Les informés de franceinfo du 16 septembre 2024

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00:0720h, 21h, Les Informers, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:12Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informers du soir, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité,
00:16votre rendez-vous de débat tous les soirs sur France Info, la radio et France Info, le canal 27 de la TNT.
00:22Bonsoir Agathe Lambret.
00:23Bonsoir.
00:24Quel est le programme ce soir ?
00:25La droite veut peser sur la ligne du futur gouvernement, elle veut aussi de gros ministères,
00:30mais à quel titre ?
00:32Michel Barnier, lui, résiste-t-il aux pressions de son ancienne famille politique ?
00:36Et les macronistes, comment peuvent-ils peser, peuvent-ils d'ailleurs peser autant qu'ils le voudraient ?
00:42Thierry Breton, lui, claque la porte, il renonce à sa reconduction comme commissaire européen, mais pourquoi ?
00:47Ursula von der Leyen, la présidente de la commission, a-t-elle eu sa tête ?
00:51Emmanuel Macron a-t-il plié ?
00:53Qu'est-ce que cela dit de l'influence de la France en Europe sur ce point ?
00:58L'éclairage de notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazé.
01:01Enfin, la campagne américaine marquée par une nouvelle tentative d'assassinat présumée de Donald Trump.
01:07L'ex-président, l'impute aux attaques de Joe Biden et Kamala Harris, comment en est-on arrivé là ?
01:13Quelles conséquences cela peut-il avoir sur le cours de l'élection ?
01:16Et pour en parler, nous informer ce soir, Corinne Laïc, journaliste à l'Opinion, je rappelle l'un de vos derniers livres.
01:23Président combrioleur chez Fayard, Franck Boisy, journaliste économique à Libération.
01:28Patrice Moyon, chroniqueur économique et social, éditorialiste à Ouest France.
01:32Et puis on l'a dit, on reviendra un petit peu plus tard avec nos correspondants à Bruxelles et nos journalistes spécialistes des Etats-Unis.
01:38Les informer, c'est parti !
01:42Et on commence à gâte avec l'une des images de la journée, les LR à nouveau reçus à Matignon.
01:46Exactement, Gérard Larcher, le président du Sénat, Laurent Wauquiez, le patron des députés, Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs.
01:54Une famille pas facile à gérer pour Michel Barnier.
01:57Non seulement la droite réclame une vraie politique de droite, mais elle veut aussi les ministères qui vont avec, de grands ministères régaliens.
02:05Ce qui commence à inquiéter certains dans l'ex-majorité présidentielle, en particulier au Modem.
02:10Écoutez François Bayrou.
02:12On est devant un paysage politique complètement éclaté, avec un résultat d'élection qui a donné pire que la proportionnelle.
02:24Et donc cette perspective qui voudrait qu'au profit d'une élection très compliquée à déchiffrer,
02:35devant un paysage de l'Assemblée nationale extrêmement morcelé,
02:40que ce soit un parti minoritaire qui impose ses vues, c'est impossible, ça ne marcherait pas.
02:46On aurait un accident majeur et c'est pourquoi je n'y crois pas.
02:51C'était François Bayrou, patron du Modem sur BFM TV hier soir.
02:54Y a-t-il mainmise des LR sur la ligne et sur le futur gouvernement ?
02:58Face à cela, quelle est la réponse et quelle est la méthode Barnier ?
03:02Est-ce que le risque d'un gouvernement RPR existe vraiment ?
03:05Corinne Leïc, est-ce que quand vous voyez la droite qui bombe un peu le torse, vous y voyez une forme de petite tentation hégémonique chez LR ?
03:12Ça me rappelle un slogan de l'année 1986, à la veille d'une campagne législative que les socialistes s'avaient perdu d'avance.
03:22Ils avaient lancé le slogan « Au secours, la droite revient ».
03:26Et là, ils pourraient pousser ce cri aujourd'hui parce qu'ils se réveillent dans leur lit avec un inconnu.
03:31On leur dit « Ben voilà, t'es marié avec lui ». Et c'est les LR.
03:34Je pense que les LR, jusqu'à présent, ont un peu trop montré leur appétit de pouvoir.
03:46C'est vrai qu'ils en étaient frustrés depuis 12 ans, mais ils ont été beaucoup trop démonstratifs
03:52et qu'il y a un décalage entre leur nombre de députés et leur appétit.
03:58Le problème de Michel Barnier, ça sera de calmer ses appétits, de montrer qu'il n'est pas le chef de file d'une troupe LR.
04:07Ça va être difficile pour lui parce que je pense que ses appétits sont grands,
04:11parce que son banc de touche n'est pas si important que ça,
04:14parce qu'il ne peut pas non plus trop puiser dans les macronistes,
04:17parce qu'il faut aussi donner le sentiment d'une diversification.
04:20Et donc, la démonstrativité des LR est un problème pour lui.
04:25J'ai le sentiment qu'il est conscient de ce problème, d'où le temps qu'il prend pour former son équipe.
04:30Mais il y aura probablement des ministres LR dans le gouvernement.
04:34À quel poste ? C'est aussi évidemment un sujet de débat,
04:36parce que leur appétit fait qu'ils ont plutôt envie d'être à Bercy ou à l'intérieur,
04:40qu'au secrétariat d'État, à l'égalité femmes-hommes.
04:42La droite, on l'entend exiger une politique de droite, on parle de rupture, de pacte législatif.
04:48Patrice Moyon, en Ouest-France, la droite, elle se sent pousser des ailes.
04:52Elle se sent pousser des ailes, et pour un peu, on finirait presque par croire qu'elle a gagné les élections.
04:57Ah, parce qu'elle n'a pas gagné les élections !
04:59Eh oui ! L'Assemblée continue à être divisée en trois tiers.
05:03Et donc, Michel Barnier, s'il ne veut pas être victime d'une censure dès le départ,
05:10il va devoir tenir compte de ça.
05:12Donc, avoir l'appui des LR, oui, un peu, mais pas trop.
05:16Un peu, mais pas trop, Agathe.
05:18Un peu, mais pas trop, oui, non, mais Michel Barnier est un peu coincé,
05:21parce qu'il ne peut pas totalement envoyer balader, déjà, c'est sa famille politique.
05:25Ensuite, ils sont 47 députés, et quand on n'a qu'une majorité très relative,
05:2947 députés, ça commence à faire beaucoup, parce qu'il est loin des 289 députés,
05:33même en faisant alliance avec l'Éliott et avec les députés macronistes.
05:37Maintenant, ce qui est intéressant, c'est que Michel Barnier, d'après ce que l'on m'a raconté,
05:41ne se laisse pas faire.
05:42Donc, il ne cède pas aux pressions des ex-LR.
05:46D'ailleurs, tout à l'heure, il les a reçus groupés,
05:48le président du Sénat, le patron des sénateurs, le patron des députés,
05:51et quelqu'un me disait qu'il fait exprès de les recevoir groupés
05:54pour éviter les divisions qui pourraient finalement les renforcer,
05:58de les recevoir les uns après les autres.
06:00Les entreprises s'appellent du team building.
06:03Il les reçoit ensemble, et donc, il n'est pas question qu'il cède.
06:07Après, il récompensera certains, évidemment, courant de beaux ministères.
06:11Par exemple, Laurent Wauquiez ne cache pas son appétence pour le ministère de l'Intérieur.
06:15Et ça, d'après beaucoup d'échos, ce n'est pas sûr que Michel Barnier cède sur ce point.
06:20Déjà, parce que Laurent Wauquiez est assez clivant.
06:23Et ensuite, parce que le ministère de l'Intérieur,
06:25c'est aussi un ministère qui implique d'avoir vraiment confiance dans la personne que tu nommes.
06:29Et Michel Barnier et Laurent Wauquiez ne sont pas de grands amis.
06:32Il y a plutôt des passifs entre eux, et il n'y a pas une confiance infinie.
06:36Donc voilà, ce qui pourrait permettre de nommer quelqu'un d'autre à ce poste-là.
06:40Franck Boisyze, peut-être que ce ne sera pas un gouvernement de droite ?
06:44Je suis sûr qu'à Libye, vous êtes persuadé que ce sera un gouvernement de droite ?
06:47Je pense qu'à Libye, on se dit qu'il y en a au bureau national du parti saliste
06:50qui a eu lieu juste avant la nomination de Barnier,
06:52qui doivent peut-être réfléchir à la manière dont ils ont pris position.
06:55Quoi qu'il en soit, je crois que le chiffre que rappelait Agathe est quand même important.
06:58Combien de divisions ? 47 parlementaires.
07:01Ce n'est pas ça qui permet d'imposer ses vues, notamment sur les ministères régaliens.
07:06Qu'est-ce qu'on entend aujourd'hui dans nos salles de rédaction successives
07:09comme nom qui circule, notamment le nom de Valérie Pécresse, voire d'Éric Werth,
07:13qui reviendraient ensemble dans une sorte de duo à Bercy,
07:16sur un ministère aussi régalien que l'intérieur ?
07:18Je pense qu'effectivement, l'hypothèse Wauquiez semble quand même assez suraliste,
07:21sachant que le ministère de l'Intérieur, dans le cas d'une nouvelle dissolution
07:24qui pourra intervenir, c'est aussi le ministère des élections,
07:26donc c'est un élément dont il faut tenir compte pour la proximité avec l'Élysée.
07:30Est-ce que finalement, Michel Barnier, quand il va faire ses comptes
07:33sur les alliances et le poids de chacun, va pas se dire qu'au bout du compte,
07:38LR va en avoir pour ses 47 députés, mais pas pour le double ?
