• il y a 3 jours
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

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00:00:00Quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:00:04A la une ce matin, vendredi matin, François Bayrou quitte l'Elysée par la Petite Porte.
00:00:09Vendredi soir, François Bayrou entre à Matignon par la Grande.
00:00:13Le nouveau Premier ministre a fait plier un chef de moins en moins souverain.
00:00:18Le crépuscule d'un roi, dirait certains.
00:00:20Ce coup de force politique n'a rien d'anecdotique.
00:00:23Emmanuel Macron ne pouvait se permettre de perdre un allié historique.
00:00:26Ce qu'on appelait majorité présidentielle est désormais une minorité
00:00:29qu'il ne peut plus brusquer.
00:00:30Sans François Bayrou, Jupiter en 2017 n'aurait été qu'une queue de comète dans l'univers politique.
00:00:36Le BRN n'a pas manqué de le rappeler au principal intéressé hier matin.
00:00:41Avec Michel Barnier, Emmanuel Macron a connu la distance.
00:00:44Avec François Bayrou, il va découvrir le non.
00:00:47François Bayrou doit-il s'affranchir du président de la République
00:00:51pour tenir plus de deux mois à Matignon ?
00:00:54On en parle dans un instant, mais avant cela, le point sur l'information, c'est avec Marine Sabourin.
00:00:58Bonjour Marine.
00:00:59Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:01:00L'agence américaine moudise rétrograde la notation de la France.
00:01:03Elle est désormais à AA3.
00:01:05Une décision prise au vu de la fragmentation politique du pays,
00:01:08peu propice selon elle au rétablissement rapide des finances publiques.
00:01:12Trois ex-rugbymen de Grenoble ont été condamnés hier pour avoir violé une jeune femme.
00:01:16L'irlandais Denis Coulson, le français Loïc Jam et le néo-zélandais Rory Grice.
00:01:20Les faits se sont déroulés en 2017 lors d'une soirée après un match de top 14 à Bordeaux.
00:01:25Les peines vont de 12 à 14 ans de réclusion criminelle.
00:01:27Tous ont annoncé vouloir faire appel.
00:01:30Et puis, actualité internationale avec le début de la séance au Parlement sud-coréen.
00:01:34Les députés vont examiner une deuxième motion de destitution du président Yoon
00:01:38pour sa tentative ratée d'imposer la loi Martial le 3 décembre.
00:01:41Des milliers de manifestants ont commencé à se rassembler à Séoul.
00:01:44Le vote est quant à lui prévu pour 16h.
00:01:46Voilà pour l'essentiel de l'actualité, Eliott.
00:01:49Merci beaucoup Marine Sabourin pour le point sur l'information.
00:01:52Alexandre Devecchio est avec nous, Charlotte Dornelas, Martin Garagnon, Nathan Devers.
00:01:56Bonjour à tous les quatre.
00:01:58On a une héroïne, Élodie Huchard, qui a survécu au froid hier
00:02:02puisque vous étiez à l'Elysée et en même temps à Matignon.
00:02:06Comment allez-vous ?
00:02:07Ça va.
00:02:08Vous savez qu'en coulisses, on vous a tout préparé.
00:02:13Des gants, des bonnets, des après-ski pour la prochaine passation de pouvoir.
00:02:19Bon, on va évidemment revenir sur la nomination de François Bayrou.
00:02:23Revenir sur l'aspect petite pologe, c'est-à-dire,
00:02:26est-ce qu'il peut tomber ou pas à motion de censure ?
00:02:28Ce qui serait intéressant, c'est aussi de découvrir qui est François Bayrou.
00:02:31Quelles sont ses idées ?
00:02:33Que pense-t-il des questions migratoires, de la question de sécurité ?
00:02:37Est-ce qu'il est sur la même ligne de Bruno Retailleau par exemple ?
00:02:40Mais avant cela, le fait majeur, c'est les coulisses d'un bras de fer historique.
00:02:45Ce qu'il s'est passé hier matin en Macronie,
00:02:48on ne l'avait jamais vécu, Élodie Huchard.
00:02:50C'est-à-dire que lorsqu'il arrive hier matin à l'Elysée,
00:02:54c'est pour que le président de la République lui dise
00:02:57« ce n'est pas toi, on en a choisi un autre ».
00:02:59Il faut que vous nous racontiez ça,
00:03:01parce qu'effectivement tous les médias en parlent ce matin.
00:03:04François Bayrou, le Premier ministre qui a fini par s'imposer à Emmanuel Macron,
00:03:08titre Le Figaro, le Parisien qui dit « ils sont complètement fous à l'Elysée, ça va péter ».
00:03:13L'incroyable matinée où Bayrou a fait plier Emmanuel Macron.
00:03:16Alors racontez-nous.
00:03:17Vous étiez quasiment dans les couloirs de l'Elysée.
00:03:21Allez-y, Élodie.
00:03:22Effectivement, quand François Bayrou arrive, il arrive tel un futur Premier ministre.
00:03:26Tous les confrères le suivent à moto, les caméras, etc.
00:03:29C'est un signe, en général, que c'est la bonne personne.
00:03:31Déjà, premier petit indice qui ne va pas, les grilles de l'Elysée ne s'ouvrent pas.
00:03:34Ça met du temps, il faut que quelqu'un de la sécurité arrive.
00:03:37Comme si François Bayrou n'était pas attendu,
00:03:38alors que le rendez-vous avait quand même été calé.
00:03:40Une arrivée un peu en fanfare, un départ très discret, un peu loin des caméras.
00:03:45Et surtout, alors que tout se prépare à Matignon, ça commence à traîner.
00:03:49C'est-à-dire que le communiqué ne vient pas.
00:03:50On ne comprendra pas très bien ce qui se passe.
00:03:52L'entourage de François Bayrou nous dit qu'ils n'ont pas de nouvelles du patron.
00:03:55C'est un signe que ce n'est pas forcément une issue favorable.
00:03:59Et d'autres hypothèses remontent, dont l'hypothèse Sébastien Lecornu,
00:04:02chez qui ça s'agite un petit peu.
00:04:04Où on nous dit, attention, l'hypothèse Sébastien Lecornu n'est pas enterrée.
00:04:06Il y a d'autres noms qui sont en train d'être testés.
00:04:09Et donc, à ce moment-là, on se dit à raison.
00:04:11Et parce qu'à ce moment-là, c'est le cas que l'hypothèse François Bayrou, finalement, est enterrée.
00:04:15Qu'il a été écondue par le président.
00:04:16Ce n'est pas la première fois que ça arrive.
00:04:18Sauf que cette fois, c'était la fois de trop.
00:04:20François Bayrou qui, depuis 2017, veut de Matignon.
00:04:23Et à chaque fois, ça lui passe sous le nez.
00:04:25Clairement, cette fois, menace.
00:04:26En disant qu'il fait partie du socle commun.
00:04:29Il fait partie de l'ancienne majorité présidentielle.
00:04:31Et qu'avec son groupe du Modem, qui a quasiment 40 députés,
00:04:34il pourrait presque faire sécession.
00:04:36Il y a un peu de chantage, un peu de menace.
00:04:38Et donc, effectivement, au bout d'un moment,
00:04:39il y a un deuxième rendez-vous un peu avant midi.
00:04:42Où, cette fois, bonne nouvelle, François Bayrou est nommé Premier ministre.
00:04:45Ça met une ambiance un peu particulière, y compris en Macronie.
00:04:47Parce qu'on se dit, ça commence quand même assez mal
00:04:49quand vous avez un Premier ministre qui est nommé par le président de la République.
00:04:52Plus sous la contrainte que sous la volonté.
00:04:54Il y a aussi, du coup, d'autres vexés.
00:04:56Et tout au long de la journée, on en parlera sans doute par la suite.
00:04:58On se rend compte que ça énerve en Macronie.
00:05:00Ça énerve à droite, ça énerve à gauche.
00:05:01Donc que le calcul ne semble pas forcément le plus pertinent.
00:05:04Et la finalité, au-delà des énervements des uns et des autres,
00:05:08ou des tensions au sein de certains partis politiques,
00:05:12la finalité, c'est qu'Emmanuel Macron n'est plus maître,
00:05:16aujourd'hui, du choix du chef du gouvernement, en quelque sorte.
00:05:21Martin Garagnon, je sais que vous allez me dire,
00:05:22vous vous trompez, ça ne s'est pas passé comme ça.
00:05:25C'était le premier choix d'Emmanuel Macron.
00:05:28L'anglais surprenant.
00:05:30C'était le premier choix d'Emmanuel Macron.
00:05:33Il a tout anticipé.
00:05:34Vous ne comprenez pas Emmanuel Macron.
00:05:37Qu'est-ce que vous en pensez de ce qui s'est passé hier ?
00:05:39Non, ce serait assez impoli de vous contredire dès le samedi matin.
00:05:42Vous êtes un amour. Merci beaucoup.
00:05:45Considérer que mettre à Matignon son premier allié historique
00:05:49est un acte de rupture, moi, ça me convient.
00:05:52Si on veut analyser la situation comme un rapport de force très tendu
00:05:57entre Emmanuel Macron et François Bayrou,
00:05:59alors que c'est le premier homme politique d'envergure nationale
00:06:03qui a rejoint en 2017 Emmanuel Macron avec François Patria ou Gérard Collomb.
00:06:07Mais Bayrou, c'était quand même celui qui avait le parcours le plus étoffé.
00:06:10L'avoir à Matignon, moi, ça me convient.
00:06:13Mais c'est surtout celui qui lui a permis d'accéder au second tour.
00:06:15En fait, François Bayrou, ce sont les cinq, six points qui font la différence
00:06:20au moment du premier tour de la présidentielle en 2017.
00:06:23Et il a accepté en 2017 de mettre son destin personnel entre parenthèses
00:06:27pour permettre l'éclosion du destin d'Emmanuel Macron.
00:06:29J'entends.
00:06:31Bon, on peut l'analyser de différentes façons.
00:06:32Moi, ce que j'en retiens, c'est que ça montre deux choses.
00:06:34Un, la capacité de conviction de François Bayrou,
00:06:37qui a su montrer finalement qu'il avait aussi les atouts,
00:06:40peut-être pour proposer un rassemblement plus large que le socle commun,
00:06:44puisqu'on a vu que le socle commun seul ne suffisait pas à éviter une rupture.
00:06:46Je ne sais pas ce que ça veut dire le socle commun.
00:06:47Je ne pense pas que les téléspectateurs soient au fait de ce que veut dire le socle commun.
00:06:52Ce sont des poncifs qu'on utilise.
00:06:54D'ailleurs, François Bayrou a dit hier, on arrête les poncifs, etc.
00:06:58On va parler du réel, le socle commun.
00:07:00C'est-à-dire cet agrégat de partis qui ont accepté de soutenir le gouvernement de Barnier.
00:07:05On l'a appelé le socle commun.
00:07:06On peut l'appeler autrement si vous le souhaitez,
00:07:08mais il faut bien le nommer, cet attelage.
00:07:10Ce n'est pas une alliance, ce n'est pas un programme électoral commun,
00:07:12mais c'est un attelage parlementaire.
00:07:14Donc, ça montre à la fois la force de conviction de Bayrou,
00:07:16et puis ça montre aussi les capacités d'écoute du président de la République.
00:07:19Donc, moi, ça me convient.
00:07:20Quand vous avez deux hommes qui, a priori, peuvent avoir des désaccords,
00:07:23mais qui sont quand même alliés historiques depuis très longtemps
00:07:25et qui s'entendent sur, justement, ce qui compte le plus pour les Français.
00:07:29L'histoire aurait pu être réglée en l'espace de 24 heures.
00:07:31Si c'est une évidence, si c'est un allié historique,
00:07:34si, effectivement, François Bayrou est l'élément manquant à la stabilité du pouvoir,
00:07:42on aurait pu, au lendemain de la motion de censure,
00:07:46nommer directement Alexandre Devecchio François Bayrou.
00:07:50Ça n'était pas le cas.
00:07:51Et ce qui s'est passé hier...
00:07:52On ne nomme pas le chef de la chorale de la fête d'école de fin d'année.
00:07:56Mais personne n'a dit le contraire.
00:08:00Ce qui est intéressant, c'est qu'hier matin,
00:08:03François Bayrou n'était pas Premier ministre.
00:08:05Et ça fait 50 ans qu'il attend, François Bayrou.
00:08:08Donc, comprenez aussi qu'il est forcé la main d'Emmanuel Macron.
00:08:14Moi, franchement, qu'un vrai politique...
00:08:17Ça montre que c'est un vrai politique capable d'opposer un rapport de force.
00:08:20Ça nous change des ectoplasmes qui se sont succédés à Matignon
00:08:24et qui peuplent les ministères.
00:08:26Donc, François Bayrou, certes, c'est à nouveau un centriste.
00:08:29Parfois, il a les pires défauts du centriste,
00:08:31le centrisme mou, l'opportunisme.
00:08:34Mais il a aussi quelques qualités.
00:08:35C'est un personnage qui a du caractère.
00:08:37On l'avait vu mettre une gifle, il y a quelques années,
00:08:40à un délinquant en herbe.
00:08:42Là, il a mis une petite gifle au président de la République,
00:08:45en passant de manière métaphorique.
00:08:48C'est quelqu'un qui a une culture littéraire,
00:08:50une culture historique,
00:08:52qui préfère citer Charles Péguy et Henri IV
00:08:55que Mackenzie et la Cour des Comptes.
00:08:57Je ne sais pas s'il va pouvoir relever le pays,
00:09:00ce qui est le plus important.
00:09:02Mais pour les commentateurs, ça va être un peu plus intéressant
00:09:06parce que c'est un personnage qui a de l'épaisseur.
00:09:08La question aussi, c'est de savoir ce qu'en pensent les Français.
00:09:11Sondage CSA pour CNews Europe 1 LJDD.
00:09:14Faites-vous confiance à François Bayrou en tant que Premier ministre ?
00:09:1761% répondent non.
00:09:2068% répondent oui.
00:09:22On a tendu le micro.
00:09:24Qu'en pensent les Français ? Écoutez quelques réactions.
00:09:27François Bayrou est un homme d'État.
00:09:29Je pense qu'il peut réussir
00:09:31parce qu'il peut faire l'unanimité avec la gauche et la droite.
00:09:34C'est un homme sage.
00:09:36Il a été plusieurs fois ministre.
