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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00De l'actualité à Tourcoing, l'élève soupçonné d'avoir roué de coup sa professeure parce qu'elle lui avait demandé de retirer son voile a été placé sous contrôle judiciaire.
00:00:08Son procès est renvoyé au 11 décembre. Au lycée Sévigné, les cours sont suspendus jusqu'à demain et une cellule de crise a été ouverte.
00:00:14La nouvelle ministre de l'Education nationale, Anne Jeuneté, se rendra sur place demain.
00:00:19Plusieurs véhicules de police incendiaient dans le Vaucluse. C'était aux alentours de 5h ce matin devant le commissariat de Cavaillon.
00:00:25La procureure de la République d'Avignon précise qu'une enquête a été ouverte pour « destruction aggravée commise en bandes organisées au préjudice d'une personne dépositaire de l'autorité publique ».
00:00:35La CRS 8 est envoyée en renfort dès ce soir.
00:00:41Dans l'actualité également, la Floride qui se prépare au pire ouragan du siècle selon Joe Biden.
00:00:46Après avoir traversé le Mexique sans faire de victime, l'ouragan Milton devrait frapper cette nuit le sud-est des Etats-Unis.
00:00:54Le président américain a appelé les habitants à évacuer. Les vents pourraient dépasser les 285 km heure et les cumuls de pluie pourraient être dévastateurs.
00:01:04« Merci. Je m'installe, je m'installe, ça va. Comment ça va ? Très bien. Mon petit test oreillette, est-ce que ça va bien ? Est-ce qu'on m'entend bien, Régis ?
00:01:16Ça va bien, il n'y a rien qui dépasse ? Bonsoir. Tout le monde est en train de dîner. Voilà. Un petit regard. Les couloirs sont tellement beaux. Ça c'était pour vous, Alexandre.
00:01:25Tiens, hop là. Merci. Je suis un peu essoufflée, je prends mon souffle. Vous avez du bon soin, à un moment ?
00:01:32Pourquoi vous faites le footing que vous faites maintenant ? Vous avez du souffle, enfin.
00:01:35Les couloirs sont longs pour sortir du bureau pour arriver ici. Je vous prie de bien vouloir m'excuser.
00:01:41Au sommaire ce soir, comment peut-on comprendre ces soutiens à une lycéenne de 18 ans qui ne respecte pas la loi de la République à Torcoing ?
00:01:51Son procès aura lieu en décembre. Sur place, l'émotion est encore très forte après l'agression de l'enseignante lundi pour lui avoir demandé de retirer son voile.
00:02:01Entre la symbolique du voile, la résistance au voile, quel rôle pour la France dans cette résistance ? L'édito de Mathieu Bocquete.
00:02:11Les faits sont graves. Des allures de guérilla à cavaillon, des voitures de police incendiées.
00:02:17C'est ce qui est arrivé au commissariat sur place la nuit dernière. D'après la procureure d'Avignon, pas de blessés à déplorer, mais pas d'interpellations non plus.
00:02:25La police continue à être attaquée et même si le ministre de l'Intérieur a tweeté « l'État ne se laissera pas intimider »,
00:02:33qu'en est-il réellement de l'autorité de l'État ? Alexandre De Vecchio est avec nous ce soir.
00:02:40Peut-on encore être enseignant aujourd'hui ? Une nouvelle fois, c'est un enseignant, on le disait, qui a subi l'agressivité d'une élève
00:02:48à cause de sa revendication religieuse pour avoir demandé de respecter la France.
00:02:52Comme toujours, le ministre en place, en l'occurrence la ministre, affiche son soutien et se rendra même de main sur place.
00:02:58Les événements se répètent, du plus dramatique avec Dominique Bernard et Samuel Paty à des événements graves mais sans drame comme celui de lundi à Tourcoing.
00:03:08Reste que pour tout professeur aujourd'hui, se rendre le matin à l'école, au collège, au lycée, engendre une peur, voire une terreur,
00:03:17car les provocations se multiplient, sans qu'au fil du temps, il y ait la moindre amélioration.
00:03:23Peut-on encore être enseignant aujourd'hui ? Le regard de Marc Menon.
00:03:30L'éducation nationale est à genoux, l'école privée, lieu de repli des résistants, est attaquée pour être, elle aussi,
00:03:37à mettre à genoux, en tout cas. Dernier exemple en date, ce documentaire qui sera diffusé sur le service public demain,
00:03:44intitulé « Stanislas, les dérives d'une école d'excellence, pourquoi tant d'énergie a tué l'excellence française ? »,
00:03:53le décryptage de Gabriel Cluzel. Et puis, alors que l'État se bat pour arriver à faire respecter les lois et exécuter les OQTF,
00:04:02des associations s'activent, on le sait, pour jouer contre la France, mais également tout un système qui se met en place,
00:04:09quitte à aller jusqu'à fabriquer des icônes sous OQTF. Abou Sangar est un merveilleux acteur, on peut le reconnaître,
00:04:18il est sur tous les plateaux TV, à la une de l'IB, mais il l'est sous OQTF, que comprendre l'édito de Mathieu Bocoté.
00:04:26Une heure avec nos mousquetaires en commentaire, on décrypte, on analyse, pour tout se dire et sans tabou. C'est parti !
00:04:46Comment allez-vous ce soir ?
00:04:47Très bien, on est rassurés, donc j'ai dit « Tiens, les couloirs sont longs, peut-être que… »
00:04:53Tout va bien, on a beaucoup, beaucoup de sujets à voir, on commence par quoi ? Un petit sonneur ou on commence directement avec vous ?
00:04:59J'ai envie de vous entendre, parce qu'hier déjà vous étiez en colère Mathieu Bocoté, mais ce soir j'ai envie de vous entendre sur le voile.
00:05:03De temps en temps, au détour de l'actualité, la France, Mathieu, redécouvre, même si on avait voulu lui faire oublier que l'islamisme la menace existentiellement.
00:05:14L'histoire de la gifle, à la professeure par une étudiante voilée, dont nous parlons ces jours-ci depuis lundi,
00:05:22et un de ses rappels, entre la symbolique du voile, la résistance au voile, ces soutiens qu'on a vus finalement pour cette lycéenne qui ne respecte pas la loi de la République.
00:05:33Quel rôle pour la France dans cette résistance ?
00:05:36C'est une histoire de 35 ans, Alexandre nous en parlait hier, entre la première affaire du voile et aujourd'hui,
00:05:42et vous savez, c'est la portée des années de 35 ans, c'est un anniversaire qu'on célèbre pour le meilleur et pour le pire.
00:05:48Alors qu'est-ce qu'on voit ici ? C'est une prise de conscience que s'est-il passé depuis 35 ans.
00:05:53Je vais commencer avec une thèse forte. Il y a 35 ans, lorsque le voile se présente, la France croit avoir l'autorité nécessaire pour dire « vous retirez ce voile ».
00:06:03Finalement, elle ne fait pas ce geste d'autorité, mais elle le pourrait, démission inaugurale.
00:06:0835 ans plus tard, quand la France, à travers une enseignante, dit « vous retirez ce voile », l'autorité nouvelle, l'autorité qui s'est installée depuis 35 ans,
00:06:18la souveraineté qui a pris forme en France et contre la France, gifle la professeure et lui dit « c'est moi qui ai l'autorité désormais, et vous, vous soumettrez à nous ».
00:06:26Et ensuite, les institutions peuvent dire « c'est scandaleux, comment ose-t-on ? ».
00:06:30La laïcité, sur le fond des choses, une jeune étudiante a osé gifler une professeure, donc c'est un signe, je crois, du basculement d'autorité dont on a été témoin depuis 35 ans.
00:06:43Ce n'est pas seulement la laïcité dont on parle ici, c'est de la France.
00:06:46Ça j'insiste, la laïcité c'est un visage de la France, ce n'est pas tout le visage de la France.
00:06:50On pourrait presque écrire une histoire de manière un peu insistante, un peu insistée, de l'annéantholacoménie jusqu'à cette gifle, il y a presque une histoire qu'on pourrait écrire en continuité,
00:07:00et c'est la suivante, le voile, partout où il s'installe, s'impose à la manière de la référence d'une culture dominante qui n'entend jamais plier,
00:07:10qui n'entend jamais reculer et qui entend imposer ses normes à la société qui l'accueille sous le signe de la naïveté.
00:07:17Point de départ, il y a 35 ans, quand ça arrive, quel est le discours dominant des sociologues, le discours dominant des politiques, des médiatiques?
00:07:25Le voile est là, puis on se dit « ça va passer, ça va passer inévitablement ».
00:07:29C'est presque l'argument de l'intégration à l'américaine, c'est-à-dire avec des baskets, avec le tee-shirt, avec un hamburger probablement, ou ici on dirait autre chose, le voile passera tout simplement.
00:07:41Donc ça nous agace un peu, ça nous dérange, mais il suffit d'être patient pour que ce voile disparaisse.
00:07:47Vous noterez ce que cachait cette formule.
00:07:49Le voile nous dérange, on espère qu'il ne soit plus là, on veut qu'il disparaisse, mais nul besoin d'être zélé pour cela, il finira par partir comme s'il va se dissoudre dans la pesanteur française.
00:08:03Mais ce n'est pas ce qui est arrivé.
00:08:04À un moment donné, sous la pression de l'immigration, mais notez que j'insiste là-dessus, même la gauche, la plus à gauche à l'époque reconnaissait que c'était un problème le voile, mais disait que ça allait passer.
00:08:13Ne vous inquiétez pas, c'est un fait divers identitaire, appelons ça ainsi.
00:08:16Que s'est-il passé entre-temps?
00:08:19C'est les trois mots qu'il faut toujours répéter quand on parle de ces questions, le nombre, le nombre et le nombre.
00:08:23Une masse musulmane travaillée par l'islamisme, on distingue ici islam et islamisme, mais on constate que l'islamisme a eu beaucoup d'emprise sur l'islam français.
