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Sébastien DOUAUD - Asso ADAES 44
ici Loire Océan
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25/11/2024
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🗞
News
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00:00
France Bleu Loire Océan dans Ici Matin, c'est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes aujourd'hui.
00:05
Et l'invité d'Ici Matin avec vous, Nicolas Creuzet, l'organise des stages pour mari et conjoints violents qui ont été condamnés.
00:11
Bonjour à vous Sébastien Douault.
00:13
Bonjour.
00:13
Merci d'être en direct dans le studio d'Ici Matin.
00:15
Vous êtes un des responsables de cette association ADAES 44, accompagnement éducatif et social en Loire-Atlantique.
00:21
Et au sein de cette association, vous pilotez donc ces stages pour personnes condamnées pour violences conjugales.
00:26
Disons-le tout de suite, ce sont des stages obligatoires.
00:28
Absolument.
00:29
Ça fait partie de leur peine ?
00:30
Oui.
00:31
Et d'ailleurs, ça coûte cher.
00:33
Oui, 300 euros, deux jours de stage, plus un entretien post-stage à dix jours.
00:37
Combien de personnes ? Combien de sessions ?
00:39
Alors, on en fait beaucoup dans le département du 44.
00:42
Donc je précise, pour les deux juridictions de Nantes et Saint-Nazaire, on est à 60 stages par an.
00:46
Donc vous imaginez une bonne dizaine de personnes.
00:49
Oui, c'est ça. En gros, c'est ça.
00:51
Ce qui mobilise beaucoup mes équipes sur le service pénal dont je dépends.
00:54
Donc ça fait 600 personnes qui passent entre les mains à peu près par an.
00:58
Essentiellement des hommes ?
00:59
Dans la très très large majorité, oui.
01:02
Dans la très très large majorité des hommes.
01:03
Et quel est le profil ?
01:05
Est-ce que les violences conjugales sont réservées à un certain type de population ?
01:09
Eh bien non. La réponse est non.
01:11
Les ventailles des personnes qui se présentent sur ces stages-là sont vraiment très variées.
01:18
On a affaire à des personnes qui ne se seraient probablement jamais croisées auparavant,
01:23
et qui là, pour une raison particulière de quelque chose qui s'est passé à domicile,
01:26
dans un cadre d'intimité, et qui n'auraient jamais dû être,
01:29
se retrouvent à s'engager en réflexion avec nous sur ce qui a pu se passer et ce qui ne devrait plus se passer.
01:34
Ça va de l'ouvrier, de l'intérimaire, au chirurgien, au professeur de médecine, à l'ingénieur.
01:40
L'avocat aussi.
01:42
Absolument.
01:44
Les ventailles larges.
01:46
On peut imaginer, en tout cas vous allez nous le dire, que les hommes quand ils arrivent là, ils ne sont pas contents d'être là.
01:50
Oui, je peux vous garantir que quand le stage démarre le matin, les mines sont fermées.
01:54
Le cadre est fortement posé, évidemment.
01:57
Et l'idée pour nous, c'est de leur situer un peu les choses en affirmant qu'on est là pour les informer.
02:03
Et pour les impacter sur ce qui a pu se passer,
02:06
et surtout sur ce qu'ils ont certainement un peu minoré, voire beaucoup minoré,
02:09
de ce qui s'est joué dans leur cadre d'intimité.
02:11
Mais la technique donc, c'est de les faire parler. Il faut qu'ils vous racontent pourquoi ils sont là.
02:15
Nous sommes formés à l'école canadienne.
02:18
Donc on a, nous, la manière de procéder, c'est le tour de table,
02:23
et de les solliciter sur ce qu'ils sont capables de dire de leur situation.
02:26
Et donc de là, on tire des fils.
02:27
Parce que vous, vous avez le dossier. Vous savez sur chaque cas, en gros, ce qui s'est passé, pourquoi il a été condamné.
02:32
On a les éléments. Maintenant, l'important, c'est qu'ils nous resituent, eux, le timing,
02:36
la manière dont ils ont été entrepris,
02:38
et ce qui s'est passé en termes de procédure judiciaire,
02:41
et la façon qu'ils ont, ou pas, d'imaginer les conséquences à l'œuvre de ce qui s'est passé à la maison.
02:45
Oui, c'est ça. Parce que l'idée, c'est qu'eux, ils mettent peut-être pas des mots sur quelque chose
02:50
qu'ils trouveraient comme un acte banal, alors que c'est un acte pénalement condamné.
02:54
Absolument. On a affaire à des personnes qui minimisent grandement ce qui a pu se passer,
02:59
qui sont dans une forme de déni pour certains,
03:01
mais qui sont, on en fait l'expérience quasiment toutes les semaines,
03:05
capables de s'ouvrir et de discuter sur un domaine qui est éminemment difficile,
03:10
mais qui est rendu possible parce qu'ils sont entre pairs, en fait.
03:14
Et donc, ils enlèvent très vite le comparatif de qui a fait le pire,
03:18
pour essayer de situer ce que j'ai fait moi, au regard de ce que je peux comprendre de la situation de l'autre.
03:22
C'est comme ça qu'on les amène.
03:23
Vous vous animez, donc Sébastien, de hausser les stages au sein de l'association départementale
03:27
d'accompagnement éducatif et social de Loire-Atlantique.
