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L’interview d’actualité - Alain Tolédano
Télématin
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16/12/2024
Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/
Pour son interview d’actualité, Télématin reçoit Alain Tolédano, cancérologue et président de l'Institut Rafaël.
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Transcription
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00:00
Merci d'être avec nous ce matin. On va parler de votre approche du soin dans cette interview.
00:05
D'abord, je voulais vous faire réagir à cet article du Parisien sorti cette semaine
00:09
et qui évoque le boom des pratiques non conventionnelles chez les personnes atteintes de cancer
00:13
magnétiseurs, naturopathes, acupuncteurs.
00:16
Que dit le cancérologue que vous êtes lorsqu'un patient arrive et vous explique
00:21
qu'un coupeur de feu a soulagé ces douleurs liées à la radiothérapie ?
00:26
Bien qu'il faille respecter les croyances de chaque patient,
00:29
il est important de réexpliquer que chaque pratique ne peut pas se substituer au traitement du cancer.
00:35
Pour sécuriser le parcours du patient, il faut pratiquer des soins conventionnels,
00:40
ce qui ne veut pas dire qu'on n'a pas à intégrer une dynamique d'approche complémentaire.
00:44
Ça je l'entends, mais dans la mesure où il respecte son traitement,
00:48
encore une fois, un coupeur de feu qui soulage des douleurs liées à un protocole classique,
00:55
est-ce que c'est quelque chose que vous, en tant que médecin, vous pouvez entendre ?
01:00
Et est-ce que c'est des choses que vous entendez en consultation ?
01:03
Oui, les patients nous proposent tel ou tel soin.
01:06
Tous ne sont pas équivalents.
01:08
Certains soins médecine complémentaire ont été prouvés et ont montré leurs bénéfices,
01:12
et d'autres n'ont pas été prouvés.
01:14
On doit accompagner le patient dans ses croyances, mais aussi dans la sécurité de son traitement.
01:18
Est-ce que vous constatez de façon très claire un effet bénéfique chez ces patients,
01:25
même si on ne peut pas l'expliquer ?
01:27
Ou est-ce qu'on imagine aussi qu'il peut y avoir un facteur psychologique ?
01:31
Et au fond, peu importe si ça leur permet d'aller mieux ?
01:33
L'approche mérite d'être nuancée.
01:35
Prenons l'acupuncture, par exemple.
01:37
Il est évident que l'acupuncture ne peut pas se substituer au traitement du cancer, guérir le cancer.
01:42
Mais on a une très belle étude, une méta-analyse,
01:45
qui est d'ailleurs sur l'Institut national du cancer, sur leur site,
01:48
et qui montre bien qu'elle limite les douleurs dues au cancer ou dues au traitement.
01:52
Donc on va intégrer l'acupuncture, pas pour traiter le cancer, mais pour traiter les effets secondaires.
01:58
Donc ne pas diaboliser les pratiques, les intégrer pour ce qu'elles peuvent faire.
02:02
Ce qui est problématique, c'est l'usage qu'on fait de ces médecines complémentaires.
02:06
Elles sont là pour compléter les approches, pas pour les remplacer.
02:10
Et on fait bien d'insister là-dessus.
02:13
Le Parisien, d'ailleurs, raconte l'expérience de Paul, qui est décédé d'un cancer des testicules.
02:18
Il voyait un naturopathe, il ne suivait aucun traitement conventionnel.
02:23
Il voulait, entre guillemets, du naturel.
02:26
Parce que, et vous allez peut-être nous le confirmer,
02:28
on sent parfois une méfiance de certains patients vis-à-vis du corps médical.
02:32
Ça s'exprime aussi de cette manière-là ?
02:34
La méfiance existe, elle est compréhensible.
02:37
C'est à nous de trouver cette confiance, d'en être dignes.
02:41
Alors, bien sûr qu'il y a des dérives, mais elles correspondent à peu près à 5-7%.
02:45
On ne peut pas jeter l'opropre sur toutes les disciplines.
02:47
Il y a beaucoup de praticiens qui travaillent, qui font attention aux patients, qui l'accompagnent.
02:52
Et on a, par exemple, l'hypnose, en son temps, avait été mise de côté et diabolisée.
02:57
Alors qu'en fait, elle permet, dans un nombre non négligeable de cas,
03:00
on dit plus de 70% des cas, d'arrêter de fumer.
03:03
Même si l'effet ne perdure pas tout le temps.
03:05
Vous savez que le tabac, c'est quand même 120 milliards de coûts par an en France.
03:09
Et c'est 75 000 décès.
03:11
Et on peut dire aussi la méditation.
