Philippe Breton, politologue, sur la participation aux élections législatives

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00:00C'est donc la dernière ligne droite dans la campagne pour les législatives Aurélie.

00:05La campagne officielle avant le premier tour s'achève ce soir à minuit.

00:09Avec un mot d'ordre pour les candidats, c'est de mobiliser.

00:12Bonjour Philippe Breton.

00:13Bonjour.

00:14Vous êtes politologue, directeur de l'Observatoire de la vie politique en Alsace.

00:18On a eu le dernier grand débat télévisé avant le premier tour hier.

00:22Est-ce que ce genre de rendez-vous peut influencer les électeurs ?

00:25Écoutez, je crois que nous sommes dans un paradoxe.

00:27Un certain nombre de personnes ne savent toujours pas pour qui ils vont voter.

00:30Mais il n'est pas sûr que ce soit ce type de débat qui détermine leur choix.

00:35Oui, parce qu'on avait vu par exemple entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

00:38que ça avait pu avoir du poids.

00:39Là, on est dans une autre configuration.

00:41Tout à fait.

00:42D'abord, nous ne sommes pas dans des présidentielles.

00:44Ensuite, il y a déjà eu beaucoup de débats dans lesquels les mêmes sont déjà intervenus.

00:48Il n'y a pas vraiment eu d'arguments nouveaux hier soir.

00:51Donc, ce n'est pas tout à fait déterminant comme débat.

00:54On vous tend le micro à vous ce matin.

00:55Est-ce que vous allez voter dimanche ?

00:56Bonjour, Annick.

00:57Oui, bonjour à vous tous.

00:59Merci pour votre équipe.

01:01Merci à vous, Annick.

01:02Merci pour votre fidélité.

01:03Vous nous appelez de Mulhouse.

01:04Dites-nous.

01:05Alors, dimanche ?

01:06Oui.

01:07Écoutez, comme d'habitude, j'irai faire mon devoir de citoyenne.

01:12Voilà.

01:13Pas de problème.

01:14C'est pour vous une habitude, vous nous le dites.

01:17Est-ce que ce scrutin qui est anticipé, qui n'était évidemment pas prémédité

01:21avec la dissolution de l'Assemblée nationale, vous force à vous mobiliser d'autant plus

01:25et peut-être à en parler plus à votre entourage ?

01:28Oui, nous en parlons aussi parce que c'est un vote très important.

01:33On nous a donné la ligne pour voter.

01:38Donc, il faut voter.

01:40Voilà.

01:41Il faut voter.

01:42C'est le message d'Annick ce matin depuis Mulhouse.

01:43Merci, Annick.

01:44Passez une excellente journée.

01:45Oui, à vous aussi.

01:46Merci.

01:47On accueillera Christiane dans un instant et continuez à nous appeler 0388 25 15 15.

01:52Philippe Breton, on attend donc une hausse de la participation pour ces élections législatives.

01:57Est-ce qu'on sait si elle sera vraiment très marquée, cette hausse ?

02:01Est-ce qu'on peut se fier aux prévisions qui sont faites, finalement ?

02:05Oui, il y aura évidemment, compte tenu de la dramatisation des enjeux, une hausse de la participation.

02:11C'est tout à fait normal.

02:12Les très nombreuses procurations qui sont données sont évidemment un signe de tout cela.

02:20C'est ce que j'allais vous demander.

02:22C'est ça la question, effectivement.

02:24Les enquêtes montrent qu'on ne sait pas.

02:26On ne sait pas.

02:27Il est probable que ça va se répartir.

02:29Il est aussi peut-être une hypothèse que ça va être un atout pour non pas le camp présidentiel,

02:36mais ceux qui aujourd'hui sont dans l'opposition et qui veulent évidemment venir au pouvoir.

02:42C'est-à-dire des gens qui se mobilisent plutôt contre la majorité sortante

02:46que pour un autre parti pour aller voter, en fait.

02:49Tout à fait.

02:50On accueille Christiane depuis Strasbourg.

02:52Bonjour, Christiane.

02:53Bonjour, monsieur Hubert.

02:55Ça va chez vous ?

02:56Oui, ça va.

02:57Mais appelez-moi Hubert, Christiane.