00:08:34Et il s'est installé, cet islam conquérant, qui n'est pas tout l'islam mais qui est une part de l'islam, s'est installé dans l'espace public en multipliant les conquêtes symboliques, les conquêtes identitaires, en cherchant, en quelque sorte, à imposer ces normes partout.
00:08:51Et là, nos sociétés ont été déstabilisées.
00:08:53La France, oui, mais l'ensemble du monde occidental.
00:08:55Alors qu'est-ce qu'on s'est dit?
00:08:56Est-ce qu'on prend au sérieux ce problème qu'est l'islamisation?
00:09:00Est-ce qu'on prend au sérieux ce problème qu'est le voile?
00:09:03Est-ce qu'on prend au sérieux ce problème qui consiste à le voilement des jeunes filles?
00:09:07Puisqu'on ne se sent pas capable de répondre au problème, de résoudre le problème, on va décider que ce n'est pas un problème.
00:09:12C'est la méthode habituelle, vous avez je ne sais quel problème de santé, finalement ce n'est pas grand-chose.
00:09:18Vous découvrez un jour que vous êtes au seuil de la mort, mais pendant un temps vous vous dites finalement ce n'est pas grand-chose.
00:09:23Alors il y a deux techniques qui se sont présentées partout en Occident et qui ont travaillé à la France aussi pour gérer la question du voile.
00:09:33Il y a eu ce qu'on pourrait appeler la technique à l'américaine.
00:09:36Donc on a vu dans le voile un symbole de liberté individuelle parmi d'autres.
00:09:40Vous pouvez porter un chapeau de cow-boy, vous pouvez porter je ne sais pas moi je ne sais quelle tenue de sirène,
00:09:44vous pouvez porter un string, vous pouvez vous promener en bermudant dans la rue, vous pouvez porter un voile, ce n'est pas grave, ce n'est qu'un tissu parmi d'autres.
00:09:52Donc il n'y a pas de soucis, fichez-nous la paix avec ça, ce n'est qu'un voile, ça pourrait être autre chose.
00:09:57Donc la manière d'accepter le voile consistait à le priver de sa signification religieuse, culturelle et politique.
00:10:04On réduisait cela à finalement une forme de serviette comme une autre qu'une femme décidait de porter sur sa tête mais elle aurait pu porter autre chose.
00:10:11Donc on changeait, on décrétait de notre côté une signification nouvelle pour le voile pour le rendre acceptable.
00:10:18Donc c'est une manifestation de liberté individuelle pour quoi on s'inquiéterait.
00:10:22Il y a eu ensuite l'interprétation collective du voile.
00:10:26L'interprétation collective c'est oui c'est un symbole identitaire, oui c'est un symbole qui nous est étranger,
00:10:32mais c'est pour cela que nous devons l'aimer parce que nos sociétés sont trop fermées, nos sociétés sont enfermées en elles-mêmes,
00:10:40nos sociétés sont repliées sur elles-mêmes et le voile nous oblige à nous questionner justement au cœur de l'espace public sur l'identité de l'autre.
00:10:49Et nous qui avons une identité si coloniale et si impériale et pour ne pas dire raciste,
00:10:54le voile nous oblige à remettre en question nos certitudes identitaires.
00:10:59De ce point de vue c'est un symbole collectif qui n'est pas nous et pour cela nous devons l'embrasser.
00:11:05Retournement de signification.
00:11:08C'est une histoire, c'est ce qu'on pourrait appeler la méthode canadienne ou britannique.
00:11:12Et de ce point de vue le Canada est un laboratoire assez intéressant pour voir comment la question religieuse,
00:11:15ça va intéresser Marc, s'est réintégrée dans nos sociétés.
00:11:20Dans les années 80 au Canada, vous savez il y a la police fédérale, la police montée, on appelait ça au Canada la gendarmerie royale canadienne,
00:11:26des policiers avec des chapeaux de fourrure étranges sur des chevaux.
00:11:29Et un jour on voit un policier qui a un turban-cyc, ça fait partie de l'uniforme le turban-cyc,
00:11:35et non la police royale, la police montée canadienne avait dit non, non, non,
00:11:38c'est permis au nom de la diversité du multiculturalisme, vous pouvez greffer un symbole religieux à votre uniforme.
00:11:43L'uniforme n'en était plus un.
00:11:45À partir de cette brèche ouverte au nom du droit des cycs dans ce cas-là,
00:11:50qu'est-ce qu'on a vu? On a vu le Canada s'ouvrir jusqu'à la folie à tous les signes religieux ostentatoires,
00:11:57notamment ceux qui relèvent de l'islamisme.
00:11:59Et le voile s'est imposé, il a pris de la place, il a pris de la place, il a pris de la place,
00:12:03jusqu'en 2015, qui est pour moi le point tournant, où une dame, on en a déjà parlé ici une fois,
00:12:08Zunera Ishak, d'origine pakistanaise, veut prêter son serment de citoyenneté au Canada.
00:12:12Mais elle veut le faire en icabe, sans même retirer son icabe le temps d'un sourire pour le pays qui l'accueille.
00:12:18Elle veut le faire en icabe, et les tribunaux lui donneront, pour différentes raisons, le droit de le faire en icabe.
00:12:25Qu'est-ce qu'on voit à ce moment-là?
00:12:27Dans le débat public canadien, un double argument se présente à nous.
00:12:29Madame Ishak est une héroïne.
00:12:31C'est elle la véritable Canadienne. Pourquoi?
00:12:33Parce que d'un côté, elle représente l'émancipation féministe.
00:12:37C'est une femme qui décide de s'habiller comme elle le souhaite, et ce ne sont pas les hommes qui vont lui dire de s'habiller autrement.
00:12:42Mon icabe est un symbole féministe.
00:12:44Ensuite, c'est un symbole de l'affirmation diversitaire.
00:12:48C'est pas à la majorité de me dire comment m'habiller, je décide de porter mon icabe si je le souhaite.
00:12:54Dans ce contexte, le voile, qu'il soit intégral ou non, devient le symbole par excellence de la diversité.
00:13:00Plus vous êtes ouvert, plus vous vous ouvrez au voile.
00:13:03Plus vous êtes tolérant, plus vous embrassez le voile.
00:13:06Et puisque nos sociétés ont voulu faire de la diversité leur valeur fondamentale, leur principe fondateur,
00:13:12et puisque le voile est devenu le symbole par excellence de la diversité,
00:13:17on a dit au Canada, mais on le voit aussi avec l'Union européenne, le voile est devenu le symbole par excellence de la diversité occidentale.
00:13:24Dès lors, c'est presque le symbole qui nous marque sur le plan identitaire.
00:13:27Notre identité, c'est l'ouverture au voile, et de ce point de vue, c'est le voile.
00:13:31C'est ce qu'on pourrait appeler, dans l'espace de 35 ans, une histoire d'un basculement complet d'une signification à l'autre pour ce symbole religieux.
00:13:38C'est l'histoire d'une conquête que vous nous décrivez.
00:13:42Très exactement.
00:13:43Si on a le sens de l'histoire, c'est toujours la part manquante.
00:13:47J'ai tellement de commentateurs, pour eux, le passé c'était il y a trois ans.
00:13:51Bon, alors, un moment, ce qui est peut-être vrai sur un plan individuel, mais collectif, il y a une inconscience des enjeux civilisationnels.
00:13:57Alors, c'est une conquête qui est d'abord portée par une poussée démographique.
00:14:00À un moment donné, l'immigration n'amène pas simplement des individus, ni même des communautés, ni même des peuples,
00:14:05mais une civilisation qui s'installe chez nous.
00:14:08J'ajoute, mais ça c'est la poussée démographique facilitée par nos élites, souvent au nom de l'État de droit, soit dit en passant.
00:14:14Mais c'est aussi une conquête pilotée, à certains égards, pas complètement, par des organisations comme les Frères musulmans,
00:14:20qui, eux, les Frères musulmans, se sont donnés comme objectif d'islamiser l'Europe.
00:14:24Les Frères musulmans s'emparent des libertés concédées par l'Europe, par la France, et retournent ces libertés contre notre civilisation.
00:14:34Donc, l'État de droit est instrumentalisé pour imposer l'islam, et plus encore, l'islamisme, dans nos sociétés, et nous paralyser si nous voulons réagir.
00:14:42Rappelez-vous, par ailleurs, Erdogan, qui avait dit que l'assimilation, pour les musulmans en Europe, est un crime contre l'humanité.
00:14:50L'assimilation. Donc, on a un leader étranger qui explique aux populations qui se sont installées ici depuis 30 ou 40 ans
00:14:56que si elles s'intégraient à la vie économique, très bien, mais si elles s'assimilent, c'est un crime contre l'humanité.
00:15:02Donc, autrement dit, c'est une logique de conquête, encore une fois, particulièrement marquée avec la Turquie.
00:15:06Il y a la logique des diasporas, évidemment. Des diasporas qui s'installent, et qui, plutôt que de s'intégrer dans nos pays, continuent de se définir par leur civilisation d'origine.
00:15:15Alors, alors, alors, est-ce qu'on a vu les choses? On parle souvent du texte de 89, signé par Finkielkraut et Debré et d'autres, qui avait dit « la question du voile est importante ».
00:15:24On peut même remonter avant ça, dans les années 70, où plusieurs, voire en fait plusieurs, quelques figures prophétiques voient la question de l'immigration,
00:15:33qui va être un véritable tsunami qui va transformer l'Occident. Ces figures seront transformées en diables, nous le savons.
00:15:39Ils ont vu, ils ont nommé, et pour cela, on les a maudits. Ne l'oublions pas, des hommes ont vu, des hommes ont cherché à nous annoncer courageusement ce qui allait nous arriver,
00:15:48et on les a traités comme des monstres. Le choc des civilisations est une constante dans l'histoire, et aujourd'hui, nous l'avons devant nous.
00:15:55Je voudrais permettre de faire quelques rappels. On parle de conquêtes. Giscard, j'aime citer Giscard sur ça, parce qu'un jour, ça va nous rentrer dans l'esprit.
00:16:0291, dans le Figaro magazine, mon collègue est associé à notre ami. Immigration, évasion. Pas Jean-Marie Le Pen, pas Jean Raspail, pas Enoch Powell.
