Passer au player
Passer au contenu principal
Passer au pied de page
Rechercher
Se connecter
Regarder en plein écran
Like
Commentaires
Favori
Partager
Ajouter à la playlist
Signaler
Plus de 181 millions de billets de cinéma vendus en France : "2024 est un très bon cru"
France Inter
Suivre
31/12/2024
Olivier Henrard, directeur général délégué, président par intérim du Centre national du cinéma et de l'image animée est l'invité du 7h50 de France Inter.
Catégorie
🗞
News
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
Notre invité vient faire avec nous en avant-première, c'est le cas de le dire, le bilan de l'année 2024 dans les cinémas.
00:07
Olivier Enrare, bonjour.
00:09
Bonjour Simon Le Baron.
00:10
Directeur général, président par intérim du CNC, le Centre National du Cinéma et de l'Image Animée.
00:16
Vous nous présentez donc ce matin vos chiffres, disons-le, 2024 a été un bon cru, un très bon cru ?
00:22
C'était un très bon cru, c'est 180 300 000 billets de cinéma vendus en France.
00:30
C'est une double exception, d'abord parce que la France sera dans le monde cette année le seul pays
00:36
dans lequel davantage de gens que l'an dernier auront poussé la porte d'une salle de cinéma.
00:41
Un million de plus à peu près ?
00:43
Un million de plus à peu près que l'an dernier, mais si vous prenez tous les autres pays d'Europe,
00:48
les Etats-Unis, la Corée du Sud, on sera 13 ans de ça de 2023,
00:54
sachant qu'en 2023 la France avait déjà rebondi beaucoup plus haut que tous ces pays dans le monde.
00:59
Donc on avait déjà une base beaucoup plus solide que tous nos concurrents.
01:03
Donc ça c'est la première exception française.
01:04
Et la deuxième exception française, c'est que c'est une fréquentation qui est tirée par le cinéma national.
01:09
Oui, on va voir ça justement, les films français qui ont eu un succès énorme cette année.
01:15
Pour rester sur le chiffre global, 181 millions de spectateurs dans les salles françaises, un tout petit peu plus.
01:22
On est quand même assez loin globalement des chiffres d'avant-Covid ?
01:25
Alors on est 12,8% en dessous des chiffres d'avant-Covid.
01:29
2019 c'était 213 millions.
01:31
Voilà, alors la moyenne, on a l'habitude de raisonner sur une moyenne des années d'avant-Covid.
01:37
Donc effectivement on est un petit peu plus de 12% en dessous de la moyenne d'avant-Covid.
01:41
Mais si on retient la tendance, c'est-à-dire les derniers mois de l'année 2024,
01:46
on a quasiment recollé aux chiffres d'avant la pandémie.
01:51
Parce qu'il faut dire que l'année 2024, elle a été très contrastée.
01:54
Très mal commencée.
01:55
Voilà, très mal commencée parce qu'en réalité, les films de nos amis américains étaient restés dans les frigidaires.
02:01
À cause de la grève à Hollywood.
02:03
À cause de la grève des comédiens et des scénaristes à Hollywood.
02:05
Donc en réalité, on a quatre premiers mois de l'année 2024 sans film américain.
02:09
Et donc ce bon chiffre 2024, au total au-dessus de 2023, il a été entièrement tiré par le cinéma français.
02:17
Donc si on a une année 2025 avec des films français qui continuent sur leur trajectoire
02:21
et un cinéma américain qui est revenu au cours des derniers mois,
02:24
on voit bien les succès de ces dernières semaines,
02:26
on peut espérer s'approcher des niveaux d'avant-Covid.
02:29
Ça veut dire qu'on voit se casser l'habitude de rester chez soi, sur son canapé,
02:34
qu'on avait prise, en tout cas qui s'était accentué pendant les confinements ?
02:39
Alors une tendance dont on avait parlé avant le confinement, puisque c'était le grand sujet de débat,
02:44
le confinement plus les plateformes allaient-ils tuer le cinéma français ?
02:48
Mais en réalité, assez rapidement, la France a retrouvé des niveaux assez élevés.
02:53
Alors effectivement, comme je le disais en introduction, c'est pas le cas de tous ses voisins.
