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SMART IMPACT - L'invité de SMART IMPACT : Mathieu Horn (triPica)
B SMART
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09/12/2024
Lundi 9 décembre 2024, SMART IMPACT reçoit Mathieu Horn (Président, triPica)
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🗞
News
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00:00
L'invité de Smart Impact, c'est Mathieu Horn, bonjour.
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Bonjour.
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Bienvenue.
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Vous êtes le président de Tripika, l'entreprise que vous avez créée en 2016.
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Pour mieux comprendre quel service propose Tripika, c'est quoi votre métier ?
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Tripika, c'est un outil de monétisation des nouveaux usages qui sont liés à la transition
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énergétique, mais aussi à la transition dans le monde des télécoms.
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On gère les clients et les offres des fournisseurs d'énergie et des opérateurs téléphoniques
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et opérateurs mobiles.
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Cette monétisation, elle se fait comment ? C'est quoi le principe en fait ?
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Le principe, c'est qu'on le connaît bien dans les télécoms, il y a une grande concurrence
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par les offres.
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Plus de gigas, plus de voix, des services.
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On connaissait moins ça dans le monde de l'énergie.
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En fait, l'énergie est en pleine transformation liée à la transition énergétique.
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On voit des nouveaux modèles économiques qui sont en train d'apparaître, nouveaux
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modèles qui sont liés à la transition vers notamment le renouvelable et qui vont se transformer
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et se matérialiser dans les factures des clients par des nouvelles propositions qui
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sont très différentes de celles qu'on a l'habitude de voir et de payer.
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Ces nouveaux modèles, si on rentre dans le détail, si on se dit que l'objectif c'est
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de sortir des énergies fossiles, ok très bien, tout le monde est à peu près d'accord
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sur l'idée de départ, sauf est-ce que ce n'est pas illusoire à court terme ?
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Illusoire non, c'est une nécessité de sortir des énergies fossiles, nécessité
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à deux titres.
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D'abord parce qu'on a un objectif net zéro sur la partie CO2, l'Europe demande à ce
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qu'on soit net zéro d'ici 2050 et ça, ça passe par un passage vers la sortie du
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fossile et donc le développement du renouvelable.
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Et puis aussi une nécessité d'un point de vue souveraineté, il faut qu'on arrive
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à se débarrasser de notre dépendance au gaz, au pétrole, au charbon pour certains
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pays.
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Donc c'est une nécessité.
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La France là-dedans est un petit peu dans un cas particulier puisqu'elle non seulement
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s'est déjà débarrassée d'une grande partie des énergies fossiles dans la génération
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d'électricité.
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Grâce au nucléaire notamment.
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Grâce au nucléaire mais c'est un peu, pour l'instant, l'exception européenne.
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Quand vous parlez de nouveaux modèles, qu'est-ce qui est en train de changer ? Rentrons dans
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le détail concrètement.
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Alors en fait, le grand challenge c'est l'intermittence, c'est qu'en fait on passe d'un monde où
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en fait on avait une courbe de consommation en fonction des saisons, du jour de la semaine,
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de l'heure de la journée et en fonction de cette courbe de consommation on avait la production
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qui allait avec.
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Tout ça c'était très simple et on avait une facture, on ne s'en préoccupait pas trop,
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tout allait bien.
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On passe à un monde des énergies renouvelables.
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Renouvelables, elles sont intermittentes.
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Il n'y a pas toujours du soleil, il n'y a pas toujours du vent et donc en fait il n'y
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a plus finalement une synergie forte entre la courbe de consommation et la courbe de
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production.
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Et ça, ça change tout en fait.
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Ça, ça impose de dire finalement il va falloir adapter un petit peu la façon dont on consomme
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à la façon dont on produit maintenant et plus l'inverse.
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Et donc ça ne peut se faire qu'en faisant passer un signal prix dans les offres et dans
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les factures.
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Et là il y a plein de choses qui sont en train d'arriver.
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Alors on connaît en France assez bien et c'est assez spécifique à la France le principe
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des heures pleines, heures creuses.