07:42Et pour reprendre la métaphore de Corinne tout à l'heure,
07:44qui avait en tête un slogan des années 80,
07:47moi je pense à un film des années 80 qui,
07:49sans me résumer un petit peu à ce qui se passe en ce moment,
07:51s'appelait Cuisine et Dépendance.
07:55Corinne, de l'opinion, on sait que le gouvernement, normalement,
07:59doit être nommé cette semaine, on sait que la semaine dure sept jours,
08:02est-ce que vous pensez qu'on l'aura dans la semaine, plus tard ?
08:07Je vais me reposer sur ce que dit Vincent Jeanbrun,
08:10qui est le porte-parole de la droite républicaine à l'Assemblée,
08:13et qui dit que ça l'étonnerait qu'on ait quoi que ce soit avant dimanche.
08:17Donc il vaut mieux viser la toute fin de la semaine.
08:23Michel Barnier ne veut pas composer son gouvernement à la proportionnelle des résultats,
08:28parce que c'est ce que Gabriel Attal suggérait,
08:30en faisant valoir que le poids des macronistes était de 40%,
08:34donc il fallait qu'il y ait 40% de ministres macronistes.
08:38Et Michel Barnier ne veut pas de ce genre de cuisine,
08:43et dépendance, et donc on y revient.
08:48Et donc il veut composer un gouvernement,
08:50mais il va falloir qu'il l'élargisse, à minima,
08:52à quelques membres de la société civile,
08:55pour donner le sentiment d'une diversité et d'une ouverture.
08:59Et c'est compliqué, c'est difficile,
09:02parce qu'il faut trouver des personnes qui soient disponibles,
09:05si possible compétentes, mais surtout qu'il n'y ait rien à perdre.
09:08Parce que la fragilité de son bail à Matignon étant avérée,
09:14quelqu'un qui aura un job hyper intéressant,
09:17mais qui perdrait pour être ministre pendant trois mois, ça se réfléchit.
09:20Je pense par exemple à Valérie Pécresse, elle est présidente de Région,
09:23qui est un poste très intéressant.
09:25Si elle quitte la Région, je ne sais pas comment peut se faire son retour.
09:29En revanche, Eric Woerth est député,
09:31donc s'il devient ministre, c'est moins problématique.
09:34Rachida Dati, elle, semble assurée de rester.
09:37Il paraît qu'elle insiste aussi pour rester Rachida Dati,
09:40mais pour rebondir sur ce que disait Corinne Laïc,
09:43c'est vrai que par exemple Bruno Retailleau,
09:45qui est chef de file des sénateurs,
09:47ou Laurent Wauquiez qui est maintenant patron du groupe des députés,
09:50ils n'ont pas trop intérêt à quitter cette place
09:53pour un gouvernement qui aura peut-être une durée de vie de trois mois,
09:56et ça fait s'il y aura une prochaine dissolution bientôt.
09:59C'est quand même assez hasardeux,
10:00et ça ne va pas aider Michel Barnier dans la composition de son équipe.
10:03A fortiori pour la société civile,
10:05à Libération, on a questionné deux ou trois dirigeants d'entreprise
10:08dont le nom a été quelque peu testé ou casté,
10:11et l'un d'entre eux nous confiait en aparté
10:13qu'avant tout contact en la matière,
10:16il avait d'abord pris contact avec son conseiller d'administration
10:19pour s'assurer que s'il faisait un simple aller-retour de quelques semaines,
10:22il serait réintégré.
10:23Et c'était qui ?
10:24On ne va pas vous le dire.
10:25Il y avait des grandes sociétés, des petites sociétés ?
10:28C'était une grande société, son nom a été cité,
10:30et c'était assez drôle quand il me disait
10:31« mais j'ai d'abord parlé avec mon conseiller d'administration
10:33avant de parler avec ceux qui m'ont appelé
10:35pour savoir si j'avais un ticket de retour ».
10:37Et d'ailleurs Emmanuel Macron avait aussi pensé à des grands patrons pour Matignon,
10:41mais il n'avait pas forcément envie de...
10:44Je ne pense pas que ce soit tellement pour la durabilité du poste,
10:48je pense qu'il a renoncé assez rapidement Emmanuel Macron
10:51à nommer quelqu'un de la société civile
10:53parce que la plupart des partis et des groupes politiques
10:56lui disaient que vu la situation, il valait mieux nommer un Premier ministre
10:59qui avait la connaissance politique, la connaissance du Parlement,
11:02l'habitude de la négociation, des deals,
11:05et ce n'est pas les mêmes en politique que dans la tête d'une grande entreprise.
11:08Patrice Moyon, est-ce que Michel Barnier a intérêt
11:11à miser sur sa propre famille politique historique
11:14au risque de s'éloigner d'un gouvernement de rassemblement
11:17qui était quand même la feuille de route donnée par l'Elysée ?
11:19En fait, il est en même temps.
11:22Il doit à la fois s'appuyer sur sa famille politique historique,
11:25mais il doit être capable ensuite d'avoir des textes
11:28qui vont être capables de faire une majorité d'idées à l'Assemblée nationale.
11:33Donc c'est vraiment un exercice impossible.
11:35Et puis je pense qu'il y a aussi un autre risque,
11:37c'est que ce petit jeu politique fait les affaires aussi du Rassemblement National.
11:41Je pense que les Français, ils attendent aussi des choses très concrètes.
11:44Bon, on a commencé à en parler il y a un instant,
11:47la question des macronistes aussi.
11:49On va y revenir dans un instant.
11:50Les informés, vous restez avec nous.
11:52Dans une poignée de secondes, il sera 20h15
11:54et c'est l'heure du Fil Info avec Emmanuel Langlois.
11:58A l'avignon, le procès hors norme des viols en série de Mazan
12:01devrait reprendre Dominique Pellicot.
12:03Le principal accusé sera en principe de retour à l'audience demain
12:07après une absence de plus d'une semaine en raison de son état de santé.
12:11C'est son avocate qui l'annonce.
12:13Elle dit aussi qu'il comparaîtra avec des conditions particulières d'adaptation,
12:17notamment des temps de repos réguliers pendant ses audiences.
12:21Un coup de théâtre à Bruxelles aujourd'hui.
12:23Se disant désavoué par la présidente Ursula von der Leyen,
12:26le Français Thierry Breton claque la porte de la Commission européenne.
12:30L'Elysée propose de le remplacer par Stéphane Séjourné,
12:32l'actuel ministre des missionnaires des affaires étrangères.
12:36Les réactions ne se font pas attendre.
12:38À la gauche, l'ERN dénonce le choix du chef de l'État.
12:41Emmanuel Macron envoie son clone à la Commission sans consulter personne.
12:45Et au mépris du vote des Français,
12:47accuse l'eurodéputé insoumise Manon Aubry sur le réseau X.
12:51Et puis ce lourd bilan en Europe centrale et orientale
12:54après le passage de la dévastatrice tempête Boris,
12:58victime depuis vendredi dernier de pluies incessantes.
13:01Les pays de la région déplorent au moins 15 morts ce soir
13:04et des milliers de sinistrés.
13:06Les dégâts matériels sont immenses
13:08et encore difficile à estimer.
13:10Certains habitants m'ont dû être évacués par hélicoptère.
13:24Retour sur le plateau des informés avec Corinne Laïc de l'Opinion,
13:26Franck Boazize de Libération,
13:28Patrice Moyon de West France.
13:31Agathe, on va continuer à parler de ces tractations autour de ce gouvernement
13:35et les macronistes, eux, comment ils se positionnent dans tout ça ?
13:38Ils ont du mal et il y a plus que jamais différentes teintes de macronistes.
13:43Il y a l'aile droite à qui l'arrivée de Michel Barnier convient plutôt bien
13:47à condition d'être bien servi au gouvernement
13:49et surtout d'être respecté.
13:51Écoutez mon invité tout à l'heure, Sylvain Maillard, député macroniste de Paris.
13:54Nous de notre côté, ce que nous voulons c'est que notre sensibilité soit évidemment respectée,
13:59qu'elle soit présente dans ce gouvernement
14:01mais surtout qu'elle soit présente dans les textes qui vont être portés
14:04dans les semaines et dans les mois qui viennent.
14:06Donc on a des lignes rouges, on a un pacte d'action qui a présenté Gabriel Attal
14:11et donc nous voulons que nos propositions soient portées.
14:13Voilà pour l'aile droite et puis il y a l'aile gauche,
14:16pas très bien dans ses baskets aujourd'hui face au tandem LR-Barnier.
14:19Mais l'aile gauche est-elle vraiment audible ?
14:21Quelle stratégie adopter pour peser ?
14:24Et le groupe macroniste est-il en train de se fracturer ?
14:26Vous pensez qu'il se fracture, Patrice Moyon, ce groupe macroniste ?
14:29Ce groupe macroniste a le blues depuis la dissolution.
14:33Il y avait déjà des tensions avant
14:34et on se demande quel sera l'avenir politique du macronisme
14:37une fois Emmanuel Macron parti.
14:40C'est-à-dire que la recomposition du paysage politique,
14:43elle est loin d'être terminée.
14:45On est vraiment dans un puzzle dont on ne sait pas très bien
14:48comment il va se reconstituer.
14:50Avec probablement un nouveau clivage droite-gauche.
14:53On disait qu'il avait disparu ou qu'il était dépassé
14:56et en fait on le retrouve.
14:58Avec un Gabriel Attal au milieu de tout ça, Corinne ?
15:01Oui, Gabriel Attal, sa caractéristique c'est qu'il a des ambitions pour 2027.
