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Les 4 vérités - François Villeroy de Galhau
Télématin
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25/09/2024
Julien reçoit François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la banque de France sur le plateau des 4 vérités.
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00:00
Bonjour M. le gouverneur, bienvenue dans les 4V.
00:06
Alors vous écoutez évidemment avec beaucoup d'attention les déclarations du ministre de l'économie depuis sa prise de fonction.
00:11
Et il a dit que la France était confrontée à un des pires déficits de son histoire.
00:14
Est-ce qu'il dramatise ou bien est-ce que c'est vrai ?
00:16
D'abord bonjour Julien Arnault.
00:19
Non, je crois que malheureusement sur le diagnostic, tout le monde devrait être d'accord.
00:26
La maladie française c'est que nous accumulons depuis trop longtemps trop de déficits et donc trop de dettes.
00:33
Et que cette situation ne peut plus durer.
00:35
Ça c'est le diagnostic, après il y a des discussions sur les remèdes.
00:38
Mais pour insister peut-être sur le diagnostic, pourquoi est-ce que ça ne peut pas durer ?
00:43
D'abord parce que ça veut dire que nous transférons une facture aux jeunes, à la génération qui nous suit.
00:48
Vous voyez j'étais hier au lycée de La Souterraine dans la Creuse, assez loin de Paris.
00:53
Il y avait 150 jeunes lycéens de terminale première formidables.
00:57
Et malheureusement ces jeunes-là, on leur donne un sac à dos au moment où ils entrent dans la vie,
01:01
qui pèse deux fois plus lourd que la génération d'avant.
01:04
Et puis même pour nous aujourd'hui, Julien Arnault, la dette coûte de plus en plus cher.
01:09
Les intérêts de la dette, il faut réaliser ce que c'est.
01:12
Ça nous coûte déjà plus que tout ce que nous devons dépenser pour la défense nationale, pour la sécurité.
01:17
Et bientôt ça va nous coûter plus que ce qu'on dépense pour l'éducation nationale.
01:21
On est autour d'un 50 milliards sur la charge de la dette.
01:24
On est aujourd'hui à ça, mais malheureusement ça va continuer à monter.
01:27
Et ça veut dire que les dépenses héritées du passé nous empêchent de financer les dépenses d'avenir comme l'éducation.
01:33
Je vous prouve une chose ces derniers jours, c'est que les prêteurs internationaux,
01:37
ceux qui prêtent à la France, nous disent aussi maintenant il faut réagir.
01:41
Avant les élections, avant début juin, on avait à peu près un écart de taux d'intérêt avec l'Allemagne d'environ 0,50%.
01:49
C'est ce qu'on appelle le spread.
01:50
C'est ce qu'on appelle le spread en termes techniques.
01:52
Maintenant on est monté à près de 0,80%.
01:54
Donc il faut vraiment soigner cette maladie.
01:57
Alors vous aviez fait une déclaration un peu fracassante la semaine dernière pour suggérer des pistes sur les hausses d'impôts.
02:02
Vous parlez beaucoup de réduction des dépenses et on va y revenir.
02:04
Mais vous avez aussi évoqué ce sujet, ça enflamme toujours le débat évidemment.
02:07
Vous aviez suggéré des hausses d'impôts pour les hauts revenus et les grandes entreprises.
02:10
Visiblement vous avez entendu, parce que Michel Barnier a dit exactement la même chose quelques jours plus tard.
02:14
Vous savez, mon registre n'est pas toujours les déclarations fracassantes.
02:18
Moi j'essaye simplement avec l'indépendance qui est celle de la Banque de France de dire la vérité sur le diagnostic économique.
02:24
Mais c'est vrai qu'il faut qu'on parle des remèdes.
02:28
Alors là on a tendance effectivement à s'enflammer, à se disputer sur un des remèdes qui est certaines hausses d'impôts.
02:35
On va y revenir.
02:36
Je crois qu'en fait il faut se poser la question de façon plus simple.
02:39
Quand il y a une famille qui vit au-dessus de ses moyens et qu'elle n'arrive pas à boucler son budget, c'est le cas de la France.
02:46
Donc on peut diminuer ses dépenses ou on peut augmenter ses recettes.
02:50
Et là le débat politique fait rage.
02:53
Le bon sens, je dirais à Arnaud, c'est qu'aujourd'hui il faut faire les deux.
