Nathan Devers : «M. Dupont-Moretti est le faux-monnayeur de l'époque.»

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Nathan Devers : «M. Dupont-Moretti est le faux-monnayeur de l'époque. Quelqu'un qui est reconnu comme le plus grand avocat des temps modernes uniquement parce qu'il a gagné des procès sur des stratégies rhétoriques qui sont bas de gamme.»

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00:00Moi, je n'ai pas d'admiration pour M. Di Pomoretti depuis le début.

00:02Je trouve que c'est un homme qui a été hissé à un rôle qui n'est pas le sien,

00:07genre de grand avocat représentant de la grandeur du droit français.

00:12C'est une très grande tradition, la tradition des grands avocats français.

00:16Et ça ne suppose pas seulement de gagner des procès,

00:18d'être une sorte d'acquittator et de fumer des cigarettes pendant des reportages.

00:23Ça supposait jadis la connaissance parfaite du latin,

00:27la connaissance parfaite des lettres françaises,

00:30avoir une sorte d'esprit extrêmement intelligent,

00:33une forme de beauté stylistique, de beauté rhétorique.

00:36Je n'ai jamais trouvé que M. Di Pomoretti a incarné ça.

00:39Il y a des gens très rares aujourd'hui, encore vivants,

00:42qui peuvent représenter cette grande tradition.

00:45Quelqu'un comme Marc Bonan, qui n'est pas français, qui est suisse,

00:47mais qui la représente à merveille.

00:49Et je trouve que M. Di Pomoretti est le faux monnayeur de l'époque.

00:53Quelqu'un qui est reconnu comme le plus grand avocat des temps modernes,

00:58uniquement parce qu'il a gagné des procès sur des stratégies rhétoriques

01:01qui sont vraiment bas de gamme,

01:02et qui interroge peut-être sur la qualité globale de ce que sont les procès.

01:06Alors, pour revenir à les procès d'aujourd'hui, je veux dire,

01:09et pour revenir à la polémique...

01:11Il est habillé pour l'hiver.

01:12Habillé pour l'hiver.

01:13Mais c'est vrai, mais malheureusement...

01:14Je ne m'attendais pas à ça.

01:16Avec en plus assez de verve et d'esprit.

01:19Non, mais c'est vrai, quand on ne connaît pas...

01:22Enfin, je suis un peu méprisant, mais quand on ne connaît pas son latin,

01:25on n'est pas un grand avocat en général.

01:27Vous voyez ce que je veux dire ?

01:27Les grands avocats de la tradition française du droit,

01:31ce n'est pas vous qui allez dire le contraire.

01:33Voilà, exactement.

01:34Qui étaient des grands personnalitaires.

01:36Bon, mais sur la polémique qui nous occupe,

01:39je trouve que M. Di Pomoretti fait preuve de grande mauvaise foi.

01:41Ça veut dire que s'il estime que CNews a mal compris ses propos,

01:44dans ce cas-là, don't acte.

01:46Il vient ici, il s'exprime, il s'explique.

01:49Il dit, vous m'avez mal...

01:50Vous avez déformé mes propos, discutons-en, etc.

01:52C'est toujours une très grande erreur de ne pas venir dialoguer

01:55face à son adversaire si on estime qu'il y a eu un malentendu.

01:58Moi, je peux partager ce réserve sur le concept d'ensauvagement,

02:00que je n'apprécie pas.

02:01Mais je pense que quand il avait parlé de sentiments d'insécurité,

02:04c'était une vraie erreur, parce que ce qu'on appelle

02:06sentiments d'insécurité, en fait, c'est la peur.

02:09Et le fait qu'il y ait des gens en France qui aient peur de sortir dans la rue,

02:12notamment des femmes, et ça repose sur des statistiques,

02:14100 % des femmes françaises ont déjà été harcelées sexuellement dans le métro.

02:18100 %, pas 90, pas 95, 100 % des femmes parisiennes.

02:22Donc, ce n'est pas seulement un sentiment qui est complètement irrationnel,

02:25c'est une peur qui est motivée sur des craintes

02:28qui sont absolument fondées sur des souvenirs, etc.

02:31Et donc, je crois qu'il y avait une forme de mauvaise foi

02:33dans la volonté de ne pas venir répondre ici

02:36pour dire s'il estime qu'on a mal compris ses propos.

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