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Parents de bifurqueurs en colère - La chronique de Rosa Bursztein
France Inter
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14/01/2025
Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/rosa-bursztein-moi-ce-que-j-en-dis
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😹
Amusant
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Je me tourne maintenant vers Rosa Burstein, madame, et non pas Rosa Burstein qui n'est
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pas avec nous aujourd'hui, madame Dupont et Chaussois, merci de nous avoir rejoints
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pour apporter votre éclairage, vous êtes la mère d'une bifurqueuse et apparemment
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vous lui vez très mal.
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Merci de m'accueillir dans votre radio, j'aurais préféré Radio Courtoisie au moins
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en Europe 1, mais bon, ça fera l'affaire, je viens vous parler d'un problème qui touche
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de plus en plus de parents, notamment à Paris, je ne parle pas du SDF qui a osé s'installer
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à Avenue Montaigne, ça c'est bon, le problème est réglé, non, je veux parler
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des enfants bifurqueurs, on ne sait plus quoi faire, voilà, parce que nous on a travaillé
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dur pour hériter de notre patrimoine, et on découvre un jour qu'on a des enfants ingrats,
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ma fille c'était une élève brillante, mention très bien au bac, classe prépa, diplôme
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de l'ESSEC, qui nous a coûté 60 000 balles, on avait pris du retard sur les travaux de
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la maison à l'Île de Ré, mais bref, retour sur investissement, elle fait des débuts
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prometteurs chez KPMG, et là bam, crise du Covid, et elle nous fait sa crise à elle,
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elle se reconvertit en maraîchère, si on avait su, on ne l'aurait pas appelée Marguerite,
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c'est vrai que ça fait prénom de vache, et je l'avais dit à Philippe, et maintenant
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elle passe sa vie, les mains dans la terre, elle ramasse des fleurs comestibles, mais
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quelle régression, moi j'ai sacrifié ma carrière pour elle dans la boîte de mon
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père, j'ai refusé les promotions pour l'aider après l'école à faire ses devoirs,
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j'allais pas laisser la nounou Fatoumata qui parlait français, comme moi je sais planter
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un chou, mauvais exemple, je sais le faire à présent grâce à ma fille, mais quel
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cauchemar, j'ai pas divorcé du père de Marguerite pour lui assurer de la stabilité
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à cette gosse, et quand j'ai découvert que Philippe me trompait avec sa secrétaire,
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oui, plus cliché, tu meurs, bah ça arrive, est-ce que je me suis barrée, non, je suis
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restée pour ma fille, j'ai accepté des années l'odeur du parfum Carrefour de cette
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poufiasse de Valérie, le sourire débile de Philippe dès qu'il recevait ses textos
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érotiques le dimanche midi quand on déjeunait chez ma mère, et comment elle me remercie
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Marguerite avec un bouquet, mais va aller bouffer tes fleurs comestibles, tes oeillets,
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tes bleuets, tes bourraches, je te les bourre là où tu sais, oui, elle me dit, maman j'ai
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connu en start-up un véritable désenchantement professionnel, mais de quoi tu me parles,
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t'as cru que la vie c'était Disney, ma pauvre fille, et que tes collègues allaient
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chanter comme les sept nains, hey, hey, oh, pour rentrer du boulot, non mais à mon époque,
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on n'avait pas de table de ping-pong, on se prenait des mains au cul de mon père,
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et est-ce qu'on se plaignait, non, sur quoi ma fille me répond, mais maman, de toute
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façon, tu comprends rien à la richesse du monde associatif, ah oui, et ben tu vas voir
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si j'y comprends rien, moi aussi j'ai créé mon assaut par an de bifurqueurs en colère,
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rejoignez-nous, on se retrouve tous les jeudis soirs au Demago, pas loin de Sciences Po,
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et on pleure, ensemble, dans notre groupe, il y a le pauvre Pascal, lui, il était tellement
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heureux que son fils ait fait son école d'ingé pour palper, enfin, travailler dans l'aéronautique,
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Pascal, c'était quelqu'un dans le quartier, il porte dans la rue son petit chapeau bicorne
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de Polytechnique, la boulangeure l'appelait Napoléon et il a conquis ses miches, si vous
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voyez ce que je veux dire, bref, c'était une fierté ici, et voilà que son fils se
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reconvertit en herboriste cueilleur en Ardèche, on dit qu'il fume le chichon et qu'il
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dépanne de temps en temps dans une permanence de la CGT, quelle tragédie, on lui répète
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en chœur, Pascal, tu n'es pas seul, Marie-Pierre, sa fille surdouée qui avait fait la canale
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puis de l'édition, elle donne maintenant des cours de pole dance, et je ne veux même
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pas vous dire ce qu'elle fait du collier de perles qu'elle a reçu pour sa communion,
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elle le met dans, dans, ah non je ne peux pas, c'est trop horrible, pardon, en plus
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elle vit dans une colocation solidaire aux côtés de personnes à la rue, mais la faute
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à qui, à quoi, au catéchisme, elle a pris un peu trop à la lettre l'enseignement de
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Jésus, ou plutôt celui de Marie-Madeleine, cette grosse pute, quand l'un des parents
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de notre asso dit qu'il est quand même fier de son gosse, on le pourrit, il dégage,
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tout notre soutien vient à cette dernière adhérente, cette mère qui a perdu sa fille
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avocate pénaliste, devinez ce qu'elle fait aujourd'hui, de l'humanitaire, pire,
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bergère, pire, sociologue, non quand même pas, bibliothécaire, pire, sa fille est devenue
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humoriste et aujourd'hui, elle fait des blagues à la radio, la honte.
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Nagui.
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Merci, Rosa Burstein, on vous retrouve la semaine prochaine dans Zoum Zoum Zen, sans
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ce très beau manteau en lapin, et sur scène, votre nouveau spectacle, dédoublé aux têtes
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de l'œuvre à Paris, ainsi qu'en tournée.
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