Invité de l'Equipe du Soir, le président de l'OGC Nice est revenu sur la crise actuelle traversée par le football français à propos des droits TV.
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00:00Vous parlez de Dazone, avec qui ça ne s'est pas forcément très bien passé par rapport aux tractations.
00:06Dazone, juste une chose, le patron de Dazone à Londres, on passe une journée avec lui, n'a jamais donné sa garantie personnelle sur les autres ligues européennes.
00:15Il a fait un pas énorme, il a donné la garantie de sa holding, qui pèse quand même très très lourd, pour la Ligue 1.
00:23Vous avez 400 millions garantie avec certitude et vous avez moins 25.
00:28Et là, à moins 25, je peux vous dire qu'on ne finit pas le championnat de ligue 8.
00:32Il y a Dazone et Bihin. Aujourd'hui, Bihin vous a promis 100 millions d'euros pour une affiche par semaine.
00:38La réalité, c'est qu'aujourd'hui, il devait y avoir un paiement en août, un paiement en octobre, et ils n'ont jamais payé pour l'instant.
00:44Donc vous êtes quand même pieds et poings liés. Pourquoi ils ne paient pas ? Et pourquoi vous ne vous retournez pas derrière ?
00:49Bihin, donc, Nasser el-Raleifi, on en revient toujours à la même personne.
00:52Je vais vous répondre. Il y a dans ces 100 millions, il y en a 80 Bihin et 20 millions qui sont financés différemment.
01:00Les informations que j'ai, c'est LFP Média qui gère ça, ce n'est pas les présidents de club, d'accord ? Ce n'est pas nous.
01:06Aujourd'hui, il y a négociation sur un point précis qui bloque d'un côté comme de l'autre, qui fait que ces sommes ne sont pas payées par rapport à ce point.
01:14Aujourd'hui, je voudrais juste terminer là-dessus. Aujourd'hui, notre degré d'information, nous les présidents, par rapport à ce qui s'est passé n'est pas suffisant.
01:23Donc aujourd'hui, notre façon de fonctionner va être totalement différente. On veut avoir l'intégralité des informations quand on prend nos décisions.
01:33Jean-Pierre, là, on est quand même dans ce que vous évoquez, un point. On l'a traité dans l'équipe. Le point en question, c'est que Bihin demande la possibilité d'avoir une codiffusion de son affiche,
01:44qui n'était pas prévue, ce que, a priori, la Ligue ne souhaite pas. Donc, à partir du moment, et là je rejoins donc la question de Karine, à partir du moment où vous avez
01:51quelqu'un qui ne vous paye pas, qui siège avec vous au conseil d'administration de la Ligue, comment est-ce que vous pouvez accepter ça ?
01:59Pourquoi est-ce que vous ne mettez pas en demeure, tout simplement, comme vous feriez avec n'importe quel débiteur ?
02:03Alors, moi, je vais vous répondre de façon très pragmatique par rapport à ce que je sais. Quand vous faites un deal avec des gens, vous devez être très précis.
02:10Surtout quand il s'agit de 100 millions. Ce n'est pas une somme comme ça qui court les rues. Je pense qu'il n'y a pas eu, à ce moment-là du deal, suffisamment de points finalisés
02:20pour être clair et précis. Vous avez aujourd'hui un diffuseur. Je dis ça en pas vite.
02:24Là, vous remettez clairement en question la qualité du travail qui a été fait par LFP Média, qui est censée donc ficeler les contrats.
02:30Je suis navré, mais quand vous avez un diffuseur qui vous dit « je mets 100 millions » et un autre qui met 400, vous devez vous mettre en phase avec les deux
02:39avant de concréter. Là, ça n'a pas été fait. Il y a un point qui bloque. Je ne suis pas dans le dossier, donc je ne peux pas vous donner le détail du dossier,
02:45mais je sais qu'il y a un point qui bloque, qui fait que ce dossier, aujourd'hui, n'est pas finalisé. Donc, vous avez un diffuseur qui dit « moi, tant que ce point n'est pas validé, je ne paye pas ».
02:52Mais qui diffuse quand même. Parce qu'évidemment, Bidin, chaque week-end de championnat, diffuse quand même son affiche. Et vous, vous n'êtes pas payé. Vous, les clubs.
02:59Oui, mais ce que je veux vous dire, c'est que je ne suis pas dans ce dossier de façon extrêmement précise, ce que je déplore aujourd'hui.
03:05Et nous souhaitons, dorénavant, être suffisamment impliqués dans les dossiers pour que quand on prend une position, on puisse la prendre avec certitude.
03:14Je vous trouve très courageux d'être là et de vous dire ça.
03:18Mais c'est normal.
03:19Ça va être moins élogieux. Je vous trouve courageux parce que ce que vous nous dites, Monsieur Rivère, c'est accablant.
03:25C'est accablant sur le fonctionnement du football français, sur le niveau des dirigeants du football français, sur votre niveau, quelque part.
03:30Pas individuellement, Jean-Pierre Rivère, qui a fait ses preuves à Nice, mais sur votre fonctionnement collectif, c'est accablant.
