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L'édito de Gauthier Le Bret : «François Bayrou/Xavier Bertrand : le clash»
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24/12/2024
Dans son édito du 24/12/2024, Gauthier Le Bret revient sur la formation du nouveau gouvernement.
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Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
Oui, alors c'est vraiment le clash entre les deux hommes.
00:03
Xavier Bertrand ne sera pas ministre du gouvernement,
00:06
évidemment à cause de Marine Le Pen qui a déjà empêché qu'il soit Premier ministre.
00:12
Alors, il y a une information qui est sortie,
00:14
comme quoi Marine Le Pen aurait appelé François Bayrou.
00:18
Ce n'est pas vrai.
00:18
Elle lui a envoyé un SMS, selon mes informations,
00:22
pour lui dire que, évidemment, ça serait très compliqué
00:26
de voir Xavier Bertrand nommé ministre de la Justice pour ses électeurs.
00:31
Xavier Bertrand n'a pas eu de mots assez durs sur le Rassemblement national
00:34
jusqu'à dire, dans une bataille régionale où il est devenu président d'ailleurs des Hauts-de-France,
00:40
qu'il allait briser la mâchoire du Rassemblement national.
00:44
Et François Bayrou dit hier,
00:46
« Je ne lui ai jamais proposé le ministère de la Justice,
00:48
contrairement à ce qu'a dit Xavier Bertrand.
00:50
Je lui ai proposé le ministère de l'Agriculture
00:53
parce que je ne veux pas que quelqu'un qui explique
00:55
qu'il va briser la mâchoire de ses opposants politiques
00:58
se retrouve ministre de la Justice. »
01:00
Donc, François Bayrou, il a des mots assez forts contre Xavier Bertrand.
01:03
Et après cette intervention du Premier ministre,
01:06
Xavier Bertrand a fait savoir par son entourage
01:09
que François Bayrou mentait et qu'il lui avait bien proposé le ministère de la Justice.
01:12
Donc, en gros, pour vous faire simple,
01:14
les deux hommes s'accusent de mensonges respectifs.
01:18
Ce qu'il faut dire quand même, c'est que Xavier Bertrand
01:21
paye ses outrances face au Rassemblement national.
01:24
Il veut être Premier ministre, il veut être ministre
01:27
quand le premier groupe à l'Assemblée nationale est celui du RN.
01:32
Et ensuite, il fait donc un communiqué pour torpiller le gouvernement de François Bayrou,
01:36
disant qu'il est sous le joug du RN.
01:38
Mais enfin, s'il avait été nommé ministre de la Justice
01:40
et si Marine Le Pen n'avait pas envoyé ce SMS à François Bayrou,
01:44
ça ne l'aurait absolument pas dérangé d'être sous le joug du RN
01:47
et d'être potentiellement censurable par le Rassemblement national,
01:50
comme Michel Barnier, il y a quelques semaines.
01:52
Donc tout cela est de la posture et évidemment,
01:55
Xavier Bertrand paye ses prises de position
01:58
et ses mots très durs contre le RN.
02:00
Alors Gauthier, comme dans toute négociation politique,
02:02
il y a des gagnants et des perdants.
02:04
Et Gabriel Attal et Laurent Wauquiez apparaissent comme les perdants de cette séquence.
02:08
Alors Laurent Wauquiez, vous allez voir que c'est plus subtil que ça.
02:10
Dans quelques instants, Gabriel Attal, c'est le grand perdant.
02:13
Alors vraiment, le grand perdant, s'il y a un grand perdant, c'est Gabriel Attal.
02:16
Il perd tous ses proches au gouvernement.
02:18
C'est-à-dire qu'il perd Antoine Armand, ministre de l'Économie et des Finances,
02:21
Anne Jeuneté, ministre de l'Éducation nationale
02:23
et Guillaume Casbarian, ministre de la Fonction publique.
02:27
Antoine Armand et Anne Jeuneté, c'était des cailloux dans la chaussure de Michel Barnier.
02:31
Antoine Armand, c'est celui, avec évidemment Gabriel Attal derrière lui,
02:35
qui torpille le budget qu'il est lui-même en train de porter
02:38
en faisant une grande interview dans Le Parisien
02:40
et en expliquant que Michel Barnier veut trop augmenter les impôts.
02:44
Anne Jeuneté, là, c'est à l'Élysée.
02:46
La ministre de l'Éducation nationale, c'est elle qui fait fuiter la phrase
02:49
sur l'ONU et Israël d'Emmanuel Macron.
02:52
Vous savez, quand Emmanuel Macron dit ce que l'ONU a fait,
02:54
l'ONU peut le défaire, Israël est une création de l'ONU.
02:57
Ça fuite à cause d'Anne Jeuneté.
