«Bon anniversaire Antoine !» d'Antoine Mesnier

Europe 1

Chaque jour pendant l'été, Stéphane Place vous propose une pause littérature, en partenariat avec la Librairie Mollat de Bordeaux. Retrouvez "Un livre pour l'été" sur : http://www.europe1.fr/emissions/un-livre-pour-lete

Transcript

00:00Le choix de Mola

00:02On ira dans les Amériques tout à l'heure, mais pour l'instant direction

00:05Bordeaux dans les rayons de la librairie Mola pour le nouveau conseil lecture de cet été.

00:09Bonjour Stéphane Plastre.

00:10Bonjour, bonjour à tous.

00:11Alors aujourd'hui Stéphane, un sujet grave, une pause lecture qui aborde

00:15le sujet de la maladie, mais qui n'en demeure pas moins un hymne à la vie.

00:19Ce récit c'est le chamboulement absolu d'une existence quand le verdict médical tombe,

00:25puisque l'auteur Antoine Meignet est atteint lui-même de la maladie de Charcot.

00:29Avec une énergie incroyable et une bonne douce d'humour, c'est cette pathologie terrible

00:33qu'affronte l'auteur de ce témoignage qu'il a intitulé « Bon anniversaire Antoine »

00:37et pour cause Stéphane.

00:38Oui, le jour de ses 65 ans, Antoine Meignet, qui depuis deux mois a l'impression de porter

00:42deux chaussures de ski dès qu'il fait 100 mètres, apprend qu'il est condamné.

00:46Sa neurologue fait preuve d'empathie, d'humanité, mais le diagnostic tombe implacable.

00:50Vous avez la maladie de Charcot, pas la peine de lui donner des détails.

00:52Le patient est lui-même médecin.

00:54Le docteur Meignet sait très bien ce qu'est cette pathologie neurodégénérative

00:58qui entraîne une atrophie musculaire et la paralysie progressive.

01:01Le choc, d'abord, et très vite une formidable extraordinaire volonté de profiter de chaque instant à 1000%.

01:07C'est ce qu'en raconte dans ce journal de 200 pages ce passionné de rugby qui met le cap sur le Pays Basque

01:12comme Jacques Brel avait choisi les marquises, écrit l'auteur,

01:15qui doit se résoudre à acheter une canne, à affronter Charcot les yeux dans les yeux,

01:18mais sans lui sacrifier l'essentiel, son insatiable appétit de vie.

01:23Et puis, il y a ce bain d'amour, d'amitié, les attentions, les mots de ses proches, de ses enfants

01:28et l'humour qui permet d'affronter ces situations, ces petites trahisons que le corps vous inflige

01:33et qu'Antoine Meignet raconte sans tabou.

01:35Pierre Coutel, libraire chez Mola.

01:37Il arrive par ce livre à montrer que, finalement, ce temps donné qui reste à vivre

01:42lui permet de vivre de façon plus intense.

01:44Mais ça lui permet aussi d'aborder des sujets très importants.

01:46La façon dont, justement, un médecin peut annoncer cette maladie avec, on va dire, plus ou moins de délicatesse,

01:51alors dans le cas présent, plutôt assez peu.

01:53La question de la prise en charge et puis aussi, surtout, une question très importante

01:56qui est portée par ce livre, qui est la question de la fin de vie.

01:59Installé à Baïgori, Antoine Meignet se bat comme un lion pour vivre, ou du moins, écrit-il, pour prolonger ma vie.

02:04Ce témoignage, c'est de montrer que quand on sait des maladies comme ça, on peut être heureux, on peut vivre.

02:09Et donc, j'ai raconté mon petit journal.

02:11Et en fait, je me suis aperçu que ce jour-là, mes enfants m'aimaient comme je ne pensais pas qu'ils pouvaient m'aimer.

02:16Ils étaient extraordinaires.

02:17Ils sont tous lâchés pour moi.

02:18A chacun leur façon.

02:19Il y en a un en Suisse, l'autre à Paris, ils sont arrivés.

02:21Ça m'a fait quand même réfléchir de me dire, tu connais l'issue.

02:25Je ne connais personne aujourd'hui qui a cette maladie-là et qui est guéri.

02:28Je me suis dit, je vais être confronté, moi qui étais médecin, moi qui accompagnais des malades.

02:32Là, je me suis dit, maintenant, c'est moi.

02:34Quand est-ce que je vais décider ou pas décider ?

02:37J'ai dit souvent, quand je vais être trop dépendant.

02:39En fait, aujourd'hui, je me dis que je ne peux pas faire de loi, je ne peux pas être dans un cadre de loi.

02:45C'est un cadre personnel.

02:46Il y a un malade, un médecin.

02:47Et puis, c'est le malade qui décide aussi quand est-ce qu'il a envie ou pas.

02:50On n'a pas besoin d'être malade pour décider de mettre fin à ses jours, mais moi, j'ai envie d'abord de vivre.

02:55J'ai le temps de tout.

02:56Et comme dit la sagesse basque, avant, tu n'avais pas de temps pour ta vie.

02:59Maintenant, tu donnes de la vie au temps, écrit Antoine Meynier dans ce témoignage magnifique.

03:04Bon anniversaire Antoine, d'Antoine Meynier, copublié par Bouquin et par Mola.

03:08Merci Stéphane Plass.

03:09Le choix de Mola, c'est tous les matins sur Europe.

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