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Précarité alimentaire : "On propose une aide de 30 euros par mois, ciblée sur l'achat de fruits et légumes", rapporte le PDG de Coopérative U
franceinfo
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16/10/2024
"Les gens les plus précaires sont ceux qui achètent le moins de fruits et légumes et le plus de produits transformés", constate Dominique Schelcher le PDG de Coopérative U, qui formule, mercredi 16 octobre, cette proposition.
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L'invité ECHO, Isabelle Raimond.
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Bonsoir, la malbouffe progresse, elle touche particulièrement les jeunes générations
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et les plus précaires, c'est ce qui ressort d'un rapport de l'institut Montaigne, centre
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de réflexion libérale, un rapport publié aujourd'hui que vous co-présidez, Dominique
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Schelcher, bonsoir.
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Bonsoir Isabelle Raimond.
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Vous êtes l'invité ECHO de France Info, PDG de coopérative U, ancien système U,
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réseau de patrons indépendant de supermarchés, quatrième acteur de la grande distribution
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en France.
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Vous co-présidez donc ce rapport sur la fracture alimentaire avec les patronnes de Bell et
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de Sodexo et vous y plaidez pour la mise en place d'un chèque alimentaire spécial bien
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mangé, un chèque de 30 euros par mois à destination des 4 millions de Français les
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plus modestes qui permettrait d'acheter seulement des fruits et des légumes.
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Pourquoi cette solution précisément ? Est-ce qu'un chèque peut vraiment changer le comportement
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des clients ?
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Alors écoutez, ce qu'il faut d'abord dire, c'est que ce travail, c'est 18 mois de travail,
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c'est 100 personnes auditionnées, ce sont trois co-présidents et c'est un travail extrêmement
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collectif.
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On a essayé d'écouter tout le monde.
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Et dans ce travail, on s'est rendu compte pour répondre à votre question que oui, oui,
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des incitations fortes qu'on a observées dans d'autres pays peuvent changer les choses,
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y compris aux Etats-Unis.
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On pense parfois que les Etats-Unis, c'est le pays avant tout de l'obésité et que les
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choses ne changent pas.
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Il y a eu un chèque alimentaire aux Etats-Unis et il a changé le comportement des foyers
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qui en bénéficient.
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Donc l'idée, c'est véritablement ça.
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Et ça veut dire que ce chèque alimentaire aux Etats-Unis, il ne permet d'acheter que
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certains produits ?
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Il est fléché également sur un certain nombre de choses.
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Il permet aux foyers, on l'a vraiment étudié, pendant les trois premières semaines du mois,
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d'introduire des aliments sains dans la consommation.
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Ça permet les trois premières semaines et la dernière semaine du mois où justement
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ce chèque est, on va dire, épuisé, le comportement change à nouveau et il y a de nouveau plus
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de produits transformés.
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Donc oui, ça marche à l'étranger.
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Alors à l'étranger, les ménages les plus modestes en France consomment deux fois moins
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de fruits et de légumes que le reste de la population, peut-on lire toujours dans ce
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rapport.
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Le prix des fruits et légumes a augmenté de 16% en un an, entre 2022 et 2023.
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Vous concrètement, dans vos supermarchés, est-ce que vous voyez ce lien entre précarité
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et alimentation ?
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Est-ce que bien manger, c'est une question de prix avant tout ?
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C'est aussi une question de prix, particulièrement depuis la crise inflationniste.
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Le mot d'ordre du client aujourd'hui, c'est l'arbitrage, c'est des choix, faire des choix.
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Son budget est limité, contraint, il y a aussi d'autres dépenses qui ont augmenté,
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donc il fait des choix sur l'alimentation et parmi ces choix, les fruits et légumes,
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le fromage à la coupe, la poissonnerie sont particulièrement arbitrés.
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Et donc, on a dans ce rapport également fait le lien avec cette évolution de la consommation.
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Il y a un sujet de santé publique, si dans la durée, les gens achètent moins de fruits
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et légumes.
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Et justement, on observe, a fortiori, que les gens les plus précaires qui ont le moins
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de moyens, ce sont eux qui achètent le moins de fruits et légumes et le plus de produits
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transformés.