02:57
Il faut un cocktail bien proportionné des deux mesures.
03:00
Alors ça, ce n'est pas à la Banque de France d'en décider.
03:03
C'est le débat démocratique avec le gouvernement et le Parlement.
03:07
Je crois que le bon sens c'est de faire les deux.
03:09
Je crois que la bonne proportion ce serait une majorité d'économies de dépenses.
03:13
On va peut-être dire pourquoi.
03:14
Pour environ trois quarts et sans doute un recours à certaines hausses d'impôts ciblées juste pour un quart.
03:21
Et sans sortir de votre rôle sur les dépenses, on parle beaucoup du crédit impôt recherche par exemple, de l'ensemble des niches fiscales.
03:27
Ça suffirait de mettre des coups de rabot un petit peu comme d'habitude ou bien il faut aller beaucoup plus loin ?
03:31
Je voudrais d'abord dire pourquoi il faut commencer par les dépenses et pourquoi il faut une majorité.
03:35
Parce que notre problème français au fond c'est ça.
03:39
Pourquoi est-ce qu'on a accumulé ces déficits et cette dette ?
03:42
Nous avons à peu près le même modèle social que nos voisins européens.
03:46
Les mêmes services publics et je crois beaucoup à ce modèle social.
03:49
Le problème c'est que ça nous coûte beaucoup plus cher.
03:51
Nous sommes moins efficaces.
03:53
Je ne sais pas si vous avez une idée de l'écart mais ça fait à peu près trois...
03:57
Si on était aussi efficaces que la moyenne des Européens, je ne parle pas seulement des Allemands,
04:01
aussi les Italiens, les Belges, etc.
04:03
Ça nous coûterait 300 milliards d'euros de moins par an.
04:07
Ça fait longtemps qu'on aurait résolu notre problème de déficit.
04:10
Alors je ne dis pas qu'on peut gagner ces 300 milliards d'euros d'un claquement de doigts.
04:14
Mais il y a des pistes.
04:16
Allons regarder ce qui marche le mieux chez nos voisins.
04:18
Nous ne sommes pas plus bêtes que nos voisins européens.
04:21
Est-ce que ça n'est pas prendre le risque de casser la croissance si on augmente les impôts
04:24
et si on taille dans les dépenses ?
04:26
Parce que ce sont aussi souvent... L'argument c'est de dire que ces dépenses ce sont des investissements.
04:30
Alors ça fait 40 ans qu'on dit que ce n'est pas le moment et qu'il ne faut pas casser la croissance.
04:34
Résultat, on se trouve avec cette dette publique qui dérape et qui est à plus de 110% du PIB,
04:40
qui est maintenant très supérieure à la moyenne européenne.
04:43
Vous savez, on parle beaucoup du fameux déficit à 3%.
04:46
Je ne sais pas si tout le monde en est conscient.
04:48
Nous allons bientôt être le seul pays européen qui n'arrive pas à ramener sa dette sous 3%.
04:54
Et ce 3% est important parce que c'est ça, le déficit au-dessous de 3%,
04:58
c'est ça qui permet de stabiliser la dette.
05:00
Il se trouve sur le plan de la croissance, pour revenir à votre question,
05:03
on est dans un moment relativement favorable parce que nous prévoyons à la Banque de France
05:09
une reprise modérée, facilitée par la baisse de l'inflation, ça c'est une vraie bonne nouvelle.
05:14
Ça veut dire du pouvoir d'achat et ça veut dire de la baisse des taux d'intérêt.
05:17
L'objectif des 3% officiellement c'est pour 2027, vous y croyez ou pas ?
05:21
J'ai eu l'occasion de dire, là aussi ce sera un choix du gouvernement et du Parlement,
05:25
que je crois que le faire en 3 ans, ça n'est pas réaliste,
05:28
ça n'est pas sage économiquement non plus par rapport à la croissance,
05:31
par contre le faire en 5 ans c'est possible, là-dessus il faut qu'on se mobilise.
05:36
Je crois que les choses sont assez simples, il faut essayer de se mettre d'accord sur le diagnostic,
05:41
ça devrait être assez simple parce que malheureusement la maladie est incontestable,
05:44
puis après il faut passer à l'action sur la thérapie,
05:47
il ne faudrait pas que les médecins se disputent trop pour dire moi je préfère tel remède,
05:51
non non moi je préfère tel autre, il faut un cocktail bien proportionné pour agir.
