Jacques Pessis reçoit Éric Métayer. Il a écrit et mis en scène des pièces avec 150 personnages joués par quatre comédiens. Il joue seul, au Lucernaire, « Un monde fou » où il interprète 32 rôles a la fois.
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-10-09##
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00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous avez joué d'innombrables personnages dans des genres tellement différents
00:10que je pourrais me demander lequel se trouve aujourd'hui en face de moi.
00:14Sauf que derrière l'interprète, un monde fou, il y a un seul homme et résolument cartésien.
00:19Bonjour Éric Métaillé.
00:20Bonjour Jacques Pessis.
00:22Alors, vous êtes à l'affiche du luciennaire avec un monde fou, on va en parler tout à l'heure.
00:26Mais vous avez un parcours incroyable que beaucoup de vos fans connaissent
00:29mais que les auditrices et les auditeurs de Sud Radio vont découvrir à travers des dates clés.
00:33C'est le principe des clés d'une vie.
00:35Et j'ai trouvé des dates et la première que j'ai trouvée, c'est le 30 décembre 1985.
00:41C'est votre première télé à antenne 2 midi, un reportage à deux voix, dont celle-ci.
00:47Vous êtes venu, mais c'est gentil d'être venu nous voir, on ne vous attendait pas.
00:52Liberté chérie avec votre père Alex Métaillé.
00:55Curieusement, dans ce reportage d'antenne 2, aux journées de 13 heures quand même,
00:59vous êtes présents tous les deux, lui pour son spectacle et vous pour le vôtre qui est kamikaze.
01:04Ah ouais, c'est marrant parce que c'était vraiment deux extrêmes.
01:11Je crois que si j'ai fait cette carrière, ou en tout cas que j'y ai cru à être comédien,
01:17c'est parce que j'étais à l'autre extrême.
01:19C'est-à-dire que je faisais de l'impro.
01:21Si je n'avais pas eu l'impro, j'aurais toujours eu l'impression que c'est son père qui l'a aidé,
01:26c'est lui qui écrivait ses sketchs.
01:28Tandis que là, lui était vraiment un besogneux, il passait son temps à écrire des sketchs.
01:33Moi de l'autre côté, je faisais de l'impro.
01:35Donc on ne pouvait pas m'attaquer sur le truc.
01:37On disait qu'il ne savait pas ce qu'il allait faire.
01:39Donc c'est qu'à priori, il sait aussi jouer.
01:41Mais sinon je ne l'aurais pas fait.
01:43Alex Métaillé, c'était un pionnier du sol en scène moderne.
01:45Il a vraiment créé un genre avec un personnage qu'il exploitait pendant des années.
01:50Oui, et c'est surtout qu'en plus, c'est l'un des premiers à écrire une histoire.
01:55Après, il y en a d'autres évidemment qui l'ont fait,
01:57mais c'est l'un des premiers dans sa tranche d'âge,
02:00qui faisait du cabaret avec des sketchs.
02:02C'est l'un des premiers qui s'est amusé à dire
02:05« Non, je ne vais pas faire un sketch, à un moment donné, je vais construire. »
02:08Voilà.
02:09Il avait un problème, je crois qu'il était insomniaque.
02:11Oui, il était insomniaque.
02:13D'ailleurs, à un moment donné, il prenait toujours un truc pour dormir le soir.
02:16Et à un moment donné, je crois qu'il est allé voir son médecin qui lui a dit
02:18« Monsieur, ça fait combien de temps que vous prenez un quart de l'hexamyl ? »
02:21« Là, ça fait 25 ans. »
02:23Je vous le dis tout de suite, ça ne fait plus rien.
02:25C'est vraiment, c'est placebo.
02:27Oui, mais je suis obligé de le prendre.
02:28Et il faisait ses tournées dans les voitures d'occasion.
02:30C'est assez économique.
02:32Oui, mais parce que je crois que de toute façon,
02:34il y a des trucs qui reviennent aussi un peu de mon père.
02:37Et c'est quelqu'un qui faisait toujours très, très attention.
02:41Je raconte toujours cette histoire-là, mais à la maison,
02:44moi j'ai vu arriver des huissiers assez souvent.
02:47J'ai vu des cartons avec des tissus dessus pour faire des tables basses.
02:50Avec des gens qui disaient « Oh, mais c'est tellement drôle ces petites tables basses ! »
02:53Alors moi, je savais qu'il y avait des cartons en dessous.
02:55Alors, il se trouve qu'au départ, Eric Métaillé,
02:58votre vie n'a rien à voir avec le théâtre,
03:00puisque vous faites des études d'histoire de l'art et d'art plastique.
03:03Oui, mais c'est parce que je ne voulais pas.
03:05Ça rejoint ce que je viens de dire.
03:07Je n'avais pas du tout l'intention de me retrouver avec les huissiers à la maison.
03:09Donc, j'avais l'intention d'être prof d'histoire de l'art et d'art plastique.
03:12Parce que ça, je me disais, il y a un salaire qui tombe,
03:16il y a les vacances, il y a les machins, je ne vais pas avoir peur.
03:19Mais je n'avais pas du tout envie d'être comédien.
03:21Oui, mais vous faisiez quand même partie d'un groupe de jazz-rock.
03:23C'est vrai, non ?
03:25Oui, il y avait un groupe de jazz-rock.
03:27Oui, mais on a fait des concerts, ça marchait bien.
03:30Oui, mais ça c'était à part.
03:32Je m'en suis rendu compte assez vite.
03:34Et mon père avait une très belle réaction.
03:35Parce que j'ai dit à un moment donné, je crois que j'avais 17 ans,
03:37j'ai dit « Papa, j'arrête les études, maintenant je veux faire un groupe,
03:39je veux faire du rock. »
03:41Et mon père, je m'attendais, j'étais prêt avec le côté
03:43« Ah non, ça ne va pas, tu vas faire des études. »
03:45Et j'ai eu mon père qui a fait « Ouais, ok, d'accord. »
03:47« Ah, je n'ai pas compris, il est fou, pourquoi il me dit ça,
03:50ce n'est pas la bonne réponse. »
03:52Il m'a dit « Ouais, d'accord, écoute, tu sais quoi,
03:54je vais t'inscrire chez Kenny Clark et Agostini,
03:57qui était l'une des meilleures écoles de batterie qu'il y avait.
04:00Tu vas faire les cours.
04:02Bon, tu auras des trucs à faire tous les jours,
04:04cinq heures à peu près de cours. »
04:06J'ai tenu six mois.
04:07Au bout de six mois, j'ai fait « On va reprendre des études. »
04:09Alors en même temps, vous avez joué de la batterie,
04:11Eric Métaillé, au Club Méditerranée.
04:13Oui, j'ai fait un peu de tout.
04:14J'ai surtout été moniteur de voile au Club Med.
04:16C'est pareil, j'ai découvert la voile.
04:19J'aurais pu être moniteur de voile.
04:20Il y a eu un grand moment de flottement
04:22où je crois que toujours au fond,
04:24je suis très, très Club Med.
04:26On se retrouve, vous savez, c'est un côté un peu franc-maçonnerie,
04:28le Club Med.
04:30Il y a Cave-Rivière, on en parle avec des gens
04:32qui ont fait le Club Med.
04:34On reste très, très proche de ça, de cet univers.
04:36Et d'ailleurs, j'ai trouvé la liste des JO depuis 1950,
04:39qui sont 491.
04:41Et dans la liste, il y a Alex Métaillé, votre père.
04:43Oui, lui, il a commencé vraiment.
04:45Il a commencé musicien.
04:47Après, il est devenu animateur, chef de village,
04:51directeur de l'animation pour tout le club.
04:55Ce n'est pas lui qui m'a donné le virus.
04:57C'est parce que quand les copains venaient me voir ce soir,
04:59on fait un spectacle pour les gens.
05:05Tu ne veux pas faire un sketch ?
05:07Vous êtes malade, moi, je suis un gars de la voix.
05:09À la limite, je vous chante
05:11le Santiano ou les Filles des Forges,
05:13mais certainement pas ça.
05:15Résultat, vous vous retrouvez à l'Atelier 93,
05:17un cours de théâtre, Eric Métaillé,
05:19avec Pierre-Olivier Scoto, de la Comédie française.
05:21Oui, mais alors là, c'est pareil.
05:23C'était pour faire plaisir à mon père,
05:25parce qu'il m'embêtait tellement.
05:27Bon, ça y est, tu as ton bac, machin, minute.
05:29Bon, allez, va au cours, au cours, au cours.
05:31Au bout d'un moment, j'ai fait, j'y vais, j'y suis allé.
05:33J'avais pas de texte à préparer.
05:35Il m'a dit, je sais pas, on va faire une impro.
05:37J'ai fait l'impro en me disant, je vais partir.
05:39Et puis là, le truc terrible qui vous arrive,
05:41c'est que vous faites rire.
05:43Et vous faites, hop, c'est sympa, ça, de faire rire.
05:45Oui, j'aime bien.
05:47Je reviens la semaine prochaine, mais c'est vraiment
05:49que la semaine prochaine, puis à force.
05:51Et c'est lui qui m'a fait découvrir la Ligue d'improvisation française.
05:53Oui, qui est née au Québec, au départ.
05:55C'était un spectacle, parce que les salles
05:57de spectacle étaient vides, et ils ont l'idée,
05:59pendant les matchs de hockey, de faire
06:01des soirées d'improvisation. Et ça a marché.
