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  • 20/11/2024
Déclaration d'Alain Claude Bilie-By-Nze, président de la Plateforme Ensemble pour le Gabon

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00:00Mesdames et Messieurs de la presse, Mesdames et Messieurs,
00:18La plateforme Ensemble pour le Gabon, dont les principaux acteurs m'accompagnent cet après-midi,
00:27a souhaité aujourd'hui livrer devant vous et à travers vous à la communauté nationale et
00:41internationale nos réflexions et les conséquences que nous tirons de ce qui vient de se passer.
00:49Le 16 novembre 2024, les Gabonaises et les Gabonais étaient appelés à s'exprimer dans les
01:00urnes pour adopter ou rejeter une nouvelle constitution. Dès le départ, et comme vous le
01:14savez, avant même que le vote ait eu lieu, la plateforme Ensemble pour le Gabon avait attiré
01:24l'attention des uns et des autres sur la dangerosité du texte qui a été proposé par les militaires.
01:33L'histoire nous donne aujourd'hui raison. Les Gabonaises et les Gabonais se sont massivement
01:46détournés des urnes. Cette abstention record est une victoire éclatante pour tous ceux qui
01:58se sont mobilisés en faveur du nom à cette constitution. Nous les en remercions très
02:09sincèrement et les appelons à adopter et à conserver fermement cette position. Nous pensons
02:22plus particulièrement à nos frères et sœurs de la diaspora qui ont lancé un signal fort en
02:31refusant, mais surtout en votant non à cette constitution qui, si elle était adoptée,
02:42mise en œuvre, posera plus de problèmes au Gabon qu'il n'en avait avant. Par cette abstention
02:52dis-je, le peuple gabonais dans son ensemble a envoyé un message. Et cette victoire de l'abstention,
03:03c'est le rejet à la fois du CTRI et de ses méthodes, mais aussi de la constitution proposée.
03:12Le petit patouillage grossier des chiffres a eu pour avantage de faire tomber les masques du
03:21CTRI qui, pourtant, avait accusé le pouvoir précédent d'avoir tronqué les résultats des
03:29élections présidentielles de 2023, justifiant ainsi sa prise de pouvoir par les armes. Et voilà
03:35qu'il vient lui-même de tronquer les résultats des élections référendaires. Comme nous le
03:41disions, blanc bonnet, bonnet blanc, ôte-toi que je m'y mette, le CTRI a donc tombé le masque.
03:47Le dévoilement du vrai visage du CTRI est aussi la preuve que le débat que les partisans de
03:55NON ont porté a eu un large écho dans l'opinion et fait bouger les lignes. Certains s'attendaient
04:01à une balade de santé, d'autres à une simple propagande, mais le NON a su imposer le débat
04:08sur le vrai sujet, quelle constitution pour nous, pour nos enfants, pour notre pays.
04:13La très forte abstention ajoutée à l'expression du NON ayant pour coin commun leur rejet de la
04:23constitution sont une large victoire pour cette majorité silencieuse qui se dégage désormais au
04:31sein du corps social gabonais. Quatorze mois après les scènes de Liès, les Gabonais sont
04:38désormais dubitatifs et ne croient plus que le CTRI soit en capacité de porter le changement.
04:44Cependant, malgré le faible engouement observé sur l'ensemble du territoire national,
04:51les résultats rendus publics par le ministère de l'Intérieur indiquent miraculeusement un
04:58taux de participation de près de 52% alors qu'en 20 heures la veille, le même ministère de
05:05l'Intérieur annonçait un taux de participation de 71% après la fermeture des bureaux de vote.
05:12Un miracle en République gabonaise lorsqu'on peut avoir avant 20 heures les chiffres de la
05:19participation sur l'ensemble du territoire national. Il faut donc croire que tous les
05:23bureaux étaient connectés et que le territoire est désormais couvert à internet. Par quel miracle,
05:34mesdames et messieurs, car il s'agit bien là de la cour des miracles, par quel miracle est-on passé
05:40de 71% la veille de taux de participation à 52% désormais, soit 20 points d'écart, 20 points,
05:48par quel miracle si ce n'est pas la preuve de chiffres préfabriqués qui étaient en boîte
05:54avant même les élections. À la lecture, les résultats annoncés, les miracles ne se sont
06:02pas vraiment produits dans les provinces du Haute-Goué et du Wollintem, dans lesquelles
06:07il n'y a eu ni malades, ni empêchements, ni décès depuis la dernière élection présidentielle de 2023.
06:14En réalité, tout le monde aura compris, le taux réel d'abstention avoisine 70%, soit un taux
06:24de participation réel de 30%. En effet, même le quotidien national l'Union que l'on ne saurait
06:32aucunement se tourner d'acquaintance avec les partisans du NON, dans son numéro d'aujourd'hui,
06:37le numéro 14680, a pu noter, et je cite le quotidien l'Union, « Martine Oulabo,
06:47baromètre du processus électoral, sera restée samedi sans affluence des grands joueurs. » Sur
06:56la même page, je cite toujours l'Union et ils ajoutent « Les électeurs ont boudé le rendez-vous. »
07:03Même quand l'Union peut écrire ça, le quotidien national peut l'écrire. Tous les observateurs ont
07:10pu remarquer que les bureaux de vote sont restés vides toute la journée. À Libreville, à Port-Gentil,
07:16à Makoku, à Lambaréné, partout, le constat était le même. Les chaînes de télévision, les chaînes
07:23de radio, les télé en ligne ont fait des reportages toute la journée. Gabo Media Time,
07:28Gabo News, etc. ont fait des reportages et ont présenté des bureaux vides toute la journée.
