Naître en Côte-d'Or : une sage-femme libérale nous raconte son quotidien - Vidéo Dailymotion

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13/02/2025

Charlène Touillon, sage-femme libérale dans la métropole dijonnaise, était l'invitée d'ICI Bourgogne le 13 février 2025.

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00:00Il est 7h43, faire naître les bébés en code d'or accompagné, les parents durant la grossesse et après l'accouchement.

00:07Pour certains, le métier de sage-femme, c'est le plus beau du monde.

00:10Avec la baisse des naissances en France, on s'intéresse à ce métier et surtout à ses évolutions pour accompagner les parents.

00:16Ce matin, Féline Leloir-Diau, vous recevez justement une sage-femme libérale qui exerce dans la métropole dijonnaise.

00:21Bonjour Charlène Thoyon, vous êtes sage-femme libérale, donc pour bien expliquer à nos auditeurs et à nos téléspectateurs,

00:27vous n'exercez pas à l'hôpital et vous vous concentrez surtout sur l'accompagnement des parents avant et après la grossesse.

00:33C'était un choix pour vous ?

00:35Oui, c'est un choix qui s'est dessiné au bout de deux ans d'exercice en hospitalier,

00:39pour accompagner un petit peu plus globalement les familles, pour avoir un rôle un petit peu plus large que l'accouchement

00:47et un accompagnement un petit peu plus proche, parce qu'on voit les femmes pratiquement parfois pendant un an

00:53et moi avec l'accompagnement autonomique jusqu'à l'âge de la marge de l'enfant.

00:57Et quand on parle de grossesse, on pense évidemment à l'accouchement, mais tout se suivit, avant comment ça se passe ?

01:03Alors avant, il y a une première... Alors il y a soit les femmes qui choisissent d'être accompagnées médicalement,

01:09c'est-à-dire par la consultation mensuelle, soit par un gynécologue, soit par une sage-femme.

01:14Donc quand les femmes choisissent une sage-femme, elles nous voient dès le début de la découverte de la grossesse

01:21et puis ensuite, notre autre accompagnement est dans le cadre de la préparation à la naissance.

01:26Donc là, il y a sept rencontres qui sont remboursées totalement par la sécurité sociale.

01:31Et ça se passe comment ? C'est des rendez-vous qui se passent une fois par mois aussi ?

01:36Alors non, il faudrait déjà que toute sage-femme, même suivie par un gynécologue, puisse rencontrer une sage-femme

01:44après sa déclaration de grossesse, afin de déclarer une sage-femme référente.

01:48Ça c'est nouveau depuis l'an dernier, tout comme on a un médecin traitant,

01:52nous avons maintenant la possibilité en tant que femmes d'avoir notre sage-femme référente

01:57à qui nous pouvons faire appel en cas de besoin, pré- et post-natalement.

02:01Donc j'encourage aujourd'hui toutes les femmes à contacter une sage-femme après leur déclaration de grossesse.

02:07Et à l'issue de ce rendez-vous, on organise le suivi pré- et post-natal.

02:12Donc pré-natal par les sept rencontres de préparation à la naissance.

02:16Et il y a aussi un bilan de prévention maintenant, qui se fait vers le quatrième mois de grossesse.

02:21Donc on parle des vaccinations et des différentes préventions.

02:24Vous parliez justement du choix d'être accompagnée soit médicalement, soit par une sage-femme.

02:28On entendait aussi ce matin des parents qui choisissent d'accoucher dans un hôpital précis, celui de Semur-en-Aussois.

02:34C'est important de pouvoir choisir dans quelles conditions on va accoucher ?

02:37Oui c'est très important, parce qu'une naissance c'est avant tout un événement naturel.

02:42Il n'y aurait pas d'hôpitaux, les femmes accoucheraient.

02:44Et c'est important que les femmes puissent se sentir en confiance, en capacité de déployer toutes leurs capacités.

02:51Parce que ce n'est pas la sage-femme qui accouche, c'est la femme.

02:54Et elle doit pouvoir être en mesure de se sentir en confiance pour développer tout ce qu'elle sait faire.

02:59Et c'est là le sens de l'accompagnement d'une sage-femme.

03:02Et ce choix on l'a de moins en moins ?

03:05Je pense qu'on l'a de moins en moins parce qu'il y a des petites maternités qui ont fermé.

03:09Et que maintenant on a le choix de l'hospitalier.

03:14J'ai exercé aussi en Suisse, où il y a des maisons de naissance.

03:19Et c'est vrai que les femmes ont plus le choix d'un accouchement moins médicalisé.

03:24Mais moi ce que je tiens à dire aux femmes, c'est que quel que soit le lieu dans lequel on accouche,

03:30c'est une capacité qui nous est propre d'être autour de son enfant,

03:33et de pouvoir avoir un accouchement qui nous correspond.

