• il y a 3 mois
Mardi 24 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Dominique Ceolin (Président et directeur général, ABC arbitrage) , Thierry Guille (Président, Raymond James France) , Thomas Veit (Head of Fixed Income, Senior Portfolio Manager, Spirit Asset Management) et Hervé Goulletquer (Senior Economic Advisor, Accuracy)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des
00:11marchés sur Bsmart for Change, chaque jour à 17h si vous nous suivez en direct à la
00:15télévision via vos box, émission que vous retrouvez chaque soir dans la foulée en replay
00:19sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, la Chine qui est repartie pour un tour de stimulus,
00:28est-ce que cette fois le stimulus délivré par les autorités chinoises permettra de
00:33stabiliser l'économie chinoise et les marchés chinois ? C'est tout l'enjeu des mesures
00:38qui ont été annoncées ce matin, qui semblent être un peu plus importantes que ce qu'on
00:42a pu voir dans les packages de relance précédents, avec un objectif selon le gouverneur de la
00:47banque centrale chinoise, soutenir une croissance stable pour l'économie chinoise tout en promouvant
00:53un rebond modéré des prix.
00:55La notion de modération est peut-être importante dans le monde actuel, en tout cas on a vu
01:00des réactions de marché très fortes sur ces annonces, à commencer par les indices
01:04actions en Chine qui rebondissent de 4% et plus, vous aurez le détail justement de
01:07ces réactions de marché dans un instant avec Pauline Grattel, et puis l'effet positif
01:11s'est propagé évidemment à nos marchés actions en Europe, on le voit à travers des
01:15secteurs comme le luxe à Paris aujourd'hui qui rebondit de manière significative, le
01:20secteur des ressources de base également fait partie des meilleurs secteurs aujourd'hui
01:25en Europe dans le sillage des annonces chinoises.
01:27Aux Etats-Unis, les marchés actions ont continué de battre des records ces dernières heures
01:33avec un S&P 500 qui a franchi désormais le niveau des 5700 points, intéressant de voir
01:38la composition, la structure de cette séquence haussière sur le marché américain avec
01:44une hausse qui semble se diffuser et aller au-delà du seul thème de l'IA et de Nvidia
01:50pour dire les choses.
01:51Alors évidemment Nvidia reste le principal contributeur, le contributeur dominant à
01:57la performance du S&P 500 depuis le début de l'année, mais en termes de performance
02:01pure, on voit que d'autres valeurs du S&P 500 progressent davantage que Nvidia depuis
02:06le début de l'année, il faut quand même le faire, Nvidia gagne autour de 130% depuis
02:09le 1er janvier, mais on voit un titre comme Vistra qui progresse de 180%, que fait Vistra,
02:15Vistra est un producteur d'énergie, d'électricité et notamment d'électricité décarbonée,
02:21car l'IA, les data centers vont avoir un besoin énormissime évidemment d'énergie
02:26et si possible d'énergie propre, on a vu le titre Vistra, mais on parlait ces derniers
02:31jours également de Constellation Energy, coté sur le marché américain, qui vient
02:35de signer un partenariat historique avec Microsoft pour lui fournir de l'énergie décarbonée
02:39en réactivant et en relançant le site nucléaire de Three Mile Island aux Etats-Unis, voilà
02:46donc pour les sujets et les enjeux du moment sur les marchés, nous en discutons avec nos
02:50invités dans quelques instants et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse,
02:53le quart d'heure thématique, nous accueillerons le PDG d'ABC Arbitrage pour évoquer les résultats
02:57d'ABC Arbitrage qui opèrent sur les marchés, si vous ne le savez pas, ABC Arbitrage est
03:02un spécialiste des stratégies quantitatives d'arbitrage sur les marchés, nous parlerons
03:06donc de la société arbitrage mais aussi de l'environnement de marché dans lequel
03:09opère ABC Arbitrage avec Dominique Céollin qui sera en plateau avec nous à partir de 17h45.
03:24Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte
03:28les infos clés du jour sur les marchés, bonsoir Pauline. Bonsoir. La Chine a l'honneur donc avec
03:32un nouveau tour de stimulus et de nouvelles mesures de soutien annoncées ce matin. Oui,
03:36à l'occasion d'une réunion exceptionnelle en présence du gouverneur de la Banque Centrale,
03:40deux nouvelles mesures ont été annoncées. L'idée c'est de stimuler l'économie qui ralentit.
03:45L'institution a notamment annoncé une réduction de son taux d'intérêt de référence de 1,7 à 1,5%
03:51ainsi qu'une baisse du ratio de réserve obligatoire des banques. Des mesures plus ciblées pour
03:56soutenir les marchés actions ont également été annoncées. Et à ce titre, la réaction des marchés
04:01et des marchés actions a été au rendez-vous. Oui, donc en Asie, les principaux indices sont
04:05signés de très fortes hausses comme le CSAI 300 qui clôture en hausse de 4,3%, sa plus forte
04:11progression depuis juillet 2020. Le Ang Sen clôture également à la hausse de 4%. Je le disais en titre,
04:17effectivement, cette tendance positive s'est diffusée jusqu'en Europe cet après-midi. Les
04:22bourses européennes évoluent elles aussi à la hausse aujourd'hui. En France, le CAC 40 prend
04:26plus de 1,7% au cours de la séance tirée évidemment par les valeurs du luxe qui profitent
04:32pleinement des annonces de Pékin. Kering, Hermès, L'Oréal et LVMH sont les quatre valeurs en tête à
04:37Paris et les titres sont en hausse de plus de 3% à plus de 5% au cours de la séance. Le secteur des
04:44ressources de base en profite aussi largement aujourd'hui. Ainsi, ArcelorMittal signe aussi
04:49l'une des meilleures performances du jour. Et puis sur le marché obligataire, on y reviendra avec
04:53nos invités. Tout le monde regarde évidemment le spread entre la France et l'Allemagne, la
04:58mesure du coût du risque, de la prime de risque entre la France et l'Allemagne. Si on regarde un
05:02petit peu derrière, intéressant de noter qu'aujourd'hui, le marché n'applique plus de
05:07prime de risque à l'Espagne par rapport à la France et c'est une première depuis longtemps.
05:11Oui, donc c'est l'occasion rêvée de faire le point aujourd'hui sur où en est la France par
05:16rapport à nos voisins d'Europe. Vous l'avez dit Grégoire, l'écart est nul entre l'Espagne et la
05:20France sur le rendement à 10 ans autour donc de 2,95%. L'Allemagne et le Portugal font mieux que
05:26la France. Le rendement de l'obligation allemande à 10 ans évolue autour de 2,15%. Enfin, la Grèce
05:32et l'Italie restent derrière avec un taux au-delà de 3,50% pour l'Italie. Dans l'actualité des
05:38entreprises, Legrand a dévoilé aujourd'hui ses objectifs 2030. Et le marché a réservé un accueil
05:43plutôt frileux à ses objectifs. L'entreprise prévoit un chiffre d'affaires entre 12 et 15
05:48milliards d'euros en 2030. La croissance annuelle moyenne est anticipée de 6 à 10% hors effet de
05:54change. Le titre perdait 2% au cours de la séance. Aux Etats-Unis, Boeing essaye de trouver un
06:00compromis avec ses salariés en grève. Oui, donc les salariés sont en grève depuis plus de dix jours.
06:06Boeing propose ainsi une offre finale d'augmentation de 30% sur quatre ans. L'offre n'est pas très bien
06:12accueillie. En plus de cela, selon Ryanair, son principal client, la production serait perturbée
06:17pendant deux à trois semaines après la fin de la grève. Le titre ouvre en repli à Wall Street.
06:22Quel est le programme qui attend les investisseurs demain sur les marchés, Pauline ?
06:25Demain, les investisseurs prendront connaissance des ventes de logements neufs aux Etats-Unis pour le mois d'août
06:29et des résultats de Micron après la clôture.
06:32Pauline Grattel, avec nous chaque soir en ouverture de Smart Bourse pour vous apporter les infos clés du jour sur les marchés.
06:47Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché. Thierry Guil est à nos côtés,
06:51le président de Raymond James France. Bonsoir, Thierry.
06:54Bonsoir.
06:55Merci d'être là. Merci à Hervé Goulette-Kern, nous accompagne également. Bonsoir, Hervé.
06:58Bonsoir.
06:59Vous êtes senior economic advisor d'Accuracy et Thomas Vey est également en notre compagnie.
07:03Bonsoir, Thomas.
07:04Bonsoir, Thierry.
07:05Vous êtes le responsable fixed income chez Spirit Asset Management. La Chine qui repart donc pour un tour de stimulus, Hervé,
07:12avec ses propos, l'objectif tel qu'il est signalé par le gouverneur de la banque centrale chinoise.
07:19Il s'agit de soutenir une croissance stable pour l'économie chinoise et de promouvoir un rebond modéré des prix.
07:24Oui, ça tient plus de l'accompagnement conjoncturel que du stimulus. On voit bien les chiffres du mois d'août avaient été décevants,
07:34côté production, côté consommation et investissement. Voilà, on met un peu de stimulus. Alors, quand on parle de politique monétaire en Chine,
07:43il faut bien comprendre, il faut moins regarder le prix que le volume, donc les taux d'intérêt que les possibilités d'injection de crédit.
07:51Donc là, il y a une petite baisse des taux directeurs. On est sur quelques, je ne sais pas, 50 ou 70 centimes sur plusieurs années.
07:59Donc en fait, ça va très lentement. La baisse des réserves obligatoires, ça fait plus de 100, surtout qu'en même temps,
08:07c'est accompagné de l'idée que les banques commerciales pourraient voir leur capital augmenter. L'État participerait d'augmentation de capital.
08:17Donc on voit bien qu'on pourrait mettre plus d'argent sur la table. Ça, c'est de l'accompagnement. N'empêche qu'il faut voir la toile de fond derrière.
08:25La toile de fond, c'est de la politique et de la politique économique. C'est tout bête. Du côté de la politique, on reste avec une gestion très centralisée
08:34et avec comme moteur le secteur public. Il ne faut pas oublier cela. Ce n'est pas très market friendly, pour dire les choses.
