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INTROSPECTION - La construction de Chiara Corazza
B SMART
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13/02/2025
INTROSPECTION du 13 février 2025
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Kiara, est-ce qu'on peut dire que les faits se sont penchés sur votre berceau ? Est-ce
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qu'on peut dire que vous avez de la chance ? Est-ce qu'on peut dire que vous avez une
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énergie hors du commun ? Qu'est-ce qu'on peut dire de vous ?
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Les faits se sont penchés sur mon berceau, j'ai eu beaucoup de chance, mais j'ai
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aussi su saisir la chance, saisir les opportunités.
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C'est le fameux libre arbitre.
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Oui.
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Alors, comment ça se passe ? Vous avez 17 ans, vous êtes en terminale ou en première
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? Terminale.
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Terminale.
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Je finis mon bac à 17 ans et j'ai eu une opportunité unique, c'est-à-dire que la
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directrice de l'école m'a demandé tout simplement d'enseigner l'allemand, puisque
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c'était ma langue maternelle, dès la quatrième à la terminale.
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Et dans ces cas-là, je n'avais aucune vocation pour être prof, mais vous passez de l'autre
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côté de la barrière avec vos anciens profs et vous vous dites que c'est un challenge,
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parce que moi j'étais d'une timidité maladive et le fait de devoir enseigner à
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des jeunes, quelqu'un qui avait plus âgé de moi d'ailleurs, parce que moi j'étais
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très jeune.
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Et donc si vous voulez, c'est vrai que c'était un vrai challenge, mais en même temps, j'ai
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poursuivi ce qui m'intéressait moi, c'est-à-dire devenir journaliste, parce que j'étais
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convaincue qu'avec la plume, avec des éditoriaux grinçant très fort, on pouvait changer le
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monde.
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Donc j'ai commencé au Daily American, ce qui est un combat, et puis je me suis battue
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pour rentrer au Globe, dont j'ai vu vraiment la naissance, et je dois dire que j'ai eu
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la confiance d'hommes qui ont cru en moi.
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On était deux femmes au Globe, une qui est devenue une grande journaliste, et moi qui
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étais beaucoup plus jeune, et j'ai pu travailler avec les plus grandes signatures, j'ai pu…
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Et vous en mentorez un petit peu, ils vous ont aidé ?
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Non, ils ne m'ont pas mentorée, c'était moi qui… je voulais absolument me rendre
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utile avec eux, donc je faisais tout pour faire en sorte qu'ils m'apprécient, et
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j'ai eu une fois une idée géniale, c'est-à-dire que j'ai demandé à faire des portraits
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des grandes personnalités de l'époque, comme personnes humaines, et ça ne se faisait
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pas.
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Nous, c'était un journal économique, international, moi j'étais au desque de l'économie de
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l'international, il n'y avait pas de fait divers, et j'ai proposé de faire le premier
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portrait de Margaret Thatcher, en sachant que si je le faisais, j'aurais droit à la signature,
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parce que je n'avais pas le droit de signer, je m'étais cessée, c'était déjà un
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miracle.
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Je traduisais les dépêches de l'AFP, je mettais en forme les trucs de Reuters, ou
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dans l'Amérique latine, je suivais la guerre des Marlouines, parce que je parlais bien
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espagnol.
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Vous étiez grand reporter ?
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Sur place.
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On ne m'a pas laissée partir, alors ça, c'était une de mes grandes frustrations.
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Lucille de Jancaire, il y avait un bateau italien avec les militaires italiens qui
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partaient au Liban en 82, en pleine guerre du Liban, et moi je me suis portée volontaire,
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et mes parents m'ont dit « bien sûr Cara, tu connais tout le monde au Liban, tu as plein
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de copains, etc. ». Et le directeur m'a dit « trop blonde, trop jolie, trop jeune,
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donne l'ordre ». Je ne l'ai pas voulu, je ne l'ai pas parlé pendant une semaine,
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alors que ce directeur…
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Ce sont peut-être des mots qui ont résonné en vous et qui vous ont donné aussi.
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Et je me suis vengée, je me suis vengée, très vite, je fais quelque chose que je n'aurais
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jamais dû faire.
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Trois jours après, c'est l'affaire du bateau, à minuit, vous savez à l'époque
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c'était des faxes, on reçoit un dépêche qui nous dit que le belgrano, le bateau amiral
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argentin coule.
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Vous savez qu'en Argentine, tout le monde a essayé, Madame Thatcher, tout le monde
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était côté argentin, bien entendu.
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Donc je me dis « tiens, c'est la fin de la guerre ». Mais je n'avais pas le droit
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d'aller en typographie, vous savez c'est l'été de la typographie, on changeait
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les petits trucs à la main, c'était 82.
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Je suis descendue, sans demander l'autorisation de personne, c'était une heure du matin,
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je n'appelais personne.
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Je suis descendue, on dit « il faut changer la première page, il faut mettre la photo
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du belgrano qui coule en disant « vers la fin de la guerre ». Et lui m'a dit « mais
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vous avez l'autorisation ? » et j'ai dit « oui ».
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Audace.
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Le lendemain, on était l'unique journal en Europe, même pas les anglais, qui avait
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la nouvelle que la guerre était vers la fin.
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Et après donc, j'ai demandé de faire l'interview de Madame Thatcher, je suis allée chez elle
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à Downing Street, j'ai eu le droit pendant une heure et demie, Margaret Thatcher qui
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m'a montré comment elle faisait les œufs le matin, etc.