02:57
Mais en réalité en France, on a repris le chemin des salles assez rapidement et à un bon niveau.
03:02
Grâce, en grande partie vous l'avez dit, au cinéma français,
03:05
près de la moitié de tous les tickets vendus pour des films français cette année ?
03:10
On est à 44,4% de part de marché pour des films français.
03:14
En dehors des Etats-Unis, qui évidemment consomment leur propre cinéma,
03:18
il n'y a aucun pays au monde qui approche de ce chiffre.
03:21
Petite comparaison internationale, chez nos grands voisins européens,
03:25
on navigue entre 15 et 25% de cinéma national.
03:29
En France, donc, on est à 44,4%.
03:32
Les Américains sont à 37,6% cette année.
03:35
Comment vous expliquez, vous, cette vitalité ?
03:39
Outre, évidemment, vous allez me dire, le soutien du CNC.
03:43
Comment vous expliquez la vitalité des films français ?
03:45
Alors, le soutien du CNC, c'est quand même pas totalement anecdotique.
03:48
Alors, comment est-ce qu'on explique le soutien des films français ?
03:51
D'abord, la première raison, c'est que les gens vont en salle de cinéma
03:55
parce qu'ils ont envie de voir des films.
03:57
Donc, ils vont en salle de cinéma parce qu'on a fait des propositions qui leur agraient.
04:02
Et donc, aujourd'hui, c'est vrai, le cinéma français,
04:05
c'est probablement le seul dans le monde, au moment où je vous parle.
04:08
Le cinéma français, il sait tout faire.
04:10
C'est-à-dire, il sait proposer des grands films populaires.
04:13
Il sait proposer des récits dans tous les genres.
04:15
Il sait proposer des films dans tous les budgets.
04:18
Et ça, on est à peu près les seuls à être capables de faire encore ça.
04:22
Cette variété des genres, des publics,
04:24
on la constate avec les trois plus gros films français de l'année
04:27
qui, tous trois, sont dans le top 5,
04:29
dont deux sur les deux premières marches du podium.
04:31
Un petit truc en plus d'Artus, près de 11 millions d'entrées.
04:34
Le Comte de Monte-Cristo de Mathieu Delaporte et Alexandre de La Patelière,
04:37
plus de 9 millions.
04:38
Et à la cinquième position, L'Amour Ouf de Gilles Lelouch,
04:41
près de 5 millions d'entrées qui, effectivement, sont des films...
04:44
Voilà, il y a un film très feel-good, un autre de capé d'épée,
04:47
un autre plus... une histoire d'amour sur fond de violence.
04:51
Voilà, ça n'a rien à voir.
04:52
Voilà, c'est ça, le Roméo et Juliette de l'époque contemporaine.
04:57
L'Amour Ouf, c'est un spectateur sur trois, entre 15 et 25 ans.
05:02
Donc, il n'y a pas que les séries qui intéressent cette tranche d'âge.
05:06
Alors, il y a ces trois films-là, ces 25 millions à E3,
05:09
c'est le double des trois meilleurs films,
05:11
enfin, des trois films les plus vus français de 2023.
05:15
Pour retrouver des chiffres comme ça, il faut remonter à quasiment 15 ans.
05:19
Mais c'est aussi toute une diversité de films avec des plus petits budgets,
05:25
avec des récits peu attendus qui ont réussi à faire des cartons.
05:30
Par exemple, qui aurait dit, en début d'année,
05:32
qu'une comédie musicale sur la transition de genre d'un chef de cartel mexicain
05:36
allait réunir plus d'un million de spectateurs,
05:39
qu'un premier film sur une bande de gamins dans le Jura
05:43
qui vont chaparder du lait pour fabriquer du comté
05:46
allait réunir 400 000 spectateurs, etc.
05:50
J'ai un film sur le rapport filial entre un gangster corse et sa fille
05:56
allait réunir le royaume, plus de 200 000 spectateurs.
06:00
Et cette année, on a dix films dont le budget est inférieur à 4 millions d'euros
06:04
qui ont rassemblé plus de 200 000 spectateurs.
