Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Madame Sabrina Medjaber est avec nous ce soir, Olivier D'Artigolle, Georges Fenech,
00:04Philippe Bilger et Yoann Ouzaï qui de retour après quelques jours de vacances et ça nous
00:09fait plaisir de vous revoir. Il prend ses vacances méritées d'abord et au cœur de l'hiver parce
00:16qu'après il va rester là Noël le 1er de l'an jusqu'au 12 avril. Il va travailler tous les jours.
00:21Il y a des choses qui sont étonnantes dans le ciel de France. Le Premier ministre s'est
00:26envolé ce lundi soir pour Pau dont il est le maire depuis dix ans pour présider le conseil
00:30municipal. Or ce qui se passe évidemment à Mayotte interroge. Il y a des centaines peut-être des
00:36milliers de morts et il a assisté juste avant certes à une réunion à distance, à une réunion
00:43du centre interministériel de crise sur Mayotte mais c'est vrai que ça peut étonner. D'ailleurs
00:49ça étonne Guillaume Bigot par exemple qui a tweeté manque de Pau pour Mayotte nous avons
00:55un Premier ministre à mi-temps, affligeant. Vous avez Clémence Guetté. Beyrou n'assistera qu'à
00:59distance à la réunion de crise sur Mayotte. La raison il sera dans un jet en direction du
01:03conseil municipal de Pau où il a l'intention de rester maire. Arthur Delaporte a dit alors même
01:08que Mayotte traverse l'une des pires tragédies et que le Premier ministre doit aussi gouverner
01:12sa priorité d'assister à un conseil municipal indigné et irrespectueux. La politique c'est des
01:16symboles. Dans une entreprise, dans n'importe quelle entreprise, s'il y a le feu et que le
01:23directeur général s'en va pour l'anniversaire de sa fille, je pense que ça va mal aller. Parce
01:29que c'est comme ça, ça s'appelle le symbole. Donc là vous avez un Premier ministre de la France,
01:33Mayotte qui est en feu, il va présider un conseil municipal. Donc je pose la question.
01:37Alors je comprends que la question soit posée. Le Premier ministre de Pau a répondu ce soir en
01:43indiquant qu'il avait donc participé par visio à la cellule interministérielle Bruno Rotailleau
01:48étant à Mayotte, le Président de la République étant à Beauvau et qu'ils ont donc travaillé et
01:52qu'il est en contact permanent bien évidemment avec le ministre de l'Intérieur. Il a théorisé dans
01:57son intervention devant les élus municipales de Pau qu'il souhaitait avoir dans son prochain
02:01gouvernement des ministres qui gardent leurs mandats locaux. Il veut réenraciner la politique
02:08nationale théorisant le fait qu'être élu local ça donne une force pour connaître le réel. En
02:15proposant même, je termine. Je rêve. Je dis ce qu'il a dit. Non mais c'est fantastique. Olivier
02:22d'Artigolle qui était plutôt à gauche dans le conseil municipal. La solidarité pas loin. Olivier
02:29d'Artigolle sera le porte-parole de François Bayot. Je suis favorable au recul au retour du
02:38député maire. C'est pas le sujet mais vous avez raison sur ce qu'il a dit. Moi je suis d'accord
02:42avec vous. Vous avez 100% raison. Moi je pense qu'il faut des ministres maires. Vous avez 100%
02:46raison. Mais ça n'a aucun rapport avec... Il dit même que si des membres du gouvernement n'ont pas
02:49de mandat il leur demande de tenir une permanence là où ils habitent. Mais il a raison. Mais ça n'a
02:55rien à voir avec ce qu'on dit. C'est un petit peu un rapport. Ça peut justifier pourquoi il s'est
03:02rendu au conseil municipal de Pau. Et ce qui m'intéresse... Mais enfin ça n'a pas de rapport
03:11toujours. Georges Fedec. Non mais Olivier d'Artigolle sera désormais vous l'avez compris le
03:17porte-parole de M. Bayrou. C'est pas l'action de la règle du coup d'état. C'est pas du tout ça.
03:22Non. C'est qu'on a nos compatriotes maorais qui sont dans la souffrance la plus totale. Et un
03:28premier ministre qui va à son conseil municipal pour voter je ne sais quoi le budget de son école
03:33alors que là-bas il n'y a même plus d'école. Il n'y a plus rien. Il y a un charnier. C'est donner
03:37le sentiment qu'on n'y accorde pas. Non mais franchement imaginons moi j'ai pensé tout à
03:44l'heure. Imaginons qu'il y a un tsunami à Nice par exemple et qu'il y a mille morts à Nice. Vous
03:49croyez qu'il irait à Pau ? Bien sûr que non. Là c'est Mayotte. C'est loin. C'est très loin Mayotte.
03:53Vous comprenez ? Il se passe quelque chose en Bretagne de cet ordre. Vous croyez qu'il va à
03:58Pau au conseil municipal ? Il y a les ministres de l'intérieur à Mayotte. C'est une porte indigne.
04:02Georges Fedec traverse une période très offensive et un recul après un recul durant l'automne.
04:09L'hiver lui est profitable. Je trouve votre argument excellent. Non mais sérieusement c'est
04:17un sujet très grave. C'est un charnier à Mayotte. Vous êtes premier ministre qui est
04:23en train de faire un conseil municipal à la Pau. Si vous trouvez ça très bien, libre à vous.
04:28Je vais contredire Olivier parce que ça montre qu'on ne peut pas être maire et premier
04:42ministre. On ne peut pas aller dans un conseil municipal quand il se passe les événements à
04:46Mayotte. On ne peut pas aller au conseil municipal de Pau quand on est en train de former un
04:49gouvernement. Il n'y a pas de gouvernement. Il n'a pas autre chose à faire. Il n'a pas un milliard
04:53de choses à faire à Paris. Il fallait qu'il parte à Mayotte. Bien sûr il aurait dû aller à Mayotte
04:59avec le ministre de l'intérieur. Avec le président de la République. A minima rester à Paris. Je vais
05:05vous dire quelque chose et l'argument de notre ami Fedec est très juste. S'il y a 2000 morts à
05:11Brest, le président de la République et le premier ministre n'y sont pas dans la seconde ? Très
05:14certainement. C'est la France. Excellent argument de Georges Fedec. Tu ne peux pas dire en fait que
05:23c'est la France et ne pas avoir avec Mayotte le même comportement, je termine, qu'avec Brest et
05:28Nice. Autrement c'est de la com et tu dis n'importe quoi. Mais c'est la France malheureusement dans
05:33les décisions des politiques publiques menées depuis des années. Parce que là vous dites c'est
05:36la France. Oui mais moi je ne suis pas responsable. Mais quel que soit le département français
05:39métropolitain ne peut pas avoir accès à l'eau. Mais vous avez parfaitement raison. C'est le
05:42département le plus pauvre. Mais on peut écouter. On va écouter. Tenez. Écoutons immédiatement ce
05:48que disait M. Hervouet ce matin sur Mayotte, son analyse. Il disait que c'est une honte Mayotte.
05:57Le Roi qui dit il a raison. Écoutez. C'est honteux la situation à Mayotte. Ça fait 200 ans après
06:05qu'on est là. C'est une situation quasi coloniale. Si vous voulez vraiment vous dégoûter de l'aventure
06:11coloniale, il faut aller à Mayotte. Vous faites un aller-retour là-bas. Vous y séjournez un peu et
06:15vous revenez totalement dégrisé de ce qu'a pu être l'aventure coloniale. Mayotte c'est grand
06:21comme la Corse tout à l'heure. C'est grand. C'est 25 fois plus petit que la Corse. 25 fois. C'est tout
06:27petit. Vous en faites le tour rapidement. On ne sait pas combien il y a d'habitants. 300 000,
06:33400 000 peut-être. On évalue le nombre de sacs de riz qui sont consommés. C'est vous dire quand même
06:38le sérieux de l'État. C'est la honte de l'océan Indien. On peut relever Notre-Dame en 5 ans. On est
06:44un foutu de développer Mayotte alors que ça fait maintenant 14 ans que c'est un département
06:50français. 101e département français. Ça doit être le département de trop. En tout cas, ce que fait
06:55l'État est nul. C'est absolument scandaleux d'avoir un État. On dirait que c'est le Bangladesh.
