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Dominique Sistach, politologue et professeur à l'université de Perpignan.
ici Roussillon
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01/07/2024
Dominique Sistach, politologue et professeur à l'université de Perpignan analyse les résultats de ce premier tour des élections législatives anticipées sur France Bleu Roussillon.
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Transcription
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00:00
France Bleu Roussillon, France Bleu Roussillon, le réveil est 100% catalan.
00:05
Et on débriefe, on analyse les résultats de ce premier tour des élections à législatives sur France Bleu Roussillon
00:10
depuis ce matin avec vous, Stéphanie Moura, avec toute la rédaction mobilisée évidemment.
00:15
Et avec Dominique Tsistak, notre politologue. Rebonjour Dominique.
00:18
On a entendu des avis d'auditeurs très divers ce matin sur France Bleu Roussillon, de l'inquiétude à la satisfaction.
00:25
On va quand même rappeler que même si la participation a été forte,
00:28
il y a encore sur les circonscriptions des Pyrénées-Orientales 30% à peu près de personnes qui ne sont pas allées voter.
00:35
Est-ce que ces 30% sont encore mobilisables ?
00:37
Ou est-ce qu'on considère que ce sont des citoyens qui ont perdu foi en la politique,
00:42
qui ne reviendront pas quoi qu'il arrive dimanche prochain ?
00:44
C'est à craindre. Vu l'effet de masse et les taux de participation relativement importants pour cette législative,
00:51
qui inverse complètement des tendances décénnales.
00:55
On n'avait pas vu ceci depuis très très longtemps, depuis les années 70.
00:59
Donc probablement que ce lupin électorat qui ne vote pas aujourd'hui ne votera pas demain.
01:06
C'est une certitude.
01:07
Donc pas une réserve de voix pour la gauche par exemple ?
01:09
Très peu. Très très peu.
01:11
On a parlé en tout début de votre intervention ce matin de la dynamique du côté du Rassemblement National.
01:18
Et vous disiez que cette dynamique elle est partie de très très loin.
01:22
Elle remonte à 2012, c'est ça ?
01:24
Oui, il faut faire aussi cette analyse.
01:27
C'est-à-dire si vous regardez par exemple les parties de droite depuis l'élection de Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen,
01:33
qui est quand même un instant clé de la montée du FNRN,
01:37
on se rend compte que les parties de droite jusqu'en 2012 font au premier tour des législatives entre 40 et 50%.
01:45
A partir de 2012, et notamment après l'échec électoral de Nicolas Sarkozy,
01:52
la droite elle descend à 30, à 20, à 10.
01:56
Aujourd'hui vous voyez qu'on est exactement dans ce quantum.
02:00
Autrement dit, la réalité de la tripartition,
02:02
on a souvent parlé de l'éclatement des gauches, on en a dit un mot tout à l'heure,
02:07
c'est la disparition de la droite républicaine française.
02:10
Elle est en partie avec Éric Ciotti vers l'ERN,
02:15
et électoralement elle ne pèse plus, elle disparaît,
02:19
alors que l'électorat conservateur, me semble-t-il, est toujours là,
02:22
et qu'on a toujours une idée qui domine, c'est que notre temps est quand même très à droite.
02:26
Donc on a une situation paradoxale qui fait qu'on n'a jamais été aussi à droite,
02:31
mais 100 parties de droite qui puissent exercer ce mandat,
02:34
il y a là une curiosité très franco-française.
02:37
Vous diriez que c'est Emmanuel Macron ou d'autres qui ont joué sur ce levier du RN
02:42
pour se faire élire pendant très longtemps, et qui du coup payent l'addition aujourd'hui,
02:46
ou est-ce que c'est vraiment une adhésion totale,
02:48
et la nouvelle droite, elle est Rassemblement National, elle est extrême droite ?
02:52
Oui, elle constitue cet espoir, parce que les gens,
02:55
on le voit bien dans l'attitude consumériste de l'électeur contemporain,
02:59
de manière un peu surprenante, disons on ne l'a pas essayé, un peu comme une lessive,
03:03
et donc aujourd'hui ces idées nationalistes et populistes,
03:07
elles dominent l'électorat, en tout cas l'électorat éligible,
03:12
puisque il reste toujours, vous l'avez montré, des électeurs qui peuvent aller voter
03:16
pour des centristes de droite, des conservateurs traditionnels, etc.
03:20
Donc là encore, on le voit bien, on est dans une montée en puissance,
03:23
et effectivement que la classe politique française a joué avec le diable et le feu.
03:27
François Mitterrand en 1986, ouvrait à la proportionnelle les législatives
03:32
pour faire rentrer Jean-Marie Le Pen dans les pattes de Jacques Chirac,
03:36
si vous me permettez l'expression.
03:38
Aujourd'hui on est au bout de cette logique-là,
03:40
Macron l'a fait aussi.
03:42
Souvenez-vous de Nicolas Sarkozy qui disait
03:45
on va siphonner le vote de Marine Le Pen, etc.
03:49
Aujourd'hui on a exactement l'inverse,
03:51
qui est pris, qui croyait prendre quelque part.
03:53
Donc il y a globalement, à force de démultiplier ces jeux tactiques,
03:58
on a perdu de vue une stratégie globale,
04:00
et là globalement les droits de française sont aujourd'hui
04:06
de ceux qu'on osait appeler un parti de gouvernement.
