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Jeux paralympiques : "C'est un moment de visibilité important pour des gens que l'on ne regarde pas"
France Inter
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20/08/2024
Thierry Demaizière, co-réalisateur du documentaire avec Alban Teurlai du documentaire " à corps perdus" dédié aux athlètes paralympiques 2024 et diffusé ce mardi 20 août à 21h10 sur France 2 est l'invité de 7h50.
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Bonjour Thierry de Maizière, vous êtes journaliste et avec votre compère de toujours, Alban
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Terlet, vous signez Accords Perdus, film documentaire bouleversant diffusé ce soir sur France 2.
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On suit avec vous 6 athlètes paralympiques dans leur préparation pour les Jeux de Paris,
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pour leur qualification d'abord à ces Jeux de Paris, Jeux de Paris qui s'ouvrent dans
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8 jours.
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Un jour j'ai rêvé sur un lit d'hôpital que je serais champion paralympique.
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Pas une seule seconde, on a cru en moi.
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Et quand ce rêve, vous le réalisez, mais c'est juste une sensation incroyable.
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Le fait d'être né handicapé a fait de moi un être à part, et me permet de vivre
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des choses merveilleuses.
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Je suis né handicapé, j'ai dû l'accepter, et tout le monde devrait l'accepter, plutôt
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que de me condamner.
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Même si tu peux bouger que la tête, ta performance elle est là.
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Les Jeux paralympiques c'est quoi ? C'est un grand cri à la vie quoi, c'est-à-dire
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on est vivant.
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Bordel de merde, on est vivant.
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Les paralympiques c'est un grand cri à la vie.
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J'ai envie de commencer par cette citation, parce que c'est peut-être celle qui résume
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le mieux votre film Thierry de Maizière.
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C'est un immense cri à la vie, ils n'ont pas quelque chose en moins, même si ils ont
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des membres en moins, ils ont quelque chose en plus.
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C'est une victoire contre la naissance, contre ce qui leur est arrivé, contre un accident.
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Et les Jeux olympiques c'est une façon de dire on existe et on est des grands champions
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surtout.
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Il ne faut pas imaginer que ce sont des petits champions, on les a regardés comme des grands
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athlètes.
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On a parlé des histoires de performances aussi et de records, on va y revenir.
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Vous racontez donc, je le disais, six histoires de sportifs en France, au Brésil, aux Etats-Unis.
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Et quelles histoires ? On est vraiment saisi notamment par ce qu'a vécu Oksana Masters
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qui est née en Ukraine avec de multiples malformations suite à Tchernobyl, puis maltraitée
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en orphelinat.
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Elle a été adoptée aux Etats-Unis où elle a été amputée.
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Les Etats-Unis qu'elle représente aujourd'hui en handbike.
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Ou encore l'histoire de l'Afghane Zakiya Kodadadi en para-taekwondo, elle a dû fuir
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les talibans.
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Il a passé de mort dans son pays il y a trois ans.
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J'ai lu que vous aviez l'intuition avant de commencer ce film qu'il y aurait des
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histoires incroyables à raconter.
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Vous ne vous êtes pas trompé.
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L'intuition était bonne.
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On ne s'est pas trompé.
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Et dans les Jeux Olympiques, j'ai vu que c'était les histoires qui intéressaient
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les gens.
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Là, nous, on a choisi six histoires, il y en a des milliers, ils ont tous des histoires
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absolument incroyables.
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Et je le répète, ce sont des grands, grands champions.
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Et que représente pour eux finalement cette qualification aux Paralympiques ? Est-ce
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que c'est la dernière porte à enfoncer, à forcer ? Eux qui ont déjà forcé tant
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d'autres portes contre vents et marées.
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C'est un moment de visibilité très important pour des gens qu'on ne regarde pas, des
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gens qui s'entraînent seuls.
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Cédric Nanquin fait 300 kilomètres avec sa voiture, en rugby-fauteuil, pour aller s'entraîner
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tout seul.
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Donc, c'est enfin des stades, je l'espère, remplis, avec des gens qui les applaudissent
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et que les familles qui sont là, les mères, elles portent souvent leur histoire.
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Donc, elles seront là, il y aura la famille et surtout, il y aura, j'espère, des Français
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parce qu'ils n'attendent que ça.
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Thierry, Tony Estanguet nous disait la semaine dernière qu'on a un peu plus de la moitié
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des places qui ont été vendues, ça va être un enjeu de ces Paralympiques, ces stades
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remplis ?
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Evidemment, et pour la première fois dans l'histoire des Jeux Paralympiques, les compétitions
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vont être retransmises par France Télévisions.