00:16:13Giscard, l'homme du centre droit. On a cette lucidité à ce moment-là, et on décide tout de suite, c'est le Figaro magazine, toujours de l'époque, la Marianne Voilée.
00:16:21On s'inquiète de la Marianne Voilée, mais on décide ensuite de ne pas voir ce que nous avons vu, parce que ça nous obligerait à agir.
00:16:28Et aujourd'hui, où sont les têtes de ponte de cette offensive islamiste en Europe ? Londres, évidemment, où la charia fait la loi dans plusieurs quartiers.
00:16:35En Écosse, où le premier ministre, qui n'est plus là aujourd'hui, Oumza Yousaf, qui a été remplacé par un autre, nous expliquait que l'arrivée de l'islam au pouvoir,
00:16:45avec la prière et tout ça, c'était pour lui presque une forme de... la conquête était l'autre signe du gain des libertés en Écosse.
00:16:51Bruxelles, il y a la Belgique, évidemment. Malmö, en Suède. Le Michigan, aux États-Unis. Lampedusa. On pourrait dire aussi le 9-3, hélas.
00:17:00On pourrait nommer aussi les quartiers nord de Marseille. On pourrait parler de toutes ces trappes. Combien de villes qui, aujourd'hui, où il y a des gens forts, honorables chaque fois,
00:17:08mais une idéologie, une civilisation s'est installée, et pas nécessairement sous le signe de la, on pourrait dire, de la main tendue.
00:17:15Et, ne l'oublions pas, quand l'islamisme arrive, il n'arrive pas simplement avec un discours religieux. Il arrive avec des mœurs. Et ça, c'est ce qu'on n'a pas compris.
00:17:24De côté, on a l'Occident, complètement décadent. L'Occident qui n'est plus capable de distinguer un homme d'une femme. L'Occident qui est incapable de fournir des repères identitaires, sinon la haine de soi.
00:17:33Détestez-vous et vous serez vertueux. Maudissez-vous comme occidentaux, et on dirait que vous êtes une personne noble moralement. Mais défendez l'Occident, vous êtes un monstre d'extrême droite.
00:17:42Et là, on a une civilisation qui arrive, qui s'installe, et qui a des certitudes identitaires fortes, et qui explique les codes de vie au quotidien.
00:17:50Comment manger, comment se comporter entre les hommes et les femmes, comment s'habiller, comment se vêtir, comment prier. Le substrat de la vie, la part dense de l'existence, les occidentaux ne veulent plus y répondre.
00:18:01Il n'y a que le droit, que le droit, que le droit. L'islam, dans sa forme islamiste, arrive, ne se contentant pas d'être une foi individuelle.
00:18:07Ça se présente comme une communauté, un mode de vie, une révolution des mœurs. Et de ce point de vue, ils progressent, encore une fois, sur nos faiblesses.
00:18:15Si on nous fait blesse sur l'État qui baisse sa culotte, si vous permettez l'expression. Non mais attendez, franchement, c'est vrai. Vous êtes à l'accord avec moi ?
00:18:23Mais si ! On peut vous applaudir ? Non, non.
00:18:25Applaudissez-moi. Non mais c'est vrai qu'avant, on avait un État fort, on avait une France forte, on avait une France que tout le monde venait et respectait.
00:18:35Qu'en est-il de la France, justement, Mathieu Bocoté ? Alors, peut-elle encore résister à l'islamisme ?
00:18:41Je me permets de pénétrer votre chronique. Un jour, on a dîné, on dira pas avec qui, au téléspectateur, mais quelqu'un d'importance.
00:18:47Je n'ai pas dormi pendant une semaine. Quelqu'un d'importance. Et qui nous a dit qu'il allait fuir la France. Parce que, justement, la France était foutue et que la France était aux frères musulmans.
00:18:57Vous vous souvenez ? Oui, bien sûr. Alors, un individu peut toujours décider de fuir son pays, mais un peuple qui fuit lui-même son propre pays, on appelle ça l'exode et la mort d'un peuple.
00:19:05Je ne suis pas dessus qu'ils peuvent s'y résoudre. Alors, la France, que peut-elle ? C'est un pays paradoxal. C'est un pays où l'islamisme est très avancé, mais c'est un pays où on résiste à l'islamisme.
00:19:16Les Britanniques ne résistent pas à l'islamisme. Il faut bien le comprendre. Les Suédois n'ont pas su exagérer. Là, ils commencent un peu. Mais la matrice communautaire, le Canada, ils l'embrassent.
00:19:26Il y a de l'islamisme d'État au Canada, avec une commissaire d'État à la lutte contre l'islamophobie qui demande d'embaucher des professeurs musulmans sur un critère religieux. C'est quand même particulier.
00:19:35En France, non, ça résiste. Ça résiste comment ? Au nom de la laïcité, oui, mais pas que. La laïcité est vivante dans la mesure qu'elle n'est pas qu'un principe, ou c'est l'autre nom d'un mode de vie, d'une culture, de mœurs, d'une identité, d'une manière d'habiter le monde.
00:19:49C'est fascinant, le mot laïcité a été surinvesti sur le plan culturel et politique. On a dit que la laïcité, qu'est-ce que ça voulait dire aujourd'hui ? C'est l'art de vivre à la française.
00:19:58Quant à moi, je suis sûr qu'ils pensent qu'on devrait embrasser plus largement. La France, ce n'est pas que la laïcité. Mais le mot laïcité est le seul qu'on s'est permis d'utiliser pour nommer la culture française et le droit justement de résister à l'islamisme.
00:20:09Et je terminerai avec un rappel, en un mot. Il fut un temps où on était moins gêné qu'aujourd'hui. 1980, vous connaissez peut-être la série « Il était une fois l'homme » qui nous racontait l'histoire du monde. C'était en dessin animé. C'était pour les enfants. Pour les enfants !
00:20:20Et tout le monde regardait ça. Moi je regardais ça de mon côté de l'Atlantique. Probablement Marc Dussien, Gabriel, Alexandre. Tout le monde connaissait ça. Ça racontait l'histoire de l'Occident, l'histoire du monde. Mais ça nous racontait l'histoire de l'arrivée de l'islam en Europe.
00:20:33Je vous cite le dernier passage de cette séquence que vous pouvez trouver sur Youtube si vous voulez vous amuser.
00:20:38« Tournons-nous plutôt vers l'Orient, d'où déferle une force conquérante que nul n'avait prévue, l'islam. Poitiers, où les Arabes ont trouvé face à eux Charles Martel, Charles Martel vient de sauver l'Europe de l'islam. »
00:20:51Fin de la citation. Ce n'est pas moi. C'est un dessin animé à destination des enfants en 1981 en France. Je me demande ce qu'on dirait aujourd'hui avec un tel propos. Probablement qu'on accuserait le dessin animé de propos haineux.
00:21:03Il ne serait pas diffusé sur une chaîne TNT.
00:21:07À Cavaillon. On va repartir sur ce sujet avec vous mon cher Marc Menand parce qu'on rappelle que vous avez écrit « La laïcité dévoilée ». C'est un sujet qui vous tient vraiment à cœur.
00:21:17Mais d'abord on va se rendre à Cavaillon avec vous Alexandre de Vécu parce que plusieurs véhicules de police ont été incendiés devant le commissariat. La façade a été dégradée par les flammes.
00:21:29C'est devenu tristement banal. Mais on a eu un long échange vous et moi ce matin.
00:21:33C'est ce que j'allais vous dire. J'allais vous faire le making off de notre échange.
00:21:37Alors faites-le. On ne veut pas se faire beaucoup de discuter ce matin.
00:21:39Je vais être honnête. Je ne voulais pas faire cette chronique parce que j'ai l'impression que c'est un jour sans fin.
00:21:43Il n'y a pas une journée en France où un policier ne se fait pas tabasser, un professeur agressé, une femme violée.
00:21:53Donc si vous voulez, en tant que chroniqueur c'est difficile.
00:21:57Mathieu Bocoté citait un dessin animé. Je cite un film des années 80. Je filme avec Bill Murer « Un jour sans fin ».
00:22:05Il est dans une boucle temporelle. Il répète toujours la même chose.
00:22:09Vous m'avez convaincu parce que je crois que malheureusement il faut continuer à marteler le même diagnostic, le même constat.
00:22:17Continuer à dire la vérité. Peut-être qu'un jour on sera entendu avant qu'il ne soit trop tard.
00:22:23C'était notre échange. C'est vrai que c'est important de dire de temps en temps à nos fidèles.
00:22:29Il n'y a pas que du sourire.
00:22:31On se bat parfois pour trouver une autre information, autre chose.
00:22:36On se dit on ne va pas traiter Cavaillon, on en parle tout le temps.
00:22:39Et là on se dit non quand même, il se passe quelque chose, il faut qu'on s'arrête dessus.
00:22:43En plus je fais partie de ceux qui pensent que c'est un sujet très important depuis toujours.
00:22:47C'est juste que c'est parfois difficile de se renouveler et la situation est déprimante.
00:22:53Comme vous avez bien planté le décor, on va lancer la pub. Préparez-vous.
00:22:57C'était un teaser.
00:22:59Un teaser exceptionnel.
00:23:02Je pense quand même qu'on a passé un cap.
00:23:08A tout de suite.
00:23:14Retour sur le plateau de Face à l'info.
00:23:16Dans un instant on fera un tour de table sur les propos d'Adine Algo qui se dit choquée
00:23:20à propos d'affiches de Philippines dans les rues de la capitale.
00:23:25On en parlera dans un instant.
00:23:27Philippe de Villiers vous embrasse.
00:23:29Je reçois un petit SMS, il est en pleine forme.
00:23:31Il dit mais surtout qu'il vous a trouvé exceptionnel dans votre chronique.
00:23:33Merci Philippe.
00:23:34Et il dit qu'il va voir si Alexandre est aussi bon.
00:23:40Alexandre, à Cavaillon, pourquoi est-ce que c'est tristement banal ?
