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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00Vendredi 10 janvier 2025, Morandini Live numéro 1570 sur CNews, première chaîne Info de France.
00:00:11Bonjour et bienvenue en direct.
00:00:13A la une, cette scène révoltante de violence contre des infirmières à l'hôpital d'Annemas.
00:00:18Deux frères qui étaient venus aux urgences ont agressé 14 soignants, faisant 7 blessés parmi le personnel médical.
00:00:25Une infirmière aurait même été traînée par les cheveux dans les couloirs.
00:00:29Parmi les 14 membres du personnel attaqué, 6 souffrent de tuméfaction au visage et certains ont des côtes fêlées, un traumatisme ou encore une fracture à la main.
00:00:39Tout a commencé quand un des patients qui attendait sur un brancard pour une suspicion de traumatisme crânien et son frère qui l'accompagne se plaignent d'attendre trop longtemps.
00:00:47L'accompagnant s'introduit alors dans le service et a commencé à s'apprendre une infirmière.
00:00:52Il la pousse, la traîne par les cheveux.
00:00:55Entendant les cris, le personnel soignant arrive et c'est là que deux hommes vont frapper comme des sauvages avant de prendre la fuite.
00:01:01On y revient dès le début de Morandini Live.
00:01:04Nous parlerons aussi de ce qui s'est passé cette fois aux urgences à Avignon où un jeune de 17 ans a frappé le personnel soignant.
00:01:11Là encore, il a menacé de revenir cette fois avec une kalachnikov.
00:01:15Rien que ça.
00:01:1611 coups de feu en pleine journée à proximité d'une aire de jeu pour enfants.
00:01:20Voilà ce qui s'est passé à Rennes.
00:01:21Des parents affolés et des familles qui ont peur de sortir.
00:01:24Quelques heures plus tard, nouveau coup de feu en pleine nuit cette fois.
00:01:27Et tout a été filmé sur les réseaux sociaux.
00:01:30Pouillez-moi, je vous bats dans la tête !
00:01:32Deuxième fusillade, même lieu, même scénario, mais de nuit cette fois-ci.
00:01:37Et la scène est filmée par les auteurs des tirs avant d'être diffusée sur TikTok.
00:01:42Sur la vidéo, on entend au moins trois coups de feu.
00:01:45Les habitants de passage fuient en courant.
00:01:48L'auteur des images s'adresse aux acheteurs présents.
00:01:51Si tu m'achetais sérieux, tu m'achetais maintenant.
00:01:53Là, c'est les auteurs eux-mêmes qui mettent en scène leur acte d'intimidation.
00:01:58Parce que bon, quand on est armé comme ça et qu'on veut blesser ou qu'on veut tuer,
00:02:02je pense qu'ils y seraient arrivés.
00:02:03Donc là, c'était clairement une intimidation.
00:02:05Ramenez-vous de voter !
00:02:06Une enquête est ouverte pour retrouver l'auteur de la vidéo et des tirs.
00:02:10Le syndicat Alliance réclame le classement de la ville de Rennes en secteur difficile
00:02:15pour obtenir plus d'effectifs.
00:02:18Dans l'Oise cette fois, c'est la maison d'un couple de policiers
00:02:20qui a été visé par des tirs de mortier.
00:02:22Selon nos confrères du Parisien, ces tirs étaient une commande de jeunes de la région
00:02:26qui souhaitaient régler leur compte avec ces membres des forces de l'ordre.
00:02:30Un suspect, déjà connu pour des faits de petits délinquants,
00:02:33ça a été interpellé grâce aux images de vidéosurveillance.
00:02:36Réaction du délégué Alliance Police des Hautes-Frances.
00:02:40C'est un individu qui a tiré directement au mortier
00:02:44en visant le domicile de deux fonctionnaires de police.
00:02:48Ce n'est pas difficile de savoir généralement
00:02:51qu'un fonctionnaire de police habite à un endroit ou à un autre.
00:02:54Pour nous, aujourd'hui, on se pose vraiment des questions.
00:02:59Comment on peut agresser un fonctionnaire de police chez lui,
00:03:03avec des enfants ou sans enfants ?
00:03:05Mais ça devient dingue, on marche sur la tête.
00:03:10Hantime cette fois, c'est la colère après le vol d'un véhicule
00:03:13servant à distribuer des repas pour les personnes dans le besoin,
00:03:16en pleine distribution alimentaire.
00:03:18Alors que le moteur du véhicule tournait pour fournir de l'énergie
00:03:21à la partie réfrigérée du véhicule,
00:03:23un ou plusieurs individus ont pris la voiture.
00:03:26Sidération sur place.
00:03:28C'est un vol qui suscite l'indignation à Hantime.
00:03:32Ce mardi matin, un véhicule frigorifique
00:03:34du centre communal d'action sociale a été dérobé.
00:03:37A l'intérieur, une soixantaine de repas destinés aux retraités
00:03:40et aux personnes en situation de handicap.
00:03:43Le préposé a laissé le contact allumé
00:03:46puisque c'est un véhicule frigorifique.
00:03:48Il y a une cellule, donc il faut que la chaîne du froid soit maintenue.
00:03:52Le véhicule a été verrouillé par cet employé,
00:03:53les montées distribuées des plateaux dans les étages
00:03:56et quelqu'un en a profité pour subtiliser le véhicule.
00:03:59Un préjudice estimé entre 40 000 et 50 000 euros
00:04:02pour ce centre qui distribue 300 repas par jour.
00:04:05Malheureusement, avec le vol de ce véhicule,
00:04:07ils n'ont plus de véhicules de remplacement
00:04:09en cas de panne ou en cas de problème.
00:04:11Donc pour les bénéficiaires, ça peut être éventuellement un problème.
00:04:13Mais ils n'arriveront, je ne pense pas, à le revendre
00:04:16étant donné la spécificité de ce type de véhicule.
00:04:19Certains habitants du quartier se disent exaspérés
00:04:22par des vols qui se répètent.
00:04:23C'est d'une bêtise, mais c'est pas nouveau.
00:04:27Et malheureusement, je dirais qu'on est habitués à ça.
00:04:31Donc il faudrait vraiment que ça change un petit peu quand même.
00:04:35Dans l'actualité également, ce malaise autour de Miss France.
00:04:38En direct sur Sud Radio, la nouvelle Miss a été interrogée
00:04:40pour savoir si elle était charlie,
00:04:42si elle était en faveur de la liberté d'expression
00:04:45ou si elle était en faveur du droit de blasphème
00:04:47qui, on le rappelle, est autorisé en France.
00:04:49Et surprise, la nouvelle Miss France refuse de répondre.
00:04:53Vous êtes charlie ?
00:04:56Je ne me prononce pas.
00:04:58Non, je ne vais pas me prononcer.
00:04:59Non, mais vous pourriez dire oui.
00:05:01Vous pourriez dire oui, c'est-à-dire,
00:05:04est-ce que vous pensez qu'en France, on a le droit au blasphème ?
00:05:09Ça, ça veut dire non ?
00:05:10Oui, je préfère pas.
00:05:12Non, ça, ça veut dire non ?
00:05:13Pour parler un peu en blasphème ou ?
00:05:15Je préfère pas me prononcer.
00:05:16Vous voulez pas répondre ?
00:05:17Non.
00:05:18Ça aurait été cool de dire oui, non ?
00:05:20Non.
00:05:21Le 7 janvier 2023, Lucas, 13 ans,
00:05:24s'est pendu au barreau de son lit dans sa chambre dans les Vosges.
00:05:28Il ne supportait plus le harcèlement dont il était victime au collège.
00:05:31Sa photo, nous l'avons tous en tête car il a fait la une des médias.
00:05:34C'était il y a un peu plus d'un an, quasiment jour pour jour.
00:05:37Aujourd'hui, sa maman parle et elle sera en direct avec nous à partir de 11h30.
00:05:42Comment, à 13 ans, peut-on décider de mettre fin à ses jours,
00:05:45décider de mourir car la vie est insupportable ?
00:05:48Aujourd'hui, Séverine, sa maman, tente de comprendre et d'obtenir justice
00:05:52mais elle le dit elle-même,
00:05:53elle ne souhaite pas voir son fils réduit au seul statut de victime.
00:05:56Lucas aimait la vie et c'est pour lui que sa maman se bat et parle.
00:06:00Aujourd'hui, ce sera en direct à partir de 11h30.
00:06:04La politique, est-ce un camouflet pour la France ?
00:06:06Hier, la France a renvoyé en Algérie l'influenceur algérien Boalem Santsa
00:06:10qui avait tenu des propos menaçants et violents contre la France.
00:06:19Mais l'Algérie l'a refusé et nous l'a renvoyé dans la nuit.
00:06:22Il a atterri en France par avant 22h à Roissy et l'a placé en centre de rétention.
00:06:27Comment réagir face à ce comportement de l'Algérie
00:06:29qui semble au mieux narguer la France et au pire provoquer le gouvernement ?
00:06:33Nous allons en débattre.
00:06:35Dimor, c'est le tout dernier bilan des incendies en Californie
00:06:38alors que deux foyers sont toujours hors de contrôle à cette heure.
00:06:41Des centaines de maisons sont détruites.
00:06:43Les dernières images et les dernières infos.
00:06:45Vues du ciel, les images sont impressionnantes.
00:06:48Depuis mardi, les incendies qui font rage en Californie ne cessent de sévir.
00:06:52Hier, les autorités ont ordonné l'évacuation des habitants de Hollywood
00:06:56mentionnant une menace immédiate pour la vie.
00:07:00Joe Biden s'est rendu hier auprès des pompiers d'une caserne de Santa Monica
00:07:04et a annulé son déplacement en Italie.
00:07:06Donald Trump qui sera officiellement président des Etats-Unis le 20 janvier prochain
00:07:10s'en est pris à Gavin Newsom, le gouverneur démocrate de Californie
00:07:15et à sa gestion de l'eau dans la région.
00:07:16C'est très triste car j'ai essayé d'obtenir de Gavin Newsom
00:07:20qu'il autorise l'arrivée de l'eau.
00:07:21Il y aurait énormément d'eau là-bas.
00:07:23Il n'y avait pas d'eau dans les bouches d'incendie aujourd'hui à Los Angeles.
00:07:26C'est terrible et nous allons y parvenir.
00:07:28Cela va enfin être fait.
00:07:29J'ai obtenu que le gouvernement fédéral le fasse
00:07:32mais il n'a pas voulu le signer.
00:07:33Mais cela ne se reproduira plus.
00:07:34Les rafales qui soufflent jusqu'à 160 km heure transportent des braises
00:07:38parfois sur des kilomètres.
00:07:41Au total, environ 1 500 bâtiments ont été détruits.
00:07:44Plus de 100 000 habitants ont été forcés de fuir face aux flammes
00:07:48et plusieurs personnes sont décédées.
00:07:50Un bilan qui pourrait s'alourdir.
00:07:53Écoutez justement les témoignages de ces habitants qui ont tout perdu
00:07:55et qui se sont confiés devant les caméras.
00:07:57Ils sont désespérés.
00:07:59J'ai continué à me battre.
00:08:01Mon fils m'appelait.
00:08:02Les enfants m'appelaient.
00:08:03Papa, sors de là, sors de là, évacue.
00:08:06J'étais avec un de mes voisins
00:08:08mais nous ne savons pas où il est maintenant.
00:08:10Lui et moi avons continué à nous battre jusqu'à la fin.
00:08:19C'est vraiment une scène épouvantable à voir.
00:08:21Vous savez, toutes ces années, mon enfance s'est déroulée dans cette maison.
00:08:24J'ai appris à nager dans cette piscine et mes enfants aussi.
00:08:28Et cette piscine, pour mes enfants.
00:08:30Nous voulons absolument reconstruire et ramener cette communauté.
00:08:35Elle était formidable.
00:08:36C'était un petit melting pot de toutes les ethnies.
00:08:42C'était génial.
00:08:43C'était le rêve américain d'un quartier diversifié.
00:08:50Les tops et les flottes de l'audience hier soir,
00:08:54c'était avec Mister Audience, Ayaz Kevin.
00:08:56Va-t'en.
00:08:58Hier soir en Access, Nagui est resté en forme.
00:09:01N'oubliez pas, les paroles sur France 2
00:09:03est arrivée largement en tête à 3,1 millions.
00:09:06Du côté de TF1, en revanche,
00:09:07le feuilleton « Demain nous appartient » est encore en baisse
00:09:10et reste relégué à la troisième place,
00:09:12battu par le 19-20 de France 3.
00:09:14Sur France 5, c'est à vous et dans sa moyenne haute à 1,3 millions.
00:09:21À 20h, le journal de Gilles Boulot sur TF1
00:09:23a gardé la place de leader à 5,3 millions,
00:09:25creusant le quart avec celui d'Anne-Sophie Lapix sur France 2,
00:09:29qui est à 4,1 millions.