06:06
Donc, il y a cette diversité, effectivement.
06:09
Quel rôle joue le cinéma dans cette France qui doute d'elle-même,
06:14
qui est peut-être plus divisée, tendue que jamais ?
06:17
En fait, le cinéma joue beaucoup de rôles à la fois
06:20
et c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles
06:22
les pouvoirs publics s'y intéressent depuis très longtemps.
06:25
En réalité, quasiment depuis l'origine.
06:27
D'abord, le cinéma est revenu au centre des conversations.
06:29
Souvenez-vous, il y a cinq ans, on ne parlait plus que de séries.
06:33
On parlait du cinéma, mais de façon marginale.
06:36
Aujourd'hui, autour de la machine à café, au bureau, à la maison, dans les dîners de famille,
06:41
le cinéma, c'est à nouveau devenu un sujet important.
06:45
La deuxième raison, c'est que l'image animée,
06:48
que ce soit le film d'animation ou les séries ou le cinéma,
06:52
ça véhicule de façon extrêmement puissante des valeurs et une culture.
06:57
Et aussi, c'est le troisième point, c'est un art et une industrie.
07:01
Et vous savez que les filières dont s'occupe le CNC,
07:04
la création audiovisuelle, cinéma, jeux vidéo, etc.,
07:07
c'est 150 000 emplois.
07:09
C'est 13% d'emplois en plus qu'avant la crise.
07:12
Après tout, on va vous demander de faire des économies,
07:14
comme la plupart des secteurs. Vous êtes inquiet, pas particulièrement ?
07:18
Nous, on n'est pas particulièrement inquiet,
07:21
parce qu'en réalité, on a un système qui est financé d'une façon extrêmement particulière.
07:25
Il faut savoir que les gens qui nous écoutent,
07:27
pas un euro de leur impôt sur les sociétés, pas un euro de leur TVA,
07:31
pas un euro de leur impôt sur le revenu ne va au CNC.
07:34
Je veux dire, 100% du budget du CNC, il provient de taxes
07:38
qui sont prélevées sur les entreprises du secteur.
07:41
C'est-à-dire que, évidemment, c'est de l'argent public,
07:43
mais qui, en réalité, est prélevé sur des entreprises qui financent déjà le budget de l'État.
07:47
En particulier Canal+, qui est le premier financeur du cinéma français encore aujourd'hui,
07:52
et qui menace de se retirer en retirant ses chaînes payantes de la TNT,
07:56
donc plus de taxes ou beaucoup moins.
07:58
Ça, ce serait un coup de vire énorme pour le cinéma français.
08:01
Vous pensez que Canal+, mettra ses menaces à exécution ?
08:04
Alors moi, quand j'écoute le très talentueux patron de Canal+,
08:08
c'est-à-dire Maxime Sada, j'entends tout le contraire.
08:10
J'entends, au contraire, réaffirmer la vocation au cinéma de la chaîne.
08:14
Donc, je veux dire, la question du retrait de Canal+, de la TNT payante,
08:17
c'est une question un petit peu technique, puisque, par ailleurs,
08:20
Canal+, reste présent sur tous les autres canaux de diffusion,
08:23
continue à contribuer au CNC,
08:25
et, au jour d'aujourd'hui, maintient ses investissements dans le cinéma.
08:28
Donc, vous pensez que ce sont des menaces, et qu'elles restent vraiment à l'état de menace ?
08:33
Je veux dire, ce qui se passe aujourd'hui, c'est quand même une forme de révolution.
08:37
Parce que, rappelez-vous, il y a cinq ans, on expliquait que les plateformes américaines
08:41
allaient tuer le cinéma français.
08:43
Aujourd'hui, ce qu'on constate, c'est qu'au contraire,
08:45
elles cherchent à se faire une place dans le financement du cinéma français.
08:49
Elles se battent, regardez, Disney+, par exemple,
08:51
se bat pour pouvoir financer et acheter du cinéma français,
08:54
aux côtés de Canal+.
08:56
C'est quand même un renversement de perspective absolument extraordinaire.