15:05Donc évidemment, on voit bien que jusqu'à présent,
15:08il était un peu au bord de la piscine
15:10et il met un orteil de temps en temps dans l'eau
15:13parce qu'il veut participer certainement au gouvernement
15:16mais il ne veut pas non plus être comptable
15:18de ce qui va être fait pour garder le maximum de liberté.
15:22On voit bien que l'ensemble pour la République,
15:26puisque c'est son nouveau nom,
15:28se divise entre députés de gauche et députés de droite.
15:30Ce que vous avez dit, c'est évidemment que ceux de droite
15:32ne sont pas gênés par Michel Barnier.
15:34Il y a un sujet qui va être un peu l'arbitre des élégances.
15:36C'est ce que Barnier voudra faire sur l'immigration
15:39qui sera probablement le sujet qui va le plus fâcher
15:42parce que si, comme Gérard Larcher l'a suggéré vivement,
15:45il s'agit de reprendre les articles de la loi immigration de 2023
15:48qui ont été invalidés par le Conseil constitutionnel,
15:51il y aura de belles empoignades sur ce sujet-là
15:54entre l'aile droite, l'aile gauche et le gouvernement Barnier.
15:58D'ailleurs, ça a déjà commencé quand on a entendu
16:02que Michel Barnier envisageait de créer un ministère à l'immigration.
16:05Il y a l'aile gauche de la Macronie qui s'est levée comme un seul homme
16:08pour dire que c'était un symbole dangereux.
16:10Ça dépense le contenu qu'on donne à ce ministère de l'immigration.
16:13Exactement.
16:14On peut le concevoir comme un ministère qui favorise l'intégration aussi.
16:18Bien sûr.
16:19L'immigration est déjà, pour la gauche en tout cas,
16:22vécue comme une provocation.
16:25Roland Lesqueur était nuancé, il disait,
16:27lui il incarne plutôt l'aile gauche de la Macronie,
16:29ça existe au Canada, mais attention quand même
16:32à ne pas ressortir des épouvantails ou des chiffons rouges
16:36pour attirer l'extrême droite.
16:37Peut-être qu'il gère un nom qui serait ministère de l'intégration
16:39plutôt que de l'immigration.
16:40Ça serait une proposition de libération.
16:44Et sur l'immigration, il y a un autre sujet,
16:45c'est l'aide médicale d'État.
16:47Gabriel Attal avait quand même laissé ce dossier sur son bureau.
16:50On sait qu'il en a laissé beaucoup.
16:52La droite ne veut pas forcément la supprimer,
16:55mais la moindrir considérablement.
16:57Pour l'aile gauche de la Macronie, pas question d'y toucher.
17:00Et ce sera potentiellement un des premiers sujets,
17:02à moins que Michel Barnier décide de temporiser,
17:05parce qu'il sait que c'est un sujet très sensible et épidermique.
17:08Mais ça, ça pourrait fracturer très vite la Macronie.
17:10Ça va venir, je le crains mécaniquement,
17:12le sujet de l'aide médicale d'État,
17:14parce qu'on pense souvent qu'on va voter le budget
17:16dans quelques semaines.
17:17Mais il y a un deuxième budget qu'on vote,
17:19c'est celui de l'assurance sociale.
17:22On se rappelle, dans le jargon absolument infâme,
17:24le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
17:26Et donc, ce thème-là va revenir dans le projet de loi
17:29sur le financement de la sécurité sociale.
17:30Alors vous me donnez une transition parfaite,
17:32parce qu'on va parler de ce budget qui est évidemment,
17:34au-delà du question de l'immigration ou de la sécurité,
17:37Agathe, c'est l'autre embûche pour Michel Barnier.
17:40Oui, et comme on s'en doutait,
17:41le Premier ministre ne sera pas dans les temps.
17:43Michel Barnier qui revisage de ne présenter le budget 2025
17:46qu'après sa déclaration de politique générale début octobre.
17:49La date butoir du 1er octobre ne serait pas tenue,
17:52ce qui dérange le président insoumis
17:54de la Commission des finances de l'Assemblée,
17:56Éric Coquerel, qui menaçait carrément
17:58de venir à Matignon réclamer les lettres au plafond,
18:00qui fixent les crédits pour chaque ministère.
18:03Au-delà du calendrier, il y a le fond,
18:05un budget pour quoi faire ?
18:07Maintenant, est-ce qu'il y a vraiment urgence ?
18:09Est-ce que la situation est si grave que ça
18:11ou on a un peu de délai ?
18:13C'est grave, docteur Franck Boziz.
18:14J'essaie de poser un diagnostic mesuré,
18:17mais ce qui pose problème,
18:19c'est que plus on retarde,
18:20et là on n'est plus sur le 1er octobre,
18:22mais plutôt sur le 9 octobre aux dernières nouvelles,
18:24pour commencer à prendre en compte les premiers documents,
18:28c'est que plus on retarde la date d'examen du budget,
18:31plus la discussion budgétaire,
18:33qui est quand même assez essentielle,
18:34va s'en retrouver rétrécie.
18:36Or, derrière ces aspects rébarbatifs,
18:39le budget est un acte profondément politique.
18:42Savoir comment et à quel niveau on va apercevoir
18:44les recettes, l'impôt,
18:47et de quelle manière on va affecter les dépenses,
18:49ce sont de vrais choix politiques.
18:51Il y a tout un débat sur l'augmentation de la fiscalité,
18:54sur telle ou telle partie des contribuables
18:56ou des entreprises.
18:58Il y a tout un débat sur un centre d'économie
19:00en matière de transition énergétique,
19:02de formation professionnelle.
19:03Toutes ces décisions, je me permets de le répéter,
19:05sont éminemment politiques
19:07et seront un marqueur de l'action
19:09du gouvernement de Michel Barnier.
19:11Quand Michel Barnier dit
19:13qu'il croit en une justice fiscale,
19:15comment est-ce que vous,
19:16journéeiste économie au Service Économie à Libération,
19:18vous entendez ça ?
19:19Je l'entends comme un sérieux coup de pied
19:21dans les rotules de Bruno Le Maire
19:23qui avait fait des économies budgétaires
19:25et de la non-augmentation des impôts
19:27une sorte de dogme.
19:29Et la possibilité, sur un certain type d'impôt
19:32assez précis, d'augmenter la pression fiscale.
19:35On a commencé à en parler un petit peu à Libération.
19:38Il est question de taxer un petit peu plus
19:40les énergéticiens.
19:41Il est peut-être question de taxer
19:43ce qu'on appelle les rachats d'actions,
19:44c'est-à-dire les entreprises qui rachètent
19:45elles-mêmes leurs actions.
19:46Il est peut-être question de taxer un peu plus
19:48les très hauts revenus,
19:49au-delà d'un plafond assez élevé.
19:51Donc, toutes ces mesures,
19:52qui seront peut-être un petit peu symboliques,
19:54montreront en tout cas que le dogme
19:56de la non-augmentation des prélèvements obligatoires
19:59risque d'être battu en brèche.
20:00On peut taxer encore plus les plus hauts revenus,
20:02Corinne Manic ?
20:03Dans un souci de justice fiscale,
20:05on peut imaginer que les impôts des plus riches
20:07et des entreprises soient augmentés,
20:09mais que ceux des plus modestes soient baissés.
20:11Auquel cas, on n'augmente pas le taux global
20:14des prélèvements obligatoires.
20:15Mais c'est vrai que Michel Barnier
20:18a mis ce sujet sur le tapis.
20:20De toute façon, il serait venu,
20:21parce que le budget est vraiment
20:23le rendez-vous politique de toutes les promesses
20:24qui ont été faites pendant les deux campagnes
20:26que nous avons vécues,
20:27les européennes plus les législatives.
20:29On aura un budget de toute façon,
20:31quoi qu'il arrive.
20:32Il ne faut pas trop se laisser impressionner
20:33par ces questions de détail.
20:35Le vrai sujet, c'est quel budget ?
20:37Et est-ce que les parlementaires
20:39auront suffisamment de temps pour le travailler ?
20:41Ça, c'est une vraie question,
20:43puisqu'il est à peu près acquis.
20:44Maintenant, on est plutôt sur la date du 9 octobre
20:46plutôt que celle du 1er octobre.
20:48Donc, huit jours après la date prévue.
20:50Voilà.
20:51Que le gouvernement a quand même une faculté,
20:52c'est de procéder par amendement.
20:54Il peut modifier le budget par amendement
20:56et ces amendements ne sont pas soumis
20:57aux mêmes règles que le projet
20:59de loi de finances initiale.
21:01Donc ça, c'est une facilité qu'il a.
21:02Mais de toute façon,
21:04Michel Barnier est contraint
21:06par la situation
21:08de la dette publique française
21:10ainsi que par
21:12le rendez-vous qu'il a avec la commission de Bruxelles
21:14pour présenter une trajectoire
21:16de retour des finances publiques
21:18à 3% du PIB
21:20d'ici à, normalement, 2027.
21:22Mais la date paraît de plus en plus improbable.
21:24C'est ça. Dans un contexte où la France
21:26est sous une procédure
21:28pour déficit excessif de Bruxelles,
21:30Patrice Mouillon, ce budget,
21:32il ne va pas faire des heureux, non ?
21:34Il n'y aura pas beaucoup de bonnes nouvelles ?
21:36Oui. En tout cas, pour répondre à la question initiale,
21:38oui, il y a urgence. Et plus on attend,
21:40plus on risque de tailler à la hache
21:42avec le risque de faire des économies
21:44par exemple qui coûtent cher.
21:46Des économies qui coûtent cher, c'est par exemple
21:48celle qui était pressentie
21:50avec des économies pour le fond vert
21:52qui s'inscrivent dans le cadre de la transition énergétique.