03:13
La méditation, ça a été mis de côté parce que le mysticisme, la spiritualité,
03:19
quoiqu'on pourrait intégrer la spiritualité dans nos approches,
03:22
et pourtant, on a de très belles études scientifiques
03:24
qui ont montré qu'on diminuait de 30% l'anxiété, de 25% la dépression.
03:29
Et nos patients, ils ont aussi besoin qu'on s'occupe d'eux.
03:32
Il faut intégrer ces médecines, mais sécuriser le parcours du patient,
03:36
réguler ses pratiques et faire de la recherche et de la science.
03:39
Par exemple, la Ligue contre le cancer a participé à un guide
03:42
des pratiques non conventionnelles validées par la science.
03:45
Est-ce que c'est important de mettre les choses au point
03:48
avec un institut qui valide ou non telle ou telle pratique non conventionnelle ?
03:52
Sachant que, dans la mesure où il n'y a pas de diplôme qui valide ces médecines-là,
03:58
comment on décide que c'est scientifiquement valide ou pas ?
04:03
Vous voyez qu'on parle de pratiques non conventionnelles,
04:07
mais on pourrait parler de médecines complémentaires.
04:09
Et ça dépend vraiment de quelles pratiques on parle.
04:12
Parce que la médecine, c'est ce dont on va se servir pour soulager,
04:15
traiter les maladies, les blessures, les infirmités.
04:18
La manière, la relation, le comportement qu'on va avoir avec notre patient,
04:21
ça fait partie de la médecine. La médecine n'est pas que technique.
04:24
Alors bien sûr, il va falloir séparer ce qui n'est pas convenable,
04:28
ce qui n'est pas prouvé et ce qui est démontré.
04:30
Mais intégrer ces médecines complémentaires reste un enjeu de société.
04:34
On ne peut pas mettre de côté tout ce qui a été bénéfique
04:38
et démontré comme étant bénéfique.
04:40
Et c'est ce que vous faites à l'Institut Raphaël.
04:42
Ces protocoles sont de plus en plus intégrés dans les hôpitaux.
04:45
Chez vous, il y a de la naturopathie, de la musicothérapie, de l'auriculothérapie,
04:50
l'homéopathie. Pour vous, ça soigne ces disciplines, j'imagine,
04:54
puisqu'elles font partie des protocoles de soins que vous proposez aux patients.
04:58
Dans notre institution, on va construire avec tous les patients
05:01
un accompagnement autour de la nutrition, les émotions, l'activité physique,
05:05
le bien-être. Mais on évalue tout ce qu'on fait.
05:07
On n'a pas d'a priori. La démarche scientifique aujourd'hui,
05:10
c'est d'observer, d'expérimenter puis ensuite de conclure.
05:13
Quand on sait aujourd'hui qu'on va diminuer de 70%
05:17
certains troubles de digestif dus à des traitements contre le cancer
05:21
avec certaines pratiques de naturopathie,
05:23
mais ça ne veut pas dire que tout est bon et que tout le monde exerce favorablement.
05:27
Ce qu'on appelle, c'est les autorités à organiser une régulation des pratiques
05:31
et à intégrer les disciplines complémentaires, les évaluer.
05:35
Chaque patient mérite le mieux, mérite qu'on s'occupe de sa santé,
05:38
mais pas uniquement sa maladie, sa santé émotionnelle, sa santé sexuelle.
05:42
Il y a plus de 2 tiers de nos patients qui, 5 ans après le diagnostic,
05:45
souffrent d'effets secondaires terribles après leur cancer.
05:48
On est là aussi pour les écouter, on est des acteurs de santé.
05:51
Plus de 400 000 nouveaux cas de cancer diagnostiqués en 2023.
05:54
Cette semaine, l'animateur Pascal Bataille a annoncé être atteint d'un cancer du poumon.
05:57
L'actrice Émilie Dequenne a communiqué sur sa récidive.
06:00
En quelques mots, c'est important d'en parler aujourd'hui,
06:03
de ne pas isoler les malades et de parler du cancer.
06:06
Le cancer touche toutes les familles, nous touche tous.
06:10
Il n'y a pas que le cancer, il y a aussi toutes les maladies chroniques.
06:13
Il y a 24 millions de Français qui souffrent.
06:15
On a besoin d'une approche centrée sur l'individu et pas seulement sur la maladie.
06:19
Et il vaut mieux intégrer plutôt que d'exclure,
06:21
mais le faire en toute sécurité, en contrôlant ce qui est fait,
06:24
en promouvant la science, qui reste encore la meilleure manière d'exercer la médecine.
06:28
Merci beaucoup Alain Toledano d'être venu nous éclairer ce matin.
06:32
Je rappelle que vous êtes président et cofondateur de l'Institut Rappel.
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