02:59
Donc là, il y avait un contentieux direct avec l'Élysée.
03:01
L'entourage de Gabriel Attal dit, depuis hier soir dans la presse,
03:04
que c'est Emmanuel Macron qui a rayé lui-même sur la liste du gouvernement
03:09
de François Bayrou, les proches de Gabriel Attal, pour se venger.
03:13
Alors, il faut dire aussi qu'en toile de fond,
03:14
il y a des articles règlements de comptes qui ont fleuri dans le monde
03:17
et qui ont été largement alimentés par l'entourage de Gabriel Attal,
03:20
des articles contre le président de la République.
03:23
Un proche du président me disait, on ne peut pas à la fois dire
03:25
que c'est François Bayrou qui s'est autonomé à Matignon
03:29
et que c'est le président qui raye sur une feuille de papier
03:32
les proches de Gabriel Attal.
03:33
Reste que les tensions entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron sont maximales.
03:38
Laurent Wauquiez, pourquoi je vous dis que c'est plus compliqué que ça ?
03:40
Effectivement, sur le papier, c'est un perdant.
03:42
Il n'a pas réussi à être nommé ministre de l'Économie et des Finances.
03:46
Bruno Rotaillot est l'homme fort à droite.
03:49
Le nouveau patron de la droite,
03:51
celui vers qui quasiment maintenant les élus de droite se tournent,
03:56
c'était avant la nomination du gouvernement.
03:58
Avant la nomination du gouvernement, c'était très clair,
04:00
Laurent Wauquiez était le perdant de la séquence et Bruno Rotaillot le gagnant.
04:03
Sauf que depuis la nomination, vous avez des sénateurs LR
04:07
qui critiquent le nouveau gouvernement,
04:09
ne comprenant pas comment Sophie Primat,
04:11
qui était une sénatrice LR, peut être porte-parole du gouvernement de François Bayrou,
04:14
qui a appelé par deux fois à faire battre Nicolas Sarkozy.
04:17
Une fois, il a réussi avec François Hollande.
04:19
Une autre fois, il a échoué.
04:20
Les députés se retrouvent hier avec Laurent Wauquiez,
04:24
qui a dit qu'il pouvait retirer son soutien à tout moment
04:28
du gouvernement de François Bayrou et voter texte par texte.
04:32
Il retire son soutien, alors que vous avez Bruno Rotaillot
04:34
et Annie Gennevard, notamment, qui en font partie.
04:36
Mais il trouve qu'il y a trop de ministères qui ont été perdus par LR,
04:39
notamment le ministère de l'Enseignement supérieur.
04:41
Donc, vu qu'il y a du scepticisme à la fois chez les sénateurs et chez les députés,
04:46
l'échec de Laurent Wauquiez est à nuancer.
04:48
Alors, à l'inverse du côté des gagnants,
04:50
Bruno Rotaillot et Gérald Darmanin sont les hommes forts de ce nouveau gouvernement.
04:54
Indéniablement.
04:54
Et alors maintenant, ça va dépendre évidemment de leur réussite.
04:57
En 90 jours, Bruno Rotaillot s'est imposé
05:01
quasiment comme personne avant lui en aussi peu de temps.
05:05
Même pas trois mois.
05:06
Il ne met même pas trois mois à faire cette folle percée sondagière.
05:09
Donc maintenant, on va voir s'il continue à gagner ses arbitrages.
05:14
S'il arrive à mener la feuille de route pour laquelle il a été mis en place
05:19
il y a trois mois.
05:20
Comment il gère les sénateurs LR qui sont sceptiques sur ce gouvernement ?
05:24
Comment il gère Laurent Wauquiez ?
05:26
Comment la bataille entre les deux hommes va continuer ?
05:27
Parce qu'il y a la bataille ensuite après pour la présidence du parti LR,
05:31
puisqu'Éric Ciotti est parti.
05:33
Alors, ça ne sera pas forcément Bruno Rotaillot et Laurent Wauquiez.
05:35
Ça pourra être des proches qui s'affronteront.
05:37
Mais enfin, on comprendra.
05:38
Il y aura un gagnant et un perdant entre les deux hommes.
05:41
Évidemment, après, il y a l'échéance 2027.
05:43
Mais oui, Bruno Rotaillot va former avec Gérald Darmanin,
05:47
pour qui donc c'est un grand retour, un duo de choc
05:50
qui va coller à la volonté populaire des Français.
05:54
Fermeté, sévérité, rapidité de la justice et sur les sujets migratoires,
05:59
une régularisation au compte goût.
06:01
Donc, si les deux hommes, même dans un temps très serré,
06:03
arrivent à coller à la volonté populaire,
06:05
leur code de popularité pourrait continuer à s'envoler.
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