07:01Alors je voudrais quand même qu'on voit un sujet sur Mayotte d'Alice Sommerer avec effectivement
07:07ceux qui ont témoigné la difficulté de vivre en ce moment. Après on ne sait même pas le nombre de
07:12morts pour le moment bien évidemment. Des maisons rasées, des terrains saccagés et des habitants qui
07:21ont tout perdu. A Mayotte, le cyclone Chido n'a rien épargné comme nous le raconte Safina,
07:26habitante de l'archipel. Là sur place, c'est le chaos total. C'est le chaos, c'est un désastre. On survit,
07:33on vit avec la débrouille. On doit chercher de l'eau nous-mêmes. On doit chercher un endroit
07:39où avoir à manger. Il n'y a plus rien. Les magasins ont été vandalisés, ont été pillés. Une situation
07:46catastrophique face à laquelle les habitants tentent de survivre. L'eau est la première
07:50source d'inquiétude sur cet archipel déjà soumis à des restrictions à cause de la sécheresse. Les
07:55autorités ont annoncé l'envoi de vivres et de réserves d'eau grâce à un pont aérien entre
08:00l'île de la Réunion et l'Hexagone. Des autorités qui pour Camille Cozon sont complètement absentes
08:05de l'archipel. Ce qui nous étonne beaucoup aussi c'est qu'en fait on voit personne. On voit pas de
08:09force de l'ordre. Franchement on croise personne. Alors aussi on a croisé des militaires qui passaient
08:13dans des voitures mais j'ai pas vu, j'ai vu personne déplacer des arbres, couper des choses.
08:17Il y a quelques personnes de la mairie ou des particuliers mais sinon je sais pas où sont les
08:22forces de l'ordre. Franchement on les voit pas. Une course contre la montre est engagée pour venir
08:27en aide aux sinistrés. Les autorités françaises redoutent un bilan de plusieurs centaines de morts.
08:31Est-ce que le président de la République est déjà allé à Mayotte depuis qu'il est élu président de
08:36la République ? Ma connaissance je ne crois pas non. Je suis frappé par une chose. On ne peut pas
08:43dénier à François Bayrou le fait qu'il a évidemment conscience de l'immense tragédie de Mayotte. Je
08:50suis frappé de voir à quel point cette personnalité a une sorte de courage presque suicidaire lorsqu'il
09:01est entêté dans une décision qu'il doit prendre et il choisit le risque certain d'une forte
09:09impopularité à la suite de son absence là-bas. C'est intéressant sur le plan psychologique.
09:16Écoutez M. Retailleau... Il y est certes. Oui. Au moins c'est une bonne nouvelle, il restera
09:23gouvernement probablement. Il n'en savait rien. Non mais il semble que le préfet François Bayrou l'ait
09:31mandaté pour y aller. Il lui a fait ce qu'on appelle une opération séduction. La réponse est
09:36oui. Mais M. Retailleau il mettra, on l'espère en tout cas pour lui, qu'il sera fidèle à ses
09:43convictions, il mettra deux lignes rouges. Impôts et loi immigration ou AME et AMU. La loi immigration
09:52serait reportée s'il y a un conflit. Alors c'est une forme déjà de reculade donc ça sera à lui. Il ne faut pas
09:59indisposer le parti socialiste. A ce moment-là si personne n'assume ses convictions et que tout le
10:05monde est prêt à reculer pour garder ses postes, pourquoi pas. Ça s'appelle la quatrième république.
10:09S'il y en a un qui ne reculera pas, a priori c'est bien Bruno Retailleau. Eh bien on verra et puis on verra également ce que
10:15diront les LR. La ligne également c'est les impôts et a priori François Bayrou il n'est pas sur cette
10:20ligne là. Il a parlé dans l'échange avec monsieur Retailleau d'une contribution peut-être donc c'est une
10:26hausse d'impôts ça s'appelle les contributions. Écoutez en tout cas monsieur Retailleau sur Mayotte dévastée.
10:33Le conseil est très clair. L'île est totalement désastée, vraiment dévastée. L'habitat qui est un
10:41habitat précaire, les bangas pour ceux qui ne connaissent pas, les bidonvilles, il n'y a plus rien.
10:47C'est très clair et pour ce qui concerne l'habitat moins précaire, Endure, il a beaucoup beaucoup beaucoup
10:55souffert. On a vu, y compris en survolant, peu de présence. Peu de présence, je pense qu'il y a une sidération aussi.
11:03Ne me demandez pas de bilan. Une mission a été ce soir d'ailleurs décidée en cellule interministérielle de crise
11:11pour que, notamment vis-à-vis des réseaux traditionnels, du CADI, etc., on puisse au niveau aussi des autorités locales
11:21commencer à faire un recensement dès lors que les routes auront été dégagées, qu'elles ont été ouvertes. Mais je serais bien incapable
11:28de me projeter pour vous donner de quelconques chiffres pour l'instant.
11:33En plus, c'est une sorte de fatalité parce que la probabilité que l'œil du cyclone touche ce petit confetti cyclone et au milieu
11:43comme cela de l'océan, elle était infinitis in male. Donc, parce que Mayotte, c'est vraiment tout petit, c'est 300 km².
11:51Et Mayotte s'est retrouvé dans l'œil du cyclone.
11:57Oui, mais enfin, on aurait pu depuis plusieurs années revoir l'habitat.
12:01Oui, on aurait pu surtout éviter les bidonvilles, les cent mille personnes qui viennent de Comores.
12:09C'est peut-être ça qu'on aurait pu éviter.
12:11Et nos Outre-mer. Parce que vous allez en Guadeloupe ou en Martigny, que je connais bien, vous avez les mêmes bidonvilles.
12:17Mais bien sûr.
12:18Partout.
12:19Et la Guyane.
12:20Regardez la Nouvelle-Zélande.
12:21Et la Guyane.
12:22Donc, il faudrait, moi j'ai entendu, un ministère d'État des Outre-mer. Il faudrait y accorder l'attention.
12:30Il y a une particularité quand même à Mayotte. Une précision, Emmanuel Macron s'y est rendu en 2019.
12:36Donc, il y est allé une fois. Là, l'immigration, c'est quand même le sujet principal.
12:41La faute principale de l'État, c'est de ne pas avoir régulé l'immigration.
12:44Parce que s'il n'y a pas 150 à 200 000 migrants à Mayotte, le bilan n'est pas du tout ce qu'il est.
12:50Ce qui est principalement dévasté, ce sont les bidonvilles, là où habitent les migrants.
12:54Il aurait fallu, quand c'était le moment, démanteler ces bidonvilles, pour mettre en sécurité ces populations,
12:59en les renvoyant chez elles, si possible.
13:02C'est la faute de l'État, la faute principale.
13:04Et celle-ci, ça a engendré le bilan qui sera le bilan dramatique qu'on connaîtra dans les prochains jours.
13:09Voilà ce qu'on pouvait dire.
13:10C'est le droit de l'astimade.
13:11Sabrina Medjeber.
13:13Je me parle simplement pour dire qu'effectivement, tout à l'heure, Olivier parlait d'abandon.
13:16Il est clair que l'État n'a rien fait pour la politique migratoire absolument criminogène qui sévit à Mayotte.
13:23Johan rappelait les chiffres tout à l'heure.
13:25Mais par rapport à cette immigration qui vient des Comores, elle ne vient pas que des Comores.
13:29Elle vient aussi de l'Afrique de l'Ouest, la Somalie, le Congo, le Rwanda,
13:33qui passent par le port d'Aresalem en Tanzanie, à travers lesquels des associations de migrants étudient les dossiers
13:40pour renforcer justement la présence de migrants sur le territoire de Mayotte.
13:43Donc malheureusement, il y a plusieurs appels d'air.
13:45Le droit d'asile, la migration comorienne qui étouffe la population locale.
13:50Dernier mot de M. Bayrou sur, et là, je pense qu'il a raison de demander une implication des membres du gouvernement sur,
13:58pourquoi pas la mairie, ou je pense qu'il faudrait rétablir, tout le monde est d'accord là-dessus, député, maire, bien évidemment.
14:04Écoutez ce qu'il a dit tout à l'heure.
14:06Je pense profondément qu'on s'est trompé, tout le monde.
14:12On a tous participé à ça en faisant que deviennent incompatibles les responsabilités locales et les responsabilités nationales.
14:22Autant que je pourrais, je combattrai cette rupture.
14:25Dans les responsabilités qui seront les miennes, je peux vous assurer que je défendrai aussi, ou d'abord, je ne sais pas comment il faut dire, les intérêts de notre ville.