08:43Et si on entre dans la politique économique, en fait, l'enjeu est plus dans la politique structurelle que dans la politique conjoncturelle.
08:51Et la politique structurelle, elle rencontre vite des obstacles. La politique structurelle, c'est plus l'offre que la demande.
08:59Et du côté de la demande, c'est plus l'investissement que la consommation. Donc quand on voit le luxe français qui remonte suite à l'information du jour sur la Chine, c'est...
09:09C'est un contresens ? C'est un faux sens ?
09:11C'est un contresens.
09:11C'est un contresens de marché ?
09:12C'est un contresens, à mon avis. Et en fait, revenons sur la politique structurelle. On va venir buter sur une chose, c'est qu'il y a des excédents de capacité partout.
09:26Derrière ces excédents de capacité, il y a des problèmes de bilan, non pas partout, mais dans de nombreux endroits.
09:33Et en fait, l'image qu'on doit avoir, ou la question qu'on doit se poser, est-ce que la récession de bilan du Japon de l'au-delà des années 80,
09:43est-ce que c'est un schéma qu'on doit utiliser pour la Chine aujourd'hui ? Moi, j'aurais envie de dire qu'on est un peu dans ce sens-là.
09:51Donc en fait, oui, il y a un accompagnement conjoncturel sur une croissance faible, dans un environnement où il y a sans doute une politique structurelle qui connaît ses limites,
10:02dans un cadre plus général de politique chinoise, qui est quand même quelque chose qui est un peu orthogonal avec notre vision des choses.
10:10J'entends. Ce n'est pas un game changer sur l'histoire structurelle de la Chine devant nous, mais est-ce que c'est une bonne nouvelle, au moins sur le plan conjoncturel ?
10:20Pas que pour la Chine. Est-ce que c'est aussi une bonne nouvelle pour le reste de la planète, sur le plan conjoncturel, d'avoir ce soutien ?
10:27Alors, est-ce que ça peut libérer peut-être jusqu'à 150 milliards de liquidités ? C'est les estimations qui sont faites aujourd'hui.
10:34Est-ce que c'est bon pour le reste du monde aussi ?
10:36Alors, si on veut attirer le chaland sur les actions chinoises, peut-être.
10:43Mais il me semble tout de même qu'on a été déçus, très déçus, par le parcours des indices, au moins chinois, depuis un certain nombre d'années maintenant.
10:53Je ne suis pas sûr que là, ça soit un élément de changement. Quant à l'idée qu'on va avoir autour de 5% de croissance, un petit 5% de croissance,
11:01je crois que c'était le pari qui était fait par tout le monde. Donc en fait, bon, il y a eu ces chiffres d'août, il y a la réaction de la politique monétaire chinoise.
11:11Bon, c'est quand même pas une très grosse surprise. Donc, à mon avis, on va dire évidemment qu'il y a les américains qui baissent leur taux,
11:17il y a les européens qui baissent leur taux, les chinois participent du mouvement, et ça donne une idée de reflation.
11:24C'est une petite musique qu'on aime bien sur le marché. Mais à mon avis, la contribution de la Chine à cette partition sera quand même modeste.
11:34La Chine ne redevient pas un risque inflationniste aujourd'hui pour le monde et l'économie mondiale ?
11:39Non, on est en train de lutter contre la déflation en Chine.
11:43Thomas, qu'est-ce que ça vous inspire ? C'est vrai que la banque centrale chinoise est très attentive aussi au mouvement sur les taux chinois.
11:50Le 10 ans chinois est à 2% quand même, pour donner quand même la perspective du rendement qu'on a sur la dette chinoise aujourd'hui. 2%, c'est faible !
12:00Mais avec une courbe qui est un peu plus normale que les courbes occidentales. Le 2 ans, il y a 1,30, donc on a 70 points de base.
12:07On a une pente, on a une courbe, donc il peut y avoir un peu d'attrait quand même.
12:10Ce n'est pas le signe d'une économie qui est très booming ?
12:13Comme l'a dit Hervé, c'est une économie qui est en déflation, du moins en désinflation.
12:19Donc, il n'y a pas un grand intérêt sur la zone, surtout avec le risque de change qu'on prend quand on investit sur ce type de papier.
12:27Pour nous, je suis assez d'accord.
12:30C'est une réaction de la politique monétaire chinoise qui est là, mais qui n'est pas un gros game changer pour le marché des taux mondiaux.
12:42Est-ce que la Chine se permet ça aujourd'hui ?
12:45Parce qu'il y a ce mouvement aussi de baisse de taux et sur le dollar notamment.
12:49Ça vient une semaine après la baisse de la Fed, on aura l'occasion d'en reparler.
12:54Est-ce qu'il y a l'idée d'une séquence qui permet aussi à la Chine de se soulager un peu de ce point de vue-là ?
13:01Ça peut l'expliquer, ça l'explique sûrement.
13:04Ce qu'ont fait les 50 points de base, on en parlera peut-être plus tard.
13:07Mais c'est un lien qu'on peut faire.
13:09C'est le lien qu'on peut faire après la séquence entre la baisse des taux qui nous attend aux Etats-Unis et en Europe
13:14et le pseudo mouvement en Chine, ça sera incomparable.
13:18On ne sera pas sur la même séquence et déjà on ne part pas du même niveau.
13:24Est-ce que ça vous inspire l'affaire chinoise et comment ça se retrouve aussi dans des marchés comme le marché américain
13:31qui est votre domaine de spécialité Thierry, à travers des entreprises américaines ?
13:35Quand on regarde les résultats des entreprises européennes,
13:38tous ceux qui sont exposés à la Chine sont obligés de constater
13:42qu'il n'y a que des mauvaises nouvelles encore aujourd'hui à prendre de ce point de vue-là.
13:46Oui, c'est clair.
13:48Pour dire un mot sur la baisse des taux américains qu'on a eue la semaine dernière,
13:51Je ne parle plus de la Chine.
13:53L'impact chinois sur le marché américain est relativement faible.
13:58On connaît la politique des Américains
14:00et là-dessus il y a un poids commun entre Kamala Harris et Trump.
14:04En fait, c'est faire barrage et dans leur programme qui est annoncé pour les élections de novembre prochain,
14:09c'est un point d'accord.
14:12Il n'y a pas de voitures électriques aux Etats-Unis chinoises ou très peu.
14:15Donc là-dessus, je dirais que l'impact est relativement minimum.
14:20Et l'incidence macro, en tout cas, elle est relativement faible.
14:26Non, mais il y a des boîtes américaines qui continuent d'opérer un peu en Chine
14:29et d'avoir des clients en Chine.
14:31Ça peut arriver encore.
14:32Oui, ça peut arriver.
14:33Mais je dirais, ramener à l'échelle, même quand on prend les grands acteurs du SPI,
14:36c'est relativement marginal.
14:38Et c'est une bonne nouvelle globale de voir la Chine répondre et réagir à cette faiblesse ?
14:45Alors, il y a la partie structurelle,
14:47il y a aussi peut-être quand même l'idée que 5% de croissance se serait bien atteindre cette année.
14:53Oui, un coup de pouce vient à une baisse des taux.
14:55Enfin, j'ai écouté à l'instant ce qui était dit.
14:57C'est un marché que moi, je ne maîtrise pas sur le marché chinois.
15:00Mais en tout cas, le coup de pouce est toujours le bienvenu.
15:02C'est un phénomène qu'on observe partout,
15:04que ce soit en Asie, que ce soit en Europe, que ce soit aux Etats-Unis.
15:08Et ça va dans le bon sens.
15:10Après, il reste à savoir pourquoi baisse des taux.
15:13En Chine, si j'ai bien saisi,
15:15la croissance est faible,
15:17on peut dire anémique,
15:19ce qui n'est pas le cas aux Etats-Unis.
15:21Encore une fois, on est sur une croissance qui reste relativement soutenue,
15:24avec un taux de chômage qui est excessivement bas,
15:26et les causes ne sont pas les mêmes.
15:29Bon, alors quelles sont les questions qui reviennent quelques jours après la baisse de taux de la FED
15:33de 50 points de base dans votre esprit, Thierry ?
15:36C'est une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
15:38Les 50 points de base, une bonne.
15:41Et je pense qu'il n'y avait pas d'alternative pour la FED,
15:43parce qu'on a reproché à Powell il y a peu plus de deux ans,
15:46lorsqu'il a annoncé le cycle de hausse des taux de région,
15:48d'être un petit peu en retard,
15:50il ne fallait pas se faire prendre deux fois.
15:52Donc très clairement, comme dit notre stratégiste,
15:54il y a une course qui a été gagnée par la FED.
15:56Cette course a consisté, sur les deux ans et demi passés,
15:58à monter les taux pour tuer l'inflation,
16:02et la bataille est gagnée,
16:04sans plonger le pays en récession.
16:06Il n'y a pas de récession aux Etats-Unis, probablement il n'y en aura pas.
16:08Là, on est maintenant dans le deuxième aspect,
16:10faire baisser les taux,
16:12et éviter que l'économie américaine mette un genou à terre.
16:14Quand on regarde les grandes données macro-US,
16:16elles sont bonnes.
16:18Le taux de chômage américain est à 4,2.
16:20Ça fait presque 40 mois consécutifs
16:22qu'on a un taux de chômage en dessous de 5%.
16:24Il n'y a pas beaucoup de pertes dans l'histoire américaine
16:26où ça a été le cas.
16:28La croissance de PIB est assez soutenue.
16:30Donc ça va dans le bon sens.
16:32Je pense que la FED fait le boulot.
16:34Et elle est encore dans le bon timing.
16:36Elle n'est pas en retard de ce point de vue-là ?
16:38Non, je pense que l'idée de faire 50 BP,
16:40c'était d'envoyer un signal au marché.
16:42Après, elle peut piloter.
16:44Si elle avait fait l'inverse, ça aurait été maladroit.
16:46Commencer par 25, c'était prendre un risque ?
16:48Je pense que c'était le risque de devoir faire 50 BP
16:50début novembre, juste après les élections,
16:52ou au mois de décembre.
16:54Après, les paris sur 2025 me font toujours un peu sourire.
16:56On ne sait pas exactement
16:58à quelle sauce on va être mangé en termes de croissance.