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Mais vous-même, Dominique Scheltcher, vous êtes à la tête d'un supermarché, à Fessenheim,
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en Allemagne.
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Vous êtes très proche du terrain.
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En Alsace.
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En Alsace, évidemment.
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En Alsace.
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Est-ce que vous le voyez vraiment dans les caddies ? Est-ce que vous le voyez vraiment
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sur l'étiquette caisse ?
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Alors, on le voit véritablement et c'est la raison pour laquelle, au lieu peut-être
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parfois d'acheter des fruits et légumes toutes les semaines, certains foyers en achètent
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une fois de temps en temps seulement.
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Donc voilà, on a voulu apporter une réponse à ça.
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C'est une réponse aussi à un autre phénomène, vous l'avez dit dans votre présentation.
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L'obésité progresse de manière très forte en France.
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Saviez-vous que, et notamment elle est due à une consommation forte de sucre, saviez-vous
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qu'un enfant de 8 ans a déjà consommé autant de sucre que son grand-père dans
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le temps, pendant toute sa vie ? C'est vraiment un phénomène incroyable.
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On se pensait préserver pendant un certain temps par rapport au pays que je citais tout
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à l'heure, les Etats-Unis, et aujourd'hui, la France suit la même courbe.
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Donc, c'est maintenant qu'il faut réagir, d'autant plus que l'impact sur les finances
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publiques est un sujet critique.
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C'est 125 milliards d'euros par an liés aux pathologies, liés à la mauvaise alimentation.
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C'est incroyable.
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Parlons, Dominique Schellscher, si vous le voulez bien, du financement de ce chèque
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alimentaire.
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Vous avez estimé son coût à 1 milliard d'euros par an, que vous proposez de financer
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par une augmentation des taxes sur les produits et les boissons saturées en sucre ou en calories.
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Expliquez-nous.
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Oui, alors la première mesure, c'est qu'on voudrait réduire le taux de sucre ajouté
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dans un certain nombre de recettes de 6 ou 7 produits très précis.
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On voudrait faire ça par un accord interprofessionnel.
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C'est les céréales, les pâtes à tartiner, les boissons les plus sucrées.
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Absolument.
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Comme ça a été fait sur le sel déjà, on a réussi à le faire sur le sel, on voudrait
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le faire sur le sucre.
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Diminuer.
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On fixe le taux et les producteurs qui ne respecteraient pas ce taux qui serait au-delà
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pourraient subir une taxe.
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Première source de financement.
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Deuxième source de financement.
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Une taxe sur ceux qui ne respectent pas la réduction de sucre.
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La réduction de sucre.
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Deuxième source de financement.
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Il y a aujourd'hui deux TVA pour un certain nombre de produits sucrés, notamment chocolatés,
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des barres chocolatées.
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Il y a un taux accessible à 5,5%, c'est le premier taux, et il y a un taux à 20%.
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Mais 5,5% ce n'est pas seulement pour les produits de première nécessité ?
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On croit que c'est que pour les produits de première nécessité.
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Il y a des friandises très sucrées là-dedans, notamment chocolatées, qu'on propose de
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basculer de 5,5% à 20%.
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Cette seconde mesure représenterait 1,2 milliard d'euros par an et pourrait financer l'aide
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alimentaire qu'on propose de 30 euros par mois, ciblée uniquement sur l'achat de fruits
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et légumes.
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Vous avez tout de même une part de responsabilité Dominique Schellcher.
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Une enquête de la CLCV montre que 41% des promotions sont réalisées sur des produits
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Nutri-Score D ou E, ceux qui sont saturés en sucre et en calories et coopératives vues
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et pas meilleurs que les autres.
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Mais écoutez, ce rapport est collectif, c'est un point de départ.
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C'est-à-dire que vous-même vous faites des promotions sur les produits riches en
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sucre.
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Et donc pour moi ce rapport est pour nous un électrochoc aussi et va nous conduire
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à bouger les lignes.
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Il y a des choses qu'on a déjà faites évidemment.
