Annie Viand, présidente de l'association Femmes Cheffes d'Entreprises (FCE) Chambéry Grand Lac

ici Pays de Savoie

08/11/2024

Les inégalités de salaires entre hommes et femmes on en parle sur France Bleu. Aujourd'hui 8 novembre, à partir de 16h48, les femmes commencent à "travailler gratuitement".

Catégorie

🗞

News

Transcription

Afficher la transcription complète de la vidéo

00:00L'inégalité des salaires entre hommes et femmes, on en parle aujourd'hui car nous sommes le 8 novembre et à partir de 16h48,

00:06rappelons-le, les femmes commencent à travailler gratuitement.

00:09Oui, c'est le résultat d'un calcul réalisé tous les ans par la newsletter féministe Les Glorieuses.

00:13Calcul qui se base sur des statistiques européennes.

00:16Selon l'INSEE, à temps de travail et post équivalent, les femmes sont payées 4% de moins que les hommes.

00:21C'est 14% si on prend en compte que le temps de travail.

00:24Bonjour Annie Vian.

00:25Bonjour, merci.

00:26Vous êtes présidente de l'association femme-chef d'entreprise Chambéry Grand Lac.

00:30Vous avez entendu ces statistiques.

00:32Dans le journal de 7h, on entendait aussi une Chambérienne dire qu'elle avait pris plusieurs années

00:37avant d'oser demander à son collègue homme combien elle gagnait, il faisait le même travail.

00:41Est-ce que le fait que ce soit encore tabou, finalement, de parler de salaire en France,

00:46c'est un frein et ça encourage cette inégalité homme-femme ?

00:50Oui, je pense en effet que notre pays est fait ainsi.

00:55Les femmes osent moins, on ne parle pas de salaire.

00:57Aussi bien entre les hommes d'ailleurs, parce qu'on a peur peut-être de perdre aussi un petit peu ce que l'on a.

01:03Mais déjà, ce que je voulais dire aussi, c'était que nous on ne voulait pas stigmatiser.

01:08Forcément mettre en opposition les hommes et les femmes, parce qu'il y a quand même des avancées.

01:13Même si on prend 4%, on a ralenti.

01:18Mais ce n'est pas acceptable quand même.

01:20On progresse.

01:21On progresse, mais ça ne reste pas normal.

01:23Et qu'est-ce qui bloque selon vous ?

01:26Quels seraient les leviers pour essayer d'avancer encore plus vite peut-être ?

01:30Peut-être déjà reprendre à la base au niveau éducation.

01:35Encourager aussi les femmes à faire des études.

01:38Des études qui sont dites plus masculines ou même pas spécialement masculines.

01:44Parce que c'est vrai qu'au niveau des ménageurs, bien souvent on est quand même lié par rapport aux études.

01:49On a une adhérente qui enseigne en langue étrangère.

01:54Et par exemple en section informatique, elle nous faisait remarquer que dans une classe de 30 personnes,

02:00elle avait 5 filles.

02:02Donc forcément l'inégalité elle est déjà là à la base.

02:04Ceci dit, à travail égal, c'est là où on retombe dans la statistique déglorieuse.

02:08À travail égal et à temps égal, on retrouve ces inégalités.

02:13Oui, alors ça c'est pas normal du tout.

02:15Sans parler du niveau d'études.

02:17Voilà, ça c'est pas normal du tout.

02:19Ensuite on a quand même progressé en France avec tout ce qui est les indices d'égalité homme-femme.

02:25Également les quotas.

02:28Après il y a beaucoup de choses en France qui sont obligatoires.

02:32Donc ça veut dire aussi que certaines entreprises ne respectent pas.

02:37Ne respectent pas ça.

02:39J'ai entendu également le reportage ce matin quand je suis revenue de congé maternité.

02:43C'est sûrement ça qui explique la différence de salaire.

02:46C'est interdit.

02:47En fait c'est interdit.

02:49Et parlez-nous du syndrome de l'imposteur.

02:52Qu'est-ce que c'est ?

02:53C'est surtout les femmes qui le ressentent ?

02:55Oui.

02:56On a toujours l'impression de ne pas être capable, de ne pas y arriver.

03:00Donc même une femme qui crée son entreprise va moins se payer qu'un homme.

03:04Parce qu'en fait elle va se dire il faut absolument que je sois sûre de pouvoir y arriver en termes de budget.

03:10Mais de la même manière quand elle va demander un crédit à la banque,

03:13elle va demander des crédits moins importants.