06:03Oui, un jour, ils se sont dit, comment ça se fait qu'on remplit pas
06:05alors que le match de hockey est rempli ?
06:07On va se foutre de leur gueule, on va faire un spectacle
06:09qui ressemble à un match de hockey.
06:11Et pourtant, eux, c'était vraiment du théâtre
06:13expérimental. C'était plutôt des
06:15intellectuels. Et là,
06:17ça a marché, et ça a pris
06:19feu, et c'était génial. Oui, ça a commencé au
06:21Spectrum de Montréal, ça a enfermé le Québec.
06:23Et c'est arrivé au théâtre
06:25de l'Escalier d'or, je crois, apparemment.
06:27On est resté vraiment un an là-bas.
06:29C'était petit, et puis un jour,
06:31il y a le directeur du Bataclan
06:33qui est venu le voir. On était sur une autre taille,
06:35c'était 1200 places.
06:37Si vous voulez, Joël Lalou, il nous fait, écoutez,
06:39venez, je sais pas, on peut faire...
06:411200 places ! Et puis, alors, c'était
06:43dingue, parce que tous les lundis, c'était plein, 1200 places.
06:45On a vu défiler tout Paris,
06:47tous les réals, tous les machins. C'était extraordinaire
06:49comme histoire. Mais alors, comment c'est né ?
06:51Vous êtes arrivé une fois, et ensuite, comment vous avez appris
06:53et travaillé avec cette ligue d'improvisation
06:55Éric Météier ?
06:57Je crois que j'avais déjà ça. Vous savez que souvent, moi, je dis ça
06:59quand je vois des... Quand on voyait
07:01des nouveaux improvisateurs arriver,
07:03ils savaient rien de la méthode, ils savaient rien des fautes,
07:05ils savaient rien du tout. On les voyait rentrer,
07:07on faisait, lui, il est bon.
07:09Alors qu'il avait rien. Puis un autre qui
07:11semblait connaître mieux les choses,
07:13c'est difficile. Je crois
07:15qu'il y a quand même un fond, l'improvisateur
07:17a un fond. Sinon, ça marche pas. Oui, mais après, il y a
07:19des codes à respecter. Ah, les codes, oui, mais c'est les codes
07:21de la vie. Quand quelqu'un vous dit quelque chose,
07:23vous dites oui, et puis on discute.
07:25Si vous dites non, ça ferme la conversation.
07:27Je fais ça des fois dans des
07:29séminaires
07:33de travail
07:35avec des boîtes, avec
07:37des productions, des choses comme ça. Je leur dis
07:39la première chose, c'est le oui.
07:41Si vous dites non à l'autre en face dès le démarrage,
07:43il ne se passera rien. Dites oui. Donc vous avez
07:45commencé à faire des spectacles comme ça. Vous étiez nombreux
07:47dans cette ligue d'improvisation ? Oh là !
07:49On devait être une trentaine.
07:51On n'a jamais gagné notre vie avec ça.
07:53C'était la piscine.
07:55Tous les lundis, c'était la piscine de tous les comédiens.
07:57On venait, on avait le droit de délirer.
07:59On a fait 24 heures d'improvisation.
08:01Moi, j'ai fait un record du monde avec des potes.
08:03On a fait 51 heures d'improvisation sans s'arrêter.
08:05Donc voilà.
08:07On part sur des sujets, sur des thèmes
08:09au hasard ? Oui, vous avez un papier.
08:11Vous tirez le papier. Il y a marqué
08:13le dernier violon. Et là, vous avez
08:1520 secondes pour réfléchir et vous vous posez la question de
08:17ce que vous allez faire avec le dernier violon.
08:19Et ça part tout de suite avec, en face, une personne.
08:21C'est ça que je dis
08:23dans les trucs de business.
08:25Je dis, regardez, c'est pareil.
08:27Vous devez rentrer. Évidemment que je ne sais pas
08:29le dernier violon. Je ne connais pas toute l'histoire du dernier violon.
08:31Je ne sais pas. C'est un gars qui est en prison
08:33et il en a marre.
08:35Il se dit, je vais me suicider parce que je n'en peux plus d'être en prison.
08:37Ou un autre, c'est le dernier violon qui est au fond.
08:39Personne ne l'entend. Il ne joue jamais.
08:41Je n'en sais rien, ce que je vais faire.
08:43Mais au moment où je rentre, je dois donner l'impression
08:45à l'autre en face et à moi, je sais ce que je fais.
08:47Et vous avez été champion du monde,
08:49meilleur joueur mondial avec une récolte
08:51de 7 étoiles.
08:53Les étoiles, oui.
08:55C'est parce que les étoiles, ça vient du hockey.
08:57Ils donnent des étoiles à la fin des matchs.
08:59Moi, j'avais des étoiles aussi et tous mes copains en avaient.
09:01Ça nous faisait rire, évidemment.
09:03Ce qui est drôle, c'est que ça nous faisait rire
09:05en faisant... Mais n'empêche que
09:07quand on les avait, on était bien contents.
09:09Et puis, il y a une émission de télévision qui a marqué l'histoire
09:11du petit écran et à laquelle vous avez participé.
09:13La centième de ciel bombardi,
09:19qui était une fausse émission
09:21de débat totalement délirant
09:23sur l'adultère avec Christophe Clavier.
09:25Et il y avait la ligue d'improvisation.
09:27Ah oui, voilà, c'est-à-dire que personne n'était au courant
09:29qu'on allait faire ça, à part, évidemment...
09:31De Chavannes. De Chavannes.
09:33À part lui, personne n'était au courant. Et Carmousse qui avait eu l'idée.
09:35Oui, Carmousse avait eu l'idée, c'est vrai.
09:37C'est lui en plus qui l'a eue. Mais quand on s'est retrouvés là,
09:39on a joué nos rôles
09:41à partir du moment où on nous a maquillés,
09:43où on nous a habillés.
09:45Et nous, on voyait les habilleuses et les maquilleurs qui étaient là.
09:47Parce qu'ils m'entendaient, moi, dire
09:49voilà, c'est la première fois que je vais revoir ma femme
09:51parce qu'elle est partie avec un mec et
09:53c'est terrible pour moi. Et puis après, il y avait les deux autres
09:55qui arrivaient. C'était Philippe Lelievre et Viviane Marcenaro.
09:57Ouais, bah dis-donc, je sais pas comment tu vas avoir ton mari
09:59mais ça va pas être simple et machin. Et on les voyait
10:01et ils étaient en train de se dire ça va être un massacre
10:03ce truc. On a fait
10:05le faux plateau avec tout le monde.
10:07On s'est foutus sur la gueule. Il y a même Christian Singer
10:09qui a vraiment failli se faire tabasser par
10:11un vigile parce qu'il voyait qu'il se levait
10:13et tout. Puis après, les deux maquilleuses
10:15et la costumière nous voient
10:17revenir dans la salle
10:19de maquillage. Elles étaient
10:21paniquées parce qu'elles venaient de nous voir en train de se foutre
10:23sur la gueule. Elles ont dit mais ils nous laissent tout seuls
10:25avec eux mais on est morts. Ah non, ça a été un grand
10:27grand moment, ça. C'est la première fois où
10:29il y a eu un fec. Je dirais
10:31on a presque créé le fec à la télé. Voilà.
10:33Christian Cavier était désespéré quand on voit sa tête.
10:35Ouais, mais je crois que Christian
10:37le problème qu'il y a eu, c'est que je crois qu'il n'a pas
10:39été prévenu et que
10:41je pense que j'aurais fait un peu la gueule quand même aussi
10:43parce que c'est se retrouver en train de présenter
10:45un film, sincèrement
10:47ceux qui ont vu La Centième, s'ils
10:49arrivent à se rappeler le film qui était venu présenter
10:51Clavier, je pense pas. Par contre, qu'il se rappelle
10:53de ce qu'on a fait, oui. Et lui, il a tout de suite
10:55compris ça et a fait merde.
10:57Et là, ça l'a énervé puisque même
10:59sur le deuxième plateau, il a commencé à
11:01vraiment faire chier de chavane parce qu'il n'en pouvait
11:03plus. En tout cas, c'était
11:05un grand moment. Et un autre grand moment, c'est
11:07une date importante aussi dans votre carrière, c'est le 25
11:09avril 2010. A tout de suite sur
11:11Sud Radio avec Éric Métaillé.
11:13Sud Radio, les clés d'une vie.
11:15Jacques Pessis. Sud Radio, les
11:17clés d'une vie. Mon invité Éric Métaillé.
11:19On a parlé de vos débuts dans Ligue d'improvisation.
11:21On parlera tout à l'heure d'un monde fou au
11:23Lucerner que vous reprenez.
11:25Et puis, le 25 avril 2010,
11:27eh bien, vous recevez un
11:29Molière à Créteil
11:31pour cette version très personnelle
11:33de ce film.
11:39Les 39 marches !
11:41Un film !
11:43Il y a eu trois sorties en France d'ailleurs, le 39-35,
11:45le 8 juin 51 et puis le 14
11:47avril 2010, juste après votre Molière.
11:49Oui, ça je savais, mais l'autre, le 12 août, je ne savais pas.
11:51Alors, ce film de
11:53Frédéric Hitchcock, c'est une surprise. On ne s'attendait
11:55pas à ce qu'un humoriste s'empare d'un film
11:57d'Hitchcock. Ah bon, c'est une pièce
11:59anglaise au départ, mais après on a, la pièce
12:01a fait 1h32, nous on a fait 1h50.
12:03Et on l'a joué mille fois.