21:54Donc il y a la nécessité
21:56à la fois d'être dans le comptable,
21:58de faire attention à cette dérive
22:00des comptes français, mais aussi
22:02de tenir la trajectoire parce qu'il faut investir,
22:04il faut investir dans la transition énergétique,
22:06il faut investir dans la réindustrialisation.
22:08Donc on a...
22:10Plus on attend et plus on perd...
22:12Enfin, plus on risque de faire un peu n'importe quoi.
22:14Il y a un exemple frappant
22:16dans ce qui vient d'être dit.
22:18C'est le bonus
22:20sur les voitures électriques.
22:22On se rend compte qu'au fur et à mesure qu'il s'est réduit,
22:24il est passé de 7 000 euros au départ
22:26à 4 000 euros aujourd'hui,
22:28les immatriculations de véhicules électriques
22:30en France ont singulièrement baissé.
22:32Donc voilà un exemple d'économie budgétaire
22:34qui, à long terme, peut avoir des conséquences
22:36assez problématiques sur la transition énergétique.
22:38Avec un enjeu, c'est de ne pas aggraver les déficits
22:40publics. Et ça, ça va être quand même
22:42compliqué dans la période où tout le monde,
22:44les uns et les autres, veulent des aides
22:46ici, des allègements là, etc.
22:48Jean Pisaniferi, qui est l'économiste
22:50qui avait inspiré le programme d'Emmanuel Macron,
22:52qui lui aussi a planché
22:54sur la question de la transition
22:56climatique, estime que ça sera
22:58difficile de ne pas augmenter les impôts.
23:00Reste à savoir où
23:02et à qui s'adressent ces augmentations
23:04d'impôts. Mais il y a beaucoup de niches fiscales
23:06en France et je pense qu'une revue de détail
23:08des niches fiscales françaises
23:10permettrait sans doute des marges de manœuvre.
23:12Je pense que les patrons sont résignés
23:14à ce qu'il y ait des hausses d'impôts. Ça dépend lesquelles.
23:16Par exemple,
23:18je peux vous citer l'exemple d'un grand patron que j'ai vu
23:20récemment qui dit que si on augmentait
23:22le taux d'impôts sur les
23:24sociétés, de 2
23:26ou 3 points, ça pourrait être acceptable
23:28parce qu'il a beaucoup baissé ces dernières années.
23:30En revanche, il voudrait
23:32que les impôts de production qui
23:34taxent le chiffre d'affaires de l'entreprise,
23:36l'origine de la
23:38fabrication, soient
23:40baissés. Il serait favorable
23:42à ce que, si hausse d'impôts il y a,
23:44ces hausses d'impôts soient temporaires.
23:46Mais en France, on a du mal avec le temporaire
23:48car souvent ils durent très longtemps.
23:50Donc, il y a toute une palette,
23:52Franck en a cité certaines tout à l'heure,
23:54de mesures fiscales
23:56frappant les entreprises
23:58qui peuvent être envisagées.
24:00Franck Boisid, les patrons se disent qu'ils ont
24:02échappé au pire, ce n'est pas le nouveau Front Populaire
24:04alors bon, c'est la droite, ça ira
24:06quoi qu'il arrive ? Ils sont résignés ?
24:08Je pense qu'ils sont moins
24:10que résignés, ils sont optimistes et pour rebondir
24:12sur ce que disait Corinne,
24:14quand ils disent qu'ils accepteraient
24:16une hausse de l'impôt sur les sociétés,
24:18l'impôt sur les bénéfices, pour parler clair,
24:20c'est pour une raison assez simple, c'est que les
24:22patrons de ces grandes entreprises payent
24:24finalement assez peu d'impôts sur le territoire français.
24:26Donc, si vous demandez au PDG de Total
24:28ce qu'il pense du fait que l'impôt sur les bénéfices
24:30passe de 25 à 28%,
24:32comme il doit payer à peu près 4 à 5%
24:34de son bénéfice, d'impôt sur les bénéfices
24:36sur son chiffre d'affaires en France et que le reste
24:38est payé à l'étranger, ça ne va pas les affecter.
24:40C'est le contre-exemple total, justement.
24:42Mais pour un certain nombre de grandes entreprises...
24:44L'enjeu, c'est quand même les entreprises
24:46du coin de la rue,
24:48les PME, les TPE...
24:50Je pense que même un patron
24:52de PME, TPE, à tout prendre,
24:54il préfère qu'on taxe
24:56les bénéfices, c'est-à-dire, une fois que
24:58s'est déroulé tout le processus
25:00de fabrication, plutôt qu'on taxe en amont
25:02au moment de la formation
25:04du chiffre d'affaires.
25:05Est-ce que vous avez compris, Colleen Lai, que depuis
25:07qu'il est au pouvoir, Emmanuel Macron n'a jamais utilisé
25:09cet argument-là ? C'est-à-dire que, puisqu'il est
25:11justement, on le sait qu'il est pro-business,
25:13il ne peut pas être taxé
25:15de vouloir faire rendre gorge aux entreprises.
25:17Et donc, il n'a jamais appelé
25:19finalement à cette forme de
25:21solidarité envers les plus riches
25:23et envers les grandes entreprises. Pourquoi il n'a jamais
25:25tenté d'actionner ce truc-là, même
25:27en disant que c'est temporaire ?
25:29Parce qu'il n'en a pas eu un besoin
25:31criant, comme c'est le cas
25:33aujourd'hui.
25:35Quand il est arrivé,
25:37on était
25:39à un peu plus de 3%.
25:41Il a
25:43réduit certaines
25:45dépenses pour
25:47pouvoir passer sous la barre des 3%.
25:49Ça a été très temporaire. Et après, on est
25:51tombé dans la période Covid, où
25:53le déficit a explosé
25:55de manière exponentielle, mais en toute
25:57impunité, si j'ose dire. Puisque tout
25:59le monde en faisait autant, et puisqu'il y avait des circonstances
26:01exceptionnelles qui le justifiaient.
26:03Et c'est depuis cette période qu'on a du mal
26:05effectivement à revenir en dessous
26:07et il s'est toujours refusé à
26:09utiliser l'arme fiscale, avec
26:11quelques bonnes raisons, qui est qu'on est le pays
26:13où le taux de prélèvement obligatoire est le
26:15plus élevé, et où les entreprises et les particuliers
26:17payent déjà énormément d'impôts.
26:19Donc, ils préfèrent faire porter
26:21les efforts sur les dépenses. Le problème, c'est qu'ils ne mettent pas
26:23en place les politiques publiques qui permettraient de le faire.
26:25Donc, c'est pour ça que nous avons beaucoup
26:27de déficits et de dettes.
26:28Et Franck Boisis, on voit que l'inquiétude remonte
26:30chez les Français, s'agissant de la dette.
26:32Qu'il y a une inquiétude
26:34de plus en plus concrète, à juste titre.
26:36Non, elle remonte
26:38sans doute parce qu'on a fait beaucoup de buzz
26:40autour de cette procédure pour
26:42déficit excessif, mais
26:45il n'y a pas de quoi s'inquiéter.
26:47La France, d'abord, n'est pas le seul pays de l'Union Européenne
26:49qui entre dans le cadre
26:51de cette procédure. Et ensuite,
26:53on se doute bien que
26:55que ce soit pour l'Italie, que ce soit pour la France,
26:57que ce soit pour un certain nombre de pays de l'Union Européenne,
26:59il n'y a pas de possibilité
27:01de contrainte. C'est-à-dire qu'on ne peut pas dire à un État membre
27:03de l'Union Européenne, certes, vous avez un déficit
27:05excessif, à la limite, on peut infliger
27:07une sanction financière, ce qui n'a jamais
27:09vraiment été le cas, mais on ne peut pas contraindre
27:11les États
27:13à modifier leur politique budgétaire.
27:15C'est pour ça que l'inquiétude des Français, finalement,
27:17sur ce dossier-là, elle n'a pas vraiment lieu d'être.
27:19Il y a la sanction des marchés financiers,
27:21de la hausse des taux d'intérêt.
27:23On a l'impression que Franck Boisis, il se satisfait d'être le mauvais élève.
27:25Moi, ce n'est pas très grave. On va rester entre nous.
27:27Pas le mauvais élève, l'un des mauvais élèves.
27:29L'élève qui accepte l'endettement
27:31pour des jours meilleurs.
27:33Chers amis, chers informés,
27:35on se retrouve dans un instant, il est 20h30.
27:43Et à 20h30, l'info.
27:45Bonsoir, Sophie Echen.
27:47Bonsoir, Jean-Rémi. Bonsoir à toutes et à tous.
27:49Sauf contre-indication, le procès des viols de Mazan
27:51reprendra demain à Avignon.
27:53Le principal accusé, Dominique Pellicot, est désormais apte
27:55à comparaître après plus d'une semaine
27:57d'absence due à son état de santé.
27:59L'audience va donc recommencer avec des mesures adaptées
28:01comme des auditions séquencées et des temps de repos.
28:03Dominique Pellicot est accusée
28:05d'avoir drogué son ancienne épouse pendant
28:07dix ans avant de la violer et de la faire
28:09violer par des dizaines d'hommes.
28:11Donald Trump, la tentative d'assassinat
28:13présumée contre lui hier en Floride, est due
28:15à la rhétorique de Joe Biden et Kamala Harris.
28:17Le suspect adhérait
28:19à leur discours et a agi en conséquence,
28:21affirme le candidat républicain sur la chaîne conservatrice
28:23Fox News, hier alors qu'il jouait
28:25au golf sur son terrain de Palm Beach.