17:00La FED, j'ai coutume de dire à mes clients,
17:02ça ne sert à rien de faire des paris.
17:04La FED fera ce qu'il y a à faire.
17:06Elle fera 25 si il faut, elle fera 50 si il faut.
17:08Elle peut le faire entre deux réunions.
17:10Elle fera ce qu'il y a à faire. Et Powell l'a montré.
17:12Quand on parie aujourd'hui sur
17:14des taux qui devraient baisser
17:16de 200 BP l'année prochaine,
17:18il y a de l'eau qui va couler sous les ponts.
17:20Elle-même, la FED projette
17:22cette idée-là aussi au marché.
17:24Thomas, effectivement, comme vous avez compris,
17:26le message envoyé par
17:28Powell, est-ce que ça vous paraît
17:30approprié à la situation ?
17:32Et est-ce que,
17:34pour les marchés globaux,
17:36c'est une bonne nouvelle ?
17:38Je suis d'accord. C'est sûr que c'est une bonne nouvelle
17:40pour les marchés globaux de baisser de 50 BP,
17:42de commencer de baisser de 50 BP.
17:44Après, c'est assez inédit quand même,
17:46de baisser de 50 BP dans une situation économique
17:48qui n'est pas une récession.
17:502001, 2007,
17:52c'était des cuts de 50 BP pour commencer le cycle.
17:54On était dans une situation économique
17:56qui était totalement différente.
17:58Là, commencer par 50 BP avec 2% de croissance,
18:00un taux de chômage à 4,2,
18:02on est quand même, ceci dit, en forte remontée.
18:04Il passait 3,4 à 4,2 en quelques mois.
18:06Il faudra quand même suivre la trajectoire
18:08avec prudence
18:10pour voir le futur.
18:12Mais pour le moment, c'est vrai que
18:14tous les indicateurs économiques sont au vert
18:16et donc la Fed fait un cut
18:18préventif plutôt qu'un cut réactif.
18:20Donc ça, c'est plutôt une bonne nouvelle
18:22dans ce sens. Après, ce qui a été important pour nous
18:24à surveiller durant ce meeting de la Fed, c'est les dots,
18:26bien évidemment. Donc les projections
18:28du niveau des taux directeurs qui sont réalisés
18:30par tous les membres du FOMC.
18:32C'est ça, exactement. Donc les 19 membres,
18:34il y en a 12 votants.
18:367 non-votants, 12 votants.
18:38Voilà, exactement.
18:40Ça tourne des fois dans les noms.
18:42Donc dans les 19,
18:44pour le moment,
18:46la média n'est encore à 2 baisses cette année.
18:48Donc 50 BP, 2x25 peut-être.
18:50Mais quand on regarde
18:52le split, la divergence entre ces 19 membres,
18:54il y en a quand même 9, donc quasiment la moitié.
18:569 des 19 qui envisagent
18:58seulement une baisse ou moins,
19:00ou plus de baisse, restait sur les niveaux-là.
19:02Et 10 qui envisagent 2 ou plus.
19:04Donc globalement, le comité est assez
19:06partagé. Et malgré, et ça c'était aussi
19:08intéressant, c'est la première fois depuis 2005
19:10où il y a eu une dissidence sur le vote.
19:12Il y a Michel Beaumane qui n'a pas voté
19:14pour la baisse de 50 BP.
19:16Au sein du board, au sein du
19:18comité de direction, du directoire
19:20de la réserve fédérale américaine.
19:22Exactement.
19:24Et même on m'a dit, c'est la première dissidence
19:26au quiche depuis 94.
19:28C'est ça, ouais, exactement. Mais depuis 2005,
19:30tout est repris.
19:32Ouais, ce que je voulais dire
19:34à ce niveau-là, c'est
19:369 sur 19, ah non non,
19:38j'étais sur le split, sur la dissidence.
19:40Ouais, sur la dissidence
19:42sur Beaumane. Donc il y a 9 sur 19
19:44qui votent pour seulement encore une baisse
19:46ou pas de baisse.
19:48Je pense que, et on le verra
19:50dans les minutes,
19:52le débat a été
19:54plus serré que
19:56ce que ça allait se transparaitre.
19:58Donc on verra. Donc le 50 n'était,
20:00à mon sens, pas certain. Ils ont quand même débattu,
20:02à mon avis, pour 50 ou 25. Je pense que c'est
20:04la bonne décision, mais ça a été débattu.
20:06Bon, et puis, quelques jours avant,
20:08le marché a dit, 50, ce serait bien.
20:10Ça pèse aussi,
20:12j'imagine, peut-être, dans la prise de décision.
20:14À partir du moment où le marché est dans un camp,
20:16il faut quand même en tenir compte, j'imagine,
20:18quand on délivre une décision. C'est sûr,
20:20il y avait 65%, les probabilités.
20:2265% du marché qui était
20:24pour 50, le reste pour 25.
20:26Après, quand on lit
20:28les analystes et les économistes,
20:30c'était beaucoup plus...
20:32Les économistes, ils étaient réfractaires à 50.
20:34Ils étaient réfractaires à 50.
20:36Donc la Fed a suivi un petit peu
20:38le marché. C'est pas la Fed qui a suivi le marché,
20:40mais la Fed s'est
20:42couplée au marché.
20:44Je cite toujours
20:46l'économiste venu nous voir la semaine
20:48dernière, avant la décision de la Fed,
20:50qui nous disait, sur ce plateau,
20:52parfois, dans la vie, il vaut mieux décevoir les économistes
20:54que les marchés. La Fed
20:56n'a pas déçu les marchés la semaine
20:58dernière. Hervé, justement, est-ce que c'est une bonne nouvelle
21:00à la fois les 50 points de base
21:02de la Fed, dans le contexte
21:04économique qu'on connaît aux Etats-Unis,
21:06et de voir la réaction de marché
21:08qui s'en est suivie ? Moi, je pense qu'il faut
21:10d'abord partir
21:12de la volatilité des chiffres
21:14macroéconomiques,
21:16de la volatilité des marchés.
21:18Il faut se souvenir que, fin juillet, début
21:20août, il y avait un émoi sur les marchés
21:22en disant, flûte, est-ce qu'on n'est pas
21:24en train de basculer vers quelque
21:26chose de plus compliqué ? Donc, en fait,
21:28on est dans un environnement compliqué,
21:30et comme il est compliqué, les
21:32avis ne sont pas très bien ancrés. Ce qu'on
21:34croit aujourd'hui ne sera peut-être pas ce que
21:36l'on croit demain. Maintenant,
21:38pour revenir à la Fed, moi, je crois
21:40qu'elle a fait 50 centimes pour deux
21:42raisons. La première, la crâne d'être
21:44un peu en retard. La BCE
21:46avait osé bouger avant
21:48elle. Est-ce que c'était un signal comme
21:50quoi, voilà, ils avaient tardé
21:52un petit peu ? Je crois que
21:54il y avait l'idée de se rattraper, tout de même, dans
21:56les 50 centimes. Ça fait partie du non-dit.
21:58Et puis, je crois qu'il y avait
22:00l'idée que, dans le contexte actuel,
22:02avec de la volatilité
22:04économique, de la volatilité politique,
22:06mettre de la volatilité
22:08de marché, c'était vraiment
22:10pas une bonne idée. Quand on voyait
22:12le marché des futurs
22:14sur l'effet de fonds, donc sur le taux
22:16directeur américain, qui était quand même très
22:18très engagé dans une hausse de
22:2050 centimes, prendre le risque
22:22de décevoir avec peut-être
22:24des effets de
22:26contamination à d'autres compartiments
22:28du marché, je crois que c'est un risque
22:30qu'ils ne voulaient pas prendre. Là, ils ont réduit
22:32l'incertitude, vous dites, là ? Non, je dis pas
22:34qu'ils ont réduit. Ils ont...
22:36Ils voulaient pas ajouter de l'incertitude
22:38à l'incertitude, dans un
22:40contexte un peu particulier. Donc, moi,
22:42je pense que, en fait, c'est pas
22:44une analyse extrêmement puissante qui les
22:46a poussés à cela. C'est contextuel.
22:48Contextuel. Je veux pas me prendre
22:50une baffe en étant en retard
22:52et je veux pas créer de la volatilité
22:54trop forte sur le marché. Et j'ai un niveau
22:56de restriction monétaire,
22:58même par rapport à une économie qui se tient bien,
23:00qui peut justifier que
23:02je prenne pas trop de risques en enlevant
23:0450 points de base d'un coup.
23:06La restriction monétaire,
23:08dans l'absolu, on a envie de le dire,
23:10mais quand on voit une croissance qui est à 2%,
23:12ce qui doit être au-delà du potentiel,
23:14quand on voit un taux de chômage
23:16qui est quand même relativement bas, même s'il monte,
23:18donc, il faut faire attention.
23:20Donc, en fait, c'est restrictif,
23:22mais, globalement, ça empêche pas de fonctionner.
23:24Donc, il baisse.
23:26Il se donne comme objectif d'aller
23:28vers 3, qui doit être, allez, le taux neutre
23:30à peu près du moment.
23:32Le marché partage à peu près l'idée.
23:34Il y a 200 points de base à venir.
23:36Maintenant, c'est 150.
23:38Ça va venir d'ici à la fin de l'année prochaine.
23:40Tout ce petit monde est d'accord.
23:42Moi, je veux simplement dire
23:44que, bon,
23:46vous avez raison, Thierry,
23:48il va se passer plein de choses devant.
23:50Et que, donc, ces anticipations
23:52valent pour prendre des positions
23:54aujourd'hui. Est-ce qu'il faut avoir
23:56des vues stratégiques en fonction
23:58de ce scénario ? On aura
24:00plein de temps pour le revoir et il sera
24:02revu. Oui, oui, bien sûr, mais ça fait partie
24:04du job. Voilà.
24:06Si je peux me permettre, pour rebondir,
24:08on va faire un petit recul en arrière.
24:10Souvenez-vous, décembre dernier, on pariait
24:12sur 6 baisses de taux en 2024.
24:14Moi, je me souviens être allé à la conférence
24:16de notre société, enfin, de Raymond James,
24:18au mois de mars, à Orlando, on en avait parlé.
