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Vers une désindustrialisation de la France ?
Europe 1
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02/01/2025
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🗞
News
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00:00
Heureux Pinsoir, 19h21, Stéphanie Demuru.
00:05
Et toujours avec mes débatteurs de la deuxième heure, Jean-Michel Salvatore et Alexandre Malafaille.
00:10
Messieurs, je voulais vous faire réagir sur certainement l'un des dossiers chauds qui attend le ministère de l'économie
00:17
et d'ailleurs même le gouvernement dans son ensemble en cette nouvelle année, la Fonderie de Bretagne,
00:21
qui emploie 350 personnes à Codan dans le Morbihan et menacée de fermeture.
00:27
Alors c'est Renault qui est, on le rappelle, dont l'état est actionnaire à 15% me semble-t-il.
00:32
L'ancien propriétaire est accusé d'avoir fait capoter la possible reprise par un groupe allemand.
00:37
Alors c'est vrai que cette affaire prend une tournure politique parce que les syndicats maintenant en appellent à Emmanuel Macron.
00:42
Pourquoi c'est intéressant ? Et bien parce que c'est l'illustration de cette désindustrialisation, de la fermeture des usines.
00:50
Je voulais d'ailleurs vous faire écouter avant de vous faire réagir ce qu'en disait le ministre de l'Industrie.
00:55
C'était le 9 novembre dernier chez nos confrères de France Inter. Écoutez Marc Ferracci.
01:01
Il est vrai qu'il y a un certain nombre de filières qui sont dans des situations préoccupantes.
01:04
Vous avez passé un reportage sur la chimie, la filière automobile et en particulier les équipementiers, la métallurgie.
01:10
Ces filières qui sont soumises à une très forte concurrence internationale.
01:13
Ça a été dit dans votre reportage aussi, une concurrence qui n'est pas toujours très équitable
01:16
parce qu'elle est très subventionnée en Chine et aux Etats-Unis.
01:19
Et face à cela, et bien évidemment, il y a des dossiers d'entreprise en difficulté, des annonces de fermeture de sites.
01:25
Il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent.
01:28
Des dizaines, des dizaines, des milliers d'emplois ? Des dizaines de milliers d'emplois ?
01:31
100 000 emplois, c'est ce qu'on entend ? C'est important de le savoir.
01:35
Ici, je ne vais pas donner des chiffres, mais évidemment que ça va se compter en milliers d'emplois.
01:40
Alors c'est sûr qu'il n'est pas très rassurant le ministre de l'Industrie Marc Ferracci.
01:45
Est-ce qu'on doit s'attendre clairement en 2025 à une forte casse sociale Alexandre Malafaille ?
01:51
Non, mais on va continuer à payer très cher des choix stratégiques aberrants.
01:57
Si vous voulez créer un espace favorable au développement de l'industrie sur un territoire, qu'il soit national ou européen,
02:03
il faut créer les conditions.
02:04
Les conditions du développement de l'industrie, c'est d'abord une énergie pas chère.
02:09
Ça, c'est quand même une condition absolument essentielle.
02:12
C'est des choix politiques qui sont cohérents par rapport aux besoins du continent sur lequel vous vous développez
02:18
et aussi des pays dans lesquels vous voulez exporter.
02:20
Et on a fait n'importe quoi.
02:22
Mais qui date de plusieurs mandats de François Mitterrand.
02:26
Mais ça fait 30 ans, 40 ans qu'on fait n'importe quoi sur le plan de la stratégie industrielle sur ce cher vieux pays
02:31
et sur ce cher vieux continent.
02:33
Ça fait n'importe quoi. Personne n'a réussi à s'entendre pour faire une politique énergétique européenne commune.
02:37
Donc aujourd'hui, on a une énergie qui n'est pas assez compétitive par rapport au reste du monde
02:41
si on voulait vraiment relancer la filière énergétique.
02:44
Après, on fait des choix industriels majeurs en disant à horizon 2035,
02:47
vous allez par exemple arrêter le moteur thermique,
02:50
on va faire autre chose.
02:52
Sauf que le time to market n'est pas aussi bon que ça
02:54
et la compétitivité du modèle électrique, voiture, n'est pas non plus au rendez-vous.
02:59
Donc vous n'avez pas la pétance et la demande.
03:01
On parle d'économie subventionnée, mais qu'est-ce qu'on a injecté comme pognon de dingue dans cette filière-là ?
03:06
On veut continuer à investir sur ces sujets.
03:08
Il ne faut pas s'étonner que ce soit compliqué
03:10
et pour les industriels de premier plan et pour les sous-traitants en cascade.
03:13
Forcément, on va continuer à avoir de la casse.
03:16
Si vous avez des moteurs thermiques qui sont fabriqués sur le continent,
03:18
il faut des fonderies.
03:19
Si vous n'avez plus de moteurs thermiques, il faut des batteries.
03:21
Vous avez d'ailleurs une usine de batterie qui appartient à Stellantis,
03:25
me semble-t-il, dans le Pas-de-Calais, qui a du mal à démarrer.
03:29
Et il y en a eu, on est revenu en Suède il n'y a pas longtemps, qui vient de fermer.
03:32
Tout ce qui se passe dans les Hauts-de-France n'est pas très rassurant non plus.
03:34
Parce que tout ça sont des choix qui ont été faits sans faire de simulation,
03:38
sans se poser la question de savoir s'il y avait un marché.