00:09:38Je pense qu'il va sauver la France
00:09:42parce que la France est en danger maintenant.
00:09:45Ça fait beaucoup de changements en un an.
00:09:48Je crois que c'est le cinquième ministre.
00:09:50Je pense qu'il faut quelqu'un qui se situe au centre
00:09:52pour calmer les tensions entre la droite et la gauche.
00:09:55Je pense que ça peut le faire
00:09:57parce qu'il a déjà été ministre auparavant,
00:09:59garde des Sceaux, ministre de l'Éducation.
00:10:01Je pense que ça peut instaurer un climat un peu pacifiste
00:10:05dans la France actuelle.
00:10:07Je pense qu'il manque un peu de poigne
00:10:10dans ses idées et dans ses opinions politiques.
00:10:12Je pense qu'il aurait plus fallu un Premier ministre
00:10:14qui ait un peu plus d'idées plus claires que lui.
00:10:17Marine Le Pen a réagi hier soir à ce sondage
00:10:20sur la défiance des Français.
00:10:2361% des Français n'ont pas confiance
00:10:27pour l'instant en François Bayrou.
00:10:30Il faut juger sur pièce, bien sûr.
00:10:32Il vient d'être nommé.
00:10:33C'est difficile de condamner une personne
00:10:35qui vient à peine de commencer, bien au contraire.
00:10:38Il faut essayer de laisser sa chance aux produits, on dit.
00:10:41Nathan Nevers.
00:10:42Je crois que ce sondage-là,
00:10:44on aurait pu mettre n'importe quel nom à la place de François Bayrou.
00:10:46On aurait eu à peu près le même résultat.
00:10:47Je ne suis pas sûr.
00:10:48Vous mettez Bruno Rotailleau,
00:10:49je ne suis pas sûr que ce soit le même effet, par exemple.
00:10:52Oui, mais la question, c'est confiance pour quoi ?
00:10:55Confiance pour durer, déjà.
00:10:56Et je crois que dans la situation politique
00:10:58dans laquelle nous sommes,
00:10:59tous les Français ont bien compris
00:11:01que n'importe quel gouvernement
00:11:03était dans une conjoncture de fragilité absolue.
00:11:07Pour une raison très simple,
00:11:08vous parliez de l'expression de socle commun,
00:11:10mais précisément, il n'y a pour l'instant
00:11:12pas de majorité qui a la garantie absolue
00:11:15de survivre à une censure.
00:11:16Avec une seule différence,
00:11:17contrairement à Michel Barnier,
00:11:19c'est que Michel Barnier avait un seul centre de gravité,
00:11:21donc une seule épée de Damoclès
00:11:22qui était le Rassemblement National,
00:11:24et François Bayrou en a deux,
00:11:26les socialistes et le Rassemblement National,
00:11:28donc il a peut-être un peu plus de chances de durer.
00:11:31Mais cette situation est très compliquée.
00:11:32Moi, ce que je constate quand même,
00:11:33c'est que dans la situation de crise dans laquelle nous sommes,
00:11:35de crise de la représentation politique,
00:11:37on fait systématiquement appel
00:11:38à des personnalités de l'ancien monde.
00:11:40Le point commun entre Michel Barnier et François Bayrou,
00:11:42c'est ça.
00:11:43C'est l'expérience.
00:11:44C'est l'expérience d'avant 2017,
00:11:45du monde politique à l'ancienne,
00:11:47avec une différence,
00:11:48c'est que Michel Barnier, c'était la technocratie,
00:11:49c'était le négociateur du Brexit, etc.
00:11:51Et François Bayrou, comme vous l'avez relevé,
00:11:53c'est la culture.
00:11:54C'est quelqu'un qui vient initialement,
00:11:56qui est agrégé de lettres,
00:11:57c'est quelqu'un qui a une culture
00:11:59de la vie politique très, très parlementaire.
00:12:01Je pense qu'il aura peut-être plus que Michel Barnier
00:12:03la capacité ou le désir ou la mentalité
00:12:05qu'on avait dans la Troisième République
00:12:07ou la Quatrième,
00:12:08d'essayer vraiment de discuter
00:12:09avec tous les blocs politiques,
00:12:11de construire quelque chose de durable,
00:12:13de stable, etc.
00:12:14Mais en tout cas, c'est intéressant
00:12:15de voir qu'on ne fait pas appel
00:12:17à des personnalités de ce nouveau monde,
00:12:19McKinsey, communication, réseaux sociaux, etc.
00:12:22Vous avez raison.
00:12:23Je serais surpris de voir, par exemple,
00:12:24ce week-end, François Bayrou
00:12:26prendre son téléphone
00:12:27pour faire un TikTok
00:12:28ou une vidéo Instagram
00:12:29ou expliquer en deux minutes
00:12:31pourquoi c'est le bon à Matignon.
00:12:35On écoute Marine Le Pen
00:12:36qui explique que l'objectif, du moins,
00:12:38s'il souhaite rester un peu plus longtemps
00:12:41que son prédécesseur,
00:12:42il va falloir s'affranchir de la Macronie.
00:12:47Emmanuel Macron, depuis sept ans,
00:12:49donc ce n'est pas très étonnant
00:12:51que sa courbe de confiance
00:12:52suive celle du président de la République.
00:12:55À charge pour lui,
00:12:56d'expliquer aux Français
00:12:57qu'il n'est peut-être pas là
00:12:58pour faire une politique macroniste,
00:13:00mais précisément pour réussir
00:13:02à trouver un chemin
00:13:03pour un budget qui respecte
00:13:06les poids politiques
00:13:08qui sont aujourd'hui représentés
00:13:09à l'Assemblée nationale
00:13:10et dont le Rassemblement national
00:13:11est le premier groupe.
00:13:12Bon, personne ne peut croire
00:13:13en une cohabitation,
00:13:15puisqu'il est dans la continuité,
00:13:17évidemment, d'Emmanuel Macron.
00:13:19Mais est-ce qu'il va réussir
00:13:21à élargir ses idées,
00:13:24élargir pour rassembler
00:13:26un maximum de personnes ?
00:13:27Il a parlé de réconciliation hier,
00:13:29Élodie.
00:13:30Oui, alors, il veut trouver
00:13:31le grand chemin de la réconciliation.
00:13:32Il l'a dit à plusieurs reprises,
00:13:33y compris à Matignon.
00:13:34Alors, le problème pour l'instant,
00:13:36c'est que tout le monde lui demande dégâts.
00:13:38C'est-à-dire que la droite
00:13:39qui avait participé de manière naturelle
00:13:41et logique au gouvernement
00:13:42de Michel Barnier,
00:13:43puisqu'il venait de leur rang.
00:13:44Il y a eu une réunion hier
00:13:45autour de Laurent Wauquiez
00:13:47et du groupe de la droite républicaine
00:13:48qu'il préside.
00:13:49Ils estiment qu'il faut d'abord
00:13:51que François Bayrou présente un projet
00:13:53avant de savoir s'il peut y avoir un accord,
00:13:55une présence au gouvernement,
00:13:56un accord sur des textes
00:13:57et quel type d'accord il peut y avoir.
00:13:59Du côté des sénateurs,
00:14:00les républicains,
00:14:01il y a une grogne assez sévère
00:14:02où ils disent, en tout cas,
00:14:04on a participé
00:14:05à un gouvernement Barnier,
00:14:06il est hors de question
00:14:07de participer à un gouvernement Bayrou.
00:14:08Donc déjà, le fameux socle commun
00:14:10dont vous parliez,
00:14:11d'abord il va falloir qu'il tienne.
00:14:12C'est-à-dire qu'avant d'élargir encore,
00:14:14il va falloir s'assurer
00:14:15que la minorité qu'il avait avant
00:14:16tienne bien.
00:14:17C'est déjà le premier défi.
00:14:18Il doit régler normalement ce week-end
00:14:20avec des consultations.
00:14:21On revient sur les consultations,
00:14:23les premières réunions.
00:14:24Charlotte Dornelas,
00:14:26quel regard vous portez
00:14:27sur cette nomination,
00:14:28peut-être aussi sur ce rapport de force ?
00:14:30Je ne vous ai pas entendu.
00:14:31Est-ce que François Bayrou
00:14:33a tordu le bras,
00:14:34j'ai entendu ça hier soir,
00:14:35à Emmanuel Macron ?
00:14:37Alors, mon état d'esprit,
00:14:38c'est que tout ça m'épuise.
00:14:39Je vais quand même le dire.
00:14:40Ça me fatigue énormément.
00:14:42Et je découvre,
00:14:43je le savais déjà un peu avant,
00:14:44alors j'admire beaucoup Elodie
00:14:46pour sa capacité à tenir le froid,
00:14:48mais à tenir tout court.
00:14:53Et je découvre que je n'ai au moins
00:14:54aucun gêne de journaliste politique
00:14:56ces derniers jours.
00:14:57J'en suis absolument certaine.
00:14:59C'est vraiment les calculs.
00:15:01En fait, c'est un retour.
00:15:02Ce n'est pas tellement que Bayrou
00:15:03a une force de conviction,
00:15:04c'est qu'il a un pouvoir de nuisance
00:15:06étant donné la distribution
00:15:08des rapports de force politique.
00:15:10C'est aussi simple que ça.
00:15:11Et vu la composition aujourd'hui
00:15:13de l'Assemblée nationale,
00:15:15je pense que ce n'est ni la première,
00:15:17évidemment,
00:15:18ni le dernier rebondissement.
00:15:20Voilà, on en est à se dire,
00:15:22est-ce qu'il va réussir à convaincre
00:15:23les LR et sur quoi exactement ?
00:15:25Je suis absolument d'accord.
00:15:26Alors, vous dites,
00:15:27si on avait testé Bruno Retailleau,
00:15:29mais pourquoi si on avait testé
00:15:30Bruno Retailleau,
00:15:31le résultat ne serait pas le même ?
00:15:32Parce qu'il y a une ligne politique
00:15:33identifiée.
00:15:34Là, aujourd'hui...
00:15:35Et qui est consensuelle, d'ailleurs.
00:15:36Pardonnez-moi sur les questions
00:15:38d'immigration,
00:15:40de lutte contre l'immigration
00:15:41et de lutte contre l'insécurité.
00:15:43Bruno Retailleau fait consensus.
00:15:45C'est transpartisan.
00:15:46Moins d'immigration, plus de sécurité.
00:15:48Que vous soyez de gauche ou de droite,
00:15:49vous enlevez les élus.
00:15:50Moi, je parle des électeurs.
00:15:52Ils pensent tous la même chose,
00:15:53quasiment.
00:15:548 Français sur 10.
00:15:55Mais la partie importante de votre phrase,
00:15:56c'est que vous enlevez les élus.
00:15:57Or, c'est quand même eux,
00:15:58là, en l'occurrence...
00:15:59Ah oui, mais ça, c'est dans un monde idéal.
00:16:00Hop, afouera, comme on dit.
00:16:03Le problème, en effet,
00:16:05et d'ailleurs, quand François Bayrou
00:16:06dit qu'il veut réconcilier le pays,
00:16:08quand la donnée de base,
00:16:10c'est que vous voulez réconcilier des gens
00:16:11en mettant les deux tiers
00:16:14hors du jeu politique
00:16:16et hors des discussions,
00:16:17ça me paraît extrêmement compliqué.
00:16:18Donc, ça ne peut se faire que sur
00:16:20des sujets politiques, en effet.
00:16:23Et là, j'attends la grande rupture.
00:16:25François Bayrou ne l'a pas vraiment
00:16:27incarné dans sa vie politique non plus
00:16:29sur les sujets que vous évoquez.
00:16:31Allez-y.
00:16:32Non, juste par rapport à ce que vous venez de dire,
00:16:34moi, je ne suis pas persuadé que le point saillant
00:16:36soit celui de nommer celui
00:16:38qui a le plus gros pouvoir de nuisance.
00:16:39Dans la configuration actuelle de l'Assemblée,
00:16:41ils ont tous un pouvoir de nuisance.
00:16:42Tous les partis ont un pouvoir de nuisance.
00:16:44Oui, mais alors...
00:16:45Non, vous avez raison.
00:16:46Ça ne peut tenir qu'à partir du moment
00:16:48où chacun n'exprime pas son pouvoir de nuisance.
00:16:50Peut-être qu'en fait,
00:16:51l'annulation de Bayrou,
00:16:52il est l'annulation de celui
00:16:54qui a la plus grande capacité
00:16:55à déminer le pouvoir de nuisance des autres.
00:16:57Mais vous savez très bien
00:16:58que ce n'est pas comme ça
00:16:59que ça s'est passé.
00:17:00On se raconte cette histoire-là,
00:17:01mais vous savez que ce n'est pas comme ça
00:17:02que ça s'est passé.
00:17:03On est sur des interprétations,
00:17:04donc moi, je vois plutôt...
00:17:05Ce n'est pas des interprétations.
00:17:08Encore une fois,
00:17:09ce qui s'est passé hier matin
00:17:11est le fruit d'un rapport de force
00:17:13où vous avez un président de la République
00:17:15qui revoit un potentiel Premier ministre
00:17:18à qui il dit
00:17:19tu ne seras pas numéro 1,
00:17:20tu seras potentiellement numéro 2
00:17:22parce que ce sera Sébastien Lecornu
00:17:25et François Bayrou qui lui répond
00:17:28Monsieur le Président,
00:17:29vous n'avez pas compris, je crois.
00:17:30En 2017, sans moi,
00:17:32vous n'êtes pas à l'Élysée.
00:17:34Et depuis 2017, je vous soutiens.
00:17:36Mon heure est venue.
00:17:37C'est ce qui est vrai, d'ailleurs.
00:17:38Et ce n'est pas actuellement vrai.
00:17:40Vous avez entièrement raison.
00:17:41Pour vous parler de réconciliation,
00:17:42qui est le terme
00:17:43qu'a utilisé le Premier ministre hier,
00:17:45j'ai retrouvé une citation de Bayrou en 2007.
00:17:48« Je veux tendre la main par-dessus
00:17:49ce mur de verre
00:17:50qui coupe la France en deux. »
00:17:522007, ils disent.
00:17:54Dans une émission qui s'appelait
00:17:55« J'ai une question à vous poser ».
00:17:56Peut-être que Bayrou a une réponse
00:17:57à nous donner, enfin.