03:36Juste une chose.
03:37Mais non, mais dans n'importe quel patron, et vous êtes patron par ailleurs, qui vous écoute là, il doit être atterré.
03:46Non, mais il est atterré. Attendez. Vous croyez que les présidents sont des gens qui sont comme ça ? Non.
03:51C'est vous qui nous décrivez comment ça se passe. Je trouve ça accablant.
03:55Vous avez des équipes. Aujourd'hui, vous avez des équipes qui bossent, d'accord, qui sont payées pour ça, qui sont payées pour ça.
04:01Et qui ne reportent pas, évidemment, parce que vous ne savez pas ce qu'elles font.
04:03Non, mais il y a des bonnes choses.
04:06Incroyable.
04:07Non, mais attendez, je vous explique. Vous avez 18 présidents, d'accord ?
04:10Et vous avez des gens qui bossent au quotidien sur les dossiers, qui sont payés pour ça.
04:14Très cher.
04:15À vos cas, tout ce que vous voulez.
04:16Ils sont très, très bien payés.
04:17Ça, c'est votre sentiment. Maintenant, on peut le partager ou pas le partager. Ce n'est pas le débat.
04:20Ah bon ?
04:21Le débat, c'est... Non, mais je vous explique comment. Vous avez déjà fonctionné dans une entreprise ?
04:24Oui, oui, un peu, oui.
04:25Dans une entreprise, quand vous avez une entreprise, vous avez des gens que vous payez pour faire le job.
04:29Financiers, juridiques, ainsi de suite.
04:31Vous ne pouvez pas, vous, et quand vous avez 18 présidents de club, dire attendez, les gars, passez-moi les 66 pages du dossier, je vais les regarder ligne par ligne.
04:39Ce n'est pas votre job. Vous n'êtes pas là pour ça, d'accord ?
04:43On doit vous reporter ce qui se passe et vous devez voter et décider oui, non par rapport à ce qu'on vous propose.
04:50Le degré d'information que nous avons eu sur ces sujets, pour moi, est largement insuffisant.
04:57Mais quand on prend nos décisions, on ne sait pas ça, d'accord ? On ne sait pas ça.
05:03Moi, je suis navré, je ne veux pas rentrer dans le détail ni accabler personne.
05:06Mais quand au Conseil d'administration, on dit vous décidez dans l'heure parce qu'à 18h, on est fini, je dis c'est hors de question.
05:12Ce que vous proposez là, c'est inadmissible et intolérable.
05:17Régis, ce fonctionnement-là, vous avez tourné le dos à un diffuseur historique, à un partenaire historique du foot français qui l'a financé pendant l'attente...
05:24Non, non, non, attendez.
05:26Si, parce que vous nous expliquez tout à l'heure le deal Mediapro, vous ne saviez pas qui était quoi, etc.
05:31Non, non, non, non.
05:33Ça ne date pas d'une zone, le problème.
05:35C'est bien plus ancien.
05:36Stéphanie, quand vous avez un diffuseur qui s'appelle Mediapro, qui est connu quand même en Europe, qui n'est pas un inconnu totalement, et que vous avez...
05:44Moi, je ne connais pas d'investissement de Mediapro en dehors de l'Espagne, du niveau qui a été fait en France.
05:49Ils sont connus.
05:51On sait que c'est...
05:52Moi, j'ai travaillé avec des productions Mediapro, bien avant tout ça.
05:57On voyait bien que c'était du loco, ce que les techniciens, ils venaient d'Europe de l'Est et qu'ils étaient payés trois sous.
06:02C'est ça, Mediapro.
06:03Ça, c'était avant que les lits de français.
06:05Quand Stéphane Guy le sait, j'espère que Jean-Pierre Rivère ou Didier Quillot ou Nasser El-Ralaifi le savent aussi.
06:11C'est mieux quand même, quoi.
06:12Mais à un moment, je crois que là, vous êtes un peu en dehors de la réalité des choses.
06:17Quand vous avez des gens qui bossent, Mediapro, je prends l'exemple de Mediapro, on vous certifie qu'il n'y a pas de problème sur le fonctionnement,
06:24les 3 000 abonnés et tout, les 3 millions d'abonnés, ainsi de suite.
06:27Mais ce n'est pas vrai, en fait, malheureusement.
06:29Vous avez le Covid juste derrière.
06:31Vous avez le championnat qui s'arrête.
06:33Vous avez des événements qui sont imprévisibles.
06:36Le Covid, personne ne l'a prévu.
06:38Le championnat s'arrête, personne ne l'a prévu.
06:40Sauf le président, on ne l'aurait plus.
06:42Personne ne peut savoir si, à ce moment-là, Mediapro aurait pu continuer ou pas.
06:45On n'en sait rien, ni vous, ni moi.
06:47Vous pouvez faire tous les calculs que vous voulez.
06:49Ce sont des choses qui sont imprévisibles.
06:51Moi, ce que je vous dis, c'est qu'aujourd'hui, nous, les présidents, nous avons décidé de reprendre la main sur beaucoup de choses et d'aller beaucoup plus loin dans le détail.