24:20Et j'étais bluffé par la certitude
24:22et des marges des sociétés
24:24américaines. Je suis rentré en me disant
24:26il n'y aura pas autant de baisses
24:28de taux, voire on peut ne pas en avoir.
24:30Et c'est un consensus qui a fait son chemin
24:32jusqu'au printemps dernier, avril-mai.
24:34Au mois de juillet, on a eu ce mauvais chiffre
24:36sur le...
24:38L'emploi, l'ISM. L'ISM, voilà.
24:40Et ça a été revu, on n'a pas... Donc,
24:42on a eu moins 6, il n'y en aura plus, moins 2.
24:44Vous voyez, donc, c'est compliqué.
24:46Je veux dire, la situation est complexe.
24:48Bien sûr, mais la lecture du cycle, la lecture des données
24:50est compliquée. Il faut bien la naviguer dedans.
24:52Les effets d'inertie, de relance,
24:54de stimulus, etc., ont quand même
24:56brouillé la lecture de ces dernières années.
24:58Oui, Thomas ? Oui, et l'intégralité de la courbe
25:00réagit. C'est ça qui est intéressant, c'est pas que la partie courte
25:02et les FedFunds, les futurs
25:04sur FedFunds qui réagissent le 10 ans,
25:06réagissent fort sur... Si on prend le même...
25:08Mais on réagit dans quel sens, le 10 ans ? Ils montent ?
25:10Le taux à 10 ans monte ? Non, non, je parlais sur ce cycle.
25:12Ah oui, d'accord. Jusqu'à maintenant.
25:14Les taux à 10 ans ont aussi beaucoup
25:16bougé, alors qu'ils auraient pu envisager
25:18une vue un peu plus long terme et une
25:20courbe qui se remonte aussi.
25:22Mais ça n'a pas été le cas. Ils ont baissé fort,
25:24après, ça remontait un peu, et là,
25:26sur le 50 points de basse, ça remonte.
25:28Et c'est assez logique. Et ça prouve
25:30que Powell a été quand même bon, parce que le risque
25:32aussi de baisser de 50 points de basse, il fallait bien l'expliquer,
25:34le 50 points de basse, pour enlever
25:36de la volatilité sur les marchés. C'est un bon signal qu'on ait quand même
25:38cette épantification, y compris sur la partie longue.
25:40Bien sûr, ça veut dire que le marché achète le soft lending.
25:42Si le marché
25:44achetait le fait que Powell cut de 50
25:46parce qu'il y a un cadavre dans le placard,
25:48les taux longs baisseraient. Piquerait du nez.
25:50Oui.
25:52Sur la partie action, qu'est-ce que ça change ?
25:54Qu'est-ce qui a changé cet été sur le marché action
25:56américain ? Qu'est-ce qui n'a pas changé ?
25:58Et la perspective d'avoir quand même
26:00un cycle de baisse de taux. On verra jusqu'où
26:02ces baisses de taux nous emmènent, mais il y a quand même quelque chose
26:04d'un peu global qui se met en place.
26:06Qu'est-ce que ça change dans l'investissement
26:08action pour vous aujourd'hui, Thierry ?
26:10Alors, il y a pas mal de choses qui ont changé.
26:12On a eu des marchés, si on refait encore une fois
26:14un petit retour en arrière, qui était assez directionnel.
26:16Je dirais pas que c'était simple,
26:18mais je dirais 2023 et début
26:202024. 2023, c'est les
26:22magnifiques 7. C'est un marché très concentré.
26:242024, c'est un marché
26:26moins magnifique 7 que
26:28beaucoup plus la partie semi-conducteur,
26:30NVIDIA en tête.
26:32Et en fait, il y a eu une bascule qui s'est
26:34vraiment opérée à partir des résultats
26:36du Q2 qu'on a eu juillet et qui ont traîné
26:38beaucoup de volatilité. Le précédent record du SPI
26:40500, c'était globalement mi-juillet
26:42dernier. On a eu toute cette
26:44volatilité qui a été exacerbée pendant les mois d'été
26:46avec une rotation sectorielle qui était
26:48globalement la bienvenue. D'abord, ça permet de trouver
26:50des opportunités parce qu'on finit
26:52par manquer d'idées.
26:54Quand on n'a plus qu'une, oui.
26:56Ça devient compliqué.
26:58NVIDIA, au pire
27:00à un moment donné, a lâché plus de 30%.
27:02Il fallait trouver des alternatives.
27:04Le marché s'est reconstruit un petit peu
27:06depuis la fin août, début septembre.
27:08On a remis un peu de risques
27:10en revenant un petit peu sur la tech.
27:12Mais globalement, quand vous regardez un indice
27:14qui est l'indice standard pour 500 Equal Weight
27:16qui permet de décorréler le marché de la capi
27:18des valeurs, il est très bien.
27:20Et ça, c'est une bonne nouvelle. Vous avez presque
27:2280, c'est 77% en date
27:24de la semaine dernière,
27:26le pourcentage des titres du Spice 100 qui sont
27:28au-dessus de l'hormonobile 200 jours.
27:30Ça, ça veut dire que la rotation, elle est là.
27:32Le seul peut-être bémol qu'on peut mettre à court terme,
27:34ce qui a marché
27:36cet été, c'était essentiellement deux choses.
27:38D'abord, une approche value
27:40et puis une approche un peu défensive.
27:42Ça peut paraître un petit peu pantinomique, mais presque.
27:44Et en fait, on se rend compte que
27:46à court terme, il y a quatre secteurs qui ont un peu flambé.
27:48C'est l'immobilier, on a eu
27:50la santé, on a eu
27:52les step-ups.
27:54Les services de collectivité.
27:56Je pense qu'il faut
27:58que ça marque le pas.
28:00L'étape suivante, elle est à écrire. Je pense
28:02qu'il faut remettre un peu de risque. Je pense que la BCE
28:04veut le montrer. Sur le marché américain,
28:06vous l'avez souligné en préambule, on a cassé
28:08la zone des précédents records.
28:10Les 5 620, on est à plus de 5 700.
28:12Et selon nos analyses,
28:14on verra si on a raison dans quelques semaines,
28:16l'objectif suivant, c'est à peu près 5 950.
28:18Il y a encore 3 à 4% à aller chercher
28:20sur une fin d'année.
28:26Peut-être qu'on aura de la volatilité.
28:28Je lis partout
28:30nouveau cycle haussier.
28:32Je ne sais pas quand est-ce que
28:34le cycle haussier s'est arrêté. Ça ne fait que monter
28:36depuis mars 2020. Grosso modo,
28:38il y a eu des hauts et des bas.
28:40Il y a l'idée d'un nouveau cycle ?
28:42Ou quelque chose d'une nouvelle
28:44séquence de marché avec peut-être
28:46des gagnants différents ?
28:48Oui, peut-être avec des gagnants différents.
28:50Les Américains en prennent le terme de Barbell Approach.
28:52Ça veut dire qu'en gros, on va garder une partie
28:54de la tête. Le thème de l'IA est là pour durer.
28:56Alors peut-être qu'on ne va pas jouer 10 acteurs
28:58auprès de nos clients. On leur suggère de réduire
29:00leur quelque sorte, faire des choix
29:02sans s'interdire d'aller chercher
29:04sur d'autres aspects de la cote.
29:06D'une part, et peut-être qu'on sera
29:08amené à en parler aussi, sur peut-être
29:10un univers qu'on regarde, et on l'a souvent
29:12évoqué ensemble ces derniers mois.
29:14C'était prématuré. Je pense qu'on se rapproche
29:16du moment donné où va falloir y aller.
29:18C'est l'univers des small caps sur le marché américain.
29:20Parce qu'il faut deux ingrédients à nos yeux.
29:22C'est la baisse des taux. On l'a.
29:24Et l'autre aspect, c'est un retour de la profitabilité.
29:26Ça, c'est un peu plus long. Les boîtes de small caps
29:28comme partout dans le monde sont plus leveragées,
29:30plus endettées, voilà. Mais il faut
29:32qu'il y ait ce point d'inflexion. Et ça,
29:34on ne l'a pas encore totalement.
29:36Ceux qui y sont allés sur les small caps
29:38US en tout cas en début de trimestre,
29:40ils sont contents
29:42sur le trimestre.
29:44Ils sont contents. La question, c'est est-ce que c'est un phénomène
29:46de quelques mois ? Souvenez-vous, l'année
29:48dernière lorsqu'on a évoqué, je reviens encore une fois
29:50un petit peu en arrière, en décembre dernier
29:52et qu'on avait le scénario de six baisses de taux
29:54parce que les données macro étaient faibles, on a eu pendant
29:56deux, trois mois une surperfe des boîtes de small caps.
29:58Et ça a fait long feu parce que les six
30:00premiers mois de l'année, c'était terminé.
30:02Là, il ne faut pas se tromper. Moi, la question qui m'intéresse,
30:04c'est est-ce que je vais repartir dans un cycle
30:06que je m'en souviens très bien, c'est 2001-2007
30:08où pendant six ans, ce qui a payé
30:10à l'époque après le krach du
30:12Nasdaq, c'était l'univers value, l'univers
30:14small cap. Et c'est ça que...
30:16Parce que les six peuvent être...
30:18Le vrai grand mouvement possible, s'il doit y en avoir un,
30:20c'est plus celui-là que vous cherchez à chasser
30:22aujourd'hui, en tout cas à identifier
30:24aujourd'hui. D'accord.
30:26Sur le plan de l'investissement obligataire, qu'est-ce que
30:28ça change ? L'idée de ce cycle
30:30de baisse de taux, qu'est-ce que ça implique pour les stratégies
30:32obligataires aujourd'hui, Thomas ?
30:34Il y a beaucoup qui est déjà dans le marché. Ça, c'est la
30:36grande problématique. Ça va vite. Le marché va très vite.
30:38Il a été beaucoup plus vite que la Fed, comme d'habitude.