00:17:58Le problème, c'est qu'entre 2007 et 2024,
00:18:00le mur de verre
00:18:01qui coupe la France en deux,
00:18:02c'est devenu un mur de béton armé
00:18:04avec des barbelés.
00:18:05Il a reparlé du mur de verre hier soir.
00:18:08Il a reparlé du mur de verre
00:18:10qui s'est construit entre les Français
00:18:13et le pouvoir.
00:18:14Ce que j'observe,
00:18:15c'est que sa nomination
00:18:16n'est pas si mal accueillie que ça
00:18:18par Marine Le Pen.
00:18:19Oui, mais on va y venir dans un instant.
00:18:21Vraiment, on va traiter ce sujet.
00:18:23Il est absolument essentiel.
00:18:24C'est de savoir si François Bayrou
00:18:26va faire ce que n'a pas fait Michel Barnier,
00:18:29c'est traiter le Rassemblement national
00:18:31comme le premier parti au sein de l'Assemblée.
00:18:34Vous pouvez avoir des oppositions
00:18:35évidemment idéologiques,
00:18:36mais peut-être qu'il serait habile
00:18:38pour perdurer,
00:18:40de traiter avec le Rassemblement national.
00:18:42Au-delà de ça, je suis désolée,
00:18:43parce que depuis,
00:18:44c'était vrai avec Michel Barnier,
00:18:45s'il nous a parlé,
00:18:46il ne nous a pas parlé,
00:18:47est-ce qu'il va nous parler ?
00:18:48C'est important de considérer les gens.
00:18:50Je n'ai aucun problème avec ça.
00:18:51Mais au-delà de ça,
00:18:52on en est rendu à se demander
00:18:54de quel côté la balance va pencher.
00:18:56On n'est même plus capable
00:18:57d'identifier une ligne politique claire
00:18:59des sujets à aborder
00:19:00sur lesquels il pourrait y avoir une majorité.
00:19:02Je suis désolée.
00:19:03Je n'ai pas dit bien traiter.
00:19:05J'ai dit traiter quand je dis traiter,
00:19:06c'est-à-dire de faire avec Marine Le Pen
00:19:10des consultations en disant
00:19:12quels sont les objectifs du Rassemblement national,
00:19:15quelles sont les priorités.
00:19:16Marine Le Pen, j'imagine, va lui dire
00:19:17il y a une question de pouvoir d'achat,
00:19:19il y a une question d'immigration,
00:19:20il y a une question de sécurité.
00:19:21Et peut-être que François Bayrou fera
00:19:23ce que n'a pas fait Michel Barnier,
00:19:25c'est de dire je vous suis
00:19:26sur les questions d'immigration
00:19:28et c'est pour ça que M. Bretaillot va rester.
00:19:30Je vous suis sur les questions de sécurité.
00:19:32Vous êtes opposé à la loi d'immigration
00:19:33de Gérald Darmanin.
00:19:34De qui ?
00:19:35François Bayrou ?
00:19:36Oui.
00:19:37Mais c'est pour ça que ça va être intéressant.
00:19:38C'est pour ça que ça va être très intéressant
00:19:41puisque sur ces questions,
00:19:42ces préoccupations des Français
00:19:44qui sont parmi les premières des préoccupations,
00:19:46si François Bayrou est à rebours
00:19:48de la volonté d'une majorité de Français,
00:19:50ça va être très rapide.
00:19:52Voilà, ça ne va pas durer très longtemps.
00:19:53Il y a deux Bayrou,
00:19:54dit Vincent Tremolet de Villers,
00:19:56le premier admirateur d'Henri IV et Charles Péguy,
00:19:58attaché à ses montagnes,
00:20:00allergique à la technocratie,
00:20:02ne pend la France profonde.
00:20:04Le second, naïvement européiste,
00:20:06votant Royal et Hollande plutôt que Sarkozy,
00:20:08crispe la France de droite.
00:20:10Donc la question, c'est de savoir
00:20:11quelle est la ligne de François Bayrou.
00:20:13Quelles sont ses idées ?
00:20:16Et pour ça, il faut revenir sur son parcours.
00:20:18Qui est François Bayrou ?
00:20:19On voit ça avec Corentin Alonso.
00:20:22François Bayrou, un nom et un visage
00:20:24bien connu du paysage politique.
00:20:26Mais qui est-il vraiment ?
00:20:28Incarnation du centre,
00:20:30il aura occupé tous les postes
00:20:31de l'administration de l'État, ou presque.
00:20:34Conseiller général des Pyrénées-Atlantiques,
00:20:36maire de Pau, député,
00:20:38président de l'UDF puis du Modem.
00:20:41Il sera ministre de l'Éducation nationale
00:20:43de 1993 à 1997.
00:20:47Il interdira alors le port de signes religieux
00:20:49ostentatoires à l'école,
00:20:51mais sans jamais être favorable
00:20:53à l'interdiction du port du voile
00:20:54lors des sorties scolaires.
00:20:56Le Barnet échoue à trois reprises
00:20:57à l'élection présidentielle.
00:20:59En 2002, en 2007 et en 2012.
00:21:02Un centriste qui penche plutôt à gauche.
00:21:05En 2007, il n'appellera pas à voter
00:21:07Nicolas Sarkozy au second tour.
00:21:09En 2012, il soutiendra le socialiste
00:21:11François Hollande.
00:21:13Avec son parti, le Modem,
00:21:15il défend une vision humaniste de la société.
00:21:17Partisan d'une union européenne plus fédérale,
00:21:20il milite aussi pour l'introduction
00:21:22de la proportionnelle pour les élections législatives.
00:21:24En 2017, il revient sur le devant de la scène
00:21:27en rejoignant Emmanuel Macron
00:21:29et deviendra sous le gouvernement d'Edouard Philippe
00:21:31un éphémère garde des Sceaux.
00:21:33Empêtré dans l'affaire des emplois fictifs du Modem,
00:21:35il quittera le ministère de la Justice
00:21:37après seulement 35 jours.
00:21:39Souvent cité pour le poste,
00:21:41François Bayrou est finalement nommé Premier ministre.
00:21:43Il devra désormais gouverner
00:21:45en l'absence de réelle majorité.
00:21:48Revenons sur les idées.
00:21:50Et là, c'est essentiel.
00:21:51L'Europe fédérale, les Français n'en veulent pas.
00:21:53La France est aujourd'hui majoritairement à droite
00:21:57et on nous explique qu'en 2017,
00:22:00il n'appelle pas à voter Nicolas Sarkozy
00:22:03et qu'en 2012, il appelle à voter François Hollande.
00:22:07Mais je vous arrête, Eliott,
00:22:09parce que quelqu'un qui décrit mieux que personne,
00:22:12je crois, François Bayrou, c'est Michel Houellebecq.
00:22:15Il l'avait fait dans Soumission.
00:22:18Son projet politique s'est toujours limité
00:22:20à son propre désir d'accéder par n'importe quel moyen
00:22:23à la magistrature suprême.
00:22:25Il n'a jamais eu ni même faim d'avoir la moindre idée personnelle.
00:22:28Mais en fait, c'est un avantage, si vous voulez.
00:22:31Effectivement, il est plutôt européiste,
00:22:33mais il est assez plastique, François Bayrou.
00:22:35Et je pense qu'il va essayer de durer, justement,
00:22:38pour accéder à la magistrature suprême.
00:22:40Donc moi, je le vois finalement être capable
00:22:43de mettre peut-être tout le monde d'accord
00:22:46et de faire le grand écart avec certaines des idées
00:22:49qu'on pourrait lui prêter.
00:22:51C'est peut-être ce qu'il a commencé à faire avec Marine Le Pen.
00:22:54Du reste, son style, effectivement,
00:22:56comme le disait Vincent Tremolet de Villers,
00:22:58son côté berger pyrénéen, son côté instituteur de campagne,
00:23:02je pense, peut parler à une partie de la France.
00:23:05Il n'a pas l'arrogance de certains technocrates
00:23:08et ça peut être un avantage pour lui.
00:23:10Pour le coup, je trouve que le portrait de Michel Houellebecq
00:23:12n'est pas exact sur un point.
00:23:13Quoi qu'on pense de François Bayrou,
00:23:15qu'on l'apprécie ou qu'on ne l'apprécie pas,
00:23:17c'est que le décrire comme une sorte d'opportuniste
00:23:19qui aurait passé sa vie à être prêt à tout sacrifier
00:23:21pour devenir président, ne me semble pas correct.
00:23:23Parce que la proposition politique de François Bayrou
00:23:26lors de ses trois candidatures à l'élection présidentielle,
00:23:28chaque fois d'ailleurs, ça n'a pas marché,
00:23:30c'était une proposition qui était en avance
00:23:32sur ce qui s'est passé en 2017,
00:23:34le dépassement de la droite et de la gauche,
00:23:36une sorte de « et » en même temps
00:23:38qui était inventée avant l'heure.
00:23:40Et ça ne rentrait pas tellement dans la logique de l'époque
00:23:42qui est de plus en plus vers la polarisation,
00:23:44vers ce que vous appeliez les « murs de béton »
00:23:46entre les idéologies qui existent en France.
00:23:48Et je pense que si François Bayrou
00:23:50avait vraiment été opportuniste,
00:23:52il aurait fait une carrière dans un parti,
00:23:54soit parti socialiste, soit à l'UMP ou au RPR
00:23:56chez les Républicains, et en restant, si vous voulez,
00:23:58le cavalier d'un camp, ce qu'il n'a jamais été.
00:24:00C'est le principe même de l'extrême-centrisme.
00:24:02C'est qu'en étant vraiment au milieu,
00:24:06vraiment en plein milieu,
00:24:08vous pouvez à un moment aller à gauche,
00:24:10à un moment aller à droite,
00:24:12et surtout aller en publicité
00:24:14pour qu'on revienne dans un instant.
00:24:16Juste une blague.
00:24:18Marie-France Garot disait « le centre, c'est un point ».
00:24:20Ça ne fait pas beaucoup pour un programme politique.
00:24:22Et vous savez de quoi vous parlez
00:24:24lorsque vous parlez du centre.
00:24:26Arrêtez de me coller.
00:24:28L'extrême-centrisme.
00:24:30La pub.
00:24:34Quasiment 9h30,
00:24:36on poursuit l'heure des pros.
00:24:38Bien sûr, vous êtes très nombreux à réagir
00:24:40sur les réseaux sociaux.
00:24:42Marie-Claude dit « le seul moyen de régler le problème,
00:24:44c'est que François Bayrou déclare vouloir faire
00:24:46un référendum sur la question de l'immigration ».
00:24:48C'est vrai qu'on...
00:24:50S'il est pour les référendums,
00:24:52il faut qu'il appuie en ce sens
00:24:54sur la question migratoire.
00:24:56Autre réaction,
00:24:58j'ai vu passer ça,
00:25:00avec François Bayrou,
00:25:02j'espère qu'on n'aura pas le retour
00:25:04des compagnies.
00:25:06Est-ce qu'avec François Bayrou,
00:25:08on pourrait avoir le retour de Madame Taubira ?
00:25:10J'avais vu un message,
00:25:12parce qu'il a panthéonisé
00:25:14Emmanuel Macron,
00:25:16Dame Veil,
00:25:18et aujourd'hui il nomme
00:25:20Monsieur Bayrou à Matignon,
00:25:22elle doit se retourner dans sa tombe.
00:25:24C'est vrai que Simone Veil a eu des mots
00:25:26assez durs à l'endroit
00:25:28de François Bayrou.
00:25:30Le terrain, tout de suite,
00:25:32notre journaliste qui est au pied
00:25:34de Matignon, chère Noémie.
00:25:36Hier,
00:25:38Bruno Rotailleau
00:25:40a rencontré
00:25:42François Bayrou.
00:25:44Est-ce qu'on sait un peu ce qu'il s'est passé,
00:25:46ce qu'il s'est dit hier soir, Noémie ?
00:25:50Oui, Bruno Rotailleau s'est entretenu
00:25:52ici à Matignon, hier soir,
00:25:54avec François Bayrou.
00:25:56Le ministre
00:25:58de l'Intérieur des missionnaires
00:26:00voulait avoir des garanties
00:26:02avant de participer à un gouvernement,
00:26:04notamment en matière d'immigration.
00:26:06Il veut continuer sous la même
00:26:08ligne de Michel Barnier.
00:26:10C'est une chose non négligeable pour lui.
00:26:12Il veut lutter drastiquement
00:26:14contre l'immigration illégale.
00:26:16Et puis, Bruno Rotailleau
00:26:18a notamment mis en garde
00:26:20François Bayrou sur des sujets plus
00:26:22à gauche, comme la retraite ou la justice
00:26:24des mineurs.
00:26:26Ils ont notamment parlé de sécurité
00:26:28d'importants événements qui attendent la France
00:26:30avec la venue du pape François
00:26:32en Corse, ce week-end.
00:26:34Et puis, la situation
00:26:36compliquée à Mayotte
00:26:38avec un cyclone qui est attendu
00:26:40sur l'île. Et puis, les discussions
00:26:42devraient continuer entre
00:26:44les deux hommes ces prochains jours.
00:26:46Justement, les coulisses de cet échange,
00:26:48parce qu'on sait qu'ils ne sont
00:26:50pas forcément
00:26:52historiquement sur la même ligne,
00:26:54sur les mêmes idées,
00:26:56sur les questions migratoires
00:26:58et les questions sécuritaires.
00:27:00Oui, et ce que nous dit l'entourage
00:27:02de Bruno Rotailleau après ce rendez-vous,
00:27:04je vous le lis, parce que c'est le genre de communiqué
00:27:06où on se dit qu'à priori, il n'a pas dû se dire grand-chose
00:27:08ou qu'en tout cas, l'accord n'est pas proche.
00:27:10Le rendez-vous avec le Premier ministre a permis de débuter
00:27:12une discussion essentielle sur le cap à tenir
00:27:14pour sortir la France de l'impasse institutionnelle
00:27:16et de relever les défis considérables
00:27:18qui s'imposent à nous.
00:27:20Là, on ne voit pas bien les pistes.
00:27:22Traduction, on a échangé,
00:27:24il n'y a pas grand-chose de concret.
00:27:26Bruno Rotailleau va être face
00:27:28à un questionnement qui ne va pas être simple
00:27:30à résoudre tout de suite. Être ministre de l'Intérieur,
00:27:32c'est un très beau poste, sans doute qu'il a envie de le garder,
00:27:34versus se dire être ministre de l'Intérieur sous Michel Barnier,
00:27:36c'était sans doute plus facile pour lui,
00:27:38d'autant plus si son parti
00:27:40ne le suit pas et décide
00:27:42de ne plus faire partie du gouvernement.
