:31Premier, deuxième, bien sûr.
06:33C'est bizarre que ce ne soit pas vous à qui on ait demandé de réaliser et d'écrire le troisième.
06:38Du succès que ça avait rencontré.
06:40Oui, écoutez, la vie est faite de plein de trucs bizarres, bien sûr.
06:43Mais d'ailleurs, il me semble, Michel Azanavicius, qu'on vous voit, non ? Dans le 2, Rio ne répond plus.
06:49Il n'y a pas un petit caméo, non ? On ne vous voit pas ?
06:51Non.
06:52Alors, il faut que je vous revoie.
06:53Vous vous confondez avec mon frère.
06:54C'est votre frère qu'on voit qui donne la mission au Brésil, d'accord.
06:58J'ai fait un agent du Mossad, c'est mon frère.
07:00Très bon acteur.
07:01Jean Dujardin qui est vraiment exceptionnel dans cette série OSS 117.
07:05Avec Jean Dujardin, c'est vrai que vous vous devez finalement beaucoup mutuellement.
07:18Il paraît que c'est The Artist qu'on entend, la bande originale.
07:21Et je crois que ce projet de faire un film muet, vous en avez parlé à Jean Dujardin pendant le tournage d'OSS 117.
07:26Déjà, vous aviez cette idée en tête.
07:28Oui, je l'avais même depuis bien longtemps.
07:32Mais oui, j'en ai parlé.
07:34J'en ai parlé aussi à Bérénice, qui me semblait être deux acteurs qui avaient tous les atouts pour pouvoir incarner sans verbe des personnages
07:50Le physique, un type de jeu, un type de visage qui était tout à fait crédible et tout à fait filmable dans ce format-là.
07:59Et je leur en ai parlé très tôt.
08:01Ils étaient partants tout de suite ou ça leur a fait un peu peur ?
08:03Vous savez, on était sur un petit nuage extrêmement cool.
08:08Donc ils disaient oui à tout.
08:10Après, quand ça a été concret, pour Jean, ça a été un peu plus compliqué.
08:16Mais finalement, il a eu la bonne idée d'accepter.
08:20Et on a tous gagné dans cette histoire.
08:24Et gagné beaucoup de prix, notamment 6 Césars, 5 Oscars, un prix d'interprétation à Cannes pour Jean Dujardin.
08:30Même le chien a été récompensé de la Palme d'Augre.
08:33Donc c'est un immense succès, The Artist.
08:36Et alors, vous avez une faculté, Michel Azanevicius, à nous surprendre.
08:39Ça a été le cas avec votre magnifique film d'animation l'an dernier, La plus précieuse des marchandises.
08:44Et aujourd'hui, vous venez nous présenter vos carnets d'Ukraine.
08:47Vous êtes allé à la rencontre des soldats ukrainiens.
08:50On en parle dans deux minutes.