00:09:30A la quatrième place, Touche par mon poste est en forme,
00:09:33à plus d'un million et demi
00:09:34et devance largement quotidien sur TMC.
00:09:38À 21h, TPMP et Quotidien sont dans leur moyenne haute.
00:09:42Et à égalité, Cyril Hanouna et Yann Barthez
00:09:44ont rassemblé chacun plus de 2,2 millions de téléspectateurs.
00:09:51En prime time, c'était le retour de Pandas sur TF1.
00:09:54La série incarnée notamment par Julien Doré
00:09:56a permis à la Une d'arriver en tête,
00:09:58mais sans vraiment cartonner avec 3,2 millions de téléspectateurs.
00:10:02Une petite déception par rapport au démarrage de la première saison.
00:10:05France 3 arrive deuxième avec sa série Meurtre à Pont-l'Évêque,
00:10:08avec un score correct de 2,6 millions.
00:10:11Sur M6, la chantille n'a pas pris.
00:10:13La finale de la 13e saison du Meilleur Pâtissier
00:10:15n'a rassemblé qu'1,7 million de téléspectateurs
00:10:18et se retrouve talonnée par le magazine de France 2,
00:10:21Cache Investigation,
00:10:22qui a également eu du mal à s'imposer
00:10:24en parlant de la pénurie des médicaments en France.
00:10:26Mister Audience vous dit à lundi.
00:10:28Allez, je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:10:31André Bercoff, bonjour.
00:10:33Bonjour et bonne année.
00:10:34Et bonne année.
00:10:34Meilleur journaliste-présentateur sur Sud Radio.
00:10:37Philippe Bouriakis, bonjour.
00:10:38Bonjour.
00:10:38Merci d'être là.
00:10:39Conseiller régional de l'Île-de-France,
00:10:40coporte-parole nationale de l'écologie au Centre.
00:10:42Jean-Christophe Gagnon, bonjour.
00:10:43Bonjour.
00:10:43Merci également d'être là.
00:10:45Docteur en Sciences Po et Karim Akhatim, bonjour.
00:10:47Bonjour.
00:10:48Et les municipales de la France Insoumise au Blanc-Ménil.
00:10:51Je voulais commencer à tout prix cette émission avec ce qui s'est passé à Hannemasse
00:10:55et cette scène révoltante de violence qui s'est déroulée à l'hôpital.
00:10:59Deux frères qui étaient venus aux urgences,
00:11:01dont l'un avait a priori un traumatisme.
00:11:04Eh bien, ces deux frères ont agressé 14 soignants,
00:11:07faisant 7 blessés parmi le personnel médical
00:11:10parce qu'ils estimaient ne pas être pris en charge assez vite.
00:11:13Une infirmière aurait même été traînée par les cheveux dans les couloirs.
00:11:16Parmi les 14 membres du personnel attaqué,
00:11:186 s'ouvrent de tuméfaction au visage.
00:11:21Certains ont des côtes fêlées, un traumatisme et une cheville
00:11:24ou encore une fracture à la main.
00:11:27C'est assez surrealiste et parmi ce personnel soignant,
00:11:30bien évidemment, beaucoup sont sous le choc de ce qui s'est passé.
00:11:34Les deux hommes ont été interpellés par les forces de l'ordre.
00:11:37Je vous propose d'écouter Jennifer Cosiol,
00:11:39qui est porte-parole de l'hôpital privé des Pays de Savoie
00:11:41où les choses se sont déroulées.
00:11:43Elle était ce matin chez nos confrères de RMC.
00:11:45Il y a 7 personnes du service qui manifestent des signes de blessures,
00:11:50des fractures, côtes, chevilles, mains,
00:11:53de nombreux hématomes et de nombreuses contusions.
00:11:57Il arrive que des patients soient un petit peu agressifs verbalement,
00:12:01mais on arrive toujours à les calmer.
00:12:03Là, non, non, c'est quelque chose de jamais vu au sein du service.
00:12:06C'est des gestes inqualifiables.
00:12:07Les équipes soignantes qui ont leur métier par vocation,
00:12:09ils sont là pour soigner des gens, pas pour être agressés.
00:12:12– Voilà, totalement surréaliste.
00:12:1414 personnes qui ont été agressées parmi ce personnel soignant.
00:12:17On est en direct avec Didier Biring, qui est secrétaire général F.Aux Santés.
00:12:21Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:12:23Je dois avouer que quand j'ai vu cette info passer hier,
00:12:25j'étais totalement sidéré de ce déchaînement de violence.
00:12:28Et en plus, visiblement, d'après les informations qu'on a pu recueillir,
00:12:31ces gens-là n'étaient là que depuis 10 minutes
00:12:33et ils voulaient qu'on s'occupe d'eux.
00:12:35Enfin, ils ont traîné une infirmière par les cheveux également.
00:12:38Quelle est votre réaction face à ça ?
00:12:42– Ecoutez, je crois que les agressions aujourd'hui dans les services des urgences
00:12:45sont quelque chose de coutumier, de journalier.
00:12:48Alors, ça passe par des agressions verbales.
00:12:50On en arrive heureusement plus rarement à des voix de fait
00:12:54avec de la violence physique, mais ça arrive aussi,
00:12:57je crois que là, en l'occurrence au Radmas,
00:12:59nous avons vraiment affaire à deux psychopathes
00:13:01qui manifestement n'ont pas supporté la frustration
00:13:05de devoir attendre comme tout le monde
00:13:07et qui pensaient qu'ils allaient être pris en charge tout de suite
00:13:11par rapport à ce qu'ils avaient.
00:13:13Je pense que leur réaction est démesurée par rapport à la situation,
00:13:18ce qui prouve bien que quelque part,
00:13:21comme je dis, c'est plus de l'ordre de la psychopathie
00:13:24que de l'acte même qui aurait pu à un moment être généré
00:13:30par le fait de devoir attendre très très longtemps
00:13:33par rapport à une prise en charge,
00:13:35ce qui est quand même le courant aujourd'hui dans les services d'urgence,
00:13:39d'autant plus avec l'épidémie de grippe
00:13:41qui fait que ça rallonge énormément tous les temps d'attente
00:13:44au niveau des services d'urgence qui sont pour la plupart en plan blanc.
00:13:47Et malgré tout, on a le sentiment qu'il y a de plus en plus de violence
00:13:50dans les hôpitaux où on voit des services d'urgence par exemple,
00:13:53dans lesquels il y a désormais du personnel de sécurité
00:13:55qui est là pour surveiller et assurer la sécurité des médecins, des infirmières.
00:13:59Moi, je trouve que c'est une situation totalement dingue
00:14:02parce que ces gens-là sont là pour vous aider,
00:14:04sont là pour vous secourir, sont là pour vous prendre en main
00:14:06et on est obligé de les protéger.
00:14:08Enfin, on est chez les fous.
00:14:12– Oui, M. Morandini, vous avez un petit peu raison par rapport à ça.
00:14:15C'est vrai qu'on marche sur la tête,
00:14:16l'hôpital est un endroit qui devrait être sanctuarisé par rapport aux soins,
00:14:20mais il est vrai qu'aujourd'hui,
00:14:22vu les difficultés catastrophiques qu'on y a,
00:14:26on a des gens malades qui viennent et qui veulent être pris en charge
00:14:30et qui malheureusement passent 15 heures, 16 heures à devoir attendre
00:14:34sans comprendre pourquoi on ne les prend pas en charge tout de suite.
00:14:37Et ça, croyez-moi, ça peut générer un moment T de la violence
00:14:42parce que les gens ne comprennent pas
00:14:44qu'il ne restait plus que deux personnes dans la salle d'attente
00:14:47et puis subitement, alors qu'ils pensaient qu'ils allaient être pris,
00:14:50ils ne sont pas pris parce qu'il y a une ambulance qui arrive
00:14:53avec un arrêt cardiaque, avec quelqu'un qui est gravement malade
00:14:57et qui bien sûr va passer par rapport à son état de santé avant.
00:15:00Et donc tout ça, c'est compliqué à faire passer.
00:15:03Nous, nous avons depuis des années des indicateurs très partiels
00:15:07parce que les établissements de santé n'ont pas l'obligation
00:15:11de devoir faire remonter au ministère tous les faits de violence,
00:15:15que ce soit verbaux ou physiques, au niveau du ministère de la Santé.
00:15:18Donc les chiffres qu'on a sont très, très partiels
00:15:20et ils montrent depuis des années, mais des années,
00:15:23qu'il y a une augmentation très importante des faits de violence,
00:15:28surtout aux urgences, parce que les urgences,
00:15:30c'est la porte d'entrée à l'hôpital,
00:15:31mais il n'y en a pas qu'aux urgences.
00:15:34Même dans les services, nous avons des personnels
00:15:36qui sont agressés quotidiennement parce que les gens sont agacés,
00:15:39parce que ça ne va pas assez vite et on peut le comprendre.
00:15:43Ils souffrent, ils ont mal et l'organisation aujourd'hui fait
00:15:47qu'on ne peut pas répondre immédiatement à leur souhait de prise en charge.
00:15:52Mais c'est vrai que les personnels soignants sont fatigués de cela.
00:15:55On a peur.
00:15:56On a été obligé de mettre en place des services
00:15:59avec des maîtres chiens à certains endroits,
00:16:02avec des services de sécurité qui sont là pour bien sûr assister.
00:16:06Même en psychiatrie, aujourd'hui,
00:16:09nous avons des équipes de sécurité qui sont là
00:16:11au moment des admissions pour sécuriser les choses.
00:16:14Nous sommes le reflet de la violence que nous avons aujourd'hui
00:16:17partout dans la société.
00:16:18– Oui, mais Didier Bérig, si je peux me permettre,
00:16:21il y a une petite chose qui me surprend dans votre discours,
00:16:23si je peux me permettre,
00:16:24c'est que j'ai presque l'impression que vous justifiez cette violence
00:16:27en disant qu'il y a des temps d'attente qui sont longs,
00:16:30on met du temps à prendre des gens.
00:16:31J'ai presque le sentiment que vous les excusez dans votre discours
00:16:33et je dois vous avouer que ça me choque ce matin
00:16:35parce que je pense que c'est de toute façon inexcusable.
00:16:38Et je trouve que dans votre discours de dire
00:16:39oui, mais vous comprenez, il y a de moins en moins de personnel,
00:16:42c'est de plus en plus compliqué, ce qui est une réalité,
00:16:44mais ça ne justifie rien.
00:16:46J'ai presque le sentiment que votre discours excuse ces gens-là.
00:16:49– Non, je ne cherche pas à les excuser.
00:16:52Ce que je veux dire par là, c'est que je peux comprendre
00:16:55qu'à un moment, on soit agacé quand on est pendant 12h, 15h,
00:16:59– Bah oui, agacé, mais ça ne veut pas dire frapper les gens.
00:17:03– On est bien d'accord, on est bien d'accord.
00:17:05Je n'excuse rien, ce n'est absolument pas ça que je voulais dire,
00:17:10mais il est vrai que quand on voit aujourd'hui les personnes qui y sont,
00:17:16ils attendent très très longtemps, et ça c'est source d'angoisse,
00:17:20ça génère de l'agressivité aussi,
00:17:23c'est un phénomène qui existe au niveau des services des urgences
00:17:26depuis que nous sommes, alors ça existait déjà avant,
00:17:30mais ça s'est amplifié depuis que nous sommes en crise à l'hôpital
00:17:33par rapport à la réponse qui est très très longue
00:17:35par rapport aux soins, croyez-moi, il faut y aller pour voir ça,
00:17:38alors après je ne justifie pas du tout la violence.
00:17:40– D'accord, soyons clairs, merci Didier Bérig, secrétaire général,
00:17:43F.Aux Santés d'avoir été en direct avec nous,
00:17:45André Bercoff, c'est le reflet de la société aussi en même temps,
00:17:48c'est cette société dans laquelle on vit, où on ne supporte plus le non,
00:17:52on ne supporte plus d'attendre, on veut tout tout de suite.
00:17:55– Non mais je crois que c'est non seulement un miroir qui réfléchit,
00:17:58comme disaient certains écrivains, mais un miroir en miettes,
00:18:01ce qui est intéressant dans cette histoire,
00:18:03et d'ailleurs il faut relever, vous avez vu le premier discours
00:18:06du secrétaire général des F.Aux, c'était de lui dire mais en fait oui,
00:18:10mais vous comprenez ces gens-là c'étaient des psychopathes,
00:18:13c'est rare, ce n'est pas le truc, c'est-à-dire est-ce que c'est,
00:18:15encore une fois, un déséquilibré ou est-ce que c'est les fous
00:18:17qui ont pris le pouvoir de l'asile ?