00:23:45Je vais vous égrener tout simplement quelques chiffres pour ceux qui contestent
00:23:49qu'il y ait une augmentation de l'insécurité ou une explosion de l'insécurité en France.
00:23:53On peut le dire.
00:23:55Le Figaro révèle dans un bilan que dès novembre 2020, plus d'une soixantaine de commissariats
00:24:01avaient été la cible de raids orchestrés en une seule année par des bandes de voyous.
00:24:05Donc c'est 60 commissariats par an.
00:24:08On se souvient d'ailleurs en 2020, puisque c'est le moment où le bilan a été fait,
00:24:12de l'assaut aux mortiers du commissariat de Champigny sur Marne
00:24:16qui avait été transformé en fort retranché.
00:24:19Ces 5500 policiers et gendarmes touchés dans leur chair l'année dernière
00:24:23après avoir été pris pour cible dans le cadre de leur mission.
00:24:26C'est 23 policiers qui sont blessés en moyenne chaque jour en France.
00:24:32Pas plus tard que mardi dernier, un gardien a vu tenter de poignarder deux policiers,
00:24:37l'un au niveau de la poitrine et l'autre au niveau de la carotide.
00:24:41Le 19 septembre, ça ne fait pas longtemps, aux abords de la cité des 4000 à la Courneuve,
00:24:46une patrouille de police a également été attaquée
00:24:48alors que les agents tentent d'interpeller un délinquant,
00:24:50une vingtaine de voyous les encerclent avant de les prendre à partie.
00:24:53Roué de cou et visé à bout portant par des tirs de mortier d'artifice,
00:24:56les policiers n'ont pu s'extraire du jeu de massacre qu'en tirant des lacrymogènes.
00:25:01Vous voyez que c'est quelque chose qui arrive très souvent,
00:25:06c'est pour ça que j'étais presque lassé, je me dis est-ce que ça vaut le coup d'en parler ?
00:25:10Rappelons les faits à Cavayon, ils ont eu à 5h du matin,
00:25:15quatre voitures sont incendiées avant que le feu ne se propage à tout le commissariat.
00:25:19Heureusement aucun blessé, mais le Figaro a recueilli le témoignage des policiers
00:25:24et ils se sont vus mourir.
00:25:26Et on voit ici les images glaçantes, qu'est-ce que cela révèle ?
00:25:30Qu'est-ce que cela révèle ?
00:25:32Une France orange mécanique, ça a été beaucoup dit,
00:25:37une France victime d'une violence systémique,
00:25:40c'est pour ça que je vous disais que c'était tristement banal,
00:25:43mais ça révèle quelque chose peut-être de pire,
00:25:46c'est-à-dire que la violence des bandes des voyous ça a toujours existé,
00:25:51mais normalement ils évitaient de s'attaquer aux policiers,
00:25:54même de répondre parfois aux policiers quand les policiers les interpellaient,
00:25:58parce que ça coûtait cher finalement de s'en prendre un policier,
00:26:02là ce n'est plus le cas, les policiers sont considérés comme des bandes rivales,
00:26:06donc on parlait de perte d'autorité de l'État,
00:26:09hier je crois que j'avais un mot un peu faible,
00:26:11en réalité c'est le symptôme d'une véritable déliquescence de l'État,
00:26:16c'est le symptôme aussi du fait que des voyous,
00:26:19là on parle de trafic de drogue,
00:26:21mais moi je suis persuadé que ça va au-delà du trafic de drogue,
00:26:23parce que les exemples que je vous ai cités,
00:26:25ce sont tout simplement des territoires entiers qui font ces cessions,
00:26:29et qui considèrent que l'État français n'est plus légitime en France,
00:26:33donc c'est à la fois une déliquescence de l'État et une archipélisation de la France,
00:26:37voilà ce que ça révèle.
00:26:38Alors l'extrême-gauche a-t-elle une part de responsabilité ?
00:26:44Évidemment, puisque cette situation est explosive,
00:26:49ils l'ont aussi alimentée par leur rhétorique,
00:26:52on voit bien qu'ils ont une rhétorique anti-policière,
00:26:55ils parlent de violence policière, ils expliquent que la police tue,
00:26:58mais je vais peut-être vous surprendre et vous prendre à contre-pied,
00:27:01l'extrême-gauche avec tous ses défauts et il faut la combattre,
00:27:04elle n'a pas gouverné en France depuis,
00:27:06elle n'a pas gouverné en France dans la Ve République,
00:27:09je ne suis pas sûr qu'elle soit prête de gouverner,
00:27:11qui a gouverné ? Le centre-droit et le centre-gauche,
00:27:14donc c'est bien de faire des coups de menton contre l'extrême-gauche,
00:27:19mais je crois que ce n'est pas suffisant,
00:27:21et les vrais responsables sont quand même ceux qui ont été aux manettes
00:27:24et qui ont fait preuve de lâcheté face à cette violence.
00:27:27Et qui se sont effectivement agenouillés devant tout ce qui critique l'État.
00:27:31L'État ne se laissera pas intimider et nous allons intensifier...
00:27:36Pourquoi vous souriez ?
00:27:37Non, je souris parce que je pensais intérieurement à Philippe de Villiers,
00:27:40puisque je cite Rotaillot et je me dis que ce que j'allais dire après,
00:27:45peut-être lui fait un plaisir.
00:27:47Alors Philippe de Villiers, comme il nous regarde tous les soirs,
00:27:50il nous envoie un petit SMS.
00:27:52L'État ne se laissera pas intimider et nous allons intensifier
00:27:57notre lutte contre le narco-bonditisme.
00:27:59Je placerai la lutte contre le crime organisé au centre de mes préoccupations,
00:28:04parce qu'il constitue une attaque contre nos institutions.
00:28:08Ça, c'est Bruno Rotaillot.
00:28:10Qu'est-ce que cela vous inspire ?
00:28:11Est-ce que c'est encore un extrait du blabla ?
00:28:13Oui, je souris bien aussi parce qu'on connaît cette rhétorique
00:28:15que je parlais tout à l'heure de coup de menton.
00:28:17J'ai beaucoup de respect pour Bruno Rotaillot.
00:28:19Je ne doute pas de sa sincérité.
00:28:21Je ne doute pas non plus que c'est sans doute l'un des plus compétents,
00:28:24l'un de ceux qui connaît le mieux de ses dossiers.
00:28:26C'est en plus un homme de culture et un homme qui parle un français correct.
00:28:32C'est toujours agréable par rapport à d'autres qui sont justement
00:28:36dans une communication de communicants.
00:28:40Rotaillot a ceci de rafraîchissant, qu'il parle comme le vieux monde.
00:28:45Mais c'est tout de même une rhétorique qu'on connaît.
00:28:47Ça rappelle Manuel Valls.
00:28:49Ça rappelle, si vous voulez, Gérald Darmanin.
00:28:54Et finalement, ça ne fait que montrer encore plus l'impuissance de l'État.
00:29:00Parce que je veux bien que Rotaillot dise qu'il va arrêter tout cela.
00:29:05J'aimerais le croire et je ne doute pas qu'il va y mettre toutes ses forces.
00:29:09Simplement, si vous voulez, Bruno Rotaillot n'ignore pas
00:29:14que pour mener une politique de sécurité, c'est une politique globale.
00:29:18C'est-à-dire qu'il faut renforcer les forces de l'ordre, soutenir les forces de l'ordre.
00:29:23Ça, il est ministre de l'Intérieur, il a la main pour le faire.
00:29:27Mais il faut aussi changer radicalement de politique pénale.
00:29:32Il faut aussi réduire drastiquement les flux migratoires,
00:29:36puisque cette violence est en grande partie une violence importée.
00:29:40Or, si sur les forces de l'ordre, son action peut avoir une certaine utilité,
00:29:46une certaine efficacité, on voit bien que dans ce gouvernement,
00:29:50on est encore une fois en même temps.
00:29:52Et qu'à la justice, Didier Migaud, qui est un socialiste,
00:29:55ne partage même pas le même diagnostic que Bruno Rotaillot,
00:30:00et encore moins les solutions d'eux-mêmes sur l'immigration.
00:30:04Bruno Rotaillot a parlé de l'État de droit, et notamment de ce qu'on appelle l'État de droit.
00:30:09Il y a une architecture juridique française, mais aussi une architecture juridique européenne.
00:30:14Tous les gouvernements se sont agenouillés devant l'Europe,
00:30:19se sont soumis à cette architecture juridique,
00:30:22et il est bien évident que ce n'est pas ce gouvernement-là,
00:30:25avec Michel Barnier, commissaire européen, qui va bousculer tout cela.
00:30:29Du reste, on a bien vu que sur l'État de droit,
00:30:32Bruno Rotaillot a plus ou moins été recadré par son Premier ministre.
00:30:36Donc malgré tout son volontarisme, ces paroles rhétoriques risquent,
00:30:41à la fin finalement, de mettre en lumière la différence entre les paroles et les actes.
00:30:46Cela signifie-t-il que la droite est laire en choisissant de soutenir le gouvernement
00:30:50et monter, on va dire, sur le Titanic ?
00:30:53C'est effectivement un des risques, parce que si les paroles ne sont pas suivies des faits,
00:31:00il va y avoir encore une fois une grande déception des Français.
00:31:03Et on peut en vouloir à la droite, parce qu'elle n'était pas obligée de monter sur le Titanic.
00:31:07Alors effectivement, une fois que Michel Barnier a été nommé,
00:31:10une fois qu'on était dans cette situation sans majorité,
00:31:12elle a pris ses responsabilités, on peut la comprendre.
00:31:15Mais avant, elle aurait pu tout simplement dire
00:31:18qu'elle était plus proche, par exemple, des idées du Rassemblement national.
00:31:22Parce que moi, quand je l'écoute, Bruno Rotaillot,
00:31:24j'ai parfois l'impression qu'il est plus proche tout de même de Marine Le Pen
00:31:27que d'Emmanuel Macron.
00:31:29La droite a dit « on est dans le nini », pourquoi pas ?