14:36Franck Louvrier est sur cette ligne-là, maire de La Boule, qui aujourd'hui dit que si un jour il était demandé ou appelé à être ministre,
14:43il garderait sa mairie parce que c'est la démagogie.
14:46On l'a voulu faire croire qu'on allait réduire, par exemple, les indemnités des élus.
14:51Or, le cumul des mandats n'était pas le cumul des indemnités, puisque c'était plafonné.
14:56Donc c'est cette idée-là de transparence, d'exemplarité.
15:02On pouvait penser avec bonne foi que le cumul d'activités, chacune extrêmement importante, risquerait de porter préjudice à la plus importante.
15:15En politique toujours, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité ce lundi la loi dite spéciale,
15:21autorisant l'exécutif à prélever l'impôt et à emprunter pour financer l'État et la sécurité sociale.
15:25Et ça, c'est vraiment intéressant, parce qu'au moment de la censure, il y avait tout un discours disant,
15:31je crois que c'est Mme Borde qui a dit qu'il n'y aurait plus de carte militaire à l'État.
15:34C'est vrai que c'est agaçant de voir l'État, et on l'avait vu sur le Covid et sur tant de sujets, faire peur.
15:41La politique de la peur. Attention !
15:43Bon, à l'arrivée, les marchés financiers, que je sache, n'ont pas décliné.
15:48La France continue de vivre.
15:51Donc c'est très agaçant.
15:52On se souvient de la fameuse vidéo de Mme Jeunetet.
15:55Ceci est un message d'alerte, Mme Jeunetet.
15:58Ça va être une alerte pour elle, parce que je ne suis pas sûr qu'elle soit renouvelée.
16:02Très menacée, effectivement.
16:03Oui, écoutez, personne ne la regrettera, disons les choses, Mme Jeunetet.
16:08L'éducation nationale est menacée également.
16:10Oui, mais je trouve ça dommage.
16:12Et vous avez eu une intervention de Jean-Philippe Tanguy cet après-midi à l'Assemblée nationale,
16:16qui est un jeune manifestement député assez doué, assez cinglant,
16:21assez brillant, disons-le, du Rassemblement national,
16:24et qui a parlé à la Macronie, et qui leur a expliqué qu'effectivement,
16:29cette loi serait votée.
16:30Et je vous propose de l'écouter, parce que ça donne un certain relief.
16:36Vous qui aimez notamment la prise de parole.
16:39C'est bien, oui.
16:41Il est talentueux, ce jeune homme.
16:44Et là, vous allez peut-être apprécier.
16:49La loi spéciale sera votée, et tout ira bien, ou en tout cas, rien n'ira plus mal
16:54que quand vous étiez au pouvoir.
16:56Je sais que ça vous a tristes, je sais que ça vous accable,
16:59je sais que vous auriez préféré qu'il y ait une panique financière
17:02qui prouve qu'on peut être encore plus mauvais que vous.
17:04Mais il n'est pas possible, chers collègues, d'être pire que vous.
17:08Aucune stratégie du chaos ne sera...
17:16Il faut que vous compreniez qu'aucune Française et qu'aucun Français
17:20ne peut imaginer un cauchemar pire que le rêve que vous vivez
17:24dans votre petit monde parallèle, dans le vrai monde qu'est aujourd'hui la France.
17:28Vous avez fait écrouler l'école, vous avez ruiné les finances publiques,
17:31il n'y a pas de réindustrialisation, les impôts ont augmenté,
17:35les collectivités territoriales ne peuvent pas s'en sortir,
17:38vous avez abandonné les Outre-mer, nos policiers, nos gendarmes
17:41n'ont pas les moyens d'assurer la sécurité publique,
17:43la justice n'a pas les moyens d'emprisonner les malfaiteurs,
17:46les frontières ne sont pas contrôlées, ça c'est le monde réel,
17:50c'est le chaos que vous avez laissé en France après 7 ans de macronisme
17:54et c'est le chaos que nous rétablirons quand il y aura 7 ans de marinisme.
18:00On est d'accord ou pas, mais c'est assez, vous qui aimez l'éloquence.
18:06C'est cinglant et là il est très bon.
18:08Alors ensuite, il force le trait, comme toujours.
18:12Il force le trait ou il n'est pas assez ?
18:15Non, il force le trait, ça me rappelle parfois des personnalités que j'estime
18:19qui sont très talentueuses mais qui forcent le trait à ses volontés.
18:23C'est difficile de le contredire sur le constat, pardon,
18:25mais le constat qu'il fait me paraît être assez juste, sincèrement.
18:32Déjà, il n'est pas juste dans la mesure où il considère
18:35que chacune des institutions qu'il évoque est complètement au fond du trou.
18:41Interroger les syndicats de policiers, interroger les syndicats de magistrats,
18:44tous vous diront exactement la même chose que Jean-Philippe Tanguy.
18:47Ce qui sera intéressant de suivre dans la prochaine période,
18:49notamment sur la construction du prochain budget,
18:51c'est savoir si la ligne économique défendue par le jeune Tanguy
18:55sera compatible avec la ligne économique de Jordan Bardella.
18:59Parce qu'il y a un débat en interne concernant ce qu'on dit
19:03les sujets macro-économiques, ça sera intéressant.
19:05C'est un peu lui, c'est quasiment un keynésien au sein du Rassemblement.
19:09Dites-moi, vous étiez au conseil municipal de Pau ?
19:11J'ai passé des centaines d'heures, oui.
19:13Et c'était quoi votre spécialité, si j'ose dire ?
19:16J'étais adjoint à la jeunesse et président de la mission locale.
19:19Je suis occupé de l'insertion sociale et professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans.
19:234500, m'en suivez.
19:24Et pourquoi vous avez quitté le conseil municipal de Pau ?
19:28Parce que l'ARCOM me l'a vivement conseillé.
19:30Ah oui, d'accord.
19:32Je ne savais même pas, pour tout vous dire.
19:35Et que j'étais depuis deux mandats dans l'opposition municipale à François Bayrou.
19:40Et je dois vous dire qu'être opposant municipal à François Bayrou
19:43pendant deux mandats, étant donné qu'il décide de tout
19:45et qu'il ne soulicite jamais son opposition municipale,
19:48vous passez des soirées un peu mornes.
19:50Ah oui, pour un centriste qui aime la discussion, vous m'expliquez qu'il décide de tout.
19:55Mais vous avez quand même un lien, forcément un lien affectif,
19:58un lien de respect mutuel, j'imagine ?
20:01Oui.
20:02Qu'on ait été les meilleurs opposants, ça peut arriver dans la politique.
20:04Exactement.
20:05Je crée des liens humains, oui.
20:06Et puis je pense qu'il vous estime parce que vous êtes estimable.
20:09J'ai essayé de mener une opposition intelligente et respectueuse.
20:14Et puis nous qui vous connaissons savons, l'homme que vous êtes,
20:18et qu'au-delà des idées parfois qui diffèrent, il y a l'amitié
20:23et le plaisir de se retrouver ensemble autour d'eux.
20:26L'important, c'est Pierre Brasseur qui disait ça,
20:28dans la vie, il y a des gens qui ont envie de prendre un verre
20:30et vous, il y a des gens qui n'ont pas envie de prendre un verre
20:32et vous, on a plutôt envie de prendre un verre avec vous,
20:34et même parfois deux.
20:35Mais en revanche...
20:36Si on l'avait en rouge, le soir fatigue.
20:38Oui, écoutez, mais en revanche...
20:40Surtout en Corse.
20:41Quand vous nous invitez dans votre somptueuse propriété Corse,
20:44l'été, bien évidemment.
20:45Mais vous voyez où je veux en venir.
20:47Bon, il vous proposerait par exemple un poste...
20:51Franchement, vous êtes un homme de terrain, vous avez une connexion...
20:55Je l'ai beaucoup fait.
20:56Oui, et lui-même veut élargir sa majorité,
20:59vous êtes plutôt une sensibilité de gauche,
21:01il pourrait venir vers vous et vous dire...
21:04D'abord, nous, ça nous ferait plaisir,
21:05ça serait notre première nomination d'un ministre.
21:08Si les communistes entraient au gouvernement,
21:10je ne suis pas sûr que ce serait une bonne nouvelle.
21:11Mais vous n'êtes pas vraiment communiste, vous êtes communiste...
21:14Pascal, moi j'ai fait une bascule,
21:16et je suis très heureux dans mon activité aujourd'hui.