12:05Oui. Mais,
12:07c'est toujours pareil.
12:09J'aimerais bien en refaire de ce genre de
12:11spectacle-là, je pense qu'il a été novateur en plus à l'époque
12:13parce que ce n'était pas vraiment le genre d'univers.
12:15Maintenant, il y a eu plein de choses qui se sont faites.
12:17Mais on avait envie de prendre un truc
12:19immontable.
12:21Parce que c'est comme si je disais, on va monter le Titanic.
12:23On se dit, comment il va faire ?
12:25Mais le théâtre,
12:27il permet tellement de choses.
12:29L'imaginaire permet tellement de choses
12:31qu'on prenait un film qui était un film de poursuites
12:33avec des poursuites sur
12:35le toit du train,
12:37on jette dans un truc, le Loch Ness,
12:39et on a déliré comme des malades.
12:41Et vous connaissiez ce film et vous vous avez fasciné ?
12:43Oui, oui.
12:45C'est un des premiers films d'Hitchcock
12:47que j'ai dû voir. J'ai dû voir Les oiseaux
12:49et puis Vertigo
12:51je crois, que j'avais vu avant.
12:53Mais non,
12:55il me plaisait et puis quand on m'a parlé
12:57du truc, j'ai fait, ah ouais, c'est génial
12:59parce que les gens vont arriver dans la salle en se demandant
13:01comment ils vont faire.
13:03Et nous, on a passé notre temps
13:05à s'amuser.
13:07Vous aviez 4 personnages et 150...
13:09Vous étiez 4 et 150 personnages, je crois.
13:11Oui, et puis en plus, on s'amusait à un truc,
13:13c'est que dès qu'on trouvait une blague supplémentaire,
13:15une blague qui marchait, au bout d'un moment
13:17j'ai dit, attendez, on est à 1h50, c'est plus possible.
13:19Alors à chaque fois qu'on trouvait un truc,
13:21je disais, quelle est la chose,
13:23on réfléchit ensemble, quelle est la chose qu'on enlève ?
13:25Je crois qu'on a un peu oublié
13:27mais il avait des angoisses, je ne sais pas si vous le savez.
13:29Quand il était enfant, son père
13:31l'avait envoyé au commissariat de police avec une lettre
13:33et c'était, il n'a pas été sage à l'école,
13:35faites quelque chose, s'il s'était fait sermonner par le commissaire
13:37de police, il avait la phobie de la police.
13:39Ah, ça ne m'étonne pas.
13:41Il avait une peur panique, il avait aussi la phobie
13:43des oeufs. En revanche, il adorait la quiche Lorraine.
13:45Pourtant, c'est à base d'oeufs.
13:47Oui, mais il adorait la quiche Lorraine, totalement.
13:49C'est ça le grand
13:51écart des génies.
13:53Alors, vous vous retrouvez à quatre, sans accessoires,
13:55en train de jouer.
13:57Alors là, des accessoires, on en avait plein.
13:59À la différence d'un monde où j'ai joué à Maroyen.
14:01Mais là, des
14:03accessoires, on passait notre temps.
14:05En plus, quand on l'a joué
14:07à la brouillère, il n'y a pas ce
14:09qu'on appelle, je ne sais pas si vous le savez,
14:11à court jardin, il n'y avait pas moyen
14:13de passer d'un côté et de l'autre de la scène.
14:15C'est-à-dire que quand on était à jardin, on était bloqué.
14:17Donc, il fallait que moi, je ramène
14:19des costumes, des trucs qui étaient à jardin
14:21pour pouvoir les réusiter de l'autre côté.
14:23Et c'est là où m'est venue, entre autres, l'idée.
14:25J'ai fait, mais comment on va faire passer tout le truc ?
14:27D'un coup, j'ai dit, mais Hitchcock,
14:29il était tout le temps dans ses films.
14:31Donc, j'ai pris un panneau avec
14:33le portrait d'Hitchcock qui passait au fond
14:35de scène. Mais en réalité, les gens faisaient
14:37belle idée de faire passer Hitchcock. Mais en fin de compte,
14:39derrière, il y avait un gros panier avec toutes les fringues
14:41pour les faire passer de l'autre côté.
14:43Comment on monte justement un spectacle comme ça,
14:45avec autant de rythme ? C'est pas évident.
14:47On a beaucoup, beaucoup travaillé.
14:49Je dirais même avec mes camarades,
14:51Jean-Philippe Besche et
14:53Christophe Lobion et Andrea Bescon,
14:55on a beaucoup bossé. Parce qu'à
14:57un moment donné, on s'est vraiment posé. On a dit,
14:59bon, le problème n'est plus le jeu,
15:01c'est comment on gère tout ce
15:03qu'on a là pour que ça aille vite.
15:05Donc, c'est plus
15:07de la logistique qu'on a eu à gérer que
15:09la folie, parce que la folie, on l'a eu
15:11très vite. Mais il faut aussi un spectacle
15:13millimétré pour que ça se passe.
15:15Mais ça, c'est
15:17tout ce que j'aime, c'est-à-dire le
15:19faux-foutoir. C'est du
15:21faux-foutoir, du FF. C'est-à-dire, de
15:23l'extérieur, vous dites,
15:25c'est millimétré, alors que derrière, c'est
15:27plutôt, c'est le contraire.
15:29C'est n'importe quoi, ils sont complètement dingues,
15:31mais derrière, c'est
15:33millimétré. Je te passe le truc là, parce que
15:35je suis en train de discuter là. Toi, tu m'attaches le truc
15:37alors que je suis en train de parler, pour que
15:39c'est vraiment un boulot d'enfer.
15:41En même temps, c'est dans cette salle
15:43que Robert Derry a débuté
15:45et un jour, alors que c'était aussi
15:47très millimétré, Pierre Tornade a
15:49le malheur d'ajouter une phrase au spectacle.
15:51Il s'est fait insulter par Robert Derry.
15:53Oui, mais ce qu'on en revient à ça, c'est que tout d'un
15:55coup, c'est des spectacles où vous
15:57devez donner l'impression que c'est
15:59très
16:01potache, sympa et tout,
16:03mais le truc est extrêmement construit.
16:05D'ailleurs, Hitchcock avait beaucoup d'humour.
16:07Le jour où il a commencé à tourner
16:09la scène de la paire de
16:11menottes, il a dit, j'ai perdu les
16:13clés au comédien, débrouillez-vous.
16:15Ça, je le savais. Mais là, quand on a
16:17travaillé ce moment-là pour le truc,
16:19on a vraiment, c'est très
16:21millimétré. C'est un boulot
16:23pour passer la main, repasser le truc.
16:25C'est un spectacle et à un moment donné,
16:27on s'est vraiment pris la tête.
16:29En tout cas, ça a marché, puisque vous avez eu un Molière.
16:31Et quand vous recevez un Molière
16:33à la Maison des Arts de Créteil,
16:35alors que vous avez eu déjà deux nominations,
16:37qu'est-ce qu'on ressent ?
16:39On ressent le...
16:41Alors attention, parce que j'avais déjà eu un Molière.
16:43Avec un Mont-de-Fous.
16:45Oui, mais vous aviez eu
16:47deux nominations en Molière qui n'avaient pas marché.
16:49Ah oui. Un moment donné,
16:51je me rappelle, justement,
16:53c'est pas sur les 39, mais sur un Mont-de-Fous,
16:55je me rappelle que je suis parti de chez moi,
16:57j'avais le costume, je m'étais habillé,
16:59et puis d'un coup, je m'aperçois, je n'ai pas de chaussures noires
17:01qui vont avec le costume.
17:03C'est parce qu'il est trop tard. Et puis bon,
17:05mets tes baskets, de toute façon, tu vas rester assis,
17:07parce que de toute façon, tu ne l'auras pas. Et je l'ai eu.
17:09Et là, tout d'un coup, j'ai fait
17:11« Ah, merde ! »
17:13Et en même temps, vous aviez de la concurrence,
17:15il y avait la Cage aux Folles, reprise par Didier Caron,
17:17il y avait Miam Miam d'Edouard Baer,
17:19Mission Floride Mont, et t'es à la vente
17:21tous les citrons. Ah oui, en plus,
17:23je les avais pratiquement tous eus. Sincèrement,
17:25oui, je ne m'y attendais pas.
17:27Mais vous n'attendez pas. De toute façon, pour moi,
17:29les Molières, c'est un très bel acte d'amour.
17:31Je me dis, la profession vous aime.
17:33Mais je suis le premier à dire, je ne peux pas tout voir,
17:35donc je n'ai pas tout vu. Donc à un moment donné,
17:37il y a aussi un acte d'amour avec...
17:39Je suis sûr, j'ai entendu parler,
17:41c'est bien, puis on l'aime bien.
17:43Et puis la première nomination
17:45aux Molières, Eric Métaillé, c'était pour
17:47« Aimez-moi les uns les autres » de votre père, Alex Métaillé.
17:49Oui, c'est la première fois que j'ai été nommé.
17:51Ça m'a fait...
17:53C'était étonnant parce que j'étais dans un spectacle
17:55qu'il avait écrit, je jouais dedans avec lui.
17:59Ça m'a fait plaisir.
18:01J'ai eu un... Et en même temps,
18:03ça a été très compliqué parce que
18:05j'en ai jamais parlé de ça.
18:07Ça a été très compliqué parce que
18:09en réalité,
18:11lui, il l'a mal vécu
18:13que je sois nommé.