04:09
Aujourd'hui le RN est devenu un parti de gouvernement.
04:12
Si je pousse le raisonnement par rapport à Homère, LR,
04:15
ici dans ce département, qu'on entend peu, qu'on n'entend pas même,
04:19
pour 2026 ils ont du souci à se faire, pour leur mairie ?
04:23
S'ils n'arrivent pas à nouveau à se rassembler,
04:26
on va passer d'une logique des fiefs,
04:29
des fiefs électoraux qui étaient réservés à la droite,
04:32
à ces logiques de bastion RN,
04:35
qui risquent d'être très conquérants.
04:37
Et donc est-ce qu'il va y avoir là-dessus un effet bascule ?
04:41
La première hypothèse c'est de dire oui.
04:43
Entre temps le RN peut gouverner,
04:46
et montrer ses difficultés ou son incapacité à gouverner,
04:50
ce qui fait que les électeurs qui ne sont ni des fidèles du RN,
04:54
ni des gens qui votent en adéquation,
04:56
mais qui votent aussi plus contre Macron ou contre le système,
05:00
que pour le RN,
05:02
cet électorat peut à nouveau retourner à la pêche,
05:06
le dimanche pour les prochaines élections,
05:08
et ça peut à nouveau reconstituer le fil des droites.
05:11
Mais les droites doivent à nouveau se rassembler,
05:13
c'est une certitude.
05:14
Vous le voyez bien avec la gauche,
05:16
si elle est fragmentée, elle n'existe pas.
05:18
Si elle est unie, elle prend une certaine consistance.
05:21
Il est 8h52, Dominique Sistac, notre politologue.
05:24
On débriefe avec vous ce premier tour.
05:27
On avait Christophe Eusée, il y a une grosse demi-heure,
05:30
à ce micro, qui nous disait, non, ce n'est pas la fin du macronisme,
05:33
d'ailleurs, je réfute ce terme de macronisme.
05:35
Est-ce que quand même, quand on regarde les résultats aujourd'hui,
05:38
et potentiellement ce qui va se passer dimanche prochain,
05:41
le macronisme tel qu'on l'a connu, il a vécu ?
05:43
Ou est-ce qu'il peut rebondir encore, Dominique ?
05:46
Le macronisme, c'est-à-dire le centrisme de droite,
05:49
le bloc central, peut fonctionner.
05:51
Il peut fonctionner avec un Édouard Philippe, par exemple,
05:54
qui est assez bankable en termes politiques.
05:56
Ce qui me semble être fini, sans faux jeu de mots
05:59
et sans porter préjudice à son auteur,
06:02
c'est Emmanuel Macron.
06:04
Il est dans la phase 3, en fait, de ce dernier mandat.
06:07
La phase 1, c'est la conquête de l'élection, il l'a fait deux fois.
06:10
Il a gagné deux fois.
06:12
La phase 2, c'est le gouvernement, il est plutôt en échec.
06:14
Maintenant, il reste la question de l'héritage.
06:17
Qu'est-ce qu'il va laisser au pays comme image ?
06:20
Est-ce qu'il sera le premier chef d'État
06:22
à laisser la France au Rassemblement national ?
06:25
Il y a là un enjeu qui est terrible.
06:27
On le connaît très bien, ce temps de 3.
06:29
Si vous le perdez de vue à un moment donné,
06:31
soit vous disparaissez dans les oubliettes de l'histoire politique,
06:34
soit vous laissez une image négative.
06:37
Aujourd'hui, le risque pour Emmanuel Macron,
06:39
c'est d'être ce chef d'État
06:41
qui laisse la place pour un parti nationaliste et populiste,
06:46
et donc un héritage désastreux,
06:48
puisque, vous l'aurez remarqué,
06:50
c'est un jeune homme et il a encore possibilité
06:53
de faire carrière comme président de l'Union Européenne,
06:55
revenir potentiellement après un mandat, etc.
06:59
On lui renverra toujours, si c'est le cas,
07:01
vous êtes l'homme qui a amené Marine Le Pen au pouvoir.
07:05
Une dernière question.
07:06
La majorité absolue pour le Rassemblement national,
07:09
elle n'est pas acquise à l'heure où on se parle, Dominique Sistac ?
07:13
Je dirais qu'ils sont dans la manche,
07:15
c'est-à-dire les sondeurs le montrent assez bien.
07:17
On a à l'allouche entre 250 et 260 au plus bas,
07:21
et potentiellement jusqu'à 300 députés élus.
07:25
C'est assez difficile pour le Rassemblement national,
07:29
parce qu'il faudrait qu'il soit très nettement en deçà
07:32
pour ne pas aller à Matignon.
07:34
Et s'ils sont juste aux portes du pouvoir,
07:36
un peu moins de 289, puisque c'est le seuil de majorité,
07:40
s'ils sont là, ils sont obligés de prendre cette affaire
07:43
où on leur reprochera à nouveau le fait d'avoir une majorité,
07:46
d'avoir une vague à Rassemblement national,
07:48
mais de refuser le gouvernement,
07:50
un peu comme le cheval refuserait l'obstacle.
07:52
Donc ils sont aussi un peu piégés.
07:54
Pour eux, vient le temps numéro 2 de la politique,
07:56
le temps du gouvernement, et ça c'est une autre histoire.
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