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Pour la première fois, un Prime l'aurait accordé, donc ça avance.
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Des histoires poignantes, des histoires intenses, on disait, mais surtout pas de pitié.
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Écoutez ce qu'on dit dans votre film, Alexis en quinquant para-triathlète qui sera l'un
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des deux porte-drapeaux tricolores et Cédric Nankin dont on parlait, joueur de rugby-fauteuil.
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Quand on pense handicap, on pense fragile, on doit nous surprotéger.
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Ce n'est pas la cour des miracles, de la pitié, nous, on n'en veut pas.
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Ça, c'est très clair pour eux.
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Pas de pitié, pas de pathos, il n'y en a pas dans le film d'ailleurs.
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Il faut en parler comme des sportifs, point final.
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Pour prendre l'exemple d'Alexis, qu'on vient d'entendre, en une semaine, il fait 30 kilomètres
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en natation, il fait 450 kilomètres en vélo, il fait 50 kilomètres de course.
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Il est six fois champion du monde, six fois champion d'Europe et deux fois champion
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olympique.
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Et on ne le connaît pas.
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Il a presque autant que Teddy Riner.
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Donc, pas de pitié, venez nous voir et vous verrez, vous aurez du spectacle.
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L'autre que vous choisissez, c'est Cédric Nankin, le rugby-fauteuil, c'est un spectacle
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absolument innu, ce sont des gladiateurs, ce ne sont pas des petites choses fragiles.
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C'est très impressionnant, il y a des chocs en rugby-fauteuil qui sont autorisés d'ailleurs.
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Et vous le disiez, le point commun peut-être entre ces six et entre ces athlètes paralympiques,
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c'est qu'ils ont tous récolté de multiples titres.
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Ils sont tous multimédaillés, multichampions, mais en même temps, vous n'en faites pas
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non plus, ils ne veulent pas qu'on en fasse non plus des super-héros.
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Ce n'est pas la solution, ça, de faire des super-héros, des êtres hors normes.
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Ils détestent cette idée-là de l'être augmenté, parce qu'ils ont toujours un problème par
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rapport à ça.
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Je reprends l'exemple d'Alexis, lui, lorsqu'il court dans une course d'handicapé, on dit
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oui, bon d'accord, il a couru, mais lorsqu'il court avec des valides et qu'il gagne, ce
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qui lui arrive, on dit oui, mais c'est grâce à sa lame.
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Donc, il y a toujours une sorte d'ambiguïté autour de ça, non, ce ne sont pas des super-héros,
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ce sont des héros.
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Même si l'entraîneur d'Alexis Anquincon dit dans le film, c'est le plus grand champion
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que j'ai jamais entraîné.
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Oui, c'est un champion inouï.
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Alors, vous êtes habitué dans vos films à filmer les corps, dans leur intimité,
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dans leur sensualité avec Alban Torlay, c'est le cas ici et d'ailleurs, vous ne cachez rien
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du handicap.
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C'est-à-dire qu'on voit le corps déformé, atrophié, amputé, plein écran, ça c'était
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important, vous ne vouliez rien cacher, rien dissimuler ?
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Non seulement, on ne cache pas, mais je pense que le travail d'Alban, justement, c'est
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de sublimer ses corps et peut-être qu'au tout début du film, on a une sorte d'appréhension
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parce que quelques fois, le handicap fait peur, mais je pense qu'au bout de dix minutes,
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on s'habitue complètement à ses corps qui sont des grands corps, là encore, je répète,
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d'athlètes.
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Le jeune brésilien qui n'a pas de bras et des toutes petites jambes est un immense
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athlète.
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Ce sont des sportifs, bien sûr, mais ce sont aussi des femmes et des hommes dont la vie
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quotidienne est une somme de défis.
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Il faut parler notamment de cet athlète brésilien dont la mère doit aider au quotidien à remplir
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ses tâches, même si lui est devenu quasi autonome malgré son handicap.
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Somme de défis dans la vie quotidienne et finalement, c'est un peu comme si le défi
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sportif n'en était qu'un parmi d'autres.
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Exactement, eux disent le monde n'est pas adapté à nous, donc nous, on va s'adapter
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au monde.
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Voilà.
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Et il faut dire que pour certains, pour le jeune Gabriel qui était destiné à rester
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dans son village, maintenant, c'est le héros du village, c'est presque un héros au Brésil
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et il a une vie formidable.
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Par exemple, je lui pose la question à un moment, je lui dis, est-ce que si un magicien
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pouvait vous rendre vos bras ? Il répond, je chercherais vite un autre magicien qui
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me les enlèverait.