28:27Un homme armé a été repéré à quelques centaines
28:29de mètres. Il a été interpellé dans la foulée
28:31et inculpé pour détention illégale
28:33d'armes. Le brevet des collèges
28:35ne changera pas cette année, contrairement
28:37à ce que prévoyait le gouvernement sortant.
28:39Trump souhaitait modifier l'équilibre entre
28:41le contrôle continu et les épreuves finales
28:43et rendre l'obtention du diplôme obligatoire
28:45pour passer en seconde. L'arrêté qui enterrine
28:47ces changements n'a pas pu être publié
28:49à temps à savoir avant la rentrée scolaire.
28:51Et puis l'une des dirigeantes du
28:53réseau social X salue une
28:55belle journée pour la liberté d'expression
28:57après que Thierry Breton a démissionné
28:59de son poste de commissaire européen au marché
29:01intérieur. Thierry Breton avait ouvert une
29:03enquête pour des manquements présumés de X
29:05en matière de protection des mineurs.
29:07Après l'annonce de sa démission, Emmanuel Macron
29:09a proposé le nom de Stéphane Séjourné pour le remplacer.
29:19Retour sur le plateau des informés
29:21avec Patrice Moyon de
29:23Ouest France, Corinne Laïc de
29:25l'Opinion, Franck Boisise de
29:27Libération et je salue à distance
29:29Pierre Bénazé, correspondant de France Info
29:31à Bruxelles. On va parler,
29:33bonsoir Pierre, on va parler
29:35de ce coup de poker, de ce coup
29:37de colère en réalité du jour,
29:39celui de Thierry Breton. Oui, Thierry Breton
29:41qui annonce lui-même sa démission de la commission
29:43européenne. Il voulait retrouver son
29:45poste mais il renonce et il accuse
29:47Ursula von der Leyen, la présidente de la
29:49commission, d'avoir obtenu sa tête.
29:51Pour bien comprendre, après les élections
29:53européennes, un nouveau parlement s'est mis
29:55en place et Ursula von der Leyen,
29:57réélue à la tête de la commission, est en train
29:59de recomposer son équipe de commissaires européens
30:01un peu comme Michel Barnier avec son gouvernement.
30:03Emmanuel Macron a-t-il cédé
30:05à la puissante Ursula von der Leyen ?
30:07Cette affaire est-elle le signe
30:09d'une perte d'influence de la France
30:11en Europe ? Le couple franco-allemand
30:13a-t-il encore du sens ? Et on va tout de suite prendre
30:15la direction de Bruxelles. On vous retrouve
30:17Pierre Bénazé, correspondant de France Info
30:19sur place. Cette démission de Thierry
30:21Breton, déjà, dites-nous, c'était une surprise ?
30:23Oui, c'était une surprise
30:25parce que, contrairement à ce qui
30:27est affirmé dans certains
30:29couloirs à Paris, la
30:31confirmation était effective, ça avait déjà été
30:33évoqué par Emmanuel Macron lors
30:35du sommet de la fin du mois de juin,
30:37et puis confirmé le 25 et
30:39le 26 juillet de manière quasi-
30:41officielle, donc Thierry Breton
30:43a effectivement raison quand il écrit dans
30:45sa lettre, j'étais confirmé, j'étais
30:47désigné, sachant qu'évidemment, il était
30:49désigné pour être candidat,
30:51puisqu'il faudra encore, malgré tout,
30:53ce n'est pas parce qu'on est commissaire sortant qu'on ne doit pas
30:55repasser le grand oral,
30:57passer sous les fourches codines du Parlement
30:59européen, mais il était effectivement
31:01désigné, c'est une surprise,
31:03donc, et surtout, c'est
31:05évidemment fracassant, puisqu'il
31:07part, effectivement, du jour au lendemain,
31:09il abandonne son poste.
31:11Mais alors, vous qui connaissez toutes les coulisses, qu'est-ce qui s'est passé ces derniers jours ?
31:13Alors, ce qui
31:15s'est passé, ce n'est même pas ces derniers jours, c'est
31:17plutôt ces dernières semaines. En réalité,
31:19on sait qu'Ursula von der Leyen,
31:21d'une part, voulait avoir la parité,
31:23il n'y a pas du tout assez de femmes dans les candidats
31:25qu'on lui a proposées, elle avait
31:27demandé à tous les pays de lui proposer un ticket,
31:29un homme, une femme, qu'elle puisse
31:31s'agir et revenir à la parité.
31:33Lors du dernier collège des commissaires, elle avait
31:3514 hommes pour 13 femmes, c'était plutôt
31:37pas mal. Là, le résultat
31:39des nominations, telles
31:41qu'il était à peu près au milieu du mois d'août,
31:43ce n'était même pas un tiers de femmes
31:45sur l'ensemble du collège des commissaires,
31:476, 7 femmes peut-être.
31:49Elle a fait beaucoup pression sur certains
31:51pays, on a vu que les Slovènes ont
31:53changé d'avis, ils ont remplacé une femme par un homme,
31:55ça doit encore être confirmé par le Parlement,
31:57on a vu que les Bulgares ont fini
31:59par présenter un ticket, ce sont les seuls à avoir
32:01véritablement joué le jeu, un homme, une femme,
32:03les Roumains ont remplacé un homme par une femme,
32:05et là, pendant des semaines
32:07et des semaines, chacun a essayé
32:09de négocier d'avoir un portefeuille
32:11plus grand, et la France aussi,
32:13on sait qu'il y a eu
32:15une mésentente assez nette
32:17entre Thierry Breton et Ursula von der Leyen,
32:19c'est vraiment sur la place publique,
32:21il y a eu une négociation
32:23entre l'Elysée et la Commission
32:25européenne pour avoir
32:27un nouveau candidat, un candidat
32:29avec lequel Ursula von der Leyen
32:31pourrait s'entendre, en échange de quoi
32:33le portefeuille que Stéphane Séjourné pourrait
32:35obtenir serait relativement gonflé,
32:37on parle même d'une vice-présidence
32:39pour le commissaire français.
32:41Pierre Benazé, vous restez avec nous, je me tourne vers
32:43vous, Franck Boisid, alors déjà c'est un peu
32:45ironique parce qu'elle voulait des femmes,
32:47et puis la France propose Stéphane Séjourné,
32:49mais par rapport à ce qui s'est passé ces dernières
32:51semaines, quel est votre regard, vous ?
32:53Je pense que la parité est à bon dos, il était de notoriété
32:55quasiment publique que les relations étaient
32:57exécrables entre Thierry Breton
32:59et Ursula von der Leyen,
33:01les tweets qu'il a fait quand elle a été élue
33:03avant même
33:05qu'elle soit élue, disant qu'il n'était pas question
33:07de laisser la présidence
33:09de la Commission une fois de plus
33:11au PPE, la remise en cause
33:13qu'il a fait des relations
33:15que peut avoir Ursula von der Leyen avec certains
33:17parlementaires, ce qu'on a appelé le Peepergate, où
33:19un de ses proches a été nommé sur un poste
33:21très bien rémunéré à la Commission européenne,
33:23on peut dire que
33:25Thierry Breton n'a pas épargné
33:27la présidente de la Commission, à tel point qu'on
33:29se demandait d'ailleurs s'il n'avait pas lui-même des ambitions
33:31pour sa propre personne, et donc
33:33qu'est-ce qu'elle a fait visiblement ? Elle a passé un deal
33:35dans son dos avec Emmanuel Macron,
33:37sur le thème, si on le met de côté,
33:39et je vous propose
33:41un nouveau poste de commissaire plus élargi,
33:43pour son successeur,
33:45et visiblement Emmanuel Macron
33:47a topé.
33:49C'est ça, selon les informations de France Info, effectivement
33:51Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron
33:53se sont mis d'accord, un peu dans
33:55le dos de Thierry Breton,
33:57ce qui pose la question
33:59de l'influence du président
34:01sur la scène européenne et du
34:03Cori Maïc. Tout à fait, parce que
34:05Emmanuel Macron est déjà très affaibli
34:07aux yeux des Allemands par la dissolution
34:09qu'ils ne comprennent pas,
34:11et donc le fait d'avoir
34:13cédé à une représentante du PPE
34:15à un moment où
34:17les relations entre la France
34:19et l'Allemagne sont en souffrance
34:21est interprété comme un signe
34:23d'affaiblissement de la France
34:25vis-à-vis de la Commission
34:27et de Bruxelles.
34:29Je pense qu'il y a une tendance
34:31de l'Elysée à post-rationaliser
34:33ce qui s'est passé, puisqu'effectivement
34:35comme l'a dit Franck,
34:37Breton avait été validé par Emmanuel Macron.
34:39Il faut comprendre que si
34:41Emmanuel Macron a proposé
34:43très tôt Thierry Breton, c'est parce qu'il voulait
34:45avoir les mains libres avant de nommer
34:47un Premier ministre dont il ne connaissait pas
34:49l'identité
34:51et la volonté de s'immiscer
34:53dans cette nomination, donc il préférait le faire
34:55avant, plutôt que d'avoir
34:57à dealer avec son futur
34:59Premier ministre. Et j'ajoute que
35:01la solution
35:03qui est trouvée lui permet
35:05comme un judoka, je vais dire,
35:07de faire de sa faiblesse une force,
35:09c'est-à-dire qu'il libère
35:11le portefeuille des affaires étrangères
35:13en France, et comme ça c'est un portefeuille
35:15sur lequel il peut avoir
35:17la main, puisque ça fait partie du domaine
35:19réservé, partagé dirait
35:21Michel Barnier, donc il retrouve quand même
35:23une capacité de nomination à un poste
35:25important, et il a un fidèle à Bruxelles.