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Mais en fait l'extension de ce système-là c'est la tarification dynamique, c'est-à-dire
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qu'on va finalement payer l'électricité en fonction de sa valeur tout au long de la
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journée.
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Et parfois l'électricité elle est même négative.
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On est prêt à vous payer pour consommer de l'électricité en journée.
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Parce qu'il y a un surplus et il faut bien l'écouler.
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Exactement.
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Donc soit on le revend à l'étranger, soit on va proposer des modèles économiques.
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On va dire si vous voulez consommer à 18 heures le soir, ça va être très cher.
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Donc ce n'est peut-être pas le bon moment.
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Donc ça va être punitif.
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En revanche si vous voulez consommer au milieu de la nuit ou en journée quand il y a beaucoup
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de soleil, là au contraire ça va être très incitatif.
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Donc vos clients, vous les aidez justement à moduler leur consommation d'électricité
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en fonction de ce marché ultra évolutif ?
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Oui.
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Mes clients ce sont des fournisseurs d'électricité en France, en Allemagne, bientôt en Italie.
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Et il ne vous a pas échappé que puisque le système était jusqu'ici très simple,
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les systèmes d'information qui sont derrière et qui gèrent les clients et qui gèrent
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les offres du côté de l'énergie ne sont pas du tout aussi évolués que ce qu'on
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a connu dans les télécoms par exemple.
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Et donc en fait il y a un grand mouvement de changement chez tous les fournisseurs d'énergie
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sur cette partie activité retail, la partie commerciale, pas la partie production, c'est
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la conséquence de l'évolution de la production.
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Il y a une vraie évolution et pour dire ok il faut changer le système d'information,
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il faut trouver des systèmes modernes qui vont être capables de passer d'un monde
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où en fait on avait une, deux relèves de son compteur électrique par an, à un monde
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où on a une lecture de votre compteur et de votre consommation toutes les 15 minutes.
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Donc on passe à un monde du temps réel et ce monde du temps réel, grâce au compteur
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communiquant, il permet de mettre derrière des offres qui sont telles que la facturation
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dynamique et d'autres.
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Si on se place de l'autre côté, du côté d'un client, d'un fournisseur d'énergie,
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qu'est-ce qu'il doit changer lui ?
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Alors il va changer pas mal de choses, enfin il n'est pas obligé.
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Je pense qu'on va avoir une masse de la population qui va rester sur des offres simples
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parce que cette complexité qui arrive dans le monde de l'énergie, elle n'est pas si
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simple à aborder d'un point de vue utilisateur final, donc il y a un gros effort pour rendre
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ça compréhensible.
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Mais ce qui va changer pour lui, c'est qu'il a maintenant plusieurs choix.
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Il peut, s'il cherche à payer moins cher, parce qu'on ne sait pas trop ce qui va se
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passer dans le prix gros d'énergie, mais globalement la tendance est plutôt à la
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hausse, il peut choisir de jouer le jeu de la flexibilité et donc de dire je vais consommer
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au bon moment, ou je vais m'équiper de radiateurs un peu intelligents qui vont faire
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que je vais éviter de chauffer trop fort quand le prix de l'énergie est cher.
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Donc il peut faire ça.
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Il peut aussi produire, il peut devenir producteur d'électricité en installant des panneaux
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solaires sur son toit.
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Et donc ça, ça se fait au niveau individuel, ou ça peut se faire au niveau un peu collectif.
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Évidemment, ou de moins pour une entreprise, profiter d'un toit d'entrepôt, etc.
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Exactement.
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Et là, ça aussi c'est un nouveau challenge pour les producteurs et pour Enedis qui gère
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le réseau électrique.
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C'est-à-dire qu'on n'a plus quelques centrales, mais en fait on a des centrales qui sont un
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peu délocalisées et qui produisent de l'énergie qui est consommée localement au lieu d'être
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injectée sur le réseau.
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Donc je peux flexibiliser ma consommation, je peux produire moi-même et auto-consommer
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et puis le surplus le revendre au réseau en fait, le ré-injecter au réseau et revendre
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cette électricité.
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Et puis le troisième point, c'est je peux stocker.