18:15Donc je me suis retrouvé le soir des Molières,
18:17je lui ai dit, écoute, on y va.
18:19Il m'a dit, non, je ne viens pas avec toi.
18:21Je lui ai dit, mais pourquoi ? Parce que je trouve que
18:23les nominations, j'aurais dû être nommé,
18:25le spectacle aurait dû être nommé.
18:27Je lui ai dit, oui, mais ton fils qui est nommé, il n'est pas venu.
18:29Oui, oui, j'imagine le caractère, effectivement.
18:31Ça n'a pas été simple.
18:33Alors, attention,
18:35comme tous les parents, il y a un côté extraordinaire
18:37et puis il y a un côté où on fait...
18:39Ça coince.
18:41Et d'ailleurs, ce spectacle,
18:43c'était un peu le Minitel Rose avant la lettre.
18:45Et celui qui a inventé le Minitel Rose,
18:47qui a fait sa première fortune, c'est Xavier Niel.
18:49Ah bon ?
18:51Il a gagné beaucoup d'argent et ça lui a permis ensuite
18:53de faire ce qu'il a fait, notamment Free.
18:55Alors, il se trouve aussi qu'il y a eu
18:57aussi des cailloux plein les poches.
18:59Et là, déjà, vous jouez plusieurs personnages
19:01en même temps.
19:03Oui, je le dis à chaque fois, mais c'est vraiment parce qu'il y a des noms
19:05qui, tout d'un coup, vous savez, très vite dans notre métier,
19:07disparaissent comme une chose...
19:09Mais Stéphane Meldec, s'il n'avait pas été
19:11directeur du Théâtre de la Brouillère,
19:13je ne pense pas que j'aurais eu le parcours
19:15que j'ai eu, que ce soit avec Un Monde Fou,
19:17parce que c'est lui qui m'a mis
19:19sur les rails, mais surtout
19:21la première pièce,
19:23des cailloux plein les poches.
19:25Vraiment, là, avec Christian Pereira,
19:27j'ai connu,
19:29je crois, un des plus beaux spectacles que j'ai joué.
19:31J'espère un jour le rejouer, parce que c'est vraiment un spectacle mythique.
19:33Oui, parce qu'en plus, il y avait l'imagination du public
19:35qui comptait.
19:37Oui, mais ça, c'est ce que je connaissais
19:39à la Ligue d'impro, et là,
19:41tout d'un coup, c'était au service, non pas
19:43du futile, parce que l'impro,
19:45c'est un truc jetable. Moi, j'ai revu
19:47les impros qu'on a faits où on disait « Waouh, c'était génial ! »
19:49Je l'ai revu en vidéo, je fais « Ben,
19:51on va laisser ça au coffre. »
19:53Tandis que là, c'était jouer
19:55avec l'imaginaire du public et leur donner
19:59de construire le reste. Et en plus, avec
20:01un vrai fond. La pièce, elle est forte.
20:03Et puis, il y a quelqu'un aussi à qui vous devez beaucoup,
20:05Eric Metteyev. Il n'y en a pas qu'un.
20:07Pierre Mondy, qui vous a engagé dans « Sans rancune ».
20:09Ah, Pierre, ça a été...
20:11D'abord, il y a eu « Sans rancune »,
20:13après, il y a eu
20:15« Panico Plaza », puis j'ai fait
20:17deux téléfilms avec lui, et c'est
20:19quelqu'un qui m'a reconnu
20:21comme personne. Comme personne
20:23réelle. Bon, je ne vais pas
20:25faire long, mais il y a une anecdote extraordinaire
20:27avec Pierre, c'est que j'ai tourné un téléfilm
20:29avec lui au tout début, et
20:31on était payés à la semaine.
20:33On nous donnait nos chèques à la semaine.
20:35Et pendant tout
20:37le tournage de la première semaine, j'avais droit
20:39à « Alex, tu peux venir sur le... »
20:41« Ah ouais, bon, c'est pas... D'accord.
20:43Eric, Alex, tu peux venir te maquiller... »
20:45Non, non, moi, c'est Eric. Ça n'arrêtait pas.
20:47À la fin de la semaine,
20:49on me donne l'enveloppe avec mon chèque.
20:51Bon, j'ouvre, je vois mon chèque,
20:53puis je vois un deuxième chèque.
20:55Je regarde ce truc, je regarde.
20:57200 francs, à l'époque, quand même, de plus.
20:59Puis, je ne sais pas quoi faire. Je me dis, ils ont dû se tromper.
21:01Qu'est-ce que je fais ? Et je vais voir
21:03Pierre. Je dis « Pierre, excuse-moi,
21:05c'était vraiment un peu mon papa.
21:07Pierre, je suis désolé, mais je vais te demander... »
21:09Parce qu'il y a un chèque de 200 francs en plus
21:11dans le truc. Et Pierre me regarde,
21:13il me fait « Ah, oui, oui, c'est moi qui ai demandé
21:15à la production. À chaque fois qu'ils te disent Alex, c'est un franc. »
21:17C'est une belle
21:19histoire. Pierre, non. À ce niveau-là,
21:21c'était quelqu'un de super. Alors ça, c'est
21:23une des facettes d'Éric Météier, mais il y en a d'autres.
21:25Et on va l'évoquer à travers une autre
21:27date, le 5 juillet 2014.
21:29A tout de suite sur Sud Radio, avec Éric Météier.
21:31Sud Radio,
21:33les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:35Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Éric Météier.
21:37Nous parlerons tout à l'heure de ce monde fou
21:39au lucernaire que vous reprenez.
21:41On a évoqué vos débuts, vos Molières,
21:43tout ce qui a fait votre
21:45première carrière de comédien. Et si je parle
21:47du 5 juillet 2014, c'est que
21:49ce jour-là débute à Avignon, aux
21:51Chaînes Noires, un spectacle dont vous n'imaginez
21:53pas la portée, c'est-à-dire
21:55l'échatouille.
21:57Ah oui, non, on n'a pas du tout
21:59vu arriver le truc,
22:01puisque c'est parti
22:03de
22:05la vie d'Andréa
22:07Mescon, qui
22:09tout d'un coup, on en parle.
22:11D'ailleurs, je ne me rappelle même pas
22:13quand elle m'en a parlé, donc je dis ça,
22:15parce que l'amnésie traumatique existe
22:17vraiment, même pour quelqu'un à qui on le raconte,
22:19c'est tellement terrible que...
22:21Et puis, elle me raconte l'histoire,
22:23je lui dis, écoute,
22:25elle avait vu Un Monde Fou, justement,
22:27et elle m'avait dit, j'aimerais bien faire un spectacle,
22:29comme ça, ça me plairait. Je lui dis, écoute, je ne sais pas,
22:31écris ton histoire, ça peut être un bouquin,
22:33ça peut être un film, ça peut être je ne sais pas quoi,
22:35écris-le.
22:37Et puis, à partir du moment où j'ai lu
22:39ce qu'elle avait fait, je lui dis, écoute,
22:41et puis à tous les deux, on se dit, on peut essayer de faire un spectacle
22:43ou le monter comme ça. Et puis là,
22:45se construit le truc,
22:47j'ai travaillé sur les scènes,
22:49moi, je revenais, je lui donnais mon avis, je lui dis, tiens,
22:51ça, enlève, peut-être, rajoute.
22:53Je lui ai donné des idées de gags, des bidules,
22:55pour essayer d'alléger
22:57l'histoire, parce que je me dis,
22:59on s'est dit tous les deux, on ne peut pas...
23:01Si quelqu'un regarde l'histoire lourde
23:03comme elle est, il sort dans les deux minutes.
23:05Donc, il faut qu'on trouve un système pour...
23:07Mais on ne s'y attendait pas. Il y avait trois payants
23:09à la première représentation
23:11à Vignon.
23:13Donc, on n'y croyait pas du tout.
23:15La colère, c'était sous le titre, parce que la danse
23:17l'a sauvée. En fait, il y a eu des problèmes dont on ne parlait
23:19pas beaucoup à l'époque.
23:21C'était avant Me Too. Donc, c'était quand même quelque part
23:23une des premières...
23:25Elle n'est pas la seule, mais une des premières
23:27victimes qui disait
23:29j'en ai marre d'être la victime
23:31qui se met dans l'ombre
23:33et je vais me montrer parce que j'ai rien
23:35à me reprocher.
23:37Je suis victime. Donc, c'est la première fois
23:39qu'une des premières fois où une victime
23:41tout à coup se dévoilait.
23:43Finalement, ce spectacle est monté en puissance très rapidement.
23:45Moi, j'ai dit à Andréa
23:47tu sais, je connais bien Avignon.
23:49À la fin de la première semaine, si on n'a pas monté
23:51franchement,
23:53ça va être très compliqué parce que
23:55la deuxième semaine, les gens arrivent et les gens
23:57font... Alors, qu'est-ce qu'il y a à voir ?
23:59Et là, à la fin de la semaine,
24:01on était complet. Donc, je lui ai dit
24:03c'est bon, c'est parti.
24:05Que le bouche à oreille.
24:07C'était vraiment ça. Il n'y avait pas de pub, elle n'est pas connue.
24:09Moi, normalement, je ne devais même
24:11pas faire la mise en scène puisque je l'avais proposé
24:13et j'avais dit à Andréa, écoute, ça fait deux
24:15spectacles qu'on fait ensemble, je pense que c'est bien
24:17que tu rencontres d'autres gens.
24:19Je serai derrière
24:21parce que je connais le principe du jeu
24:23seul, mais va voir d'autres gens.