35:27Oui c'est ça, pour rebondir
35:29sur ce que dit Corinne Lake,
35:31ce poste était tellement important de commissaire européen
35:33qu'Emmanuel Macron voulait avoir la main dessus
35:35en amont, pour lui l'Europe
35:37c'est un sujet central, et
35:39malgré cela, alors que la France est
35:41quand même un pays
35:43essentiel au sein de l'Union Européenne,
35:45Emmanuel Macron n'arrive pas à imposer
35:47le nom de son candidat, donc c'est quand même
35:49assez inquiétant, et ce que cela dit
35:51de la perte d'influence de la France,
35:53d'Emmanuel Macron, du sentiment
35:55aussi peut-être de toute puissance
35:57d'Ursula von der Leyen, alors il faut se rappeler que c'est pas la première
35:59fois qu'Emmanuel Macron est désavoué.
36:012019, sa candidate est désavouée
36:03par le Parlement. Exactement, la candidate
36:05choisie par Emmanuel Macron n'avait pas été
36:07aidée par les parlementaires européens, et déjà
36:09ça avait été un camouflet
36:11pour le chef de l'État. Mais ce deuxième camouflet
36:13aujourd'hui, alors que la France est déjà dans une position
36:15compliquée, que les relations
36:17avec le chancelier allemand ne sont pas bonnes,
36:19que l'Allemagne ne fait qu'avalier seule
36:21sur l'immigration, ça commence à faire
36:23beaucoup pour l'image
36:25de la France en Europe. On va reprendre la direction
36:27de Bruxelles, je vous retrouve, Pierre Benhazet,
36:29on vous retrouve parce que, donc pour remplacer
36:31Thierry Breton, la France propose Stéphane
36:33Séjournet, qui lui cognait très bien,
36:35il faut quand même le dire, les instances européennes.
36:37Oui, il arrive en terrain,
36:39pas en terrain conquis, parce qu'il y aura encore
36:41le grand oral devant le Parlement européen,
36:43et là, le Parlement peut effectivement
36:45décider de rejeter l'ensemble
36:47du collège, c'est la raison pour laquelle
36:49de temps en temps, un commissaire n'arrive pas
36:51à passer la rampe parce qu'il y a
36:53un marchandage qui se fait en coulisses avec
36:55le pays qu'il a nommé. En l'occurrence,
36:57Stéphane Séjournet a quand même
36:59présidé le groupe Renew, les centristes
37:01libéraux au Parlement européen pendant plus
37:03de deux ans. Il a
37:05à son bilan le fait d'être capable de négocier
37:07des compromis, par exemple sur le pacte
37:09asile-immigration ou restauration de la nature.
37:11Donc ça devrait l'aider lors de ce grand
37:13oral, d'autant qu'il fait partie de la majorité
37:15reconduite. Et puis après,
37:17on va voir ce qu'il aura comme portefeuille.
37:19Pour l'instant, Ursula von der Leyen
37:21garde ça précieusement
37:23secret. On le saura à Strasbourg
37:25sous peu. Elle va
37:27l'annoncer dès que ça sera
37:29validé, en particulier par le Parlement slovéne.
37:31Stéphane Séjournet
37:33connaît l'endroit. Il a été aux responsabilités
37:35à Bruxelles et à Paris.
37:37Donc il connaît les trois institutions.
37:39Reste à voir maintenant ce qu'on va lui donner à faire.
37:41Pierre Benazza, merci beaucoup pour ce
37:43regard depuis Bruxelles. Vous êtes le correspondant
37:45de France Info. Franck Boisid,
37:47le bilan de Thierry Breton,
37:49il a quand même fait pas mal de trucs, en fait.
37:51Le point de départ, c'est que Thierry Breton
37:53est un commissaire européen assez atypique.
37:55Il a eu une vie en entreprise avant
37:57d'arriver à la Commission européenne. Il a dirigé
37:59une entreprise qui est assez controversée en France aujourd'hui
38:01qui est l'entreprise informatique Atos, qui connaît beaucoup
38:03de difficultés. Et une fois qu'il est arrivé à la Commission européenne,
38:05il a mené des combats qui ont marqué.
38:07Il a été ministre de l'économie aussi.
38:09Il a fait descendre les déficits en dessous de 3%
38:11du PIB. Autretemps,
38:13Corinne. Mais quand il est
38:15arrivé à Bruxelles, il a mené certains combats
38:17significatifs. Je pense notamment
38:19au combat sur la fiscalité des GAFA.
38:21C'est-à-dire qu'il était remonté comme une pendule
38:23contre le fait que les GAFA parient très peu d'impôts
38:25en Irlande. Il s'est battu pour que
38:27Apple rembourse ce qu'il devait,
38:29ce qu'il a vu comme avantage fiscal
38:31en Irlande. Il a mené une politique de commande
38:33massive et unitaire sur les vaccins
38:35pendant le Covid. Donc, il s'est comporté
38:37un petit peu finalement comme un patron d'entreprise
38:39dans sa délégation
38:41à la Commission européenne. Même si
38:43il y a aussi peut-être les travers de l'homme.
38:45C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui fait beaucoup de communication,
38:47qui travaille plutôt en solitaire.
38:49Ce qui a agacé d'ailleurs notamment
38:51ses autres collègues à la Commission
38:53dont la commissaire chargée
38:55de la concurrence qui le voyait parfois
38:57aller un petit peu sur ses plates-bandes. Puis dernière chose,
38:59il a eu quelques échanges avec Elon Musk
39:01qui étaient quand même assez savoureux
39:03parce qu'il a essayé de le cadrer un petit peu
39:05dans ses débordements.
39:07Il s'est fait recadrer d'ailleurs sur ces questions-là, notamment par
39:09Ursula von der Leyen. Patrice Moyon.
39:11Oui, alors, son bilan est positif
39:13parce qu'il incarne quand même
39:15un virage de l'Europe.
39:17Vous vous souvenez, disant
39:19l'ère de la naïveté, c'est fini.
39:21Il a incarné aussi le début
39:23d'une Europe de la défense,
39:25la construction d'une souveraineté européenne.
39:27Il est aussi intervenu
39:29sur les matériaux critiques.
39:31Sur un certain nombre de sujets
39:33où l'Europe
39:35sait désormais
39:37qu'elle sera en compétition avec
39:39les Etats-Unis et la Chine,
39:41il a incarné le virage
39:43d'une Europe qui ne serait pas uniquement
39:45une Europe des consommateurs, mais aussi
39:47une Europe souveraine, souveraine
39:49sur les questions énergétiques, souveraine
39:51sur les questions de santé, souveraine
39:53sur les questions de défense.
39:55Maintenant, ce qui est essentiel pour Emmanuel Macron,
39:57au-delà d'avoir un commissaire européen de compétence,
39:59c'est d'avoir surtout un fidèle à ce poste-là.
40:01Ce que dit le fait que le chef de l'État
40:03propose Stéphane Séjourné pour
40:05remplacer Thierry Breton, c'est que
40:07cohabitation, coalitation
40:09ou changement de régime, je ne sais pas
40:11ce qu'il y a avec Michel Barnier,
40:13il entend bien garder la main
40:15sur les sujets européens et il fait d'une pierre deux coups.
40:17Parce que Stéphane Séjourné était déjà son conseiller
40:19à l'époque où Emmanuel Macron était ministre
40:21de l'économie à Bercy, donc ils se connaissent vraiment
40:23très bien, c'est un fidèle. Et Emmanuel Macron
40:25fait d'une pierre deux coups parce qu'il libère le
40:27ministère des Affaires étrangères qui est convoité
40:29notamment par Gérald Darmanin
40:31qui pourrait quitter l'intérieur pour
40:33satisfaire quelqu'un d'autre qui convoite le ministère
40:35de l'intérieur. Donc bref,
40:37Emmanuel Macron résout
40:39un problème, c'est qu'il libère une place
40:41qui était très convoitée.
40:43C'est-à-dire que ça l'arrange d'une certaine manière ?
40:45Il a transformé sa faiblesse en force
40:47tout à fait relative.
40:49Peut-être que pour boucler la boucle, il peut nommer
40:51Breton à Bercy, puis comme ça,
40:53ça sera achevé.
40:55Ça va déranger les candidats à Bercy.
40:57Bon, les informés, on va passer de Bruxelles
40:59à une autre grande capitale, Washington,
41:01où en tout cas on va prendre la direction des Etats-Unis dans quelques
41:03instants, mais pour l'heure il est 20h44,
41:05c'est l'heure du Fil Info avec
41:07Emmanuel Langlois.
41:09Michel Barnier qui continue
41:11ses consultations au vu de former
41:13son gouvernement qui sera en principe
41:15connu à la fin de la semaine, sans doute
41:17pas avant dimanche. Gérard Larcher,
41:19Laurent Wauquiez et Bruno Rotaillot,
41:21les ténors des Républicains, ont à leur tour
41:23été reçus cet après-midi par le
41:25Premier ministre à Matignon. Il doit
41:27prochainement recevoir maintenant des élus
41:29du groupe Liott et du Parti Communiste.
41:31Les discussions vont
41:33prendre encore un peu de temps,
41:35prévient sur France Info
41:37Sylvain Maillard, le député
41:39Ensemble pour la République de Paris.
41:41Le procès des viols
41:43en série de Mazan va en principe reprendre
41:45devant la cour criminelle du Vaucluse.
41:47Dominique Pellicot, le principal
41:49accusé, sera de retour à l'audience
41:51demain, annonce son avocate
41:53après une absence de plus d'une semaine
41:55en raison de son état de santé. Il est jugé
41:57pour avoir drogué sa femme, pour la
41:59faire violer par des dizaines d'hommes.
