• l’année dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:007h45, comprenez-vous la colère des agents des transports grenoblois, le droit de retrait de ces derniers jours ?
00:05Est-ce que par exemple vous avez prévu aujourd'hui de leur faire un petit message en montant dans le bus quand vous allez croiser votre chauffeur habituel ?
00:11Appelez-nous pour nous en parler 04-76-46-45-45 et réagir à ce que nous dit notre invité.
00:16Oui, Georges Garcia, bonjour.
00:18Oui, bonjour.
00:19Merci d'être en studio avec nous ce matin, représentant Force Ouvrière à M-Réseau, anciennement M-TAG.
00:24Les lignes fonctionnent normalement ce matin.
00:26Vous reprenez le travail après quasiment 48 heures de droit de retrait suite à un contrôleur menacé par arme à feu.
00:33Dans quel état d'esprit vous reprenez le travail ce matin ?
00:35Écoutez, il y a une sorte d'état d'esprit, un petit peu de déception et de colère au vu de la non reconnaissance de notre entreprise et de notre employeur.
00:44Il y a un goût amer ce matin.
00:46Un goût assez amer, oui, mais par contre une grosse inquiétude parce que malheureusement, nous évoluons,
00:51le service public grenoblois évolue dans un contexte bien particulier sur Grenoble.
00:55On a eu plus de 20 faits de violences extrêmes avec arme à feu.
00:59Malheureusement, on a perdu un agent municipal il n'y a pas très longtemps.
01:03Lilian Dejean.
01:04Exactement, oui.
01:05Et on a eu aussi un jeune de 15 ans qui a été tué, déblessé.
01:10Ça a tiré au mois de septembre, ça a tiré sur la place Saint-Bruno, près du tram.
01:14Donc vous pensez que c'est bien dans cet état d'anxiété et d'insécurité que le service public évolue.
01:21Mais ce n'est pas des faits qui se sont produits dans les transports ?
01:24Est-ce que vous trouvez que dans les transports, ça s'est particulièrement dégradé aussi ?
01:27Dans les transports, il y a deux choses qui se sont dégradées.
01:30A la fois nos conditions de travail, et c'est pour ça qu'il va y avoir une mobilisation générale au mois de décembre.
01:34Et à la fois justement ces phénomènes, ces faits d'incivilité,
01:38où à un moment donné, on est au cœur du système, sachant qu'on est à longueur de journée sur la ville.
01:43Et on a été malheureusement témoins de beaucoup de délinquances,
01:50avec des tirs près de la ligne A sur Saint-Bruno,
01:53avec des bus qui sont bloqués malheureusement par certains jeunes,
01:57pour regarder qui c'est qui est à l'intérieur et régler des comptes.
02:00On a eu des gens qui sont entrés dans des bus pour pouvoir choper un autre jeune et le démonter.
02:05C'est ce genre de choses qu'on a quotidiennement.
02:07Les transports sont le théâtre aussi de ces guerres de clans.
02:10On va revenir dans un instant sur la suite de votre mobilisation,
02:13parce qu'effectivement il y a une suite qui est annoncée en décembre.
02:15On peut d'abord filer au standard de France Bleu Isère, Mathieu.
02:18Tout à fait, nous accueillons Solange, qui nous appelle de Saint-Martin-des-Herbes.
02:21Bonjour Solange.
02:22Bonjour.
02:23Alors Solange, vous comprenez cette colère des agents des transports grenoblois ?
02:26Oui, je comprends très bien, parce que c'est vrai qu'on n'est même pas en sécurité,
02:30même dans le tram ou dans le car. On a peur.
02:33Donc selon vous, Solange, ces quelques jours de paralysie des transports,
02:38ils valent la peine, vu la problématique actuelle ?
02:41Oui, moi je comprends très bien leur colère.
02:44Vous la ressentez comment, cette insécurité dans les transports, Solange ?
02:48Quand vous prenez le tram, on a toujours peur qu'il y en a un qui fait des bêtises
02:53et qu'on n'a pas confiance.