30:40La Fed commence à combler le retard, mais
30:42au niveau des projections Fed Funds,
30:44elle a même un peu de retard. On a dit qu'ils étaient plus ou
30:46moins calés, mais le marché en anticipe une de plus
30:48de baisse de taux cette année, deux de baisse
30:50de taux l'année prochaine. Après, ce qui m'intéresse,
30:52quand on regarde les
30:54marchés obligataires, je ne parle pas du crédit, je reste juste
30:56sur les taux, c'est les courbes,
30:58les pentes. Et effectivement, les
31:00pentes restent toujours plates, ça se repentifie.
31:02C'est normal, la Fed est en train
31:04d'enclencher son cycle de baisse, mais
31:06actuellement, on est à 20 points de base entre
31:08les taux à 10 ans et le taux à 2 ans.
31:10Ce qui m'intéresse le plus, parce que c'est souvent celui
31:12à qui c'est cité, c'est regarder le taux à 10 ans
31:14et le taux à 3 mois. Là, c'est négatif
31:16encore. Et là, on est encore négatif de 130
31:18points de base.
31:20La moyenne, vous savez, elle est à combien entre le 10
31:22ans et le 30 ans ? La moyenne historique depuis 70, elle est à 100 points
31:24de base. Donc, on a 230 points de base
31:26à faire avant de revenir à la moyenne.
31:28230 points de base avec un taux de 10 ans à 3,80,
31:30ça vous fait
31:32ramener les taux directeurs ?
31:34Oui, bien sûr !
31:36Le 10 ans est déjà
31:38assez cher
31:40si on est dans le scénario
31:42du soft-lending.
31:44Si on est dans le scénario du soft-lending.
31:46C'est pas sur les parties longues,
31:48car il y a beaucoup de choses à faire
31:50encore aujourd'hui. On est prudent sur les parties longues.
31:52Le 2-5 ans reste
31:54le sweet spot, je pense, actuellement
31:56aux US, aussi en Europe, parce que ce que je viens
31:58de dire aux US, c'est complètement vrai et encore plus vrai
32:00en Europe. Si on prend l'Allemagne
32:02comme référent, les courbes seraient encore plus inversées.
32:04On n'a même pas cette pente de 20 points de base encore aujourd'hui.
32:06Et puis aussi, ce qu'il ne faut pas oublier,
32:08ce qu'on pourrait dire aussi, c'est que si on part
32:10en récession, les parties longues de courbe peuvent jouer
32:12leur rôle de sécurité,
32:14flight to quality, de valeur refuge.
32:16Ça jouera, mais ça ne va pas
32:18le jouer très longtemps. Pourquoi ? Parce que
32:20on voit aussi que les tendances
32:22des courbes, quand il y a ces récessions,
32:24donc 82,
32:26enfin 82, 2000,
32:282000, 2007, toutes les dernières
32:30grosses récessions,
32:32les pentes, les courbes se
32:34repentifient, mais beaucoup plus violemment que la moyenne.
32:36Le 10 ans, 3 mois, c'est 350 points de base.
32:38Il y a au moment de la récession, d'ailleurs,
32:40qu'on voit ce mouvement de repentification très violent.
32:42Quand je dis 10 ans US, 3 mois,
32:44350 points de base sur les mouvements violents.
32:46On est à 3,70 sur le 10 ans US.
32:48Ça voudrait dire que les taux US reviennent à zéro.
32:50Il n'y a plus grand-chose à jouer sur ces parties courbes-là.
32:52Avec des déficits
32:54à 16%.
32:56Je ne parle même pas.
32:58Je suis obligataire. Le factorisme, j'imagine un minimum.
33:00Évidemment.
33:02Comment est-ce qu'on relancerait l'économie en récession
33:04avec 6% de déficit ?
33:06Hervé, je veux bien qu'on
33:10bascule le côté européen,
33:12parce que, oui,
33:14je veux qu'on parle de la France,
33:16du positionnement de la France et du statut
33:18de l'OAT, même, pour dire la chose
33:20précisément, par rapport au père
33:22allemand d'un côté, certes,
33:24mais pour moi, ce qui m'intéresse, c'est
33:26l'autre partie du peloton.
33:28C'est-à-dire de voir que la France, déjà,
33:30a un coût de financement à 10 ans qui est plus élevé
33:32que le Portugal et qui est
33:34équivalent, aujourd'hui où on se parle,
33:36à celui de l'Espagne.
33:38Vous avez 3
33:40éléments à prendre en compte.
33:42Vous avez à prendre en compte
33:44l'état des finances publiques,
33:46vous avez à prendre en compte
33:48la dynamique de la croissance
33:50et vous avez à prendre en compte
33:52la stabilité politique.
33:54Si on fait une comparaison
33:56toute bête entre la France
33:58et ses pères, les anciens,
34:00les nouveaux, je ne sais pas très bien,
34:02ce qui est sûr, c'est que
34:04en matière de finances publiques,
34:06on est en retard.
34:08Qu'on prenne le déficit primaire
34:10hors la charge d'intérêt,
34:12qu'on prenne le déficit
34:14après correction du cycle,
34:16ce qu'on appelle le solde structurel
34:18primaire, alors pour se débarrasser aussi
34:20de la charge d'intérêt, on est
34:22plus mauvais que les autres. Le solde
34:24structurel primaire, il doit être
34:26entre 3 et 4 points de produit
34:28intérieur, là où les petits camarades
34:30sont autour de 1.
34:32Donc en fait, on est plus mal,
34:34que l'on nous sanctionne de ce côté-là
34:36parce qu'on a tardé
34:38à s'y mettre, c'est un peu normal.
34:40Après, du côté de la croissance
34:42économique, bon,
34:44c'est pas terrible chez nous,
34:46dans un environnement européen
34:48qui n'est pas terrible. L'Espagne
34:50donne l'impression de s'en sortir,
34:52on revoit à la hausse la croissance
34:54espagnole. 2,7%
34:56attendu pour l'Espagne cette année !
34:58Et le marché est très sensible à cela.
35:00Au royaume des aveugles, les
35:02bornes sont rois. Mais en fait,
35:04ce qu'il faut voir, c'est la qualité de cette croissance.
35:06La qualité de la croissance espagnole
35:08n'a jamais été très bonne,
35:10même si sur le fond, au niveau
35:12manufacturier, il y a une lente amélioration.
35:14Mais on a eu l'immobilier
35:16par le passé, et on sait comment
35:18ça a fini. Aujourd'hui, il y a un vrai engouement
35:20pour le tourisme. On doit avoir
35:22du surtourisme en Espagne, vraisemblablement.
35:24Ça pousse la croissance
35:26à la hausse. Ça, c'est du côté de la demande.
35:28N'oublions pas que du côté de l'offre,
35:30la migration vers
35:32l'Espagne, c'est aussi du travail, malgré
35:34un taux de chômage extrêmement élevé.
35:36Ça participe tout de même à une dynamique
35:38côté de l'offre. Est-ce qu'on doit parier
35:40sur le tourisme d'une part,
35:42sur les flux de migration de l'autre ?
35:44Donc, l'Espagne
35:46s'en sort bien aujourd'hui, et
35:48j'aurais envie de dire que de ce côté-là,
35:50peut-être qu'on extrapole de trop.
35:52C'est-à-dire qu'il y a un côté facial à regarder les chiffres.
35:54Derrière, c'est peut-être moins bon.
35:56Et puis du côté de la politique,
35:58et ça, c'est vraiment le côté nouveau
36:00au détriment de la France,
36:02c'est que la France était considérée
36:04comme politiquement stable,
36:06les fameuses institutions de la Vème République.
36:08Et là, brusquement, ça devient
36:10instable, au point tel que...
36:12Je ne dis pas qu'on est en train de trouver
36:14que la politique espagnole est stable.
36:16Elle est instable maintenant depuis
36:184 ans ou 5 ans, quelque chose comme ça,
36:20peut-être un petit peu plus, mais voilà.
36:22Donc, en France, on pâtit un peu
36:24de tout ça.
36:26Alors,
36:28d'un côté, c'est normal.
36:30De l'autre côté,
36:32ça doit être une invite
36:34à faire des réformes,
36:36c'est-à-dire à remettre de l'ordre
36:38dans nos comptes publics. On ne sait pas très bien
36:40ce qu'on va faire, mais il va falloir le faire.
36:42Et puis, du côté
36:44de l'économie aussi,
36:46il y a sans doute des choses à faire.
36:48C'est un début de sanction.
36:52Il faut que ça soit écouté par
36:54tout le monde, parce que
36:56ce n'est qu'un début, continuons-le.
36:58Il y a un petit truc
37:00comme ça, derrière,
37:02et donc, il faut être attentif.
37:04Les marchés peuvent être
37:06injustes, parfois, mais là,
37:08c'est quand même une part de vrai.
37:10Je trouve qu'ils sont, certes, très vigilants,
37:12mais qu'ils sont
37:14relativement sages, aussi, vis-à-vis de la France.
37:16On pourrait être
37:18à 100 points de base, sans difficulté.
37:20Oui, c'est ça. Et dans l'environnement actuel,
37:22sans que rien n'ait changé dans le paysage
37:24politique français ou autre.
37:26Moment à la trosse, ou pas ?
37:28Oui, personne
37:30n'espère, je pense. Et dans les chancelleries, j'espère que la leçon
37:32a été bien retenue,
37:34de ce point de vue-là.
37:36C'est l'exemple qui revient, deux ans après,
37:38régulièrement, pour évoquer
37:40des pays européens
37:42comme la France, mais pour évoquer aussi la situation
37:44américaine
37:46avec un risque politique
37:48post-5 novembre.
37:50Clairement, pour la France, c'est assez justifié.
37:5280 points de base, on est sur des niveaux, bon,
37:54qui sont, certes, plus hauts que la moyenne,
37:56mais qui ne sont pas non plus exceptionnels, compte tenu
37:58de la situation.
38:00Aller toucher les 100, même au-delà de 100 points de base,
38:02à très court terme,
38:04sur un budget,
38:06qui doit bientôt arriver,
38:08on va voir comment il va arriver,
38:10c'est fortement possible. Après, la comparaison
38:12avec l'Espagne, c'est anecdotique,
38:14j'ai envie de dire, c'est un petit peu des vases communicants
38:16aussi, ça sort peut-être un petit peu de la France
38:18pour rentrer sur...