42:01Et puis aux Etats-Unis, la campagne
42:03présidentielle entre Kamala Harris
42:05et Donald Trump s'envenime
42:07au lendemain d'une deuxième tentative
42:09d'assassinat présumé contre le candidat
42:11républicain. L'ancien président
42:13américain incrimine ce soir la rhétorique
42:15dit-il, des démocrates contre lui.
42:17Joe Biden, l'actuel président
42:19locataire
42:21de la Maison Blanche, déclare lui qu'il a toujours
42:23condamné la violence politique quant aux
42:25suspects des tirs d'hier.
42:27Elle a été formellement inculpée ce lundi,
42:29notamment pour détention illégale d'armes.
42:33France Info
42:3520h, 21h
42:37Les informés
42:39Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
42:41Allez, dernière partie de ces informés qui décoiffent
42:43ce soir autour de Corinne Laïc, journaliste
42:45à l'Opinion, Franck Boisise, journaliste
42:47à Libération, Patrice Moyon
42:49éditorialiste à O.S. France, et on va
42:51retrouver dans un tout petit instant Dominique
42:53Simonnet qui est écrivain et
42:55journaliste spécialiste des Etats-Unis. On vous retrouve
42:57dans un instant. Mais d'abord, Agathe, on en vient à ce qui
42:59semble être bien, une nouvelle tentative
43:01d'attentat contre Donald Trump.
43:03Oui, et Donald Trump y a réchappé
43:05pour la deuxième fois en deux mois.
43:07Les attentats se sont produites hier soir, 20h
43:09hors de Paris, Donald Trump golfé
43:11dans sa propriété de Mar-a-Lago en Floride.
43:13Mais contrairement
43:15à la première tentative d'assassinat
43:17mi-juillet où un homme avait
43:19ouvert le feu et touché Trump,
43:21cette fois, le tireur n'a pas tiré.
43:23Il a été repéré, puis
43:25arrêté. C'est un homme blanc de 58 ans
43:27qui avait à plusieurs reprises
43:29affiché son soutien à l'Ukraine. Alors,
43:31que dit cette violence du débat
43:33politique aux Etats-Unis ? Cette nouvelle
43:35tentative d'assassinat présumée peut-elle
43:37contribuer à faire de Donald Trump
43:39un héros insubmersible,
43:41l'aider à creuser la distance
43:43avec Kamala Harris ? On va en parler avec vous
43:45Dominique Simonnet. Bonsoir.
43:47Bonsoir. Écrivain, journaliste
43:49spécialiste des Etats-Unis, vous êtes co-auteur avec
43:51Nicole Bacherrand,
43:53« Les grands jours qui ont changé l'Amérique » aux éditions
43:55Perrin, publiée
43:57en septembre 2021. C'est la deuxième
43:59tentative, quand même, en quelques semaines
44:01d'assassinat contre Trump, en deux mois.
44:03C'est quand même du jamais-vu,
44:05cette pression et cette violence dans une campagne.
44:07C'est sûr qu'il y a
44:09une violence qui s'exprime
44:11dans cette campagne
44:13qui est assez inédite. On n'a pas vu ça
44:15depuis, sans doute,
44:17l'année 1968, qui avait été une année
44:19très très dure au moment de la guerre.
44:21La guerre du Vietnam
44:23qui avait été émaillée aussi par
44:25l'assassinat
44:27du candidat Bob Kennedy.
44:29Mais depuis ce temps-là,
44:31on n'avait pas vu
44:33effectivement une élection aussi
44:35électrique,
44:37bourrée de péripéties.
44:39Souvenez-vous ce qu'on vient de vivre depuis plusieurs
44:41semaines, l'affaiblissement
44:43de Joe Biden, ce débat
44:45contre Trump,
44:47l'abandon de Joe Biden,
44:49la première tentative, vous venez
44:51d'en parler, d'assassinat
44:53de Donald Trump, l'arrivée de Kamala Harris.
44:55Maintenant, encore cette deuxième tentative
44:57et avec tous ces
44:59procès aussi de Donald Trump
45:01qui ont été repoussés, tout ça
45:03fait une agitation et
45:05un désordre dans le fonctionnement
45:07normal du débat
45:09démocratique, qui est assez
45:11inquiétante, surtout quand ça se traduit
45:13par des violences. Là, il n'y a pas
45:15eu passage à l'acte,
45:17en tout cas, il n'a pas été achevé,
45:19mais on voit qu'effectivement
45:21la situation est
45:23très très tendue et ça augure mal
45:25de la vie démocratique américaine.
45:27Une campagne électrique, vous le disiez, dans une société
45:29violente et polarisée,
45:31est-ce que vous en voyez un fait de campagne,
45:33quelque chose qui pourrait faire basculer l'opinion d'un côté
45:35ou de l'autre ?
45:37Cette deuxième tentative ?
45:39Je ne le crois pas.
45:41On voit que là, actuellement,
45:43il y a effectivement une exploitation.
45:45Bien sûr, évidemment, Donald Trump, comme
45:47il l'a toujours fait, c'est
45:49sa manière de faire,
45:51de se présenter en héros,
45:53en homme fort,
45:55en personnalité qui surmonte
45:57toujours toutes les épreuves.
45:59On se souvient de cette image absolument
46:01incroyable quand il s'est relevé, le visage
46:03ensanglanté, levant le poing,
46:05appelant ses partisans
46:07à continuer à se battre
46:09devant le drapeau américain.
46:11C'est ça, Donald Trump.
46:13C'est une image. C'est quelqu'un qui est
46:15extrêmement doué pour maîtriser
46:17la communication politique
46:19et il en joue,
46:21évidemment. Après, de là,
46:23il a accusé les démocrates
46:25d'avoir, d'une certaine manière, participé
46:27ou suggéré
46:29ou incité
46:31d'une manière implicite
46:33à une tentative d'assassinat.
46:35Là, on est
46:37dans un autre
46:39univers. On est dans l'univers
46:41qui est dans cette zone sombre
46:43de la campagne où ce sont des
46:45fake news, ce sont des calomnies, ce sont
46:47des insultes et
46:49ce n'est pas non plus un exercice
46:51très sain
46:53de la vie politique.
46:55Cela dit, pour répondre à votre question,
46:57je ne pense pas
46:59que ça puisse influencer. D'abord,
47:01il n'y a pas d'image. On le voit bien, il n'y a pas d'image.
47:03S'il y avait eu une image, il serait peut-être
47:05eu un effet plus important.
47:07Il n'y a pas d'image et puis
47:09ça n'a pas abouti.
47:11On l'a vu lors de la première tentative,
47:13il y a eu un effet
47:15dans les sondages, même dans
47:17les états-clés où
47:19l'élection se joue, mais un petit
47:21frémissement dans les sondages pendant quelques
47:23jours et après les choses reviennent à l'équilibre.
47:25C'est assez étonnant de voir à quel point
47:27cette élection est très très serrée
47:29avec deux camps qui sont pratiquement
47:31deux balances à peu près au même niveau
47:33qui reviennent sans arrêt à l'équilibre
47:35et ça va se jouer encore
47:37pendant les prochains jours et jusqu'à
47:39la dernière minute. Juste pour préciser un élément
47:41que vous citiez, Donald Trump cet après-midi,
47:43enfin aujourd'hui, a accusé
47:45la rhétorique, je cite, la rhétorique
47:47utilisée par les démocrates, par Joe Biden et Kamala Harris
47:49d'être responsable de ce qui lui était arrivé.
47:51Un mot là-dessus,
47:53peut-être, Patrice, sur cette
47:55violence de la société américaine.
47:57Sur cette violence d'abord, il faut savoir que c'est un pays
47:59où il y a beaucoup d'armes à circuler.
48:0142% des foyers américains,
48:03non seulement ont une arme, mais souvent des armes de guerre.
48:05Ensuite,
48:07le poids dans la politique
48:09américaine de l'association
48:11de la NRA,
48:13l'association
48:15des armuriers,
48:17pardon ?
48:19NRA,
48:21qui compte 5 millions de membres
48:23tout de même aux Etats-Unis,
48:25qui avait mis 10 millions de dollars
48:27dans la campagne de Donald Trump
48:29en 2016. Et la rhétorique
48:31violente, c'est d'abord celle de Donald Trump.
48:33Il faut quand même le rappeler.
48:35Donald Trump, hier ou avant-hier,
48:37disait encore qu'il détestait Taylor Swift,
48:39la chanteuse qui a apporté son soutien
48:41à Kamala Harris.
48:43C'est quand même une telle violence
48:45juste pour parler d'une chanteuse,
48:47une star mondiale,
48:49afin d'avoir toujours des mots très forts.
48:51Et c'est vrai que la polarisation du débat
48:53s'est accentuée aussi ces dernières années.
48:55Mais pour revenir à ce que disait Dominique Simonet,
48:57c'est vrai que là, je pense que,
48:59déjà d'une part, il me semble qu'on n'a pas constaté
49:01dans les sondages, d'évolution
49:03en faveur de Donald Trump
49:05depuis la première tentative d'assassinat.
49:07Et la grosse différence, là, c'est qu'il n'y a
49:09pas d'image. Et c'est vrai que ce qui était
49:11absolument sensationnel, spectaculaire
49:13lors de la première tentative d'assassinat, c'est de voir
49:15ce Donald Trump, le point levé,
49:17l'oreille en sang, mais
49:19extrêmement combatif.
49:21Et là, on s'est dit, ça peut absolument
49:23toucher sa base, mais peut-être aussi
49:25convaincre les indécis.