00:18:19En fait, où on considère que, évidemment, ça ne se passe pas tous les jours,
00:18:23et heureusement, c'est pas la violence ordinaire,
00:18:26mais il y a quelque chose qui sait, qu'on peut je crois,
00:18:30et dans tous les domaines, pas seulement l'hôpital,
00:18:32c'est qu'on se dit, c'est l'impunité, on se dit,
00:18:34mais non, je veux effectivement tout, tout de suite,
00:18:36mais non seulement ça, si on ne me le donne pas,
00:18:38je vais prendre les moyens de le faire.
00:18:40– Et je ne risque rien.
00:18:40– Et je ne risque rien, et en tout cas, c'est à moi de le faire,
00:18:44c'est un individualisme exacerbé depuis d'ailleurs des décennies,
00:18:48deuxièmement, accoler à l'impunité, et accoler au sentiment
00:18:52que de toute façon, si je ne le fais pas, d'autres le feront,
00:18:55donc je peux y aller, et je crois que c'est ça l'état,
00:18:57vous savez, la lutte de tous contre tous, l'état de jungle,
00:19:00c'est ça qu'il faut y faire très attention.
00:19:02– Alors c'est vrai que ça n'arrive pas tout le temps,
00:19:04mais ça arrive de plus en plus souvent, ça arrive beaucoup,
00:19:06autre exemple que je vais vous donner, ce qui s'est passé à Avignon,
00:19:09coup de poing, menace, un jeune patient et sa mère
00:19:12ont agressé deux médecins, une aide-soignante à l'hôpital d'Avignon,
00:19:15et le jeune a dit, je vais revenir cette fois avec une Kalachnikov, regardez.
00:19:20– Le 2 janvier dernier, au centre hospitalier d'Avignon,
00:19:23un adolescent de 17 ans souffrant d'une lourde pathologie est pris en charge.
00:19:28En dehors des heures de visite, sa mère se voit refuser l'entrée,
00:19:32le jeune patient s'emporte et assène un coup de poing à un médecin,
00:19:36sa mère se jette sur une aide-soignante et sur un autre médecin.
00:19:40– Il y a une aide-soignante qui a été frappée,
00:19:41il y a deux médecins qui ont été frappés,
00:19:42alors la famille, visiblement, n'a pas de souvenir d'avoir tapé qui que ce soit,
00:19:46peu importe, dans le sens, ce qui s'est passé, en fait,
00:19:48on est sur une démarche, c'est une démarche de transfert
00:19:52de l'agressivité de la ville vers l'hôpital.
00:19:55– Une fois maîtrisé, le patient a menacé de revenir avec une kalachnikov.
00:20:00La mère et son fils ont été interpellés et placés en garde à vue.
00:20:05En avril 2023, après de nombreuses agressions,
00:20:08la direction de l'établissement avait déjà lancé un plan pour apaiser les tensions,
00:20:13avec le renforcement de la vidéosurveillance, mais les violences continuent.
00:20:18– Le plan d'anti-agression, il peut fonctionner à un moment
00:20:20s'il y a suffisamment de personnel qui soit mis en œuvre.
00:20:22C'est comme soigner un patient,
00:20:24si à un moment on n'a pas le personnel pour le faire, on ne le soigne pas.
00:20:27– Dans le Var, lundi dernier, un homme de 39 ans a été condamné
00:20:31à trois mois de prison ferme, il avait menacé un médecin à l'hôpital d'Hyères.
00:20:37– Karima Khatib, ça fait peur, ce monde-là, quand même ?
00:20:39– Ça fait peur et c'est de plus en plus fréquent,
00:20:41parce qu'on parle du monde de l'hôpital,
00:20:43mais même des agents publics dans les mairies qui sont agressés
00:20:46parce que ça ne va pas assez vite, parce que leur passeport,
00:20:48parce que leur pièce d'identité,
00:20:50et c'est ce manque de moyens considérable dans les services publics,
00:20:53que ce soit les hôpitaux ou les services de l'administration.
00:20:55– Mais non, je ne suis pas d'accord avec vous, excusez-moi, je ne suis pas d'accord,
00:20:58parce que là aussi, vous avez le même discours que le syndicaliste FO,
00:21:00c'est-à-dire que j'ai le sentiment qu'à un moment donné, vous justifiez.
00:21:03– Non, moi je ne justifie pas.
00:21:04– Ce n'est pas le manque de moyens,
00:21:05c'est les gens qui à un moment ne supportent plus rien,
00:21:08et André Bercov disait, ils ne supportent plus rien et ils ne craignent rien.
00:21:11Donc à un moment donné, on ne respecte plus rien.
00:21:13– Oui, mais il y a bien des symptômes à ce mot, justement,
00:21:16et ces symptômes, c'est un manque de moyens.
00:21:20Mais moi, je ne justifie absolument pas la violence,
00:21:22je pense que ces personnes-là doivent être mises devant les tribunaux,
00:21:27qu'elles doivent être punies par la loi, ça c'est une certitude.
00:21:29On n'agresse ni un médecin, ni un agent public, de toutes les manières,
00:21:34c'est des gens qui servent notre pays tous les jours que Dieu fait.
00:21:38Donc, mais il est clair qu'il faut absolument noter
00:21:43qu'il y a un manque de moyens considérable dans nos services publics
00:21:46et qu'il ne faut pas lier à ça.
00:21:47Et quand je dis manque de moyens, et on peut parler de sécurité aussi,
00:21:51parce que pour en arriver au stade, autant,
00:21:55il a eu le temps d'aller blesser quand même des aides-soignants,
00:21:58il a eu le temps de casser la chute de quelqu'un…
00:22:00– Mais enfin, à Elmas, ils étaient là depuis 10 minutes,
00:22:01donc ce n'est pas ça le problème, excusez-moi, ils étaient là depuis 10 minutes.
00:22:04– Il y a un manque de sécurité, il y a un manque de moyens considérables.
00:22:06– C'est juste que les gens, aujourd'hui, pètent les plombs pour un oui ou pour un non.
00:22:09– Mais ils ne pètent pas les plombs pour un oui ou pour un non.
00:22:10– 10 minutes, excusez-moi, on ne va pas tirer une infirmière par les cheveux et lui laisser qu'elle torde.
00:22:15– On vit dans un monde, justement, exacerbé, comme il le dit,
00:22:17parce qu'il y a plusieurs facteurs qui exacerbent les conseils.
00:22:20– Moi, je ne suis pas d'accord là-dessus. Philippe Bourguia, qui ?
00:22:22– Ben, ils se comportent…
00:22:23– C'est des sauvages, c'est tout, ils n'ont pas d'éducation, ces gens-là.
00:22:26– Ça, c'est une certitude, mais quand ils savent que derrière,
00:22:29ils ont une impunité totale, les types sortent de garde à vue,
00:22:32que malheureusement, les prisons sont pleines,
00:22:34donc les juges ne peuvent pas les rentrer,
00:22:36ben, je suis désolé, il faut des peines claires, nettes et précises,
00:22:39il ne faut pas d'ambiguïté, il ne faut pas de tolérance,
00:22:42et celui qui ne respecte pas, et je remercie Caréma de l'avoir dit,
00:22:46un agent public, mais qu'il soit hospitalier,
00:22:49qu'il soit dans une collectivité, ou que ça soit un de nos anges gardiens,
00:22:53je pense à nos policiers, nos gendarmes, nos militaires,
00:22:56la peine doit être exemplaire.
00:22:57– Bien sûr, mais maintenant, ils en sont à frapper des pompiers,
00:23:00enfin, ils frappent des médecins, des pompiers,
00:23:01ce n'est pas un problème de service public,
00:23:03c'est un problème de manque d'éducation, et de manque de peur,
00:23:06on ne respecte plus rien, et on n'a plus peur de rien.
00:23:08– Et en plus, si je peux vous rajouter autour de ça,
00:23:11l'idée qu'il y a une efficacité à se comporter ainsi,
00:23:13c'est-à-dire que quand on connaît bien les urgences hospitalières,
00:23:17publiques ou privées, mais on peut le retrouver dans le service public aussi,
00:23:20vous avez raison de l'affirmer,
00:23:21lorsqu'on se comporte ainsi, on obtient plus vite,
00:23:24c'est-à-dire que pourquoi il n'y a pas…
00:23:26tout est dit dans la déclaration de Didier Brick,
00:23:27vous avez considéré que c'était effectivement…
00:23:29parce que pour lui, il n'a pas dit, il a dit au début,
00:23:31mais non, ce n'est pas la réalité normale,
00:23:33et à la fin, il a dit, oui, c'est la réalité normale,
00:23:35il a dit, c'est la société qui rentre chez nous comme ça,
00:23:37et c'est la réalité normale, c'est-à-dire que plus vous râlez aux urgences,
00:23:40ou dans un service hospitalier aujourd'hui, au clinique,
00:23:42voire d'autres comportements, vous obtenez ce que vous voulez.
00:23:44– Oui, parce qu'ils ont peur, les gens ont peur, c'est le règne de la peur.
00:23:48– Il faut le dire, dans une municipalité en particulier,
00:23:51voire un service déconcentré de l'État, pour des papiers, pour autre chose,
00:23:54quand vous vous comportez comme ça, quand il n'y a pas d'office de sécurité,
00:23:57quand il n'y a pas de personnel de sécurité,
00:23:58quand on est rendu, et bien vous gagnez.
00:24:00Quand vous allez dans un collège aujourd'hui, quand il n'y a pas de sécurité,
00:24:03vous gagnez, parce que vous vous comportez mal, et que vous ne subissez rien,
00:24:05donc c'est une réalité aujourd'hui.
00:24:06Donc, non seulement c'est permis, mais ça autorise une performance,
00:24:10c'est-à-dire que vous n'allez pas vous arrêter quand vous autorisez une performance,
00:24:12vous l'avez fait une fois, et vous passez devant les autres,
00:24:14vous allez le faire deux fois, ou trois fois, ou quatre fois,
00:24:16c'est exactement ce qui se passe.
00:24:17– Moi, ce que je dis, c'est que l'un ne va pas prendre moyen.
00:24:20– Pour revenir aux urgences, très concrètement,
00:24:22on ne peut pas, malgré tout, passer par-dessus l'idée
00:24:24que les urgences, aujourd'hui, récupèrent tout,
00:24:26TOUT, la médecine de ville, dans l'ambeau, le monde hospitalier,
00:24:30dans l'ambeau, donc c'est une réalité en plus,
00:24:33c'est une réalité en plus qui exacerbe cette réalité.
00:24:35Mais je vous le redis, le comportement crée la performance,
00:24:38et ça, c'est inadmissible.
00:24:39– Allez, un dernier mot André, on fait laisser nos infos.
00:24:41– Juste, je crois qu'il faut effectivement lier les deux,
00:24:44comme vous disiez, pour une raison très simple.
00:24:46C'est qu'en même temps, on a désossé tout, les services publics, etc.
00:24:49C'est vrai, enfin, on ne va pas revenir là-dessus, on le sait,
00:24:52parce qu'on était occupé à faire d'autres choses,
00:24:54les priorités de l'État depuis 40 ans, etc.
00:24:57Et en même temps, il y a eu, parce que tout est lié,
00:24:59la justice, l'impunité, etc.
00:25:01C'est-à-dire que tout ça s'additionne,
00:25:04ce n'est pas quelque chose à prendre comme un phénomène isolé,
00:25:07c'est le sentiment d'impunité, en tout cas, qui est très très fort,
00:25:12le sentiment, bon, on peut y aller,
00:25:13et puis le sentiment où, est-ce qu'il faudra faire un policier
00:25:17devant chaque malade, devant chaque soignant,
00:25:20devant chaque conseiller municipal ?
00:25:22Il est là, le problème, on en est là.
00:25:23– Allez, on va faire une pause et puis on va vous parler
00:25:25de ce qui s'est passé à Rennes avec des tirs
00:25:26près d'une aire de jeux pour enfants,
00:25:28et puis vous allez voir une vidéo totalement surréaliste
00:25:31où ce sont des dealers, une guerre entre dealers,
00:25:33et vous avez des dealers qui arrivent dans une cité,
00:25:35qui tirent en l'air, qui chassent ceux qui sont là pour prendre leur place.
00:25:39La vidéo est incroyable, vous allez voir ça dans un instant.
00:25:41Restez avec nous, le CNews Info, sommeil à la midi.
00:25:44Le plan blanc déclenché dans 87 hôpitaux en cause la forte hausse
00:25:51des hospitalisations liées à la grippe hivernale et couplée au Covid.
00:25:55Une épidémie qui, selon Santé publique France,
00:25:57s'est fortement accentuée depuis le 5 janvier.
00:26:01Illustration de la tension qui règne entre Paris et Alger,
00:26:04un influenceur algérien interpellé à Montpellier, expulsé par la France
00:26:07ce jeudi a finalement été renvoyé par l'Algérie
00:26:10où il est interdit de territoire.
