Vœux du président : Macron peut-il impulser une nouvelle dynamique ?

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Frédéric Brindel.

00:04C'est un plaisir d'être avec vous, de faire cette dernière de 2024.

00:08Il est 8h11, ce soir à 20h, et ça sera l'hymne national, la Marseillaise.

00:15C'est une tradition, 20h, les voeux du Président.

00:18Alors certains regardent, d'autres pas.

00:19En général, ces derniers temps, Emmanuel Macron faisait 10 millions de téléspectateurs.

00:25Ça pourrait être intéressant à voir aussi les audiences.

00:27Pour en parler, notre éditorialiste Jean-François Ackilly, bonjour.

00:31– Bonjour Frédéric.

00:32– Bon alors, Emmanuel Macron, ça sera ses huitièmes voeux télévisés,

00:38pour souhaiter la bonne année aux Français.

00:39Dans un contexte d'impasse politique et de défiance accrue,

00:43son quinquennat peut-il redémarrer ?

00:45– Alors vous dites huitièmes, également, premier voeu du Président,

00:49sans majorité, même relative, passage d'une posture de gouvernant

00:54à une posture de garant des institutions.

00:57C'est ce que confient les proches à l'Élysée.

01:00Les avis divergent.

01:01Le Président qui va apparaître à la télé à 20h, au moment de l'apéro,

01:05je parle de chez nous, devant le poste, est-il fatigué, usé,

01:10comme le décrivent certains de ses soutiens ?

01:12On lit ça dans les journaux notamment, ou au contraire,

01:14dans une forme insolente, comme d'habitude, selon d'autres témoins,

01:17comme si les ennuis n'avaient pas pris sur lui.

01:20– Alors ce sera, ce soir, l'allocution la plus courte

01:23de ces huit années de vœux du Président,

01:26parce que les Français sont lassés de la politique,

01:29donc le Président ne veut pas s'éterniser.

01:32– On sait combien de temps, à peu près ?

01:34– En général, c'est un quart d'heure, dix minutes,

01:37ça sera relativement ramassé.

01:39Il aura à cœur, dans cet exercice, vous disiez,

01:4110 millions l'année dernière, de téléspectateurs,

01:43d'appeler à la stabilité, au dialogue, à la concorde,

01:46c'est l'air du temps, un moment où notre économie souffre,

01:49où le pacte social se fissure, et redonner du sens, du souffle.

01:53Est-ce qu'il est encore en mesure de le faire ?

01:55C'est la question que tout le monde se pose.

01:572024 a été une année d'affaiblissement de nos institutions.

02:02Évidemment, il y a une forme de défiance de ces institutions.

02:05La justice, qui est ressentie comme partiale, laxiste, trop lente.

02:09L'exécutif, l'Élysée, Matignon, décriée, bousculée par ce Parlement.

02:14On le voit aux questions au gouvernement tous les mardis,

02:16qui est transformé, un certain jour, en ZAD.

02:18C'est tellement un bagarrement à étraver.

02:20Le gouvernement, la censure du gouvernement Barnier,

02:23après seulement 3 mois d'existence, a divisé la population,

02:28on va dire, à part égale.

02:29Les Français n'ont pas compris cette dissolution.

02:31Quatrième Premier Ministre en un an, il n'en fait qu'à sa tête,

02:36celui-ci, François Bayrou, et qui a arraché, on le sait,

02:39son mandat dans le bureau du Président.

02:40Jean-François Aquillie, pour quel résultat, au final ?

02:43Pour quel résultat ?

02:45Bayrou a échoué à élargir, vous savez, le socle,

02:48parce qu'il voulait aller vers la gauche, ça n'a pas marché.

02:50Le PS dit non.

02:52Son assise, rappelle celle de son prédécesseur,

02:55avec, en plus, les Républicains, Laurent Wauquiez,

02:58qui réclament des garanties.

03:00Vous savez quoi, finalement ?

03:02C'est comme Barnier, mais en moins bien,

03:05en moins efficace, en termes de soutien.

03:07Le sentiment dominant, c'est que le système politique,

03:11et qu'il ne sert plus vraiment les intérêts des Français.

03:14C'est cette image-là que François Bayrou doit corriger.

03:16Revenons sur le sentiment autour de ce 2e quinquennat

03:21d'Emmanuel Macron, qui n'en finit pas de ne pas redémarrer.

03:24Il y a un peu ce sentiment d'un immense gâchis.

03:27Regardez les derniers mois.

03:29Emmanuel Macron, qui n'a pas été très bien réélu en 2002,

03:32il dissout en juin.

03:33Il est blessé parce qu'il y a eu cette défaite de son camp

03:36face aux RN aux européennes.

03:38Il voulait cette maladurité claire.

03:40Ça n'a pas marché.

03:41On a un paysage politique figé en trois blocs

03:43qui ne sont pas réconciliables.

03:44Ils sont irréconciliables.

03:46Vous prenez son règne marqué par tant de crises.

03:49Faut-il les rappeler ?

03:50Benalla, gilets jaunes, Covid, guerre en Ukraine,

03:52émeutes urbaines.

03:53Il y a une sorte d'empêchement à gouverner.

03:55Regardez, il y a eu cinq années plus deux.

03:57C'est comme un septennat, désormais, qui s'achève.

04:00Ça rappelle un petit peu, pour ceux qui étaient à l'époque

04:03en âge de 20 ans,

04:05Ça rappelle Giscard, le réformiste battu en 1981

04:08parce que les Français le jugeaient trop hautain,

04:11trop éloigné de leurs préoccupations.

04:12Alors, qu'est-ce qui reste en termes d'action en 2025 ?

04:14Il va parler de ça ce soir.

04:15Il va, du moins, ébaucher la chose.

04:17Nous verrons quelle sera la durée de vie

04:19du gouvernement Bayrou.

04:21Attention, une nouvelle censure,

04:25le pays serait plongé dans un vide institutionnel inédit

04:29avec un Emmanuel Macron fragilisé

04:31qui veut finir son mandat coûte que coûte.

04:33Il y a la carte de la deuxième dissolution,

04:35mais franchement, il ne va pas jouer avec ça.

04:37Il lui reste les référendums, possiblement,

04:39pour parler aux Français.

04:40Bref, ironie de l'histoire, Frédéric.

04:42Pour conclure, Emmanuel Macron avait débuté sa présidence

04:45avec celui qui a inspiré sa campagne à l'époque,

04:48en 2017, un certain François Bayrou.

04:50Et en même temps, très au centre,

04:52François Bayrou qu'il retrouve à la fin du récit

04:55et qui risque fort d'être celui

04:57qui va un jour éteindre la lumière.

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