07:33Nous mettons au défi, ici et maintenant, le ministère de l'Intérieur de produire une seule
07:38vidéo autodatée, une seule, avec des files qui attendent. 52% de participation, c'est presque
07:45autant que la dernière présidentielle de 2023 qui était à 56%. Ça aurait dû conduire à des files
07:51d'attente devant les bureaux de vote. Il n'y avait aucune file d'attente parce que les
07:54Gabonais ont dit non. Ils ont rejeté massivement et la méthode est de t'être opposé par le CTL.
08:00Un autre miracle, mesdames et messieurs, puisqu'il n'y a que des miracles dans cette élection,
08:11c'est que tous les référendums organisés dans notre pays depuis 1958 ont toujours donné le
08:23oui gagnant à plus de 90%. 1958, 92,86%. 1995, 96,42%. Nous comprenons pourquoi,
08:38avant même le scrutin, le président du CTRI avait annoncé qu'il serait vainqueur à plus
08:45de 80%, plus de 90%. Il avait dit ce sera plus de 90% et son ministre n'a fait qu'appliquer les
08:53résultats préfabriqués. Nous n'en voulons plus dans notre pays. Tout semble donc avoir été mis
09:02en oeuvre pour qu'on en arrive là. Nous en avons pour preuve, mesdames et messieurs. Encore un
09:08miracle, le paiement des rappels soldes le 12 novembre 2024. Un miracle pour les finances
09:15publiques qui souffrent pourtant et on paye cela quatre jours avant le scrutin. L'incitation des
09:21militaires a voté oui sous peine de sanctions disciplinaires. Cela a été fait, cela a été dit
09:28et même au sein de la grande muette, beaucoup s'en sont plaint, beaucoup ont parlé. Les trois
09:34jours fériés non inscrits au calendrier des fêtes de la République gabonaise. Cependant,
09:39les Gabonais en ont profité pour rester chez eux. Ils ne se sont pas déplacés à voter.
09:44Autre miracle, la distribution des enveloppes d'argent sur le territoire national. On a eu
09:52des vidéos partout et les urnes, les urnes, mesdames et messieurs, qui étaient bourrées bien
09:58avant le début des votes. Les urnes non scellées et bourrées avant le début des votes. On arrivait
10:06à 7h30 pour voter, il y avait déjà certaines urnes qui étaient à moitié remplies. Chacun
10:10a pu l'observer. Et la volonté de tricher a été telle qu'à certains endroits, on a eu 120% de
10:17participation. Mesdames et messieurs, qui peut croire que les présidents du bureau de vote et,
10:27encore une fois, c'est l'Union qui le rapporte, ont dû demander à des journalistes comment on
10:31fait lors du dépouillement ? C'est dire où nous en sommes. Qui peut croire que les assesseurs
10:38du bureau de vote n'ont subi aucune formation, à tel point qu'on a laissé des personnes entrer
10:45avec des t-shirts portant « oui », avec des casquettes portant « oui » dans les bureaux
10:51de vote, à tel point que les affiches de campagne « oui » n'ont été retirées nulle part et que les
10:57voitures entrées partout le jour du vote, estampillées « oui ». Tout ceci, dans un pays
11:02normal, aurait conduit à l'annulation de cette mascarade. Cette parodie d'élections pose à
11:09nouveau le problème de l'organisation et de la gestion des processus d'électoraux dans notre
11:15pays, notamment par le ministère de l'Intérieur. Depuis le dernier dialogue national, on a désormais
11:21la démonstration qu'il faut absolument exclure le ministère de l'Intérieur de l'organisation
11:26des élections. Il est juge et parti. Il est au garde-à-vous devant son chef. C'est un ministère
11:31godillot qui ne fait que ce qu'on lui demande. Par conséquent, la plateforme Ensemble pour le
11:39Gabon rejette avec la plus grande fermeté les résultats rendus publics et qui sont une parodie
11:47de démocratie. Réaffirme son souci permanent de voir s'instaurer au Gabon un véritable état de
11:55droit démocratique. Alerte sur les conséquences et les pratiques que menacent l'unité nationale
12:02et la cohésion sociale. Exige le retrait du ministère de l'Intérieur de toutes les opérations
12:09électorales, y compris l'annonce des résultats. Questionne avec gravité le rôle de l'armée et
12:18notamment la garde républicaine dans la gestion du processus électoral. Exige un audit clair et
12:25indépendant du fichier électoral. Interpelle la communauté internationale et les amis du Gabon.
12:32Sur la nécessité de ne pas reconnaître les résultats tronqués de cette élection référendaire.
12:38Marque enfin sa profonde inquiétude quant à la volonté désormais affichée des militaires de
12:47s'accrocher au pouvoir coûte que coûte, vaille que vaille, quitte à se travestir,
12:51quitte à ne pas dire la vérité aux Gabonais. Par cette manipulation grossière et éhontée des
12:58résultats et du chiffre de la participation, le Seytheri vient d'entacher durablement sa
13:06crédibilité et il vient de faire la démonstration de ce qu'il n'est que l'autre visage de l'ancien
13:12système qu'il prétendait combattre. Il est sa continuité empire. La plateforme Ensemble pour
13:18le Gabon restera mobilisée pour dénoncer cette faufêture par tous les moyens légaux et
13:24démocratiques nécessaires. Je vous remercie.

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