00:26:12Et puis le bilan s'alourdit, Outre-Atlantique,
00:26:14au moins dix morts dans les incendies qui ravagent actuellement la Californie.
00:26:18Et pour lutter contre le gigantesque Brésil qui fait rage depuis trois jours maintenant,
00:26:22400 renforts militaires ont été annoncés.
00:26:2811h05 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:26:29On va parler de Rennes, justement, avec ces tirs près d'une aire de jeux d'enfants.
00:26:3311 coups de feu en pleine journée, à proximité d'une aire de jeux pour enfants.
00:26:36C'est ce qui s'est passé le week-end dernier à Rennes.
00:26:39Et puis il y a également cette vidéo sur Rennes que vous allez découvrir,
00:26:42cette vidéo où c'est un homme qui se balade dans un des quartiers de Rennes.
00:26:46Il a une arme à la main, vous allez l'entendre parce qu'il va tirer des coups de feu.
00:26:49Il va chasser les gens qui sont là pour faire du trafic, pour prendre leur place.
00:26:54Et vous allez l'entendre dire, désormais c'est à nous qu'il faut acheter.
00:26:57Regardez, je vous ai pris 50 secondes de cette séquence qui dure 2 minutes 30.
00:27:02En plus, ça a été posté en direct sur les réseaux sociaux.
00:27:05C'est totalement surréaliste, regardez.
00:27:13Ah le prochain, il se pose demain, il va mourir.
00:27:19Le prochain, il se pose ici, il va mourir.
00:27:23Ce qui appartient à César.
00:27:24Reviens César.
00:27:26Eh ouais.
00:27:28Eh ouais.
00:27:30C'est bon frère.
00:27:33Vas-y casse-toi, casse-toi, casse-toi.
00:27:35Casse-toi, casse-toi, casse-toi.
00:27:42Casse-toi, casse-toi, casse-toi.
00:27:44Eh cours, fils de pute.
00:27:46Cours, fils de pute.
00:27:48Tu fais quoi, toi ?
00:27:50Tu fais quoi ici ?
00:27:52Eh, c'est nous les gars.
00:27:54Fils de pute.
00:27:56Casse-toi, casse-toi, casse-toi.
00:27:58C'est incroyable.
00:28:00André Bercovitch, je vous ai vu regarder ça, les yeux grands ouverts.
00:28:02Non, moi je veux dire, Jean-Marc Andrigny,
00:28:04votre étonnement m'étonne, c'est le business.
00:28:06Non, c'est le business, mais enfin, c'est le Far West.
00:28:08On est à Rennes.
00:28:10On est à Rennes.
00:28:12Et alors, vous savez très bien ce qui se passe à Rennes depuis des années.
00:28:14Oui, on le sait.
00:28:16Mais juste un mot, c'est très intéressant, là.
00:28:18Au fond, est-ce que la France
00:28:20est devenue le Salvador d'avant Naïb Boukele ?
00:28:22Est-ce qu'on est en train de devenir
00:28:24le Salvador ?
00:28:26Je fais exprès d'aller loin, mais qu'est-ce qu'il a fait
00:28:28Naïb Boukele, l'americano-salvadoro-palestinien ?
00:28:30Quand il est arrivé au pouvoir,
00:28:32on ne pouvait pas, moi je suis allé au Salvador
00:28:34il y a 5 ans, je vous raconte ça.
00:28:36On ne pouvait pas sortir à 7 heures du soir.
00:28:38C'est fini. Si vous n'aviez pas 4 gardes du corps
00:28:40avec la chute, vous ne sortiez pas.
00:28:42Aujourd'hui,
00:28:44les nombres de morts au Salvador
00:28:46ont diminué pratiquement de
00:28:4898%. Il a été réélu à 97%.
00:28:50Pourquoi ? Parce qu'on revient
00:28:52toujours au même point.
00:28:54Il y a une justice, il y a des sanctions,
00:28:56ou il n'y a pas de sanctions. Ça vaut pour le lycée,
00:28:58ça vaut pour l'hôpital,
00:29:00ça vaut pour l'asile, ça vaut pour
00:29:02tout ce que vous voulez. Alors on dit, oui,
00:29:04c'est plus possible, nous avons eu des darts malins pendant 5 ans.
00:29:06C'est plus possible. On n'accepte plus ça.
00:29:08On n'accepte plus ça et on l'accepte.
00:29:10À un moment donné, c'est pas ça.
00:29:12Oui, mais c'est surréaliste. Aujourd'hui,
00:29:14vous-même, en fait,
00:29:16j'ai l'impression que vous vous dites, oui, c'est comme ça.
00:29:18Pourquoi vous êtes étonné ? Mais c'est pas du tout.
00:29:20Mais révoltez-vous. Mais parce qu'il y a une absence
00:29:22totale de réaction des autres.
00:29:24Oui, mais à un moment, il faut faire bouger
00:29:26les choses. On ne peut pas supporter ça.
00:29:28Je voudrais qu'on explique maintenant
00:29:30en détail la séquence qu'on vient de voir
00:29:32et puis on réagit juste après. Regardez.
00:29:34Bougez-moi, je vous bats dans la tête !
00:29:36Deuxième fusillade,
00:29:38même lieu, même scénario,
00:29:40mais de nuit cette fois-ci.
00:29:42Et la scène est filmée par les auteurs des tirs
00:29:44avant d'être diffusée sur TikTok.
00:29:46Sur la vidéo,
00:29:48on entend au moins 3 coups de feu.
00:29:50Les habitants de passage fuient en courant.
00:29:52L'auteur des images
00:29:54s'adresse aux acheteurs présents.
00:29:56Tu m'achetais sérieux ou tu m'achetais maintenant ?
00:29:58Là, c'est les auteurs eux-mêmes qui mettent en scène
00:30:00leur acte
00:30:02d'intimidation.
00:30:04Quand on est armé comme ça et qu'on veut blesser
00:30:06ou qu'on veut tuer, je pense qu'ils y seraient arrivés.
00:30:08Là, c'était clairement une intimidation.
00:30:10Une enquête est ouverte
00:30:12pour retrouver l'auteur de la vidéo
00:30:14et des tirs. Le syndicat
00:30:16Alliance réclame le classement de la
00:30:18ville de Rennes en secteur difficile
00:30:20pour obtenir plus d'effectifs.
00:30:22Dans ce reportage, vous avez vu Frédéric Gallet
00:30:24qui est en direct avec nous, secrétaire départemental
00:30:26Allianz, police Ile-et-Vilaine. Bonjour, merci beaucoup
00:30:28d'être en direct avec nous.
00:30:30Cette situation, vous, elle vous étonne ?
00:30:32Vous êtes comme André Bercov ? Vous dites
00:30:34de toute façon, aujourd'hui, c'est comme ça ?
00:30:36Sur Rennes,
00:30:38non, on n'est pas étonné.
00:30:40Il suffit de
00:30:42remonter à juste quelques mois
00:30:44avant la visite de notre ministre,
00:30:46du ministre de l'Intérieur, Bruno Rotaillot,
00:30:48le 1er novembre. On a eu
00:30:50un épisode de plusieurs jours
00:30:52au niveau du gros chêne Morpa
00:30:54au nord de Rennes.
00:30:56Au mois de mars de la
00:30:58même année, en 2024,
00:31:00on a eu un épisode
00:31:02d'une heure ininterrompue
00:31:04de tirs à l'arme automatique
00:31:06au niveau de Bana.
00:31:08À chaque fois, ce sont des gros sites
00:31:10de vente. Pour ce qui
00:31:12concerne ces derniers jours,
00:31:14sur la dalle Kennedy à Rennes,
00:31:16on a eu
00:31:18des blessés par armes
00:31:20blanches le 29 décembre.
00:31:22On a eu
00:31:24le 30 décembre
00:31:26plusieurs
00:31:28individus qui ont été passés à tabac
00:31:30et menacés par armes
00:31:32et avec des tirs d'intimidation.
00:31:34On n'a pas retrouvé les victimes. Les victimes
00:31:36même s'en vont.
00:31:38On sait sans cesse,
00:31:40le 5 janvier, on a eu
00:31:42des tirs en pleine journée. C'était un dimanche
00:31:44à 14h,
00:31:46juste au niveau d'un jardin d'enfants
00:31:48au milieu de la dalle. Juste pour
00:31:50préciser, l'endroit
00:31:52de la dalle Kennedy à Villejean,
00:31:54c'est le terminus du métro.
00:31:56On a un parking relais juste à côté.
00:31:58C'est des milliers
00:32:00de voyageurs qui passent par là
00:32:02et c'est une cité
00:32:04universitaire qui est très fréquentée.
00:32:06C'est forcément un lieu
00:32:08sensible et intéressant pour les dealers
00:32:10pour vendre.
00:32:12Il y a une guerre de territoire
00:32:14qui éclaire avec une intimidation
00:32:16avec des armes de guerre.
00:32:18On montre les muscles et on montre que
00:32:20le business est à eux et il ne faut pas
00:32:22leur prendre leur part de marché.
00:32:24C'est dangereux.
00:32:26Frédéric Gallet, est-ce qu'ils ont
00:32:28gagné ? Parce qu'au fond,
00:32:30là, c'est vrai que vous avez fait un état des lieux
00:32:32qui est désespérant et qui est affolant
00:32:34concernant ce qui se passe à Rennes.
00:32:36Est-ce qu'ils ont gagné ?
00:32:38Quand on voit les images,
00:32:40on pourrait le penser.
00:32:42Maintenant, nous, on fait avec les moyens
00:32:44qu'on a, avec les moyens
00:32:46en matériel, avec les moyens en effectif
00:32:48et avec les moyens juridiques qu'on nous donne.
00:32:50Donc, on demande
00:32:52depuis plusieurs mois
00:32:54aux préfets et aux
00:32:56ministres de l'Intérieur le classement de Rennes
00:32:58en secteur difficile,
00:33:00ce qui aurait pour conséquence
00:33:02un abondement d'effectifs
00:33:04et des moyens au niveau matériel.
00:33:06Ce qui serait intéressant
00:33:08aussi, c'est qu'au niveau municipal,
00:33:10il y a un développement de la vidéosurveillance
00:33:12puisqu'on se rend compte que
00:33:14la vidéosurveillance est très faible
00:33:16sur Rennes. On n'a que 124 caméras
00:33:18sur la ville,
00:33:20alors qu'à titre de comparaison, la première
00:33:22ville de France qui est Nice, il y a
00:33:244800 caméras pour 350 000
00:33:26habitants. Donc, la vidéosurveillance
00:33:28est une arme pour nous,
00:33:30est un instrument
00:33:32indispensable pour la sécurisation
00:33:34et l'identification
00:33:36des auteurs, comme ça,
00:33:38sur les points de l'île, d'auteurs de violences,
00:33:40d'utilisation d'armes.
00:33:42Puis, ce sera aussi une intimidation au niveau
00:33:44peut-être des acheteurs.
00:33:46Merci beaucoup d'avoir été en direct
00:33:48avec nous, Frédéric Gallet, secrétaire départemental
00:33:50de l'Alliance Police. Il est vilain de vous parler
00:33:52de ce qui s'est passé dimanche, justement, à Rennes
00:33:54sur la Dalle Kennedy, à côté
00:33:56d'une aire de jeu. On est retournés
00:33:58sur cette aire de jeu pour essayer de comprendre comment
00:34:00des coups de feu ont pu être tirés.
00:34:02Il était 14h, 1 dimanche
00:34:04en plein après-midi. Les enfants sont en train de jouer
00:34:06sur l'aire de jeu et voici ce qui se passe.
00:34:08Dalle Kennedy, quartier
00:34:10Villejean, la dernière fusillade se
00:34:12déroule en plein jour. Dimanche
00:34:14dernier, à deux pas du square pour
00:34:16enfants. Au moins 11 coups de feu
00:34:18sont tirés entre bandes rivales
00:34:20pour contrôler le point de deal du secteur.
00:34:22Les tireurs sont à visage
00:34:24découvert. Pas de chance, les caméras
00:34:26de surveillance sont en panne.
00:34:28Les habitants sont sous le choc.
00:34:30Il était 14h,
00:34:32à peu près 14h
00:34:34et ils ont eu très peur,
00:34:36les gens couraient de partout. On ne peut plus laisser
00:34:38nos enfants parce qu'on n'a pas confiance. Je suis toujours obligée
00:34:40de s'obéir parce que j'ai toujours peur qu'il passe quelque chose.
00:34:42Karim Akhetin,
00:34:44on se dit, est-ce que c'est perdu ?
00:34:46Moi ce qui me surprend, vous voyez, quand je pose la question
00:34:48aux policiers, ils ne me disent pas, on va gagner.