00:27:44Pour Bruno Rotailleau, ça va être dur de s'accrocher à son siège.
00:27:46Noemi, vous êtes toujours avec nous.
00:27:48Quel est le programme ?
00:27:50J'imagine qu'il multiplie
00:27:52les consultations aujourd'hui,
00:27:54le nouveau Premier ministre.
00:27:56Exactement, Elliot.
00:27:58C'est un week-end placé sous les consultations.
00:28:00Déjà dans quelques heures,
00:28:02le Premier ministre
00:28:04François Bayrou devra recevoir
00:28:06Yael Brown-Pivet,
00:28:08la présidente de l'Assemblée nationale,
00:28:10et puis le président LR
00:28:12du Sénat, Gérard Larcher.
00:28:14Il devra ensuite recevoir
00:28:16d'autres chefs parlementaires
00:28:18ce week-end.
00:28:20En tout cas, le Premier ministre
00:28:22devra composer son nouveau gouvernement
00:28:24avec un pacte
00:28:26de non-censure,
00:28:28c'est-à-dire promettre de ne pas utiliser
00:28:30le 49-3.
00:28:32Il devra aussi faire passer
00:28:34la loi spéciale.
00:28:36Ce sera sûrement la mission la plus urgente
00:28:38pour l'exécutif. Ça permettra d'autoriser
00:28:40le gouvernement à recevoir les impôts
00:28:42existants jusqu'au vote
00:28:44d'un nouveau budget. En tout cas,
00:28:46cette loi spéciale sera examinée
00:28:48ce lundi à l'Assemblée nationale
00:28:50et puis il devra évidemment faire adopter
00:28:52un nouveau budget pour 2025.
00:28:54Et puis pour finir,
00:28:56François Bayrou devra forcément faire
00:28:58un discours politique général.
00:29:00Ce n'est pas obligatoire, mais ça permettra
00:29:02de fixer un cap. Ce discours
00:29:04intervient souvent après la nomination
00:29:06d'un gouvernement au complet.
00:29:08Par exemple, Michel Barnier lui avait pris
00:29:1026 jours avant de faire ce discours.
00:29:12Et puis Gabriel Attal,
00:29:1421 jours.
00:29:16Merci beaucoup Noémie Hardy pour toutes
00:29:18ces précisions. Revenons sur le
00:29:20rapport de force qui s'engage entre
00:29:22le Premier ministre et
00:29:24les partis de l'opposition.
00:29:26Ce qui pourrait être intéressant, c'est de savoir quel sera
00:29:28le rapport avec, par exemple, Marine Le Pen.
00:29:30Marine Le Pen qui a réagi dans les colonnes du Figaro hier.
00:29:32Ce qui est sûr, c'est que
00:29:34tous ceux qui affirmaient que le choix se ferait
00:29:36sans le Rassemblement national ont eu tort.
00:29:38Le Président n'a pas oublié que la
00:29:40condition première est que le futur
00:29:42Premier ministre soit susceptible
00:29:44de nous parler.
00:29:46Martin Garagnon, François Bayrou
00:29:48est RN compatible, c'est ça qu'il faut comprendre ?
00:29:50François Bayrou, dans son parcours,
00:29:52ce qui est intéressant avec son
00:29:54parcours, c'est que ça en dit aussi
00:29:56beaucoup sur ce qu'il peut nous proposer demain
00:29:58et ce qu'il peut aussi proposer à l'ensemble
00:30:00des partis de l'Assemblée. C'est l'avantage d'avoir
00:30:0250 ans de vie politique, c'est qu'on peut quand même piocher
00:30:04quelques éléments. Par exemple,
00:30:06il a accordé son parrainage à Marine Le Pen
00:30:08pour l'élection des présidentielles.
00:30:10Ce qui ne valait pas évidemment adhésion aux idées du
00:30:12RN, mais ce qui valait souscription
00:30:14au débat républicain,
00:30:16considérant que la voix de Marine Le Pen,
00:30:18elle représentait un certain nombre d'électeurs
00:30:20et qu'elle était nécessaire au débat
00:30:22pour une présidentielle. Donc ça montre aussi cette
00:30:24forme de respect. Il peut la combattre
00:30:26politiquement, mais il respecte l'expression
00:30:28du vote
00:30:30pour Marine Le Pen. C'est déjà
00:30:32un point important pour Marine Le Pen qui considère
00:30:34qu'elle le mérite et elle a raison
00:30:36d'être traitée comme un parti,
00:30:38comme un autre. Et on avait entendu également
00:30:40ses réserves
00:30:42après le réquisitoire
00:30:44concernant le procès
00:30:46des assistants parlementaires.
00:30:48Lui, ça a duré longtemps, mais il a été relaxé.
00:30:50Mais il y avait d'autres expressions qui étaient d'ailleurs assez
00:30:52réservées, comme vous le dites, comme
00:30:54M. Darmanin qui s'était aussi exprimé suite
00:30:56au Rectoire. Il a entièrement raison.
00:30:58Donc cette forme de respect, il ne faudrait pas
00:31:00non plus considérer que M. Barnier n'en a pas
00:31:02eu. Je rappelle juste que l'ERN
00:31:04a voté une motion de censure
00:31:06dont le texte était extrêmement insultant
00:31:08pour les électeurs du RN. Pour un parti qui
00:31:10demande à être respecté, et c'est son droit
00:31:12le plus légitime, voter un texte de
00:31:14censure qui insulte le parti et
00:31:16ses électeurs, c'est déjà assez cocasse.
00:31:18Donc M. Bayrou, au moins, coche cette case-là.
00:31:20Mais vous savez très bien que la motion
00:31:22de France 1 n'a pas été votée pour le texte.
00:31:24Vous savez très bien que ce texte n'engage absolument rien.
00:31:26Vous avez voté un texte quand même. Enfin, vous.
00:31:28Les députés de l'ERN ont voté un texte.
00:31:30On peut se payer de mots, mais ça peut durer 10 ans aussi.
00:31:32C'est pas se payer de mots. Non, mais vraiment.
00:31:34En l'occurrence, on trouve chez Bayrou
00:31:36vraiment la qualité première ce matin,
00:31:38c'est qu'il a accordé son parrainage,
00:31:40on a entendu ça toute la journée hier, à Marine Le Pen,
00:31:42c'est-à-dire pour lui permettre... Comment ?
00:31:44Navré de radoter, mais c'est quand même un fait qui est assez important.
00:31:46Il a d'ailleurs été attaqué là-dessus aussi.
00:31:48Alors ne vous attaquez pas du tout sur ce point-là. En effet,
00:31:50c'est un élément saillant qui est ressorti
00:31:52beaucoup hier et que je venais de citer,
00:31:54le fait qu'il a accordé son parrainage.
00:31:56C'est-à-dire qu'il a considéré
00:31:58que pour que la démocratie
00:32:00fonctionne correctement,
00:32:02sa voix devait être exprimée.
00:32:04Le point de blocage aujourd'hui, c'est que d'un côté,
00:32:06on permet, en effet, ce parti
00:32:08est proposé au choix des Français
00:32:10et que beaucoup le choisissent. Et le véritable
00:32:12point de blocage, on dit qu'on n'arrive plus à dégager
00:32:14une majorité. Mais la vérité, c'est qu'au
00:32:16législative dernière,
00:32:18et Gabriel Attal a porté
00:32:20le discours pour
00:32:22tout le monde, on va dire,
00:32:24Gabriel Attal a expliqué exactement
00:32:26quel était le but du Front républicain.
00:32:28C'était pas de s'entendre. D'ailleurs, si
00:32:30Emmanuel Macron était logique par rapport
00:32:32aux institutions qui veulent
00:32:34dégager une majorité, qui ne fonctionnent que quand
00:32:36une majorité se dégage, les institutions
00:32:38de la cinquième. Si Emmanuel
00:32:40Macron était logique, il aurait dit, nous avons
00:32:42décidé de nous allier
00:32:44même, comment dire,
00:32:46de manière circonstancielle. C'est donc
00:32:48avec ces gens-là que nous allons gouverner.
00:32:50C'est-à-dire, en l'occurrence, la gauche.
00:32:52Je vous explique quelle est la logique
00:32:54par rapport à nos institutions. Or,
00:32:56ce qui a été choisi, et Gabriel Attal
00:32:58l'avait expliqué comme ça, c'est que le
00:33:00Rassemblement national risquait d'obtenir
00:33:02une majorité, et que donc
00:33:04l'alliance circonstancielle n'avait aucun
00:33:06poids politique. Il n'y avait pas
00:33:08d'accord politique,
00:33:10mais c'était pour empêcher la majorité.
00:33:12Donc on ne peut pas dire à la fois ça
00:33:14et dire qu'il n'y a aucune majorité qui se dégage.
00:33:16Pour pouvoir juste répondre
00:33:18à ce point-là, parce que c'est quelque chose qui revient
00:33:20à juste titre très souvent dans nos débats,
00:33:22faire un choix
00:33:24entre donner une majorité
00:33:26au RN, qui était pressenti
00:33:28par tous les sondages comme le futur vainqueur.
00:33:30Et d'ailleurs, le RN même commençait dans l'entre-deux-tours
00:33:32à se distribuer un peu les postes, à savoir qui allait être
00:33:34à l'égard de quoi, etc. Après le résultat du premier tour,
00:33:36ce qui est vrai, c'est que
00:33:38et des européennes, il y avait une sorte de
00:33:40continuité. Sans le Front républicain,
00:33:42effectivement,
00:33:44l'histoire aurait été tout autre. Je rappellerai juste
00:33:46deux choses très factuelles. La première, c'est que
00:33:48au deuxième tour des législatives, il y avait
00:33:50un candidat RN présent dans plus de 500
00:33:52circonscriptions sur les 577.
00:33:54Donc il y avait un choix qui était offert aux Français,
00:33:56les Français ont fait un autre choix. Et la deuxième chose,
00:33:58c'est de considérer que, effectivement,
00:34:00le programme du RN proposé
00:34:02aux législatifs était mauvais pour la France.
00:34:04C'était notre analyse, celle de Gabriel Attal,
00:34:06et je la maintiens. Le programme
00:34:08que proposait le RN était dangereux
00:34:10pour la France. Mais la différence,
00:34:12c'est que le NFP n'avait aucune chance d'avoir
00:34:14une majorité. Donc c'était un choix tactique.
00:34:16Et vous l'avez dit, il n'y avait aucun accord de gouvernement
00:34:18derrière cela. On n'a jamais considéré qu'on allait
00:34:20nous gouverner avec le NFP
00:34:22et avec la France insoumise.
00:34:24On a passé notre temps à dénoncer les inconsistances
00:34:26de la France insoumise. Je vous dis que le ressort
00:34:28du Front républicain est ce qui génère
00:34:30le blocage. Je ne suis pas en train de vous dire si c'est bien
00:34:32ou si c'est mal. Je ne suis pas en train de vous dire qu'un tel a raison
00:34:34ou qu'un tel a tort dans les options politiques.
00:34:36Il y a un blocage si les députés
00:34:38élus à cette législative ne sont
00:34:40pas capables de s'entendre. Et c'est tout l'enjeu.
00:34:42C'est-à-dire, vous l'avez dit, le point de blocage,
00:34:44tout le monde dit c'est l'Elysée, Macron démission, enfin
00:34:46c'est la France insoumise et le RN. Le point de blocage,
00:34:48c'est l'ensemble. Oui mais parce qu'on ne va pas refaire l'histoire
00:34:50des législatives chaque samedi. Non mais c'est l'enjeu
00:34:52de Bayrou en fait. Mais on l'a fait à chaque fois.
00:34:54Toute l'histoire du blocage que nous vivons est là.
00:34:56Tout simplement. Vous avez deux forces politiques
00:34:58qui mènent la danse et donc
00:35:00pour empêcher l'une d'avoir la majorité,
00:35:02vous vous alliez à l'autre électoralement
00:35:04et inversement puisque
00:35:06la motion de censure,
00:35:08le groupe, le socle commun
00:35:10comme vous l'appelez, a tenté d'obtenir
00:35:12cette fois-ci les voix du RN
00:35:14pour éviter la motion de censure.
00:35:16Donc vous voyez bien qu'il y a une condamnation
00:35:18sur le fond qui devient une espèce
00:35:20de jeu d'alliance permanente
00:35:22sur la forme et ça ne peut pas
00:35:24tenir. C'est pour ça que je disais à la fin...
00:35:26C'est peut-être un des points aussi...
00:35:28Elodie, vous souhaitez y réagir ?
00:35:30C'est la question de la proportionnelle.
00:35:32Là, au moins, c'est la fin de la fin.
00:35:34C'est aussi un des sujets, lui est un ardent
00:35:36défenseur de la proportionnelle depuis très longtemps.
00:35:38Oui, c'est l'homme de la quatrième. Et c'est aussi un choix
00:35:40qui est partagé par d'autres partis politiques
00:35:42dont celui de Marine Le Pen. Elodie, vous souhaitez y réagir ?
00:35:44Oui, parce que pour revenir sur Marine Le Pen, il y a peut-être
00:35:46quelque chose qui est passé inaperçu hier, juste après la nomination
00:35:48de François Bayrou, c'est l'indication
00:35:50de l'entourage du Président de la République
00:35:52qui demande expressément à François Bayrou
00:35:54de consulter et de s'entretenir
00:35:56avec les forces politiques présentes
00:35:58mardi 10 décembre à l'Elysée.
00:36:00Qui ça exclut de fait ? LFI et le RN.
00:36:02Donc si Marine Le Pen, effectivement,
00:36:04et elle le dit à juste titre, et elle le sait,
00:36:06elle est importante. En revanche,
00:36:08qu'on commence déjà à dire, et on verra si François Bayrou
00:36:10exécute l'ordre, entre guillemets,
00:36:12je ne sais pas ce que je peux dire du Président de la République,
00:36:14mais en tout cas, l'entourage indique qu'il vaudrait mieux
00:36:16qu'elle continue ses discussions.
00:36:18C'est pour ça que c'est la clé, pour qu'il puisse durer
00:36:20plus longtemps que Michel Barnier.