02:58Oui, monsieur Hubert.

02:59Non, Christiane, s'il vous plaît.

03:00Je vais voter, comme j'ai toujours voté.

03:04D'accord.

03:05J'ai fait mon devoir, dimanche matin et le 7 juillet.

03:09Les deux tours.

03:10Donc, pour vous, il n'y a pas…

03:11J'ai fait le premier, le deuxième et le troisième.

03:15Oui, les européennes et les deux tours des initiatives.

03:18C'est vrai qu'on peut les enchaîner.

03:20Christiane, est-ce que vous sentez autour de vous que des gens qui, peut-être,

03:23n'allaient pas voter d'habitude vont aller voter cette fois ?

03:28Je ne sais pas.

03:29Là, je ne sais pas.

03:30Je n'ai pas encore demandé.

03:31On n'en parle pas trop, on évite.

03:35Et Christiane ?

03:36Oui, ils disent que non.

03:39Ils veulent sûrement savoir ce qui sort pour faire le troisième tour.

03:44Et justement, Christiane, sans nous dire, toute dernière question,

03:47sans nous dire pour qui vous allez voter, j'insiste,

03:49ça c'est secret, ça ne nous concerne que vous,

03:51mais est-ce que vous savez pour qui vous allez voter ?

03:53Est-ce que ce choix est déjà fait pour vous ?

03:54Oui.

03:55D'accord.

03:56Ça, ça a été…

03:57Mais je ne vous le dis pas.

03:58Non, non, non.

03:59Et puis, ça ne nous concerne pas, vous avez raison, c'est secret.

04:01Christiane, on a tout noté.

04:02Merci de nous avoir appelés ce matin.

04:04Et j'aimerais bien une fois vous rencontrer.

04:06J'ai rencontré Jonathan.

04:08Mais vous aussi, j'aimerais.

04:10Vous me direz quand.

04:12Jonathan, il a mon numéro de téléphone.

04:14Voilà !

04:15C'est Jonathan, votre numéro.

04:17Merci, Christiane.

04:18Passez une belle journée.

04:19Au revoir.

04:20À bientôt.

04:21Au revoir, Christiane.

04:22Le numéro de France Bleu Alsace pour parler de cette actualité politique,

04:25de cette mobilisation, 0388 25 15 15.

04:28Philippe Breton est avec nous, un politologue.

04:30Christiane, elle le disait à l'instant,

04:32elle parlait de trois tours.

04:34C'est intéressant pour ces élections.

04:36Et puis surtout, elle disait que certains électeurs,

04:39elle, elle sait pour qui elle va voter.

04:40D'autres sont vraiment dans l'incertitude.

04:42C'est ce que vous soulignez aussi.

04:44Oui, alors, traditionnellement,

04:46un certain nombre de personnes ne savent pas

04:48ce qu'ils vont voter.

04:49Parfois, jusque dans l'isoloir.

04:51Mais là, je crois plus particulièrement.

04:52Parce que ces élections font tout bousculer dans les têtes.

04:55Il y a de très grands déplacements de voix.

05:00Et ça veut dire qu'un certain nombre de personnes

05:02ont voté cette fois-ci pour des candidats

05:04ou des partis pour lesquels ils n'avaient jamais voté

05:06ou pour lesquels ils n'avaient jamais imaginé de voter.

05:08Donc, c'est un grand désordre dans les têtes.

05:10Mais en même temps, c'est un grand moment démocratique.

05:12Et du coup, les sondages qu'on peut voir,

05:15est-ce qu'ils sont aussi fiables que d'habitude ?

05:18Alors, les sondages pour les européennes

05:20ont été particulièrement fiables.

05:22Alors, est-ce que ça va se reproduire cette fois-ci ?

05:25On a le sentiment,

05:27quand on regarde les différentes études,

05:28qu'elles convergent quand même.

05:30Est-ce que ça veut dire que nous n'aurons pas de surprise

05:32et que le résultat concret, matériel des élections

05:35sera celui des sondages ?

05:37Nous ne sommes malgré tout pas à l'abri

05:40d'une petite surprise, d'une poussée dans un camp

05:44qui n'était pas prévu

05:46ou d'un retrait plus important dans un autre.