00:34:50Ils me disent, on n'a pas les moyens,
00:34:52c'est compliqué, ce qui laisse
00:34:54sous-entendre quand même que, en tout cas,
00:34:56c'est peut-être pas perdu mais c'est pas gagné.
00:34:58Le plus choquant, on revient toujours
00:35:00sur la même question de moyens effectivement
00:35:02mais au-delà de protéger aussi notre police
00:35:04parce que le manque d'effectifs fait que
00:35:06notre police aussi est en danger.
00:35:08Au-delà de ça, il faut aussi appuyer
00:35:10sur le fait que les habitants des quartiers
00:35:12populaires aussi méritent la sécurité.
00:35:14Et d'autant plus qu'ils sont dix fois plus
00:35:16exposés à l'insécurité
00:35:18que d'autres villes.
00:35:20Mais vous avez entendu ces deux dames
00:35:22qui témoignaient, qui vivent
00:35:24dans ces quartiers-là et qui disent, on ne peut plus laisser nos enfants.
00:35:26On attend le désastre, on attend
00:35:28que les parents aillent se venger
00:35:30eux-mêmes et d'ailleurs qu'ils vont être condamnés.
00:35:32On ne condamne pas donc...
00:35:34Excusez-moi, on a parlé
00:35:36de moyens d'intimidation, pour moi c'est du terrorisme.
00:35:38Les choses sont claires,
00:35:40ça tire des coups de feu, ça terrorise
00:35:42la population, ça terrorise tout
00:35:44un quartier, des enfants.
00:35:46Là, on a affaire
00:35:48à une affaire de terrorisme
00:35:50au-delà du fait de...
00:35:52C'est bien de l'aborder comme ça.
00:35:54Ça sème la terreur.
00:35:56Ça sème la terreur, ça handicap
00:35:58notre population.
00:36:00On a des personnes dans les quartiers populaires qui souhaitent
00:36:02vivre en paix et librement,
00:36:04qui se lèvent tous les matins pour aller travailler,
00:36:06qui payent leurs impôts et qui ne méritent
00:36:08absolument pas ça.
00:36:10Plus de moyens pour la police.
00:36:12Et protéger nos jeunes.
00:36:14C'est intéressant d'avoir LFI qui dit ça.
00:36:16LFI, pour moi, c'est la police tue.
00:36:18LFI, c'est aussi
00:36:20revoyons le système de la police,
00:36:22augmentons
00:36:24les chances et l'information de la police.
00:36:26Depuis le départ, c'est dans le programme de Jean-Luc Mélenchon.
00:36:28Jean-Christophe Galliard.
00:36:30Le quartier dont on parle, c'est un quartier
00:36:32qui est assez mixte, assez hybride.
00:36:34Il n'y a plus d'université.
00:36:36Il y a beaucoup de choses qui se déroulent là-bas.
00:36:38Ça vit plutôt normalement.
00:36:40Ce n'est pas une condamnation d'habiter là-bas.
00:36:42C'est un quartier populaire pour partie, mais pas seulement.
00:36:44Là, on est dans quelque chose qui, comme à Nantes,
00:36:46a bougé sur les 15 dernières années.
00:36:48C'est une accélération de ces phénomènes
00:36:50qui est liée aussi, malgré tout,
00:36:52à un changement progressif de population.
00:36:54Il y a eu une forte dose de migration
00:36:56qui s'est faite là-bas
00:36:58et qui, aujourd'hui, se trouve parfois en difficulté.
00:37:00Parfois, l'aspect économique,
00:37:02le comportement, vous l'avez vu, vous, concrètement,
00:37:04quand vous êtes allé à Nantes.
00:37:06Et à Rennes, c'est pareil.
00:37:08Rennes, c'est une ville qui a voulu oublier ça.
00:37:10Un peu comme quand Jean-Marc Ayrault, à Nantes,
00:37:12mettait les choses sous le tapis.
00:37:14La réalité, c'est que quand on met ce qui n'est pas beau
00:37:16sous le tapis, ça sort, malgré tout.
00:37:18Ils se débrouillaient très bien en termes de communication.
00:37:20Là, à Rennes, ça a été le cas longtemps.
00:37:22Aujourd'hui, c'est plus difficile,
00:37:24parce que ça vient au quotidien.
00:37:26Et il y a les images.
00:37:28Ce qu'on voit sur la dalle,
00:37:30c'est que c'est à nous que vous achetez.
00:37:32Autrement, vous partez, vous vous cassez.
00:37:34C'est très compliqué.
00:37:36Aujourd'hui, ce sont des professionnels de cette intimidation terroriste.
00:37:38Si vous le faites une fois dans la nuit,
00:37:40voire dans la journée, ça ne suffit pas.
00:37:42Il faut pouvoir le faire circuler.
00:37:44C'est-à-dire que l'impact que vous avez,
00:37:46c'est très fort, c'est très puissant.
00:37:48Sauf que quand vous regardez le quartier,
00:37:50je vous le redis, c'est un quartier qui vit normalement.
00:37:52On vit normalement dans ce désastre terroriste.
00:37:54Comme énormément de quartiers en France,
00:37:56partout.
00:37:58Mais revenons au truc.
00:38:00Que fait Johanna Roland ?
00:38:02Que font les maires ? Que font les gouvernements ?
00:38:04Vous savez, tant qu'on ne sera pas sortis de là,
00:38:06tant que vous avez des autorités
00:38:08qui n'ont aucune autorité,
00:38:10tant que vous avez des gens
00:38:12qui font des proclamations et de la communication
00:38:14sans faire autre chose,
00:38:16eh bien, on est là.
00:38:18Et je vais vous dire, moi je comprends très bien,
00:38:20les gens, les dealers,
00:38:22en quoi ça va les gêner ce qu'il se passe ?
00:38:24Continuez à bavasser.
00:38:26Continuez à bavasser comme nous bavassons.
00:38:28Continuez à bavasser dans les allées du gouvernement
00:38:30où ils disent, je vais faire,
00:38:32je vais faire, mais qu'est-ce qu'ils font ?
00:38:34– André, c'est pire sur le plan local, c'est de la complicité.
00:38:36Les maires dont vous parlez, en réalité,
00:38:38ils ont joué ce jeu-là, donc ils payent aujourd'hui,
00:38:40ils font payer à leurs habitants la réalité de leur faiblesse.
00:38:42– Mais comment on peut supporter ces images ?
00:38:44Juste, Philippe Bourriac, comment on peut supporter ces images ?
00:38:46Parce que vous allez me dire,
00:38:48oui, c'est insupportable, c'est insupportable,
00:38:50mais elles existent. Et on en a tous les jours.
00:38:52Tous les jours, vous allez sur les réseaux sociaux,
00:38:54donc on finit par accepter, on finit par banaliser
00:38:56et on est en train de se faire bouffer.
00:38:58– À situation exceptionnelle,
00:39:00moyen exceptionnel.
00:39:02Ils ont décidé de nous faire la guerre.
00:39:04Ils ont décidé à ces pauvres personnes
00:39:06qui habitent là-bas, quand je dis pauvres,
00:39:08je ne parle pas de manière économique,
00:39:10ils n'ont pas le choix que de vivre là-bas
00:39:12parce qu'on les refuse de partout.
00:39:14Et donc ils subissent, Karim l'a très bien dit,
00:39:16les gens dans les quartiers populaires comme en réalité
00:39:18méritent aussi de la sécurité.
00:39:20– Je vous interroge un instant parce qu'on va partir à Nantes
00:39:22avec Bruno Retaillot qui est en train de s'exprimer.
00:39:24Il y a beaucoup de sujets en ce moment, je précise qu'il a des lunettes
00:39:26parce qu'il y a un problème de rétine.
00:39:28Bruno Retaillot.
00:39:30– Et auparavant, avec le préfet de région,
00:39:32j'étais à l'hôtel de Pélisse
00:39:34pour saluer les policiers
00:39:36et les gendarmes
00:39:38qui font un travail quotidien
00:39:40absolument remarquable.
00:39:42Si j'ai souhaité
00:39:44venir dans cette sous-direction
00:39:46des visas, c'est d'abord
00:39:48pour remercier le personnel
00:39:50parce que quelque chose
00:39:52est passé inaperçu qui a été une grande réussite
00:39:54qui a contribué
00:39:56au succès des Jeux Olympiques,
00:39:58c'est que nous avons été capables
00:40:00de mettre un consulat
00:40:02dématérialisé, déterritorialisé,
00:40:04centralisé
00:40:06pour qu'il y ait
00:40:08les 23 000 participants
00:40:10étrangers à ces Jeux Olympiques
00:40:12puissent avoir la facilitation
00:40:14de leur titre de séjour
00:40:16en France
00:40:18et ça a été réalisé
00:40:20grâce à cette sous-direction.
00:40:22Je voulais quand même leur donner un grand coup de chapeau
00:40:24parce qu'ils ont été un peu oubliés
00:40:26dans le succès des Jeux Olympiques.
00:40:28Je suis venu aussi
00:40:30pour réaffirmer
00:40:32un point qui est fondamental.
00:40:34Je souhaite, nous souhaitons
00:40:36dans le gouvernement dirigé
00:40:38par François Bayrou
00:40:40mais aussi le président de la République
00:40:42l'a exprimé devant les ambassadeurs
00:40:44à la conférence des ambassadeurs à l'Elysée
00:40:46mardi dernier, nous voulons
00:40:48reprendre le contrôle de l'immigration
00:40:50et je pense que
00:40:52dans cette volonté politique
00:40:54de reprendre le contrôle
00:40:56nous ne mobilisons pas suffisamment
00:40:58la politique visa.
00:41:00Les visas, bien sûr, c'est un
00:41:02élément de l'influence de la France
00:41:04mais c'est aussi un élément
00:41:06de la maîtrise de l'immigration.
00:41:08La France
00:41:10distribue 25%
00:41:12du total
00:41:14des visas que délivre
00:41:16toute l'Union Européenne.
00:41:18C'est nous les premiers.
00:41:20En 2023, c'était
00:41:222 500 000
00:41:24visas.
00:41:26Pour vous donner un exemple,
00:41:28l'Allemagne qui est juste derrière nous,
00:41:30nous c'est 2 500 000,
00:41:32l'Allemagne c'est
00:41:341 500 000.
00:41:36Donc pratiquement
00:41:381 million de différence.
00:41:40Et je pense que ça c'est
00:41:42important parce que beaucoup
00:41:44utilisent notamment des visas de court séjour,
00:41:46des visas de tourisme pour
00:41:48s'introduire sur le territoire national
00:41:50et ensuite pour s'y maintenir
00:41:52de façon illégale.
00:41:54Donc c'est important que
00:41:56on puisse avec les postes diplomatiques
00:41:58surveiller
00:42:00ces risques-là qui sont,
00:42:02qui augmentent le risque migratoire.
00:42:04On a beaucoup d'éléments dans notre droit
00:42:06national, je pense à la loi
00:42:08qui a été votée en janvier 2024,
00:42:10je pense aussi
00:42:12au code communautaire
00:42:14visa qui nous permet
00:42:16d'agir en donnant-donnant,
00:42:18par exemple, pour ceux qui ne donnent pas
00:42:20de laissé-passé consulaire,
00:42:22il y a ce qu'on appelle
00:42:24un levier vis-à-vis de la distribution
00:42:26des visas devant lesquels,
00:42:28devant ces pays
00:42:30qui n'appliquent pas la réciprocité.
00:42:32On leur donne des visas et
00:42:34eux ne nous donnent pas suffisamment de
00:42:36laissé-passé consulaire, vous savez, pour
00:42:38admettre les ressortissants
00:42:40qu'on veut éloigner du
00:42:42sol national. Il y a un autre
00:42:44levier qui est un levier commercial
00:42:46dans le cadre européen qui est en train de discuter,
00:42:48il y a des tarifs douaniers
00:42:50mais je pense qu'il faut utiliser aussi
00:42:52ce levier des tarifs douaniers
00:42:54quand on veut avoir des tarifs douaniers
00:42:56qui favorisent le commerce
00:42:58avec tel ou tel pays mais que ce pays ne coopère
00:43:00pas dans la politique de réadmission
00:43:02de ses propres ressortissants,
00:43:04ça fait partie des leviers.
00:43:06Il y a aussi un autre levier
00:43:08qui est le levier de l'aide au développement.
00:43:10Là encore, on a
00:43:12besoin de réciprocité. Pourquoi ?
00:43:14Est-ce qu'il y a
00:43:16des pays,
00:43:18on leur donne un certain nombre de moyens
00:43:20financiers comme aide
00:43:22au développement et derrière,
00:43:24ils ne coopèrent pas
00:43:26à cette politique migratoire. Donc je suis
00:43:28venu rappeler à nos services
00:43:30ici qu'il faut
00:43:32suivre très très près les taux de refus
00:43:34pour la délivrance des visas
00:43:36et cette politique de visa
00:43:38c'est absolument fondamental
00:43:40dans le pilotage de la
00:43:42politique migratoire.
