Pas de doute, la réindustrialisation est consensuelle. Rares sont ceux qui s’opposent à une relocatisation de notre production. Au prétexte de souveraineté, de fierté nationale, d’écologie, d’équilibre du commerce extérieur ou de plein-emploi. La réindustrialisation est donc consensuelle, mais les conditions de sa réussite le sont-elles ? C’est l’objet de ce billet libéral. [...]
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00:08 Pas de doute, la réindustrialisation est consensuelle.
00:12 Rares sont ceux qui s'opposent à une relocalisation de notre production
00:16 au prétexte de souveraineté, de fierté nationale, d'écologie,
00:20 d'équilibre du commerce extérieur ou même de plein emploi.
00:24 Donc la réindustrialisation est consensuelle,
00:27 mais les conditions de sa réussite le sont-elles.
00:31 C'est l'objet de ce billet libéral.
00:34 Et il nécessite un petit rappel.
00:36 Depuis 1974, la France a perdu 2,5 millions d'emplois industriels,
00:42 un cas unique en Europe.
00:44 Sur la même période, la part de l'industrie manufacturière dans l'économie française
00:50 est passée de 22,3% à 11,2%.
00:55 Il y a aujourd'hui 7,5 millions d'emplois dans l'industrie allemande,
00:59 2,7 millions dans l'industrie française.
01:03 Directeur général de BPI France, Nicolas Dufourcq a trouvé les mots justes
01:08 pour décrire cette défaite à bas bruit dans son livre "La désindustrialisation de la France".
01:15 Tout le monde a ses empreintes digitales sur la tragédie industrielle que nous avons vécue.
01:21 Et il ajoute, je le cite toujours,
01:23 "Car elle est le résultat d'une préférence française collective.
01:27 En hyperbolisant la composante d'aléniation et de pénibilité du modèle productif,
01:33 même le monde ouvrier a participé à l'expulsion de l'industrie de la société française."
01:42 Ça ne vous rappelle rien ?
01:44 Le débat sur les retraites, bien sûr.
01:46 Voilà pourquoi nous ne pouvons pas faire l'impasse sur l'analyse de notre désindustrialisation.
01:53 Une façon de mettre chacun devant ses responsabilités.
01:57 La classe politique, avec constance depuis le premier choc pétrolier,
02:02 a privilégié la politique de la demande et la protection des individus sur le sort des entreprises,
02:09 au prix d'une pression fiscale, d'une rigidification du droit du travail toujours plus grande.
02:15 Les politiques industrielles ont d'ailleurs minoré
02:18 la nécessaire montée en gamme face à la concurrence mondiale.
02:22 Les grands patrons, sous l'influence anglo-saxonne,
02:26 se sont un temps laissés aveugler par la mode du fablesse.
02:30 Et confrontés à l'impératif de la globalisation,
02:33 d'autres ont cherché, dans les délocalisations, le moyen d'échapper à l'enfer français.
02:40 La France a autant de salariés dans ses filiales étrangères que l'Allemagne,
02:43 6 millions environ, pour une économie 40% plus petite.
02:49 Les syndicats, moins préoccupés par le choc de compétitivité que par les RTT,
02:56 ils n'ont eu de cesse de complexifier un modèle social devenu incompatible
03:01 avec le maintien du tissu économique du pays.
03:05 Pour les entrepreneurs, il était trop cher, trop peu flexible, trop administré,
03:10 quand les salariés et leurs représentants le voyaient comme pas assez protecteur ou pas assez rémunérateur.
03:18 Les Français, la popularité de la loi sur les 35 heures,
03:22 démontrent une sorte d'effondrement de la volonté à mener la bataille économique.
03:27 En votant non au référendum sur la constitution de l'Europe en 2005,
03:32 ils ont aussi indiqué qu'ils voulaient plus de protection sociale et moins de discipline européenne.
03:39 Les élites, elles ont souvent soutenu des diagnostics erronés sur la mondialisation,
03:45 sur l'Europe, sur la Chine, etc.
03:48 Depuis 10 ans, l'attractivité de la France reprend des couleurs.
03:52 Parce que la France revient de loin, le pari de reconquête industrielle n'en demeure pas moins ambitieux.
03:59 Après le trauma de la réforme des retraites, le président peut-il faire de la réindustrialisation
04:05 une bataille consensuelle ? Au-delà des traditionnels satisfaits citent à chaque nouvelle implantation d'usine,
04:12 les chantiers à ouvrir et à poursuivre sont immenses.
04:16 Et les acteurs à l'origine de notre déclassement devront tous, tous mettre la main à la pâte.
04:23 Y sont-ils prêts ?
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