RETRAITES - Faillite, mode d'emploi

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21/11/2024

L'abrogation de la réforme des retraites passée en commission : aucun de ceux qui ont voté et vont voter n'en assumeront les conséquences, c'est à dire une crise financière.
Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 21 novembre 2024.

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00:007h17, l'édito de RTL Matin avec vous, Etienne Gernel, directeur du Point.

00:08Bonjour Etienne.

00:09Alors, la brogation de la réforme des retraites, ça y est, est en marche à l'Assemblée.

00:12La proposition de loi venue de la France Insoumise a été adoptée hier en commission et hier

00:17matin, ici même sur RTL, Marine Le Pen, d'ailleurs, nous disait qu'elle voterait

00:22cette proposition de loi.

00:24Tout ça vous a presque empêché de dormir.

00:26Non mais, un moment, marche sur la tête, la France est déjà au bord du cataclysme

00:30de la crise de la dette et on décide de se danser la gigue au bord du précipice.

00:34Hier, donc, abrogation de la réforme des retraites de 2023 en commission avec les voix

00:38de la gauche, plus celle du RN, soyons clairs, si ça allait jusqu'au bout, la crise financière

00:43ne serait plus un risque, elle serait une certitude.

00:46Si on veut le FMI à Paris, très bien, continuons comme ça.

00:50D'accord, mais est-ce que ça a vraiment une chance d'aboutir cette abrogation de

00:53la réforme des retraites ?

00:54Aujourd'hui, ça paraît peu probable, le texte sera discuté par bris, vous savez,

00:58au cours de la niche parlementaire LFI, puis celle des communistes, puis celle des écologistes.

01:02Ce n'est pas sûr que ça suffise et puis surtout, il y a l'article 40 de la Constitution,

01:06vous savez, qui empêche les parlementaires de voter des mesures qui plomberaient les

01:10comptes publics.

01:11À moins, donc, de proposer une compensation et là, en l'espèce, LFI propose en compensation

01:17une surtaxe sur les sociétés pétrolières et gazières, ce qui est très loin de faire

01:22le compte.

01:23Je ne vois pas comment, pour l'instant, ça pourrait aboutir.

01:25C'est plutôt une farce, mais je vais vous dire, elle n'est pas très drôle, cette farce.

01:29Pas très drôle, mais pourquoi tout ça vous déprime autant ?

01:31Parce que ça raconte ce divorce incroyable entre notre classe politique et la réalité.

01:37Les retraites, vous savez, c'est de la démographie, c'est du dur.

01:41L'augmentation de l'espérance de vie, la diminution du ratio entre actifs et retraités,

01:46aucun système ne peut tenir avec une retraite à 62 ans dans un pays européen.

01:51La preuve, vous savez, aucun, et je dis bien aucun, des pays frontaliers de la France métropolitaine

01:56n'est en dessous de 65 ans.

01:58Allemagne, 67, Italie, 67, Espagne, 66 ou 67.

02:03Le plus généreux, c'est la Belgique, 65 ans.

02:07Mais enfin, qu'est-ce qu'on croit ? Est-ce qu'on croit que nos voisins sont tous des

02:10sadomasochistes ?

02:11Mais attendez, vous parlez, Etienne, du divorce entre notre classe politique et la réalité,

02:14mais il y a aussi l'opinion publique.

02:15Les sondages disent que les Français sont favorables à cette abrogation.

02:19Mais c'est vrai, Thomas, mais si vous demandez aux gens, s'ils veulent qu'on augmente tous

02:22les salaires de 20, 30, 50%, peut-être qu'ils seront d'accord aussi, et moi aussi d'ailleurs,

02:26très bien, formidable.

02:27Mais après, c'est le rôle des responsables politiques d'exposer les conséquences et

02:31de dire les choses honnêtement.

02:33Alors je vais vous dire, d'une certaine façon, que LFI et le RN portent ce message.

02:38On peut le comprendre, ils sont une opposition radicale, certains diront populiste, mais

02:43qu'importe.

02:44La première responsabilité, c'est quand même celle des partis dits de gouvernement

02:47qui n'ont jamais eu le courage de dire clairement la réalité, même si elle est désagréable.

02:53La démagogie ambiante, vous savez, elle est aussi encouragée par la poltronnerie de ceux

02:58qui se disent.

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