03:40
C'est l'État européen qui a décidé que le marché allait fonctionner comme ça.
03:44
Le marché ne fonctionne pas parce que l'État le décide.
03:46
Jean-Michel Savard.
03:47
Ecoutez, moi franchement, je m'étonne qu'on s'étonne.
03:50
Parce que finalement, il n'y a rien d'illogique là-dedans.
03:54
Ça fait des années qu'on nous explique qu'il y a trop de voitures en France.
03:58
Ça fait des années qu'on nous explique qu'il ne faut plus rouler avec des moteurs thermiques.
04:02
Ça fait des années qu'on nous explique qu'il faut rouler désormais avec des voitures électriques.
04:07
Et donc, on s'avise aujourd'hui que toutes ces décisions assez dogmatiques,
04:12
elles ont des conséquences sur l'emploi.
04:15
La France est l'un des rares pays au monde à avoir une telle richesse en matière automobile.
04:21
Nous avons trois marques.
04:23
Trois marques françaises.
04:24
Renault, Peugeot et Citroën.
04:27
Peugeot et Citroën étant dans Stellantis.
04:29
C'était véritablement une puissance extraordinaire.
04:32
Un petit peu équivalente à celle des Allemands qui ont BMW et qui ont le groupe Volkswagen.
04:38
Et ça fait plusieurs années que d'une façon méthodique,
04:41
on est en train d'affaiblir ces groupes
04:44
en leur mettant une pression incroyable pour qu'elles changent totalement de modèle,
04:49
pour que ces marques changent totalement de modèle vers la voiture électrique.
04:52
Alors, c'est peut-être souhaitable.
04:55
Mais est-ce qu'il est souhaitable d'aller aussi vite ?
04:57
Et est-ce qu'il est souhaitable, dans le même temps,
04:59
on accueille quasiment à bras ouverts l'industrie chinoise
05:03
qui va inonder le marché français, le marché européen.
05:07
Ils auront quand même mis quelques taxes là, effectivement.
05:10
Mais qui va payer ? C'est le consommateur qui va payer.
05:12
Mais il n'empêche quand même que les voitures chinoises.
05:14
Et puis, si on ne peut pas empêcher le consommateur d'acheter moins cher, malheureusement.
05:17
Oui, mais dans ce cas-là, il faut qu'il y ait une certaine réciprocité.
05:22
Sinon, on est véritablement les idiots utiles de la transition énergétique.
05:26
On fait la transition énergétique pour notre industrie
05:28
et on accueille de l'industrie étrangère subventionnée sans limite.
05:34
C'est vrai que Macron l'a un peu dit en disant
05:36
qu'il faut peut-être arrêter d'être un petit peu angélique.
05:38
Mais c'est un petit peu tard.
05:39
Et c'est pour ça que je vous dis que je m'étonne qu'on s'étonne.
05:42
Parce que ces décisions-là découlent logiquement
05:45
de ce qui a été décidé depuis plusieurs années d'une façon totalement...
05:49
Après, il n'y a pas que l'automobile.
05:51
L'industrie, comme je le disais, c'est une politique vieille.
05:55
L'automobile, ça pèse lourd.
05:56
L'automobile, surtout en France, ça pèse lourd.
05:58
Avec les trois constructeurs dont je vous parlais, les sous-traitants.
06:01
C'est tout un écosystème qu'on a fragilisé.
06:04
Et c'est évident qu'on va le payer.
06:09
Mais personne n'avait de vision stratégique.
06:10
Quand Emmanuel Macron est arrivé, s'il avait une vision stratégique sur ces questions-là,
06:13
il n'aurait pas mis, si je puis dire, en friche la filière industrielle.
06:16
On a perdu dans le nucléaire.
06:18
On a perdu énormément de temps.
06:20
Deuxièmement, tous les gens qui nous gouvernent, que ce soit en France ou en Europe,
06:23
s'ils voulaient vraiment créer les conditions d'un continent européen dynamique
06:27
sur un plan de la création d'industrie et de gérer d'entreprises d'avenir et de demain,
06:35
auraient créé des conditions législatives, d'organisation, de droits qui auraient permis cela.
06:41
Or, on a fait un choix qui est celui d'empêcher la fabrication de grands groupes.
06:45
Ça, c'est très clair. On a beaucoup de mal parce qu'il y a toutes les lois antitrust.
06:47
Et ensuite, on a décidé que le contrôle était l'arme absolue pour tout réguler.
06:52
Et donc, quand je vous ai donné un chiffre qui est quand même fascinant,
06:54
aujourd'hui, à l'échelle du PIB européen,
06:56
on conserve 4% de la richesse européenne à faire du contrôle dans les entreprises.
07:00
C'est-à-dire que le poids du contrôle, c'est 4%.
07:03
C'est très bien de faire du contrôle, mais ça ne crée pas des conditions qui permettent aux entreprises
07:07
de consacrer leurs moyens sur ce qui est essentiel,
07:09
c'est-à-dire la recherche et le développement,
07:11
l'investissement sur ce qui rend plus compétitif.
07:13
Et donc, vous avez moins en Europe, sur le territoire européen,
07:17
moins d'investissements par comparaison dans la R&D
07:19
que vous n'avez d'argent investi pour faire du contrôle en interne.
07:22
C'est absurde.
07:23
Il ne faut pas s'étonner d'en arriver là, malheureusement.
07:26
Et on mettra du temps à s'en remettre parce que les conditions ne sont toujours pas réunies.
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