03:36Et on ne doit dépendre de personne.

03:38Il est 7h47, c'est ici Bourgogne. On parle de naissance ce matin avec notre invitée,

03:42Charlène Touillon. Elle est sage-femme libérale dans la métropole des Jeunesses.

03:46Charlène, vous nous parliez du suivi post-natal aussi.

03:49C'est un gros morceau de toute la préparation et de tout l'accompagnement des parents.

03:54Ces rendez-vous sont remboursés seulement depuis septembre.

03:56C'était un manque, notamment pour les jeunes parents qui sont parfois un peu perdus ?

04:00C'était un vrai manque. Moi quand je voyais les femmes à la maison,

04:03et ensuite je les voyais pour la consultation 6-8 semaines après l'accouchement et la rééducation du périnée,

04:09j'avais énormément de questions autour, notamment, pas de comment prendre soin d'un enfant,

04:14mais beaucoup plus autour de ses pleurs, de son sommeil, de ses rythmes,

04:18et de rassurer les parents sur quelle est la normalité d'un nourrisson.

04:22Et c'est vrai que ces rencontres permettent, un, de rassurer les parents,

04:26de leur donner de la hauteur, mais c'est aussi des rencontres qu'on peut faire en groupe.

04:30Donc souvent c'est assez sympa que les parents se rencontrent,

04:33et puissent réduire l'isolement qu'il peut y avoir dans notre culture française pour les femmes.

04:39Oui, justement, les femmes parfois souffrent de mal-être après la grossesse, elles se sentent seules,

04:45on parle notamment du postpartum depuis quelques années,

04:47ces rendez-vous permettent de l'aborder j'imagine aussi ?

04:50Oui, voilà, on parle aussi des réalités, de cette ambivalence,

04:53de l'être mère, de la réalité des couples,

04:58qui doit réajuster ce qu'il était avant, des familles, un ou des aînés,

05:04donc ces rendez-vous-là, moi je trouve qu'ils sont essentiels,

05:07et qui permettent vraiment de créer un apaisement pour les familles,

05:11et pour les nourrissons de demain, parce qu'on sait que dans la première année d'un enfant,

05:14il y a beaucoup de choses qui se jouent pour ce qu'il va être lui avec lui-même,

05:19et dans la première année ça passe à travers du regard,

05:22et de ce que nous font sentir nos parents.

05:24Donc notre rôle il est essentiel.

05:26Et c'est important aussi de dire aux femmes

05:28qu'elles ont le droit de ne pas être au top,

05:30parce que parfois on a cette image un peu idéalisée de la femme très épanouie,

05:34mais finalement parfois l'après-grossesse c'est un peu difficile.

05:37Oui, c'est difficile pour toutes les femmes,

05:39moi je dis vraiment, alors cette période post-natale

05:42elle peut s'étaler de deux mois à un an,

05:44on peut être extrêmement heureuse,

05:46mais toutes les femmes sont extrêmement fragiles,

05:48et les pères aussi, sont extrêmement fragiles à ce moment-là.

05:51C'est une période de vulnérabilité,

05:53il faut la représenter comme ça,

05:55et en même temps ça peut être une période merveilleuse,

05:57tout en étant fragile,

05:59et c'est ça qu'il faut les encourager à faire.

06:01En quelques mots, on observe en France depuis quelques années

06:04une baisse de la natalité,

06:06à quoi c'est dû selon vous ?

06:08Il y a des facteurs particuliers ?

06:10Oui, je pense que c'est le climat social

06:12qui ne rassure pas les couples

06:14pour devenir parents,

06:16pour mettre au monde un enfant dans la société actuelle,

06:18les années Covid, les guerres,

06:20les conflits, l'insécurité politique,

06:23tout ça fait que je pense que les parents ont des doutes,

06:26et puis l'autre réalité,

06:28c'est aussi que les femmes reprennent beaucoup trop tôt le travail,

06:30et moi, en 18 ans,

06:32je ne pense pas qu'un enfant soit prêt à être gardé

06:34avant ses 4 mois.

06:36Et une mère non plus, parce qu'elle fonctionne avec son enfant.

06:38Et les réalités, c'est que c'est 10 semaines.

06:40Alors, moi je l'ai fait en tant que mère,

06:42j'y suis arrivée, bien sûr qu'on y arrive,

06:44mais ce n'est pas du tout idéal.

06:46Merci beaucoup Charlène Touillon,

06:48vous êtes sage-femme libérale dans la métropole disjonnaise,

06:50et vous étiez notre invitée ce matin.

06:52Merci. Bonne journée à vous.

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