21:19Oui, mais donc si vous proposez par exemple
21:21ministre des Sports et de la Jeunesse...
21:23Non.
21:24Non ?
21:25Non, non.
21:26Non, absolument pas.
21:27Je suis très heureux dans mon activité.
21:29Mais j'en suis sûr, mais ministre...
21:30Non, non.
21:31Non ? Vraiment ?
21:32Girofard.
21:33Girofard, la voiture à cocarde.
21:35Pas de langue de bois.
21:36Vous n'y arriverez pas.
21:37Non, mais...
21:38Vous n'y arriverez pas.
21:40Après, c'est aussi une voiture à cocarde
21:42que de venir vous retrouver le lendemain.
21:44A cocarde.
21:48C'est une voiture...
21:50C'est une voiture à cocarde.
21:52Bon.
21:53Les amis, nous allons nous retrouver
21:55pour la deuxième mi-temps,
21:57et on parlera du gouvernement.
22:00Vous nous direz où ça en est.
22:02Il y a beaucoup de choses.
22:03L'affaire Pélico, l'affaire Haenel...
22:05Vraiment, il y a beaucoup de choses.
22:06On est déjà en retard, il est 20h27.
22:08A tout de suite.
22:12Ça allait bien.
22:13Nous allons...
22:15On est à l'antenne.
22:17Je sais que ça peut, de temps en temps,
22:18entre deux...
22:19Un peu de discipline avant Noël.
22:21De fous à l'infime,
22:22quel gros te l'a oublié,
22:23on se permet tout.
22:24C'est un grand moment de télé.
22:25Monsieur Yoann Zahic est de retour avec nous.
22:27En dix secondes.
22:28Rien.
22:29R.A.S.
22:30Je ne parle pas de vos vacances, bien sûr,
22:31mais R.A.S.
22:32R.A.S. aux nominations.
22:34Du nouveau gouvernement ?
22:35Non, pas grand-chose.
22:36Si ce n'est que, quand même,
22:37je vous l'ai dit, Anne Jeuneté,
22:38on en parlait tout à l'heure,
22:39à priori, elle va s'en aller.
22:40C'est dommage.
22:41Rachida Datti semble bien partie
22:43pour garder le ministère de la Culture.
22:45C'est une bonne chose.
22:46Ça serait la première ministre
22:47à occuper le même poste
22:48sous trois premiers ministres différents.
22:50Jamais arrivé sous l'histoire de la cinquième ?
22:51Non, ça n'est jamais arrivé.
22:52Oui, mais...
22:53C'est un des premiers ministres
22:54qui ont pas duré longtemps.
22:55Naturellement, mais quand...
22:56Statistiquement, non, non.
22:58Sébastien Lecornu, à priori...
22:59Devant Malraux.
23:00Devant Malraux.
23:01Attendez.
23:02Sébastien Lecornu,
23:04veut sa peau.
23:05Ah oui, mais alors Emmanuel Macron,
23:06naturellement, lui,
23:07fait pression pour qu'il reste.
23:09Il fait pression.
23:10Vous vous rendez compte
23:11de ce que vous dites,
23:12le président de la République
23:13qui fait pression ?
23:14Non, mais Pascal...
23:15Le président de la République,
23:16il fait pas pression.
23:17Non, mais la consultation...
23:18C'est la première ministre
23:19qui propose...
23:20Je peux vous donner...
23:21La constitution d'un gouvernement,
23:22c'est l'issue d'un compromis.
23:24Mais le président impose.
23:26Vous faites pas pression
23:27sur le président de la République.
23:28Il a les moyens de l'imposer.
23:29Quand il a les moyens de l'imposer...
23:30Il semblerait, Johan...
23:32Pas tous ensemble.
23:33Il semblerait que François Bayrou
23:35ne souhaite régler aucun compte politique,
23:37qu'il veut des poids lourds,
23:38avec un gouvernement resserré,
23:40on le dit toujours.
23:41Mais d'après moi,
23:42il est plutôt sur une volonté
23:44d'avoir les chefs à plume
23:46de toute la majorité et au-delà.
23:48Il vaut mieux les avoir
23:50avec lui à ses côtés
23:51que dehors.
23:52Malgré...
23:53Selon le principe
23:54que quand tu veux mettre le feu
23:55quelque part,
23:56tu le mets moins dans ta maison
23:57qu'à l'extérieur.
23:58C'est-à-dire que quand t'habites
23:59dans ta maison,
24:00t'es moins enclin
24:01à mettre le feu dans ta maison.
24:02C'est César sur un général romain.
24:03Je préfère qu'il pisse dans la tente
24:04que dehors sur la tente.
24:06Malgré le climat détestable
24:08qui pourrait résulter du maintien
24:10de Sébastien Lecornu
24:12avec François Bayrou,
24:13j'imagine mal
24:14qu'ils le fassent partir.
24:16Et Bruno Retailleau
24:17à l'intérieur, naturellement.
24:18Et M. Migaud, à ce moment-là.
24:21Ah oui.
24:22Parce que Migaud et Retailleau,
24:23ça va ensemble.
24:24Je ne veux pas dire
24:25que c'est Laurel et Hardy,
24:26mais ça va ensemble.
24:27Ça va ensemble.
24:28Je ne sais pas
24:29qui fera son poste.
24:30On pourrait faire partir Migaud
24:31et garder Retailleau.
24:32Et M. Bidger.
24:33Pourquoi pas ?
24:34Vous, on vous propose.
24:35Vous y allez.
24:36On m'a posé 200 fois la question.
24:38Oui.
24:39Mais on a le droit
24:40de répondre sincèrement
24:41à des questions ineptes.
24:42Je suis d'accord avec vous.
24:43Vous pouvez aller le reprendre,
24:44d'autant qu'il n'y a aucune chance
24:45qu'on vous le propose.
24:46Absolument.
24:47Oui, mais on me l'aurait proposé,
24:48j'aurais dit oui
24:49avec ambiance.
24:50Juste un mot.
24:51Emmanuel Macron part pour Mayotte.
24:53Absolument.
24:54Le président de la République
24:55part à Mayotte
24:56le prochain jour
24:57et il va décréter
24:58un jour de deuil national.
24:59Il y a eu un petit retard
25:00à l'allumage,
25:01mais il est arrivé.
25:02Mais il écoute.
25:03Il écoute notre émission
25:04et il vous a écouté.
25:05Il nous a fait plein de mots
25:06de Bayrou.
25:07Bon.
25:08Les réquisitions.
25:09Le procès municipal de Pau,
25:10c'est important.
25:11Les réquisitions au procès Paty.
25:12La famille est très mécontente.
25:13Ah bon ?
25:14Le parquet national antiterroriste
25:15a requis lundi
25:16des peines allant
25:17d'un an de prison
25:18à 16 ans
25:19de réclusion criminelle
25:20à l'encontre
25:21des huit agressés
25:22à appliquer
25:23à des décrets divers.
25:24J'ai entendu Michael Paty
25:25et c'est vrai
25:26que vous l'écouterez
25:27Michael Paty,
25:28ça fend le cœur
25:29pour tout vous dire
25:30ce qu'elle dit.
25:31Écoutons d'abord
25:32les réquisitions
25:33de Tanguy Hamon.
25:34Et les réquisitions
25:35les plus fortes
25:36concernent
25:37les quatre principaux
25:38mises en cause
25:39avec notamment
25:40les deux amis
25:41du terroriste
25:42qui ont été directement
25:43à son contact
25:44la veille
25:45et le jour
25:46de l'assassinat.
25:47Ces deux-là
25:48étaient d'ailleurs
25:49initialement poursuivis
25:50pour complicité
25:51d'assassinat terroriste,
25:52mais le parquet
25:53a demandé une requalification
25:54en association
25:55avec le secteur terroriste.
25:56Une accusation
25:57moins forte
25:58qui leur permet
25:59d'éviter
26:00la possibilité
26:01d'une peine
26:02de réclusion criminelle
26:03à perpétuité.
26:04Le parquet a donc requis
26:0516 et 14 ans
26:06de réclusion criminelle
26:07à leur rencontre.
26:08Puis il a demandé
26:0912 et 10 ans
26:10de réclusion
26:11contre Abdelhakim Sefrioui
26:12et Brahim Chnina.
26:13Ils avaient démarré
26:14et alimenté
26:15la campagne
26:16de haine
26:17contre Samuel Paty.