05:56
Alors vous prenez aussi la parole ce matin pour taper sur les doigts des assureurs,
05:59
certains d'entre eux en tout cas, parce qu'il y a dans les contrats d'assurance,
06:03
on les connaît tous, plein de clauses qu'évidemment personne ne lit jamais,
06:06
sauf qu'il faut mieux les lire parce qu'il y a des clauses qui ne sont pas du tout claires,
06:10
vous vous les avez lues ces clauses à la Banque de France, c'est aussi votre boulot,
06:13
vous parlez par exemple du défaut d'entretien,
06:15
vous ne serez pas remboursé s'il n'y a pas eu défaut d'entretien,
06:18
et vous vous dites ces notions comme le défaut d'entretien ce n'est pas assez clair,
06:21
et c'est ce que dit la jurisprudence d'ailleurs.
06:23
Oui alors ce n'est pas nous qui le disons, d'ailleurs nous au passage c'est ce qu'on appelle l'ACPR,
06:27
qui est lié à la Banque de France mais c'est l'autorité de surveillance des assurances comme des banques,
06:33
et nous avons pris ce que dit la jurisprudence, c'est-à-dire les tribunaux,
06:37
en particulier la Cour de cassation, nous avons pris aussi ce que dit le médiateur de l'assurance,
06:41
et puis nous avons été regardés dans les clauses d'une centaine de contrats,
06:44
si c'était bien respecté, la réponse c'est non malheureusement,
06:47
ça veut dire qu'il y a une marge de progrès, alors de quoi on parle c'est l'assurance d'hommage,
06:52
c'est très pour la vie quotidienne de nous tous,
06:55
ça concerne tout le monde,
06:56
la multirisque habitation, l'assurance auto, pour prendre les deux plus grands exemples,
06:59
et effectivement on s'est aperçu qu'il y avait par exemple des clauses de défaut d'entretien,
07:04
qui ne sont pas conformes à la jurisprudence,
07:07
ou des clauses d'usure normale qui ne sont pas non plus conformes à la jurisprudence,
07:12
ça ne peut pas être des motifs d'exclusion,
07:14
donc on demande aux assureurs de travailler là-dessus,
07:17
j'ai bonne confiance qu'ils vont le faire,
07:19
on va les accompagner, les surveiller un peu dans ce travail,
07:22
et puis ça veut dire aussi que pour tout les assurer,
07:25
ils peuvent regarder dans leurs contrats,
07:27
et s'il y avait une clause de ce type, ils doivent la contester,
07:30
donc je crois que nous sommes dans notre rôle normal,
07:33
de bonne relation entre les professions financières et puis leurs clients.
07:37
Autre sujet très grand public, sur lequel vous pouvez vous exprimer peut-être,
07:41
c'est le crédit immobilier,
07:42
parce que ça fait plusieurs années que les particuliers se disent,
07:44
c'est même pas la peine d'aller voir les banques, jamais j'aurai mon prêt,
07:47
est-ce que c'est encore le cas, ou bien est-ce que la situation a un peu changé ?
07:50
Non, ça n'est pas le cas, et je crois que vous avez raison d'y insister,
07:53
parce que le crédit immobilier c'est un autre acte très important de nos vies quotidiennes,
07:58
il y a pu y avoir des difficultés l'année dernière,
08:00
ça va beaucoup mieux aujourd'hui,
08:02
nous avons vu d'abord les taux du crédit immobilier baisser,
08:05
on était en moyenne à plus de 4% au début de l'année,
08:08
aujourd'hui on est un peu au-dessus de 3,5%,
08:10
et puis nous avons vu les volumes de crédit immobilier repartir,
08:14
le dernier chiffre qu'on a c'est au mois de juillet,
08:16
on est à plus que 11 milliards,
08:18
et donc je vais le dire très simplement ce matin,
08:20
ceux qui ont des projets immobiliers,
08:22
il y a beaucoup de projets en attente dans l'économie française,
08:25
c'est le moment d'aller voir son banquier,
08:27
c'est même le moment de mettre les banques en concurrence
08:29
pour avoir le meilleur taux possible.
08:31
Les prises de rendez-vous vont être nombreuses aujourd'hui dans les banques françaises,
08:34
c'est ce que nous dit le gouverneur de la Banque de France, merci beaucoup.
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