L'ECO & YOU - Coup de froid sur les hausses de salaires en 2025

rtl.fr

13/12/2024

L'inflation diminue. Les hausses de salaires aussi. Le problème, c'est que les rémunérations n'avaient pas suivi la hausse des prix en amont et on constate une perte de pouvoir d'achat des salariés.
Regardez L'éco & You du 13 décembre 2024.

Catégorie

🗞

News

Transcription

Afficher la transcription complète de la vidéo

00:00Pour les augmentations de salaires, ça sent le sapin, j'ai envie de dire, pour l'an prochain.

00:04Martial You, mauvaise nouvelle en perspective puisque les salaires devraient moins augmenter l'année prochaine,

00:10plus 2,47% selon l'étude annuelle du cabinet Alixio.

00:14Oui, les salaires c'est le contraire des prix à la pompe.

00:17En général, le carburant il répercute immédiatement les hausses du cours du bruit de pétrole dans les stations services

00:23et ils mettent un tout petit peu plus de temps à prendre en compte les baisses du baril.

00:27Pour les salaires, on met du temps à rattraper les niveaux de l'inflation quand ça monte,

00:31mais on applique tout de suite la modération salariale quand l'inflation descend.

00:352,47% de hausse en moyenne, c'est un niveau correct, médiocre ou scandaleux ?

00:40Les patrons sont inquiets et franchement on peut le comprendre en ce moment.

00:43Plus de 47%, c'est pas choquant si on compare cette hausse globale à l'inflation.

00:48Les retraites par exemple au 1er janvier prochain qui suivent l'inflation seront revalorisées de 2,2%.

00:54Donc c'est correct, mais évidemment c'est moins que cette année où les augmentations de salaires étaient de 3,5%.

01:00Oui, mais ces dernières années, l'inflation était très forte.

01:02Oui, vous avez raison et c'est là que le bas blesse.

01:04Le problème n'est pas 2025, le problème ce sont les années de très forte inflation

01:09où les salaires n'ont pas suivi l'évolution des prix.

01:12Il y a un paradoxe très français, on a un coût de la main d'oeuvre élevé

01:15mais une grande majorité des salaires sont bas par rapport au niveau de la vie du pays.

01:20Nous avons 17,3% des employés au SMIC, c'était 11% en 2015.

01:26Le marché du travail s'est paupérisé.

01:29Donc les salaires progressent moins vite que les prix.

01:31Oui, c'est ça. Si on prend les chiffres de l'INSEE, en 2023 les salaires ont progressé de 4,1%

01:37mais l'inflation était de 4,9%.

01:40Donc il y a eu perte de pouvoir d'achat.

01:42Un salarié était moins à l'aise financièrement fin 2023 qu'en 2019.

01:47Mais c'est maintenant qu'on va vraiment s'en rendre compte.

01:50Pourquoi ?

01:50Parce que pendant le pic d'inflation, il y a eu un amortisseur puissant, l'État.

01:55L'État a compensé le manque de hausse salariale par le bouclier tarifaire, les primes Macron.

02:00Aujourd'hui tous ces dispositifs ont disparu.

02:02Vous savez que 4% seulement des entreprises prévoient de verser la prime Macron cette année.

02:07L'inflation diminue, c'est vrai, mais les prix restent supérieurs à ceux de 2020

02:11et on mesure donc la perte de pouvoir d'achat que nous avons subie en 4 ans.

02:15Et est-ce que ça pourrait occasionner des tensions sociales dans le pays ?

02:17C'est difficile à prédire.

02:19Une entreprise sur deux dans le baromètre Alexio s'attend à des tensions

02:23à cause des salaires dans les prochains mois.

02:24On en voit d'ailleurs quelques-unes de ces tensions déjà.

02:27Mais ça n'est pas certain parce que si le chômage recommence à monter,

02:31les travailleurs vont avoir peur de perdre leur emploi et seront donc moins revendicatifs.

02:34Le marché de l'emploi se dégrade ?

02:36Très vite, très vite depuis quelques mois.

02:38Une entreprise sur deux va geler les recrutements

02:40et une entreprise sur trois prévoit même de réduire ses effectifs.

02:43Quels sont les métiers où on a une chance d'être plus augmenté qu'ailleurs ?

02:46Journaliste ?

02:47Je ne l'ai pas vu dans la liste.

02:51Si on prend l'étude Robert Walters,

02:53ce sont surtout les cadres qui vont avoir des augmentations supérieures à la moyenne.

02:57Normal parce qu'on manque de managers.

02:59Quelques exemples.

03:00Les financiers qui sont spécialisés dans les rachats d'entreprises,

03:03plus 5% annoncés.

03:05Un responsable cybersécurité, un ingénieur intelligence artificielle,

03:08ils peuvent espérer entre 3 et 4%.

03:10Les postes aux ressources humaines, si on licencie ou si on restructure, il en faut.

03:15Et c'est plus 4%.

03:16En revanche, les métiers du commerce ou de la construction

03:19sont à l'image de leur secteur en bas du classement

03:21avec des hausses de 2,1 à 2,2%.

03:24Merci beaucoup Marcien.

Recommandations