00:43:44Les peuples d'Europe, le peuple français
00:43:46nous le demandent et nous devons utiliser
00:43:48tous les moyens de politique publique
00:43:50qui sont à notre disposition
00:43:52pour pouvoir le faire.
00:43:54Ca veut dire moins de visa globalement ?
00:43:56Ca veut dire être beaucoup plus exigeant
00:43:58parce qu'on sait parfaitement qu'il y a des visas
00:44:00notamment des visas de court séjour
00:44:02qui sont des moyens
00:44:04de se maintenir illégalement
00:44:06en France.
00:44:08Donc il faut être très vigilant
00:44:10et ça concerne aussi l'ensemble des postes
00:44:12diplomatiques partout
00:44:14à l'étranger dans l'ensemble
00:44:16des pays du monde mais surtout
00:44:18dans les pays où on a un certain nombre de risques.
00:44:20Je vais par exemple, je souhaite
00:44:22qu'on puisse surveiller
00:44:24de très très près
00:44:26les 20 postes consulaires qui sont à l'étranger
00:44:28et qui distribuent l'essentiel
00:44:30du nombre des visas
00:44:32pour la destination France.
00:44:34Une réaction
00:44:36concernant ce qui se passe avec l'influence
00:44:38en Algérie qui a fait un aller-retour express ?
00:44:40Je veux dire
00:44:42ma superbe action
00:44:44et je pense qu'on a
00:44:46atteint avec l'Algérie
00:44:48un seuil extrêmement inquiétant.
00:44:50On voit bien que l'Algérie
00:44:52cherche à humilier la France.
00:44:54L'Algérie détient actuellement
00:44:56un grand écrivain
00:44:58qui est non seulement algérien
00:45:00mais qui est aussi français.
00:45:04Il a 80 ans
00:45:06et il est malade.
00:45:08Est-ce qu'un grand peuple
00:45:10peut s'honorer
00:45:12de maintenir en détention
00:45:14pour de mauvaises raisons
00:45:16quelqu'un qui est malade
00:45:18et quelqu'un qui est âgé ?
00:45:20Désormais, c'est ce ressortissant
00:45:22algérien, un influenceur
00:45:24qui propageait
00:45:26sur la toile
00:45:28sur les réseaux sociaux
00:45:30la haine.
00:45:32Les réseaux sociaux, ce n'est pas une zone
00:45:34de non-droit et comme ministre de l'Intérieur
00:45:36je ne veux rien laisser passer.
00:45:38Il y a, comme vous le savez,
00:45:40une quatrième influenceuse à Lyon
00:45:42qui est actuellement, au moment où je vous parle
00:45:44entendue, il n'est absolument
00:45:46pas question de laisser
00:45:48libre cours à la haine
00:45:50de ces individus qui profèrent
00:45:52de l'antisémitisme, le meurtre
00:45:54etc.
00:45:56Ce que je veux dire
00:45:58sur le cas spécifique de
00:46:00cet influenceur qui répond
00:46:02au nom de Doualem
00:46:04un, il avait
00:46:06un passeport biométrique
00:46:08à jour.
00:46:10Il a donc été reconduit
00:46:12j'ai pris un arrêté
00:46:14d'expulsion
00:46:16et les autorités algériennes
00:46:18n'ont pas voulu
00:46:20le laisser débarquer sur le sol algérien.
00:46:22En contradiction
00:46:24totale
00:46:26avec les règles
00:46:28avec la convention de Chicago
00:46:30convention internationale
00:46:32de 1948
00:46:34qui rappelle que
00:46:36les pays sont
00:46:38comptables de leurs propres ressortissants.
00:46:40Or là,
00:46:42il n'y avait pas besoin d'avoir
00:46:44un laisser-passer consulaire puisque
00:46:46la preuve qu'il était
00:46:48un ressortissant algérien
00:46:50était établie au moyen
00:46:52d'un passeport biométrique
00:46:54qui était
00:46:56valide.
00:46:58Première chose.
00:47:00Et par ailleurs
00:47:02convention de
00:47:041948 et le protocole
00:47:06comme le rappelle Théophile
00:47:08le protocole de 1993 qui est un protocole
00:47:10bilatéral
00:47:12entre l'Algérie et la France
00:47:14qui dispose qu'en termes de
00:47:16réadmission, un passeport suffit
00:47:18pour apporter
00:47:20la preuve de cette réadmission.
00:47:22Donc c'est absolument
00:47:24inacceptable.
00:47:26Inacceptable.
00:47:28Quel a été le motif invoqué par l'Algérie ?
00:47:30Est-ce que vous avez le chiffre,
00:47:32le nombre d'influenceurs qui à ce jour sont visés
00:47:34par des processus policiers ?
00:47:36L'Algérie a évoqué un motif
00:47:38sans produire
00:47:40aucune preuve.
00:47:42C'est-à-dire que les deux policiers
00:47:44qui exportaient dans l'avion
00:47:46ces influenceurs
00:47:48sont descendus de l'avion
00:47:50on leur a opposé
00:47:52un certain nombre d'arguments juridiques
00:47:54sans jamais, jamais
00:47:56leur fournir précisément
00:47:58une preuve en termes de droit.
00:48:00Et d'ailleurs le droit,
00:48:02je vous parlais du droit international et du protocole
00:48:04qui régit les relations
00:48:06entre la France et l'Algérie
00:48:08du point de vue, de ce point de vue-là
00:48:10et bien ils ont été
00:48:12incapables de produire
00:48:14la moindre preuve.
00:48:16Et en état actuel de cette situation
00:48:18c'est d'abord une demande
00:48:20légitime de la France
00:48:22de ce que l'Algérie
00:48:24a voulu faire. Parce qu'il n'y a pas
00:48:26d'explication
00:48:28comme Bruno l'a dit, il n'y a pas
00:48:30d'explication valable
00:48:32ni juridique, ni factuelle
00:48:34qui explique cette position de l'Algérie.
00:48:36Donc, je pense
00:48:38je parle en mon nom personnel
00:48:40mais aussi comme ministre de l'Intérieur
00:48:42je pense qu'on ne peut
00:48:44pas, la France ne peut pas supporter
00:48:46cette situation. Et je pense
00:48:48qu'en gardant notre sang
00:48:50froid
00:48:52mais notre détermination
00:48:54à défendre nos intérêts
00:48:56qu'on doit désormais évaluer
00:48:58tous les moyens qui sont
00:49:00à notre disposition, je dis bien tous les moyens
00:49:02qui sont à notre disposition
00:49:04vis-à-vis
00:49:06de l'Algérie.
00:49:08Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:49:10Il y a un éventail
00:49:12de possibilités que je ne détaillerai
00:49:14pas ici, qui doivent être étudiées
00:49:16au plus haut niveau
00:49:18bien sûr gouvernement et président
00:49:20de la République. Mais je pense que
00:49:22l'Algérie est en train
00:49:24de franchir un cap.
00:49:26Et sur le nombre de procédures judiciaires
00:49:28sur le nombre d'influenceurs visés par des procédures
00:49:30judiciaires à ce jour, est-ce que vous avez...
00:49:32On a eu des signalements
00:49:34notamment avec Pharos
00:49:36une plateforme signalement de la aide en ligne
00:49:38on en a eu plusieurs centaines
00:49:40mais qui peuvent concerner
00:49:42les mêmes influenceurs. Ce que je peux vous dire
00:49:44c'est qu'au-delà des trois
00:49:46d'autres ont été et notamment
00:49:48une influenceuse a été
00:49:50interpellée, est entendue
00:49:52et encore une fois
00:49:54on ne laissera rien passer.
00:49:56C'est une question
00:49:58de maintien de l'ordre et
00:50:00là encore, il y a l'ordre
00:50:02dans la rue mais il y a aussi
00:50:04l'ordre sur les réseaux sociaux
00:50:06dès lors qu'il y a la propagation
00:50:08de la haine en ligne, y compris avec des propos
00:50:10antisémites. Je voudrais simplement
00:50:12vous rappeler, rappeler à vos auditeurs
00:50:14rappeler
00:50:16à vos téléspectateurs, je veux vous rappeler
00:50:18que nous sommes dans une semaine
00:50:20où nous commémorons
00:50:22les attentats de janvier 2015
00:50:24ça fait exactement dix ans
00:50:26ça a commencé
00:50:28Charlie Hebdo
00:50:30la policière,
00:50:32on ne peut pas
00:50:34laisser libre cours
00:50:36à des propos antisémites
00:50:38parce qu'on sait parfaitement
00:50:40que la violence commence toujours
00:50:42par une pensée exprimée
00:50:44à travers des mots verbalisés.
00:50:46Voilà.
00:50:48Monsieur le ministre, le matin vous avez rencontré
00:50:50la maître de Nantes, Jean-Marie Boulot
00:50:52qui était en direct de Nantes
00:50:54où il fait une visite et c'était très intéressant de l'entendre
00:50:56en intégralité quasiment sur l'Algérie
00:50:58l'Algérie cherche à humilier la France
00:51:00et des propos très forts, très durs
00:51:02qu'a prononcé Bruno Rotailleau qui parle de sanctions
00:51:04également, on est avec
00:51:06Thomas Bonnet, journaliste politique à AC News
00:51:08bonjour Thomas, merci d'être
00:51:10avec nous, vous avez écouté à l'instant
00:51:12Bruno Rotailleau, c'est clair, Bruno Rotailleau
00:51:14hausse le ton, il n'admet pas
00:51:16ce qui s'est passé hier soir avec cet influenceur.
00:51:18Absolument
00:51:20le ton s'est durci très nettement
00:51:22de la part de Bruno Rotailleau
00:51:24ça tranche aussi, il faut bien le dire, avec des propos
00:51:26d'autres ministres qu'on avait pu entendre
00:51:28jusque là, qui fait quand même part
00:51:30de sa stupéfaction, l'Algérie cherche à
00:51:32humilier la France, il faut bien
00:51:34prendre en compte le poids des mots, on parle là
00:51:36de diplomatie, chaque mot est pesé
00:51:38et les mots de Bruno Rotailleau ce matin
00:51:40sont extrêmement forts, il est également revenu
00:51:42d'ailleurs sur le cas de Boalem Sansal
00:51:44l'écrivain franco-algérien
00:51:46qui est en détention depuis maintenant plus de 50 jours
00:51:48alors il dit aussi, et c'était
00:51:50très intéressant, il dit je parle en mon nom
00:51:52et en tant que ministre de l'Intérieur, il y a donc
00:51:54une double lecture à faire des propos
00:51:56de Bruno Rotailleau qui, on l'a bien compris
00:51:58en appelle maintenant à entamer
00:52:00un bras de fer avec l'Algérie, activer les
00:52:02leviers qui peuvent l'être
00:52:04il a parlé juste avant de la question
00:52:06des visas qui sont octroyés, des questions
00:52:08commerciales aussi, qui peuvent être
00:52:10prises en compte pour la relation
00:52:12diplomatique, il faut l'avouer
00:52:14que c'est une humiliation le terme
00:52:16et je pense très bien choisi de la part de Bruno Rotailleau
00:52:18le fait que cet influenceur
00:52:20algérien soit renvoyé
00:52:22en France par les autorités
00:52:24algériennes sans qu'elle ne produise aucun motif
00:52:26aucune preuve, c'est ce qu'a
00:52:28expliqué Bruno Rotailleau, c'est absolument
00:52:30inacceptable et donc le bras de fer est lancé
00:52:32par Bruno Rotailleau
00:52:34ce matin, c'était des mots très forts, il faut l'avouer
00:52:36Très fort, et est-ce qu'il a de vrais moyens de pression
00:52:38Bruno Rotailleau ?