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Et j'ai pu signer mon premier article en montrant que c'était une femme humaine,
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que c'était quelqu'un de tout à fait normal, et que cette dame de fer tellement
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haïe en Italie avait une famille, des enfants, etc. parce qu'on ne parlait jamais de ça.
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Et justement, ça me fait penser à une chose, pourquoi vous avez quitté l'Italie ? On
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est ravis de vous accueillir en France.
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Moi j'adorais travailler au Globe, j'étais vraiment en train de faire une carrière bien
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petite.
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Et bien c'est par amour.
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C'est l'amour.
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J'ai juste tombé amoureuse.
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J'étais en français et maintenant ça fait 40 ans que nous sommes mariés, je suis
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en France.
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Et alors, vous arrivez en France, vous faites quoi ?
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Alors, je fais quelque chose de très disruptif.
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Je commence à dire, moi je ne veux pas m'appeler Madame Poujade.
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Mon beau-père était Robert Poujade, un grand monsieur, le premier ministre de l'environnement
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en France, député, président du conseil régional de Bourgogne, maire de Dijon, personne
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pour lequel j'avais une estime, pas possible, ami du général, ami du maireau.
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Mais moi je ne voulais pas être la pièce rapportée.
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Et puis je ne voulais surtout pas que mon mari fasse de la politique.
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Donc je lui ai dit, écoute, moi à Dijon, non, moi à Madame Poujade, non, bien sûr
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que je suis mariée.
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Mais je veux continuer à me débrouiller toute seule.
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Indépendante.
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Ça ne se faisait pas en 84, je peux vous dire qu'il n'y avait pas beaucoup d'étrangers
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qui venaient en France et qui ne prenaient pas le nom de son mari en France à l'époque.
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Et c'était en plus un geste indépendant et courageux, parce que bien entendu, quand
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on arrive en France sans connaître personne et qu'on tenait la belle-fille d'eux,
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ça vous ouvrait toutes les portes.
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Mais l'indépendance, c'est ce qui vous caractérise, donc après vous êtes partie
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sur de multiples projets.
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Est-ce qu'on peut parler de ceux qui vous ont vraiment, vraiment marqués ?
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Écoutez, moi j'ai fait beaucoup de choses qui m'ont vraiment marquée, pour lesquelles
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je suis très fière.
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Je crois que quand j'étais à la région de France pendant 17 ans, j'étais directrice
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des affaires internationales, je crée Metropolis, l'association internationale des grandes
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métropoles.
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Je crée la coopération internationale dans les sens Pékin, Tokyo, Moscou.
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Qu'est-ce qu'on peut faire pour améliorer la vie des citoyens dans ces pays ? Je me
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rappelle toujours le gouverneur du Caire qui m'a dit « Chiara, tous les jours on a 1500
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personnes qui arrivent au Caire, moi je n'ai pas d'eau, je n'ai pas de déchets à gérer,
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je n'ai pas de logement, qu'est-ce qu'on fait ? Donnez-nous des clés, vous qui êtes
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une ville du nord, vous qui êtes la région de la France, une des plus riches du monde,
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aidez-nous ».
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Et donc, j'étais animée par cet esprit des transferts de savoir-faire, avec les grandes
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entreprises bien sûr françaises derrière, donc c'était aussi du business bien entendu,
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mais ça partait quand même d'une idée très généreuse toujours de dire comment
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on peut éviter aux villes du sud, aux grands métropoles où vivent les gens, on était
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au temps des métropoles, au temps de la décentralisation, au temps où les gens venaient des campagnes
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dans les villes.
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Il fallait leur donner des quoi.
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Et donc si vous voulez, ça a été passionnant, j'ai pu monter des accords absolument incroyables
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avec Hanoi, avec des pays incroyables, et ce qui m'a vraiment marquée, c'est l'impact
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qu'on pouvait avoir.
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C'est-à-dire que…
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Vous aviez ce pouvoir-là de pouvoir agir comme ça.
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On pouvait créer des écoles, on pouvait sortir les filles des rizières au Vietnam pour
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leur donner des quoi, s'éduquer, on pouvait travailler au moment de la fin de l'apartheid
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à Soweto pour faire en sorte que ces gens puissent vivre différemment.
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On pouvait aussi, bien entendu, faire quelque chose dont je suis absolument fière, donner
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de l'espoir à des gens, par exemple au Liban, on en a beaucoup parlé tout à l'heure,
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au Liban, au moment de la fin de la guerre en 1992, on a parlé directement avec le président
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Arawi, et dans tous les projets qu'il y avait pour la reconstruction du Liban, celui
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qui m'était le plus cher, c'était le bois des pas, parce que je connaissais bien
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Beyrouth, 35 hectares au coeur de la ville, j'avais en tête les images des femmes avec
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les poussettes et des amoureux qui s'embrassent dans les bancs, et bien c'est un homme à
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15 lindes, au milieu de rien, avec les bombes, si la région de France, c'est-à-dire
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si on ne l'avait pas pris en main, ce serait maintenant construit partout, et les Libanais
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n'auraient plus un parc au centre de la ville où ils pouvaient vivre.
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Ça, plein plein d'autres choses, et moi je suis très fière, on a reconstruit tous
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les lycées, Atenan arrive après les cyclones, on a fait des choses vraiment bien, et j'avoue
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que c'était une grande satisfaction, et l'autre grande satisfaction, beaucoup plus
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tard...
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On va parler du G7, du G20, où là, vous avez eu de multiples satisfactions.
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Alors ça, c'est plus pour les femmes.
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Et on va arriver à ce sujet tout de suite.
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Merci.
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