49:27Là, aujourd'hui, il n'y a pas ces images-là.
49:29Et c'est pour ça, d'ailleurs, peut-être aussi que Donald Trump
49:31se précipite pour
49:33renverser la charge
49:35de l'accusation et pour cibler Joe Biden
49:37et Kamala Harris.
49:39Parce qu'il se dit que c'est peut-être comme ça
49:41qu'il pourra en tirer profit,
49:43de passer pour la victime
49:45non pas d'une tentative d'assassinat
49:47d'un fou isolé, mais de ses adversaires politiques.
49:49– Dominique Simonnet, est-ce qu'on peut
49:51considérer, qu'est-ce que c'est de votre lecture,
49:53que finalement, la violence politique qu'il y a
49:55dans les termes, et Agathe en parlait à l'instant,
49:57dans cette rhétorique politique,
49:59finalement,
50:01immanquablement, elle va forcément
50:03et forcément, elle se retrouve dans de la violence physique.
50:05– Ça incite,
50:07Agathe a totalement raison,
50:09ça incite forcément,
50:11vous savez, la violence
50:13verbale, à force
50:15d'être omniprésente,
50:17elle est véhiculée, elle est charriée comme un flot
50:19par les réseaux sociaux,
50:21ces calomnies,
50:23ces mensonges, ces fake news,
50:25tout ça finit
50:27dans des esprits un peu
50:29crédules, sensibles,
50:31fragiles, ou pas très
50:33pas très équilibrés,
50:35ça peut effectivement faire des passages à l'arc,
50:37cela dit, c'est très difficile d'incriminer
50:39et de trouver des responsabilités
50:41directes
50:43à qui que ce soit, la seule chose,
50:45c'est qu'on voit qu'un certain nombre de personnalités,
50:47Donald Trump, Agathe a raison,
50:49Donald Trump qui traite
50:51Taylor Swift,
50:53qui lui dit, je hais Taylor Swift,
50:55c'est pas un discours qui est digne
50:57d'une personnalité qui se présente
50:59à la présidence des Etats-Unis,
51:01on est hors champ
51:03de la décence démocratique,
51:05et ça c'est grave, on voit aussi
51:07de la part d'Elon Musk
51:09qui dit, personne n'a encore
51:11essayé d'assassiner Biden,
51:13qu'est-ce que ça veut dire,
51:15qu'est-ce que ça résonne,
51:17ce qui est inquiétant,
51:19c'est le niveau
51:21de débat,
51:23le niveau de violence verbale,
51:25on voit que Donald Trump,
51:27il n'a pas d'adversaire, il n'a que des ennemis,
51:29c'est une guerre qu'il mène sans arrêt, avec rage,
51:31et ça, ce n'est pas bon,
51:33ce n'est pas comme ça qu'on fait,
51:35qu'on mène
51:37une démocratie, ça pose la question
51:39de la vérité objective, ça pose
51:41la question des réseaux sociaux, ça pose
51:43plein plein de questions qui ne vont pas se résoudre
51:45ni dans notre émission,
51:47ni en quelques semaines,
51:49mais malgré tout, je pense que
51:51nous sommes tous confrontés à cela,
51:53à cette modernité des technologies,
51:55et à cette montée
51:57d'une certaine manière,
51:59d'une forme de populisme qui dégrade
52:01la vie politique,
52:03et on espère que
52:05les quelques jours avant le 5 novembre,
52:07dernier jour
52:09de l'élection américaine, puisqu'elle a déjà
52:11commencé par anticipation
52:13et par correspondance, on espère
52:15qu'il y aura quand même une certaine
52:17pacification et que le débat va
52:19vraiment pouvoir se porter
52:21sur les opinions et sur
52:23les idées et sur les programmes.
52:25J'ai l'impression que l'ultime
52:27victime de tout ce qui se passe est effectivement
52:29la démocratie américaine. Un détail que je trouve
52:31assez marquant, c'est que le Secret Service maintenant
52:33est sur les dents pour les deux candidats parce qu'il craint
52:35un attentat ou une agression
52:37à tout moment, et est-ce qu'on ne va pas avoir des campagnes
52:39électorales maintenant sous cloche, j'ai vu que
52:41les candidats commençaient à s'exprimer
52:43devant des barrières en plexiglas,
52:45c'est-à-dire que les mesures de sécurité sont renforcées,
52:47les meetings risquent d'être, ou les sorties
52:49en public risquent d'être réduites, et finalement
52:51c'est l'essence même de la démocratie,
52:53c'est-à-dire la campagne électorale, le débat d'idées,
52:55la confrontation des candidats,
52:57il ne va être fait qu'aux Etats-Unis.
52:59Sur les dernières semaines, sur les derniers mois, le président
53:01Slovak Robert Fico, l'ancien Premier ministre
53:03japonais Shinzo Abe,
53:05c'est peut-être un mouvement
53:07qui est peut-être international,
53:09une forme de... je ne sais pas comment
53:11il faut le clarifier, il faut le
53:13préciser, mais
53:15ça n'est pas peut-être uniquement
53:17une question américaine. Mais je pense
53:19qu'il faudra peut-être regarder à l'issue
53:21du scrutin américain si on n'a pas
53:23par exemple un taux d'abstention plus élevé
53:25parce que l'électeur américain se dira
53:27mais finalement je ne me reconnais pas
53:29dans cette campagne qui est d'une violence inouïe.
53:31Patrice Moyon,
53:33vous avez travaillé aux Etats-Unis,
53:35de mémoire. Oui.
53:37La société américaine que vous avez
53:39connue, elle n'était pas comme ça.
53:41La société américaine a profondément
53:43changé, c'est effectivement un pays
53:45qui est profondément clivé aujourd'hui
53:47avec une partie de la société américaine qui se sent
53:49abandonnée par l'autre, je pense notamment
53:51au Middle West, je pense au territoire
53:53où il y a eu une forte désindustrialisation.
53:55Et puis,
53:57il y a, je pense, le poids aussi
53:59aujourd'hui, et pas seulement aux Etats-Unis, des réseaux sociaux.
54:01C'est-à-dire qu'on libère la parole
54:03mais Elon Musk
54:05illustre parfaitement
54:07ces dérives de la parole qui,
54:09sur les plus fragiles aussi,
54:11poussent à passer à l'acte.
54:13Dominique Simonnet, vous voulez rebondir sur ce que disait
54:15Patrice Moyon ?
54:17Oui, je suis totalement d'accord
54:19avec lui. Je pense aussi qu'il y a eu
54:21une certaine, comment dire,
54:23une certaine fatigue démocratique
54:25dans nos sociétés
54:27et aux Etats-Unis en premier.
54:29Ce qui fait qu'un certain
54:31nombre de personnes se trouvent très loin
54:33des lieux décisifs, très loin
54:35de Washington, on le voit en France aussi.
54:37Washington, c'est Paris, mais on entend à peu près
54:39ce même type d'expression
54:41qui se sent un peu
54:43exclue, oubliée,
54:45quelquefois.
54:47Ça résonne,
54:49le ressentiment peut
54:51résonner avec des paroles populistes
54:53qui essayent de les flatter,
54:55d'aller dans
54:57leur sens. Mais malgré tout,
54:59l'essentiel dans la campagne,
55:01ça reste toujours la même chose,
55:03ça reste l'économie. Quand je dis
55:05l'économie, ce n'est pas la macroéconomie, ce ne sont pas
55:07les chiffres du chômage qui sont bons,
55:09la façon qu'il commence
55:11à être jugulé,
55:13ce ne sont pas les créations
55:15d'emplois, ce sont les
55:17vrais chiffres que les gens vont regarder,
55:19notamment ceux dans
55:21le Michigan, le Wisconsin, la Pennsylvania,
55:23tous ces états clés qui vont
55:25faire l'élection.
55:27Ce sont les chiffres des étiquettes
55:29du supermarché ou de la pompe à essence.
55:31Et donc, la question qui se pose,
55:33la question essentielle,
55:35est-ce que ma vie sera mieux
55:37avec lui ou avec elle ? C'est la vraie question.
55:39Plus
55:41qu'un événement comme celui d'hier.
55:43Merci beaucoup Dominique Simonnet, journaliste, écrivain,
55:45spécialiste des Etats-Unis.
55:47Je rappelle votre dernier livre avec
55:49Nicole Bacharan, Les grands jours qui ont changé
55:51l'Amérique aux éditions Perrin. Merci
55:53beaucoup les informés par ailleurs. Allez, on va faire un tour des
55:55unes. Franck Boisise, à Libération.
55:57Elle est très drôle, je vous la conseille.
55:59C'est une photo d'Emmanuel Macron à côté
56:01d'Ursula von der Leyen.
56:03Emmanuel Macron dit à Ursula,
56:05Ursula, j'ai un copain à recaser.
56:07Corinne Laïc, c'est marrant aussi, elle a une de l'opinion.
56:09C'est moins marrante, mais elle dit à peu près la même chose.
56:11Europe, le clash breton fragilise
56:13la France. Je rappelle votre
56:15livre, Le Président cambrioleur chez Fayard.
56:17Patrice Moyon, à la Une de Ouest-France demain.
56:19Ouest-France met l'accent sur la question
56:21des crèches à la suite de la parution
56:23du livre de Victor Castaner, Les Ogres.
56:25Vous savez, Victor Castaner, c'est celui aussi
56:27qui avait révélé le scandale européen
56:29avec les maisons de retraite.
56:31Merci beaucoup les informés. Agathe, on se retrouve
56:33demain pour les informés, à 20h.
56:35Et les informés qui reviennent demain matin
56:37avec Salia Brachlia et Renaud Delis,
56:39à 9h.

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