00:31:32Je respecte sa hausse d'air ici, une droite indépendante.
00:31:36Mais en réalité, elle n'a pas été dans le nini,
00:31:38puisqu'elle se retrouve dans le gouvernement d'Emmanuel Macron.
00:31:42Donc si demain, la droite LR disparaît
00:31:47parce que les Français ne croient plus à cette droite-là,
00:31:52d'une certaine manière, elle l'aura bien cherché.
00:31:55– Dernière question, le RN lui-même a choisi
00:31:59de ne pas censurer ce gouvernement.
00:32:01– Oui, alors ça c'est une autre ambiguïté,
00:32:04et il faut effectivement être juste avec tout le monde,
00:32:08être un observateur le plus distancié possible,
00:32:10et effectivement, d'une certaine manière,
00:32:12le RN, en ne censurant pas ce gouvernement,
00:32:15le soutient de manière implicite.
00:32:18C'est un choix stratégique de la part de Marine Le Pen,
00:32:21parce qu'elle a estimé, et on peut la comprendre,
00:32:23qu'après la séquence politique chaotique qu'on a eue,
00:32:25les Français avaient besoin finalement d'un peu de stabilité,
00:32:29et surtout, dans son travail pour apparaître
00:32:32comme une candidate crédible à la présidentielle,
00:32:35elle ne veut pas être celle qui va rajouter du chaos au chaos.
00:32:39Il n'empêche, compressant d'ores et déjà,
00:32:43que la grande œuvre de ce gouvernement sera
00:32:46l'augmentation des impôts et la mise en place de l'euthanasie.
00:32:49Et donc, dans ces conditions, si Marine Le Pen ne veut pas,
00:32:54elle aussi, si vous voulez être emportée
00:32:57avec les forces politiques du centre
00:33:00qui ont déçu les Français depuis si longtemps,
00:33:03elle devra, tôt ou tard, à mon avis, faire une motion de censure
00:33:06et faire tomber ce gouvernement.
00:33:09Merci beaucoup, mon cher Alexandre,
00:33:12pour votre regard sur ce qui se passe à Cavaillon.
00:33:16Marc Menand, peut-on être enseignant encore aujourd'hui ?
00:33:20C'est la question qu'on va se poser avec vous.
00:33:22Alors, on a vu ce qui s'est passé lundi à Tourcoing,
00:33:24on a vu comment la jeune fille de 18 ans,
00:33:27on dit toujours une élève, elle a quand même 18 ans,
00:33:29elle a été en comparution immédiate aujourd'hui,
00:33:31son procès a été envoyé au 11 décembre prochain,
00:33:34et ce qui est intéressant, c'est que vous avez écrit notamment
00:33:38La laïcité dévoilée, vous avez aussi été enseignant,
00:33:40enfin, vous avez un peu tout fait dans votre vie,
00:33:42mais c'est à travers justement votre regard
00:33:44qu'on a envie de se demander aujourd'hui
00:33:46est-ce qu'on peut encore être enseignant aujourd'hui ?
00:33:50Alors, j'ai connu les moments où on allait accueillir les élèves
00:33:54dans les années 70 à Rony-sous-Bois.
00:33:56Personne n'était né autour de la table.
00:33:58Non, mais c'est pas grave, je peux vous raconter comment ça se passait,
00:34:00on va faire de l'histoire, et de l'histoire vécue.
00:34:03Et ce qui était intéressant, c'est qu'à ce moment-là,
00:34:06il n'y avait pas véritablement cette influence de la religion islamique,
00:34:10mais en revanche, il y avait l'esprit de laïcité.
00:34:12Et si un élève portait une croix un peu trop grosse,
00:34:15on lui disait non, non, ici, c'est la laïcité,
00:34:18il n'est pas question d'afficher tes convictions,
00:34:21et le désir de faire en sorte que la fête de l'esprit
00:34:25gagne les uns et les autres.
00:34:26Et tout à l'heure, j'entendais Alexandre et Mathieu,
00:34:29qui avaient une dissidence de propos au moment de la pub,
00:34:32pour les annonceurs, et qui disaient,
00:34:34eh bien, dans le contenu des programmes,
00:34:36aujourd'hui, on ne va plus dire que Charles Martel
00:34:40a arrêté les Arabes à Poitiers,
00:34:42parce que c'est inconvenant, c'est intolérable.
00:34:45Et ça, ça montre quoi ?
00:34:47Eh bien, ça montre l'influence qui fait qu'aujourd'hui,
00:34:50l'enseignant est obligé de s'inscrire dans une sorte de terreur.
00:34:54Terreur qui est d'autant plus facilitée que les programmes
00:34:58en tant que tels, qui montraient l'effet historique,
00:35:02sont devenues des légendes favorisant une idée
00:35:06d'une société qui doit se déconstruire,
00:35:10sinon on est en dehors d'une sorte de volonté de raison
00:35:14qui est le fondement même de l'école républicaine.
00:35:18Alors ça donne quoi ?
00:35:19Ça donne qu'aujourd'hui, il y a un point de résistance
00:35:23pour la laïcité, il est délégué à qui ?
00:35:25Aux professeurs.
00:35:27Ce sont eux qui, dans leur forteresse, doivent soudain imaginer,
00:35:31au milieu d'un quartier, à Rony-subway, Villemomble, etc.,
00:35:35dans le 9-3, mais pas que dans le 9-3,
00:35:38où la religion prolifère, où les signes ostentatoires
00:35:42sont à tous les coins de rue,
00:35:44où les gens vivent non plus en français,
00:35:46mais en se voulant dans l'authenticité de leur croyance,
00:35:50on leur dit, mais quand vous franchissez la porte là,
00:35:53soudain, il faut enlever le voile.
00:35:55Mais quand vous sortez, vous faites ce que vous voulez.
00:35:57Et à côté de ça, vous avez la petite gamine qui,
00:36:00à l'âge d'un 5 ans, va aller à l'école de confession musulmane,
00:36:03elle a le droit de garder le voile.
00:36:06Imaginez ces gens, plutôt que de favoriser l'assimilation,
00:36:11on les place en rupture républicaine.
00:36:14Et pour autant, le professeur, l'instituteur,
00:36:17sans avoir la moindre arme, démuni de tout,
00:36:19et parfois ayant lui-même flanché dans ses convictions
00:36:22et se voulant plutôt gauchiste au nom d'un humanisme dénaturé,
00:36:26en se disant, mais oui, dans le fond, c'est la tolérance,
00:36:29tout ça s'est dépassé, etc.
00:36:31Vous avez une partie qui est molle,
00:36:33une autre partie qui a tellement peur
00:36:35parce qu'ils ont payé cher.
00:36:38Dominique Bernard, Samuel Paty,
00:36:41et à chaque fois, la hiérarchie savait tout ça.
00:36:44La hiérarchie, il fallait minimiser toujours.
00:36:48Il faut minimiser.
00:36:50Et ça se retrouve d'ailleurs dans les tribunaux.
00:36:53C'est-à-dire que quand Samuel Paty, Dominique Bernard disent,
00:36:57mais non, on ne doit pas flancher,
00:36:59on a un devoir vis-à-vis de nos élèves.
00:37:02Le racisme, ça serait de les enfermer dans leurs conditions.
00:37:05Notre devoir, c'est de leur dire,
00:37:07nous sommes les héritiers de ce courant des Lumières
00:37:10et nous sommes les porteurs de ce qui vous permettra
00:37:13de vous affranchir et d'un jour,
00:37:15vous êtes véritablement des gens en liberté.
00:37:18Ils en sont morts.
00:37:20Mais alors, souvenez-vous Maurice Ravel.
00:37:23On l'a presque oublié.
00:37:25C'était au mois de février, ce proviseur.
00:37:29Qu'est-il devenu ?
00:37:31Il a démissionné.
00:37:34On l'a poussé à la démission.
00:37:37Et d'ailleurs, il le dit lui-même.
00:37:40Il dit, je ne me suis pas rendu compte
00:37:44de ce que je devais subir
00:37:48et par, disons, respect de l'établissement,
00:37:54de mes confrères, il m'a fallu me retirer.
00:37:57Alors ça donne quoi dans les conséquences ?
00:38:00Il y a eu, parce qu'il avait demandé à des élèves,
00:38:03d'enlever le voile, il a dit, enlevez votre voile
00:38:07et ça s'est déchaîné sur les réseaux sociaux.
00:38:10Par exemple, il y en a un qui a dit,
00:38:13sur X, il faut le brûler sa mère.
00:38:16Il a été convoqué dès le 15 mars,
00:38:19c'était rapide, devant un tribunal à Lisieux.
00:38:23Le tribunal l'a relaxé.
00:38:25Alors il y a eu un appel.
00:38:27Lors de l'appel qui a eu lieu le 11 septembre,
00:38:30on a décidé qu'il fallait délibérer.
00:38:32Pour le moment, on ne sait pas ce qui s'est passé.
00:38:35Il y en a un autre qui a dit,
00:38:37il faut aller lui en mettre deux à ce fils de lâche.
00:38:40Tout simplement, il demandait à ce que les jeunes filles
00:38:43respectent les conditions.
00:38:45La loi ?
00:38:46La loi.
00:38:47La France ?
00:38:48Tout cela.
00:38:49Eh bien, lui, il passera devant le tribunal à Bourg-en-Bresse
00:38:54que le 7 novembre.
00:38:56Et il y a quelques jours, le 2 octobre,
00:38:59on a le frère d'une des jeunes filles
00:39:02qui avait été interpellée par le proviseur,
00:39:06qui lui était outré en disant,
00:39:08mais enfin, ce n'est pas possible,
00:39:10c'est une ambiance islamophobe dans ce pays.
00:39:13Et de là, eh bien, il a écrit,
00:39:16il faut le brûler vif, ce chien.
00:39:19Il passe devant le tribunal.
00:39:21Théoriquement, il peut encourir une peine de prison de 5 ans,
00:39:2445 000 euros.
00:39:26Le parquet n'a réclamé qu'un an de prison avec sursis
00:39:32et un détour, une visite au lieu d'hommage à la Shoah.