05:48Ça veut dire qu'on est dans une grande période d'incertitude,

05:50quasiment, que tout peut arriver.

05:52Et là, ça motive certains électeurs

05:55et d'autres, ça les met en insécurité finalement.

05:57Oui, c'est la démocratie, bien évidemment.

05:59Dans des moments un peu particuliers de notre histoire.

06:02C'est un moment particulier de notre histoire.

06:04Mais c'est vrai que ça peut bouleverser les consciences.

06:06On peut, encore une fois,

06:08imaginer qu'on change de vote.

06:10On est placé devant des choix

06:12qui sont des choix un peu tranchés aujourd'hui.

06:14Et ça peut entraîner...

06:15Alors, souffrance, c'est un mot peut-être un peu fort.

06:17Mais en tout cas, une grande interrogation,

06:19une charge mentale pour un certain nombre de personnes

06:23qui va se traduire, évidemment,

06:25sans doute par une participation plus importante.

06:28Mais un petit point

06:30sur lequel on n'a pas parlé jusqu'à présent

06:32dans toute cette campagne,

06:33c'est aussi la possibilité du vote blanc.

06:35Aux autres élections,

06:37le vote blanc a pris, parfois, une place importante.

06:40Et il permet, au fond, à des personnes

06:42qui ne sont pas satisfaites par les différents candidats

06:44de, malgré tout, aller voter et de faire leur devoir civique.

06:47Est-ce que ce scrutin fait débat aussi au sein des familles ?

06:50Nous, on en a eu un témoignage,

06:52il y a quelques semaines, sur France Bleu Alsace,

06:54d'une autre christienne qui nous disait

06:56qu'elle était fâchée avec ses enfants lors d'un dîner

06:58à cause de ses élections législatives.

07:00Vous le sentez aussi, Philippe Bretout,

07:02qu'il y a une animosité particulière

07:04au sein même d'une famille ?

07:06On l'entend partout.

07:08Cette difficulté à débattre,

07:10cette intensité dans le débat,

07:12et parfois, effectivement, des fâcheries,

07:14ça remonte par des voies très curieuses.

07:17Les psychiatres hospitaliers nous disent

07:19que ça remue beaucoup.

07:21Et qu'il y a un peu de souffrance,

07:23il y a un peu d'incertitude,

07:25il y a un peu de remue-ménage intérieur.

07:28Donc effectivement, on peut se dire

07:30que c'est un débat important,

07:32c'est une élection importante.

07:34Est-ce que ça vaut la peine de se fâcher

07:36avec ses amis et sa famille ?

07:38Chacun se débrouillera avec cette question.

07:40Sur les stratégies de vote,

07:42est-ce que les consignes de vote

07:44qui sont données par exemple

07:46par les différents candidats

07:48jouent sur les décisions des électeurs ?

07:50Est-ce que ces électeurs, eux,

07:52savent dans la plupart du temps

07:55On serait surpris de voir

07:57que beaucoup d'électeurs

07:59ne connaissent pas dans le détail les programmes,

08:01même si on en a beaucoup parlé.

08:03Et les déterminants du vote sont différents.

08:05On vote parce que quelqu'un

08:07en qui on a confiance vote de cette façon-là.

08:09Mais dans ces élections, on vote beaucoup

08:11pour faire barrage.

08:13Alors barrage à un camp, barrage à un autre.

08:15Ce sont des élections qui sont beaucoup

08:17des élections de barrage,

08:19des élections de perte de confiance

08:21et des élections de barrage.

08:24Avec beaucoup d'intérêt les résultats

08:26de ce premier tour dimanche.

08:28Merci Philippe Breton d'avoir été avec nous ce matin.

08:30Politologue de France Bleu Alsace,

08:32comme le dit le maire.

08:34J'ai pris du grade !

08:36Directeur de l'Observatoire

08:38de la vie politique en Alsace.

08:40Merci d'avoir été en direct dans le 6-9.

08:42C'est vrai qu'on a l'habitude de vous voir

08:44lors de ces périodes de campagne

08:46et c'est toujours très instructif, toujours très clair.

08:48Si vous souhaitez tout réécouter, tout réentendre,

08:50Francebleu.fr Alsace.

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