38:20C'est anecdotique, quand on va se retrouver derrière le Portugal,
38:22derrière l'Espagne, je veux dire,
38:24à un moment, c'est plus
38:26statut cœur ou semi-cœur
38:28que la France d'été.
38:30C'est normal que le spread...
38:32C'est normal que le spread augmente
38:34en prenant en compte les chiffres du pays.
38:36Après,
38:38sur les Etats-Unis, on verra bien
38:40aussi l'élection
38:42présidentielle.
38:44Je ne vais pas donner d'avis là-dessus,
38:46ça a mon avis extrêmement serré,
38:48et puis c'est très flou pour le moment...
38:50Il y a match, quoi.
38:52Il y a encore quelques semaines, il n'y avait plus match.
38:54C'est ça, il y a clairement match,
38:56et puis c'est très difficile à voir les impacts
38:58sur le marché,
39:00notamment obligataire avec l'élection.
39:02Sanjo Biden,
39:04Donald Trump est orphelin.
39:06C'est ce qu'on m'a dit hier.
39:08C'est amusant, oui.
39:10C'est dur pour lui, maintenant.
39:12Oui, bien sûr, c'est dur.
39:14On avait notre stratégie,
39:16juste avant que je vienne vous voir,
39:18et nous, notre scénario, depuis quelques mois...
39:20D'abord, on est vraiment
39:22sur un 50-50, déjà, avec l'élection présidentielle.
39:24C'est ce que je dis, il y a match.
39:26Il y a quelques semaines en arrière,
39:28quelques mois, le match n'était pas si évident que ça.
39:30Notre analyse politique,
39:32Washington donnait un 60-40 Trump,
39:34on est sur du 50-50.
39:36Ce ne sera pas un sweep,
39:38au contraire, ce sera une espèce de cohabitation,
39:40avec, d'une part, comme vous le savez,
39:42le Sénat est réélu par tiers,
39:44et la Chambre des représentants en intégralité.
39:46Notre pari, c'est qu'en fait, comme il y a plus de sièges
39:48à renouveler au niveau du Sénat,
39:50sur les 34 sièges,
39:52il y en a 23, de mémoire,
39:54pour les démocrates, ils n'ont plus ça à perdre.
39:56On aurait basculé sur un Sénat à chambre haute
39:58républicaine.
40:00A l'inverse, il y a des chances que les démocrates,
40:02qui ne conservent pas parce qu'ils ne l'ont pas,
40:04gagnent la chambre basse.
40:06Ça, c'est sur le scénario, on verra.
40:08– Et ça nous dit quoi ?
40:10Ça limite considérablement
40:12les marges de manœuvre,
40:14les politiques un peu trop disruptives
40:16aux yeux des marchés des investisseurs ?
40:18Ça permet de maintenir
40:20le système dans un état
40:22prévisible ?
40:24– Je pense que, quelque part, ça rassure,
40:26un peu comme des cohabitations, même dans n'importe quel pays,
40:28lorsqu'on sait que le pouvoir est tenu un petit peu
40:30par deux forces qui vont devoir presque
40:32travailler ensemble, même si en France, ça reste encore à prouver.
40:34– On apprend.
40:36– On apprend, mais en général,
40:38ça peut rassurer, ça évite des dérapages.
40:40Avec Trump, c'est l'évidence même.
40:42Il va encore baisser les impôts.
40:44Trump, ça se traduit par des conflamments
40:46de déficit, donc probablement des hausses de taux.
40:48C'est très clairement le risque.
40:50Kamala Harris, pour l'instant,
40:52n'a pas eu de miel en août depuis son élection.
40:54On est quasiment fin septembre.
40:56Ce qui est étonnant, c'est qu'en fait, ça tient toujours
40:58pour l'instant. Et quand on regarde,
41:00j'ai regardé un quintérêt tout à l'heure,
41:02il y a entre 6 et 7 états swing states.
41:04Très clairement, fin juin,
41:06et encore plus après la tentative d'assassinat
41:08de Trump, ils gagnaient dans les 6 ou 7.
41:10Aujourd'hui, on est sur du 3 partout
41:12ou 4 à 3.
41:14Donc, il y a des bascules qui s'opèrent.
41:16– Avec un budget de campagne démocrate qui n'a plus
41:18rien à voir avec ce que Trump peut avoir
41:20aujourd'hui. Là, il y a deux dimensions.
41:22Kamala Harris peut dépenser
41:24beaucoup plus que Trump dans les états clés.
41:26– Oui, elle a récupéré
41:28sur le vote féminin, elle a récupéré
41:30sur le vote noir, elle a récupéré beaucoup de gens.
41:32– Et le marché a compris que Kamala Harris
41:34n'était pas forcément positive pour les bénéfices
41:36par action des entreprises, par exemple ?
41:38On verra ça plus tard.
41:40– Alors, l'impact sur les bénéfices, les faire repasser...
41:42– Parce qu'on a beaucoup parlé des Trump trades,
41:44par exemple. Bon,
41:46le Kamala Trade, ça n'a pas effrayé le marché.
41:48– Non, ça aura un impact,
41:50mais souvenez-vous, quand Trump était élu,
41:52c'était en 2016,
41:54les Américains avaient le taux
41:56d'impôt société le plus élevé de l'OCDE.
41:58– Ah bon ? D'accord, ok.
42:00– C'est-à-dire que vous aviez le taux fédéral.
42:02Et j'étais étonné, j'ai lu deux fois la nouvelle
42:04parce que c'était plus élevé que la France.
42:06Ce n'est pas toujours facile de trouver des pays qui font pire que nous.
42:08– Ce n'était pas le taux effectif non plus, mais oui.
42:10– Il l'a fait baisser à 21,
42:12éventuellement,
42:14il va l'amener à 20, voire même à 15
42:16pour ceux qui produisent localement.
42:18Là, au Kamala Harris, il va le faire monter à 27.
42:20D'abord, il faudra le faire valider, on verra en fonction du vote des chambres.
42:22Donc ce n'est pas encore fait, mais il y aura probablement un lagging
42:24de 9 à 12 mois avant que ce soit mis en place.
42:26Et ça aura un impact sur les...
42:28Oui, ça sera une mauvaise nouvelle, mais pas de remise en cause
42:30de la tendance. Parce que c'est un taux facial,
42:32mais derrière, il y a beaucoup de capacité à...
42:34– D'ingénierie. – Oui.
42:36– Fiscal. – Oui.
42:38– D'imagination. – Sans limite.
42:40Bon, sur l'enjeu de l'élection américaine,
42:42Hervé, qu'est-ce qu'il y a
42:44de nouveau pour vous ? On ne s'est pas revu
42:46ici depuis
42:48le début de l'été, maintenant.
42:50C'était un monde encore différent.
42:52– Je pense que l'essentiel a été dit,
42:54c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
42:56il y a un jeu ouvert, alors qu'il ne le
42:58semblait pas avant
43:00que Biden renonce. Bon, il faut
43:02quand même faire attention aussi, c'est une élection
43:04à deux tours. Donc en fait,
43:06en fonction de ce qui va se passer dans
43:08ces fameuses wingsteads,
43:10on peut avoir
43:12une majorité des électeurs
43:14et puis une autre majorité au niveau
43:16des grands électeurs. Et ça,
43:18politiquement,
43:20voilà, ça peut
43:22rappeler des souvenirs
43:24pas très très heureux. – Non, non, bien sûr.
43:26– Donc il faut faire attention à cela. – Ajouter de la crispation.
43:28– Bon, au niveau
43:30de la politique budgétaire, on n'en parle
43:32pas du tout. Et j'ai l'impression
43:34que, enfin, je vais peut-être être provocateur,
43:36sans doute à ton raison de ne pas
43:38en parler, parce que le monde
43:40est tellement
43:42incertain aujourd'hui
43:44que le côté refuge
43:46des actifs américains, singulièrement
43:48des titres d'État, est,
43:50je crois, très présent encore.
43:52Et donc ça va sauver
43:54une irresponsabilité
43:56en matière de gestion des comptes publics.
43:58Alors, que l'on comprend bien
44:00chez Trump, mais qui
44:02existe aussi chez Harris,
44:04en fait, qui a existé chez Biden.
44:06Biden, l'Ira, l'Inflation
44:08Modification Act.
44:10Voilà. Bon, c'est quand même
44:12mettre la caisse sur la table. Vous faites
44:14des investissements qui vont dans le bon sens.
44:16Je vous en paye un bon bout.
44:18Bon, donc, ça n'a choqué personne
44:20parce que c'était pour la bonne cause. Mais
44:22en matière d'équilibre des finances publiques,
44:24c'est quand même moyen. Donc,
44:26les Américains jouent un peu
44:28avec le feu dans cette histoire, en se disant
44:30on se fera financer soit par les
44:32étrangers, soit par la Fed. Très bien.
44:34Mais voilà, c'est...
44:36On paraît presque vertueux par rapport
44:38aux Américains. Ça, c'est quand même
44:40quelque chose auquel il faut être attentif.
44:42Et puis nous, qui sommes à la
44:44périphérie des États-Unis, il faut
44:46quand même être attentif à ce que sera
44:48la politique étrangère, à ce que sera
44:50la politique économique étrangère
44:52des États-Unis.
44:54Il règne tout de même un
44:56espèce de parfum plutôt
44:58nationaliste, isolationniste
45:00chez tout le monde.
45:02Et donc, il faut bien
45:04voir quelles conséquences ça aura
45:06chez nous, sachant qu'on voit...
45:08Et du point de vue de l'Europe, qu'est-ce qui serait mieux ? Trump ou Harris, alors ?
45:10C'est sans doute Harris,
45:12parce qu'elle est quand même plus
45:14internationaliste, si j'ose
45:16dire, que Trump.
45:18Elle serait plus bienveillante vis-à-vis de
45:20l'Europe et du commerce extérieur, oui ?
45:22Je pense qu'elle... Dans ce
45:24monde compliqué, et je pense
45:26qu'au département d'État, on le sait,
45:28les Américains
45:30sont certes
45:32le pays le plus puissant, mais ils ont
45:34besoin d'appui. Et alors, chez
45:36les démocrates, les
45:38Européens, certains pays d'Asie,
45:40sont des appuis très naturels.