00:39:39On ne voit pas vraiment le rapport.
00:39:42Là encore, on n'a pas encore la décision.
00:39:45Mais ce qui est fou, c'est ce laxisme.
00:39:48Et alors, comment s'est-il défendu ?
00:39:50Il a dit, oui, j'ai honte, c'est dégueulasse,
00:39:54c'est véritablement immonde ce que j'ai fait
00:39:58et je demande pardon.
00:40:00Et l'avocat a su renchérer là-dessus.
00:40:02Il a dit, mais oui, bon ben voilà, cet homme s'est laissé emporter.
00:40:06Mais il faut requalifier et faire en sorte
00:40:10que ce soit simplement une injure publique.
00:40:13C'est-à-dire, il faut le brûler vif, ce chien devient une injure publique
00:40:19si on suivait l'avocat.
00:40:21Imaginez donc ce qui se passe dans la tête de ces enseignants.
00:40:25En dehors de leur divergence,
00:40:27telle que j'ai essayé de décliner tout à l'heure,
00:40:29ceux qui sont dans la mollesse.
00:40:31Ils perdent son travail.
00:40:33Les menacements ne sont pas reconnus comme tels.
00:40:35Et puis, il s'est trouvé à la retraite alors qu'il n'en avait sans doute pas envie.
00:40:39Et puis, il y a tous les autres.
00:40:41Le matin, vous allez vers votre école,
00:40:44vous avez des élèves, comment vous allez les affronter ?
00:40:47Parce qu'on n'est plus dans le dialogue.
00:40:49On affronte ses élèves.
00:40:51Monsieur, vous n'avez pas le droit de dire ça.
00:40:53Monsieur, c'est un blasphème.
00:40:55Monsieur, monsieur ou madame.
00:40:57Et à partir de là, on est constamment dans une sorte d'adaptation nauséabonde
00:41:03où on est dans la lâcheté la plus absolue
00:41:06et avec cette dérive qui est couverte par qui ?
00:41:09Par les politiques de tous bords.
00:41:11Et je suis d'accord avec Alexandre.
00:41:13Et forcément, les filles en rajoutent.
00:41:15Mais qu'il soit de droite ou de gauche
00:41:17qui aujourd'hui dit qu'il nous faut revenir sur nos valeurs,
00:41:21c'est-à-dire, je ne vais pas épiloguer sur Mathieu, son excellent édito,
00:41:26mais la laïcité, disons, ça cache le mot culture.
00:41:31Il y a une prééminence de notre culture.
00:41:34Et cette prééminence doit s'imposer à toutes et à chacun.
00:41:37Il n'y a pas 67 millions de libertés d'histrions en électrons libres
00:41:44qui feraient ce qu'ils voudraient.
00:41:46Donc il faut revenir sur nos valeurs,
00:41:48avoir le courage de les défendre
00:41:50et que ce ne soit pas ces petites poches forteresses
00:41:53où les enseignants sont démunis de tout
00:41:57pour être les seuls lieux de résistance.
00:42:00Il ne faut plus résister, il faut maintenant s'imposer.
00:42:05Merci beaucoup mon cher Marc.
00:42:07Un lien tout de suite avec la chronique de Gabriel Cluzel
00:42:10où on va parler de ce complément d'enquête sur le service public
00:42:16qui parle de l'école Stanislas
00:42:18et des dérives de cette école d'excellence.
00:42:21D'abord, avant de vous donner la parole,
00:42:23un petit tour de table sur les petits propos d'Anne Hidalgo,
00:42:26la maire de Paris.
00:42:27Écoutez ce qu'elle a dit à propos de Philippines.
00:42:31Parce qu'on n'oublie pas non plus Philippines.
00:42:35Il y a dans le débat public et dans le débat médiatique
00:42:39une tentative de confusion
00:42:42comme si tous les agresseurs, notamment de féminicide,
00:42:49étaient des personnes en OQTF.
00:42:52J'en veux pour preuve une campagne de communication et d'affichage
00:42:56qui m'a vraiment glacée sur les murs de notre capitale
00:43:03avec ce dessin du portrait de Philippines
00:43:08et des propos d'un racisme avéré, très inquiétant,
00:43:13qu'on ne peut pas accepter non plus
00:43:16tant cet amalgame n'est pas acceptable.
00:43:20On peut voir l'affiche.
00:43:24On regarde l'affiche pendant que je vous donne la réaction.
00:43:28J'ai été très frappée par cette déclaration au Conseil de Paris
00:43:31qui est absolument stratosphérique.
00:43:33Il ne faut plus dire qu'Anne Hidalgo est une féministe en carton.
00:43:35C'est trop.
00:43:36Le carton, c'est déjà une matière.
00:43:37Elle n'est pas du tout féministe.
00:43:39Elle est anti-féministe.
00:43:40Je rappelle qu'il y a une jeune fille
00:43:41qui s'est fait assassiner dans sa ville.
00:43:44Ce qu'elle trouve glaçant, c'est cette affiche qui est factuelle.
00:43:48Est-ce qu'on peut peut-être comprendre Anne Hidalgo
00:43:50lorsqu'on voit que c'est marqué « tuée peut-être par un migrant » ?
00:43:53Il ne faut pas dire la vérité
00:43:54parce que la vérité est raciste peut-être, c'est ça ?
00:43:56« Tuée par un homme de la Choc-Ripas » c'est en passant.
00:43:59Il y a une dimension factuelle.
00:44:00Elle a été tuée par un migrant.
00:44:02C'est un point un.
00:44:03Moi, ce qui me glace, franchement, c'est la réaction d'Anne Hidalgo.
00:44:05Ce qui me glace, c'est le fait que lorsqu'elle voit la mort de Philippines,
00:44:09ce qui l'indigne, c'est qu'on se dise
00:44:11que si cet homme qui était sous OQTF n'avait pas été en France,
00:44:14comme le droit l'indiquait,
00:44:16Philippines serait encore vivante.
00:44:18C'est l'incarnation, Mme Hidalgo, d'une classe politique décadente,
00:44:21de mon point de vue,
00:44:22qui a renoncé de toute manière au devoir promis du politique,
00:44:25protéger les siens,
00:44:26et qui s'enferme dans une idéologie déréalisante
00:44:29mais qui, finalement, fait payer les Français.
00:44:31Selon vous, Anne Hidalgo, elle dit que ce sont des racismes avérés.
00:44:36Qui est-on ?
00:44:37Elle ne connaît pas le racisme.
00:44:39C'est une noble âme.
00:44:41Il faut voir comment, effectivement,
00:44:43elle fait en sorte que ces gens, qui viennent d'ailleurs,
00:44:46aient des abris tout autour du périphérique.
00:44:48Ils sont sous des petites tentes,
00:44:50ils sont dans des conditions épouvantables,
00:44:52dans des cartons,
00:44:53mais on appelle ça comment accueillir
00:44:55et comment faire en sorte
00:44:57qu'ils puissent ensuite avoir des comportements humains.
00:45:00C'est-à-dire qu'elle provoque la situation,
00:45:02car quand on est dans cette renonciation à l'autre,
00:45:08on ne dit pas qu'on l'accueille.
00:45:10Il faut avoir le courage de dire qu'on n'est plus capable d'accueillir
00:45:13plutôt que ce misérabilisme
00:45:15qui, forcément, met les gens ensuite dans des situations
00:45:19où ils perdent toute humanité.
00:45:21Et Alexandre Devecchio, selon vous,
00:45:22comme disait Anne Hidalgo,
00:45:23cette affiche laisse à comprendre
00:45:26que tous les agresseurs de féminicide seraient des OQTF ?
00:45:30Je pense qu'Anne Hidalgo ne sait pas lire le français.
00:45:32Ce n'est pas ce qui l'a marqué.
00:45:33D'ailleurs, ce serait condamné.
00:45:35Restez gentil.
00:45:37Ou alors c'est une menteuse.
00:45:39Restez gentil.
00:45:43Pardonnez-moi.
00:45:44Il y a deux solutions.
00:45:45Très franchement,
00:45:46soit elle ne comprend pas bien le français
00:45:47parce que si c'était marqué
00:45:49que tous les migrants sont des violeurs,
00:45:51ce serait juridiquement attaquable.
00:45:53Et tant mieux.
00:45:54D'ailleurs, ce serait une essentialisation.
00:45:56Je ne défends pas ça.
00:45:58Je pense qu'elle le sait.
00:46:00Elle sait lire en réalité.
00:46:02Donc, elle déforme à dessein la réalité
00:46:05dans le sens de son idéologie
00:46:07et surtout pour dénier la réalité.
00:46:10Ça la gêne qu'il y ait un problème
00:46:12avec une partie de l'immigration illégale.
00:46:16Elle ne veut surtout pas le voir.
00:46:17Donc, elle explique que tout ça,
00:46:19c'est de la faute de l'extrême droite
00:46:21qui instrumentalise le réel.
00:46:22En tout cas, merci pour votre regard.
00:46:24Pensez à Philippine et surtout à sa famille
00:46:28à l'heure qu'il est.
00:46:29Gabriel Cluzel,
00:46:31un mot maintenant sur ce documentaire
00:46:34complément d'enquête qui va être diffusé
00:46:37sur le service public qui va parler
00:46:39des dérives d'une école d'excellence,
00:46:42l'école Stanislas.
00:46:44Dites-nous pourquoi cela vous choque
00:46:45et vous interpelle.
00:46:46Alors, on peut tout d'abord noter
00:46:47que c'est quand même un curieux sens
00:46:48des priorités.
00:46:49C'est-à-dire qu'alors qu'à l'école
00:46:51Sévigné-Tourcoing, une élève a frappé son prof
00:46:54parce qu'elle ne voulait pas enlever son voile.
00:46:57Alors que Sciences Po Paris était bloqué.
00:47:00Je crois qu'il a fallu appeler la police
00:47:01pour arriver à le débloquer.
00:47:03Alors que l'éducation nationale
00:47:04et l'enseignement supérieur font la preuve
00:47:06ensemble de leur effondrement général.