03:17Elle s'auto-censure finalement.

03:19Elle s'auto-censure.

03:20Parce qu'en fait déjà elle a vraiment envie d'y arriver.

03:26Elle a peur de ne pas pouvoir rembourser.

03:28Elles sont beaucoup plus pragmatiques.

03:30Et ça quelquefois on pense que c'est un manque de confiance.

03:35C'est un peu si on achète un produit beaucoup plus cher, forcément c'est de meilleure qualité.

03:39Donc si on nous demande un crédit moins important,

03:44c'est que le projet n'est peut-être pas aussi intéressant que ça.

03:477h49 sur France Bleu, Pays de Savoie.

03:49Notre invitée ce matin, Annie Vian, la présidente de l'association Femmes Chefs d'Entreprise en Savoie.

03:54Bien sûr on parle de cette inégalité des salaires entre les hommes et les femmes.

03:57Et ça vous interpelle certainement vous aussi.

03:59Mesdames, appelez-nous 0806 00 10 10.

04:02Il y a peut-être des femmes qui nous écoutent ce matin et qui finalement gagnent autant que les hommes aussi.

04:06Ça peut être intéressant d'en parler avec vous.

04:080806 00 10 10.

04:10Alors on va parler de les Glorieuses.

04:12Compare ce qu'il fait dans d'autres pays pour améliorer un petit peu ça.

04:16Alors par exemple, il y a instauré un congé parental équivalent pour les deux parents comme en Suède.

04:21Vous vous dites oui, mais en France on n'est pas encore adapté.

04:25Notamment les structures autour par exemple.

04:27Tout à fait.

04:29Alors c'est très bien, c'est un grand progrès.

04:31Parce qu'en effet, c'est bien aussi que le papa soit, comment je veux dire, soit impliqué.

04:35Ensuite, il n'y a que la femme qui porte l'enfant.

04:39Il n'y a que la femme qui accouche et il n'y a que la femme qui allaite.

04:41Voilà, donc déjà ça c'est quelque chose, c'est une donnée qui ne sera pas changeable.

04:46Et au niveau des infrastructures, dans les entreprises,

04:50toutes ne sont pas équipées pour pouvoir peut-être recevoir une femme qui reprend le travail

04:55et qui en même temps a besoin d'allaiter, par exemple.

04:57Et les crèches et les infrastructures...

05:00Et après il n'y en a pas suffisamment non plus, alors ça c'est plutôt peut-être en quantité.

05:04Parce que quelquefois on entend dire aussi que les crèches sont plutôt destinées aux femmes qui travaillent peut-être moins

05:11pour permettre qu'elles aient du temps pour elles.

05:16Donc on peut le comprendre et on peut l'entendre, mais en plus une femme qui travaille,

05:20forcément elle va être obligée de demander un peu plus de temps pour pouvoir s'occuper de son enfant.

05:25On termine par cet événement que vous organisez fin novembre.

05:28C'est une soirée économique à l'aéroport de Chambéry sur le thème de « Agir tous ensemble les chefs d'entreprise »

05:33avec des intervenants. Les témoignages c'est important pour faire avancer tout ça ?

05:37Oui, alors tout au long de l'année déjà, nous on essaye d'avoir des témoignages inspirants pour faire oser.

05:43Le thème de cette année on va dire c'est « Agir » parce qu'on agit pour la juste place de la femme dans les milieux économiques.

05:51Et on souhaitait à travers ces témoignages, alors c'est un événement qui est ouvert aux hommes, aux femmes,

05:57qui est d'ailleurs France Bleu, Pays de Savoie est partenaire, avec vraiment des profils de renom.

06:02On a Anne Lauvergeon par exemple, qui est une femme qui est fondatrice d'Areva,

06:09qui est quand même, je pense, un exemple. En termes de femmes, nous avons aussi Marie Bauchet, qui est la locale,

06:16pour la diversité, parce que bien souvent aussi, des fois on se demande si nous aussi, femmes, on n'est pas un peu prises dans cette catégorie.

06:23Et puis on a aussi des hommes, bien entendu, qui vont venir aussi témoigner, c'est important, sur des sujets comme l'écologie avec Cyril Dion,

06:30l'entreprise de demain avec Olivier Bas, et puis aussi Nicolas Bouzou, donc une très belle affiche.

06:37Et ce matin, ce sont des femmes qui veulent témoigner longuement sur ce sujet.

06:41Absolument, 0806 0010 10, l'inégalité des salaires entre les hommes et les femmes, on en parle avec vous.

Recommandations