Nomination d'un Premier ministre : Le temps joue-t-il en faveur d'Emmanuel Macron ?

Sud Radio

28/08/2024

Avec Eric Revel

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2024-08-28##

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00:00Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-Marie Bordry.

00:04Toujours pas de gouvernement pour la France, mais la poutre travaille au sein de certains partis comme le Parti Socialiste,

00:10dont certains membres appellent le parti à rejoindre un gouvernement.

00:15Est-ce que le temps joue en la faveur d'Emmanuel Macron ? 0826-300-300.

00:21Dites-le franchement avec notre éditorialiste Éric Revel.

00:25Éric, le président Emmanuel Macron qui mise toujours sur la division d'une partie de la gauche.

00:32Est-ce qu'il peut finir par y arriver ?

00:36Éric Revel qui est avec nous sur Sud Radio.

00:39Alors, on a perdu Éric Revel, mais on va le retrouver dans quelques instants.

00:42On est avec Cyril, notre auditeur 0826-300-300. Bonjour mon cher Cyril.

00:47Oui, bonjour Jean-Marie.

00:50Soyez le bienvenu sur Sud Radio.

00:51On parlait justement de la division de la gauche.

00:54Est-ce qu'Emmanuel Macron peut parvenir à fracturer la gauche

00:56pour qu'une partie du nouveau Front Populaire finisse par soutenir un gouvernement au centre ?

01:01Écoutez, merci beaucoup Jean-Marie.

01:04D'abord, la première question pour laquelle tout Français est en droit de se poser,

01:10c'est pourquoi fracturer la gauche ?

01:12Le président a pris sur lui de consulter le peuple, ce qui est le Nord.

01:16Et c'est très, très bien.

01:17Je pense que tout le monde applaudirait en disant, voilà, c'est un grand démocrate.

01:21Il en est sorti des urnes que le choix du peuple est différent du sien.

01:26Les jeux démocratiques obligent le président à accepter le choix du peuple.

01:33Maintenant, la question actuelle est de savoir,

01:36est-ce que la gauche et ses alliés seront capables de pouvoir former un gouvernement ou non ?

01:43Ça, c'est le problème de la gauche, ce n'est pas le problème du président.

01:46Moi, je pense que pour rester dans les jeux, je veux dire, le principe du jeu démocratique,

01:52il aurait été sage que le président laisse la gauche.

01:56C'est ce qui lui revient.

01:57Et s'ils arrivent au Parlement et que le gouvernement est renversé,

02:01à ce moment-là, le peuple prendra acte.

02:03Et toutes les décisions du président seront motivées par le fait que, justement,

02:07la gauche est incapable de gouverner.

02:09Mais vous ne pouvez pas partir sur l'assumption que la gauche sera incapable de gouverner

02:13ou que le gouvernement sera renversé pour ne pas nommer un premier ministre.

02:17Vous vous rendez compte de ce que les autres peuples sont en train de nous regarder ?

02:20Et puis de se dire que cela s'était passé au Tchad, par exemple,

02:23où il y a eu des élections présidentielles récemment,

02:26où, après la consultation, les élections des jeunes sont autres.

02:30Ce que le président est en train de faire actuellement, en train de faire une consultation.

02:33Vous savez, dans certains pays, où même souvent,

02:36des élections sont appelées consultation électorale, consultation présidentielle, etc.

02:41Le président est actuellement en train de consulter sur la consultation.

02:45Et en particulier, il est en train d'appeler les perdants

02:48à pouvoir se mettre ensemble pour pouvoir renverser le gagnant.

02:52C'est quand même extraordinaire.

02:54On en débat avec vous, mon cher Cyril, avec Éric Revel qui nous a rejoint.

02:58Éric, je le disais dans le magazine Le Point ce matin,

03:01François Hollande, le prédécesseur d'Emmanuel Macron à l'Élysée,

03:04fustige, je cite, une faute institutionnelle.

03:07Est-ce que le terme est trop fort ?

03:09Écoutez, François Hollande, il fait de la politique.

03:12Il rêve que d'une seule chose, c'est de pouvoir se représenter au nom de la gauche.

03:16Donc, en faisant cette déclaration, qui n'est pas fausse, sur le fond,

03:19il se positionne et il essaie de se mettre les LFI dans la poche.

03:25C'est de la politique politicienne, maintenant.

03:28Je partage le point de vue de Cyril.

03:30Moi, j'ai toujours considéré que le programme économique du Nouveau Fonds Populaire était totalement délirant.

03:35Je le dis comme je le pense.

03:37Une augmentation du SMIC à 1 600 euros net, même s'il y a des problèmes de pouvoir d'achat,

03:41c'est juste la mort de centaines de milliers de TPE et de PME.

03:44D'ailleurs, le Nouveau Fonds Populaire avait expliqué qu'il mettrait en place un fonds

03:48pour essayer d'amortir le coût du SMIC.

03:50Les usines à gaz, tout ça n'a pas de sens.

03:52Mais, sur le principe, oui, il y a un problème.

03:55Oui, il y a un problème.

03:57Même si, en termes de voix, le Rassemblement National a fait plus de voix.