24:25Et ça, c'est vraiment, je ne vais pas rentrer là-dedans
24:27mais il y a un concours de circonstances. On s'est trouvé,
24:29il n'y avait personne et j'ai fait, bon,
24:31alors je le fais.
24:33Je l'ai reçu dans les Clés d'une Vie. Andréa Bescon,
24:35elle m'a raconté qu'elle avait
24:37été séduite par votre côté fou
24:39dans un spectacle, vous tourniez partout,
24:41vous couriez partout. Ça devait être ça.
24:43Ça devait être un monde fou.
24:45Oui, mais je vous dis,
24:47c'est tout d'un coup un système de jeu
24:49qui permet,
24:51surtout, je dirais,
24:53pour moi, c'est un plaisir,
24:55mais ce genre de jeu-là,
24:57c'est ce que permet le théâtre
24:59à des jeunes comédiens ou à des jeunes comédiennes
25:01de dire, bon, ça ne coûte que
25:03dalle, mais je peux vous faire
25:05La Guerre de 14. Je suis tout seul,
25:07je vais écrire mon texte et quand je vais aller
25:09voir quelqu'un dans un théâtre, je fais, oh là là, La Guerre de 14,
25:11il va falloir un tranché. Non, non, non, il n'y a rien.
25:13Je vous allez voir, c'est moi qui fais l'avion, c'est moi qui fais
25:15le truc, c'est, voilà. Et là, elle pouvait raconter
25:17sa vie sans rien.
25:19Et en même temps, Éric Médeillé,
25:21ce spectacle, vous avez
25:23découvert au fil des représentations qui parlaient
25:25à tout le monde. Ah ben, c'était,
25:27oui, je dirais même qu'Andréa
25:29l'a encore plus vu et
25:31senti que moi parce que je ne vais pas
25:33dire que des victimes qui venaient
25:35me parler derrière.
25:37Je les voyais passer derrière
25:39et discuter avec Andréa.
25:41Et ce que je trouve quand même, parce que
25:43politiquement, tout ça,
25:45je trouve qu'on n'avance pas du tout à ce niveau-là, mais
25:47ce que je reconnais, c'est qu'il y a 10 ans,
25:49les victimes passaient derrière pour discuter
25:51avec Andréa et que là,
25:53avec le procès qui est en train de se faire
25:55de 50 violeurs,
25:57on se rend compte que, ben maintenant,
25:59une victime dit, non, je me
26:01présente, je suis là et
26:03je vais parler, visage découvert.
26:05Là, je viens de faire un téléfilm pour
26:07France Télévisions, signalement,
26:09c'est pareil. La victime, c'est la première fois
26:11qu'elle est montée sur scène et dit, bon, voilà,
26:13le film, c'est ma vie. Et en même temps, vous receviez
26:15déjà des messages privés
26:17parlant de ce problème.
26:19Oui, je vous dis, beaucoup moins
26:21moi parce que
26:23à l'époque, en plus, les victimes avaient vraiment
26:25besoin de parler à une victime parce qu'elle
26:27se ressentait. Moi, j'étais plus là
26:29comme assistant ou comme
26:31présent, mais comme accompagnateur.
26:33Mais j'étais pas dans
26:35la douleur de ce
26:37qui était vécu. Je le vivais par
26:39procuration. Mais si on regarde bien,
26:41finalement, tout ce qui s'est passé depuis,
26:43vous avez été le point de départ. Est-ce que ce spectacle
26:45Les Chatouilles n'a pas eu une influence sur tout le
26:47mouvement qui a suivi Éric Médaillé ?
26:49On se peut se poser la question. Oui, je suis mal placé pour le
26:51penser. Les mouvements
26:53MeToo aux Etats-Unis, je ne pense pas qu'ils
26:55avaient entendu parler des Chatouilles. Non, mais en France.
26:57En France, il fait partie d'eux. C'est une
26:59pierre parmi toutes les pierres qui font
27:01que le mur se construit et que tout d'un coup,
27:03on fait... Ah merde, quand même, ouais, celle-là, c'est visible.
27:05Va falloir peut-être s'en occuper. Vous avez commencé
27:07à Avignon, c'était complet, et vous allez
27:09directement à Paris au Théâtre Antoine.
27:11Oui. Alors là, ça, il y a deux personnes que
27:13je remercie. C'est
27:15Stéphanie Bataille et
27:17Jean-Marc Dumonté parce qu'on
27:19n'est pas connus. On n'a rien du tout.
27:21On fait une première année à Avignon.
27:23On se retrouve avec tous les directeurs de théâtre
27:25de Paris qui sortent en disant, ah, qu'est-ce qu'il
27:27est bien, votre spectacle, mais c'est pas pour
27:29nous. Enfin, bah oui, mais à un moment donné,
27:31ah non, mais voilà, qu'est-ce que j'aimerais,
27:33mais c'est pas pour nous. Et là, au milieu,
27:35il y a tout d'un coup Stéphanie
27:37et Jean-Marc qui font...
27:39Bon, écoutez, on va faire un truc,
27:41c'est que je vous passe le Théâtre
27:43Antoine. De l'autre côté,
27:45il y a le carnet d'adresse, on ouvre le carnet d'adresse,
27:47on invite tout Paris à regarder
27:49ce spectacle. Tout le monde fait, oh là là,
27:51ouais, c'est extraordinaire ce qu'elle fait, c'est super
27:53ce qu'elle écrit, c'est génial. Bon, OK.
27:55Et puis, on refait un deuxième Avignon.
27:57Là,
27:59alors là, se décroche le film,
28:01et en même temps,
28:03tout d'un coup, il y a
28:05Myriam Feu de Colombie,
28:07qui est Feu, d'ailleurs, maintenant.
28:09Directrice du Théâtre Montparnasse. Voilà, directrice du Théâtre Montparnasse.
28:11Tout d'un coup, sur le deuxième Théâtre
28:13Antoine que, encore une fois, Jean-Marc Dumonté
28:15et Stéphanie Bataille
28:17nous passent, eh ben, on se retrouve avec
28:19un décrochage
28:21qui est enfin un théâtre qui accepte
28:23de monter le spectacle.
28:25Oui, et entre-temps, il y a eu le film dont voici la bande-annonce.
28:27Je m'appelle Odette.
28:29Je deviendrai une grande
28:31monstreuse étoile.
28:33Alors là, c'est une autre aventure
28:35extraordinaire, et Éric
28:37Métaillé, vous n'avez jamais fait de cinéma,
28:39ni vous, ni Andrea Bescon, et on vous confie
28:41les reines du film. Ben là, c'est pareil.
28:43Quand, de temps en temps, je parle de cinéma
28:45dans les écoles de cinéma,
28:47je leur dis, attendez, là, je vais vous parler
28:49de notre parcours, mais
28:51il n'est pas normal, notre parcours. Enfin, c'est pas la
28:53normalité. Parce qu'on tombe sur
28:55deux producteurs
28:57qui sont
28:59François Croce
29:01et Denis Péinot-Valenciennes, les films
29:03du kiosque. Bon, François
29:05vient voir le spectacle, il sort,
29:07il fait, bon, les droits sont pris, évidemment.
29:09Eh ben, non. Je vous vois demain.
29:11Nous, toute la soirée,
29:13on, ben, ah oui, là, là. Et puis, d'abord,
29:15nous, on veut faire l'adaptation, parce que c'est nous,
29:17quand même. Bon, pour le rôle,
29:19ça va être un peu plus compliqué, parce que t'es pas connu du tout,
29:21ça va être compliqué. Mais, bon,
29:23alors, la réalisation, c'est même pas la peine,
29:25on laisse tomber. Puis, on arrive
29:27au rendez-vous, et là,
29:29François nous fait, bon, pour l'adaptation,
29:31c'est vous qui avez fait la pièce, je vois pas qui peut
29:33faire autrement. Non ? Oui ?
29:35Bon. Ah, merci. Oui, oui, d'accord.
29:37Ben, pour le rôle, ben,
29:39Andréa, c'est ta vie. Alors, je vois pas qui peut jouer
29:41autre, quelqu'un d'autre peut jouer le rôle.
29:43On va t'entourer avec des comédiens
29:45ou des comédiennes plus connues, mais c'est toi
29:47qui joue le rôle. Euh, oui.
29:49Vous avez, bon, dernière question, vous avez
29:51déjà réalisé un film ? Là, évidemment,
29:53ça, bon, on fait tous les deux, on fait
29:55ben, non, on n'a jamais réalisé.
29:57Ah, super, on adore
29:59produire les premiers films.
30:01On est sortis de là, j'ai dit à Andréa, surtout,
30:03on attend qu'on tourne la rue, là, parce que
30:05gueule pas avant, parce qu'on va apparaître pour des
30:07imbéciles, donc on a gueulé dans
30:09la rue après, mais voilà, c'est comme ça que ça s'est fait.
30:11Et résultat, vous vous êtes retrouvés à monter les marges
30:13du Festival de Cannes, Éric Métaillé.
30:15Vous savez, ce qui est drôle, c'est que quand on a monté
30:17les chatouilles, le spectacle, on avait un grand
30:19panneau à la maison avec toutes les scènes
30:21et à la fin, on avait marqué
30:23The Hand, et pour rire,
30:25Standing Ovation.
30:27Bon, et le spectacle, chaque soir,
30:29quand il est joué, Standing Ovation.