02:55Et vous êtes déjà arrivé des soucis dans les transports, à vous Solange ou pas ?
03:00Moi, je me mets derrière les chauffeurs comme ça,
03:04des fois au tram, derrière, au front, ils se disputent et tout.
03:08D'accord, vous vous mettez près du chauffeur pour être un peu plus en sécurité ?
03:11Oui, voilà, c'est ça.
03:13Merci beaucoup Solange.
03:15Petite stratégie aussi de Solange en l'occurrence.
03:18Au revoir Solange, merci beaucoup.
03:20Faites comme Solange, appelez-nous 0476 46 45 45
03:24et passez aussi sur notre page Facebook Soazik.
03:26Et plein de messages de soutien ce matin aux agents de la TAG,
03:30vous êtes nombreux à réagir.
03:32Je ne vais pas tous les citer parce qu'il y en a beaucoup,
03:35mais on a Claudine par exemple qui nous dit
03:37« Je comprends la révolte face à cette insécurité, la peur qu'elle engendre. »
03:41Joss qui nous dit « On ne doit pas aller travailler la peur au ventre. »
03:45Eliane qui nous dit « Il faut se mettre à la place des conducteurs
03:47qui risquent leur vie en allant travailler. »
03:49Puis on a Olga et Franck qui sont un peu plus nuancés,
03:51qui pointent le fait que ce sont les usagers qui en pâtissent un petit peu.
03:55C'est l'usager qui est surtout pénalisé.
03:57Mais quelles solutions pour sensibiliser face à cette violence ?
04:00Nous écrit Olga ce matin.
04:02On a des gens qui sont effectivement très compréhensifs
04:04globalement face à ce mouvement.
04:06Soazik Polé l'a bien montré.
04:08Georges Garcia, représentant Force Ouvrière chez M-Réseau.
04:10Est-ce que vous trouvez qu'il y a un avant et un après,
04:12ou qu'en tout cas les gens sont plus compréhensifs vu la situation ?
04:15Oui, on a eu un certain nombre de témoignages,
04:18et même à l'instant en direct,
04:20et on remercie les auditeurs et les auditrices
04:22d'être solidaires justement avec eux
04:24et de reconnaître cette insécurité.
04:26C'est assez unanime, c'est assez nouveau quand même.
04:28Oui, assez nouveau non.
04:30Lorsqu'il y a eu des mobilisations à l'intérieur même de l'entreprise
04:33pour des histoires financières,
04:35on n'a pas eu forcément l'aval de l'ensemble de la population.
04:38Voilà, on parle de sécurité,
04:40et on remercie justement cette logique
04:42par rapport à l'insécurité grandissante sur Grenoble.
04:44L'année dernière, en 12 mois, nous avons eu 1350 faits.
04:47Cette année, à fin septembre,
04:49je n'ai pas les chiffres du mois d'octobre,
04:51je les aurai dans pas très longtemps,
04:53on est déjà au même nombre de faits.
04:55Donc vous voyez qu'il y a un instrument de cette incivilité.
04:58Et sur ces faits-là, nous avons,
05:00sur ces 1350 faits, nous en avons 532
05:02qui sont de l'atteinte au personnel TAG,
05:05avec des agressions, des altercations,
05:07que ce soit au niveau des contrôleurs voyageurs
05:09ou au niveau des conducteurs-receveurs.
05:11Une dégradation donc dans vos chiffres, vous le voyez.
05:13Et au standard de France Bleu Isère,
05:15encore une réaction de soutien.
05:17Exactement, Roselyne qui nous appelle de Coran.
05:19Bonjour Roselyne.
05:20Bonjour messieurs, mesdames, messieurs, voilà.
05:22Alors moi, je suis toujours étonnée,
05:24on parle de l'insécurité,
05:26toujours les marches blanches, les murs, tout ça.