26:18Concernant
26:19les quatre autres accusés,
26:20membres de la
26:21djihadosphère,
26:22le parquet a requis
26:23des peines
26:24allant du sursis
26:25à 5 ans
26:26dont 18 mois
26:27de prison
26:28avec sursis.
26:29Des réquisitions
26:30jugées beaucoup
26:31trop faibles
26:32pour les partis civils
26:33qui n'ont pas
26:34caché leur incompréhension
26:35à la fin
26:36des réquisitions.
26:37Michael Paty,
26:38la sœur
26:39de Samuel Paty,
26:40a d'ailleurs fait part
26:41de sa déception
26:42et a dit
26:43espérer
26:44que la cour
26:45prononce des peines
26:46bien plus fortes
26:47lors du verdict
26:48attendu
26:49vendredi après-midi.
26:50Écoutez précisément
26:51Michael Paty.
26:53J'ai eu l'impression
26:54de me battre
26:55pendant quatre ans
26:56à tenir
26:57et surtout
26:58à jamais rien montrer.
26:59Là,
27:00j'ai l'impression
27:01d'avoir tenu
27:02pour pas grand-chose
27:03à la fin.
27:04C'est plus
27:05qu'une déception.
27:06C'est des moments
27:07où on a l'impression
27:08de se battre
27:09pour rien.
27:10Et le message
27:11qui sera envoyé
27:12aussi
27:13à tous nos professeurs
27:14qui sont menacés
27:15de façon omniprésente
27:16et d'autant plus
27:17pendant ce procès,
27:18qu'est-ce qu'on va
27:19leur dire ?
27:20J'aimerais savoir
27:21qu'est-ce que l'éducation nationale
27:22va finir par leur dire
27:23vu les condamnations
27:24qui sont peut-être prononcées
27:25à l'essie de ce procès.
27:26C'est vrai que
27:2716 ans de réclusion criminelle
27:29requis
27:30à l'encontre du Russe
27:31qui est jugé
27:32pour complicité
27:33d'assassinat terroriste
27:34avec la mort
27:35d'un professeur,
27:36ça peut étonner.
27:37Et à chaque fois
27:38qu'on ne connaît pas
27:39le dossier,
27:40bien sûr.
27:41Moi, j'ai deux questions.
27:42Sur ce réquisitoire,
27:43d'abord,
27:44il y a une disqualification.
27:45C'est-à-dire
27:46qu'il n'y a pas
27:47pour ne retenir
27:48que l'association
27:49du malfaiteur terroriste.
27:50Donc, les peines
27:51ne sont plus les mêmes.
27:52J'ai écouté Thibault de Montbréal
27:53qui est l'un des avocats.
27:54Vous voulez qu'on l'écoute, là ?
27:55Oui, j'aimerais bien
27:56parce qu'il est très étonné
27:57de cette disqualification, déjà.
27:58Écoutons-le.
27:59On a l'impression
28:00tout à coup
28:01d'être passé dans
28:02la quatrième dimension
28:03avec des peines
28:04qui sont significativement
28:05en deçà
28:06de la gravité des faits
28:07et avec des peines
28:08qui sont en dessous
28:09de la gravité des faits
28:10et avec des peines
28:11qui sont en dessous
28:12de la gravité des faits
28:13de la gravité des faits
28:14et avec des peines
28:15qui sont proposées
28:16pour des faits
28:17qui, aujourd'hui en France,
28:18sont commis
28:19de plus en plus souvent.
28:20Et deuxième question,
28:21Alain de Metton,
28:22bon,
28:23l'association
28:24du malfaiteur terroriste,
28:25la pénalité en cours
28:26est de 30 ans.
28:27Là, on parle
28:28de la décapitation
28:29d'un professeur
28:30et la peine requise,
28:31c'est la moitié du maximum
28:32de la peine encourue.
28:3316 ans.
28:34Donc, je comprends
28:35parfaitement
28:36l'émotion de la sœur,
28:37l'émotion des amis,
28:38l'émotion de la famille,
28:39l'émotion de la famille,
28:40l'émotion de la famille,
28:41l'émotion des avocats,
28:42l'émotion des avocats,
28:43l'émotion des avocats,
28:44je crois que, vraiment,
28:45j'ai entendu aussi
28:46parler de honte
28:47dans la bouche
28:48de maître Francis Spiner.
28:49Donc, on est très surpris
28:50de ces réquisitions.
28:51Alors justement,
28:52puisque vous annoncez
28:53également tout
28:54ce qu'on va entendre,
28:55je vous propose
28:56d'écouter Francis Spiner
28:57qui est le fils,
28:58qui est l'avocat
28:59du fils de l'avocat
29:00de...
29:01Du fils
29:02et de l'ex-compagne
29:03de Samuel Piquet.
29:04Exact.
29:05Aujourd'hui, vous savez
29:06que les professeurs ont peur.
29:07Après Paty,
29:08il y a eu Bernard.
29:09qu'il y a eu Bernard, qu'est-ce qu'il faut de plus pour mettre un coup d'arrêt,
29:13pour donner le sentiment que la voix du parquet, c'est-à-dire la voix de la République,
29:16est une voix forte qui s'oppose à ce genre de monnaie.
29:20Eh bien aujourd'hui, nous avons entendu qu'il y a un murmure.
29:22J'ai le sentiment que manifestement, le parquet national antiterroriste,
29:27que ce soit devant le tribunal des enfants comme devant la cour d'assises,
29:31envoie des gens qui n'ont pas la conscience de la portée de leurs réquisitions
29:36et de la manière dont ces réquisitions peuvent être ressenties,
29:39à la fois par la famille de Samuel Paty, mais également par nos concitoyens.
29:43Je pense que probablement la disqualification a été requise par le parquet
29:53parce qu'il a eu peur que sur la complicité d'assassinat, il y ait une réponse négative.
30:02Ça ne justifie en aucun cas la modération, ensuite, concernant l'association malfaiteur,
30:09mais il y a probablement eu derrière une stratégie judiciaire
30:14pour éviter un désaveu sur l'infraction.
30:18Je vous lis.
30:19Puisque le parquet antiterroriste exclut la complicité pour deux accusés,
30:22les deux accusés se sont volontairement associés à son entreprise mortifère,
30:26à assurer l'avocat général.
30:29Ils étaient pleinement conscients de ces convictions djihadistes
30:32et lui ont fourni les conditions matérielles de les mettre en œuvre,
30:35a insisté la magistrate en expliquant que cela caractérise pleinement
30:39l'association de malfaiteurs terroristes, un crime passible de 30 ans de réclusion.
30:44Mais concernant l'accusation de complicité,
30:46elle a affirmé ne pas pouvoir se baser sur des hypothèses,
30:50comme celle suggérant que les deux jeunes gens auraient eu connaissance
30:53du projet criminel d'Anzorov, mais uniquement sur des certitudes.
30:59Il faut rappeler que la cour d'essai spéciale n'est pas tenue par les réquisitions du parquet.
31:06Mais à quoi bon avoir créé un parquet antiterroriste ?
31:09Oui, le parquet est important.
31:11Mais à quoi bon avoir...
31:12Parce que le parquet antiterroriste a une liberté d'appréciation et des réquisitions
31:19qui lui permettent d'écarter l'infraction principale
31:23et d'aller vers l'association de malfaiteurs
31:26qui, généralement, dans les affaires d'Assise, est une manière d'emprunter un chemin...
31:32Oui, mais vous avez bien compris ma question.
31:34Oui, complicité.
31:36C'est-à-dire que vous avez un parquet antiterroriste qui explique
31:38qu'il n'y a pas une complicité de terrorisme.
31:41C'est étonnant.
31:42Donc je vous pose la question, à quoi bon ?
31:44Mais non, mais à quoi bon, Pascal ?
31:46Je ne connais pas l'avocat général ou l'avocate générale qui a considéré
31:51que il y avait un risque de ne pas être suivi.
31:55Elle l'explique, bon...
31:57Et puis la personne, effectivement, l'autre personne dont on a beaucoup parlé,
32:01qui s'appelle Abdelkaim Seyfrioui, lui, le parquet,
32:04qui a 12 ans, c'est le père de la jeune fille, qui était venu...
32:07Non, c'est complice.
32:09Ce n'est pas le père.
32:10Monsieur Chnina, le père.
32:11Le père, oui, vous avez raison.
32:13Le père a sorti du périodisme contre le...
32:16Voilà, Monsieur Chnina, c'est 10 ans.
32:18Il est réseau, bien sûr.
32:19Il est à l'origine de...