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Par exemple, sur la base du Nutri-Score que vous évoquez, on a retravaillé tous les
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Nutri-Score de nos céréales pour petit-déjeuner qui étaient parfois D ou E.
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Aucun de ces produits n'est plus aujourd'hui D ou E.
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Donc, ce type d'analyse, ce type de constat, je n'ai pas dit ça, on y travaille pour
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le changer.
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J'ai bien entendu ce constat.
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Donc bien sûr, il faut sans cesse se remettre en cause, avancer, tenir compte des évolutions
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et ce rapport, c'est le but.
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Est-ce que du coup, vous avez effectivement des choses que vous allez changer ? Vous avez
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parlé du Nutri-Score, est-ce qu'on pense aussi aux barres chocolatées qui sont accessibles
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juste avant les caisses des supermarchés ? On voit des rayons très importants sur
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les céréales saturées en sucre, sur les gâteaux également.
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Est-ce que vous allez vous-même tirer des conséquences, des conclusions ?
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Bien sûr, on va tirer des conséquences.
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Sur les devants de caisse dont vous parliez, les fameux produits qui sont là juste avant
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le passage en caisse, on a déjà fait des tests.
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On a introduit ce qu'on appelle le snacking sain, des barres céréalières, des graines,
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des noix de cajou, etc.
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Juste avant les caisses ?
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Juste avant les caisses, pour ne justement pas tendre la main sur un produit très sucré.
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Et ça a été plutôt bien accueilli.
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Donc on va continuer tout ça.
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Mais encore une fois, ce rapport, on voit que la responsabilité est collective, elle
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ne peut plus porter seulement sur le consommateur.
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Le producteur, le distributeur, les pouvoirs publics ont une part à prendre et c'est ce
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qu'exprime ce rapport aujourd'hui.
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Alors les prix en rayon, ils sont décidés au terme de négociations commerciales gérées
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par la loi EGalim.
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Quand on voit la difficulté qu'ont les personnes les plus précaires à bien se nourrir, quand
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on voit que l'inflation reste plus élevée sur les fruits et légumes que pour le reste
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de l'alimentation, comment faire Dominique Schelcher pour que tout le monde s'y retrouve ?
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Alors déjà, les prix baissent depuis le mois d'avril.
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Ils baissent depuis le mois d'avril, particulièrement chez nous, sur nos produits.
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Les baisses sont significatives.
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Sur par exemple le jambon, le paquet de quatre tranches de jambon a baissé.
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Les huiles ont baissé.
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Un certain nombre de produits à base de blé qui avaient fortement augmenté ont baissé.
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Les produits à base de papier, papier toilette, papier mouchoir ont baissé.
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Mais j'entends que ce n'est pas suffisant parce qu'en même temps, d'autres produits
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progressent comme le café.
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On a un souci avec le jus d'orange actuellement.
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Quand il y a un ouragan en Floride, après, il n'y a pas assez d'orange pour produire.
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Michel Barnier demande la transparence sur la réalité des marges.
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Est-ce que vous vous sentez visé ?
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Mais pas du tout, puisque nous donnons la transparence totale dans un outil du gouvernement
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qui s'appelle l'Observatoire de la formation et des prix et des marges.
09:01
Et Coopérative-U, les magasins U, donnent toutes leurs marges à cet observatoire chaque année.
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Donc ce ne sont pas les distributeurs qui sont en cause si les prix ne baissent pas suffisamment ?
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Nous n'avons rien à cacher et tout est ouvert et transparent.
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Ce qu'il faut, c'est qu'il y a des nouvelles négociations commerciales qui arrivent dans
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quelques semaines.
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Il va falloir discuter des matières premières qui ont pu baisser, aller chercher des baisses
09:26
de prix pour pouvoir les répercuter à nos consommateurs dans les mois qui viennent encore.
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Mais la baisse des prix a démarré.
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Merci beaucoup Dominique Schelcher, PDG de Coopérative-U, patron vous-même d'un supermarché
09:37
à Fessenheim en Alsace.
09:39
Vous étiez l'invité Echo de France Info ce soir.
09:42
Merci.
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