05:29Bon, la police, elle fait son travail,
05:31les gens prennent de plus en plus de risques,
05:33je les admire, dans les hôpitaux,
05:35les pompiers, dans la police et tout,
05:37mais qui ne fait pas son travail ?
05:39C'est deux tiers de la justice,
05:41qui est dans ce pays trop laxiste.
05:43Moi, je pense qu'il faut vraiment s'attaquer
05:45à cette insécurité qui est vraiment exponentielle en France.
05:48On a un problème vraiment très français,
05:50bon ailleurs ça existe, mais là franchement,
05:52au niveau des dégradations routes, ça dépasse les bornes.
05:54Il y a des tribunaux, il y a aussi beaucoup de condamnations,
05:56alors il y a aussi des tribunaux
05:58qui sont très engorgés, Roselyne.
06:00Les gens sont relâchés dans la journée.
06:03J'en parle vraiment en connaissance de cause,
06:05je ne vais pas rentrer dans les détails,
06:07il y a des juges, des magistrats
06:09qui essaient de faire leur travail,
06:11qu'on bloque, il y a des gens très bien,
06:13on les bloque, dès qu'ils veulent
06:15faire exécuter la justice,
06:17c'est vert, et d'autres
06:19qui sont engorgés,
06:21mais enfin, quand on relâche des violeurs,
06:23des gars qui prennent 10 ans de taux,
06:25qui sont relâchés au bout d'un an pour meurtre au viol,
06:27il y a vraiment un problème dans la justice,
06:29et je suis quand même étonnée que pas un seul français,
06:31pas un seul mouvement, ne descende
06:33dans la rue pour exiger de la justice,
06:35qu'elle fasse son travail.
06:37Mais ça ne changera pas.
06:39– Je reviens au transport, s'il y a eu une grève
06:41en décembre, Roselyne, est-ce que vous la soutenez,
06:43est-ce que vous la comprenez ?
06:45– Je comprends tout à fait.
06:47Evidemment, ils ne vont pas cesser
06:49d'essouder comme ça, je comprends tout à fait,
06:51même dans les hôpitaux,
06:53les gens sont attaqués, la police se fait caillasser,
06:55mais enfin écoutez, qu'est-ce que c'est ce pays ?
06:57Non seulement c'est sale, c'est tagué de partout,
06:59les femmes n'osent plus sortir le soir,
07:01non, il y a quelque chose qui ne va pas.
07:03– On s'est entendu votre…
07:05– C'est bien planqué dans les campagnes et tout ça,
07:07il faut vraiment que ça change,
07:09on a un maire, les écolos,
07:11ils ne veulent pas de caméras,
07:13on ne sait pas pourquoi,
07:15Défense demande s'ils ne sont pas complices
07:17avec les cartels, enfin vous savez…
07:19– On ne va pas aller jusque là,
07:21et puis Éric Piolle a eu l'occasion
07:23de répondre sur les caméras,
07:25il y a des caméras à Grenoble,
07:27on s'est entendu votre point de vue Roselyne,
07:29je l'ai pu vous exprimer ce matin.
07:31– Et puis cette exaspération aussi,
07:33d'ailleurs on a beaucoup de femmes qui réagissent
07:35ce matin à ça, la suite, Georges Garcia,
07:37c'est quoi, c'est une grève en décembre ?
07:39– La suite c'est au vu de la non reconnaissance
07:41de notre employeur qui nous fait un chantage
07:43sur le paiement des deux jours.
07:45– Un chantage c'est-à-dire ?
07:47– C'est-à-dire qu'il va faire une retenue de salaire
07:49sur les deux jours où les salariés n'ont fait
07:51qu'une seule chose, c'est se mettre en sécurité,
07:53les salariés qui sont faits de chair et d'os,
07:55donc l'employeur ne voudra pas payer.
07:57– Parce que d'habitude, le droit de retrait est rémunéré ?