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C'est-à-dire je produis, mais si je produis de l'électricité sur mon toit à 14 heures,
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c'est peut-être pas là ou moi j'en ai peut-être pas besoin non plus.
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Donc si je pouvais la stocker dans une batterie pour la réutiliser plus tard ou pour la ré-injecter
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plus tard, ça c'est intéressant.
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Et là-dessus, il y a un développement très très intéressant qui vient d'arriver, c'est
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que équiper une batterie à son domicile, ça paraît bizarre.
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En revanche, acheter une voiture électrique qui est équipée d'une batterie, là tout
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d'un coup on se retrouve dans cette électrification des usages, le passage du pétrole vers la
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voiture électrique et on se retrouve avec une batterie à domicile.
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Et ça, ça ouvre des nouvelles perspectives.
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Et Renault, grâce au lancement de sa Renault 5 électrique, cette Renault 5, elle est V2G,
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véhicule to grid.
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Eh bien Renault est devenue fournisseur d'électricité en s'associant à différents acteurs, notamment
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de Mobility House qui est un nouveau fournisseur sur le marché français, et Tripica qui fournit
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donc le système de monétisation qui est derrière de Mobility House.
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Et donc quand on achète sa Renault 5, on est maintenant abonné chez Renault, chez
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Mobilize.
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Alors il nous reste deux minutes, je voudrais qu'on parle de nucléaire parce que vous avez
08:00
publié une tribune dans les échos sur les atouts de la France en matière d'intelligence
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artificielle générative grâce à son industrie nucléaire.
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Il faut peut-être rapidement faire le constat, l'IA générative, elle est ultra gourmande
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en énergie, ça c'est un point de départ.
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Oui, une requête vers Chad GPT et Concert, c'est 10 à 15 fois plus de ressources énergétiques
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qu'une requête sur Google.
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Donc on voit bien qu'à la fois pour l'utilisation et pour l'entraînement des modèles d'IA,
08:29
ça demande une énergie considérable.
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Et donc les géants du numérique qui sont en train de batailler sur l'IA, ils prévoient,
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ils ont peut-être d'ailleurs déjà commencé, de construire des mini réacteurs, c'est ça ?
08:41
Tout à fait, les grands acteurs aux Etats-Unis se disent comment faire maintenant quand je
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construis un datacenter pour pouvoir l'alimenter ? Et le plus simple, on se dit c'est de brancher
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ça dans la prise électrique, mais bien non, en fait maintenant chaque datacenter vient
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avec une source de production d'électricité locale, la fameuse autoconsommation dont on
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parlait tout à l'heure au niveau des entreprises.
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Et comme pour l'IA on a besoin d'une source qui soit, pour le coup, pas intermittente,
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le choix d'aller vers le nucléaire est en train de se faire.
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On voit ça aux Etats-Unis, mais en France on les a déjà, on a déjà 56 réacteurs
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nucléaires.
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C'est un atout formidable en France sur la partie énergétique.
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Avec effectivement ce chiffre, 2030, les centres de données pourraient représenter 8% de
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la consommation énergétique américaine contre 3% aujourd'hui, sauf que est-ce qu'on est
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prêt pour des mini réacteurs ? On sait bien qu'il y a eu une impulsion gouvernementale
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ou présidentielle là-dessus, mais on en parle pour dans plusieurs décennies quand même.
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Oui, ça va prendre du temps, il y a plein de start-up aux Etats-Unis qui travaillent
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d'arrache-pied là-dessus.
09:43
Il y en a aussi en France, il y a une filiale d'EDF qui est dédiée au déploiement, au
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développement d'un modèle de ce type de réacteur.
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L'idée c'est pas tant de l'utiliser en France que plutôt dans une logique d'export,
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de ce que je comprends de la politique d'EDF.
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En France, encore une fois, on est déjà équipé, il y a une nouvelle ambition de création
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de 6 nouveaux réacteurs nucléaires d'ici 2035, mais là on parle d'OPR2, des choses
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beaucoup plus puissantes.
10:08
Merci beaucoup Mathieu Horne et à bientôt sur Be Smart For Change.
10:12
On passe tout de suite à notre débat, comment aider les femmes sans-abri en France.
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