45:42Et ça, ça ne sera pas remis en cause, je crois.
45:44Après, la qualité
45:46de l'écoute de ses alliés
45:48à Washington sera moyenne.
45:50Mais n'empêche que c'est mieux
45:52que celui qui dit
45:54je mets la table par terre et on
45:56verra ce qui se passe.
45:58Ce qui nous oblige quand même à réagir, quoi.
46:00C'est un aiguillon qui
46:02pousse aussi la réaction
46:04de l'Europe dans un monde un peu plus
46:06différent, quoi.
46:08Quand on voit l'état de la politique allemande,
46:10quand on voit l'état de la politique française,
46:12considérer qu'on va avoir une vraie capacité
46:14de réaction, c'est pas évident.
46:16Il y aura des initiatives au niveau
46:18de la Commission,
46:20mais ça ne suffira pas à nous faire bouger.
46:22Merci beaucoup à vous trois d'avoir été
46:24les invités de Planète Marché ce soir. Hervé Gouletteker,
46:26senior economic advisor d'Accuracy,
46:28Thierry Guy, le président de Raymond James France
46:30et Thomas Vey, responsable fixed income
46:32chez Spirit Asset Management.
46:44Le dernier quart d'heure de Smart Bourse chaque soir,
46:46c'est le quart d'heure thématique. Le thème ce soir,
46:48c'est celui des résultats d'ABC Arbitrage.
46:50Et à travers la performance opérationnelle
46:52d'ABC Arbitrage,
46:54la description d'un environnement de marché
46:56par le PDG d'ABC Arbitrage à mes côtés,
46:58Dominique Séolin. Bonsoir Dominique.
47:00Merci d'être là. On se voit deux fois par mois
47:02pour parler bien sûr de vos résultats.
47:04Donc ABC Arbitrage, je le rappelle, spécialiste
47:06des stratégies quantitatives d'arbitrage
47:08multiclasse d'actifs.
47:10Donc vous êtes sur les marchés.
47:12C'est ça qui m'intéresse doublement évidemment Dominique.
47:14Donc on parle de vos résultats
47:16du premier semestre, important parce que
47:18l'environnement de marché a pu évoluer au cours de l'été.
47:20Donc là on est bien sur janvier,
47:2230 juin.
47:24Qu'est-ce qui a caractérisé
47:26l'environnement de marché du premier semestre
47:28dans lequel vous opérez et comment est-ce que ça s'est
47:30traduit en termes de performance opérationnelle pour vous Dominique ?
47:32Alors l'environnement de marché, vous savez
47:34que je le regarde toujours sous trois paramètres
47:36qui sont très importants pour nous.
47:38Donc c'est un peu répétitif pour ceux qui nous connaissent
47:40mais je pense que c'est quand même important de regarder l'actualité.
47:42La volatilité, plus il y a de volatilité
47:44plus il y a une demande de liquidité, plus on peut
47:46exercer notre métier d'apporteur de liquidité.
47:48Cette volatilité se situe au niveau de
47:5011% à peu près, très en dessous de sa
47:52moyenne historique, qui se situe autour de 19-20%
47:54pour faire très simple. Donc on voit
47:56qu'on est encore sensiblement en dessous de cette moyenne
47:58historique, ressemble à 2023
48:00néanmoins, 2023 à peu près 13%
48:02là aussi, il y a des ordres de grandeur.
48:04Volatilité et action ? Action, tout à fait, tout à fait, pardon.
48:06Équité, action uniquement,
48:08effectivement. Si on regarde maintenant
48:10les volumes traités par les marchés, on est en
48:12légère hausse quand même par rapport à 2023
48:14plus 8%, mais on reste
48:16autour de moins 10%
48:18par rapport à la moyenne dix ans. Donc on voit
48:20que les marchés ont quand même du mal à retrouver cette fameuse
48:22liquidité, on parle d'attrition de liquidité.
48:24Et puis enfin, sur les opérations
48:26sur les émetteurs, fusion acquisition,
48:28augmentation de capital, etc.
48:30On a le M&A qui a redémarré
48:32à mi-mars 2024
48:34progressivement, avec une
48:36hausse d'à peu près 10% de
48:38l'activité M&A, mais ça reste quand même
48:4015% en dessous de sa moyenne
48:42historique. Donc là aussi, on peine
48:44à retrouver en fait un environnement
48:46normalisé. On parle de ces paramètres de marché
48:48avec vous à chaque fois, Dominique, ça fait
48:50plusieurs années qu'on se parle et
48:52que je vous entends décrire des paramètres de marché
48:54qui sont souvent peu favorables
48:56aux opérations d'ABC arbitraires.
48:58Mais sur ces trois critères là, vous dites
49:00volatilité, M&A, fusion acquisition,
49:02volume, on est très en dessous des
49:04moyens historiques qu'on peut observer sur ces paramètres
49:06de marché. Quelle est la part
49:08de conjoncturel et de structurel ?
49:10Oui, c'est intéressant.
49:12Peut-être qu'on peut revenir sur quelques ordres de grandeur
49:14quand même pour ne pas noircir trop le tableau.
49:16Donc sur les cinq dernières années, nous avons quand même
49:18eu trois années où on a retrouvé
49:20des paramètres, en tout cas sur la partie
49:22volatilité et volume. Porteur ? Porteur.
49:24Donc 2020,
49:26j'allais dire évidemment avec la Covid, 2021,
49:282022, et puis par contre
49:302023, 2024, très en dessous de la moyenne
49:32historique. Si on regarde sur 10 ans,
49:34on est à peu près à moitié-moitié, là aussi on pourrait
49:36nuancer un petit peu, mais on voit que finalement
49:38on n'est pas dans des situations non plus tout le
49:40temps défavorables. Pour autant,
49:42on peut considérer quand même que l'intervention
49:44des banques centrales, très significative,
49:46post-crise subprime, et en particulier depuis
49:482015, a quand même changé
49:50une partie du paradigme,
49:52et je prends souvent l'image,
49:54je vais la reprendre là aujourd'hui,
49:56désolé pour ceux qui la connaissent, mais en fait, les banques centrales
49:58ont transformé l'eau en sable,
50:00je m'explique, et quand il y a un choc d'une nouvelle,
50:02c'est une pierre jetée dans l'eau
50:04et ça crée des ondulations durables,
50:06donc c'est la volatilité qui va durer
50:08plusieurs jours, plusieurs semaines après un choc
50:10sur les marchés, et
50:12puisque les banques centrales l'ont transformé en sable,
50:14le choc va être extrêmement local, et souvent
50:16on va durer seulement quelques heures, quelques jours
50:18maximum, SVB par exemple,
50:20SVB par exemple, et puis on
50:22pourra parler du mois d'août si vous le souhaitez aussi,
50:24qui était tout à fait typique de ce genre de
50:26situation, où finalement les
50:28investisseurs s'inquiètent seulement quelques jours.
50:30Dans ce contexte et la perspective que vous nous donnez,
50:32sur 10 ans, vous dites qu'on a eu à peu près
50:3450% de moments favorables, porteurs,
50:36on parle d'environnement de marché
50:38pour les opérations d'ABC arbitrage,
50:40qu'on ne se méprenne pas, et puis 50%
50:42de moments moins favorables.
50:44Et je vous ai toujours entendu dire aussi, Dominique,
50:46depuis le début, il faut qu'ABC arbitrage
50:48se désensibilise effectivement
50:50de ces facteurs de marché.
50:52Vous dites, là dans le communiqué,
50:54notre capacité
50:56à transcender,
50:58non mais j'adore, transcender ces paramètres
51:00de marché actuels, au cas où
51:02on resterait dans des paramètres de marché,
51:04forcément le patron est obligé de se mettre dans cette configuration.
51:06C'est quoi le métier qui permet de transcender ?
51:08J'aimerais bien qu'on en redise un mot aussi.
51:10On m'a dit transcender, c'était un mot un peu mystique.
51:12C'est fort.
51:14Notre métier n'est pas du tout mystique,
51:16on ne fait pas de magie, de magie noire,
51:18ou quoi que ce soit. Ça fait plusieurs années
51:20qu'on a mis en œuvre une stratégie, justement,
51:22pour transcender ces situations
51:24de marché, quand même, qui se sont
51:26plus fréquemment présentées
51:28depuis l'intervention des banques centrales.
51:30Et puis on peut penser que les mauvaises
51:32habitudes ayant la vie dure, les banques centrales
51:34continuent à être quand même relativement présentes.
51:36On l'a vu en 2023, vous l'avez rappelé
51:38avec l'épisode SVB. Donc on a mis en place
51:40deux stratégies parallèles, si je
51:42puis dire, l'une et l'autre étant
51:44parfois marchands ensemble.
51:46D'abord, la diversification des
51:48stratégies que nous utilisons, c'est-à-dire
51:50être sur le maximum d'actifs
51:52possibles. Par exemple, ouvrir les cryptos
51:54qui ont parfois leur propre volatilité,
51:56c'est intéressant. Ouvrir les commodities.
51:58L'obligataire, on n'y est pas encore,
52:00mais c'est dommage.
52:02C'est un sujet intéressant en termes de
52:04volatilité, mais bon, à un moment, il faut faire des choix.
52:06Et puis, donc,
52:08multiplier le nombre de stratégies.
52:10Finalement, même si ces stratégies sont
52:12dépendantes de la volatilité, plus
52:14vous additionnez des petits profits, puis à la fin,
52:16ça fait quand même un gros profit intéressant. Donc ça, c'est
52:18la première stratégie. La deuxième stratégie,
52:20c'est développer une gestion pour compte de tiers,
52:22c'est-à-dire des clients externes, puisque
52:24finalement, je l'ai souvent expliqué, quand vous montez
52:26100 euros ou 1 000 euros sur le marché,
52:28si vous montez 10 000 euros, ça ne coûte pas beaucoup plus
52:30cher si le marché offre ces opportunités.
52:32Et donc, effectivement, ça, c'est vraiment
52:34une stratégie d'abaisse arbitrage,
52:36stratégie sur laquelle nous avons des déceptions
52:38encore en 2024.