07:59– Il est rémunéré bien évidemment,
08:01il y a eu une cassation qui a changé,
08:03mais là c'est assez technique,
08:05donc la première des choses ça va être de saisir
08:07les tribunaux compétents pour faire valoir ce droit de retrait
08:09et mettre en illégitimité la réaction de notre employeur,
08:11on parle d'armes à feu bien évidemment,
08:13nous on a déclenché un danger grave et imminent,
08:15c'est-à-dire que quand vous avez une personne
08:17qui vous montre une arme, on ne sait pas,
08:19l'étape d'après c'est la même chose,
08:21mais elle peut tirer,
08:23bien évidemment c'est la saisie de ces tribunaux,
08:25et dans un second temps,
08:27on devait être reçu en préfecture,
08:29on attend de savoir la date,
08:31c'est de réactualiser un petit peu la police des transports,
08:33je vous rappelle qu'au mois d'avril…
08:35– Vous y croyez vraiment ?
08:37Parce que ça fait longtemps que vous en parlez.
08:39– A titre personnel je n'y ai pas vraiment cru,
08:41mais à titre syndical,
08:43on reste ouvert et il n'y a pas de raison
08:45que nos interlocuteurs palabrent,
08:47on avait été reçu en préfecture en avril,
08:51j'étais reçu sur votre plateau,
08:53on avait eu un bus qui avait été fourré à 1h du matin
08:55avec 7 impacts de balles,
08:57avec un conducteur à l'intérieur,
08:59donc les forces de l'ordre nous avaient parlé,
09:01la préfecture nous avait parlé d'une police des transports
09:03constituée d'une quinzaine de personnes
09:05et qui devait monter sur Paris sur les Jeux Olympiques,
09:07et les Jeux Olympiques handicapés,
09:09malheureusement cette police des transports
09:11n'a pas su redescendre de Paris,
09:13donc aujourd'hui on ne l'a pas vue, on l'attend.
09:15– Vous allez en parler à la nouvelle préfète Catherine Séguin
09:17qui vient d'être nommée,
09:19c'était cette nuit,
09:21la direction, vous la mettez en cause,
09:23la direction dit qu'elle est d'accord avec vous sur le fond,
09:27pas sur la méthode,
09:29ce droit de retrait qui impacte beaucoup les usagers.
09:31– Oui la direction ne reste pas inerte,
09:33mais la problématique c'est que les propositions
09:35que la direction nous fait lorsqu'on a des faits aussi graves
09:37ne sont pas assez suffisants
09:39pour à un moment donné mettre en sécurité ses salariés,
09:41sachant que notre employeur nous doit
09:43la sécurité physique et mentale,
09:45il serait temps à un moment donné de réagir
09:47et d'être non pas complice avec ses salariés
09:49mais d'être solidaire avec ses salariés
09:51sur ces moments-là,
09:53on ne parle pas d'une insulte ou d'une incivilité.
09:55– La date de la grève en décembre elle est déjà connue ?
09:57– Non, il y aura tout un protocole,
09:59il y aura une intersyndicale
10:01avec nos collègues syndicalistes,
10:03donc ça c'est des choses
10:05qui vont se mettre en place la semaine prochaine
10:07et il y aura un calendrier qui sera mis en place
10:09avec des revendications.
10:11Encore une fois il n'y a pas que le problème de la sécurité,
10:13on a subi une dégradation drastique
10:15de nos conditions de travail,
10:17les usagers doivent le sentir,
10:19puisqu'ils seront de plus en plus serrés comme des sardines
10:21dans nos bus et nos trams,
10:23il y a une baisse d'offres,
10:25on a un taux d'absentéisme de 13% à la MTAG,
10:27c'est bien qu'il y a un malaise malheureusement
10:29à la fois dans le management et dans le quotidien.
10:31– Et on suivra la suite de cette mobilisation
10:33évidemment sur France Bleu Isère.
10:35Merci beaucoup Georges Garcia d'avoir été notre invité ce matin.
10:37– Merci à vous pour votre invitation
10:39et aux auditeurs et aux auditrices.
10:41– Représentant Force Ouvrière à MTAG,

Recommandations