32:20Non, les gens s'en foutent.
32:21Il avait accompagné le père, notamment, pour voir l'intérêt de l'établissement.
32:24Il y a une chose qui m'a particulièrement choqué dans les réquisitions.
32:27Vous savez qu'il est d'habitude,
32:28quand des étrangers sont condamnés pour terrorisme en France,
32:32ils sont condamnés, ils effectuent leur peine
32:34et ensuite, ils sont frappés d'OQTF.
32:36Ils doivent retourner dans leur pays.
32:38Là, la personne d'origine russe
32:39contre laquelle le parquet a requis 16 ans de prison,
32:43le parquet dit prison, mais pas d'OQTF.
32:47C'est-à-dire qu'à la sortie de sa peine, il restera en France.
32:49Pourquoi ? Parce que la Russie n'est pas un pays sûr pour lui.
32:51Donc, parce qu'il serait en danger en Russie,
32:54on va garder une personne qui représente une menace pour la France.
32:57Pardon, mais on s'en fiche.
32:58Il est en danger en Russie, mais il y retourne quand même.
33:00Il y va à la sortie de prison.
33:02Il faut qu'il retourne dans son pays d'origine.
33:04C'est incompréhensible et ça symbolise bien les problèmes de notre pays.
33:08On garde sur le territoire des personnes qui n'ont rien à y faire
33:11et qui sont une menace pour la France.
33:13Là, c'est tripliquement le cas.
33:14Vous avez parfaitement raison.
33:16Adèle Haenel.
33:16Bien sûr.
33:18L'exportation du danger.
33:19Bien sûr.
33:20Adèle Haenel, vous le savez, la semaine dernière,
33:22on en a parlé avec notre ami Gilles William, qui n'est pas là ce soir.
33:26Cinq ans de prison, dont deux fermes aménagées sous bracelet électronique,
33:29ont été recueillies à l'encontre du réalisateur Christophe Ruggia,
33:31qui était accusé d'agression sexuelle sur l'actrice Adèle Haenel,
33:34mineure au moment des faits.
33:35Quand je dis mineure, elle avait 12 ans, 12 ans, 13 ans.
33:38Ça s'est passé de 12 à 14 ans.
33:40Exactement.
33:41Aucun adulte n'a pris ses responsabilités, a dit Madame Adèle Haenel.
33:45Elle était ce matin l'invitée de France Inter.
33:46Je vous propose d'écouter plusieurs passages et notamment,
33:49elle est revenue sur ce qui avait marqué ce procès lorsqu'elle a dit
33:53« ferme ta gueule » en plein procès à Monsieur Ruggia.
33:55Écoutons-le, écoutons-la, parce que c'est toujours intéressant
33:58d'essayer de comprendre pourquoi elle est comme ça.
34:02Donc, bien sûr, ça peut choquer cette attitude,
34:05mais c'est quand même des enfants qui ont été massacrés.
34:08Et ça crée des blessures peut-être irréversibles.
34:12Donc, je vous propose d'écouter Madame Haenel.
34:15« Mais ferme ta gueule », c'est ce qui a surgi de vous en pleine audience.
34:22C'est ce qui a été repris par tout le monde.
34:23Franchement, il faut voir la violence que c'est d'entendre tous ces mensonges.
34:26Cette pile de mensonges accumulées par un homme qui a agressé sexuellement
34:29l'enfant que j'étais, qui l'a fait disparaître, qui l'a assassiné.
34:33C'est dur d'entendre ça.
34:34Donc, moi, j'essaie de me tenir dans la cour.
34:38J'essaie de donner autant que possible des éléments concrets, matériels à la cour.
34:42Et lui, il raconte n'importe quoi.
34:44Et là, là où ça m'a rendu, c'était l'agression de trop, c'est quand il dit
34:49« Ah oui, c'est moi qui lui ai donné son nom, Adèle Haenel ».
34:51Je suis genre « Mais c'est pas vrai en fait, c'est pas vrai, c'est faux, c'est un mensonge,
34:54c'est une violence de plus ».
34:55Et moi, ça me renvoie à quand j'étais sur son canapé et où il me dit
34:58« Ah, mais sans moi, t'es rien en fait, c'est moi qui t'ai créé ».
35:01C'est la même chose qu'il fait là.
35:02C'est sa violence, c'est son arrogance, c'est ça qui me fait péter un câble.
35:04Et je n'ai même pas essayé, enfin je ne sais pas, c'était genre,
35:07je n'ai pas pu m'empêcher, j'ai essayé de respecter le protocole
35:10et juste là, c'est trop de violence à un moment.
35:12– Vous voyez évidemment qu'elle est en colère, bien sûr.
35:16– On ne peut pas lui en vouloir.
35:17– Mais vous vous rendez compte, je crois qu'on ne peut pas se mettre à la place
35:21de quelqu'un, sauf si soi-même on l'a vécu, qui a 11 ans, 12 ans a été agressé
35:27et a dit « Il a assassiné l'enfant qui était en moi », donc elle revisite.
35:34– Alors évidemment, après cette jeune femme, bien sûr qu'il y en a qui sont
35:38des résilients sans doute et qui peut-être tourneraient la page plus facilement,
35:43mais il y a une colère qui est authentique, qui est sincère.
35:46Vous voyez, moi j'ai l'impression, on l'aperçoit,
35:50il n'y a pas de mise en scène de la colère.
35:51– Je n'aime pas du tout ce qu'elle est devenue sur un plan politique,
35:56mais tout ce qu'elle dit là, c'est évidemment, ça peut choquer
36:00cette grossièreté judiciaire, mais elle l'explique très bien
36:04et on comprend pourquoi elle l'a proféré.
36:07Il y a, de la part de certains accusés, une provocation dans des dénégations
36:15qui sont une contradiction absolue avec la vérité.
36:21– Mais Philippe, vous vous rendez compte si c'est vrai,
36:22si un homme de 36 ans, sur un canapé, dit à une femme de 12 ans « T'es rien, c'est rien » ?
36:27– Une fillette.
36:28– Vous vous rendez compte de cet homme, si vraiment il a dit ça,
36:32l'âme noire que c'est ?
36:33– Bien sûr.
36:34– Il a dit lors du procès, il a pensé à des phrases qui, déjà, provoquent l'âme.
36:38– L'âme sombre, l'âme noire de cet homme.
36:42– Bien sûr, et surtout un homme qui est incapable, même avec le recul,
36:47de comprendre ce qu'il a fait subir et ce qu'elle a vécu,
36:53je veux dire, dans l'instant, à l'époque, dans un climat
36:57où, malheureusement, un environnement n'a jamais protesté devant ce qui se passait,
37:02eh bien, du temps à passer, il n'a toujours rien compris.
37:06– Bah si, il a compris, mais il ne veut pas le dire, c'est tout, il est dans le déni,
37:09il n'est pas idiot, il sait bien que… J'espère, quoi, j'espère qu'il sait,
37:14mais il y a un moment… Vous savez, personne ne dit jamais « Je suis… »
37:18– C'est ça.
37:19– Vous connaissez quelqu'un qui dit « Je suis rien, je suis un monstre » ?
37:23– Oui, mais je suis persuadé
37:26que même en matière judiciaire, la vérité est parfois le meilleur moyen de s'en sortir.
37:33– Oui, sans doute.
37:34Alors, écoutez le deuxième passage de Mme Moudjian,
37:37parce qu'elle a dit « Aucun adulte n'a pris bien défense ».
37:39On se interroge, évidemment, où sont les parents aussi, bien sûr.
37:42Où sont les parents d'Adèle Haenel ?
37:46– Moi, si vous voulez, je suis un peu là…
37:49Oui, je suis un peu en représentant de cet enfant, quoi,
37:52qui a disparu, que personne n'a protégé.
37:56– Ni ses parents, ni la production du film ?
37:58– Personne, en fait. Aucun adulte n'a pris ses responsabilités.
38:01Et oui, effectivement, l'axe de défense de M. Moudjian,
38:05ça va être de sexualiser l'enfant, de le responsabiliser,
38:08de dire « Ah, elle avait des yeux d'actrice pornographique, etc. »
38:12Enfin, voilà, quoi, et de se plaindre, de se plaindre tout le temps,
38:15et d'essayer d'attirer la pitié sur lui, et que ce sera lui la victime de cette histoire.
38:19Ce n'est pas le cas, on parle d'un adulte qui a 36 ans, presque 40 ans…
38:24– À l'époque.