30:31Tout le monde est debout. Et on avait déliré
30:33en faisant, bon, Standing Ovation, puis après, ben, on fera
30:35le film, on fera
30:37Karine Viard pour faire le film, César,
30:39puis on ira à Cannes et tout.
30:41Et tout s'est fait. Alors maintenant, j'essaye encore de
30:43jouer à ce jeu-là, mais ça ne marche pas tous les coups.
30:45Non, mais ça, vous avez monté les marges du festival.
30:47Alors, il n'y en a pas 39, il y en a 24.
30:49Mais ce qui est extraordinaire, c'est qu'on ne sait pas,
30:51c'est que la première année, quand ils ont construit le Nouveau Palais,
30:53les marges n'étaient pas au point. Elles n'étaient pas
30:55assez larges, pas assez hautes.
30:57Donc, il y a eu des chutes mémorables.
30:59Et ils ont dû refaire les marges
31:01du Festival, du Palais des Festivals, la seconde année.
31:03Ah ben non, c'est bien de venir
31:05ici, on a des petites anecdotes, alors.
31:07Et puis, résultat, bon,
31:09c'est pas un Molière, mais un César.
31:11Oui, pareil. Ben là, on s'est retrouvés
31:13avec eux.
31:15Surtout, j'irais même, le César lui-même,
31:17il était génial, mais c'était les 5 nominations.
31:19Parce qu'on se retrouvait nommés en
31:21premier film, nommés en montage,
31:23nommés en comédienne, nommés en second rôle.
31:25Enfin, ça faisait, waouh, ça faisait
31:27beaucoup, quoi. On nageait
31:29sur un petit nuage. Et puis, je raconte cette
31:31anecdote, mais quand on s'est retrouvés dans le couloir
31:33avec notre Molière, avec
31:35Andréa, tout d'un coup, on voit arriver
31:37au diar avec son Molière.
31:39Son César. Son César, oui.
31:41Oui, je suis encore au théâtre.
31:43Avec son César, et on lui avait
31:45quand même chopé l'adaptation, puisqu'il
31:47était aussi en compétition.
31:49Puis, se trouver seul avec lui
31:51et faire, on
31:53trinque, et on a trinqué
31:55nos Césars ensemble.
31:57De trinquer, en plus, là, j'ai vu son film,
31:59le dernier, je dis, c'est quelqu'un qui est
32:01au sommet de son art. Je suis très content
32:03qu'il représente les Oscars
32:05pour la France, parce que c'est
32:07extraordinaire.
32:09Vous avez repris ce spectacle au Dernier Avignon.
32:11Vous avez réalisé trois spectacles en même temps à Avignon.
32:13Oui, mais parce que
32:15on était
32:17très, très
32:19boulimiques de travail et d'envie.
32:21Puis, vous savez, ce que je dis toujours,
32:23c'est, quand
32:25vous avez la chance de pouvoir travailler,
32:27la chance des propositions,
32:29vous y allez, vous savez ce que c'est
32:31que la vache maigre, vous savez les endroits où
32:33il y a des grands vides et où personne vous appelle.
32:35Quand tout d'un coup, vous avez des appels,
32:37évidemment, vous essayez de faire attention
32:39à faire quelque chose de bien, mais si vous avez
32:41possibilité, vous y allez.
32:43Et Avignon, vous avez commencé il y a bien longtemps,
32:45mais en vendant des...
32:47Vous avez trouvé ça ?
32:49Je me suis renseigné.
32:51Mon premier Avignon, c'était au
32:53marché des artisans.
32:55À l'époque, on m'avait vendu
32:57le... Tu vas voir, t'es à Avignon,
32:59bon, tu vends, et puis tu iras voir
33:01des spectacles et machin.
33:03Et en fin de compte, quand je suis arrivé là-bas,
33:05j'ouvrais le stand, il devait être 10h du matin,
33:07il y avait la pause
33:09à midi, mais je ne pouvais pas aller voir de spectacle,
33:11et puis je faisais toute l'après-midi,
33:13et le soir, je pensais que je pourrais voir des spectacles,
33:15mais à 21h, j'étais encore avec
33:17la lampe pour machin,
33:19et puis d'un coup, on me disait, à 21h, je me disais
33:21je peux voir d'autres spectacles, et les gens me disaient
33:23non, parce qu'il faut que tu dormes
33:25sur le stand, parce que là, si on se fait
33:27piquer des trucs... Je dormais sur le stand.
33:29Donc je n'ai rien vu du tout, j'ai vendu
33:31des bracelets, c'est tout ce que j'ai fait.
33:33Vous en avez vendu beaucoup quand même, non ?
33:35Alors je ne sais pas, j'ai dû en vendre pas mal,
33:37mais en tout cas, moi ce que j'avais dans la poche, ce n'était pas grand-chose.
33:39Voilà, vous vous êtes rattrapé depuis,
33:41et finalement... Bah non, je n'en vends même pas !
33:43Mais ce qu'on remarque dans vos spectacles,
33:45c'est que le rire et la tendresse sont toujours mélangés.
33:47Ben oui, mais la tendresse,
33:49je ne pense pas...
33:51Vous savez, tout moment triste,
33:53un moment qui, si on le regarde de l'extérieur,
33:55a un petit sourire.
33:57Lors de mon père, je m'en rappellerai toujours,
33:59quand on l'a enterré,
34:01on faisait le tour comme ça,
34:03donc la tombe était devant moi,
34:05et les gens pleuraient,
34:07mettaient une fleur ou un nez rouge, machin...
34:09Et un des sketchs les plus connus de mon père,
34:11pas les pattes à la boudonnie, mais un autre,
34:13pour les plus anciens, qui était le pinceau japonais,
34:15je fais le tour,
34:17et je me retrouve donc en face
34:19des gens qui sont en train de...
34:21Je vais te dire le truc, ils me voient,
34:23et je m'aperçois que la tombe qui est collée à celle de mon père,
34:25c'est un japonais.
34:27Donc tout d'un coup, je pars dans un fou rire,
34:29les gens qui étaient à côté de moi comprennent le truc,
34:31commencent à se marrer,
34:33et je voyais les gens en face qui disaient
34:35« Eh oui, il ne va pas bien, mais c'est normal, il craque ! »
34:37Eh ouais, c'est normal. Bon, c'est vrai que je craquais,
34:39mais en même temps, c'était quand même...
34:41Donc il y a toujours cette chose-là qui me plaît,
34:43le mélange de ces choses très dures,
34:45c'est pour ça que j'aime le cinéma anglais.
34:47Et vous aimez aussi le théâtre, et nous, on nous craque
34:49pour un spectacle qu'on va évoquer à travers la date
34:51du 18 septembre 2024.
34:53A tout de suite sur Sud Radio !
34:55A tout de suite sur Sud Radio avec Éric Métaillé.
34:57Sud Radio, les clés d'une vie,
34:59Jacques Pessis.
35:01Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Éric Métaillé.
35:03On a parlé de tous vos spectacles,
35:05de vos Molières, de vos Césars,
35:07des Chatouilles, et là,
35:09le 18 septembre 2024,
35:11vous revenez au Lucernaire,
35:13qui vient d'être entièrement repris et rénové, je crois,
35:15pour Un Monde Fou,
35:17qui est un spectacle que vous reprenez,
35:19que vous aviez joué il y a quelques années,
35:21et qui revient. Alors, pas cette année, je ne l'ai pas joué cette année.
35:23Il y a deux ans, je crois.
35:25Je ne sais plus, au bout d'un moment, il y a prescription.
35:27Mais oui, parce que
35:29il y a deux spectacles qui m'ont vraiment, pour moi,
35:31été des moments extraordinaires.
35:33On en parlait tout à l'heure, des Cailloux Pires Les Poches
35:35et Un Monde Fou. Un Monde Fou,
35:37c'est un délire total.
35:39Je fais d'abord 32 personnages.
35:41Seulement ? Non, je compte pas
35:43le homard, les mouettes,
35:45qu'est-ce qu'il y a encore ? J'ai oublié. L'ascenseur,
35:47tout ça, c'est moi qui le fais. Mais
35:49je m'amuse vraiment comme un fou.
35:51Les gens, je sens bien que
35:53c'est un jeu à deux.
35:55On rigole parce qu'eux visualisent.
35:57Le théâtre a un truc extraordinaire,
35:59c'est que vous êtes
36:01la production la plus riche du monde.
36:03Parce que chaque personne peut imaginer
36:05la mouette comme il le veut, l'homard comme il le veut,
36:07les personnages comme ils le veulent.
36:09C'est leur personnage, parce que c'est leur imaginaire.
36:11Donc moi, je m'amuse, en gros, pendant 1h45
36:13à les faire rigoler, mais eux se marrent eux-mêmes
36:15de leur propre imaginaire.
36:17Je trouve que l'histoire, c'est un serveur de restaurant
36:19qui va prendre
36:21les communications téléphoniques et les réservations.
36:23Oui, alors, c'est un peu
36:25ce qu'on peut vivre nous en France, un peu moins,
36:27mais on le vit quand même. C'est un jeune comédien
36:29qui malheureusement n'a pas de boulot et pour arriver
36:31à travailler, pour arriver à vivre, il fait ça.
36:33C'est un sous-fifre,
36:35il est écrasé par tout le monde, par les gens
36:37qui appellent, par la cuisine, par le
36:39directeur, par le... Ah oui, j'avais oublié,
36:41je fais un hélicoptère aussi.