00:36:22Va-t-il s'affranchir
00:36:24d'Emmanuel Macron ?
00:36:26Le communiqué de l'Elysée,
00:36:28c'est finalement
00:36:30l'épée d'Amoclès
00:36:32qui tombe sur la tête de François Bayrou.
00:36:34S'il reproduit les mêmes erreurs
00:36:36que Michel Barnier, ça va durer une semaine.
00:36:38Je crois que ce soit la question.
00:36:40Elle est essentielle, c'est-à-dire que
00:36:42si vous mettez de côté Marine Le Pen
00:36:44des discussions dans les prochains jours
00:36:46ou dans les prochaines semaines,
00:36:48pourquoi Marine Le Pen ne censurerait pas ?
00:36:50Oui, mais je pense que
00:36:52le problème du fait
00:36:54que Michel Barnier a été renversé,
00:36:56c'est que les lignes rouges
00:36:58fixées par le Rassemblement National
00:37:00se sont additionnées,
00:37:02se sont accumulées les unes aux autres.
00:37:04Ils ont même publié
00:37:06le document qu'ils avaient transmis
00:37:08à Matignon lorsqu'il y a eu cette rencontre
00:37:10entre Michel Barnier et Marine Le Pen
00:37:12en disant que les informations que donnent
00:37:14les journalistes sont fausses,
00:37:16les informations qui sont transmises par les politiques sont fausses.
00:37:18On est arrivé avec un document, avec les lignes rouges.
00:37:20Si elles ne sont pas respectées, on censure.
00:37:22Oui, mais Michel Barnier a donné même d'autres versions
00:37:24sur la question des rendez-vous, etc.
00:37:26Mais même au-delà de ça, c'est qu'au début,
00:37:28ce que Marine Le Pen demande à Michel Barnier
00:37:30et de la même manière ce qu'elle demande en un sens à François Bayrou,
00:37:32c'est le respect de son parti et des électeurs.
00:37:34En gros, ne dites pas qu'on est d'extrême droite,
00:37:36ne dites pas que nous sommes le diable
00:37:38et traitez-nous comme un parti, comme les autres.
00:37:40Ce que Michel Barnier a fait juste après sa nomination,
00:37:42il est allé sur tous les plateaux en disant
00:37:44j'ai du respect pour tous les partis, le RN comme les autres, etc.
00:37:46Et puis ensuite, c'est quand même inédit
00:37:48dans l'histoire du RN, ils n'avaient jamais eu une influence
00:37:50sur un gouvernement. Là, ils ont eu une influence.
00:37:52Et ils ont joué de cette influence
00:37:54en rajoutant des lignes rouges, qui étaient assez habiles
00:37:56politiquement, avec sans doute le désir
00:37:58de provoquer des élections présidentielles anticipées.
00:38:00Donc, si on part du principe
00:38:02que Marine Le Pen a probablement ce désir-là,
00:38:04qu'elle partage avec Jean-Luc Mélenchon,
00:38:06parce qu'ils se retrouveront au second tour.
00:38:08S'il y avait aujourd'hui des élections présidentielles anticipées,
00:38:10ce serait un second tour. Marine Le Pen, Mélenchon,
00:38:12probablement. En tout cas, c'est leur pari.
00:38:14Il n'y a aucune raison pour qu'ils ne rajoutent pas
00:38:16des lignes rouges aux lignes rouges avec François Bayrou
00:38:18ou avec n'importe qui d'autre.
00:38:20– Je ne crois pas qu'ils le feront, parce qu'elle veut aussi montrer
00:38:22qu'elle est responsable. Et s'il y a des élections anticipées,
00:38:24il peut y avoir une forme de réflexe légitimiste
00:38:26qui se tourne vers Edouard Philippe.
00:38:28– Alexandre de Lécu, il n'y a rien d'irresponsable
00:38:30à utiliser la Constitution.
00:38:32– Je suis d'accord.
00:38:34– Ce qui est irresponsable, par exemple,
00:38:36c'est d'appeler à marcher sur Matignon.
00:38:38C'est de menacer des députés.
00:38:40C'est la violence.
00:38:42La motion de censure n'a rien d'irresponsable.
00:38:44– J'ai assez dit que c'était honteux
00:38:46que Emmanuel Macron parle de front anti-républicain.
00:38:48Il n'empêche que je pense que si on lui tourne la main,
00:38:50elle veut montrer qu'elle est capable aussi
00:38:52de faire des compromis politiques.
00:38:54Et moi, je crois que François Bayrou
00:38:56va s'affranchir du président de la République
00:38:58puisqu'il s'est autonommé à Matignon.
00:39:00Il va continuer.
00:39:02Et il a un point commun politique avec Marine Le Pen,
00:39:04c'est qu'il est capable de parler
00:39:06à une France rurale,
00:39:08à une France moins métropolitaine,
00:39:10ce qu'il a commencé à faire.
00:39:12Donc je pense que ça va être sa ligne de conduite.
00:39:14– On a parlé de la droite,
00:39:16parlons un peu de la gauche
00:39:18parce que là aussi, c'est un peu flou.
00:39:20C'est-à-dire que du côté de la France insoumise,
00:39:22censure directe,
00:39:24il n'y a même pas de réflexion.
00:39:26Du côté du Parti socialiste,
00:39:28on ne veut pas entrer dans le gouvernement
00:39:30mais pas forcément de censure.
00:39:32– Cible à 49.3,
00:39:34potentiellement pas de censure.
00:39:36– C'est compliqué tout ça.
00:39:38– Même ligne pour les écolos.
00:39:40– On écoute, tiens, Marine Tondoli
00:39:42qui était l'invité de France Info ce matin,
00:39:44on l'écoute sur
00:39:46les forces du nouveau front populaire.
00:39:48– Évidemment qu'il existe.
00:39:50– Mais il n'a pas la même position.
00:39:52– Parce que chacun à notre manière,
00:39:54que l'on soit insoumis, communiste, socialiste, écologiste,
00:39:56chacun à notre manière, nous sommes fidèles
00:39:58à la promesse que nous avons faite.
00:40:00– Il n'est pas en train d'exploser là.
00:40:02– Non, parce que la force du nouveau front populaire,
00:40:04c'est sa biodiversité.
00:40:06C'est un écosystème riche de cette différence.
00:40:08Et donc les insoumis le font à la manière insoumise
00:40:10et je les respecte.
00:40:12Et les socialistes le font à la manière socialiste
00:40:14et je les respecte.
00:40:16– Il faudra bien choisir un chemin et un camp.
00:40:18– Ah mais nous, il n'y a pas de problème.
00:40:20Aujourd'hui, je vois mal comment il nous convainc
00:40:22de ne pas le censurer.
00:40:24Surtout s'il ne nous appelle pas.
00:40:26Et si son premier geste politique, c'est de recevoir Bruno Retailleau,
00:40:28c'est quand même mal parti.
00:40:30Mais il ne tient qu'à lui.
00:40:32Il a sa propre censure entre ses mains.
00:40:34En fait, c'est à eux qu'il faut poser la question.
00:40:36– C'est-à-dire que M. Bayrou, si je comprends bien,
00:40:38ne doit pas recevoir M. Retailleau
00:40:40qui est juste le ministre de l'Intérieur des missionnaires.
00:40:42– Si, mais en tout cas les recevoir aussi.
00:40:44– Evidemment, il faut recevoir tout le monde.
00:40:46– C'est ce qu'elle dit.
00:40:48– Elle dit qu'il commence en recevant Bruno Retailleau.
00:40:50– C'est juste M. Beauvau.
00:40:52Donc c'est un peu normal.
00:40:54– Mais moi, ce n'est pas mon avis.
00:40:56Je vous dis simplement, ne lui faites quand même pas dire
00:40:58ce qu'elle n'a pas dit.
00:41:00– Il y a un côté porte-parole de Sandrine Rousseau
00:41:02chez vous, Charlotte.
00:41:04– Tous les samedis, il y a un nouveau truc.
00:41:06– L'erreur fondamentale d'Emmanuel Macron
00:41:08après la motion de censure,
00:41:10c'est d'avoir voulu élargir à gauche.
00:41:12C'est impossible.
00:41:14Ça ferait une coalition de briques et de bombes.
00:41:16Je ne vais pas lui empêcher d'aller contre sa nature.
00:41:18– Mais je pense que François Bayrou,
00:41:20il l'a compris, il va s'en franchir de ça.
00:41:22François Bayrou qui penche plutôt à gauche,
00:41:24mais qui est plus pragmatique,
00:41:26va s'en franchir de ça.
00:41:28– Eh bien, nous verrons cela
00:41:30dans les prochains jours.
00:41:32On reparlera à 10 heures
00:41:34de François Bayrou et de Matignon.
00:41:36Mais je voudrais qu'on revienne
00:41:38sur un sujet majeur,
00:41:40un sujet ô combien sensible,
00:41:42qui a été traité cette semaine,
00:41:44par nos confrères du Figaro,
00:41:46par le JDD, par Europe 1
00:41:48et par CNews.
00:41:50Dans un rapport en phase de relecture,
00:41:52la Haute Autorité de Santé propose
00:41:54un accès gratuit à la transition
00:41:56de genre à partir de 16 ans,
00:41:58nous explique le Figaro.
00:42:00Ses recommandations des experts de la HAS
00:42:02coïncident majoritairement avec des revendications
00:42:04portées par les associations transactivistes.
00:42:06La Haute Autorité de Santé
00:42:08a répondu
00:42:10dans un communiqué où elle explique
00:42:12vouloir poursuivre son travail
00:42:14au-delà des polémiques déplacées.
00:42:16Elle explique
00:42:18qu'elle a été saisie par le ministère
00:42:20chargé de la Santé,
00:42:22qu'elle élabore actuellement
00:42:24les premières recommandations sur le parcours de transition
00:42:26des personnes transgenres.
00:42:28Et un peu plus loin dans le communiqué,
00:42:30elle se contredit puisqu'elle explique
00:42:32que dans ce document, ce ne sont pas des recommandations.
00:42:34Donc ils expliquent que ce sont des recommandations
00:42:36mais finalement ce ne sont pas des recommandations.
00:42:38Charlotte ?
00:42:40En gros, il y a des recommandations
00:42:42qui sont établies dans le document provisoire.
00:42:44Il y a des recommandations
00:42:46rédigées par un groupe de travail.
00:42:48Actuellement, un groupe de lecture
00:42:50qui fait lui-même
00:42:52des recommandations
00:42:54au groupe de travail initial
00:42:56qui va retravailler à partir des commentaires
00:42:58de ce groupe de lecture. Et enfin, ce sera
00:43:00validé ou non par la Haute Autorité de Santé.
00:43:02Cela est très simple.
00:43:04Vous avez bien fait.
00:43:06Non, pas du tout.
00:43:08Charlotte, ce que vous venez de dire est parfait
00:43:10parce qu'on comprend à quel point
00:43:12tout cela est compliqué.
00:43:14C'est l'administration française.
00:43:16Tout cela est compliqué, opaque
00:43:18et en plus si vous rajoutez à cela
00:43:20le militantisme,
00:43:22l'idéologie, ça devient
00:43:24ô combien problématique.
00:43:26Mais c'est surtout l'opacité qui est problématique.
00:43:28Au-delà de la question de la pertinence de la Haute Autorité de Santé
00:43:30qui est un autre débat
00:43:32intéressant cela dit,
00:43:34c'est la question de l'opacité.
00:43:36Vous savez, dans ce rapport,
00:43:38la plupart des recommandations sont classées
00:43:40en quatre grades de scientificité.
00:43:42Vous avez les preuves scientifiques établies,
00:43:44la présomption
00:43:46de preuves scientifiques,
00:43:48l'absence de preuves scientifiques, c'est vraiment ça les grades.
00:43:50Et le dernier grade,
00:43:52c'est l'accord d'experts.
00:43:54Or, l'immense
00:43:56majorité des recommandations qui sont actuellement
00:43:58dans ce document provisoire sont classées
00:44:00en accords d'experts.
00:44:02Ce n'est pas une preuve scientifique établie, même pas une présomption
00:44:04de preuves, c'est l'accord d'experts.
00:44:06Or, depuis 2022,
00:44:08depuis que le ministère de la Santé
00:44:10fin 2021 je crois,
00:44:12depuis que le ministère de la Santé a saisi
00:44:14la Haute Autorité, plusieurs personnes,
00:44:16la sénatrice Jacqueline Eustache-Briot
00:44:18qui a rédigé la proposition de loi sur le sujet,
00:44:20vous avez Juriste pour l'enfance
00:44:22qui est une association qui saisit
00:44:24depuis le premier jour la Haute Autorité de Santé
00:44:26pour savoir qui sont les experts
00:44:28qui composent ce groupe de travail.
00:44:30Parce que certains n'ont, parce que certaines personnes
00:44:32se sont revendiquées comme appartenant au groupe de travail
00:44:34et ce sont des militants extrêmement actifs,
00:44:36transactivistes, comme vous le disiez,
00:44:38extrêmement actifs.
00:44:40Or, depuis le début, la Haute Autorité de Santé
00:44:42refuse de donner les noms de ce groupe de travail.
00:44:44Juriste pour l'enfance a déposé un recours
00:44:46devant le tribunal administratif.
00:44:48Le tribunal administratif leur a donné raison
00:44:50et a demandé à la Haute Autorité
00:44:52de publier les noms de ce groupe
00:44:54d'experts.
00:44:56Simplement, la Haute Autorité de Santé a fait
00:44:58elle-même un recours devant la Cour de Cassation
00:45:00et entre-temps a demandé un sursis exécutoire.
00:45:02C'est pour vous dire, c'est important,
00:45:04parce que le sursis exécutoire, c'est-à-dire
00:45:06nous ne sommes pas obligés de donner les noms
00:45:08tant que nous ne sommes pas allés au bout du processus
00:45:10de la justice administrative. C'est rarissime,
00:45:12il leur a été accordé. Vous voyez,
00:45:14pendant deux ans, ce groupe d'experts a travaillé
00:45:16dans une opacité totale des profils
00:45:18et à la fin, on vous l'avait dit, on a un rapport
00:45:20qui est genre du mot à mot
00:45:22des associations militantes, mais du mot à mot.
00:45:24Et c'est pour ça que ce serait intéressant de savoir
00:45:26quelles associations sont présentes
00:45:28dans ce groupe
00:45:30de la Haute Autorité de Santé.