38:25– Au moment des faits, et qui agresse, qui s'organise pour avoir chez lui,
38:29tout seul, une enfant de 12 ans, en fait, et l'agresser sexuellement tous les week-ends, quoi.
38:34– C'est la parole de Mme Hennel, bien sûr.
38:39– Mais il faut souligner, Olivier le rappelait tout à l'heure,
38:42la désinvolture dans les propos de ce monsieur, dans le cadre de sa défense,
38:46où il soulignait qu'elle était toujours sensuelle,
38:49comme elle l'avait été du temps où il avait été son producteur.
38:51Donc on peut, je pense, nous permettre de condamner au titre moral, justement,
38:56ce genre de propos absolument abjects, complètement décorrélés de ses responsabilités.
39:00– Mais vous voulez qu'on…
39:01– Quoi qu'il soit tel dans le passé, Mme Hennel.
39:03– Au-delà d'Adèle Hennel, je suis frappé de voir à quel point,
39:07au-delà des actes qui sont commis par certains,
39:10s'il y a des gens que je n'aime pas, c'est ceux qui voient et n'interviennent pas.
39:18Dans beaucoup d'affaires dont on a parlé ces dernières années,
39:22il y avait des gens qui constataient les transgressions,
39:26j'ai des noms dans la tête, qui parfois en souriaient,
39:32mais qui, voyant la réalité de ces transgressions, de ces vulgarités, n'intervenaient pas.
39:38Ça c'est le plus grave.
39:40Ce sont les lâches qui sont…
39:42– Ou les complices.
39:43– Absolument.
39:45C'est vrai, et ce que vous dites est vrai, mais personne n'intervient.
39:51– Et pourtant c'est simple.
39:53– La loi oblige à intervenir dans ce cas.
39:55– Mais au-delà de la loi, c'est pourtant simple de le faire.
39:58– Non, ce n'est pas simple.
40:00Ce n'est pas simple quand la personne, d'ailleurs si c'était simple,
40:03les gens le feraient, cher Philippe.
40:05– Mais non, Pascal, parce que les gens s'en lavent les mains.
40:09– Non, c'est pas qu'ils s'en lavent les mains,
40:12c'est qu'ils ont peur pour eux.
40:14Ils sont lâches, c'est ce que vous avez dit.
40:17Ils ont peur pour eux.
40:19Ils ne veulent pas attaquer l'icône.
40:26– C'est souvent dans le cercle des très proches, voir la famille.
40:29– Comment ?
40:30– C'est souvent dans le cercle des très proches.
40:32– Mais vous savez que dans les familles, les mères parfois défendent le mari.
40:36– Bien sûr, j'ai connu des affaires.
40:38– Mais la vraie question posée c'est où étaient les parents ?
40:41Les mères défendent les parents et même parfois dans les familles,
40:46tout le monde se ligue contre celui qui…
40:50– Je peux vous dire que parfois vous êtes surpris de ce que vous entendez.
40:56– J'ai connu des affaires comme ça.
40:58– Dans les dîners à 1h ou 2h du matin, quand la parole se libère
41:01et que tout d'un coup une femme raconte que son père pouvait l'agresser
41:04et qu'il peut avoir un frère qui est à table et qui parle d'autre chose.
41:09– Oui.
41:10– Parce que c'est l'omerta, bien sûr.
41:12Parce que vous mettez toute la famille, bien évidemment.
41:15– De toute façon en France, dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres,
41:19c'est celui qui dénonce le scandale qui est mal vu.
41:22– Mais celui qui dit la vérité doit être exécuté.
41:25Béart en a fait une chanson.
41:27– Voilà.
41:28Non mais c'est vrai dans le domaine judiciaire, dans tous les domaines, oui.
41:31– Parce que personne en a…
41:34– En plus on n'a pas envie d'être…
41:36– Il crée du désordre.
41:38– On n'a pas envie d'être dans le rôle du délateur.
41:40On n'a pas envie de prendre son téléphone.
41:42C'est ça qu'est… on n'a pas envie.
41:44Mais il faut le faire.
41:45Mais on n'a pas envie souvent d'être…
41:46– Et puis celui qui dénonce ce qui est injustifiable, il crée du désordre.
41:51La hiérarchie n'aime pas qu'on la dérange.
41:54– Mais vous avez parfaitement…
41:55– On a créé le statut de lanceur d'alerte.
41:57– Vous avez parfaitement raison, Philippe.
41:59Vous avez raison.
42:00– On est d'accord.
42:01– C'est la première fois depuis…
42:03– Ah non, non, souvent.
42:04– Je suis assez souvent d'accord avec vous,
42:06sauf quand vous forcez le trait, comme pour Bayrou par exemple.
42:11– Il a de la mémoire.
42:12– Je vous ai dit qu'il lui fallut que je dise sans doute
42:16que c'était un homme de la 4e dans la 5e République
42:19et dans la 4e c'était pratique courante comme ça de changer.
42:22– Il lui fallut.
42:23– Bon, je peux modérer.
42:24– Comme cela, comme vous l'avez dit.
42:26Alors la présomption d'innocence.
42:27Madame Haenel en parle.
42:31– Pour parler de la question de la présomption d'innocence,
42:33en fait c'est quelque chose qui a valeur dans le cadre judiciaire
42:35et c'est toujours utilisé dans un cadre extrajudiciaire
42:38en ce qui concerne les violences sexuelles pour nous dire de nous taire.
42:41Mais le fait que la justice détermine la vérité,
42:43c'est-à-dire en dessous de tout doute raisonnable,
42:45son critère de réalité c'est celui-là,
42:48ne doit pas nous empêcher, à nous, les victimes,
42:50de prendre la parole dans les médias.
42:52Et de parler en fait, de parler de notre vérité.
42:54Parce que le critère de la preuve en dessous de tout doute raisonnable
42:57c'est genre 0, 1% ou 1% de doute.
43:00Mais en fait, moi je suis désolée,
43:02je ne vois pas pourquoi on devrait se cantonner
43:07à ce modèle de réalité qui est adossé au fait de dire
43:10l'État peut prononcer des peines de prison,
43:13la gravité de la peine prononcée,
43:15pour que nous, les personnes civiles, on ait le droit de parler.
43:18Et en fait c'est des outils de silenciation.
43:22Et l'axe de défense globalement c'était
43:25taisez-vous dans la sphère médiatique parce que ça n'a pas lieu
43:28ou peut-être cette personne est présumée innocente
43:30même si en fait il se balance tout seul, etc.
43:32Et après, dans la sphère judiciaire,
43:34de dire, ah mais en fait, quand même le doute raisonnable,
43:37puisque la porte était fermée, puisque le huis clos a été créé,
43:40bon ben on ne peut rien dire.
43:42Vous voyez là, je reçois un message qui presque me choque.
43:45Quelqu'un dit, vous avez encore oublié que Adèle Haenel
43:48est librement revenue tous les samedis chez Rudi.
43:50Je vous assure, je suis choqué par ça.
43:53Parce que c'est ne rien comprendre.
43:55C'est ne rien comprendre à ce qu'est un enfant de 12 ans de dire ça.
43:59C'est ne rien comprendre et c'est terrible de dire ça.
44:02Par rapport au portrait, au profil qui est donné d'Adèle Haenel,
44:07en fait sa parole est maîtrisée.
44:10C'est presque une parole raisonnable par rapport à ce qu'elle a vécu.
44:13Elle est en colère.
44:15Oui mais c'est une parole maîtrisée.
44:18Par rapport au portrait qu'on fait d'elle.
44:20Manifestement elle est quand même très en colère.
44:23Parce qu'elle dit là, elle est parfaitement maîtrisée.
44:25Oui c'est maîtrisé mais tu sens une violence.
44:28Et après vous recevez des messages comme ça.
44:31Oui parce que les gens ne comprennent rien.
44:34Je voulais que nous parlions de l'affaire Pélico peut-être
44:37parce que c'était aujourd'hui la dernière prise de parole au procès Pélico.
44:42Peut-être pouvons-nous écouter Marie-Victoire Diodonné qui était présente.
44:48Pendant près d'une heure, les 50 accusés ici présents
44:51ont successivement pris la parole.
44:53Le premier à s'exprimer a été Dominique Pélico.
44:56Il a d'abord tenu à saluer le courage de son ex-femme.
45:00Il a ensuite eu quelques mots pour Béatrice Zavaro.
45:03Son avocate présente à ses côtés depuis les débuts du procès en septembre
45:08et qui lui a permis de ne pas lâcher la rampe.