00:52:40Alors évidemment, l'aspect diplomatique
00:52:42ne lui dépend pas complètement
00:52:44il s'agit évidemment du chef
00:52:46de l'État qui en a parlé
00:52:48d'ailleurs devant les ambassadeurs en début de semaine
00:52:50ce sera le chef de l'État qui devra donner
00:52:52l'impulsion si réellement il devait avoir
00:52:54un bras de fer diplomatique avec l'Algérie
00:52:56Bruno Rotailleau quand même
00:52:58a parlé depuis longtemps de cet aspect
00:53:00diplomatique, de ces leviers qui peuvent être
00:53:02activés, je vous rappelle qu'il a nommé un
00:53:04émissaire spécialement dédié
00:53:06à la question, la personne de Patrick Stefanini
00:53:08qui lui aussi est favorable
00:53:10justement à un bras de fer avec
00:53:12l'Algérie, je rappelle que Patrick Stefanini par
00:53:14exemple, dit depuis longtemps qu'il faut
00:53:16revenir sur les accords franco-algériens
00:53:18de 1968, Bruno Rotailleau
00:53:20ne l'a pas dit explicitement lors de ce
00:53:22point presse, on a compris entre les lignes qu'il faisait
00:53:24référence aussi à ces accords
00:53:26qui facilitent aujourd'hui l'octroi
00:53:28de visas aux ressortissants
00:53:30algériens, là ça va être une question
00:53:32d'arbitrage maintenant, est-ce que le Président de la République
00:53:34est-ce que le Premier Ministre veut aller
00:53:36dans cette direction, aller au
00:53:38bras de fer avec l'Algérie, on devrait avoir
00:53:40la réponse rapidement, mais c'est au Président
00:53:42que tout cela revient quand même
00:53:44Merci beaucoup Thomas Bonnet, analyse en direct
00:53:46après ces propos que vous avez suivis avec nous
00:53:48de Bruno Rotailleau, André Bercoff
00:53:50il hausse le ton et
00:53:52on se dit que maintenant il va falloir que ça bouge
00:53:54D'abord la guerre froide
00:53:56elle date pas d'hier
00:53:58elle date de
00:54:00longtemps, vous savez en fait
00:54:02tout se passe comme si depuis très longtemps
00:54:04je dirais pas 130 ans, mais depuis 60 ans
00:54:06l'Algérie est une histoire intérieure
00:54:08de la France et la France est une histoire intérieure d'Algérie
00:54:10il y a vraiment un côté
00:54:12passion, attraction
00:54:14répulsion qui est là depuis des décennies
00:54:16on va pas détailler ça, il en faudrait des heures
00:54:18simplement je rappelle que
00:54:20il y a eu quelque chose qu'il faut
00:54:22rappeler, c'est que pendant
00:54:24très longtemps, Emmanuel Macron
00:54:26puisque c'est lui qui est quand même au centre
00:54:28de la décision, était plutôt
00:54:30côté Algérie, c'est à dire que rappelez-vous la colonisation
00:54:32est un crime contre l'humanité au moment de la campagne
00:54:34de 2017, etc
00:54:36et puis il y a eu ce coup de théâtre
00:54:38parce que je ne sais pas si les Algériens l'entendaient
00:54:40quand il a dit le Maroc, le Sahara
00:54:42fait partie
00:54:44intégrante du Maroc
00:54:46c'est à dire que ça a été une prise de position et encore une fois
00:54:48c'est pas pour justifier la type de l'Algérie
00:54:50a été pris pour un
00:54:52ils ont vraiment pris ça comme une
00:54:54espèce de coup de massue
00:54:56et donc on a vu tout de suite que
00:54:58Théboune, le président Théboune, président algérien
00:55:00multipliait envers la France
00:55:02il a traité Boilem
00:55:04Sansal de tous les noms
00:55:06je n'irai plus en France, ça fait 4 visites
00:55:08qu'il remet et en fait
00:55:10aujourd'hui la tension est montée
00:55:12très très fort et donc ce qui se passe
00:55:14là est qu'on est entré dans une
00:55:16guerre froide, une vraie guerre froide
00:55:18Et ce que dit Bruno Rotaillot
00:55:20vous analysez ce que dit Bruno Rotaillot
00:55:22avec raison, c'est à dire qu'en fait il cherche à nous humilier
00:55:24aujourd'hui, c'est vraiment les mots employés par
00:55:26Bruno Rotaillot sont les bons, Jean-Christophe
00:55:28Oui, ce que dit André est fondamental
00:55:30l'acte de reconnaissance du
00:55:32Sahara occidental comme un territoire
00:55:34marocain, c'est un acte de guerre
00:55:36diplomatique pour les Algériens, dans un contexte
00:55:38où encore une fois nous on n'aimait pas
00:55:40c'est très vrai, les affaires intérieures
00:55:42des uns sont les affaires intérieures des autres, c'est à dire que la réalité
00:55:44c'est qu'on a des franco-algériens
00:55:46des deux côtés, vous vous rendez compte de ce que ça veut dire
00:55:48les passeports dont on parle, il y a un passeport biométrique
00:55:50d'un côté, un passeport biométrique de l'autre, donc on est
00:55:52dans une histoire liée, avec la Méditerranée
00:55:54au coeur, on ne peut pas s'en défaire
00:55:56sans parler de l'histoire, sans parler de ce qui se passe aujourd'hui
00:55:58donc c'est pas au QTF, je ne sais quoi, qu'il y a l'humiliation
00:56:00c'est une réalité, aujourd'hui par contre on est monté dans l'intensité
00:56:02de la guerre, donc on ne peut pas organiser
00:56:04par exemple aujourd'hui un match de foot
00:56:06France-Algérie, vous vous rendez compte, au stade de France
00:56:08c'est impossible, personne n'oserait le faire
00:56:10ni les Algériens d'ailleurs, ni les Français, donc on est
00:56:12dans un contexte qui doit être réglé, ça se joue
00:56:14au plus haut niveau, et apaisé
00:56:16parce que c'est un moment d'apaisement
00:56:18Là ça ne va pas s'apaiser, là au contraire
00:56:20le temps va s'amortir, mais avec raison
00:56:22on en vient, moi honnêtement j'attendais
00:56:24une réaction comme celle-là de Bruno Retailleau
00:56:26Franchement, à un moment on se fout de nous
00:56:28Regardez quelle diplomatie on a
00:56:30La géopolitique
00:56:32La géopolitique aujourd'hui, regardez ce qui est en train de se passer
00:56:34Regardez comment Musk travaille à l'international
00:56:36aujourd'hui, regardez comment les Russes travaillent
00:56:38Regardez comment les Chinois fonctionnent, on est dans une diplomatie
00:56:40qui n'est plus simplement celle des
00:56:42descriptions des contextes
00:56:44Retailleau encore, il fait presque de la description, il faut aller
00:56:46beaucoup plus fort aujourd'hui
00:56:48Il menace, c'est pas de la description qu'il fait, il menace
00:56:50Il ne peut pas aller plus loin, mais le Président de la République
00:56:52et le ministre d'affaires étrangères, voire le Premier ministre, doivent aujourd'hui
00:56:54aller plus loin, parce qu'aujourd'hui les Algériens
00:56:56effectivement, jouent de nos faiblesses
00:56:58de notre faiblesse aujourd'hui, c'est-à-dire on est
00:57:00dans un état faible, parce que notre contexte politique
00:57:02est très affaibli, et il faut aujourd'hui montrer un peu
00:57:04plus de mieux. Cariemer, vous n'êtes pas d'accord ?
00:57:06Nous ne sommes pas dans un état faible, nous sommes dans un état
00:57:08fort, c'est la diplomatie qui est faible et qui est
00:57:10à un niveau très bas. En ce qui
00:57:12concerne l'humiliation
00:57:14moi je ne vois pas en quoi l'Algérie
00:57:16humilie la France
00:57:18C'est quand même nous
00:57:20états français. Excusez-moi, on renvoie un Algérien
00:57:22Attendez, on renvoie un Algérien chez lui
00:57:24Laissez-moi aller au bout de mon pot
00:57:26Non mais je m'arrête à la première phrase que vous avez prononcée, vous dites
00:57:28qu'on est humilié, on renvoie un Algérien chez lui
00:57:30Il n'y a plus de diplomatie entre la France et l'Algérie
00:57:32Vous attendiez à quelle réaction ?
00:57:34Justement, vous attendiez à quelle réaction ?
00:57:36Il n'y a plus de diplomatie entre la France
00:57:38Il n'y en a plus. Les liens sont
00:57:40totalement rompus. On a revu
00:57:42On met tout sur le dos du Sahara
00:57:44On met tout sur le dos du Sahara occidental
00:57:46On met tout sur le dos du Sahara occidental
00:57:48Déjà, encore une fois
00:57:50on essaie de fracturer la population
00:57:52algérienne en France
00:57:54et la population marocaine, absolument pas
00:57:56Je ne laisserai pas faire
00:57:58C'est-à-dire que l'Algérie
00:58:00Je ne veux pas aller au bout de mon propos
00:58:02L'Algérie a une ligne claire
00:58:04Une ligne qui suit d'ailleurs le droit international
00:58:06D'ailleurs, je remercie M. Bruno Rotaio
00:58:08d'expliquer que le gouvernement français
00:58:10suit la ligne du droit international
00:58:12J'aimerais qu'il la suive sur toutes les lignes
00:58:14D'ailleurs
00:58:16Vous dites, vous ne voyez pas en quoi
00:58:18ils veulent nous humilier
00:58:20Laissez-moi finir mon propos
00:58:22Quand ils nous renvoient cet Algérien
00:58:24qui est de chez eux
00:58:26Il est franco-algérien
00:58:28Il est franco-algérien
00:58:30Il est français depuis 4 mois
00:58:32D'habitude, vous vous dites
00:58:34quand on est français, que ce soit depuis 3 mois
00:58:36ou 4 mois, on est français
00:58:38Il a commis
00:58:40C'est un franco-algérien, il est algérien
00:58:42D'après l'Algérie, il a commis
00:58:44Vous savez bien que ce n'est pas ça la vérité
00:58:46C'est un état de droit l'Algérie
00:58:48Il y a des droits respectant l'Algérie
00:58:50La France aussi est souveraine
00:58:52Sur ce qui s'est passé cette nuit
00:58:54Vous m'avez pas répondu sur ce qui s'est passé cette nuit
00:58:56Cet Algérien qu'il refuse de reprendre
00:58:58Vous ne pensez pas que c'est pour humilier la France ?
00:59:00Ce n'est pas de l'humiliation
00:59:02C'est une réponse à la diplomatie
00:59:04Elle est totalement inconsistante
00:59:06Quand vous revoyez trois fois les accords 68
00:59:08Quand vous la revisitez
00:59:10trois fois
00:59:12Et que vous demandez une quatrième fois
00:59:14Et que l'Algérie dit stop
00:59:16Il reste quoi de cet accord 68 ?
00:59:18On fait quoi ?
00:59:20On fait de la chasse aux Algériens
00:59:22Mais vous savez quoi ?
00:59:24On fait de la chasse aux Algériens
00:59:26L'Algérie matin, midi et soir
00:59:28On a sur notre sol français
00:59:30La plus grande diaspora
00:59:32Ce sont les Franco-Algériens
00:59:346 millions de Franco-Algériens
00:59:366 millions d'Algériens
00:59:38Sur le sol français
00:59:40Ça ne sert à rien de hurler
00:59:42Je suis française monsieur
00:59:44A 100% française
00:59:46C'est une emblème
00:59:48Mais vous ne parlez pas
00:59:50aux gens qui vous disent
00:59:52Dans les vidéos nique la France
00:59:54Bien sûr que oui
00:59:56Avec une diplomatie
00:59:58Il faut reprendre le dialogue
01:00:00Il faut reprendre le dialogue
01:00:02Lorsque nous
01:00:04Il faut reprendre le dialogue
01:00:06Et c'est pour ça que les menaces
01:00:08Il ne faut absolument pas aller sur les menaces
01:00:10Il ne faut absolument pas parler des guerres
01:00:12Il faut reprendre la diplomatie
01:00:14Des deux côtés
01:00:16Justement, laissez-moi vous répondre
01:00:18Quand le président algérien Abdelmajid Tebboune
01:00:20Prend
01:00:22Commence son oratoire
01:00:24En disant clairement
01:00:26Nous ne demandons pas de compensation
01:00:28Nous ne demandons même pas de vous excuser
01:00:30De ce qu'ont fait vos ancêtres
01:00:32Nous demandons juste une reconnaissance
01:00:34Vous voulez reprendre
01:00:36Le discours de Tebboune
01:00:38Quand il dit
01:00:40Ces français qui ont fait le génocide en Algérie
01:00:42Vous savez ce que ça veut dire le génocide
01:00:44Il y a eu le génocide en Algérie
01:00:46Quand vous mettez des algériens dans une grotte
01:00:48Et que vous les enfumez, comment ça s'appelle ?
01:00:50C'était une guerre
01:00:52C'était de la colonisation
01:00:54Ce n'est pas une guerre
01:00:56C'était de la colonisation
01:00:58Vous parlez d'un peuple
01:01:00Qui est politisé, vous parlez constamment
01:01:02De jeunes militaires, mais j'ai envie de vous dire
01:01:04S'il y a un général en Algérie, c'est tout le peuple
01:01:06La constitution commence par
01:01:08Pas le peuple, pour le peuple
01:01:10Non, on a
01:01:12Car heureusement que vous nous avez rappelé
01:01:14Que vous étiez française à 100%
01:01:16Parce que moi j'ai l'impression que vous êtes plus algérienne
01:01:18Que française dans votre discours
01:01:20Je suis pour la réconciliation et la consolidation
01:01:22Je ne suis pas là pour parler de guerre
01:01:24Mais vous vous rendez compte
01:01:26Vous mettez les algériens dans une situation déplorable
01:01:28Vous leur demandez de choisir
01:01:30Entre leur père et leur mère
01:01:32Mais qui leur demande de choisir ?