00:45:32Ce qui est intéressant également,
00:45:34c'est les recommandations qui sont
00:45:36inscrites dans ce document.
00:45:38Qui sont encore en première lecture,
00:45:40si je comprends bien.
00:45:42Qui ne seront pas forcément dans le projet de loi.
00:45:44Mais à l'intérieur, vous avez la possibilité,
00:45:46par exemple, ils pensent à avoir
00:45:48un accès gratuit dès 16 ans.
00:45:50Donc là, on parle d'enfants,
00:45:52enfin de mineurs, pardonnez-moi.
00:45:54On parle de mineurs. Et puis c'est aussi
00:45:56l'autorité parentale qui pourrait
00:45:58être remise en cause.
00:46:00Si vous n'êtes pas d'accord avec votre enfant.
00:46:02Et pour tout le monde, plus besoin de voir
00:46:04un psychologue pour réfléchir
00:46:06avant un traitement
00:46:08hormonal ou avant
00:46:10une opération.
00:46:12C'est aussi la validation de la théorie du genre.
00:46:14Je croyais qu'elle n'existait pas
00:46:16la théorie du genre.
00:46:18Très précisément, c'est exactement ça.
00:46:20Puisqu'on dit que
00:46:22avant on admettait que les gens
00:46:24qui étaient trans pouvaient
00:46:26avoir des problèmes psychologiques, etc.
00:46:28Maintenant, comme la théorie du genre
00:46:30est banalisée, vous choisissez vous-même
00:46:32votre sexe.
00:46:34Il faudrait que ça soit clair quand même.
00:46:36Du côté de l'éducation nationale, on nous
00:46:38explique que la théorie du genre n'existe pas.
00:46:40Et du côté du ministère
00:46:42de la Santé, potentiellement,
00:46:44on pourrait nous expliquer que c'est du mensonge.
00:46:46Ils n'assument pas
00:46:48leur propre décision.
00:46:50Ce qui est intéressant également dans le communiqué,
00:46:52de la Haute Autorité de Santé,
00:46:54c'est qu'ils expliquent qu'ils se réservent le droit
00:46:56d'engager
00:46:58des poursuites judiciaires.
00:47:00Rappelons peut-être à la Haute Autorité de Santé
00:47:02la liberté de la presse.
00:47:04Tout ce qui a été dit par notre excellent confrère
00:47:06Paul Sugil, ce sont des faits, rien que des faits
00:47:08qui appartiennent
00:47:10à ce document.
00:47:12Ils ne porteront pas plainte contre le Figaro.
00:47:14Ils porteront plainte contre la personne
00:47:16qui a transmis ce rapport et qui est
00:47:18classée confidentielle.
00:47:20La chasse aux sources.
00:47:22Pour ne pas dire la chasse aux sorcières.
00:47:24Qu'est-ce que vous en pensez de ce sujet ?
00:47:26Sur la transition de genre, la possibilité
00:47:28d'avoir peut-être un accès gratuit
00:47:30dès 16 ans ?
00:47:32C'est un sujet très compliqué. Comme vous l'avez dit,
00:47:34il y a beaucoup d'idéologies qui se greffent autour
00:47:36de ces sujets-là. Moi, ce que je sais,
00:47:38et c'est factuel aussi, c'est que le risque de suicide
00:47:40est huit fois plus élevé
00:47:42chez ces jeunes qui sont en interrogation
00:47:44et souvent en souffrance
00:47:46sur leur questionnement de genre.
00:47:48Autour de ce plateau, visiblement, on est tous plutôt bien
00:47:50dans nos baskets par rapport à notre genre et tant mieux.
00:47:52Ce n'est pas le cas de tout le monde.
00:47:54Moi, c'est surtout à ces jeunes que je pense parce que
00:47:56ce mal-être...
00:47:58Je ne suis pas en train de dire qu'il y a deux clans.
00:48:00C'est pour ça que j'ai démarré mon propos en disant
00:48:02qu'il faut faire attention à ne pas faire d'idéologie.
00:48:04Je considère qu'aucun autour de ce plateau
00:48:06va être méprisant
00:48:08vis-à-vis d'une souffrance qui est bien réelle.
00:48:10Ce qui est dur,
00:48:12c'est à la fois votre interrogation personnelle
00:48:14et c'est les conséquences sociales
00:48:16que ça génère, c'est-à-dire notamment l'effet de harcèlement.
00:48:18On sait bien qu'en milieu scolaire,
00:48:20quand vous êtes adolescent,
00:48:22on a besoin de mettre un peu les gens dans des cases.
00:48:24Lorsque vous n'êtes pas dans une de ces cases
00:48:26et que vous ne vous sentez pas dans ces cases,
00:48:28c'est là qu'est la souffrance et c'est là
00:48:30qu'est le risque de suicide.
00:48:32Sur les modalités d'accompagnement,
00:48:34évidemment, ça pose des tas d'interrogations,
00:48:36d'échoir l'autorité parentale, etc.
00:48:38C'est très problématique. On a eu des cas en Europe,
00:48:40notamment en Suède, où il y a eu beaucoup de libéralisme
00:48:42par rapport à ces questions-là.
00:48:44La Grande-Bretagne, ils en reviennent.
00:48:46Il faut aussi avoir des garde-fous par rapport à ça.
00:48:48Mais il faut quand même accompagner aussi
00:48:50ces jeunes,
00:48:52puisque vous l'avez dit, ce sont des mineurs.
00:48:54On parle de 16 ans, mais pour certains,
00:48:56la souffrance est telle qu'on arrive
00:48:58à des situations de suicide.
00:49:00Il y a des suicides qui ont lieu aussi
00:49:02après les traitements et les opérations,
00:49:04parce qu'on a des jeunes qui se retrouvent mutilés
00:49:06et avec des traitements...
00:49:08C'est pour ça que je ne suis pas du tout partisan
00:49:10d'avoir un libéralisme absolu.
00:49:12Que des chirurgiens, des médecins...
00:49:14Vous voulez qu'on en parle à 10h ?
00:49:16Je veux juste dire un truc
00:49:18sur la question du suicide.
00:49:20De toute façon, c'est vous la reine.
00:49:22J'espère.
00:49:24Je fais le bras de fer.
00:49:26Appelez-moi payante.
00:49:28On revient dans un instant après la publicité.
00:49:34Quasiment 10h sur CNews, le Point sur l'information
00:49:36avec Marine Sabourin. Bonsoir Marine.
00:49:38Rebonjour.
00:49:40François Bayrou déjà sous la menace
00:49:42d'une censure.
00:49:44La France insoumise la votera a priori.
00:49:46Le PS demande des garanties
00:49:48et le RN se réserve le droit
00:49:50de voter la motion.
00:49:52Mayotte en alerte violette cyclonique.
00:49:54Le plus haut niveau, la tempête Shido
00:49:56a commencé à s'abattre sur l'archipel tôt ce matin.
00:49:58La population a été confinée.
00:50:00Puis, à totalité internationale,
00:50:02le Parlement sud-coréen adopte
00:50:04ce samedi une motion de destitution
00:50:06contre le président Yoon pour sa tentative ratée
00:50:08d'imposer la loi martiale le 3 décembre dernier.
00:50:10Un total de 204 députés
00:50:12ont voté en faveur de la motion.
00:50:1485 contre.
00:50:16Si la cour confirme la destitution,
00:50:18le président sud-coréen deviendra
00:50:20le deuxième président de l'histoire du pays à subir ce sort.
00:50:22Avant de revenir sur François Bayrou,
00:50:24merci beaucoup Marine Sabourin.
00:50:26Chose promise, chose due.
00:50:28Vous êtes la reine sur ce plateau,
00:50:30Charlotte Dardelas.
00:50:32Vous vouliez répondre à Martin Garagnon,
00:50:34je le dis aux téléspectateurs qui nous rejoignent.
00:50:36On parlait de la haute autorité de santé,
00:50:38de ce rapport
00:50:40ô combien sensible en face de
00:50:42relecture qui propose
00:50:44un accès qui proposerait un accès
00:50:46gratuit à la transition de genre à partir de 16 ans.
00:50:48Et c'est surtout que le rapport repose
00:50:50sur un principe de base qui est celui
00:50:52des militants, c'est l'autodétermination.
00:50:54À partir du moment où quelqu'un
00:50:56est là à partir de 16 ans, vous dit
00:50:58je suis un homme ou
00:51:00je suis une femme ou je suis non-binaire,
00:51:02tout le système médical
00:51:04doit se mettre en branle pour répondre
00:51:06à cette demande sans jamais la questionner.
00:51:08D'où le fait qu'il n'y a plus
00:51:10d'entraînement psychologique préalable nécessaire.
00:51:12Et vous évoquiez à juste raison
00:51:14le taux d'idées suicidaires
00:51:16voire de suicides
00:51:18des enfants qui sont concernés.
00:51:20Mais personne ne se pose la question de savoir
00:51:22si la raison de ces idées suicidaires
00:51:24est ailleurs. Or,
00:51:26c'est évidemment la question première
00:51:28qui doit se poser, est-ce que finalement
00:51:30la volonté de changer de sexe
00:51:32n'est pas une mauvaise réponse
00:51:34à un mal-être bien réel ?
00:51:36Les associations ne vous répondent
00:51:38pas du tout, les gens savent mieux que vous.
00:51:40Et toutes les études
00:51:42qui ont été faites à l'étranger et qui ont poussé
00:51:44beaucoup de pays à revenir
00:51:46sur les décisions, notamment la Grande-Bretagne
00:51:48encore cette semaine,
00:51:50se sont penchées sur ces cas-là. Or, qu'est-ce qu'ils
00:51:52voient ? Que, initialement, naturellement,
00:51:54tous les enfants
00:51:56qui allaient voir les médecins pour cette
00:51:58raison étaient d'abord des garçons.
00:52:00Et depuis que le sujet
00:52:02a été beaucoup investi dans la sphère militante,
00:52:04ce sont essentiellement des filles.
00:52:06Et sur ces filles, il y en a énormément
00:52:08qui sont concernées par des violences sexuelles
00:52:10dans l'enfance et par des troubles
00:52:12autistiques, initiaux.
00:52:14Et donc la Grande-Bretagne a dit
00:52:16finalement que c'est une mauvaise réponse
00:52:18à des problèmes réels qui ne sont
00:52:20donc pas traités. Donc c'est finalement
00:52:22quand vous poussez les gens dans leur souffrance, en leur
00:52:24disant « vas-y, trouve la réponse toi-même et
00:52:26diagnostique-toi et on va faire tout ce qu'il faut
00:52:28quitte à mutiler ton corps,
00:52:30à changer, à te donner des hormones de manière
00:52:32irréversible », c'est de la
00:52:34folie furieuse. Vraiment,
00:52:36j'insiste, c'est de la folie furieuse.
00:52:38Et ne pas vouloir qu'on interroge cette
00:52:40demande pour aider, évidemment, ces
00:52:42jeunes. C'est pour ça que je vous disais, évidemment,
00:52:44que les opposants à ces idées-là ont
00:52:46évidemment le bien-être de ces
00:52:48jeunes également en tête. Simplement,
00:52:50on se dit « attention », parce qu'après, il est vraiment trop
00:52:52tard. Il est vraiment trop tard. – Le clivage, il n'est pas
00:52:54forcément là, c'est que...
00:52:56– Je savais que ça allait durer un peu plus longtemps.
00:52:58– Tout à l'heure, tout le monde,
00:53:00des personnes qui sont en
00:53:02transition, peuvent avoir des problèmes
00:53:04psychologiques ou psychiatriques, et ça, c'est une évidence,
00:53:06tout le monde peut avoir des problèmes psychiatriques.
00:53:08Mais il y a des gens
00:53:10qui pensent fondamentalement que la transidentité
00:53:12en soi est un problème
00:53:14psychiatrique. Je rappelle d'ailleurs qu'en France, c'était
00:53:16la position jusqu'en 2010.
00:53:18Et je crois que c'est ça, la question. C'est que
00:53:20évidemment, quand on parle
00:53:22d'opérations
00:53:24chirurgicales ou de traitements hormonaux qui vont
00:53:26avoir un effet important, sinon
00:53:28irréversible, évidemment qu'il faut le faire
00:53:30avec une forme de prudence,
00:53:32un encadrement bioéthique
00:53:34où on fait attention à ce qu'il n'y ait pas
00:53:36à des âges extrêmement jeunes
00:53:38des gens qui rentrent là-dedans
00:53:40pour ensuite le regretter. C'est une évidence
00:53:42et qu'il faille un encadrement psychologique.
00:53:44– C'est une évidence, pas pour tout le monde, Nathan,
00:53:46pardonnez-moi. – Mais toute la question, et notamment la proposition
00:53:48de l'OLR qu'il y avait eue il y a quelques années sur
00:53:50la nécessité de créer
00:53:52de la pédopsychiatrie sur le sujet.
00:53:54Implicitement, l'idée, c'est
00:53:56qu'en soi, la transidentité,
00:53:58ils veulent l'apercevoir comme une pathologie mentale.
00:54:00Et ça, c'est évidemment plus que problématique.
00:54:02– Oui, chez des enfants de 10 ans, c'est cette question-là
00:54:04qu'on se demande. – S'il vous plaît,
00:54:06vous dites que c'est une évidence
00:54:08d'être prudent
00:54:10pour des jeunes. On parle d'enfants de 16 ans,
00:54:12d'adolescents
00:54:14de 16 ans.
00:54:16Vous êtes aujourd'hui,
00:54:18certains ont une réflexion en disant
00:54:20que les parents n'ont pas leur mot à dire.
00:54:22Et s'ils s'opposent, et si les parents s'opposent
00:54:24à la décision de l'enfant,
00:54:26il faut faire des signalements
00:54:28qui pourraient aller jusqu'à la déchéance,
00:54:30si j'ai bien compris, de l'autorité parentale.
00:54:32Est-ce que
00:54:34vous avez l'impression
00:54:36que ces propositions-là,
00:54:38même si c'est en première lecture,
00:54:40le simple fait de penser cela
00:54:42est une réflexion prudente
00:54:44sur un sujet aussi sensible ?
00:54:46Je ne suis pas sûr. – En général,
00:54:48dans les comités comme ça, que ce soit
00:54:50au CCNE, au Comité Consultatif National…
00:54:52– Il y a toujours des éléments radicaux,
00:54:54c'est ça que vous voulez dire ?