45:11Et puis chez les co-accusés, beaucoup ont tenu à prendre la parole
45:14pour demander justement à ne rien ajouter au débat.
45:18Beaucoup ont exprimé en quelques mots les regrets qu'ils avaient vis-à-vis de la victime
45:22et les remerciements qu'ils souhaitaient communiquer à la cour pour son écoute.
45:26Selon nos décomptes, ils ont été une dizaine environ à présenter des excuses
45:31en invoquant notamment leur honte et en s'engageant à ne pas faire appel de la décision.
45:36Pendant ce temps-là, assise derrière son avocat Gisèle Pélico,
45:39s'est progressivement désintéressée de ces interventions.
45:42Elle lève très rarement les yeux, regarde le plafond ou son téléphone.
45:46Après plus de trois mois de procès, les débats sont en tout cas désormais clos.
45:50Les magistrats devraient livrer leur verdict au plus tôt jeudi matin.
45:54Quel bilan vous faites Sabrina Medjaber de cela ?
45:58Et c'est vrai que ce témoignage est évidemment tout à fait saisissant
46:03de ce qui est arrivé à Madame Pélico.
46:05Certains ont voulu en faire un procès de société,
46:09un procès pourquoi pas sur le comportement général des hommes.
46:13Je voulais connaître votre sentiment.
46:15À mon sens, on ne peut pas faire un procès comme ont prétendu les féministes
46:19de la masculinité toxique ou du viol systémique
46:23puisque heureusement que tous les hommes ne procèdent pas à ce type de viol
46:28avec 52 co-accusés et ne le font pas de façon systémique.
46:33Il n'y a pas de normes installées de viol chez l'essentiel des hommes.
46:37Heureusement, ce que j'en tire comme conséquence ou comme grille de lecture,
46:41c'est qu'il y a plusieurs facteurs qui ont concru à ce viol méthodiquement organisé.
46:47Il y a d'une part les réseaux sociaux avec cette application absolument abominable
46:51et il y a le procédé de soumission chimique.
46:53C'est évidemment complètement exorbitant de la vie en commun.
46:59Je n'ai pas grand-chose à dire là-dessus.
47:01Pour moi, ce n'est pas une norme sociale,
47:04ce n'est pas une systématisation du patriarcat comme l'entendent certaines féministes.
47:08Heureusement, ce n'est pas le procès des hommes,
47:10c'est le procès de certains hommes qui ont commis une abomination.
47:13Ça me paraît l'explication la plus rationnelle qu'on puisse trouver.
47:16Je partage ce que vient de dire Sabrina et j'ajoute que ce qui m'a frappé,
47:20c'est d'abord la très bonne tenue de ce procès, il faut le reconnaître,
47:24et la dignité exceptionnelle de la victime.
47:29C'est l'image qu'on gardera.
47:31Cette dignité et cette volonté de la transparence du débat,
47:35elle a refusé le huis clos.
47:37Et ça, ça a été un moment très fort.
47:39On entend d'ailleurs les applaudissements lorsqu'elle sort.
47:46Ce que dit Sabrina est très juste.
47:51On a voulu en faire le procès de la masculinité, du patriarcat.
47:56Et l'un des accusateurs qui, dans ses réquisitions, est tombé,
48:04mais je le comprends, dans une forme d'utopie judiciaire,
48:08puisqu'il a dit « j'espère que ce procès changera profondément
48:13les rapports des hommes et des femmes ».
48:17Quel que soit l'issue très pédagogique de ce procès,
48:23qui a en effet été remarquable sur beaucoup de plans,
48:27malheureusement il ne changera pas profondément
48:30les rapports entre les hommes et les femmes
48:32dans ce qu'ils peuvent avoir d'inégal.
48:36Il y a quelqu'un qui me dit qu'un homme de 36 ans
48:39qui accepte qu'une jeune fille de 12 ans, une fillette de 12 ans
48:41vienne tous les week-ends chez lui, est simplement un pauvre type.
48:45Je disais « âme noire » tout à l'heure, et lui a dit « pauvre type ».
48:50Notre ami Julien Pasquet est là, et je le remercie grandement.
48:53Julien, qui va nous donner le parcours de ce soir.
48:58Le parcours de ce soir, il va passer évidemment,
49:01comme chacun peut l'imaginer, par Mayotte,
49:03où la situation est désastreuse, humanitairement horrible.
49:08Bruno Rotailleau s'est exprimé depuis l'île de la Réunion
49:10il y a quelques instants, il évoque un désastre,
49:12un bilan impossible à faire.
49:14Pourquoi la Réunion ? Parce que c'est de là qu'est organisé
49:16le pont aérien et maritime vers Mayotte.
49:19Donc on sera sur place également avec le sénateur local,
49:21le sénateur de Mayotte, qui sera en direct depuis l'île.
49:24Dans un instant, actualité forte politique, bien sûr aussi.
49:26François Bayrou, on en parlera, on fera une parenthèse
49:29sur ce déplacement à Pau, qui paraît quand même assez inique
49:32dans la situation actuelle.
49:34Mais il a consulté depuis Paris, il tente de former un gouvernement.
49:37Inique, je ne sais pas si c'est le mot.
49:39Controversé.
49:41Oui, bon allez, d'accord, controversé, c'est le mot préféré.
49:44Mais moi je trouve ça quand même assez stupéfiant.
49:46Et puis, restez bien avec nous, parce qu'on en parlera
49:48notamment avec Frédéric Loos dans un instant,
49:50du syndicat des commissaires de police.
49:52À Nice, vous avez probablement entendu parler
49:54de cette agression insoutenable de policiers
49:56agressés par cinq dealers.
49:58Ils comparaîtront demain, sauf qu'ils comparaîtront
50:00libre, libre.
50:02Le juge de liberté a décidé que ces cinq agresseurs
50:04de policiers pouvaient rester en liberté
50:06en attendant leur procès, évidemment que les policiers
50:08sont scandalisés comme beaucoup de Français.
50:10Bien sûr.
50:12Nous allons terminer cette émission comme nous l'avons terminée
50:14ce matin en pensant à Audrey Misiraka,
50:16dont on a souvent parlé
50:18ces derniers jours. Très souvent, on a quitté
50:20l'émission en pensant à elle.
50:22Elle est décédée hier.
50:24Elle a passé les dernières journées,
50:26regardez ce beau visage,
50:28elle a passé les dernières journées de sa vie
50:30à l'Institut Jeanne Garnier,
50:32qui est dans le 15e
50:34arrondissement rue Émile Zola, avenue
50:36Émile Zola.
50:38Et cet institut qui est tout à fait
50:40exceptionnel, mais qui accompagne
50:42lorsque tout est perdu
50:44et que quelqu'un entre là pour
50:46vivre ses derniers moments.
50:48Et avec un courage, avec une lucidité,
50:50elle a affronté
50:52les choses. Elle a deux jeunes enfants, Audrey.
50:54Tout le monde était
50:56évidemment
50:58peiné et plus que ça
51:00dans le groupe Canal
51:02et également sur l'antenne de CNews
51:04parce que tout le monde l'aimait,
51:06parce que c'était un parcours,
51:08parce qu'elle avait commencé à la vision,
51:10parce qu'elle avait réussi
51:12à être à la réalisation et puis
51:14elle a eu une
51:16maladie
51:18qui fait tant de morts,
51:20qui s'est déclenchée très rapidement
51:22et qui l'a emportée
51:24en moins d'un an. Donc on pense à elle,
51:26on pense à ses deux enfants,
51:28on pense à sa mère, on pense à sa
51:30soeur, on pense à son
51:32compagnon et
51:34la vie est horrible
51:36et c'est un miracle.
51:38Et nous traversons
51:40nos vies
51:42avec cette
51:44ambiguïté
51:46ou ces
51:48deux notions, c'est-à-dire
51:50que la vie est horrible, cruelle, injuste
51:52et elle est un miracle.
51:54Donc on pensera
51:56à elle ce soir
51:58et on l'embrasse
52:00là où elle est, bien évidemment.
52:02Il est 21h02, je vais
52:04remercier
52:06Michael Thomas qui était avec nous,
52:08Ludovic Liébard qui était à La Vision,
52:10Anatole qui était au son, merci à Benjamin
52:12Naud, à Lucas Busutil,
52:14à Félix Pérola, toutes ces émissions sont
52:16à retrouver sur cnews.fr.
52:18A demain matin.