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Je vis très bien sans mes bras.
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Il faut dire aussi que les six sont très heureux dans leur corps.
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Très épanouis.
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Très épanouis.
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Donc, le seul problème du handicap, c'est notre regard à nous.
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Eux, ce sont des grands champions qui se sont débrouillés avec ce qui leur est arrivé,
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qui ont dépassé ce qui leur est arrivé et qui attendent, je le répète, qu'on
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vienne les applaudir.
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Notre regard et leur inclusion dans la société, parce qu'avec ce film, vous parlez certes
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de sport, mais est-ce que ce n'est pas aussi le moyen, plus largement, de parler de la
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place du handicap dans notre société, de cette inclusion ? Parce que ces champions
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ont beau être champions, ils nous racontent certains comment ils ont dû quitter le
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système scolaire.
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Cédric Nanquin.
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Pour les autres, quelles sont les difficultés pour travailler aussi ? Ça, c'était aussi
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le moyen pour vous de parler de ça au-delà du sport pur, de l'inclusion ?
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Bien sûr.
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Anne-Sophie Santis, qui ne voit pas, qui est kinée à l'hôpital de Lille.
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Près d'enfants.
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Près d'enfants qui sont en urgence.
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Une histoire de vie et de mort, on lui avait dit, pas de question, blouse blanche, canne
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blanche, c'est impossible.
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Il y a 90% des personnes en société qui sont au chômage, donc on voulait raconter ça
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aussi.
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Et elle, elle travaille, pour le coup, elle cumule sa carrière sportive.
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Les malades ne savent pas qu'elle ne voit pas, et elle entre des petits tuyaux de 3
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millimètres dans des tuyaux de 4 millimètres, elle entre dans sa chambre, elle connaît
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tout par cœur, elle a quelquefois 15 chambres, elle connaît tout par cœur, les malades,
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leur température, ce qui leur est arrivé.
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Et ça, c'est des images aussi impressionnantes finalement que ces images dans le Vélodrome,
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quand elle est sur le vélo.
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Ces Jeux Paralympiques qui commencent, je le disais, dans 8 jours, de ce que vous avez
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vu, de ce que vous ont confié ces athlètes, est-ce qu'il peut y avoir un avant et un
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après à Paris, à la fois pour ces athlètes paras et pour la place du handicap en France ?
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Je pense, rien qu'en termes de visibilité, le simple fait que France Télévisions décide
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de retransmettre toutes les compétitions, c'est formidable.
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C'est vrai que c'est le 2 septembre que les gens vont reprendre le travail et qu'il
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y aura peut-être moins de gens devant leur télé, mais il y a une vraie évolution.
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Et la rumeur dit qu'à Los Angeles, peut-être que les paras seront en même temps que les
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Jeux Olympiques.
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Il y a un vrai enjeu de calendrier, parce qu'on a des paras qui arrivent deux semaines
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après les JO, le soufflet est un peu retombé, il y a un vrai enjeu de calendrier.
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Oui, mais je pense que ça va marcher.
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Chaque personne qui voit les paras revient.
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Vous disiez sur France Télé, il y aura 300 heures de direct, 8 pages quotidiennes dans
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l'équipe.
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Ça aussi, c'est inédit.
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Ça peut changer la donne, à condition que le récit médiatique s'adapte et soit aussi
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innovateur par rapport à ce qu'on vient de dire sur la performance, parler de performance,
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parler de record, parler de classement, comme pendant les JO.
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Exactement, mais je le répète, pendant les JO, on a vraiment remarqué, on a surtout
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raconté les histoires.
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On ne s'est pas contenté des performances.
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Là, on en aura les deux.
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Et il faudra faire aussi un peu l'inverse, ne pas parler que des histoires, mais aussi
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parler des performances de ces champions.
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Ils assument leurs histoires, leurs médailles, quelquefois, je trouve qu'elles sont plus
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brillantes même que les autres, parce qu'évidemment, leurs histoires sont dans la médaille.
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Évidemment, c'est des revanches sur l'handicap, donc ils n'ont aucun problème pour en parler.
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Et j'en profite aussi pour vous dire que France Inter se mobilisera également pendant
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ces Paralympiques, avec notamment un rendez-vous quotidien dans le journal de 13h, un journal
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des paras tous les matins, un 18-20 spécial pour la cérémonie d'ouverture parmi d'autres
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choses.
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Le journal de Thierry Demesieur, à corps perdu, c'est réalisé avec Alban Turlesse,
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ce soir à 21h10 sur France 2 et ensuite, bien sûr, sur la plateforme France.tv.
10:02
Bonne journée.
10:03
Merci à vous.
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