00:54:56– Ou à l'Autorité de Santé, il y a plein de positions
00:54:58qui sont mises dans des documents, en effet, confidentiels.
00:55:00– Et après, qui sort ? – Qui compte ? C'est l'avis des experts.
00:55:02Et évidemment que la position globale, c'est toujours
00:55:04d'encadrer les gens.
00:55:06– Qui compte, ce n'est pas l'avis des experts.
00:55:08C'est qui décide qu'un tel,
00:55:10qui est militant, devient un expert.
00:55:12Parce que c'est ça, l'énorme problème
00:55:14qu'on a sur tous ces sujets-là,
00:55:16c'est que les militants sont nommés experts,
00:55:18pondent un rapport qui est considéré
00:55:20comme une vérité scientifique, et derrière,
00:55:22on vient vous dire, mais vous êtes contre la science ?
00:55:24– Non, parce que c'est intéressant.
00:55:26– Ce n'est pas le processus habituel.
00:55:28– Ce rapport-là n'était pas sous le saut
00:55:30de la vérité scientifique, vous avez bien fait
00:55:32de rappeler les échelons.
00:55:34– Une fois que la Haute Autorité de Santé,
00:55:36parce que tout à l'heure, vous parliez
00:55:38de propositions de loi, ce n'est même pas ça.
00:55:40Une fois que la Haute Autorité de Santé valide,
00:55:42il peut y avoir des recours administratifs
00:55:44contraignants pour tous les médecins de France.
00:55:46Les recommandations de la Haute Autorité de Santé
00:55:48à la fin du processus, c'est contraignant.
00:55:50Et je suis désolée, il y a aujourd'hui
00:55:52évidemment un problème philosophique
00:55:54de base, que non,
00:55:56l'autodétermination des personnes
00:55:58n'efface pas la réalité biologique.
00:56:00Je suis désolée, c'est ça le vrai débat de fond.
00:56:02– Encore un autre…
00:56:04– Bon, allez, s'il vous plaît, en avance,
00:56:06parce que sinon, c'est un sujet absolument passionnant
00:56:08et fruit d'échanges,
00:56:10là aussi très intéressant.
00:56:12Je voudrais qu'on revienne
00:56:14sur l'actualité du week-end,
00:56:16l'actualité politique, à savoir la nomination
00:56:18de François Bayrou à Matignon.
00:56:20On n'a pas entendu François Bayrou
00:56:22depuis 9h ce matin, c'est-à-dire
00:56:24cette passation de pouvoir.
00:56:26Est-ce que vous l'avez trouvé convaincant ?
00:56:28Est-ce que vous avez vu double hier
00:56:30sur le perron de Matignon ?
00:56:32Est-ce qu'il y a eu vraiment une rupture
00:56:34entre Michel Barnier et François Bayrou ?
00:56:36J'ai l'impression que ce sont
00:56:38deux hommes d'expérience,
00:56:40avec…
00:56:42– Du même âge.
00:56:44– Du même âge, mais ce n'est pas tant l'âge
00:56:46qui m'intéressait, c'est plus l'expérience politique,
00:56:48l'aspect apaisant, apaisé,
00:56:50européiste,
00:56:52les deux,
00:56:54qui avaient peu ou prou la même notion
00:56:56de l'égalité des chances.
00:56:58On voit le sujet de Mathilde Couvilliers-Fleurnoy,
00:57:00et on en parle juste après.
00:57:05– Un début de passation placé sous le signe de l'amitié.
00:57:08Sur le perron de Matignon,
00:57:10Michel Barnier et François Bayrou ont tous deux
00:57:12commencé leur discours en s'adressant
00:57:14à l'un et à l'autre des vœux amicaux
00:57:16sur un ton parfois familier.
00:57:18– Monsieur le Premier ministre,
00:57:20cher Michel,
00:57:22vous avez dit
00:57:24que nous nous connaissions depuis longtemps,
00:57:26c'est absolument vrai.
00:57:28– Michel Barnier a rappelé l'importance
00:57:30de la réconciliation et de l'apaisement au sein du pays.
00:57:32Cette thématique est revenue au centre
00:57:34du discours du nouveau Premier ministre
00:57:36qui a promis aux Français de ne rien leur cacher,
00:57:38de ne rien négliger.
00:57:40– Le mur de verre qui s'est construit
00:57:42entre les citoyens et les pouvoirs.
00:57:44Ce mur de verre,
00:57:46cette séparation, cette rupture,
00:57:48pour moi,
00:57:50c'est un ennemi à combattre.
00:57:52– Autre engagement de François Bayrou,
00:57:54c'est bien sûr la question budgétaire.
00:57:56Le nouveau locataire de Matignon
00:57:58a reconnu la gravité de la situation.
00:58:00– Je n'ignore rien
00:58:02de l'Himalaya
00:58:04qui se dresse devant nous
00:58:06de difficultés de toute nature,
00:58:08la première est budgétaire,
00:58:10puis politique,
00:58:12et puis de l'éclatement de la société
00:58:14où nous sommes.
00:58:16Je sais tout ça, je pense qu'il faut essayer.
00:58:18– La passation entre les deux hommes
00:58:20s'est achevée par de longs applaudissements
00:58:22dans la cour de Matignon.
00:58:24La main sur le cœur,
00:58:26Michel Barnier a quitté ses fonctions
00:58:28et s'en est allé avec sa femme à ses côtés.
00:58:30– On n'a pas parlé de Michel Barnier
00:58:32Bon, on n'a pas parlé de Michel Barnier,
00:58:34son discours très court,
00:58:36là aussi 6 minutes, contrairement aux 16.
00:58:38– Il était obligé d'attaquer Gabriel Attal
00:58:40qui avait parlé trop longtemps.
00:58:42– Il n'a pas resté très longtemps non plus,
00:58:44Michel Barnier.
00:58:46– Gabriel Attal n'était pas resté
00:58:48non plus 3 ans à Matignon.
00:58:50– Attal a fait trop long,
00:58:52mais Barnier a été encore plus court.
00:58:54– Est-ce qu'on a vu double hier soir ?
00:58:56Est-ce que finalement il n'y a rien qui change
00:58:58entre Michel Barnier et M. Bayrou ?
00:59:00– Il y a une différence.
00:59:02– Allez-y Alexandre Devecchio.
00:59:04– On parlait d'extrême-centre,
00:59:06les deux peuvent se revendiquer d'extrême-centre,
00:59:08mais je pense qu'il y a deux extrêmes-centres.
00:59:10Il y a un extrême-centre qui se réduit
00:59:12à un supposé cercle de la raison
00:59:14qui en réalité est l'union du centre-droite
00:59:16et du centre-gauche.
00:59:18Et il y a un extrême-centre
00:59:20qui veut vraiment le dépassement
00:59:22des clivages politiques.
00:59:24Et je crois que François Bayrou est plutôt là-dedans,
00:59:26plutôt dans une logique de dépassement
00:59:28et ensuite il y a une différence de style.
00:59:30C'est-à-dire qu'on l'a dit tout à l'heure,
00:59:32Barnier c'est quand même le technocrate
00:59:34européen droit dans ses bottes
00:59:36et François Bayrou c'est le paysan.
00:59:38Il a une forme de bon sens paysan,
00:59:40de bon sens populaire qui à mon avis
00:59:42peut être utile dans la situation politique
00:59:44dans laquelle nous sommes.
00:59:46– On écoute justement sur cette logique de dépassement
00:59:48François Bayrou.
00:59:50Je voulais qu'on l'écoute en longueur
00:59:52d'où il vient.
00:59:54Et la question ce n'est pas d'où il vient,
00:59:56c'est d'où il parle.
00:59:58François Bayrou.
01:00:00– L'idée que c'est ceux qui ont les codes
01:00:04qui savent comment se diriger.
01:00:08Ceux-là connaissent la carte
01:00:12et ont la boussole pour se diriger dans la vie.
01:00:16Et si vous ne les avez pas,
01:00:18cette carte et cette boussole,
01:00:20ces connaissances,
01:00:22ces réseaux,
01:00:24ces moyens,
01:00:26alors vous vous trouvez aujourd'hui,
01:00:28je le crains, dans une situation
01:00:30qui est moins ouverte
01:00:32qu'elle ne l'était il y a quelques décennies.
01:00:34Et pour moi,
01:00:36ceci est insupportable.
01:00:40Je viens de là.
01:00:44Je viens au pied des Pyrénées bleues.
01:00:48Je viens de milieux sociaux et de villages.
01:00:52Et j'ai fait toute ma vie sans les quitter.
01:00:56Je viens de milieux sociaux et de villages
01:01:00qui n'ont pas la chance
01:01:02d'être protégés, favorisés.
01:01:06Je trouve que notre devoir
01:01:10de citoyen, de père de famille,
01:01:14notre devoir de républicain,
01:01:18c'est que nous soyons obsédés
01:01:22pour rendre des chances
01:01:24à ceux qui n'en ont pas.
01:01:26Et donc ma question,
01:01:28à qui s'adresse-t-il ?
01:01:30A quelle France s'adresse-t-il ?
01:01:32L'impression que j'ai, c'est que,
01:01:34en effet, François Bayrou avait été
01:01:36un précurseur du macronisme.
01:01:38Mais que hier, le discours qu'il a fait,
01:01:40c'était celui du macronisme des origines
01:01:42qui n'a jamais été appliqué en politique.
01:01:44Parce que ce qu'il faut voir aussi,
01:01:46c'est qu'il y a beaucoup de gens
01:01:48qui avaient été séduits par le discours
01:01:50d'Emmanuel Macron en 2017,
01:01:52qui est très différent de la politique
01:01:54qui était en place.
01:01:56La question de l'assignation à résidence.
01:01:58Emmanuel Macron prononçait ce mot
01:02:00tout le temps pendant la campagne de 2017
01:02:02en disant que le cœur de sa vision politique
01:02:04c'était l'égalité des chances,
01:02:06non pas l'égalitarisme, mais l'égalité des chances.
01:02:08Il allait notamment beaucoup dans les banlieues
01:02:10en tenant ce discours-là, etc.
01:02:12Devenu président, d'abord il aura confiné
01:02:14les gens qu'il devra signer à résidence,
01:02:16mais en dehors de ça, il n'a vraiment
01:02:18pas suivi cette logique.
01:02:20Pourquoi j'ai dit à qui s'adresse Trill,
01:02:22pardonnez-moi de vous couper Nathan,
01:02:24c'est parce que naturellement, vous parlez
01:02:26d'égalité des chances et vous allez sur les banlieues.
01:02:28Moi, ce que je veux savoir,
01:02:30c'est est-ce que François Bayrou s'adresse
01:02:32à la France de Crépole,
01:02:34s'adresse à la France de Thomas,
01:02:36à la France des agriculteurs,
01:02:38à la France du monde rural, qui aujourd'hui
01:02:40est une France complètement oubliée
01:02:42sur tous les pouvoirs publics,
01:02:44qui n'a pas les mêmes chances, justement,
01:02:46que parfois dans des quartiers populaires
01:02:48où on a investi énormément de moyens,
01:02:50et est-ce qu'il s'est adressé hier soir
01:02:52à cette France-là, tout simplement ?
01:02:54Oui, évidemment, et je pense que c'est la principale différence
01:02:56avec Michel Barnet, c'est que par son histoire,
01:02:58par le fait, je disais que c'était un paysan,
01:03:00il était agriculteur.
01:03:02Fils d'agriculteur.
01:03:04Mais je crois qu'il a eu lui-même
01:03:06une exploitation à un moment donné.
01:03:08Ah oui ?
01:03:10Je pense qu'il connaît mieux
01:03:12une partie de la France
01:03:14que les élites
01:03:16macronistes en général,
01:03:18qui sont un peu hors sol. Il est enraciné,
01:03:20on en parlait avec Charlotte
01:03:22à la pause pour rien vous cacher,
01:03:24c'est quelqu'un qui connaît
01:03:26les réseaux, les provinces,
01:03:28et un certain nombre de Français
01:03:30que malheureusement une partie de l'élite politique ignore.
01:03:32Et alors à ce moment-là, si vous dites qu'il est enraciné,
01:03:34il a bien compris qu'aujourd'hui
01:03:36cette France-là, cette France des bourgs,
01:03:38va voter rassemblement national.
01:03:40Donc ça va être très intéressant de voir
01:03:42ce qui va se passer dans les prochains jours.
01:03:44Est-ce qu'il va suivre la ligne
01:03:46de l'Elysée, à savoir
01:03:48vous rencontrez tout le monde sauf le RN ?
01:03:50Ou est-ce qu'il va dire, monsieur le Président,
01:03:52vous n'avez pas compris, moi qui suis
01:03:54des villages, des Pyrénées,
01:03:56mes administrés,
01:03:58ils votent RN, ils ne votent pas pour vous.
01:04:00Vous n'avez toujours pas compris. Dans le
01:04:02sixième arrondissement, ils votent pour vous,
01:04:04mais pas du côté de Pau.
01:04:06C'est une affaire d'autant plus qui s'est
01:04:08autonomisée d'emblée du Président.
01:04:10Eh bien écoutez, affaire à suivre.
01:04:12J'ai pas dit qu'il s'adressait aux banlieues,
01:04:14j'ai dit qu'il s'adressait à l'électorat initial du macronisme
01:04:16avec une donnée qui est centrale,
01:04:18c'est que la campagne présidentielle commence
01:04:20depuis hier, elle est en train de commencer.
01:04:22Et évidemment qu'il est en train de s'adresser
01:04:24au camp du centre, avec ce calcul en tête
01:04:26de se dire qu'entre Édouard Philippe,
01:04:28Gabriel Attal et lui désormais,
01:04:30c'est lui qui espère reprendre
01:04:32le flambeau
01:04:34de ce mouvement politique.
01:04:36Dernière chose concernant
01:04:38François Bayrou, vous en avez un peu parlé
01:04:40Alexandre Devecchio, mais vous l'avez
01:04:42vécu hier matin
01:04:44cher Élodie Huchard, dans le
01:04:46froid, non dans l'enfer
01:04:48de Matignon, mais dans le froid
01:04:50parisien, et en fait
01:04:52Michel Houellebecq avait écrit
01:04:54il y a neuf ans, l'arrivée
01:04:56de François Bayrou à la tête du gouvernement
01:04:58dans son livre Soumission.
01:05:00D'ailleurs il était assez virulent
01:05:02dans le livre, il dit que c'est un imbécile.