04:00Mais le premier groupe à l'Assemblée Nationale, c'est le NFP.

04:03Donc, le Président de la République, dans l'esprit républicain, ce que je rappelais tout à l'heure,

04:06aurait dû nommer, même si ce gouvernement était censuré au bout de trois semaines, un mois,

04:12un Premier Ministre de Gauche.

04:14Pardon, il aurait dû nommer un Premier Ministre de Gauche.

04:17Parce que là, on est devant une crise politique majeure qui ne cesse de se creuser.

04:21Puis, je rajoute, Cyril a tout à fait raison avec sa comparaison.

04:24La France, qui donne des leçons de politique et de démocratie à la terre entière,

04:28et notamment dans son ex-précaré à l'Afrique.

04:31Mais enfin, comment les Africains nous regardent aujourd'hui ?

04:34Mais ils se disent quoi ? Il y a un groupe qui est arrivé majoritaire à l'Assemblée Nationale en termes de siège

04:38et qui ne peut pas avoir un Premier Ministre ?

04:40Mais tout ça est grotesque, ridicule et grave.

04:43Alors, petite parenthèse, Eric, si vous le voulez bien,

04:45parce que vous parliez justement du SMIC à 1600 euros,

04:48mesure phare du programme du Nouveau Front Populaire,

04:50mesure absurde pour vous.

04:52Cette mesure, elle peut se prendre par décret, par un gouvernement,

04:55le temps qu'il soit censuré.

04:56C'est précisément l'une des raisons pour lesquelles Emmanuel Macron

04:59ne veut pas nommer un gouvernement dont il sait qu'il tiendra quelques jours,

05:02parce qu'il pourrait faire, de son point de vue, quelques dégâts.

05:05Ça, vous le comprenez ou pas, Eric ?

05:07Oui, oui, je le comprends.

05:09Mais si vous voulez, tout ça...

05:12Enfin, je veux dire, on était dans un fiasco politique.

05:15Maintenant, on est dans un cauchemar politique.

05:17Je ne vois pas comment Emmanuel Macron, avec sa façon...

05:21Je le disais tout à l'heure, je trouve que la métaphore géométrique est importante.

05:26Il a triangulé Macron.

05:28Vous savez ce que c'est que la triangulation politique ?

05:30C'est jouer les uns contre les autres.

05:32C'est un peu le principe du en même temps.

05:34Maintenant, il y a une quadrature du cercle.

05:36Mais pardonnez-moi, personne n'est jamais parvenu à résoudre la quadrature du cercle.

05:42C'est pour ça qu'on emploie la formule.

05:44Mais qu'est-ce qui va rester à Macron si le gouvernement qu'il nomme,

05:47avec peut-être un débauchage d'un centre droit, une Valérie Pécresse, un Xavier Bertrand ou qui sais-je,

05:53qu'est-ce qui va rester à Emmanuel Macron comme possibilité

05:56si le Premier ministre qu'il nomme, avec un gouvernement, est défait tous les deux ou trois mois ?

06:00Qu'est-ce qui va lui rester ?

06:01Eh bien, rien !

06:02Ou sinon, essayer de durer pendant un an

06:05pour essayer de redissoudre l'Assemblée Nationale d'ici le mois de juin 2025.

06:09Mais enfin, il y a des urgences économiques fondamentales dans ce pays.

06:13Il y a une dette colossale, il y a un déficit budgétaire.

06:16Plus aucun ministère ne fonctionne.

06:18On a assisté à une espèce de conférence de presse hier de Mme Belloubet, la ministre de l'Education,

06:23qui d'ailleurs s'est chargée de tirer à boulets rouges sur Gabriel Attal.

06:27Son Premier ministre.

06:28Mais c'est quoi l'éducation nationale en cette veille de rentrée ?

06:31C'est quoi le cap ?

06:33On n'en a pas.

06:34Enfin, c'est absolument n'importe quoi.

06:36La faute à qui ? Pardonnez-moi !

06:37Le président de la République, Dominique de Villepin, a raison.

06:40Un chef de l'État, ça doit être au-dessus de la mêlée.

06:44Il nous a mis dans cette situation et il pense qu'il va pouvoir nous en retirer.

06:47En fait, Macron n'a jamais abandonné son idée qu'il était Jupiter.

06:53On verra qui prendra la foudre à la fin.

06:55Merci Eric Reuvel.

06:57Bonne rentrée à vous.

06:58On vous retrouve la semaine prochaine, dans le Grand Matin Sud Radio,

07:02en compagnie de Jean-Jacques Bourdin, évidemment, qui fera lui-même sa propre rentrée.

07:06Merci à vous Cyril, également, d'avoir pris la parole au 0826 300 300.

07:11A suivre, sur Sud Radio, juste après les informations, place à notre invité politique,

07:16porte-parole du Parti Socialiste.

07:18Le Parti Socialiste, dont la direction tient bon, reste dans le Nouveau Front Populaire,

07:23mais le Parti Socialiste, dont beaucoup de membres fustigent la ligne.

07:26Est-ce que certains finiront par claquer la porte ?

07:28On en parlera avec lui, juste après les infos.

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