52:40C'est vous qui dites que ce n'est pas à la hauteur des ambitions
52:42que vous déviez. Pour cette partie,
52:44gestion pour compte de tiers ?
52:45Je pense qu'il faut distinguer les faits
52:47du travail qui est réalisé.
52:49Les faits, c'est que pour l'instant, c'est un échec.
52:51C'est-à-dire que nous n'arrivons pas à montrer
52:53une dynamique positive en termes de collecte.
52:55Au moins, on pose la réalité sur la table.
52:57Ça n'empêche que les équipes
52:59travaillent dur pour progresser, et en particulier,
53:02nous sommes en train, et depuis 2023,
53:04nous avons déjà commencé à transformer les produits
53:06pour justement avoir des produits
53:08mieux adaptés à la demande actuelle,
53:10qui est évidemment une demande
53:12qui tient compte d'une volatilité qui risque
53:14d'être moindre, et puis finalement
53:16de risques qui se réalisent de moins en moins.
53:18Mais est-ce que c'est lié
53:20à la faiblesse du développement
53:22de cette activité de gestion pour compte
53:24de tiers ? Est-ce que c'est lié, par exemple,
53:26à la sophistication de vos stratégies ?
53:28Est-ce qu'il y a quelque chose de cette nature-là ?
53:31Le frein, il n'est pas là.
53:33C'est quand même une bonne question, une bonne remarque,
53:35parce qu'effectivement, les stratégies quantitatives
53:37un peu pointues, comme nous pouvons les proposer,
53:39ce ne sont pas les stratégies
53:41qui viennent collecter la plus grande quantité
53:43de capitaux. Pas le mass market.
53:45Exactement, vous avez tout à fait raison. A contrario,
53:47ce sont des stratégies qui sont bien
53:49rémunérées pour les particuliers
53:51ou, j'allais dire, fortunés,
53:53en tout cas, pour les clients professionnels ou pour les institutions.
53:55Donc, quand les performances sont là
53:57pour ces institutions, elles sont aussi bien
53:59rémunérées pour le gérant.
54:01Si vous deviez comparer, et je prends
54:03quelque chose qui m'est personnel, comme ordre de grandeur,
54:05mais quand vous avez 1 milliard sous
54:07gestion dans votre métier, ça équivaut probablement
54:09à 5, 6, 4 milliards
54:11en gestion traditionnelle, pour avoir
54:13un peu des ordres de grandeur. Donc, quelque part,
54:15l'objectif, c'est de collecter, pas forcément
54:17autant que les grands acteurs
54:19du mass market, pour reprendre votre expression.
54:21L'équilibre n'est pas le même que
54:23le mode de gestion traditionnel. Exactement, mais
54:25quand même, de collecter beaucoup plus que ce que nous avons
54:27aujourd'hui, nous sommes aujourd'hui inférieurs
54:29à 500 millions d'euros, clairement,
54:31nous devons exister autour du milliard.
54:33En dessous de ce milliard, nous aurons du mal à exister
54:35en tant que gérant quantitatif.
54:37Je reviens sur l'idée,
54:39un jour, d'intégrer l'obligataire dans vos stratégies.
54:41C'est plus qu'une idée,
54:43ça fait partie du plan de marche.
54:45Qu'est-ce qu'il y a de compliqué ? Vous dites qu'il faut qu'on choisisse
54:47nos combats, mais c'est différent
54:49de faire ce que vous faites sur
54:51les actions, par exemple, aujourd'hui.
54:53C'est différent de le faire sur de l'obligataire.
54:55Ce n'est pas que ça.
54:57L'objectif d'ABC
54:59est de synchroniser au mieux
55:01ses investissements et ses revenus.
55:03C'est vrai
55:05qu'on pourrait faire d'autres choix.
55:07On pourrait dire qu'on sacrifie le résultat pendant
55:09plusieurs années. C'est plus de 20% d'investissement, c'est ça ?
55:11Sur l'AIT, on a fait plus de 25%
55:13d'investissement, plus de 25% par
55:15rapport au plan stratégique précédent.
55:17Sur la partie ressources humaines,
55:19c'est encore plus significatif que ça.
55:21Tout ça doit se faire avec des revenus
55:23qui restent positifs, semestre après semestre.
55:25C'est ça que vous avez compté ?
55:27C'est en tout cas mon mandat. On pourrait choisir une autre
55:29voie, mais c'est la voie que nous avons
55:31choisie, et donc maintenir une politique
55:33de dividende attractive. Il faut réussir
55:35à synchroniser. À un moment, il y a des choix.
55:37Les priorités, ou la priorité,
55:39n'a pas été donnée au développement de
55:41l'obligataire en 2020,
55:43pour des raisons, entre autres aussi, de priorité
55:45de production. La situation
55:47de Covid nous a bien occupés, si je puis dire.
55:49Effectivement, ça nous a manqué
55:51en 2022-2023.
55:53C'est une réalité. Maintenant, ne soyons pas
55:55frustrés de nos choix, assumons-les.
55:57Pour l'instant, il n'est pas prévu de développer
55:59cette activité en 2025, par exemple.
56:01Et donc le 5 août ?
56:03Et donc le 5 août !
56:05Voilà, typique, je reprends
56:07mon image de la pierre dans le sable.
56:09Ça a duré quelques jours,
56:11à peine, 2-3 jours à peine.
56:13C'est un peu court pour nous, pour changer réellement
56:15notre rythme d'activité.
56:17L'épisode de volatilité,
56:19qui n'est pas anodin, je le rappelle.
56:21La vol, le VIX,
56:23c'était 80 à Léman et plus.
56:25C'est ça, au moment de la faillite de Léman.
56:27On est monté à 60-65 sur le VIX.
56:29Très ponctuellement.
56:31Mais c'était des niveaux
56:33qu'on avait atteints pour le Covid, précédemment.
56:35Pour donner, quand même, sur une journée,
56:37la mesure de ce qui s'est passé.
56:39Ce qui est intéressant,
56:41c'est que, pour reprendre l'exemple
56:43de la Covid, c'est quand même une période
56:45sur laquelle les gens ont été très marqués
56:47par le choc. Mais je vous rappelle que
56:49le retour à la normale aux Etats-Unis,
56:51ça a été 6 semaines,
56:53peut-être 7.
56:55C'est vraiment impressionnant.
56:57Là, c'était 6 heures.
56:59Là, ça a été quelques heures,
57:01quelques jours de plus.
57:03Je reprends souvent l'explication de notre métier.
57:05Nous, on apporte de la liquidité.
57:07Quand le marché est très calme,
57:09c'est l'équivalent du receveur de tennis
57:11qui se place au milieu du cours de tennis
57:13parce que le mec en face sert très faiblement.
57:15Le monsieur en question s'agite
57:17et sert beaucoup plus fort.
57:19Les premières balles, on ne les voit pas trop passer
57:21pour être tout à fait transparent avec vous.
57:23Donc, on doit s'adapter le plus vite possible,
57:25mais ça nous demande quand même quelques heures.
57:27Ce qui fait que, généralement, sur le premier choc,
57:29les premières heures du choc,
57:31nous ne faisons pas réellement une réelle rentabilité
57:33ou une réelle performance.
57:35Ensuite, très rapidement, on vient compenser la situation
57:37et faire des belles performances dans cette volatilité.
57:39Là, ça a été un peu juste.
57:41Ce qui fait que j'affirme et je maintiens
57:43que ce n'a pas changé le rythme d'activité du groupe
57:45réellement au mois d'août et en tout cas pas pour 2024
57:47dans sa globalité.
57:49C'est pas tant les chocs
57:51que la maîtrise de l'ombre de choc par les banques centrales
57:53qui fait que c'est un environnement
57:55moins favorable pour vous ?
57:57Je trouve que les banques centrales,
57:59on l'a déjà dit ensemble plusieurs fois,
58:01elles ont un peu cassé cette notion de risque
58:03finalement et le SVB en 2023
58:05a remis une couche sur le sujet.
58:07Je rappelle que leur bilan est encore
58:09autour de 15 000 milliards si on cumule
58:11BCE et Fed, je pense que c'est l'ordre de grandeur
58:13versus 2 000 milliards,
58:153 000 milliards peut-être avant
58:17leur quantitative easing. Donc on est encore
58:19avec des banques centrales extrêmement présentes.
58:21Néanmoins, il y a quand même
58:23des catalyseurs de
58:25volatilité qui se dessinent et la proba
58:27de cette volatilité augmente
58:29pas à pas et en tout cas j'en suis convaincu
58:31même si encore une fois, l'acteur principal
58:33ou les acteurs principaux vont rester
58:35les banques centrales.
58:37Le VIX par exemple après l'épisode du 5 août
58:39a fortement rebaissé mais il n'est pas revenu à 10.
58:41Temporairement pas revenu à 10.
58:43Vous savez que le VIX
58:45est un indice de volatilité
58:47future et la volatilité réalisée
58:49est tombée en dessous de 10 sur la deuxième
58:51quinzaine du mois d'août par exemple. Donc là on est sur des marchés
58:53pas aussi morts qu'en
58:552017, là c'était vraiment très
58:57impressionnant mais quand même extrêmement
58:59calme et donc on est très content de
59:01multiplier les stratégies pour continuer à présenter
59:03quand même des rentabilités sur fonds propres
59:05supérieures à 10% comme depuis
59:0759 semestres consécutifs.
59:09Ça fait 30 ans !
59:11J'ai refait le calcul dans la tête
59:13pour que ce ne soit pas compliqué d'en arriver par deux.
59:15Ça fait presque 30 ans.
59:17Ça fait partie des fiertés de nos équipes
59:19et de nos dirigeants
59:21donc moi y compris.
59:23Je suis vraiment fière de ce contrat moral
59:25avec nos actionnaires
59:27de ce REE, de cette rentabilité sur fonds propres
59:29supérieure à 10%.
59:31Merci beaucoup Dominique. Dominique Seulin qui vient nous voir régulièrement
59:33pour évoquer ces environnements de marché
59:35dans lesquels Abbé Servitrage opère.
59:37Le PDG d'Abbé Servitrage est avec nous, l'invité
59:39du dernier quart d'heure de Smartbourse ce soir.