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CNEWS
  • 17/09/2024
L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.

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Transcription
00:00Emmanuel Macron souhaitait que la France se réindustrialise, autrement dit que des usines se créent en France.
00:06Vous nous dites, Éric Deray de Matten, c'est mal parti.
00:08Oui, c'est mal parti et vous avez d'ailleurs des signaux rouges qui commencent à se multiplier.
00:13Alors c'est quoi des signaux rouges, Romain ?
00:15Ce sont d'abord des mauvais signaux, ce sont des emplois industriels qui chutent actuellement, d'ailleurs depuis le mois de juin.
00:21Les PME, PMI doutent vraiment de l'avenir avec tout ce qui se passe sur le plan politique.
00:25Il y a aussi l'instabilité fiscale qui commence à faire peur.
00:28Est-ce qu'on va remettre en cause le crédit d'impôt, qui est d'ailleurs critiqué par la gauche ?
00:33Est-ce qu'on va imposer aux petits patrons des hausses de salaire ?
00:36Ça leur fait peur aussi.
00:37Et puis les créations d'usines qui faisaient la fierté d'Emmanuel Macron.
00:41Pour la première fois depuis trois ans, on note une baisse importante de ces créations.
00:44C'est ce que dit l'Institut de la Statistique, avec une baisse de la production.
00:47Cela tombe vraiment au pire moment, au moment où la France devrait plutôt se donner un coup de fouet pour avancer et redécoller.
00:53Mais cet objectif, on est d'accord, c'est le bon objectif.
00:56Il faut créer des usines, il faut produire en France, il faut créer des richesses en France pour ensuite dégager des marges,
01:01payer des impôts, des taxes et ensuite redresser les comptes.
01:06Mais cet objectif de réindustrialiser le pays serait en train de tomber à l'eau.
01:10Oui, c'était plutôt bien parti.
01:12Vous avez l'usine Sanofi qui a été inaugurée la semaine dernière.
01:16Vous avez aussi le retour du nucléaire qui fait travailler beaucoup de monde avec le PR de Flamanville.
01:20Il y a les fameuses usines de méga batteries lors de la France.
01:23Mais malgré tout, la peur monte.
01:26Je recevrai bientôt l'ancien gouverneur de la Banque de France, M. Jacques Delarozière,
01:31ancien patron du FMI, et il me donnait un chiffre inimaginable.
01:34On apprend que le poids de notre industrie dans la richesse nationale est passé de 16 à 10 % en l'espace de 30 ans.
01:40Vous vous rendez compte, c'est une chute incroyable.
01:41En fait, on ne vend plus assez de produits à forte valeur ajoutée.
01:44Et cela explique tous les malheurs de notre pays, d'ailleurs.
01:47Qu'est-ce qu'il faut faire, Éric ?
01:48Écoutez, je vais vous livrer une initiative qui a retenu mon attention.
01:52Les industriels, justement, comme ceux que je viens de citer, ont peur de perdre des marchés.
01:55Donc, ils se regroupent pour se consolider.
01:57Et dans le secteur du nucléaire, qui est promis un bel avenir,
02:00vous avez une sorte de coopérative qui se crée actuellement.
02:03Elle s'appelle Alphéor.
02:04Et il faut retenir son nom parce que ce sont des PME spécialisés dans leur métier qui se regroupent.
02:09Elles ont peur d'être trop fragiles parce que vraiment, l'heure est compliquée.
02:12Et donc, voilà, elles se protègent entre elles, elles se solidifient, elles se consolident.
02:17Et en fait, c'est pour sauver nos derniers fleurons industriels.
02:20Vous savez, il n'y a pas qu'en France.
02:21Quand vous regardez Intel, le grand groupe américain,
02:24actuellement, il est en train de reporter son projet d'usine en Allemagne et en Pologne.
02:28Il reporte de deux ans.
02:29Ça prouve bien que les problèmes ne sont pas seulement en France, mais aussi dans toute l'Europe.
02:33Et d'ailleurs, Mario Draghi a sonné l'alarme hier.
02:35Qu'est-ce qu'il a dit ?
02:36Il a dit, si nous, on ne travaille pas plus, si on ne se donne pas la peine vraiment de relancer l'industrie,
02:41les États-Unis et l'Asie sont prêts à prendre nos places.
02:43Eh bien, je vais vous dire, pour Michel Barnier, c'est un dossier de plus à traiter en urgence.
02:50Sous-titrage Société Radio-Canada