36:43Et tout d'un coup, ce gars,
36:45pendant tout le trajet, est complètement enfoncé
36:47et va progressivement arriver
36:49à s'en sortir. Mais c'est
36:51un jeu à raconter,
36:53une histoire très humaine, parce que, comme je disais
36:55tout à l'heure, j'essaie d'y mettre
36:57de l'humanité et du fond,
36:59mais en même temps, je m'amuse comme...
37:01J'ai envie de faire rire, je ne peux pas m'en empêcher.
37:03Oui, tout y passe, c'est-à-dire
37:05qu'il y a les VIP qui ne sont pas contents,
37:07il y a le chef cuisinier qui vous harcèle, tout y passe.
37:09Oui, et puis en plus, je m'amuse à un autre truc,
37:11c'est que j'actualise à chaque fois.
37:13C'est-à-dire que je m'amuse à aller chercher
37:15les choses qui, en ce moment,
37:17sont un peu, je dirais, d'actualité
37:19et de choses. Par exemple, le chef,
37:21à un moment donné, demande s'il y a des appels
37:23et le SAM,
37:25lui dit, ben oui, il y a eu des appels.
37:27Ben, il y a Gérard Depardieu
37:29qui a téléphoné. L'autre fait, non, non, non, non,
37:31je ne connais pas Gérard Depardieu, je n'ai jamais entendu parler.
37:33Ben, si, vous en avez entendu parler.
37:35Il était à l'anniversaire de PPDA avec l'abbé Pierre.
37:37Donc, voilà, je m'amuse
37:39là-dedans à partir dans des trucs
37:41qui sont, pour moi,
37:43de l'actualité,
37:45comme Léon Marchand,
37:47j'en parle aussi,
37:49je m'amuse avec ça.
37:51C'est un spectacle très changeant et en même temps
37:53complètement fou.
37:55Parce qu'au départ, ce spectacle, c'est une pièce américaine.
37:57Oui. Ben, c'est la réalité.
37:59C'est une comédienne
38:01qui travaille dans un restaurant
38:03qui n'arrivait pas à avoir de rôle,
38:05qui a dû prendre je ne sais pas combien de notes sur tout ce qui lui arrivait
38:07dans le restaurant et qui a construit ce spectacle
38:09mais qui n'était pas comme ça.
38:11Dans la vraie version,
38:13il y a un bureau
38:15avec plein de documents,
38:17il y a un vrai téléphone, il y a un vrai machin.
38:19Là, moi, avec Stéphane, on a tout enlevé.
38:21Le premier jour, il a voulu qu'on mette tout.
38:23Puis là, je lui ai dit, Stéphane, tu veux bien qu'on essaye sans rien ?
38:25Puis Stéphane m'a fait, moi, Eric,
38:27comme c'était quelqu'un quand même très intelligent,
38:29il m'a fait, oui, Eric, on essaie sans rien.
38:31Puis ça marchait.
38:33Mais en même temps, cette pièce américaine avait été nommée
38:35parmi les dix meilleures pièces en l'an 2000
38:37par le Time Magazine.
38:39Je ne savais pas.
38:41Elle arrive en France
38:43et Stéphane Meldègue, qui est à l'époque le directeur de La Brouillère,
38:45qu'on a cité, vous propose de jouer ce personnage
38:47et de le mettre en scène.
38:49On avait joué Les Cailloux, donc je pense que tout d'un coup,
38:51il s'est dit, à deux,
38:53ils y arrivent tous les deux.
38:55Tiens, j'ai une pièce où il est tout seul.
38:57Je vais lui proposer
38:59de la faire.
39:01La première lecture, elle a été compliquée
39:03parce que c'est 32 personnes, 32 voix différentes.
39:05Enfin, bon, c'est pas simple.
39:07Et j'étais pas sûr de mon coup.
39:09Quand on a fait la lecture, je suis sorti de là,
39:11j'ai fait, oula !
39:13Et puis, au fur et à mesure, je m'amusais tellement
39:15que les choses se sont trouvées.
39:17Mais dans l'évolution, lorsque vous avez joué,
39:19il n'y avait pas encore les téléphones portables qu'on rejouit.
39:21Ah non, il y a plein de choses qui ont changé.
39:23Il y a plein de choses.
39:25Ce que je disais sur Depardieu, Me Too, machin, tout ça n'existait pas.
39:27Sur les téléphones, les tablettes,
39:29tout ça n'existait pas.
39:31Il y a des choses...
39:33Par exemple, le vieux père du personnage,
39:35du personnage principal, j'ai gardé le téléphone
39:37à cadran.
39:39Moi, ça me fait rire.
39:41Je peux vous dire, dans la salle,
39:43à ce moment-là, je fais
39:4558% de plus de 50.
39:47Parce que, voilà,
39:49il faut le connaître, ce truc. Personne ne le connaît.
39:51Maintenant, le...
39:53Bon, je ne suis pas
39:55à Pelleport 2536, mais...
39:57Mais pas loin.
39:59Non, mais je garde des choses.
40:01Et puis, il y a des choses pour les jeunes,
40:03où je suis sûr que d'autres
40:05ne comprennent pas ce qu'ils sont en train de foutre.
40:07Donc, c'est une évolution permanente, et là aussi,
40:09il faut reprendre et couper à chaque fois.
40:11C'est le bonheur de ce genre de spectacle.
40:13C'est des spectacles vivants. C'est de l'art vivant.
40:15Alors, je crois savoir qu'André Abesco
40:17a été en coulisses pour jouer les souffleuses
40:19de temps en temps.
40:21Plus maintenant, mais à Avignon,
40:23parce qu'au début,
40:25à chaque fois qu'on reprend ce spectacle-là,
40:27ce n'est pas le texte
40:29qui pose problème, c'est que ce sont des gens
40:31qui vous appellent une fois, deux fois, trois fois,
40:33quatre fois. Donc, parfois,
40:35c'est la deuxième ou la
40:37quatrième qui l'appelle.
40:39Et là, il y a
40:41un vide. Maintenant, au niveau de
40:43l'impro, j'arrive toujours à m'en sortir.
40:45Mais bon, à l'époque, quand on était à Avignon
40:47et qu'on reprenait le spectacle, alors que ça faisait 10 ans
40:49que je ne l'avais pas joué, j'ai fait, on va peut-être se faire
40:51une sécurité. Mais les souffleurs
40:53au théâtre n'existent plus aujourd'hui, ça existe
40:55à la Comédie-Française sous une trappe ?
40:57Oui, le dernier, ça a été
40:59de la Comédie-Française, je pense.
41:01Et un jour, Galabru a un trou de mémoire,
41:03il regarde le souffleur qui lui dit
41:05« C'est à vous ! »
41:09Ça a été extraordinaire !
41:11Je crois que j'avais une anecdote
41:13comme ça où le souffleur, il y avait un comédien
41:15qui était insupportable pendant les répétitions
41:17et qui lui disait
41:19« Donne-moi un machin ! »
41:21Et le jour de la première, le comédien
41:23a un trou et
41:25l'autre est en bas avec le texte
41:27comme ça, il fait
41:29« Je sais pas ! »
41:31C'est terrible ! Alors ça, c'est dans
41:33Le Lucernaire qui a évolué, qui a été repris
41:35par une nouvelle direction, qui a été sauvée
41:37et donc vous arrivez dans un théâtre tout neuf.
41:39J'adore ce théâtre, d'abord parce qu'il devrait y en avoir
41:41plus en France des comme ça, parce que
41:43d'ailleurs je crois que son propriétaire voulait le faire
41:45et je trouve que c'est une bonne chose
41:47parce que c'est un endroit qui n'est pas un théâtre,
41:49c'est un lieu d'art, c'est-à-dire que vous venez,
41:51vous allez voir la pièce, vous redescendez
41:53vous avez trouvé le texte de la pièce que vous avez vue
41:55vous pouvez aller en discuter au restaurant ou au bar
41:57et des fois, comme moi,
41:59les comédiens, on va boire un coup et puis tiens
42:01« Bonjour, je voulais vous dire » et puis on discute avec
42:03C'est un endroit où vraiment, je trouve ça
42:05il devrait y en avoir plus.
42:07Et Laurent Terzièvre,
42:09quand il était là, qu'il jouait pratiquement au Leucernaire
42:11tout le temps, il était au restaurant
42:13d'en face tous les jours avec des olives
42:15et il attendait et les gens venaient lui dire
42:17bonjour et parler de la pièce.
42:19Je vous dis, c'est vraiment ça pour moi le théâtre.
42:21C'est ça qui est fabuleux.
42:23Il y a le théâtre, il y a le cinéma, mais il y a aussi une autre activité.
42:25Écoutez.
42:27Jasmine, where are you ?
42:29Out in the menagerie, hurry !
42:31Iago Aladin.
42:33Oh, vraiment ! C'est insupportable !
42:35Car vous avez fait beaucoup de doublages
42:37et beaucoup de dessins animés de Disney.
42:39Oui, j'ai eu cette chance.
42:41Alors, j'étais
42:43fan de ça.
42:45J'avais vraiment des copains
42:47plus anciens qui faisaient les voix.
42:49Roger Carrel.
42:51C'est Carrel qui m'a quelque part fait
42:53tellement aimer ça.
42:55Parce que quand je voyais la tête des enfants
42:57et quand ils faisaient
42:59le serpent du livre de la jungle
43:01ou qu'ils faisaient Winnie l'ourson, je voyais la tête
43:03des gamins qui faisaient.
43:05Et là, je vois d'ailleurs
43:07moi, les enfants d'ailleurs,
43:09mais j'ai eu la chance de faire
43:11un podcast avec
43:13McFly et Carlito.
