Le meurtre de Philippine

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Transcript

00:00Exi Poulain, sans réserve, l'édito.

00:03Alors, la France nous a habitués aux polémiques et certaines polémiques sont plus obscènes que les autres.

00:08Je vais parler aujourd'hui du drame de Philippines.

00:12Philippine qui est inhumée aujourd'hui à 13h à la cathédrale Saint-Louis de Versailles,

00:18qui avait la vie devant elle et qui a eu le malheur de croiser au bois de Boulogne un soir la route de Thaa.

00:2417 ans, il était condamné déjà pour viol à 7 ans de prison.

00:29Il n'en avait fait que 5 et à 22 ans, à peine libéré du centre de rétention administrative,

00:34il tue et viole, enfin la justice fera son travail, Philippine.

00:40Savoir que Thaa était arrivé avec un visa touristique, qu'il était mineur non accompagné.

00:45Et voilà que le débat se fait sur faut-il séparer l'étranger du violeur ?

00:53Est-ce que l'OQTF, c'est le problème ?

00:55Alors oui, évidemment, tous les OQTF ne concernent pas des criminels condamnés pour violences sexuelles, évidemment.

01:01Là, on a affaire quand même à quelque chose d'assez grave.

01:05Et moi, ce qui me choque et là où est l'obscénité, c'est à la fois dans les récupérations politiques de droite mais aussi de gauche.

01:12Chacun a quelque chose à dire et bizarrement, c'est à côté de la plaque.

01:16D'abord, on va écouter Jordane Bardella qui était l'invité d'Anne-Sophie Lapique, c'était sur le service public.

01:21Écoutez, j'ai pas les mots.

01:23Vous voulez expulser massivement, pas seulement un délinquant.

01:26Une expulsion coûte 13 800 euros en moyenne.

01:29S'il y a 130 000 personnes sous OQTF à expulser, ça fait à peu près 1,8 milliard.

01:35Comment vous financez ?

01:36Et le coût de la vie de Philippines, madame ?

01:38Non mais je vous demande comment vous financez.

01:39Le coût de la vie de Philippines, il est inestimable pour tout le monde.

01:43Madame, la seule qui a été exécutée au moment où nous nous parlons, c'est Philippines.

01:47Le coût de la vie est inestimable, oui, c'est vrai.

01:50On va maintenant faire des calculs de boutiquiers sur le coût des OQTF.

01:53Mais où on est ?

01:541,8 milliard.

01:56Alors attention, encore une fois, les OQTF, c'est au cas par cas.

01:59Et souvent, ça concerne d'honnêtes hommes et femmes, des familles parfois,

02:04qui ont fui des pays en guerre ou autres.

02:07Et finalement, on pourrait se poser la question.

02:09Mais 1,8 milliard, quand on voit que pour le service national universel,

02:14on était prêt à débourser 3 milliards par an.

02:17Quand on voit l'argent qui est dépensé, on ne sait pas comment.

02:20Là, poser la question, vraiment, ça me pose question.

02:23Et puis après, il y a toujours ce débat en disant, d'abord, c'est un problème de patriarcat.

02:29C'est un problème de culture du viol.

02:31Oui, c'est un problème aussi de la justice française,

02:33incapable de protéger tout simplement les citoyens français.

02:37Mais ce n'est pas que ça.

02:39On va écouter ce que disait également Manon Aubry au micro de LCI.

02:44L'extrême droite est en train de récupérer ce drame absolument abject et horrible.

02:48La seule raison pour laquelle le RN s'intéresse à ce cas,

02:52c'est parce que l'auteur est marocain.

02:54Et je vous le redis, où est-ce qu'était l'extrême droite

02:56à chacun des plus de 100 féminicides qui ont eu lieu depuis le début de l'année ?

02:59Où est-ce qu'était l'extrême droite quand il s'agissait de parler des viols de Mazan ?

03:03Oui, on va faire, évidemment, l'extrême droite a choisi ses victimes.

03:07Oui, c'est vrai.

03:09Comme Éric Zemmour qui parle de francocide.

03:11Mais on peut parler, bien sûr, de tous les viols, etc.

03:15Et il ne faut pas être dans le déni, je crois, du côté gauche

03:19et dire que le problème, ce n'est pas l'OQTF.

03:22Le problème, c'est qu'il n'a pas été respecté.

03:24Et puis, il y a aussi cette mise en scène de l'impuissance de la justice qui choque.

03:29Écoutez les paroles de Nelly Bertrand,

03:31qui est la secrétaire générale du syndicat de la magistrature.

03:34C'était sur BFM.

03:35On se trompe de débat quand on parle de la nationalité de la personne en cause.

03:39Parce qu'un viol, il y en a toutes les 2 minutes 30 en France.

03:42Des féminicides, il y en a un jour sur 4 en France.

03:45Là, on se focalise sur la personne et sa nationalité,

03:49le fait qu'elle soit en situation irrégulière, sa situation administrative.

03:53Alors qu'en réalité, le vrai problème là-dedans,

03:55c'est celui de la prise en charge des personnes en détention,

03:57celui du sens qu'on donne à la peine, du sens qu'on donne à la prison,

04:01du travail sur la prévention de la récidive

04:04et par ailleurs, plus largement,

04:06celui de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans notre société.

04:09Oui, on peut être d'accord avec ça, mais que d'angélisme.

04:12Et puis que dire ?

04:13Autant de viols, autant de féminicides,

04:15et que fait la justice ?

04:16Que fait la police ?

04:17On va demander à Bruno Retailleau dans quelques jours,

04:19une fois qu'il aura pris ses marques.

04:21Mais quand même, ce sentiment d'impuissance qui n'en est pas un,

04:24puisqu'on voit ce qui s'est passé,

04:26et ce débat complètement à côté de la plaque.

04:28Je pense qu'on peut être d'accord, et à droite et à gauche,

04:30de dire que comment est-il possible

04:32qu'un criminel condamné pour viol

04:34soit resté sur le territoire,

04:36ait été relâché alors qu'il était sous une obligation

04:38de quitter le territoire français,

04:40et ait pu partir dans la nature

04:42pour aller tuer quelques jours après

04:44sa libération de Sérra.

04:46Enfin, je ne sais même pas comment on appelle ça.

04:48C'est vraiment ça le problème.

04:50Et je crois que le débat, il est là,

04:52il n'est pas évidemment sur les uns et les autres

04:54qui sont en train de se tromper de débat.

04:56Voilà, c'est ce que je voulais dire sur cet édito.

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