00:47:08Eh bien, notre ineffable télévision
00:47:11du service public a choisi de s'attaquer
00:47:14et de s'inquiéter pour Stanislas.
00:47:16C'est quand même assez incroyable.
00:47:19Alors, il y a eu des précédents.
00:47:20D'ailleurs, je voulais en parler
00:47:21parce que je ne sais pas si vous vous souvenez.
00:47:22Il y avait un précédent de Calendrier-Malon-Contreux
00:47:24qui m'avait vraiment frappé.
00:47:26C'est quand Libération, ça date un peu,
00:47:29le 24 mars 2018, avait préparé un dossier
00:47:32sur la misogynie dans l'essai militaire
00:47:34de Saint-Cyr-l'Ecole.
00:47:36Ils avaient préparé ça, je pense,
00:47:37depuis des semaines.
00:47:38Et puis, ça a fait vraiment pchit.
00:47:39Je vais vous expliquer pourquoi.
00:47:40Parce que ce matin-là, toute la France
00:47:42avait les yeux rivés sur un supermarché de l'aube
00:47:44dans lequel un officier de gendarmerie,
00:47:46Arnaud Beltrame, avait convaincu un islamiste,
00:47:50un forcenier islamiste, d'échanger la vie
00:47:52d'une femme, une caissière, contre la sienne.
00:47:55Pour la misogynie, on repassera.
00:47:57Mais moi, je n'ai jamais vu d'excuses
00:48:00de la part de Libération, ni de Mediapart,
00:48:03pour faire un mot valise.
00:48:05Bref, voilà pour Libération.
00:48:07Et justement, c'est intéressant de parler de Libération
00:48:09parce que c'est Libération et Mediapart
00:48:11qui ont fait monter la sauce sur Stan.
00:48:14Et puis, derrière, vous savez,
00:48:16il y a toujours le service public,
00:48:17comme un petit caniche docile
00:48:19qui reprend la balle au bon.
00:48:21Ce n'est pas moi qui le dis,
00:48:23je vous le montre, preuve à l'appui.
00:48:25Le teaser, c'est un copier-coller de Mediapart.
00:48:29Le titre de Mediapart en 2022,
00:48:32« L'univers sexiste, homophobe et autoritaire
00:48:35de Stanislas, le meilleur lycée de France ».
00:48:38Ils mettent « meilleur » entre guillemets, évidemment.
00:48:40Ça, c'est le titre de Mediapart.
00:48:41Le titre de l'émission de France 2,
00:48:43« Autoritarisme, sexisme, homophobie,
00:48:46complément d'enquête sur l'un des établissements
00:48:48les plus élitistes de France ».
00:48:50J'appelle ça de la paraphrase.
00:48:53Vous vous en doutez, c'est une charge
00:48:56contre Stanislas.
00:48:58Je pouvais imaginer naïvement
00:49:01qu'ils allaient montrer les recettes de la réussite.
00:49:04Non, c'est évidemment une charge.
00:49:06Il y a 68 000 établissements du secondaire en France
00:49:10et c'est toujours sur Stan
00:49:12ou sur une poignée d'autres établissements
00:49:14qui ont commis cet immense crime
00:49:16d'être catholiques et performants.
00:49:18Je pense par exemple au lycée
00:49:20de l'Immaculée Conception à Pau,
00:49:22dont Charlotte a parlé il n'y a pas très longtemps,
00:49:24que nos médias publics se déchaînent.
00:49:29Vous savez, il y a toujours une articulation.
00:49:31Les médias précèdent,
00:49:33ou les élus d'extrême-gauche
00:49:38précèdent les médias.
00:49:39Là, ça a commencé.
00:49:40Libération Mediapart l'an dernier
00:49:42et puis il y a eu le député LFI Paul Vanier
00:49:45qui a fait un grand dossier,
00:49:48au vitriol aussi,
00:49:50sur l'enseignement catholique.
00:49:52Et comme le gouvernement
00:49:54est toujours un peu sous la coupe,
00:49:56pas un peu, je suis gentil quand je dis un peu,
00:49:58c'est parce que vous avez dit qu'il fallait être gentil tout à l'heure.
00:50:00J'ai réveillé tout le monde.
00:50:03Et sous la coupe du magistère de l'extrême-gauche,
00:50:06ça a déclenché des enquêtes.
00:50:09Et c'est toujours un cycle, ça se passe.
00:50:12Ce cycle infernal n'a jamais été rompu.
00:50:14Et ce même Paul Vanier
00:50:16a accusé le directeur de Stanislas,
00:50:18sur X, vous pouvez le retrouver,
00:50:20de séparatisme.
00:50:22Alors vous voyez, moi j'ai retrouvé,
00:50:24vous pouvez y aller d'ailleurs sur internet,
00:50:26des images de l'hommage
00:50:28le 7 mai dernier,
00:50:30pour le 8 mai 45,
00:50:33devant le monument aux morts de Stanislas.
00:50:35Il y avait tous les élèves,
00:50:37tous les professeurs.
00:50:38Il y a eu la sonnerie aux morts.
00:50:40Il y a eu la Marseillaise
00:50:42devant le monument aux morts
00:50:44des anciens de Stan.
00:50:45Tomber pour la France, ça me donne envie de pleurer.
00:50:47Quand je vois un député LFI
00:50:49qui les accuse de séparatisme,
00:50:51je trouve que c'est absolument terrible.
00:50:53Et vous avez un autre député aussi
00:50:55qui a parlé de séparatisme,
00:50:56alors pas pour Stan,
00:50:58pour un autre épisode, une autre école.
00:51:00C'est Raphaël Arnault.
00:51:02Parce que Raphaël Arnault, vous savez,
00:51:03il peut donner des leçons.
00:51:05C'est vrai que c'est quand même
00:51:07un parangon de vertu et de moralité.
00:51:10Raphaël Arnault, il a commenté
00:51:13un poste d'un père de famille
00:51:15le jour de la rentrée.
00:51:16Ce père de famille disait,
00:51:18il avait accompagné la rentrée de son fils en 5e,
00:51:20et il disait,
00:51:21j'ai été conquis par le discours du directeur
00:51:24qui a parlé de mérite,
00:51:27de travail, de discipline,
00:51:30d'exigence et de sanctions.
00:51:32Et alors, quel a été le commentaire
00:51:34de Raphaël Arnault ?
00:51:35Séparatisme.
00:51:36Donc vous voyez, le travail, le mérite,
00:51:38la discipline, les sanctions, l'exigence,
00:51:40c'est du séparatisme.
00:51:43Donc c'est assez incroyable.
00:51:47Mais vous savez, cette accusation,
00:51:49elle n'est pas neutre, on l'a compris.
00:51:51L'idée, c'est de rapprocher ça
00:51:53du séparatisme islamiste.
00:51:55C'est de faire un contre-feu
00:51:57aux accusations de séparatisme islamiste.
00:51:59C'est de dire, vous voyez,
00:52:01les écoles catholiques sont séparatistes,
00:52:03il y a un séparatisme chrétien,
00:52:05tout ça n'est pas neutre du tout.
00:52:08Est-ce que l'idée, en clair,
00:52:10c'est d'éradiquer les écoles catholiques ?
00:52:12Parle-moi franchement.
00:52:14Oui, c'est intéressant,
00:52:16mais je crois que c'est même pire que ça.
00:52:18Parce qu'en fait, on ne veut pas les éradiquer
00:52:20parce qu'on en a besoin.
00:52:21Si vous voulez, les écoles catholiques,
00:52:23elles scolarisent beaucoup d'enfants
00:52:25que l'éducation nationale serait incapable,
00:52:27ou l'école publique serait incapable d'absorber.
00:52:29En plus, elles les scolarisent
00:52:31avec plutôt plus de réussite et moins de frais.
00:52:33Mais on veut décatholiciser
00:52:35l'enseignement catholique.
00:52:37On va voir le beurre et l'argent du beurre.
00:52:39On va enlever sa substantifique moelle,
00:52:41tout ce qui fait sa caractéristique.
00:52:43On veut que l'école privée
00:52:45devienne une école publique comme les autres.
00:52:47Et c'est vrai que, sur ce plan,
00:52:49la manif pour l'école libre,
00:52:51dont on parle beaucoup à l'époque de Mitterrand,
00:52:53avait en fait une victoire à la pyrrhus
00:52:55parce que le contrat
00:52:57ficelle en fait comme une dinde de Noël
00:52:59l'école privée.
00:53:01Et il y a beaucoup de contraintes.
00:53:05Et de ce fait, il y a beaucoup d'écoles catholiques
00:53:07aujourd'hui qui, de fait,
00:53:09ne sont plus du tout catholiques
00:53:11que par leur nom
00:53:13sur le fronton.
00:53:15Mais,
00:53:17Philippe Delorme,
00:53:19le secrétaire de l'enseignement général,
00:53:23parle aujourd'hui de chasse aux sorcières.
00:53:25Et il dit,
00:53:27on va peut-être aller jusqu'à nous demander
00:53:31d'enlever les crucifix.
00:53:33Et c'est vrai qu'on peut évidemment
00:53:35se poser la question.
00:53:37Passionnant. Dernière question.
00:53:39Pourquoi, malgré toutes ces campagnes
00:53:41de dénigrement,
00:53:43les parents se bousculent pour mettre
00:53:45leurs enfants dans ces écoles ?
00:53:47Oui, parce que les parents cherchent précisément
00:53:49ce caractère propre.
00:53:51S'ils trouvent la même chose qu'à l'école publique,
00:53:53ils n'ont qu'une envie de faire un chèque à la fin du mois.
00:53:55Et puis, vous avez tous ces journaux de gauche,
00:53:57il faut qu'ils se rendent compte
00:53:59qu'ils sont une boussole qui indique le Sud.
00:54:01C'est comme moi quand je lis une critique de cinéma
00:54:03dans Télérama.
00:54:05Je me dis, ils disent que c'est rien,
00:54:07je vais y aller.
00:54:09En revanche, quand ils disent que c'est solaire,
00:54:11inspirant et nécessaire,
00:54:13je me dis, au secours, je ne vais pas au cinéma.