03:30
Vous disiez tout à l'heure, ça commence par un tour de table.
03:32
Mais comment vous désignez le premier qui parle ? Parce que le pire, c'est quand même le premier.
03:36
Les animateurs, ils sont avec l'accueil qui est fait dans les minutes d'avant,
03:41
la manière qu'ils ont de positionner les choses.
03:43
Et puis, tout l'enjeu, c'est d'aller trouver la personne qui va être en situation de prendre une parole.
03:48
C'est peut-être la plus ouverte déjà ?
03:50
Pas forcément.
03:52
Mais la personne dont on va estimer qu'elle va avoir les prérequis et l'attitude susceptibles
03:57
de gérer son stress et de pouvoir être à même d'en dire quelque chose.
04:01
Après, on est capable de mettre à l'aise.
04:04
Parce que l'idée, ce n'est pas d'être moralisateur.
04:06
Pense sur le bec, ça ne servirait à rien.
04:08
Absolument pas.
04:09
Vous avez des partenaires dans ces stages.
04:11
Les gendarmes qui viennent notamment pour évoquer les gardes à vue.
04:13
Parce que peut-être que certains d'entre vous ne comprennent toujours pas pourquoi ils se sont retrouvés en garde à vue.
04:17
La procédure, elle est lourde.
04:18
Parce qu'en fait, on est dans du délictuel.
04:20
On est dans des choses qui sont passibles de plus de 50 ans d'emprisonnement.
04:24
Forcément, il reste très marqué par le fait d'être enquête de flagrance.
04:28
Un poli-gendarmerie qui descend à la maison.
04:30
Il part.
04:31
Ça, il raconte très bien.
04:32
Le traumatisme de la garde à vue qui en est un.
04:34
C'est impactant.
04:35
Maintenant, il faut qu'on définisse le pourquoi.
04:36
Sortir de ça, évidemment.
04:38
Donc, il y a une démarche de protection.
04:40
On a choisi d'incarner fortement au sein de ce stage la manière dont les questions émergent.
04:45
Et d'avoir une réponse par un professionnel qui est en situation de discuter avec eux de pourquoi ça s'est passé comme ça.
04:50
Donc, le gendarme, les associations de victimes, d'addiction aussi.
04:53
Parce qu'il y a un lien qu'on peut faire avec l'alcool, la drogue et la violence.
04:57
Statistiquement, en tout cas.
04:59
Statistiquement, c'est plus délicat.
05:01
Mais on sait la prévalence de prises de toxiques de tout ordre.
05:05
L'alcool, oui.
05:08
Les médicaments eux aussi.
05:10
Le cannabis.
05:11
Là, on parle.
05:13
L'alcool, souvent.
05:14
Et donc, l'importance pour nous d'avoir Addiction France à ce stage là,
05:17
c'est d'être sur un degré de réflexion sur la place que prend le produit
05:21
dès lors que la personne commence à être très très mal à la maison.
05:25
Et en fait, on s'aperçoit qu'ils ont eu, eux, à pouvoir mesurer à certains moments
05:29
qu'ils étaient déjà très très mal dans leur circonstance.
05:31
Donc, il y a le déclic.
05:32
On consomme.
05:33
Et après, on perd peut-être le contrôle de certains gestes.
05:35
Un mot aussi.
05:36
Là, on parle des violences.
05:37
Dans l'imaginaire des gens, c'est le bourre-pif.
05:40
Ou c'est la claque.
05:41
Mais la violence, c'est déjà des mots.
05:43
Et parfois, c'est aussi des violences sexuelles.
05:45
C'est pas parce qu'on est en couple
05:47
qu'on fait ce qu'on veut de sa compagne ou de son compagnon.
05:50
Et là, pour le coup, vous l'avez aussi, ça.
05:53
La question du consentement.
05:54
Pas ce soir, chérie, j'ai pas envie.
05:56
On ne l'a pas.
05:57
On l'amène.
05:58
On l'amène nécessairement.
05:59
Parce que c'est clairement le pan des violences
06:01
qui se retrouve de loin le plus minoré.
06:04
La bonne tradition du devoir conjugal.
06:07
Elle est encore très présente.
06:09
Malheureusement, c'est 2024, mais on en est encore là.
06:11
Donc, on a à définir ce qu'est un viol.
06:13
On en a à définir ce qu'est le respect minimal
06:18
à avoir dans une relation dite équilibrée et en couple.
06:21
Et puis, il y a un autre élément, je vais vous le dire,
06:23
en dehors des éléments sexuels,
06:25
c'est que la parole est importante.
06:27
Et on a une phrase qu'on aime bien rappeler,
06:29
c'est qu'Aimé Césaire dit que les mots sont des glaives.
06:32
Et les personnes qui se retrouvent en situation
06:34
vraiment d'avoir vécu une situation d'emprise à la maison
06:36
se souviennent majoritairement des mots employés,
06:39
rabaissants au possible.
06:41
Et on sait que la trace laissée psychologiquement est hyper importante.
06:43
La puissance et la douleur de certains mots.
06:46
Merci, restez avec nous Sébastien Daoud.
06:48
On va poursuivre cette séquence
06:50
et ce moment de discussion avec nos auditeurs à présent.
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