Le moindre des mérites dont puisse se targuer le Ministère en charge de l’élevage et des productions animales n’est pas d’avoir réussi à faire du Cameroun un pays auto-suffisant en matière de viande bovine et caprine. Peu d’importations des pays voisins mais aussi, peu d’export. Au grand mérite du docteur TAÏGA qui en tient solidement les rênes depuis 2011, de s’être battu pour faire advenir l’usine d’abattage de Ngaounderé, dans l’Adamaoua, dans le cadre des projets recensés au tableau du Plan d’urgence triennal. Un investissement, hélas, de l’ordre de l’éléphant blanc qu’essaie aujourd’hui de faire oublier ce Docteur en sciences vétérinaires obtenu à 26 ans, à Dakar, qui s’est depuis fourvoyé dans les mélasses d’une bureaucratie camerounaise généralement sans tête ni queue. Adepte du jeu de la toupie en bois, il tente toujours de maintenir les équilibres sans pour autant afficher ses positions. Un observateur malicieux des chausse-trappes dans ce gouvernement, où il vaut mieux dire le moins possible sur tout ce que l’on sait, ou ne sait pas. Voilà donc Monsieur Taïga flanqué de 58 milliards de de budget. Mais alors, pour quoi en faire ? A l’essentiel, apprend-on de ses collaborateurs, développer la pisciculture sur laquelle son Ministère consacre de grands efforts, domicilier localement une vraie filière de lait, à partir du bassin de production de l’Adamaoua ; consolider une aviculture en grande expansion mais aussi, faire advenir cette industrialisation dont les premières esquisses sont visibles ici et là. De bonne augure pour un Homme qui a jusque-là réussi à dissimuler sa présence dans le gouvernement, en s’évitant autant que possible, tous les scandales à la mode. Reste maintenant à le faire entrer dans l’histoire, du fait de la qualité de ses résultats, terrain de jeu sur lequel l’essentiel reste largement à faire.