01:01:34Personne ne demande de choisir
01:01:36Il faut défendre la paix et la voie de la diplomatie
01:01:38Je suis d'accord, mais ne défendez pas que l'Algérie alors
01:01:40Parce que sur ce plateau depuis tout à l'heure
01:01:42Vous ne défendez que l'Algérie
01:01:44Je défends la France, je suis l'ambassadrice de la France en Algérie
01:01:46Je suis l'ambassadrice de l'Algérie en France
01:01:48Donc vous êtes d'accord pour dire que ces algériens
01:01:50Qui insultent la France, qui menacent la France
01:01:52Il faut les renvoyer chez eux
01:01:54Bien sûr que c'est condamnable
01:01:56Je dis que ça peut se faire
01:01:58Oui bien sûr, et ça peut se faire
01:02:00Que par la voie diplomatique
01:02:02Qui est totalement
01:02:04Contruée
01:02:06Un dernier mot
01:02:08Vous avez dit qu'il n'y a pas d'échanges
01:02:10Des échanges académiques, des échanges économiques, des échanges culturels
01:02:12Permanents avec l'Algérie
01:02:14Non, ce sont des échanges
01:02:16Vous n'y allez pas, vous n'êtes pas ambassadrice
01:02:18Vous n'êtes jamais allée là-bas, ce n'est pas possible
01:02:20Je ne peux pas vous dire que quand on va là-bas
01:02:22Je suis algérienne, je vais là-bas
01:02:24Je suis binationale
01:02:26Vous n'êtes pas algérienne à 100%
01:02:28Vous n'êtes pas française à 100%
01:02:30Bien sûr que je suis 100% française, 100% algérienne
01:02:32Binationale ça veut dire quoi ?
01:02:34Vous êtes en train de dire à des millions d'Algériens
01:02:36Qui ne sont pas 100% français
01:02:38Je suis 100% française, 100% algérienne
01:02:40Vous avez oublié de dire que vous étiez binationale
01:02:42Je suis binationale
01:02:44Et je le chéris
01:02:46Vous avez raison, il n'y a pas d'honte
01:02:48On n'a pas besoin d'être franco-algérienne pour dire qu'il y a un destin
01:02:50Vous voyez ce que j'ai dit avec l'Algérie
01:02:52Et que l'histoire est connue
01:02:54Ne dites pas aujourd'hui qu'il est inexistant
01:02:56Il existe en permanence, vous vous rendez compte ce qui se passe ?
01:02:58Prenez les vols entre l'Algérie et la France
01:03:00Merci, merci
01:03:02Merci à tous les casseurs
01:03:04On va parler d'autre chose
01:03:06Et qui est un sujet grave
01:03:08Également puisque je vais recevoir la maman de Lucas
01:03:10Lucas qui s'est suicidé à l'âge de 13 ans
01:03:12Parce qu'il était harcelé à l'école
01:03:14Vous vous souvenez forcément du visage de ce gamin
01:03:16Qui nous a tous bouleversés
01:03:18Sa maman est avec nous dans un instant
01:03:20Il y a eu énormément de marche blanche
01:03:22De soutien à ce garçon
01:03:24Regardez ce qui s'est passé, c'était le 5 février 2023
01:03:26550 personnes participaient ce dimanche à Epinal
01:03:28A une marche blanche en mémoire du jeune Lucas
01:03:30En tête de cortège, Séverine, sa mère
01:03:32Tenait à ce que ce rassemblement
01:03:34Soit strictement limité à rendre hommage à son fils
01:03:36Mon bébé, tu resteras jamais dans mon coeur
01:03:38Tu es dans mes pensées
01:03:40A chaque instant qui passe
01:03:42Et mon monde s'est écroulé
01:03:44A la minute où j'ai su que tu étais parti
01:03:46Tu seras à tout jamais mon étoile
01:03:48A tout jamais mon bébé, je t'aime
01:03:50Tu seras véri liquide
01:03:52A la suite de la prise de parole de la famille
01:03:54Le club de danse de l'Algérie
01:03:56S'est engagé à réunir le groupe
01:03:58Le club de danse de l'Algérie
01:04:00S'est engagé à réunir le groupe
01:04:02Le club de danse de l'Algérie
01:04:04Les danseurs ont été
01:04:06Les danseurs ont été
01:04:08On avait envie d'être là
01:04:10Cette danse, c'était pour lui
01:04:12Après de chaleureux applaudissements
01:04:14Place au recueillement
01:04:16Avec une minute de silence
01:04:18Touchée par la forte mobilisation
01:04:20Qui a suscité l'histoire tragique de Lucas
01:04:22Cette marche a également été l'occasion
01:04:24Pour ses proches
01:04:26Vivez vous, vivez heureux et libres, et ayez le courage vraiment de vous battre pour ce que vous voulez être et ce que vous êtes.
01:04:33Selon les chiffres de l'Education nationale, en France, 700 000 enfants et adolescents sont chaque année victimes de harcèlement scolaire.
01:04:40En direct avec nous, Séverine. Bonjour Séverine. Bonjour.
01:04:43Merci d'être avec nous. Vous publiez ce livre qui s'appelle Lucas, symbole malgré lui, le combat d'une mère pour en finir avec le harcèlement scolaire.
01:04:50J'ai lu votre livre et ce qui m'a surpris, mais pas étonné en même temps, c'est cette culpabilité que vous semblez avoir par rapport à ce qui s'est passé.
01:05:00Effectivement, je me sens coupable de ne pas avoir réussi à l'aider jusqu'au bout, de ne pas avoir réussi à faire en sorte qu'il ne fasse pas ce geste irréparable.
01:05:11Vous ne l'avez pas vu venir ce geste du tout ?
01:05:13Pas du tout. J'aurais à mille lieux de penser ça le matin en partant au travail. J'avais une boule au ventre, j'avais un pressentiment.
01:05:20Enfin, il y avait quelque chose qui me disait de rentrer, mais évidemment, je ne pouvais pas, mais je ne sais pas, je ne sentais vraiment pas cette journée.
01:05:28C'est la journée que vous ne sentiez pas, en fait ? Vous disiez, il va se passer quelque chose ?
01:05:31Oui, vraiment, je ne sais pas. Il y a quelque chose qui me disait, rentre, il faut absolument que tu restes avec tes enfants.
01:05:37Mais évidemment, ma vie professionnelle ne me permettait pas. Je suis partie au travail avec des craintes, un mauvais pressentiment.
01:05:48Mais je n'aurais pas pensé vivre ça et que mon fils mette fin à ses jours.
01:05:54Lucas, c'est un garçon qui était très évolué, qui se connaissait, puisqu'il vous avait dit quelque temps auparavant qu'il était homosexuel et qu'il vivait bien.
01:06:03Vous aviez dit que vous l'aimiez à ce moment-là. Ce harcèlement dont il était victime, il a essayé de s'en dégager un peu.
01:06:11Puisque dans le livre, vous racontez qu'à un certain moment, il a même essayé de changer ses vêtements parce qu'il avait des vêtements un peu voyants.
01:06:16Il a essayé de s'intégrer. Il n'a pas réussi.
01:06:19Non, il n'a pas réussi parce que l'homophobie a été tout de suite le point d'entrée pour les harceleurs.
01:06:28Après, ça a été son niveau scolaire, son niveau social qui a été tout de suite remis en cause.
01:06:33Son homosexualité a tout de suite posé problème jusqu'au point où il changeait sa tenue vestimentaire.
01:06:40Il a essayé de se faire plus discret, mais il a vite changé parce que ce n'était pas lui du tout.
01:06:45C'est compliqué pour un enfant de devoir changer pour rentrer dans les normes.
01:06:51C'est vraiment compliqué pour un petit garçon.
01:06:56Vous, vous en voulez de quoi aujourd'hui ?
01:06:58Parce qu'à un moment, vous essayez de refaire toute l'histoire.
01:07:01Vous dites même si on n'avait pas déménagé, parce qu'à un moment donné, vous déménagez.
01:07:04Et vous dites même si on n'avait pas déménagé, tout ça ne serait pas arrivé.
01:07:07Vous savez bien qu'on ne peut pas refaire l'histoire.
01:07:09Ce serait peut-être arrivé ailleurs, ce serait peut-être arrivé dans d'autres circonstances.
01:07:12Je m'en veux, oui, d'avoir déménagé.
01:07:13Parce que dans son collège précédent, il était très bien.
01:07:15Il s'est apprécié. Il était épanoui.
01:07:18Je m'en veux parce que, je ne sais pas, j'ai l'impression de ne pas avoir fait assez pour soutenir mon fils, aider mon fils.
01:07:26Je m'en veux de beaucoup de choses.
01:07:29Je me sens coupable, je me sens vraiment coupable.
01:07:33Et ce sentiment, il est horrible parce que c'est comme si je l'avais abandonné aussi.
01:07:39Tout le monde me dit que non, mais mon ressenti de maman, on se remet toujours en question.
01:07:45On a toujours des doutes sur ce qu'on a fait ou ce qu'on aurait pu faire.
01:07:49On doute toujours de soi.
01:07:52Vous gardez quelle image de lui ? La dernière image que vous avez en tête quand vous pensez à Lucas, c'est quoi ?
01:07:58Alors, tout dépend des jours.
01:08:00Il y a des jours où je vois mon petit garçon souriant, plein de vie, courageux, rayonnant, solaire, qui brille à travers mes yeux.
01:08:09Et il y a des jours où, évidemment, les dernières images que j'ai de lui, c'est les plus horribles de ma vie.
01:08:16Donc, c'est en tant que si, en fait.
01:08:19Il y a beaucoup plus de jours où je le vois au dernier instant à ses côtés.
01:08:28Les derniers instants, c'est parce que vous l'avez vu mort ?
01:08:31Voilà, exactement.
01:08:32Et ma culpabilité, je pense que c'est ça qui fait que je le vois dans son cercueil, en fait.
01:08:38Donc, c'est horrible parce que je n'arrive pas à faire mon deuil et la culpabilité, elle prend le dessus.
01:08:45Vous ne vous dites pas, en le revoyant dans son cercueil, que vous n'arrivez pas à vous dire qu'il est en paix, aujourd'hui ?
01:08:51Je me dis qu'il est en paix, effectivement.
01:08:53Mais ce n'est pas lui d'être là.
01:08:56Ce n'est pas le processus normal de la vie.
01:08:58C'est moi qui aurais dû partir avant lui.
01:09:00Mais il est en paix.
01:09:02Il brille, maintenant, grâce à la sortie du livre.
01:09:05Grâce à ce que vous faites ?
01:09:06Oui, grâce à mon combat, grâce à l'association, grâce à toutes les personnes qui parlent de lui.
01:09:10Grâce à toutes les personnes qui s'investissent dans le combat contre le harcèlement.
01:09:14Grâce à la prise de conscience des personnes.
01:09:17Parce que la prise de conscience est effective, est énorme depuis plus de deux ans, maintenant.
01:09:24On en parle beaucoup plus, on banalise beaucoup moins le harcèlement.
01:09:27Lucas est dans la tête de tout le monde.
01:09:29Lucas est partout.
01:09:31Et cette photo-là qu'on voit sur la couverture du livre, on l'a tous en tête ?
01:09:34Oui.
01:09:36Il brille, il a le sourire, il est vivant, il est heureux.
01:09:39C'est lui, ça ? C'est bien lui ?
01:09:40Oui, c'est lui le jour de son anniversaire.
01:09:42Le jour de ses 13 ans.
01:09:44C'est ce qui rend qu'il est magnifique.
01:09:48C'est un beau petit garçon et son sourire, son petit grain de folie, c'est ce qui m'aide à tenir.
01:09:55Vous en voulez à qui, à part vous ?
01:09:57Je lui en veux.
01:09:59Honnêtement, je lui en veux de m'avoir abandonné.
01:10:02Parce que là, je suis détruite.
01:10:04Son frère et sa soeur sont détruites, ma famille est détruite.
01:10:07J'en veux au passé.
01:10:10C'est étonnant de dire que je lui en veux à lui.
01:10:12Oui, mais il faut...
01:10:14Je comprends.
01:10:15Je lui en veux, mais je le comprends.
01:10:18Parce que pour lui, ça a été un fardeau.
01:10:20C'est beaucoup trop à supporter pour un enfant de 13 ans.
01:10:24C'est un enfant qui avait l'avenir devant lui.
01:10:27Oui, je lui en veux, mais je comprends.
01:10:30Qu'est-ce que vous aimeriez lui dire ?
01:10:31Que je l'aime et qu'il me manque terriblement.
01:10:34Et que j'aimerais remonter le temps.
01:10:37Parce que je suis morte en même temps que lui.
01:10:42Une partie de moi est morte.

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