01:05:04Oui, c'est un nul.
01:05:06Parfaitement stupide.
01:05:08Même assez violent. Mais ce qui m'intéresse
01:05:10c'est ça. Surexcité, les journalistes
01:05:12des chaînes infos se relaient
01:05:14toute l'après-midi afin d'essayer d'en savoir un peu
01:05:16plus sur les conditions de l'accord
01:05:18et la répartition des ministères.
01:05:20S'attirant à chaque fois la même
01:05:22réponse sur la vanité
01:05:24des considérations politiciennes, l'urgence
01:05:26de l'unité nationale et de
01:05:28penser les plaies d'un pays divisé.
01:05:30J'ai écrit ça il y a neuf ans.
01:05:32Tout cela était parfaitement
01:05:34attendu, prévisible.
01:05:36Ce qu'il y témoignait, c'était le retour de François
01:05:38Bayrou au premier plan de la scène
01:05:40politique. Et alors là, on a
01:05:42besoin que vous nous racontiez ce que
01:05:44vous avez vécu hier, parce que
01:05:46c'est au mot près
01:05:48ce qui s'est passé hier matin
01:05:50aux portes de l'Elysée
01:05:52puis ensuite à Matignon. Oui, parce qu'effectivement
01:05:54il y avait un petit peu de...
01:05:56même dans le camp macroniste d'ironie
01:05:58quand François Bayrou était favori, on nous disait
01:06:00oui, en même temps François Bayrou est toujours le favori
01:06:02et c'est celui qui ne va jamais à Matignon.
01:06:04En tout cas, cette fois, il a réussi le
01:06:06tour de force. Après, François Bayrou, c'est
01:06:08quelqu'un qui a chaque remaniement et plus les
01:06:10remaniements avançaient, a été compliqué.
01:06:12C'est-à-dire qu'il disait lui-même ce qu'il avait refusé,
01:06:14il mettait un peu la pagaille en disant...
01:06:16La dernière fois, on se rappelle, Sébastien Lecornu
01:06:18a failli être évincé, on m'a proposé les armées,
01:06:20on l'a proposé aussi à Elisabeth Borne.
01:06:22Plus ça allait remaniement après remaniement,
01:06:24effectivement, il lâchait des grenades. Là, il a sans doute eu
01:06:26la peur que, finalement, ça soit
01:06:28la foi de trop. On se rappelle qu'il avait dit aussi
01:06:30qu'on lui a proposé une sorte de ministère
01:06:32du gouffre entre Paris et la province.
01:06:34Il y a beaucoup d'ironie dans le camp macroniste. On imaginait
01:06:36un François Bayrou, mis chargé du gouffre.
01:06:38Ça n'avait pas vraiment grand sens. Mais, effectivement,
01:06:40il y a cette accélération hier
01:06:42et il y a aussi, je pense,
01:06:44François Bayrou qui, comme tout homme politique,
01:06:46après tout, a un peu d'ego et qui s'est senti
01:06:48humilié d'être reçu comme ça à l'Elysée
01:06:50en se disant c'est bon, c'est moi
01:06:52et en sortant par la petite porte, en comprenant qu'il allait
01:06:54devoir dire sans doute à tous ses
01:06:56amis modem et autres que ce n'était plus
01:06:58lui. En tout cas, il a réussi le tour
01:07:00de force qu'il n'avait pas réussi jusque-là. Maintenant,
01:07:02la question, c'est effectivement dans
01:07:04la gestion des
01:07:06affaires du pays avec le président de la République. Quand ça
01:07:08commence comme ça, ce n'est pas la façon la plus apaisée
01:07:10de commencer une relation.
01:07:12Moi, je voulais revenir sur les journalistes.
01:07:14Les journalistes politiques,
01:07:16de manière générale,
01:07:18n'arrivaient pas
01:07:20à avoir la bonne information.
01:07:22Parce que ça changeait beaucoup.
01:07:24Je sais, mais c'est ça la question qu'on doit
01:07:26se poser. Est-ce que c'est
01:07:28le symbole de l'illisibilité d'Emmanuel
01:07:30Macron ? Oui, et c'est souvent
01:07:32comme ça. Médi 18, au cours d'un
01:07:34échange tendu, Emmanuel Macron a informé
01:07:36François Bayrou qu'il ne serait pas nommé
01:07:38Premier ministre selon les informations
01:07:40du monde. Oui, mais à ce moment-là,
01:07:42il a déjà revu François Bayrou
01:07:44et donc la donne a changé.
01:07:46C'est un peu compliqué.
01:07:48C'est en réalité terrible du Président de la République.
01:07:50Une question dont on n'a pas parlé
01:07:52ce matin, mais qui revient tout le temps,
01:07:54c'est la question de sa démission.
01:07:56En réalité,
01:07:58François Bayrou, il l'a nommé
01:08:00parce qu'il a tout intérêt à ce qu'il
01:08:02réussisse. Parce que si on continue
01:08:04comme ça à changer de Premier ministre... Vous croyez que c'est la dernière
01:08:06cartouche ? Peut-être pas la dernière,
01:08:08mais en tout cas une des dernières. On ne pourra pas
01:08:10changer de Premier ministre tous les trois mois
01:08:12comme ça. À un moment donné,
01:08:14les forces politiques vont se tourner vers Emmanuel Macron
01:08:16et lui dire, c'est vous, monsieur le responsable,
01:08:18il faut que vous trouviez une solution. Hier soir,
01:08:20je serais très curieux de voir un peu
01:08:22les audiences, toutes chaînes confondues,
01:08:24parce que même en voyant
01:08:26ces images, les passations de pouvoir,
01:08:28les discours, il y avait une sorte de sentiment
01:08:30de lassitude. De fatigue !
01:08:32Encore un !
01:08:34Encore un discours !
01:08:36Alors, il y a eu un effet de surprise,
01:08:38du moins une sorte de changement sur la
01:08:40forme, non pas sur le fond, entre Michel Barnier
01:08:42et Gabriel Attal, où là ça a été une position
01:08:44de pouvoir assez intéressante, on s'est dit
01:08:46ah bah tiens, ça change !
01:08:48Et dans le ton, et dans la forme,
01:08:50mais après là, on s'est dit, bon,
01:08:52encore un !
01:08:54On pourrait envisager un changement constitutionnel,
01:08:56c'est de ne plus pouvoir faire une motion de censure.
01:08:58Une dictature, je suis d'accord.
01:09:00D'ailleurs, vous n'avez plus le droit de parler.
01:09:02Quand il y a une motion de censure,
01:09:04si des députés la votent,
01:09:06qu'ils votent aussi pour un remplaçant potentiel.
01:09:08Ce qui se passe en Allemagne. Avec un projet.
01:09:10Parce que faire tomber des gouvernements sans proposer quoi que ce soit,
01:09:12c'est un vrai problème.
01:09:14Arrêtez-vous, c'est dans la conspiration.
01:09:16Non, merci. Pourquoi pas.
01:09:18On peut tout imaginer.
01:09:20On peut abolir la démocratie aussi.
01:09:22C'est le contraire, abolir la démocratie, ce que je dis.
01:09:24C'est d'avoir un projet, c'est juste de ne pas être là pour détruire la stabilité.
01:09:26On n'a pas parlé de la proportionnelle,
01:09:28mais ça, c'est ce qui pourrait tuer complètement
01:09:30la Ve République. Alexandre Devecchio.
01:09:32Tous les samedis, nous avons un petit rendez-vous.
01:09:34Le rendez-vous, c'est Alexandre
01:09:36qui fait son cinéma.
01:09:38Alexandre, donc, qui a une chronique.
01:09:40Alexandre, c'est la chronique cinéma d'Alexandre Devecchio.
01:09:42Vous prenez
01:09:44un film, ou alors
01:09:46cette fois-ci une série, et vous la calquez
01:09:48sur l'actualité. Quand l'actualité
01:09:50politique dépasse la fiction,
01:09:52avec la série
01:09:54Baron Noir et le film
01:09:56L'Exercice de l'État de Pierre Scholler.
01:09:58Pourquoi vous voulez nous parler de ça ?
01:10:00Je voulais vous parler de ça parce que
01:10:02c'est une bonne série,
01:10:04Baron Noir, mais quand je l'ai découvert il y a quelques années,
01:10:06je trouvais ça parfaitement
01:10:08vraisemblable. Il y avait des rebondissements
01:10:10à chaque épisode. Il y a trois saisons,
01:10:12je crois, avec trois présidents de la République différents.
01:10:14Je compte même pas le nombre de
01:10:16premiers ministres, mais vous voyez, là, on a eu
01:10:18trois premiers ministres en un an.
01:10:20D'ailleurs, la série commence avec
01:10:22une grosse invraisemblance.
01:10:24Enfin, ce qui m'apparaissait comme une grosse invraisemblance,
01:10:26c'est-à-dire la démission d'un
01:10:28président de la République. Vous voyez qu'on en parle
01:10:30désormais. Donc, je trouve que c'est
01:10:32une série qui a anticipé
01:10:34l'accélération, je dirais,
01:10:36du tempo politique. Elle a été écrite
01:10:38par Eric Benzécrit, le conseiller
01:10:40de quelqu'un qu'on connaît bien qui est
01:10:42Julien Drey. D'ailleurs, Baron Noir est
01:10:44inspiré de Julien Drey,
01:10:46mais ça apparaissait un peu
01:10:48rocambolesque, si vous voulez. Aujourd'hui, je trouve que
01:10:50la réalité est pratiquement en train de dépasser
01:10:52la fiction. Au-delà de ces rebondissements
01:10:54rocambolesques, la série avait bien montré
01:10:56la rupture entre le représentant
01:10:58et représenté, ainsi que la
01:11:00recomposition de la vie politique. Oui,
01:11:02effectivement, c'était avant
01:11:04Emmanuel Macron, mais on avait vu dans cette série
01:11:06la division de la vie politique
01:11:08entre plusieurs blocs
01:11:10irréconciliables,
01:11:12si vous voulez, avec la montée de
01:11:14ce qu'on pourrait appeler des partis populistes,
01:11:16qui était liée, justement, à la
01:11:18fracture entre les élites et
01:11:20le peuple, dont on parlait tout à l'heure
01:11:22avec François Bayrou, liée aussi au fait
01:11:24que c'est une série centrée sur la gauche.
01:11:26Et d'ailleurs, s'il y a une invraisemblance, tout à l'heure,
01:11:28je parlais des invraisemblances, c'est tout de même que dans
01:11:30cette série, à la fin, la gauche gagne à chaque fois.
01:11:32J'y crois pas tellement,
01:11:34pardon, mais c'est quand même une série
01:11:36qui montrait bien que, justement, on avait une gauche
01:11:38coupée du peuple, une stratégie
01:11:40Terra Nova, une gauche qui s'est tournée
01:11:42uniquement vers les banlieues, uniquement sur les
01:11:44sujets sociétaux,
01:11:46et le personnage de Baron Noir, qui vient
01:11:48du nord de la France,
01:11:50tente de s'adresser
01:11:52à un électorat plus
01:11:54ouvrier, et justement fait de nouveau
01:11:56gagner la gauche, puisque c'est une gauche
01:11:58qui parle à une France populaire.
01:12:00Au-delà de Baron Noir, vous avez tout de même voulu ce matin
01:12:02faire référence à un autre film,
01:12:04un film, cette fois-ci,
01:12:06qui, selon vous, décrit lui aussi
01:12:08très bien le monde politique actuel,
01:12:10c'est l'exercice de l'État.
01:12:12Oui, tout à fait. Alors, Autant Baron Noir,
01:12:14c'est une série, je le disais, rocambolesque,
01:12:16avec plein de rebondissements,
01:12:18dont les politiques sont les héros.
01:12:20Ce qui est intéressant avec l'exercice de l'État,
01:12:22c'est que c'est beaucoup plus sobre, beaucoup plus
01:12:24austère, mais ça montre ce qu'il y a derrière
01:12:26le rideau. Le personnage principal est
01:12:28un ministre des Transports, mais il y a aussi son chef
01:12:30de cabinet, qui est d'ailleurs incarné par
01:12:32Michel Blanc, qui a là un des
01:12:34plus beaux rôles, un rôle extrêmement
01:12:36sobre, et on voit justement que, malheureusement,
01:12:38l'exercice de l'État, ce n'est plus l'exercice
01:12:40du pouvoir, mais c'est l'exercice
01:12:42de la communication. Ce sont
01:12:44des hommes politiques qui, justement, ont de moins en moins
01:12:46de pouvoir et de moins en moins
01:12:48de capacité à influer sur
01:12:50le réel, et je voudrais terminer, peut-être,
01:12:52par une citation de Balzac,
01:12:54qui résume très bien la situation
01:12:56politique actuelle. En France, on adore
01:12:58changer de gouvernement, à condition que
01:13:00ce soit toujours le même.
01:13:02Et on est exactement là-dedans, parce que,
01:13:04malheureusement, la capacité à changer les choses
01:13:06a vraiment diminué, avec les contraintes
01:13:08budgétaires, les contraintes extérieures, notamment.
01:13:10Eh bien, merci beaucoup pour cette
01:13:12analyse politico-cinématographique.
01:13:15Merci, Alexandre Devecchio.
01:13:17Merci à tous les cinq. Dans un instant, c'est
01:13:19Brigitte Miot qui va prendre le relais, qui nous
01:13:21parlera des principaux virus qui
01:13:23circulent en ce moment. Il y a tout le monde qui est malade en ce
01:13:25moment. C'est la grippe.
01:13:27Ça s'appelle l'hiver, vous avez raison.
01:13:29Mais en tous les cas, ce qui me...
01:13:31Non mais attendez, ce qui est intéressant avec
01:13:33Brigitte, c'est qu'elle va nous conseiller
01:13:35et elle va nous permettre... Si, si, vous étiez
01:13:37en train de l'attaquer. Je trouve ça
01:13:39assez choquant, d'ailleurs, Charlotte.
01:13:41Elle nous donnera
01:13:43des conseils pour s'en protéger. Voilà.
01:13:45Moi, je vais essayer de lui demander quelques conseils pour
01:13:47protéger des ondes négatives sur ce
01:13:49plateau. Merci à
01:13:51tous les cinq. On se retrouve ce soir
01:13:53avec Philippe Devilliers dans Face à Mathieu Bocoté.
01:13:55Tchao.

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