08:59
Et donc, moi, je suis certain qu'il faut que les acteurs historiques,
09:02
et notamment Canal+, qui est le premier d'entre eux,
09:05
conservent évidemment leur position,
09:07
et que, à côté, on puisse trouver une combinaison de financement
09:11
pour le cinéma français, avec les plateformes,
09:14
avec les chaînes historiques, avec les salles de cinéma.
09:18
Et ces salles qui ont accueilli énormément de spectateurs cette année.
09:23
180 millions, vous nous avez dit, en avant-première.
09:25
Ce matin sur France Inter, merci d'être venu nous parler de cette très bonne année
09:29
dans les salles françaises.
09:31
Et en rare, président par intérim du Centre national du cinéma et de l'image animée.
Recommandations
10:45
|
À suivre
Olivier Faure : François Hollande "cherche à alimenter les querelles pour pouvoir mieux revenir"
France Inter
30/04/2025
1:13
"Les politiques sont des gens qui foutent les jetons" (Albert Dupontel)
France Inter
19/05/2021
22:09
Loi immigration : "On est en train de découper la dignité humaine", pour Mgr Olivier Leborgne, évêque d'Arras
France Inter
23/12/2023
9:20
Jacques Audiard : la campagne des Oscars aux États-Unis est "devenue une guerre ouverte"
France Inter
12/03/2025
6:05
CINEMA- Olivier Henrard, président par intérim du Centre National du Cinéma et l'image animée (CNC) est l'invité de RTL Matin du 31 décembre 2025
rtl.fr
31/12/2024
1:08
Albert Dupontel, réalisateur prépare une fable politique "sur la difficulté de prendre la parole"
France Inter
19/05/2021
13:56
Eric Cantona : "Ce qui me désole, c'est que tout le monde fait de la politique de sondage"
France Inter
22/09/2015
18:08
Législatives anticipées : "Nous avons un désir puissant de faire réussir la gauche", assure Olivier Faure
France Inter
10/06/2024
25:17
James Cameron : "Je crois dans la capacité de l'Homme à résoudre les problèmes par la compassion"
France Inter
03/04/2024
24:49
Vincent Lindon : "Il n'y a plus de gêne : on starifie l'indécence des inégalités"
France Inter
14/02/2022
9:46
Bruno Barde : "Il faut avoir confiance dans le public, surtout en France"
France Inter
28/07/2020
9:42
Albert Dupontel : "Le bateau coule et les politiques se battent pour savoir qui va être le capitaine"
France Inter
19/05/2021
9:51
Édouard Baer avec son nouveau spectacle : "C'est à nous de faire une fête tous les soirs"
France Inter
05/11/2022
11:11
Cinéma : les coups de cœur de France Inter
France Inter
25/12/2024
1:11
Proportionnelle : "C'est un combat politique que nous continuons à mener" (Christophe Castaner)
France Inter
27/01/2021
54:30
Olivier Faure : "Tout est possible" pour Anne Hidalgo
France Inter
25/10/2021
13:21
Olivier Szulzynger est l'invité du 13h
France Inter
14/12/2023
0:36
Bouder les César 2021 : "C'est pas de l'arrogance ou du dédain, c'est très gentil, mais, à titre personnel, je suis en porte à faux avec moi-même"(Albert Dupontel)
France Inter
19/05/2021
9:14
Benoît Jacquot - L'invité de 7h50
France Inter
28/12/2022
0:38
"Olivier Duhamel, d'une certaine manière, a joué le rôle d'un détonateur" (Laurence Bertrand Dorléac)
France Inter
12/05/2021
8:00
David Roizen : "Les Jeux Olympiques, ce n'est pas fait pour être populaire"
France Inter
26/05/2023
21:54
Jérôme Fourquet et la "France d'après" : "C'est une société centrée autour de la consommation, du client"
France Inter
06/10/2021
19:46
"C'est un petit exploit de réaliser des Jeux 100% accessibles en transports en commun", selon Valérie Pécresse
France Inter
05/08/2024
26:02
"Sans le macronisme, le RN n'aurait pas gagné autant de place dans l'espace politique français"
France Inter
30/10/2024
23:08
"L'Abbé Pierre", un film "bouleversant et d'une actualité incroyable"
France Inter
08/11/2023