43:15Très sincèrement, je ne les connaissais pas vraiment.
43:17Quand je suis sorti le lendemain
43:19et que je voyais des ados en train de faire
43:21« Ouais putain, génial, je ne savais pas !
43:23Putain, c'est super ce que vous faites ! »
43:25J'ai fait « Oula, l'influence du truc ! »
43:27Et le doublage
43:29a pris, je dirais, ses lettres
43:31de noblesse beaucoup plus avec les jeunes.
43:33Et Aladdin, ça vous a marqué, Iago ?
43:35Ça m'a marqué d'abord
43:37parce qu'il y en a eu deux,
43:39qu'en plus après il y a eu la série.
43:41Et puis c'est une des voix
43:43qui me faisaient
43:45le plus mal à la gorge à l'époque,
43:47parce que quand vous faites une semaine de « Oh, vraiment ?
43:49Est-ce que vous croyez qu'à la fin,
43:51vous rentrez chez vous, il n'y a plus rien ? »
43:53Mais Robin Williams a créé
43:55le rôle aux Etats-Unis.
43:57C'est la première fois qu'un grand comédien a prêté
43:59sa voix pour le génie
44:01Disney, et il a fait 16 heures
44:03d'improvisation.
44:05Justement, j'applaudis
44:07encore plus mes camarades de doublage français
44:09parce qu'à la différence,
44:11j'enlève rien à Robin Williams,
44:13je suis fan de Robin Williams,
44:15mais Robin Williams a fait 15 heures
44:17ou 16 heures d'improvisation, et on a fait le dessin
44:19sur lui. Tandis que mes camarades
44:21qui ont fait les voix
44:23là, ils sont obligés de se
44:25caler sur quelque chose
44:27qui est fait. Donc à eux
44:29de trouver la folie, mais dans quelque chose qui est
44:31extrêmement cadré.
44:33Ce qui est cadré aussi, on en parlait tout à l'heure,
44:35à propos justement d'un monde fou, ce sont ces capsules
44:37que vous faites à côté.
44:39Ah oui, les capsules !
44:41Oui, parce que je me suis amusé
44:43à ça, parce que je me suis dit, tiens, c'est un moyen de parler
44:45du spectacle sans obligatoirement dévoiler
44:47le spectacle lui-même, et j'ai demandé à des
44:49copains, alors là pour l'instant, il y a eu
44:51Cavre-Rivière, Jérémy Ferrari,
44:53là il y a Bruno Solo qui
44:55vient de le faire,
44:57il y a Croison, je ne sais pas
44:59si vous le connaissez, qui m'en a fait un,
45:01je me suis amusé,
45:03il y a Ferroni aussi qui doit m'en faire un,
45:05que je n'ai pas encore monté,
45:07et je m'amuse à ça parce que c'est une façon
45:09de parler du spectacle, mais en délirant
45:11encore, et je suis
45:13assez fan des,
45:15pas des réseaux sociaux obligatoirement, mais fan
45:17des nouvelles choses, des nouveaux,
45:19j'étais un des premiers à faire
45:21des échanges, j'ai eu chat
45:23sur Minitel, donc je veux dire,
45:25on avait monté un truc, on pouvait
45:27discuter avec les gens, parler de théâtre et tout,
45:29donc j'adore ça !
45:31En même temps, ça ne vous empêche pas, Eric Métaillé, de penser
45:33à l'ancien, puisque un jour, une visite dans un
45:35Ehpad est à l'origine d'un autre spectacle et d'un
45:37autre film. Oui, enfin, surtout
45:39d'un film, Quand tu seras grand,
45:41qu'on a réalisé avec Andrea Bescon,
45:43oui, on avait envie de parler de ça aussi,
45:45c'est des domaines, alors moi, il y a un film
45:47fétiche, c'est ça aussi qui m'avait motivé,
45:49je dis à tout le monde,
45:51regardez-le, parce que ce film est extraordinaire,
45:53c'est la fin du jour,
45:55parce que, ces deux comédiens,
45:57c'est des monstres,
45:59jouer et...
46:01et comment ?
46:03Michel Simon !
46:05Et c'est extraordinaire.
46:07Donc, j'avais envie d'en parler, parce que,
46:09étonnamment, quand on a commencé à travailler sur le film,
46:11un an après, sortait le bouquin.
46:13Mais on n'avait pas encore sorti le film, nous.
46:15Non, mais surtout, vous avez... Bon, je crois que c'est la grande...
46:17Andrea Bescon rend visite à sa grand-mère dans un Ehpad,
46:19et c'est la base du film,
46:21mais surtout, à l'époque, vous êtes le premier
46:23encore à avoir évoqué les problèmes des soignants,
46:25question d'actualité aujourd'hui.
46:27Le bouquin n'était pas... Comment il s'appelle ?
46:29J'ai oublié son nom, le bouquin, là-dessus,
46:31qui a fait grand bruit, mais
46:33à l'époque, non, et c'est vraiment parce que
46:35on allait dans un Ehpad voir la grand-mère,
46:37et encore, c'était pas un Ehpad
46:39totalement...
46:41C'était un Ehpad qui avait quand même une certaine
46:43valeur, une certaine façon d'être,
46:45mais déjà, on voyait le regard
46:47de ces petits vieux,
46:49qui, quand ils voyaient arriver un enfant,
46:51avaient envie de parler, avaient envie d'être là,
46:53avaient envie de... Et cet échange-là,
46:55bon, je crois que ça s'est repris un peu,
46:57mais pas vraiment. Vous savez, il y a plein de combats,
46:59et malheureusement, il y en a trop,
47:01c'est des combats.
47:03Je viens de terminer un unitaire pour
47:05France Télévisions, finalement.
47:07Vous vous dites...
47:09Quand je vois l'histoire
47:11de Laurence Jambu, enfin de Karine Jambu,
47:13vous vous dites, mais comment
47:15on en est encore là ? Parce qu'à chaque fois que je raconte
47:17l'histoire, je vous la raconterai pas, mais
47:19à chaque fois que je raconte l'histoire, il fait, oh là là, mais c'était en quelle
47:21année ? Et je sens bien dans la tête des gens,
47:23on parle des années 70, 80,
47:25je leur dis, ah non, pas du tout, c'est les années 2010.
47:27Quoi ? Je dis, bah oui, mais les choses
47:29ne changent pas. Mais les comédiens font des combats,
47:31Brigitte Bardot m'a dit il y a quelques jours,
47:33je me suis battu toute ma vie pour voir les politiques,
47:35et c'est finalement le public qui m'a le plus aidé.
47:37Bien sûr, je pense
47:39que la société
47:41fera bouger les choses
47:43beaucoup plus vite que le politique.
47:45Le politique,
47:47il fait oeuvre
47:49de politique. En même temps,
47:51entre les pièces, les films,
47:53ces spectacles qu'on n'attend pas,
47:55comment vous arrivez à tout faire ?
47:57Comment vous arrivez à passer de l'un à l'autre ?
47:59La vie. J'aime la vie.
48:01J'aime les gens.
48:03Je ne peux pas me passer de ça. Je découvre
48:05des choses. Là, j'ai découvert
48:07quelque chose d'extraordinaire.
48:09C'est...
48:11C'est pas extraordinaire.
48:13J'ai découvert par le Paralympique
48:15des sportifs
48:17de haut niveau du Paralympique.
48:19J'ai rencontré la seule femme
48:21qui est pilote
48:23de voltige handicapée
48:25au monde,
48:27qui est française.
48:29Tout d'un coup, je m'aperçois.
48:31En voyant ces gens-là, je vois des problématiques
48:33que je n'avais pas vues. En tant que valide,
48:35on a l'impression qu'il y a quand même
48:3780% des choses qui sont faites pour eux.
48:39Quand tout d'un coup, vous rentrez dans le fond du sujet,
48:41vous vous faites... Mais non.
48:43Mais non, il n'y a pas.
48:45C'est un monde
48:47complètement à côté.
48:49Quand vous allez dans un hôtel avec
48:51un paraplégique,
48:53quand vous dites on veut une chambre PMR,
48:55systématiquement, je ne parle pas pour moi
48:57mais systématiquement,
48:59vous ouvrez la porte de la chambre, il y a deux lits.
49:01Vous vous dites mais...
49:03Vous savez qu'un paraplégique n'est pas
49:05obligé d'arriver avec un accompagnant,
49:07il peut venir avec un compagnon.
49:09Mais il y a plein de choses comme ça.
49:11Je suis ouvert à...
49:13La vie me... Je pense que c'est
49:15même pas moi, c'est le vent
49:17de la vie qui me plaque
49:19au mur et qui me donne envie d'y aller.
49:21Ne changez rien et puis nous,
49:23nous irons voir, je crois que c'est du mardi au samedi
49:25à 21h. Au dimanche.
49:27Je n'oublie pas. Le dimanche à 18h.
49:2918h, c'est bien.
49:31J'allais le dire.
49:33C'est pas pour ça que je disais ça, c'est parce que
49:35le dimanche j'y suis aussi.
49:377 jours sur 7, vous travaillez de toute façon.
49:39Continuez ainsi, ne changez rien.
49:41Vous non plus, ne changez pas.
49:43On peut compter l'un sur l'autre.
49:45Merci Eric Pétillier, à bientôt.
49:47L'écrit d'une vie s'est terminé pour aujourd'hui,
49:49Vidèle à l'écoute de Sud Radio.