00:54:15Donc, c'est pareil.
00:54:17Là, les gens se disent, c'est génial,
00:54:19il y a de l'autorité, top,
00:54:21il y a un uniforme, c'est fantastique,
00:54:23il n'y a pas de propagande LGBT,
00:54:25ça va être très bien, ils vont pouvoir bosser.
00:54:27Donc, si vous voulez, je crois que
00:54:29tout cela, au contraire,
00:54:31c'est de la publicité pour cette école.
00:54:33Et puis, dernier point, on va être très franc,
00:54:35les gens ne sont pas pris en traître.
00:54:37Rappelons-le, quand vous allez dans un restaurant
00:54:39qui s'appelle le Palais Ming,
00:54:41vous n'êtes pas étonné
00:54:43de trouver du canard laqué.
00:54:45Si vous voulez des hamburgers, vous changez de crèmerie.
00:54:47Eh bien, il y a d'autres crèmeries.
00:54:49Donc, ceux qui râlent, qui viennent témoigner dans ce genre de reportage,
00:54:51qu'ils changent de crèmerie.
00:54:53On a des petites adresses pour les crèmeries.
00:54:55Merci beaucoup.
00:54:57Dernier sujet,
00:54:59Mathieu Bocoté.
00:55:01On aurait aimé y passer une heure.
00:55:03C'est l'icône du genre.
00:55:05Il s'appelle Abou Sangar,
00:55:07il a 23 ans, il est guinéen.
00:55:09Attention, il est sous au QTF.
00:55:11Et il est la nouvelle star
00:55:13du cinéma. Libération le met en U,
00:55:15elle a une, le service public
00:55:17le reçoit comme un sauveur.
00:55:19Et c'est à cette nouvelle icône que vous avez envie
00:55:21de dédier votre second édito.
00:55:23C'est un bon acteur, c'est un très bon acteur.
00:55:25Je ne conteste pas ça, mais on va parler du reste.
00:55:27C'est une histoire,
00:55:29puisque c'est la soirée de la publicité l'un pour l'autre.
00:55:31Boulevard Voltaire a fait un bon papier
00:55:33pour décrire justement cette étrange histoire.
00:55:35En gros,
00:55:37Abou Sangar est un clandestin.
00:55:39Point de départ, il est rentré
00:55:41en Europe et en France grâce à un passeur.
00:55:43Il est rentré sans en avoir
00:55:45le droit sur ce continent et en ce pays.
00:55:47Point 1.
00:55:49Ensuite, il a cherché à se normaliser,
00:55:51il a cherché à avoir des papiers.
00:55:53Les autorités ont considéré qu'il ne devait pas avoir
00:55:55de papiers, ils l'ont mis sous OQTF.
00:55:57Juridiquement, ce monsieur,
00:55:59guinéen d'origine, 23 ans,
00:56:01devait partir s'il respectait
00:56:03le pays où il est entré de force.
00:56:05Vous savez, quand on rentre de force quelque part,
00:56:07c'est qu'on ne respecte pas nécessairement ce pays ou cette maison.
00:56:09Il aurait dû partir.
00:56:11Mais cela dit, il faisait des petits boulots,
00:56:13comme on dit, et il a participé
00:56:15à un casting à l'aveugle pour un film,
00:56:17Histoire de Souleymane,
00:56:19et c'est un vrai succès.
00:56:21Le film a été célébré.
00:56:23C'est remarquable.
00:56:25L'OQTF a été transformé
00:56:27par ce film en véritable
00:56:29icône, en véritable venatoire,
00:56:31mais c'est l'homme nouveau du cinéma français.
00:56:33Remarquable. Merci beaucoup, Abou Sengar.
00:56:35La gauche culturelle s'enthousiasme
00:56:37pour ce film qui décrit
00:56:39la condition atroce des migrants en France.
00:56:41Condition atroce. Ils sont venus
00:56:43quand même par eux-mêmes. Ils ont payé le passeur pour venir ici.
00:56:45Citation.
00:56:47Ça, c'est sur le service public.
00:56:49« Votre histoire
00:56:51est une odyssée pour venir
00:56:53jusqu'en France, où certaines mains
00:56:55se tendent et où beaucoup se ferment. »
00:56:57Ça, c'est Mme Anne-Elisabeth Lemoyne.
00:56:59« Vous êtes heureux que ce film
00:57:01mette la lumière sur votre quotidien,
00:57:03mais aussi sur celui de très
00:57:05nombreux sans-papiers en France. »
00:57:07Là, on comprend, c'est lui. L'OQTF de référence,
00:57:09c'est M. Abou Sengar, désormais.
00:57:11Et d'ailleurs, lui-même a pleuré
00:57:13en disant « Je pleure parce que c'est
00:57:15quelque chose qui me fait beaucoup souffrir,
00:57:17même si j'ai été soutenu par certaines associations. »
00:57:19En effet, d'ailleurs, payé par le contribuable
00:57:21à travers le financement public.
00:57:23Il est rentré en France, il n'en avait pas le droit,
00:57:25l'État lui a dit « Repars, il n'est pas reparti. »
00:57:27Et aujourd'hui, il est accueilli sur les plateaux télé
00:57:29et à la une des journaux, à la manière d'un héros.
00:57:31France Inter va un peu plus loin, évidemment,
00:57:33c'est leur job. Donc, c'est Mme Sonia De Villers.
00:57:35Le comédien Abou Sengar
00:57:37se bat lui aussi pour obtenir des papiers.
00:57:39La France a dit non.
00:57:41Il se bat quand même. Et le service public, l'accueil public,
00:57:43l'accueil sur ses zones. Alors que, formellement,
00:57:45cet homme ne devrait pas être ici.
00:57:47Il nous a dit, par ailleurs,
00:57:49qu'avec le cachet pour son film,
00:57:51il a pu payer les droits de son passeur.
00:57:53On s'en réjouira.
00:57:55La France a donc payé, avec des fonds publics
00:57:57en bonne partie, le passeur
00:57:59qui l'a fait entrer ici illégalement.
00:58:01C'est le raffinement juridique
00:58:03de l'État de droit, je crois.
00:58:05Et d'après ce que j'ai vu, on ne trouvait pas non plus
00:58:07ces feuilles d'impôt, ces bulletins de paye.
00:58:09Cette histoire est pourtant
00:58:11une belle histoire.
00:58:13Mathieu Bocoté,
00:58:15c'est pas un peu dans l'hypercritique.
00:58:17Parce qu'on se dit, bon,
00:58:19il est sous OQTF, il réussit, c'est un acteur.
00:58:21C'est une belle histoire pour lui, je n'en doute pas.
00:58:23Mais c'est surtout la divine surprise
00:58:25de la gauche immigrationniste.
00:58:27Alors là, ces temps-ci, à ce qu'on dit, il y a des problèmes
00:58:29avec les OQTF dans l'espace public.
00:58:31Madame Hidalgo ne veut pas qu'on en parle.
00:58:33Elle trouve ça glaçant quand on rappelle que certains OQTF
00:58:35ont un comportement criminel. Elle préférait qu'on ne le dise pas.
00:58:37Certains, on le précise tout le temps.
00:58:39Alors là, oui, bien évidemment, pas tout le monde.
00:58:41Ça va de soi. Par ailleurs, tous les OQTF devraient partir.
00:58:43C'est sûr.
00:58:45Ça, c'est plutôt factuel.
00:58:47C'est la loi.
00:58:49Ensuite, là, on a un problème public avec ça.
00:58:51Qu'est-ce qu'on voit? Le système, à travers ça,
00:58:53le fait avec l'iconisation,
00:58:55la transformation en figure quasi-divine d'Abou Sengar,
00:58:57on est devant la force du système
00:58:59qui est capable de produire des icônes
00:59:01dont il a besoin pour maintenir
00:59:03le récit de la diversité heureuse.
00:59:05On est devant...
00:59:07On a une confirmation de la puissance
00:59:09de manipulation du système médiatique
00:59:11lorsqu'il veut à tout prix nous imposer
00:59:13l'idée que non, non, non, les autres OQTF,
00:59:15c'est pas un problème. Le véritable OQTF,
00:59:17c'est Abou Sengar. Son destin résume
00:59:19celui des autres OQTF.
00:59:21Et c'est ce que nous dit Libération,
00:59:23qu'on pourrait appeler aussi la voix du régime,
00:59:25qui nous dit, ce film, parlant du film,
00:59:27l'histoire de Suleiman, ne pouvait pas sortir
00:59:29en salle à un meilleur moment.
00:59:31Incroyable pied de nez à l'actualité politique
00:59:33française alors que l'extrême droite
00:59:35agite le fantasme de la submersion migratoire.
00:59:37C'est un fantasme, c'est pas de réalité.
00:59:39Et que le ministre de l'Intérieur,
00:59:41Bruno Retailleau, donne aussi
00:59:43dans la surenchère.
00:59:45Donc ça, c'est le nouvel argument qu'on nous sert aujourd'hui.
00:59:47C'est l'argument de M. Macron, président de la République.
00:59:49Il dit, l'immigration massive, imaginez,
00:59:51sans Aznavour. D'accord, Aznavour,
00:59:53c'est formidable, mais aujourd'hui,
00:59:55n'étant présent, il n'y a pas que des Aznavour qui arrivent
00:59:57et qui rentrent de manière clandestine en Europe.
00:59:59Il n'y a pas que des futurs Mozart.
01:00:01Il n'y a pas que des Aznavour. Il n'y a pas que des Victor Hugo
01:00:03qui entrent aujourd'hui en France. Mais le récit
01:00:05public dominant, c'est celui
01:00:07de l'OQTF rédempteur. Je crois que c'est
01:00:09le nouveau slogan du régime.
01:00:11Les OQTF sont une chance pour la France.
01:00:15Acteur ou pas,
01:00:17violeur ou pas, t'es sous
01:00:19OQTF, tu violes la loi.
01:00:21C'est bien dit.
01:00:23Excellente suite de programme.

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